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Trump et la longue histoire de la partialité médiatique, par Robert Parry

Tuesday 20 September 2016 at 00:40

Source : Consortium News, le 19/08/2016

Le 19 août 2016

Exclusif : Les médias dominants soutiennent que leur parti-pris contre Donald Trump est une exception que justifie l’extraordinaire irresponsabilité de ce dernier. En réalité, cependant, ce parti-pris journalistique vient de loin, affirme le vétéran du journalisme Robert Parry.

Par Robert Parry

Les médias dominants des États-Unis ont trouvé une nouvelle façon d’excuser leur viol des principes professionnels d’objectivité et d’équilibre de vue dans la couverture de la présidentielle : tout est de la faute de Donald Trump, ou, comme le dit le New York Times, « Trump met à l’épreuve les critères de l’objectivité journalistique. »

Toutefois ce n’est là qu’une esquive de plus des journalistes américains qui ne croient pas vraiment au principe d’impartialité. Beaucoup biaisent leurs articles depuis aussi longtemps que je me souvienne avec mes bientôt quatre décennies de journalisme à Washington.

Le candidat républicain à la présidence Donald Trump lors d'une interview sur la MSNBC.

Le candidat républicain à la présidence Donald Trump lors d’une interview sur la MSNBC.

En effet, les médias américains les plus importants se sont depuis longtemps conduits de manière partiale et totalement malhonnête, particulièrement en fabriquant, dans le monde entier, des croque-mitaines étrangers que l’armée états-unienne va aller traquer et détruire.

En réalité, à chaque révolution du carousel des « ennemis » de l’Amérique, le New York Times pourrait écrire une manchette semblable à celle qu’il a faite pour Trump et qui blâmerait les dirigeants étrangers, « Poutine met à rude épreuve les principes d’objectivité journalistique » et vous pouvez remplacer Poutine par Bachar el-Assad, Saddam Hussein ou tout autre « méchant du jour ».

Si on suit le New York Times dans sa façon de formuler le problème, ce ne sont pas les journalistes qui ont la responsabilité de maintenir les « principes de l’objectivité », c’est Trump ou tout autre monstre étranger qui « met à l’épreuve » ces principes. Les journalistes sont les victimes ici, eux et leurs critères d’objectivité si élevés et soumis à une pression déloyale.

Le hic, c’est que je suis incapable de me souvenir d’une époque où les médias états-uniens les plus importants aient traité un problème de politique étrangère avec un peu d’objectivité ou d’impartialité. À quelques exceptions près, ils s’alignent avec la propagande de l’establishment de la politique étrangère des États-Unis.

En effet, quand certains d’entre nous ont essayé de traiter des controverses de politique étrangère avec des critères objectifs ou impartiaux, ils ont été confrontés à la résistance et aux représailles de nos organismes d’information. Nous avons ainsi appris que très peu de rédacteurs en chef avaient envie de mettre en doute même les absurdités les plus manifestes du Département d’État ou de la Maison-Blanche. Après tout, c’est bien comme cela qu’ils sont devenus rédacteurs en chef.

Que ce soit au sujet des Sandinistes du Nicaragua dans les années 1988, de l’Irak ou de la Serbie dans les années 1990, ou de l’Irak — encore — ou de la Syrie, de la Russie, de la Chine, et de l’Iran — encore — aujourd’hui, les « stars du journalisme » ont abandonné même un semblant d’objectivité au profit de leur carrière. Plus vous en remettez sur ces « ennemis » de l’Amérique, mieux vous serez récompensés.

À côté de ces « ennemis » de longue date, il y a des « monstres » à court terme qui se trouvent métamorphosés en méchants de bande dessinée du jour au lendemain, comme le président de l’Ukraine, Viktor Yanoukovitch. Bien qu’il ait été élu régulièrement, il s’est transformé en « personnage infréquentable » en 2013 et 2014, parce qu’il refusait de ratifier un accord économique avec l’Europe, accord qui impliquait de vigoureuses « réformes » du FMI.

Yanoukovitch a été alors considéré comme un allié de son voisin russe et il s’est trouvé en butte à une propagande des agences gouvernementales des États-Unis et de bureaux d’investigation « journalistique » comme l’Organized Crime and Corruption reporting Project financé par US AID [organisation subventionnée par les États-Unis pour la dénonciation du crime organisé et de la corruption, NdT]. Ces thèmes utilisés contre Yanoukovitch ont été choisis et amplifiés par les médias dominants comme le New York Times et le Washington Post.

Alors, le 22 février 2014, quand le président élu de l’Ukraine a été violemment renversé lors d’un putsch dirigé par des néo-nazis et autres ultra-nationalistes, les médias occidentaux ont presque tous célébré ce coup d’État comme une victoire de la « démocratie ».

Aucune lucidité

Bien sûr, l’abandon de l’«objectivité » et de l’honnêteté ne date pas d’hier dans l’histoire du journalisme américain. En réalité, les représentants des médias américains, préoccupés avant tout par leurs propres intérêts, ont, depuis longtemps, cessé d’avoir une image lucide d’eux-mêmes, mais continuent à se voir à travers le prisme héroïque certes mais lointain et vieilli des Papiers du Pentagone et du Watergate.

Les cercueils des soldats américains arrivent à la base aérienne de Dover dans le Delaware en 2006. (Photo du gouvernement américain)

Les cercueils des soldats américains arrivent à la base aérienne de Dover dans le Delaware en 2006. (Photo du gouvernement américain)

Pourtant, ce parti-pris omniprésent dans la façon de traiter des crises internationales n’est pas seulement une preuve de journalisme malhonnête dénué de conséquences pratiques, il a aussi aidé le complexe militaro-industriel à faire casquer des milliards de dollars aux contribuables états-uniens et a permis à l’administration de Washington d’envoyer des soldats américains combattre dans des guerres interminables et sanguinaires.

Dans un certain sens, ce qui est différent maintenant, c’est que ce type de parti-pris qu’on retrouve dans la couverture états-unienne des affaires internationales depuis des années s’est maintenant étendu à la politique des États-Unis, ce qui n’est pas particulièrement nouveau. Les journalistes politiques ont souvent eu leurs préférés et n’ont guère cherché à cacher quel était le résultat qu’ils souhaitaient.

Par exemple, lors de la campagne de 2000, qui devait être l’une des élections les plus importantes de l’histoire des États-Unis, les journalistes accrédités des grands médias, des jeunes gens branchés, qui couvraient la bataille entre Al Gore et George W. Bush étaient séduits par Bush, « le brave type » qui leur donnait de chouettes surnoms tandis que Gore était un raseur.

Le mépris anti Gore des journalistes était évident à la façon dont ils se complaisaient à rapporter de façon erronée les moments importants de la campagne, à attribuer, par exemple, à Gore cette fausse citation « c’est moi qui ai inventé Internet » ou d’autres « propos hâbleurs » qu’il n’avait jamais tenus.

Ils ont continué à se moquer de Gore et à flatter Bush même en couvrant le recompte de Floride qui donna la Maison-Blanche à Bush alors que Gore avait davantage de votes à la fois en Floride et au niveau national. (Pour plus de détails, voir Neck Deep, The Disastrous Presidency of George W. Bush.)

Alors que les super reporters accrédités voyaient la campagne de 2000 comme une sorte de rigolade, les conséquences catastrophiques de la présidence Bush n’étant pas encore connues, forcément, les médias dominants aujourd’hui justifient leur manque d’objectivité en invoquant le devoir vis-à-vis de leur pays.

Comme l’a écrit Jim Rutenberg dans le New York Times « si vous êtes journaliste et croyez que Donald J. Trump est un démagogue qui exploite les pires tendances racistes et nationalistes de ce pays, qu’il essaie de devenir ami avec des dictateurs antiaméricains et qu’il serait dangereux s’il avait le contrôle des codes nucléaires des États-Unis, comment, grands dieux, êtes-vous censés traiter sa campagne ?

Parce que si vous pensez tout cela, vous allez devoir jeter le petit livre que les journalistes américains utilisent depuis une bonne partie des cinquante dernières années, si ce n’est plus, et traiter cette campagne comme vous ne l’avez jamais fait de toute votre carrière.

Si vous considérez qu’une présidence Trump est potentiellement dangereuse, alors vos articles vont refléter votre opinion. Vous allez alors vous rapprocher, comme vous ne l’avez jamais fait, d’une position d’opposition. C’est une situation qui n’est pas confortable, un terrain inconnu pour tous les journalistes des grands médias sans opinion que j’ai connus, et d’après des critères normaux, c’est une situation intenable. »

Rutenberg parle comme s’il n’avait jamais pensé, le moins du monde, au journalisme partisan dont son journal fait montre dans le traitement des questions de politique étrangère. (Voir, par exemple, sur Consortiumnews.com « NYT’s Orwellian View of Ukraine ».)

Trump et Poutine, deux pour le prix d’un

La campagne de dénigrement contre Trump est couplée avec celle contre le président russe, Vladimir Poutine. Trump est parfois accusé d’être un « agent » russe parce que, selon lui, les États-Unis peuvent coopérer avec la Russie dans la lutte contre le terrorisme et pour d’autres questions, plutôt que de se précipiter pour affronter la Russie, puissance nucléaire, dans une nouvelle Guerre froide coûteuse et dangereuse.

Le président russe, Vladimir Poutine, après son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies le 28 septembre 2015. (UN Photo)

Le président russe, Vladimir Poutine, après son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies le 28 septembre 2015. (UN Photo)

Au milieu de cette frénésie médiatique autour de la prétendue « fraternisation » entre Trump et Poutine, Trump a laissé entendre que les Russes pourraient peut-être retrouver les 30 000 courriels disparus du Département d’État. Alors qu’il plaisantait manifestement, en faisant allusion aux soupçons à propos de l’éventuel piratage par les Russes des courriels du Comité national démocrate, les médias bien-pensants des États-Unis ont largement interprété ces paroles comme un acte qui se rapprochait de la « trahison ».

Ou comme l’a dit Rutenberg lui-même, Trump a cherché à « persuader la Russie de se mêler de l’élection présidentielle des États-Unis en piratant son adversaire » (une plaisanterie, dira plus tard Trump, que les médias n’ont pas comprise).

Même s’il est certainement exact que certaines des remarques spontanées de Trump, comme la suggestion que « le peuple du deuxième amendement » pourrait agir pour arrêter les plans de contrôle des armes d’Hillary Clinton, sont carrément irresponsables, il ne voulait sûrement pas en appeler sérieusement aux Russes pour qu’ils espionnent Hillary Clinton. S’il avait été sérieux, il n’aurait évidemment pas fait cet appel publiquement.

Toutefois, le point le plus important c’est que le peuple américain ait conscience que ses grands médias sont extrêmement partiaux dans leur traitement des questions de politique étrangère et suivent la ligne désirée par l’institution politique. Avec Trump et Poutine, ils en ont deux pour le prix d’un.

Et il ne s’agit pas ici de conspiration. C’est beaucoup plus simple, si un journaliste qui traite de la politique étrangère ou de la sécurité nationale veut avoir accès à des informations du gouvernement dont une bonne part est classifiée, alors lui ou elle doit se montrer prêt à prendre le « parti » des États-Unis. Sinon, la prochaine fois que se produira un événement important, par exemple une attaque militaire ou la préparation d’un rapport gouvernemental sur une crise étrangère, vos concurrents auront le dossier secret ou la « fuite », mais pas vous.

Alors vos rédacteurs en chef voudront savoir pourquoi vous n’avez pas réussi. Ils n’ont pas envie de vous entendre invoquer la façon dont vous avez compliqué la tâche des autorités gouvernementales en menant une investigation sérieuse. Vos rédacteurs en chef veulent seulement que vous ayez ce qu’ont les concurrents, et cela vous ne pouvez pas l’avoir, et si vous ne pouvez pas l’avoir, ils donneront, sans états d’âme, votre boulot à quelqu’un qui saura jouer selon les règles avec le pouvoir.

Pour ce qui est des journalistes américains, ils devraient dire la vérité au sujet de leurs partis-pris évidents ou ils devraient s’engager à une position d’opposition vis-à-vis de tous les responsables gouvernementaux, quel que soit le gouvernement qu’ils représentent et quelles que puissent être les conséquences personnelles pour leur carrière. Ce seul principe s’appliquerait à tous.

Mais je prends mes désirs pour des réalités. La meilleure façon de faire carrière pour les « stars » des médias, c’est d’être malhonnête, de prétendre adhérer à un code journalistique professionnel, sauf dans quelques cas extrêmes comme la candidature à la présidence de Trump ou en traitant d’un quelconque « scélérat » étranger. Vous ne faites donc que ce qui est « bon pour la patrie ».

Le journaliste d’investigation Robert Parry a démantelé la plupart des histoires Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980.

Source : Consortium News, le 19/08/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/trump-et-la-longue-histoire-de-la-partialite-mediatique-par-robert-parry/


Contre le parti collabo du “pas d’amalgame” : quand même Jacques Julliard fait du Zemmour…

Sunday 18 September 2016 at 17:30

Ouaouh. J’avais loupé ça en début de mois. Et c’est vraiment très important. J’expliquerai pourquoi par la suite.

Jacques Julliard est un journaliste et essayiste français, ancien militant anticolonialiste et ancien membre de la direction de la CFDT. En 2010, il annonce son départ du Nouvel Observateur pour Marianne.

C’est très intéressant, car Jacques Julliard est un symbole de la deuxième gauche rocardienne, de la “social-démocratie”. Bref, Julliard, c’est la majorité du PS. Et c’est là que ça aide à mieux comprendre ce qui se passe (ou plutôt ce qui ne se passe pas…).

Vous notez donc que la vision “de gauche” classique rencontre donc la vision extrémiste “de droite”, et donc que la vaste majorité de l’appareil politique prend désormais un position très obtuse et peu fraternelle envers une masse de citoyens intégrés et paisibles. À tel point qu’il n’y a presque plus de place pour un poencsitionnement fraternel (et lucide sur les problèmes des pratiques extrémistes, bien entendu).
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En ne réagissant pas face à ces propos d’une autre époque, on va donc faire naître de fortes tensions à terme, donner un sentiment d’humiliation et donc, générer des problèmes plus importants encore. Nous voyons des pompiers pyromanes réalisant des prophéties auto-réalisatrices. Quand des gens vont se rebeller à cause de leurs propos, ils diront “Eh bien vous voyez, on avait raison, on l’avait dit !”…

Petit cours d’auto-défense intellectuelle, donc, sur un des pires textes de propagande haineuse que j’ai lu, caractérisé par un biais psychologique classique : la projection sur l’autre de ses propres déviances…

En tous cas, une chose est sûre : les périodes où on se déchaîne contre des gens qui, comme Todd (ou moi ici) appellent à la paix civile, en les traitant de “collabo”, et où on soutient des personnes appelant et œuvrant à la guerre civile, sont des périodes qui finissent très très mal. On verra donc… (on changera de sujet dans quelques jours, n’ayez crainte…)

I. Le 2 septembre : Contre le parti collabo du “pas d’amalgame”, par Jacques Julliard

RAPPEL : Attention, cet article n’a PAS été écrit par Eric Zemmour, mais par une des figures de “la gauche”

parti-collabo

Par Jacques Julliard, Marianne, le 2 septembre 2016

Chaque fois que la France est menacée dans son existence et dans ses raisons d’être, il se forme dans ses marges un parti collabo. Bourguignons de la guerre de Cent Ans, frondeurs du début du règne de Louis XIV, émigrés de Coblence sous la Révolution, vichystes et pronazis de la Seconde Guerre mondiale. D’ordinaire, ce parti est d’extrême droite et se confond avec la réaction. Aujourd’hui, il est d’extrême gauche.

C’est le parti du « pas d’amalgame » à tous crins ; du « vivre ensemble » à tout prix ; de « la faute aux cathos » quand les islamistes égorgent ; c’est le parti de la minimisation (« quelques actes isolés sans signification »), de la psychiatrisation (« une poignée de déséquilibrés »), de la contextualisation (« des victimes du racisme ambiant »), de la diversion (« les fruits du colonialisme »), de la banalisation (« le burkini est un vêtement comme un autre »). Tout est bon pour suggérer que ces crimes ne sont pas des crimes, mais des conséquences.
C’est surtout le parti de la France coupable. Cette façon de faire son procès quand l’ennemi la calomnie, cette manière de lui tirer dans le dos quand elle est attaquée de face ; ce chauvinisme inversé qui l’accable quand elle est affaiblie ne porte qu’un nom, quels qu’en soient les auteurs : lâcheté ! lâcheté ! Quand la France connut en 1940 les jours les plus noirs de son histoire, le parti de la soumission, avec à sa tête le maréchal Pétain, ne trouva qu’une explication : la France est dans le malheur parce que la France est coupable ! Coupable du Front Populaire, coupable de son esprit de jouissance, coupable de son esprit d’insubordination.

Et aujourd’hui que l’on tue dans les salles de rédaction, que l’on massacre dans les lieux fréquentés par les juifs, que l’on décapite un chef d’entreprise, que l’on assassine des policiers en civil à leur domicile, que l’on égorge un prêtre à son autel, que l’on envoie un camion fou écraser de tranquilles citoyens célébrant la fête de la liberté, que nous susurre le parti collabo ? Que tous ces innocents sont coupables ! Que la France est punie à cause de son passé colonial. Qu’il ne lui reste qu’une chose à faire : se couvrir la tête de cendres, plier l’échine, lécher la main qui la poignarde.
À la tête du parti de la soumission, il y a comme d’habitude les intellectuels. Ce n’est pas ma faute à moi si dans le langage populaire intello rime avec collabo. Oh, je ne suis pas en train de faire le procès des intellectuels en général. Dans l’esprit de la Résistance, les armes à la main souvent, il y a toujours eu, minoritaires, des Marc Bloch et des Albert Camus, des René Char et des Robert Desnos. Mais la masse des autres ? Derrière les quatre grands de la trahison, Brasillach et Drieu, Rebatet et Céline, il y a tous les autres, l’Académie française presque au complet, un grand nombre d’éditeurs, de journalistes et même de dessinateurs.

Pas d’amalgame ! allez-vous encore dire. Vous n’allez pas comparer les complices de l’Allemagne nazie avec d’honnêtes défenseurs de l’islam ! Je ne compare pas des culpabilités, j’examine des états d’esprit. Et je me demande pourquoi tant d’agnostiques convaincus, de non-conformistes patentés, se sont laisser rassoter, cocufier, embobiner, encaquer, tartufier par la religion la plus fidéiste, la plus conformiste, et aujourd’hui la plus sanglante de la planète ? Comment se nomme Tartufe en ce XXIème siècle commençant ? Il se nomme Tarik Ramadan, il ne nous manque, hélas, qu’un Molière pour le dire !*
Car enfin, aujourd’hui, au pays de Voltaire, c’est Tartufe qui triomphe, avec pour couverture non plus le catholicisme, mais l’islam, avec le soutien discret de tous les Homais de l’extrême gauche. Au pays de George Sand et de Simone de Beauvoir, c’est le machisme le plus brutal et la réduction de la femme à l’état de propriété privée qui l’emporte, avec la complicité imbécile de quelques Marie-Chantal du féminisme. Et que dire de ces matamores de la révolte en chambre, de ces insoumis de Quartier latin, de ces hors-la-loi de plateaux télé, affichant à longueur de manifeste leur mépris de la légalité bourgeoise, qui se transforment soudain en juristes pointilleux, en avocaillons pinailleurs, dès qu’il s’agit d’excuser l’islamisme ?

Je ne sais pas jusqu’à quel point la guérilla culturelle qui se mène sur nos plages en burkini à 150 euros a partie liée avec la guerre terroriste de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray. Je ne sais pas si la première n’est pas la façade civilisée de l’autre. Mais ce dont je suis sûr, c’est que, dans les arrière-greniers de la pensée collabo, l’esprit de soumission est le même. C’est cela qu’avait prophétiquement annoncé Michel Houellebecq dans son dernier roman et c’est cela que le parti collabo ne lui a jamais pardonné.
Mais enfin, ce disant, n’êtes-vous pas en train, autre ritournelle du moment, de “stigmatiser les musulmans” ? Ni plus ni moins que les républicains du début du XXème siècle ne stigmatisaient les catholiques quand ils établissaient les lois de la laïcité, que le monde entier nous envie. Sauf les Américains ! Après l’arrêt du Conseil d’État, comme l’a justement dit Manuel Valls, le combat continue. La bataille de la liberté et de la raison sera perdue ou gagnée sur le front culturel.

Contre le parti intello-collabo, Montaigne, Pascal, Molière, Voltaire, Camus, Simone Weil : au secours !

* Il faudrait que Jean-Luc Mélenchon relise ses classiques. Lorsque Tartufe demande à Dorine de se dévoiler (déjà !), ce n’est pas Dorine que Molière dénonce, mais Tartufe lui-même, grand envoileur.

Marianne N° 1013 du 2 septembre 2016

Par Jacques Julliard, Marianne, le 2 septembre 2016

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II. Le même article commenté…

La propagande implique par nature de faire accepter des idées erronées. Par ailleurs, elle vise principalement des personnes intelligentes (les autres ont bien moins d’intérêt pour un propagandiste). Mais comment faire accepter des idées fausses par un esprit intelligent ? Eh bien par une Stratégie du Choc Émotionnel très NaomieKleinesque, il faut “baffer” l’esprit critique de la victime, en faisant en sorte que sa pensée soit submergée d’émotions, meilleur antidote à la raison. Exemples : des prématurés tués au Koweit pour voler des couveuses, des Soldats de Kadhafi dopés au Viagra pour violer leur peuple, etc… Ou ça :

Contre le parti collabo du “pas d’amalgame”

Chaque fois 

[Ici il s’agit de faire croire qu’on annonce une règle absolue ne contenant donc aucun contre-exemple]

que la France est menacée [Peur] dans son existence [Peur] et dans ses raisons d’être [Peur], il se forme dans ses marges

[Ils sont une poignée…]

un parti collabo.

[Insulte]

Bourguignons de la guerre de Cent Ans, frondeurs du début du règne de Louis XIV, émigrés de Coblence sous la Révolution, vichystes et pronazis de la Seconde Guerre mondiale

[Joyeux amalgame des Bourguignons, des “frondeurs” (tiens…), des proNazis, etc. Ne manque que mon voisin ‘qui ne ferme pas la porte de l’immeuble le soir après 22h00’.

D’ordinaire, ce parti est d’extrême droite [Insulte] et se confond avec la réaction. [Insulte] Aujourd’hui, il est d’extrême gauche. [Ca compte “Insulte” ça non… ?].

C’est le parti du « pas d’amalgame » à tous crins ;

[Heureusement, les amalgames et Julliard, ça fait deux comme on a vu]

du « vivre ensemble » à tout prix ;

[certains préfèrent apparemment le “Mourir ensemble”…]

de « la faute aux cathos » quand les islamistes égorgent ;

[Bien sûr vous avez tous entendu plein de gens dire “C’est la faute aux cathos”…] 

c’est le parti de la minimisation (« quelques actes isolés sans signification »)

[On ne nous attaque pas non plus tous les matins, c’est un fait, et nous avons été agressés depuis 2 ans quoi ? Une trentaine de personnes ? Si on n’est pas capables de résister à ça, Adieu notre Démocratie…],

de la psychiatrisation (« une poignée de déséquilibrés »),

[On peut quand même se poser la question de la normalité psychique quand on se fait sauter sur une esplanade vide, ou quand, musulman, on écrase plein d’enfants musulmans à Nice],

de la contextualisation (« des victimes du racisme ambiant »), de la diversion (« les fruits du colonialisme »), de la banalisation (« le burkini est un vêtement comme un autre »). Tout est bon pour suggérer que ces crimes ne sont pas des crimes, mais des conséquences. C’est surtout le parti de la France coupable.

Bien, on a donc compris où était la référence “intellectuelle” de Valls :

Mais j’y répondrai après, ce point est très important…

Cette façon de faire son procès quand l’ennemi

[“L’ennemi est bête : il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui !” {Pierre Desproges}] 

la calomnie [Paranoïa], cette manière de lui tirer dans le dos quand elle est attaquée de face 

[Paranoïa – mais bel hommage au bourrage de crâne de 1914-1918;

ce chauvinisme inversé qui l’accable quand elle est affaiblie [Paranoïa] ne porte qu’un nom, quels qu’en soient les auteurs : lâcheté ! lâcheté !

[Ce billet traitant de collabo des personnes appelant en général au calme, à la raison, à l’intelligence, à la fraternité, à la paix civile est en effet une fantastique preuve d’un courage sans nom…] 

Quand la France connut en 1940 les jours les plus noirs de son histoire,

[On va quand même dire “jusqu’à aujourd’hui”, car il y a un potentiel intéressant pour la suite…]

le parti de la soumission, avec à sa tête le maréchal Pétain, ne trouva qu’une explication : la France est dans le malheur parce que la France est coupable ! Coupable du Front Populaire, coupable de son esprit de jouissance, coupable de son esprit d’insubordination. 

[Hmmm pas du tout, Pétain en mettait justement pas une responsabilité sur “La France éternelle”, mais bien sur la Gauche du Front Populaire et des Juifs, Blum cumulant les deux. Le discours était très proche de Zemmour (musulman remplaçant juif), qui a repris ce propos de Julliard. #JeDisCaJeDisRien

Et aujourd’hui que l’on tue dans les salles de rédaction, que l’on massacre dans les lieux fréquentés par les juifs, que l’on décapite un chef d’entreprise, que l’on assassine des policiers en civil à leur domicile, que l’on égorge un prêtre à son autel, que l’on envoie un camion fou écraser de tranquilles citoyens [dont un tiers de musulmans] célébrant la fête de la liberté

[Stratégie du choc émotionnel ; il oublie un “que l’on massacre en masse des musulmans dans le monde, homme femmes enfants, jusque dans des mosquées“] 

que nous susurre le parti collabo ?

[Que ça fait du mal de lire ça sous cette plume qui a mené tant de beaux combats…]

Que tous ces innocents sont coupables !

[Ah tiens, si, finalement il l’a dit]

Que la France est punie à cause de son passé colonial.

[et aussi de son présent colonial {Al-Nosra fait du bon boulot toutça toutça}, n’exagérons pas… Ben oui, ça a existé, et les graves erreurs ont toujours des conséquences, qu’y puis-je…?]

Qu’il ne lui reste qu’une chose à faire : se couvrir la tête de cendres, plier l’échine, lécher la main qui la poignarde.

[Non, lui donner la légion d’honneur, simplement – la lèche, ce n’est pas leur genre…]

À la tête du parti de la soumission, il y a comme d’habitude les intellectuels.

[“Je te foutrais tout ça dans un camp, moi…”]  

Ce n’est pas ma faute à moi si dans le langage populaire intello rime avec collabo.

[Arf, quelle brillant argument ! Çà rime aussi d’ailleurs avec facho, mytho, menthe-à-l-eau..]

Oh, je ne suis pas en train de faire le procès des intellectuels en général. Dans l’esprit de la Résistance [qu’il incarne si bien présentement…], les armes à la main souvent, il y a toujours eu, minoritaires, des Marc Bloch et des Albert Camus, des René Char et des Robert Desnos [Les pauvres, être récupérés ainsi…] . Mais la masse des autres ? Derrière les quatre grands de la trahison, Brasillach et Drieu, Rebatet et Céline, il y a tous les autres, l’Académie française presque au complet, un grand nombre d’éditeurs, de journalistes et même de dessinateurs. [Eh oui, déjà, #IlsÉtaientCharlie…]

Pas d’amalgame ! Allez-vous encore dire.

[Seulement ceux qui ont du coeur et un cerveau, soyons honnêtes… 🙂 ]

Vous n’allez pas comparer les complices de l’Allemagne nazie avec d’honnêtes défenseurs de l’islam !

[Ben non !! Euh, quoique…] 

Je ne compare pas des culpabilités, j’examine des états d’esprit.

[Ah ben si, finalement…]

Et je me demande pourquoi tant d’agnostiques convaincus, de non-conformistes patentés, se sont laisser rassoter, cocufier, embobiner, encaquer, tartufier par la religion la plus fidéiste, la plus conformiste ,et aujourd’hui la plus sanglante de la planète ?

[Oh j’adore ça ! Mais attention #Padamalgam ! On considère donc que le djihadiste applique “la religion”, et donc que le milliard et demi de musulmans tranquilles ne le fait pas… #SoZemmour]

Comment se nomme Tartuffe au XXIème siècle commençant ? Il se nomme Tarik Ramadan, il ne nous manque, hélas, qu’un Molière pour le dire ! car enfin, aujourd’hui, au pays de Voltaire, c’est Tartuffe qui triomphe, avec pour couverture non plus le catholicisme, mais l’islam,

[Meuuuuuh oui, l’Islam triomphe en France, c’est évident… Ca me rappelle quand j’étais passé à Arrêts sur Images sur l’Ukraine en 2014, et que mon interlocuteur du Monde a dit que “En Occident, la propagande russe l’a emporté”. Paranoïa avancée, ou, plus précisément, pour eux, la propagande adverse gagne tant qu’il reste un opposant à leur idées…]

avec le soutien discret de tous les Homais de l’extrême gauche.

[Vieille tactique du “Vous voyez bien que je suis plus cultivé que vous ! Faites moi donc confiance….” : Monsieur Homais est un personnage de fiction créé par Gustave Flaubert dans son roman Madame Bovary ; il se caractérise par sa vanité sociale et ses prétentions scientifiques]

Au pays de George Sand et de Simone de Beauvoir, c’est le machisme le plus brutal et la réduction de la femme à l’état de propriété privée qui l’emporte, avec la complicité imbécile de quelques Marie-Chantal du féminisme.

[“Enfoiré d’Islam” va…]

Et que dire de ces matamores de la révolte en chambre, de ces insoumis de Quartier latin, de ces hors-la-loi de plateaux télé,

[“De toute cette vermine de gauche !!!!” ]

affichant à longueur de manifeste leur mépris de la légalité bourgeoise, qui se transforment soudain en juristes pointilleux, en avocaillons pinailleurs, dès qu’il s’agit d’excuser l’islamisme ?

[Plus “qu’excuser”  j’aurais même dit “Soutenir, se réjouir, et reprendre deux fois des moules à chaque attentat”]

Je ne sais pas jusqu’à quel point la guérilla culturelle qui se mène sur nos plages

[avec des armées composées de hordes de Une femme allant se baigner…]

en burkini à 150 euros pièce

[Tssss, mauvais argument Jacques ! Ce sont des arabes, elles ont donc très certainement volé les burkinis ! Je préfère ne pas réagir au racisme de classe sous-tendant cette remarque afin de rester poli…]

a partie liée avec la guerre terroriste de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray. Je ne sais pas si la première n’est pas la façade civilisée de l’autre.

[Burkini = Terroriste, je crois que c’est clair. #Bistrot]

Mais ce dont je suis sûr, c’est que, dans les arrière-greniers de la pensée collabo, l’esprit de soumission est le même.

[C’est beau comme du Houellebecq]

C’est cela qu’avait prophétiquement annoncé Michel Houellebecq

[Oh ben tiens, qu’est-ce que je disais ! Belle référence pour la gauche ! #JauresSoHasBeen]

houellebecq

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dans son dernier roman et c’est cela que le parti collabo ne lui a jamais pardonné.

[Alors que le parti de Julliard est d’un humanisme émouvant]

Mais enfin, ce disant, n’êtes-vous pas en train, autre ritournelle du moment, destigmatiser les musulmans” ?

[Très honnêtement, je ne vois pas quel honnête homme pourrait penser ceci…]

Ni plus ni moins que les républicains du début du XXème siècle ne stigmatisaient les catholiques quand ils établissaient les lois de la laïcité, que le monde entier nous envie.

[Mais enfin, qui ne voit pas que la minorité musulmane est actuellement traitée comme l’était l’infime minorité de Catholiques en 1905 !]  

Sauf les Américains !

[“Enfoirés d’Américains va, complices historiques des musulmans” #JCroisQueCEstClair]

Après l’arrêt du Conseil d’État, comme l’a justement dit Manuel Valls, le combat continue. 

[… contre les principes des Droits de l’Homme, rappelés par le Conseil d’État, donc.]

La bataille de la liberté et de la raison sera perdue ou gagnée sur le front culturel. Contre le parti intello-collabo, Montaigne, Pascal, Molière, Voltaire, Camus, Simone Weil : au secours ! 

[Je lui souhaite de devoir rendre des comptes le plus tard possible à tous ces Grands à qui il en appelle – et qui ne resteront pas eux, une note de bas de page dans quelques livres -, car je crains qu’il passe alors des moments difficiles… Bon courage, donc, M. Julliard.]

naufrage

III. “Le parti de la France coupable”

Je reviens sur ce mot dans le texte de Julliard. C’est très important ce “parti de la France coupable” car c’est une manipulation grossière mais très répandue.

Le propagandiste essaie de faire croire que, quand on essaie de comprendre la longue chaîne de causalités, et donc de responsabilités qui aboutit à un tel drame, on serait en train de dire que “La France est coupable” – voire même généralement à l’extrême-droite “Les victimes décédées sont coupables” (Stratégie du choc émotionnel par la violence de l’affirmation). Alors que la vraie conclusion est “Tiens, le Gouvernement a une part de responsabilité dans le drame, évidemment non intégrale, mais suffisante pour l’avoir permis” (un peu comme dans un crash aérien où il faut toujours 7 ou 8 erreurs pour que le crash ait lieu ; une seule de moins, et tout va bien).

“La France est coupable” sert donc à ne pas pouvoir poser ni donc investiguer par exemple la question “Mais comment le conducteur de Nice a-t-il pu ne pas être interpellé pendant ses repérages avec un camion par la vidéosurveillance” ou “Pourquoi n’y avait-il pas de blocs en béton ou herses pour empêcher la circulation” ou “Pourquoi n’y avait-il pas après Charlie un civil de garde en permanence nationale pour autoriser en 5 minutes les militaires à tirer sur des djihadistes, comme au Bataclan” – puisque cet exemple est ressorti timidement ce week-end). Autre exemple pour illustrer : on parle des crimes de la colonisation, on vous sort “assez de repentance” (Stratégie du choc émotionnel : la personne qui l’entend n’a en effet jamais été colonisatrice, donc pourquoi se “repentir” ?), alors qu’il n’y a à se repentir de rien, juste à connaître, comprendre et ne pas oublier les crimes récurrents de Gouvernements en roue libre…

Amusant aussi : si le gouvernement (puisque c’est de lui dont on parle en réalité quand on entend “La France” ou “Nous”) n’avait AUCUNE responsabilité, à travers ses actes ou ses non-actes, si ces crimes arrivent juste parce que des musulmans lambdas (sains d’esprit donc) lisent 3 lignes guerrières du Coran et décident de les appliquer à la lettre pour aller tuer des enfants y compris musulmans (ce qui montre bien à quel point ils sont donc sains d’esprit et appliquent bien le Commandement de Dieu “Tu ne tueras point”) eh bien que peut-on faire alors ? Je ne vois que 2 choses : ou bien on change le Coran (merci de prévoir un délai), ou bien on vide notre territoire des musulmans – ce que propose Zemmour : “choisir l’Islam ou la France” -, en attendant de trouver des “solutions” plus radicales. Car si on ne fait pas ça, il faudrait alors ravaler le terrorisme au rang des catastrophes naturelles inévitables (puisqu’on n’a aucune responsabilité donc aucune marge d’action), comme la foudre qui frappe. Ce qui serait évidemment stupide.

Donc, le discours julliardo-zemourrien ne peut que conduire à l’expulsion des musulmans, ou à tous le moins à de graves chocs avec eux. Alors que, à contrario, si on veut lutter VRAIMENT contre le terrorisme, il ne faut pas faire des débats théologiques ou philosophiques, mais avancer sur des solutions concrètes, simples, pragmatiques et efficaces. Deux exemples déjà défendus ici pour éviter l’accusation de “complaisance avec les islamistes” : combattre fortement les financeurs mondiaux du terrorisme international que sont les élites saoudiennes qataries ou turques ; récupérer la liste des djihadistes français, comme le demande l’ancien chef de la DST…), ce qui implique qu’il en existe,  ce qui implique qu’elles n’ont pas été utilisées par le gouvernement, ce qui implique que le gouvernement a une part de responsabilité dans les attentats. Et ce que ne reconnaîtra jamais, par construction, un “chien de garde” (notion déjà définie il y a un siècle par Paul Nizan {le grand-père d’Emmanuel Todd} hélas mort à 35 ans en 1940…).

Mais bon, après, pourquoi faire appel à la raison pour résoudre les problèmes, en écoutant les spécialistes, quand on a des idéologues qui déchaînent les passions ?

trevidic

IV. Re-lecture de l’appel de Julliard en 2010…

On relira utilement les “20 thèses pour repartir du pied gauche” de Jacques Julliard de 2010. Je soutiens totalement la grande masse des propositions où il prenait courageusement le contre-pied du PS (surtout sur la finance). Les premières étaient tellement fortes et réjouissantes que je n’avais pas prêté une grande attention à certaines autres au milieu (j’ai donc été victime de la Stratégie du choc émotionnel, où cette version montre qu’elle peut utiliser un “choc de joie” et non pas comme précédemment un “choc d’indignation”). On relira donc ces thèses “de gauche” avec attention, qui constituent un petit bloc entre deux gros autres très intéressants (raison pour laquelle, je ne vous mets que ce bloc, regardez le reste après chez Libé) :

10. Le risque actuel, c’est un nouveau populisme. Le prolongement de la crise, désormais probable, notamment sous la forme du chômage, crée un trouble politique profond. À la différence de celle de 1929, où la faillite du libéralisme conduisait la droite à envisager des solutions fascistes et la gauche des solutions communistes, le monde politique est aujourd’hui muet. Il en va de même des intellectuels chez qui les droits de l’homme et l’écologie constituent des religions substitutives de salut. L’absence de solution politique favorise le développement de dérives psychologiques : l’envie, la haine de l’autre, le culte du chef, la recherche du bouc émissaire, le culte de l’opinion publique à l’état brut représentent autant de succédanés au vide politique béant de la période.

11. Les droits de l’homme ne sont pas une politique. Ils sont un problème ; non une solution. Ils sont une exigence nouvelle de la conscience internationale ; mais ils tardent à se concrétiser dans un mouvement politique cohérent. D’autant plus que l’alliance traditionnelle entre le libéralisme économique et le libéralisme politique est en train de se déliter. La Chine donne l’exemple inédit d’un grand marché libéral gouverné par une dictature politique intransigeante. La bataille pour les droits de l’homme est de tous les instants ; mais elle a besoin de s’inventer dans une politique internationale nouvelle.

12. L’écologie n’est pas une politique. Pour le système industriel, la défense de l’environnement n’est pas à l’échelle macroéconomique une solution à la crise et au chômage, mais une contrainte supplémentaire. Pas plus que l’informatique hier, elle ne saurait répondre aux problèmes posés par la financiarisation de l’économie et l’absence de régulation à l’échelle internationale. Elle tend à rendre plus coûteuse et plus difficile la relance économique nécessaire pour donner du pain et du travail aux habitants de la planète. L’écologie demeure bien entendu une préoccupation nécessaire ; une ardente obligation économique et sociale, non le prétexte à des opérations politiciennes. (Source : Libération“, 18/01/2010)

Bref, un sympathique chroniqueur de plus chez Marianne, qui recrute à tours de bras…

fourest

redeker

(Source)

V. Et donc le 7 septembre 2016, Zemmour et “le parti collabo”

Eh bien le pompon, Zemmour en septembre 2016 reprenant cette notion :

Journaliste : Vous êtes déçu par le parti qui selon vous avait compris ce qui comptait, l’identité nationale,vous êtes déçu par Marine Le Pen, vous la reniez carrément ?

Zemmour : Je n’ai pas à la renier… Je suis critique.

Journaliste : Ce que vous n’aimez pas c’est la France apaisée, revendiquée, ça manque de virilité selon vous ?

Z : Ça m’amuse parce que l’apaisement, ça a une connotation historique assez forte, c’est la politique de Chamberlain face à Hitler. Tous les pacifistes en France qui disent “il n’y a pas d’amalgame”, c’est l’héritage d’un grand parti collabo qui existe depuis mille ans en France.

Journaliste : Quand on veut la paix, on est lâche et collabo… ?

Z : Exactement !

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Éric Zemmour : C’est le pompier pyromane Christiane Taubira. Elle a mis sa petite pioche pour détruire un peu plus la France, et elle vient dire qu’elle est craintive pour la France. C’est l’incarnation de ces gens qui détestent la France et qui ont tout fait pour lui cracher dessus, et qui ont tout fait pour la culpabiliser, qu’elle était coupable de 1000 maux. Christiane Taubira c’est l’incarnation de ce parti collabo qui depuis 1000 ans est toujours contre la France ; Christine Taubira, elle ferait mieux de se taire !

Source : Page Zemmour Watch de ce site, comprenant toutes ses déclarations.

VI. En conclusion : quelques mots sur le vrai “parti collabo”

Jacques Julliard a sans doute raison quant il décrit, au début de l’article l’existence du “parti bourguignon”. Sans en faire un “parti constitué”, il est vrai aussi qu’apparaissent de telles tendances dans l’Histoire de France, Julliard en citant de forts justes, je rajouterais pour ma part la trahison de Bazaine en 1870 et le sabotage de la résistance de Gambetta par les Jules Favre et Adolphe Thiers par la suite.

Ce que Jacques Julliard se garde bien de pointer, c’est que toutes ces trahisons ont pour point commun l’intérêt économique d’une petite coterie de possédants – même si des “intellectuels” comme Maxime du Camp en 1870 ou Drieu La Rochelle en 1941 ont rejoint pour diverses raison ce mouvement.

Il est donc totalement trompeur, d’un point de vue historique, de rapprocher ces trahisons réelles de l’intérêt national de prises de position intellectuelles (certes tout à fait critiquables sur certains points) d’un Edwy Plenel ou d’un Pascal Boniface : ces derniers ne servent en effet nullement les intérêts des possédants.

Si “parti bourguignon” il y a aujourd’hui, il est plutôt dans celui qui défend tous les abandons de souveraineté populaire et tout les sacrifices des intérêts de la population aux lobbies des couloirs du Berlaymont à Bruxelles.

Quant à la comparaison entre les quelques intellectuels résistants et la masse des intellectuels collabos, elle tombe totalement à plat, surtout quand il cite l’Académie Française qui, hier comme aujourd’hui, reste réactionnaire, et vient même d’accueillir Finkielkraut… Peu d’académiciens actuels sont du Parti “Padamalgam” ; en revanche, nombreux sont ceux qui sont proches de la position de l’article de Jacques Julliard.

De plus, Jacques Julliard laisse sous-entendre qu’il y aurait pléthore “d’intellectuels félons adeptes du ‘vivre-ensemble'” (donc, sous-entendu, d’une société multiculturelle) alors que l’on doit compter ces voix sur les doigts d’une main.

En revanche, de la presse de Droite dure jusqu’au Nouvel Obs, on entend plutôt une tout autre musique – et son silence sur l’affaire Zemmour en dit long -, Jacques Julliard tenant donc ce mois-ci le rôle du meilleur soliste d’un concerto pour réacs.

Pour poursuivre sur cette thématique, je renvoie les lecteurs vers l’article de ce site traitant du livre scandaleusement peu connu (et pour cause…) Un paradoxe français : antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance de l’historien Simon Epstein, qui a analysé le parcours de nombreuses personnalité durant la guerre. C’est éloquent, à l’image du titre…

Enfin, sa définition de “l’extrême-gauche” laisse aussi rêveur. Utilisée naguère pour Lutte Ouvrière ou le NPA, elle s’étend désormais à des gens comme Cécile Duflot, Chrsitiane Taubira, Jean-Luc Mélenchon ou Benoît Hamon, rajoutant même souvent le qualificatif désormais infâmant d’islamo-gauchistes ! C’est comme si Manuel Valls représentait désormais “la gauche” et que toute critique sociale de sa politique était donc “d’extrême-gauche”. Finalement, Michel Rocard, Lionel Jospin, Pierre Joxe, Jean-Pierre Chevènement, qui à l’époque du foulard de Creil avaient eu une position modérée, seraient aujourd’hui considérés comme d’extrême-gauche par Julliard selon les critères de son article.

“C’est sous l’impulsion de Daniel Mayer que la SFIO procédera à sa propre épuration en 1944. Elle le fera avec un courage et une détermination qui manqueront aux autres formations, lesquelles témoigneront d’une indulgence excessive à l’égard de leurs représentants ayant failli, le 10 juillet 1940, à leurs devoirs républicains et patriotiques confondus. La moitié du corps parlementaire socialiste sera exclue du parti. Les non-exclus comprendront des députés ayant voté pour Pétain à Vichy, mais qui se sont rachetés, pour faits de résistance, ou faits d’opposition, pendant la guerre. Douze anciens ministres socialistes du Front populaire, sur un total de dix-sept encore en vie, seront sanctionnés pour leur vote du 10 juillet et pour leur attitude sous l’occupation, et seront exclus du parti. 12 sur 17, c’est une proportion dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas négligeable. Elle reflète la puissance du courant qui a emporté les leaders et les militants du Front populaire en général, et de la SFIO en particulier, vers le pétainisme et la collaboration sous toutes ses formes. […] Ce fait, pourtant significatif sera assez fréquemment passé sous silence par les historiens du Front populaire.“ [Simon Epstein]

Bref, Jacques Julliard devrait d’urgence relire “Qui est Charlie” d’Emmanuel Todd, et s’arrêter sur sa présentation du “catholique zombie”.

 

Pour conclure, je dirais que, par nature, un résistant se met en danger, et un collabo se met “en confort”, surtout vis-à-vis du pouvoir, et y trouve (temporairement) gloire, plaisir, argent, notoriété, places, estime…

Ainsi, s’il fallait vraiment s’abaisser au point Godwin, pour ma part j’attribuerais bien plus volontiers le terme de “collabo” à tous ceux qui restent taiseux, ou discrets, ou carrément complices bien sûr, devant ceux qui s’abaissent devant les principaux responsables du terrorisme sur la planète, depuis des décennies : Arabie Saoudite, puis Qatar et puis récemment Turquie, et autres pouvoirs gangrenés par le Wahhabisme ou les Frères Musulmans... Ou qui ont réussi à étouffer, juste après les attentats de Paris, ce scandale d’État révélé, excusez-du peu, par l’ancien chef de la DST, ex-responsable de la sécurité du pays : Manuel Valls a refusé la liste des djihadistes français que proposait la Syrie “pour des raisons idéologiques”, nous mettant ainsi sciemment tous en danger !

Toutes ces trahisons se faisant au fond pour toujours la même raison principale : l’argent !

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“Plus largement, la France n’est pas crédible dans ses relations avec l’Arabie saoudite . Nous savons très bien que ce pays du Golfe a versé le poison dans le verre par la diffusion du wahhabisme. Les attentats de Paris en sont l’un des résultats. Proclamer qu’on lutte contre l’islam radical tout en serrant la main au roi d’Arabie saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme tout en invitant Hitler à notre table.” [Marc Trevidic, juge antiterroriste français, 15/11/2015]

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(Source : Le Figaro, 02/02/2015, juste après Charlie, où ce grand leader Démocrate est venu nous alerter, et qu’aucun média n’a relayé : collabos !!!)

Il y a une semaine :

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Eh oui, aux États-Unis, les Résistants ont lutté longtemps, mais ils l’emportent in fine, comme très souvent, sur le “parti collabo”, qui ne connaît pas de frontières…

« Mon seul adversaire, celui de la France, n’a aucunement cessé d’être l’Argent. » [Charles de Gaulle, 11 décembre 1969, discussion avec André Malraux, cité dans Les chênes qu’on abat, Gallimard]

indignez-vous

P.S. Consigne aux modérateurs : enlevez bien les commentaires de trolls qui relanceront le sujet “Islam”, traité dans plus de 1 000 commentaires cette semaine. En rester à des propos en lien avec ce billet.

Source: http://www.les-crises.fr/contre-le-parti-collabo-du-pas-damalgame/


Oui, l’islamophobie actuelle ressemble à l’antisémitisme des années 30, par Guillaume Weill-Raynal

Sunday 18 September 2016 at 02:45

Par Guillaume Weill-Raynal, blog Mediapart, 15/09/2016

Le discours anti musulmans d’aujourd’hui repose sur des fantasmes déconnectés du réel. A y regarder de plus près, il est structuré et fonctionne exactement comme les théories antisémites d’avant-guerre.

Certains s’indignent que l’on ose comparer les attaques dont les musulmans sont aujourd’hui l’objet à l’antisémitisme d’autrefois. Il ne s’agit bien évidemment pas de la Shoah, auquel cas le parallèle serait effectivement scandaleux. Mais le discours islamophobe qui gagne chaque jour un plus de terrain  ressemble en tous points aux théories antisémites qui fleurissaient en France dans les années 30 : il repose sur une base largement fantasmatique à laquelle une construction savante donne les apparences de la vérité et de l’évidence. Il essentialise et stigmatise une population prise dans son ensemble. Enfin, il est  soutenu et développé par des figures majeures du paysage intellectuel et politique. Au final, l’opinion finit par être persuadée de l’existence d’un « problème musulman » comme on avait réussi naguère à la convaincre de l’existence d’une « question juive ».

Résumons : le Coran proposerait un modèle de société incompatible avec nos valeurs républicaines. Une large part des musulmans issus de l’immigration n’aurait ainsi d’autre dessein que de changer le visage de notre pays et de l’Europe. Au Moyen-Orient, les fanatiques de Daech qui haïssent nos mœurs et notre liberté auraient, pour ce seul motif, lancé une vaste offensive dont les terroristes qui ont ensanglanté la France et la Belgique seraient le fer de lance et dont une large partie des musulmans, français ou résidents, seraient les avant-postes, soit par leur silence complice, soit  – pire – par l’affichage de signes « ostensibles » contraires à l’ordre public car niant les valeurs de laïcité et d’égalité hommes-femmes. Le premier ministre Manuel Valls affirme publiquement la nécessité de combattre le burkini – dans lequel Alain Finkielkraut voit un « drapeau » de l’islam conquérant -, au besoin en changeant la loi. Quant à ceux qui s’inquiètent des conséquences qu’un tel changement de législation pourrait provoquer dans notre système de libertés publiques, Jacques Julliard, n’hésite pas, dans les colonnes de Marianne, à les traiter comme des« collabos ».[1] Bref, la troisième guerre mondiale est déclarée…

C’est oublier que l’immigration du Maghreb vers la France fut, à l’origine, initiée par nos gouvernements. Cette immigration prit la forme d’une force de travail « importée » pour reconstruire le pays. Les Français musulmans vivent ici depuis plusieurs générations et ne sont nullement venus en « conquérants ». L’islam, dans le monde, se caractérise avant tout par sa diversité. Les structures des sociétés islamiques sont radicalement différentes selon qu’il s’agit de l’Indonésie, de la Turquie, de la Tunisie, des Emirats ou du Sénégal. On ne voit pas très bien quel modèle de société unique et global, voire totalitaire, le monde musulman chercherait à imposer en France alors que ce modèle n’existe pas ailleurs. L’islam serait contraire à la laïcité ? La belle affaire ! C’est le cas des autres religions monothéistes qui, par essence, portent une vision du monde que l’athéisme républicain ignore et que les pouvoirs publics tolèrent – au sens de notre constitution – sans lui reconnaitre la moindre valeur normative sur le plan juridique. La laïcité repose précisément sur le respect absolu de cette frontière infranchissable. C’est à ce titre que les rédacteurs de la loi de 1905 s’étaient vigoureusement opposés à l’interdiction du port en public de la soutane, estimant qu’il ne s’agissait pas, selon la loi républicaine, d’un vêtement religieux contraire à l’ordre public, mais d’un simple vêtement « comme les autres ». Chacun est libre de s’afficher dans la rue comme il le souhaite. Quant aux « pressions » que subiraient les femmes musulmanes, nul besoin d’une étude sociologique poussée pour se convaincre qu’il s’agit d’une affirmation maintes fois répétées, sans jamais avoir étayée par des faits précis. Il suffit de regarder les femmes voilées qui déambulent dans nos villes. Au sein d’un même groupe ou d’une même famille, certaines sont voilées, d’autres pas. Et cela ne les empêche pas de se promener ou de travailler ensembles, de bavarder et de rire entre elles. La « violence » du Coran ? Je vous recommande la lecture d’un remarquable petit livre paru au mois de mai dernier : Comprendre l’Islam… ou plutôt pourquoi, on n’y comprend rien.[2] On y apprend que le Coran ne propose en réalité aucune explication du monde ni aucun modèle de société. C’est un livre « incompréhensible » pour la rationalité occidentale, que les musulmans du monde entier « lisent comme de la poésie » et qui n’a pour seule fonction que de « rendre Dieu présent » sans qu’il soit forcément nécessaire de comprendre sa parole. La violence extrême qui déchire aujourd’hui une partie du monde musulman ne trouve pas son origine dans ce livre, mais dans un contexte géopolitique vieux de cent ans, dans lequel les Occidentaux portent d’ailleurs leur part de responsabilité.

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Mais la violence des attentats que nous avons subis nous aveugle. Là encore, c’est oublier que Daech n’a pas décidé un beau matin de nous punir de nos mœurs et de nous imposer les siennes, mais de répondre à l’intervention militaire des occidentaux dans un conflit dont l’Etat Islamique estime – à tort ou à raison – qu’ils n’ont pas à se mêler. Au 21ème siècle, il n’est pas forcément besoin de divisions blindées ni de porte-avion pour porter des coups à un adversaire situé à des milliers de kilomètres. Internet fait très bien l’affaire et permet facilement de mobiliser une poignée d’individus. Jacques Julliard peut ironiser sur le « pas d’amalgame » ou sur l’excuse psychiatrique. Les réseaux terroristes qui nous ont frappés sont effectivement constitués d’individus isolés. Certains avaient effectivement de lourds antécédents psychiatriques. Quant aux autres, issus de la petite délinquance ou de la grande criminalité, l’islam apparait plus comme la justification facile de leurs pulsions violentes préexistantes (la radicalité qui s’islamise selon Olivier Roy) que comme la dérive d’une piété fondamentaliste vers le fanatisme et le crime (l’islam qui se radicalise selon Gilles Keppel). En tout état de cause, rien ne permet d’affirmer qu’une population prise dans son ensemble (les précautions de langage qui prétendent ne viser que « certains musulmans » ne trompent personne), serait complice à quelque  titre que ce soit des terroristes ou de Daech du seul fait qu’elle lit le Coran, mange hallal, et porte sur la voie publique ou sur la plage une tenue vestimentaire dont chacun est libre par ailleurs d’estimer et de dire qu’elle est peut-être la manifestation d’une pudeur excessive ou d’une tradition archaïque. Il en faut plus pour contrevenir à l’ordre public. Oser affirmer que cette population représenterait un danger sur notre territoire, c’est effectivement revenir aux années 30.

Rappelez-vous. Les antisémites d’avant-guerre ne procédaient pas autrement. La méthode était la même : construire un raisonnement délirant en s’appuyant sur des miettes de réalité. Il était facile de dénoncer le péril judéo-bolchevique. Un ordre totalitaire imposait la terreur en Russie et en Ukraine, passée sous le giron soviétique au prix d’une sanglante guerre civile. Ça ne vous fait pas penser à Daech ? Il y avait effectivement des juifs dans les rangs bolcheviques. En France, en Allemagne, nombre d’intellectuels, dont certains étaient juifs, cédaient aux sirènes du marxisme, du stalinisme ou du trotskisme qui devaient, pensaient-ils, illuminer le monde. On appelait ça le péril rouge. Le public tremblait. Des années plus tard, certains partirent sur le front de l’Est pour délivrer l’Europe du bolchevisme. Par ailleurs, il y avait effectivement des juifs dans la finance, dans l’édition, la presse et le cinéma. Y étaient-ils majoritaires ? Peu importe. En 1940, des intellectuels de premier plan justifièrent le statut des juifs en expliquant que la France avait le droit de se défendre contre des gens venus d’ailleurs et pratiquant une religion étrange, qui avaient acquis un contrôle excessif sur la vie d’un vieux pays chrétien et dont il était permis de craindre qu’ils ne finissent un jour par prendre le pouvoir.

Il n’est pas dans mon propos d’envisager que les musulmans, demain ou après-demain, puissent être victimes de persécutions analogues à celles que les juifs ont connues pendant la guerre. Mais quand des thèses à ce point déconnectées du réel tendent à devenir le discours dominant dans les médias et que l’on déclare, à la tête de l’Etat, vouloir légiférer, il y a tout de même de quoi être inquiet.

Par Guillaume Weill-Raynal, blog Mediapart, 15/09/2016

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(Olivier Berruyer : photos rajoutées par moi)

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À venir ?

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restaurant

 

Source: http://www.les-crises.fr/oui-lislamophobie-actuelle-ressemble-a-lantisemitisme-des-annees-30-par-guillaume-weill-raynal/


Liberté d’expression et Liberté de destruction

Saturday 17 September 2016 at 03:25

Petit billet de réponse aux derniers débats.

Je rappelle que ce blog n’a aucune vocation politique (je ne suis encarté nulle part, et ne risque pas de l’être – mais je parle à toute personne ou parti fréquentable). Il vise à analyser des propagandes, faire naître des réflexions et des débats, regarder les choses à contre-courant, à chercher la Vérité (sans jamais prétendre la détenir).

Mais si je l’ai appelé LES-crises, ce n’était pas pour me limiter à l’économie, mais pour me permettre de glisser d’un sujet à l’autre en fonction de ce que je trouverai important sur le moment, dans mes anticipations des problèmes suivants. Problèmes qui ont généralement correspondu à certaines digues que j’estimais céder. (mais oui, je vais passer à autre chose…)

Un jour, ça a été l’Ukraine – et ce soutien à des gens dont une partie étaient totalement infréquentables.

Un jour, ça a été la Syrie / Moyen-Orient – avec notre Fabius et notre Hollande pactisant aussi avec le diable, jetant nos intérêts et notre sécurité par la fenêtre.

Un jour ça a été Charlie

Charlie, ou la Liberté d’offenser la religion minoritaire

Avec le recul, je suis vraiment heureux du positionnement que j’ai pris ce jour là.

Condamner un acte horrible ? Evidemment ! Honorer la mémoire de gens que j’aimais beaucoup ? Mais évidemment !

Manifester ? Pourquoi pas.

Mais :

Mais ce fut #JeSuisCharlie, alors que je ne cautionnais pas ça :

Pas par bigoterie, mais par simple respect des convictions d’autrui, un tel dessin n’emmenant strictement rien, aucune réflexion. Juste le plaisir de choquer gratuitement les pratiquants d’une religion minoritaire.

Et donc l’arnaque – et le danger, on le voit – a été de faire croire que c’était une manifestation pour la “liberté d’expression”, alors :

Le seul message était finalement : “On veut pouvoir continuer à avoir le droit d’humilier votre Prophète si ça nous chante – et ça nous chante drôlement…”

On notera aussi que cette mobilisation survenait alors qu’il n’avait évidemment JAMAIS été question une seconde de supprimer ce DROIT d’offenser autrui, aucune modification législative n’était en vue.

Le gestion des réactions violentes, délirantes et barbares, totalement disproportionnées, intolérables, étant un autre sujet. Évidemment dans l’idéal, il n’est pas censé y avoir de conséquences graves pour ce type d’offenses par le dessin. Mais dans la vraie vie, il peut y en avoir, hélas… Tout comme si on se balade avec un tee-shirt “L’Islam est une religion débile” ou avec Mahomet comparé à un cochon – c’était la même chose les caricatures Charlie. D’ailleurs parfaitement relevé à l’époque …

« Je condamne toutes les provocations manifestes, susceptibles d’attiser dangereusement les passions. » [Jacques Chirac, 08/02/2006]

« C’est le pire exemple d’extrémistes provoquant des extrémistes. » [Vygaudas Usackas, représentant spécial de l’Union européenne pour l’Afghanistan, JDD, 19/09/2012]

(et l’extrémiste baba-cool est très mal face à l’extrémiste barbare #MerciLaMondialisation)

Ma vision était simple : il fallait la Liberté de caricaturer ainsi, d’accord, on ne va réintroduite le délit de blasphème. Mais il devait y avoir une “Obligation de réserve” pour la Société, qui devait prendre du recul, condamner moralement si besoin par fraternité et souci d’apaisement, etc. Bref, être intraitable avec la volonté d’humilier les plus faibles.

Étrangement, cette position n’a strictement rien de bien original, ce n’est ni plus ni moins que la position anglo-saxonne, comme l’a expérimentée Caroline Fourest en 2015 à la télé anglaise :

Aucune “censure”, puisqu’on peut parler de choses, que ces dessins sont légaux, mais on ne les montre pas par RESPECT.

De la Liberté d’expression

J’ai été assez stupéfait par deux points dans les longs débats de la semaine (merci de les avoir animés, ça m’aide…), qui montraient qu’on risquait de passer complètement à côté du sujet.

Le premier est qu’on a voulu mettre ceci sur le terrain de la Liberté d’Expression. On a même réussi à me traiter de censeur (notez, cela aura été une semaine bien chargée niveau insultes…), moi qui suis un des disciples de Chomsky en France… (certes un peu moins libertaire, mais on n’est pas aux États-Unis) J’en dirai deux choses :

Mais tout ceci ne vaut pour l’expression d’idées “raisonnables”, participant au débat démocratique. Et ce n’est plus ce que fait Éric Zemmour depuis belle lurette – d’où ses condamnations.

Parce que qu’il fait en ce moment, c’est illégal. Et dangereux pour la cohésion nationale.

Que les personnes qui voulaient interdire le ridicule burkini au motif délirant de “protection de l’ordre public” ne voient pas le risque de prévoir un débat public avec Eric Zemmour est stupéfiant… Mais, malins, il sont en train de cornériser les vrais Républicains :

Bon courage aux dirigeants maintenant, stupids

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La fascination pour la cible

Le second point qui m’a frappé dans les commentaires du blog comme dans des discussions que j’ai eues, c’était ce qui me semble être un biais psychologique majeur, proche de ce qu’on appelle le « syndrome de la fascination de la cible » en aviation :

Dans l’histoire de l’aviation militaire, le syndrome en question eût quelques effets malheureux. Elle relate des exemples de crashs d’avions avec des pilotes qui trop concentrés sur leur objectif en oubliaient les paramètres fondamentaux de vol. Ces pilotes positionnaient l’avion en piqué pour mieux atteindre leur cible, s’en écartaient trop tardivement et s’écrasaient, faute d’avoir observé et intégré les signaux d’alertes.

Dans l’aviation civile, les pilotes de ligne prennent également plus de risques lorsqu’ils arrivent à destination, car les longues distances créent de la fatigue et une certaine impatience à atterrir pour en finir avec un long voyage. Ils leurs arrivent de pénétrer lors de l’approche dans des zones orageuses intenses, ce qu’ils font rarement en régime de croisière. Pour exemple le vol 358 d’Air France (Paris-Toronto) en août 2005 a raté son atterrissage car l’avion s’est posé avec des conditions météorologiques déplorables peu compatibles avec les limites techniques de l’avion (efficacité de freinage sur une piste détrempée devenue glissante). Il y avait ce jour là une pluie diluvienne et des vents changeants qui ne permettaient pas un atterrissage en toute sécurité et pourtant le pilote et la tour de contrôle en ont décidé autrement (toujours la cible à atteindre et la conviction qu’on peut l’atteindre malgré les alertes humaines ou techniques).

Pris dans le syndrome, le pilote peut ne plus être en capacité de gérer une situation critique malgré les alertes du tableau de bord et malgré toute la maîtrise dont il est capable. Il ne se concentre plus que sur un seul élément, qu’il juge à tort prioritaire, d’une situation qui devrait être traitée globalement. Les autres éléments, facteurs et paramètres de la situation, qui sont pourtant essentiels, sont ignorés et l’erreur est vite sanctionnée. (Source)

Eh bien là, c’est tout le souci : la “cible” étant évidemment l’Islam.

J’ai dit en gros : “Oups, il y a un gros souci avec Zemmour, et avec les médias et les politiques, qui sont en train d’arroser le pays de kérosène”.

On me répond “Problèmes avec l’ISLAAAAAM !!!!” en sautant comme des cabris, avec analyses de sourates du Coran et débats sur les pratiques religieuses. Alors que, vous notez, je n’ai presque pas parlé du sujet . Et je ne le ferai guère, n’en étant pas un spécialiste, consultez d’autres sites les amis/amies 🙂

Mais réveillez-vous, ce n’est pas là le problème, quoi que vous pensiez du sujet. Obsédés par le sujet islam – soyez tranquille, c’est la cas de l’immense majorité de la population, choquée par les attentats -, vous ne voyez pas qu’il y a un pyromane sociétal dans les médias, qui dit certes, parfois, des choses que vous aimez peut-être.

Mais c’est un pyromane manipulateur, semant la haine, et ça se paye toujours un jour ou l’autre…

N.B. Ce qui est étonnant, c’est qu’avec son profil, on évite ce genre de propos nauséabonds sur tout ce qui peut faire qu’on n’est pas un “vrai français”, et on défend plutôt une saine égalité de tous…  :

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Emmanuel Todd, Qui est Charlie

Comment détruire une société

Bien sûr qu’il y a des soucis avec certains comportements islamistes dans certaines banlieues. Mais à part 3 salafistes, qui dit le contraire ? Bien sûr qu’il est inacceptable que des femmes subissent une pression sociale pour mettre un voile, etc. Bien sûr qu’on peut en parler, posément – tout le monde en parle d’ailleurs ! Et quand on en parle posément, avec des arguments, il n’y a aucune raison d’être traité d’islamophobe – sauf évidemment si on est EST islamophobe…

Mais là, on n’est plus du tout dans le débat intellectuel, avec un Zemmour hurlant par exemple que :

  1. En Islam, il n’y a pas de musulman modéré, ça n’existe pas.
  2. L’islam est incompatible avec la République et avec la France.
  3. Il faut leur donner le choix entre l’islam et la France : ils doivent se détacher de ce qu’est leur religion.
  4. Le fameux “État de Droit” est aujourd’hui le cheval de Troie de l’Islam
  5. L’islam et l’islamisme c’est exactement la même chose.
  6. Il faut désislamiser des quartiers entiers français
  7. L’État-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol – avec un plan bâti avec Israël à partir de Gaza.
  8. Je trouve scandaleux que Rachida Dati qui a appelé sa fille Zorah [le prénom de sa mère, ndlr]
  9. Pour sauver la France, il faut désigner l’ennemi : l’islam
  10. Christiane Taubira c’est l’incarnation de ce parti collabo qui depuis 1000 ans est toujours contre la France ; Christine Taubira, elle ferait mieux de se taire !

Ohohoho, il y a 1,5 milliard de musulmans sur la planète, ça se saurait si on avait 1,5 milliard de djihadistes, stupid.

Les musulmans sont d’ailleurs dans le monde de très loin les premières victimes du terrorisme islamique – et ils payent aussi leur tribut en France : je vous rappelle qu’à Nice, que brandit sans cesse Zemmour dans ses éructations, une victime sur trois était musulmane, ce qui représente un tribu bien plus lourd que les non-musulmans (le tout avec un chauffeur qu’on peine à qualifier, lui de musulman…) !!! Ce que pas UN journaliste ne lui sort en pleine poire, c’est pitoyable.

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(Vous aurez aussi noté le rôle direct qu’a joué l’Occident dans la croissance de ces victimes : Irak, Libye, Syrie…)

Et pendant que Zemmour vomissait sa haine, hier :

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Et l’empathie bordel ?

Mais je suis surtout fasciné de voir à quel point l’obsession pour la cible Islam détruit l’empathie.

Mais vous demandez-vous ce que ressent un musulman, français, parfaitement intégré, quand il lit de tels propos ? Songez aux conséquences, en terme de sentiment d’injustice, de colère, de rage, voire, qui sait, minoritairement, de radicalisation ! Qui vous dit que demain un Zemmour non sanctionné n’aura pas le mot de trop qui va mettre le feu à quelques banlieues ? Et on n’a plus le Président de 2005 pour apaiser… On fera quoi à ce moment ? Quelles actions, quelles solutions ?

C’est ça le drame Zemmour : face à des problèmes complexes réels, localisés, il ne propose AUCUNE solution, autre que dire aux musulmans “Convertissez-vous ou partez”, solution déjà éprouvée avec les juifs puis les protestants il y a quelques siècles, avec option guerre civile – ce sera sans moi…

30/10/2014 : Zemmour « Il y a des millions de personnes qui vivent en France sans vouloir vivre à la française. Les musulmans ont leur propre Code civil : le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés d’en partir. »

Journaliste : « Mais la solution serait-elle de prendre des millions de personnes, de les mettre dans des avions pour les chasser ? »

Zemmour : « Je sais, c’est irréaliste, mais l’histoire est surprenante. Qui aurait dit, dans les années 1940, que 1 million de pieds-noirs auraient abandonné l’Algérie pour retourner en France ? Je pense que cette situation […] nous portera au chaos et à la guerre civile. » (Source)

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expulsion-juifs-espagne

(Expulsion des juifs d’Espagne en 1492)

Zemmour exprime ici une pensée dangereuse. Les sujets réels qu’il peut parfois soulever, un autre (dont ce sera le domaine universitaire) les exprimera bien mieux, et plus efficacement, car n’ayant alors pas une étiquette de raciste à tendance totalitaire…

Bref, Zemmour a un potentiel de déclenchements de lourds problèmes, sans solutions concrètes et rapides à apporter. Il doit être donc exfiltré des grands médias comme l’a été fort justement Soral après ses délires antisémites… Pas de 2 poids 2 mesures…

Ce type cherche à détruire notre société et notre (faible) Démocratie – ou, à tout le moins, à apporter sa pierre à cette destruction.

Le “moment Charlie” de Zemmour

En conclusion, moi qui passe mon temps à analyser les propagandes et les manipulations qu’elles induisent, je ne peux que rappeler qu’il n’y a aucun danger de “guerre civile”, évidemment, à ce jour ! C’est délirant et manipulateur de dire ça – on a connu de vraies guerres civiles nous, surtout religieuses justement…

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Mais où y a -t-il des régions musulmanes chez nous ? Où y-t-il des hordes musulmanes armées prêtes à en découdre avec nous ? Je ne connais que des musulmans tranquilles voulant s’intégrer moi. Au pire, on doit être à 1000 contre 1, face aux éléments les plus durs, et nous avons la police, l’armée… Il y a certes des zones gravement problématiques, mais enfin, ne mélangeons pas tout, et gardons de la mesure…

C’est comme en 2002 avec l’insécurité, les médias fixent un problème réel mais ponctuel et limité, et en saturent les ondes et les esprits, construisant une fausse réalité à partir d’un fantasme délirant.

Et je reconnais là E-XA-CTE-MENT ce que je vois dans les colonnes et commentaires du Monde à propos des Russes : la même obsession irréaliste…  🙁

Il y a pour moi une totale cohérence entre :

Et là, une digue vient de rompre : on peut donc avoir des propos racistes et fascistoïdes, en étant reçu courtoisement partout, et sans indignation médiatique ni politique… Il aura fallu moins d’un an pour que le programme des Djihadistes (semer la haine) s’applique – à l’époque, on condamnait ça :

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Défendre la Liberté d’expression oui, défendre la Liberté de détruire ou d’affaiblir notre Nation, non… Une Société, malade, qui tolère de tels propos sans réactions est une Société désormais mourante. Et on va vite le voir.

C’est donc pour tout cela que :

Et non, ce n’est pas de la censure, juste une saine protection de la Nation face à un retour de fascistoïdes qui appellent à #EnFinirAvecLÉtatDeDroit… (et je rappelle qu’on est en plus en plein État d’Urgence, et qu’on pourrait être prudent au lieu de faire le jeu de la propagande de Daech)

Pour qu’on puisse résoudre les problèmes réels, il faut d’ABORD commencer par éviter d’en multiplier le nombre et la taille, pour pouvoir ensuite les résoudre petit-à-petit…

 

Ne nous y trompons pas : Éric Zemmour est en plein “moment Charlie” ; il est train de se répandre dans les médias en faisant d’ÉNORMES “caricatures de Mahomet”. Et nous le laissons faire. Nous serons comptables des conséquences.

Nous avons laissé la dernière fois des “extrémistes” (dixit l’Union Européenne !) faire monter la pression et nous mettre en danger. On a vu les conséquences. On a mis la pression au peuple français pour qu’il se solidarise post-mortem avec eux. 

Zemmour passe désormais la deuxième couche, encore plus forte (ceci s’accompagnant d’une opération politique assez claire, visant à promouvoir Sarkozy contre Juppé, et le clan Marion Maréchal Le Pen contre Marine Le Pen / Philippot). Il y aura des conséquences…

 

Il est donc très étrange que des gens qui fantasment une guerre civile soutiennent les propos délirants de Napalm Zemmour qui participent justement à créer une guerre civile (comme Hillary Clinton pourrait créer une guerre avec la Russie, sans raison à la base – mais à force de traiter publiquement Poutine d’Hitler…) et qui mettent en danger tout le monde – musulmans, juifs, catholiques, athées…

À ce stade, on ne réagit pas, montrant qu’on n’a rien appris du drame Charlie Hebdo ; ça recommencera donc. (hommage à l’équipe : )

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Il n’y a donc plus qu’à attendre 1/ le prochain acte islamophobe, 2/ le prochain acte terroriste 3/ la prochaine révolte des banlieues 4/ une agression contre Zemmour – c’est ouvert…

agressions-1

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Fraternité !

“Ils ont frappé en Picardie. En plein cœur de la région, à deux pas du Pas-de-Calais. Chez nous. Comme ils ne connaissent rien à rien et qu’ils sont toujours dans la caricature la plus bornée, la plus sauvage et la plus brutale, ils n’ont rien trouvé de mieux, au bout de leurs rires gras, que de se rendre en pleine nuit devant le salon de coiffure de Mohamed Manoubi, à Albert, dans la Somme, pour y déposer une tête de porcelet grillée. Mohamed a ouvert son salon de coiffure il y a un mois en centre-ville d’Albert. Comme n’importe quel artisan qui exerce dans ce pays, Mohamed se tue à la tâche, ne compte pas ses heures et travaille de ses mains pour ne rien devoir à personne et regarder dans son miroir sa dignité d’homme.

Ils ont voulu frapper Mohamed dans son identité d’être humain. Mais rien ne peut atteindre le commerçant d’Albert. Car Mohamed a tout notre soutien, tout notre respect et, oui, tout notre amour. C’est d’humanité qu’il est question. Mohamed est notre frère en humanité. Il est notre ami. Et tous autant que nous sommes, qui n’avions jamais mis les pieds à Albert ou dans ce salon de coiffure, nous avons furieusement envie de faire des kilomètres pour nous y rendre.

Mohamed a porté plainte. Nous le soutenons. Comme à chaque fois, ça va nous rapporter quelques sales commentaires et autres vomissures dont se remplissent des réseaux sociaux qui ne supportent pas un bout de sein mais font la courte échelle à tous les extrémismes.

Il n’y a aucun hasard dans une société où d’aucuns rêvent de placer tous les débats dans une considération d’ethnie, de race ou de religion supposée. En face, comme chantait le grand Jacques, Nous n’avons que l’amour.

On est au moins sûr d’une chose : c’est que Mohamed, à Albert, est un homme. On sait aussi que d’autres y sont des porcs.

Jean-Marc Chevauché, Le Courrier Picard, 12/09/2016

Une solution contre tout ceci : de la Fraternité d’abord, des débats mesurés ensuite, des actions concrètes non liberticides pour diminuer les problèmes enfin.

liberte

P.S. on enlèvera les commentaires qui sortiront du cadre de ce billet, il y en a eu plus de 1 000 sur le sujet islam, on a fait le tour – merci…

Source: http://www.les-crises.fr/liberte-dexpression-et-liberte-de-destruction/


14 novembre 2005 : Discours du Président de la République

Saturday 17 September 2016 at 03:05

14 novembre 2005 – Jacques Chirac réagit aux émeutes dans les banlieues…

C’est pour les plus jeunes : au moins, ils verront qu’un Président, ça peut être comme ça aussi…

(Bien entendu, cela aurait été mieux si les annonces du discours avait pu prendre forme, mais Sarkozy est arrivé un peu plus d’un an après… Mais dans tous les cas, à certains moments, certains mots sont fondamentaux et apaisent…)

Ben dis-donc, il a bien pris le pays depuis… 🙁

“Mes chers compatriotes,

Les événements que nous venons de vivre sont graves. Ils ont entraîné des drames humains et des pertes matérielles considérables. La justice est saisie : elle fera toute la lumière, elle sera sans faiblesse. Les procédures d’indemnisation seront accélérées. A toutes les victimes, à leurs familles, je veux dire ma peine et la solidarité de la nation tout entière.

Ces événements témoignent d’un malaise profond. Certains ont provoqué des incendies dans les quartiers mêmes où ils habitent, ils ont brûlé les voitures de leurs voisins, de leurs proches, ils s’en sont pris à leurs écoles, à leurs gymnases.

C’est une crise de sens, une crise de repères, c’est une crise d’identité.

Nous y répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France.

Face aux violences des dernières semaines, face aux souffrances et aux difficultés de tant de nos concitoyens, notamment parmi les plus vulnérables, la première nécessité, c’est de rétablir l’ordre public. J’ai donné au gouvernement les moyens d’agir. J’ai notamment décidé de proposer au Parlement de proroger, pour une durée limitée, l’application de la loi du 3 avril 1955. Ceux qui s’attaquent aux biens et aux personnes doivent savoir qu’en République on ne viole pas la loi sans être appréhendé, poursuivi et sanctionné. Et je veux rendre hommage aux forces de l’ordre, aux policiers, aux gendarmes, aux pompiers, aux maires et aux élus, aux magistrats, aux travailleurs sociaux, aux enseignants, aux associations qui se sont mobilisés pour ramener le calme et la tranquillité. Ils font honneur à la République.

Des problèmes, des difficultés, beaucoup de Français en ont. Mais la violence ne règle jamais rien. Quand on appartient à notre communauté nationale, on en respecte les règles.
Les enfants, les adolescents ont besoin de valeurs, de repères. L’autorité parentale est capitale. Les familles doivent prendre toute leur responsabilité. Celles qui s’y refusent doivent être sanctionnées, comme la loi le prévoit. Celles qui connaissent de grandes difficultés doivent en revanche être activement soutenues.

Ce qui est en jeu c’est le respect de la loi mais aussi la réussite de notre politique d’intégration. Il faut être strict dans l’application des règles du regroupement familial. Il faut renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère. Il faut intensifier l’action contre les filières de travail clandestin, cette forme moderne de l’esclavage.

Mais l’adhésion à la loi et aux valeurs de la République passe nécessairement par la justice, la fraternité, la générosité. C’est ce qui fait que l’on appartient à une communauté nationale. C’est dans les mots et les regards, avec le cœur et dans les faits, que se marque le respect auquel chacun a droit. Et je veux dire aux enfants des quartiers difficiles, quelles que soient leurs origines, qu’ils sont tous les filles et les fils de la République.

Nous ne construirons rien de durable sans le respect. Nous ne construirons rien de durable si nous laissons monter, d’où qu’ils viennent, le racisme, l’intolérance, l’injure, l’outrage.

Nous ne construirons rien de durable sans combattre ce poison pour la société que sont les discriminations.

Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n’assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C’est une richesse et c’est une force.

Mes chers compatriotes, le devoir de la République, c’est d‘offrir partout et à chacun les mêmes chances. Grâce à l’école, grâce au travail des enseignants, un nombre considérable de jeunes issus des quartiers difficiles réussissent dans tous les domaines. Mais certains territoires cumulent trop de handicaps, trop de difficultés. Des territoires confrontés à la violence et au trafic. Des territoires où le chômage est massif et l’urbanisme inhumain. Des territoires où des enfants sont déscolarisés, où trop de jeunes peinent à trouver un emploi, même lorsqu’ils ont réussi leurs études.

Aux racines des événements que nous venons de vivre, il y a évidemment cette situation.

Nous sommes à l’œuvre pour y répondre. Beaucoup a déjà été entrepris : les zones franches urbaines pour ramener de l’emploi dans les quartiers ; le plan de rénovation urbaine pour remplacer les barres et les tours par un habitat plus humain ; le plan de cohésion sociale pour lever un à un les handicaps dont souffrent les plus vulnérables ; des mesures fortes pour permettre aux familles surendettées de s’en sortir ; le contrat d’accueil et d’intégration. La loi sur l’école entre en application : elle donnera à chaque élève les moyens d’acquérir le socle des connaissances indispensables et permettra de lutter plus efficacement contre le fléau de l’illettrisme.

Et le gouvernement vient de prendre des décisions nouvelles pour aider davantage les personnes et les territoires qui ont moins d’atouts que les autres.

Sachez que cette volonté politique et cet engagement financier majeur de la France sont sans précédent. Ils commencent à apporter des réponses aux problèmes des quartiers difficiles. Mais il s’agit nécessairement d’un effort de longue haleine.

Cependant, mes chers compatriotes, nous ne changerons pas les choses en profondeur sans l’engagement de chacun. Sans une profonde évolution des esprits.

Nous appartenons à une grande Nation, par son Histoire, mais aussi par les principes sur lesquels elle est fondée. Une Nation qui rayonne dans le monde.

Et ce soir je veux dire aux Françaises et aux Français, et plus particulièrement aux plus jeunes, que par delà les doutes et les difficultés que chacun peut connaître, nous devons tous être fiers d’appartenir à une communauté qui a la volonté de faire vivre les principes d’égalité et de solidarité, et qui fait pour cela des efforts considérables. C’est une chance d’appartenir à la communauté française. Chacun doit en avoir conscience et agir en conséquence.

Mais je veux dire aussi à tous les Français que pour que ce modèle singulier continue à vivre, pour qu’il garde toute sa force, nous ne pouvons transiger avec certains principes.

Nous le savons bien, les discriminations sapent les fondements même de notre République. Une Haute autorité de lutte contre les discriminations a été créée. Ses pouvoirs sont considérables, puisqu’elle pourra désormais infliger des sanctions. Mais ne nous y trompons pas. Ce combat ne pourra être gagné que si chacune et chacun d’entre nous s’y engage vraiment et personnellement.

Les entreprises et les organisations syndicales doivent se mobiliser aussi sur la question essentielle de la diversité et de l’emploi des jeunes issus des quartiers en difficulté. Il n’est pas question d’entrer dans la logique des quotas, qui montre en quelque sorte du doigt ceux qui en bénéficient et qui est injuste pour ceux qui n’y ont pas droit. Il s’agit de donner aux jeunes les mêmes chances face à l’emploi. Combien de Curriculum Vitae passent encore à la corbeille en raison du nom ou de l’adresse de l’intéressé ? Je rencontrerai sur cette question les représentants des partenaires sociaux dans les prochains jours.

Pour mieux aider les jeunes, notamment les jeunes en difficulté, à aller vers l’emploi, j’ai décidé de créer un service civil volontaire, associant accompagnement et formation. Il concernera 50.000 jeunes en 2007.

J’appelle aussi tous les représentants des communes à respecter la loi qui leur impose d’avoir 20 % au moins de logements sociaux. Oh, j’ai conscience des difficultés. Mais on ne sortira pas de la situation actuelle, si l’on ne met pas en cohérence les discours et les actes.

Je rencontrerai également l’ensemble des responsables de l’audiovisuel. Les médias doivent mieux refléter la réalité française d’aujourd’hui.

Et j’invite les chefs des partis politiques à prendre leur part de responsabilité : les élus, la représentation nationale doivent eux aussi refléter la diversité de la France. C’est une exigence pour faire vivre notre démocratie.

Mes chers compatriotes, soyons lucides. Soyons courageux. Sachons tirer toutes les leçons de cette crise. Chacun doit respecter les règles, chacun doit savoir que l’on ne viole pas impunément la loi. Mais sachons aussi nous rassembler pour agir dans la fidélité aux principes qui font la France : la communauté nationale tout entière en sortira meilleure et plus forte.

Et vous pouvez compter sur ma détermination.

Vive la République ! Vive la France !”

chirac-14-11-2005

Source: http://www.les-crises.fr/14-novembre-2005-discours-du-president-de-la-republique/


Les rebelles asiatiques à Alep, angle mort de l’Occident, par Christina Lin

Friday 16 September 2016 at 03:58

Source : Christina Lin, Asia Times, le 09/02/2016

Le secrétaire à la Défense Ashton Carter et le secrétaire d’État John Kerry considèrent souvent les groupes djihadistes rebelles en Syrie comme membres de « l’opposition syrienne ».

Militants du groupe ouzbek Katibat al Tawhid wal Jihad lors des combats à Tal Bajir au sud d'Alep

Militants du groupe ouzbek Katibat al Tawhid wal Jihad lors des combats à Tal Bajir au sud d’Alep

Cependant, comme le renseignement allemand l’a fait remarquer, plus de 95% des combattants en Syrie sont étrangers et non syriens. De plus, beaucoup ne sont même pas arabes, mais de plus en plus souvent asiatiques.

Au cours des dernières années, des combattants asiatiques venant d’Asie centrale, de Chine, ainsi que de Russie se sont terrés dans le nord de la Syrie autour d’Alep et d’Idlib, avec une majorité venant d’Ouzbékistan.

Plus connus sous le nom « d’Ouzbeks d’Alep », divers groupes ouzbeks tels que Katibat al Tawhid wal Jihad (KTJ) et Imam Bukhari Jamaat (IBJ) sont alignés avec al-Nosra. [1] Le nombre de combattants d’Asie centrale dans des groupes tels que Jaish al-Muhajireen wal Ansar — qui comprend les tchétchènes, ouzbeks et tadjiks apparus en Syrie en 2012 — est estimé à environ 1500 à Alep. [2] Eux aussi ont fusionné avec al-Nosra.

Les estimations globales des combattants d’Asie centrale ayant rejoint al-Nosra et l’Etat islamique (EI) sont d’environ 5000, avec des combattants ouïghours chinois supplémentaires estimés autour de 1000 basés à Idlib. Selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme Rami Abdul Rahman, il y a aussi plus de 2000 combattants venant de Tchétchénie, du Daghestan et d’autres régions du Caucase fonctionnant avec al-Nosra, et « ils sont concentrés dans les provinces d’Idlib, Alep et Lattaquié », où La Russie concentre ses frappes aériennes.

En effet, une réunion en septembre à Chatham House a révélé comment « la menace djihadiste perçue en Russie est un facteur majeur dans l’élaboration de la politique du Kremlin pour « intervenir militairement en Syrie. » La Russie craint aussi ces djihadistes une fois de retour chez eux, ainsi que l’attaque de citoyens et des intérêts russes à l’étranger. [3]

Cette menace est de plus en plus partagée par les États d’Asie.

Le djihad syrien exporté en Asie

Peter Knoope, chercheur associé au Centre international pour la lutte contre le terrorisme de La Haye, a noté que l’EI et d’autres groupes djihadistes en Syrie exploitent et recrutent des jeunes mécontents en Asie centrale. De même, a-t-il mis en garde : « La question n’est pas de savoir « si » mais « quand » une action violente va frapper la région d’Asie centrale. »

En Asie du Sud-Est, la violence est déjà présente avec l’attaque de Jakarta en janvier, ce qui souligne le danger que l’EI et al-Qaïda établissent un bastion régional.

En Asie du Sud, alors qu’il n’y a pas encore eu d’attaque majeure revendiquée par al-Qaïda ou l’EI, l’Inde sonne néanmoins l’alarme sur l’invasion du wahhabisme et la création potentielle de nouveaux groupes djihadistes syriens dans le sous-continent, similaires à ceux en Indonésie.

Alarmé par cette forme de guerre hybride contre l’Inde, dans un article de l’Indian Defence Review de septembre 2014, le général indien à la retraite Afsir Karim reprochait aux Saoudiens d’utiliser le wahhabisme comme arme pour dominer l’Inde, et ainsi étouffer les autres formes de l’Islam (par exemple les Soufi, les Chiites, etc.). Il leur reprochait également d’attaquer la tradition culturelle pluraliste de l’Inde, et d’utiliser la pompe à (millions de) dollars pour propager la théologie wahhabite et ainsi fournir un terrain fertile pour engendrer les futurs djihadistes. [4]

En fait, en août 2015, le renseignement indien a été alerté d’une éventuelle attaque sur les installations navales de Cochin et Bombay par l’aile indienne nouvellement créée d’al-Qaïda. Le général Karim observe en plus la tendance dangereuse d’al-Qaïda et d’autres idéologues ou groupes radicaux à exhorter les organisations religieuses musulmanes indiennes à prendre les armes contre l’État indien, et leur capacité à recruter un nombre important de jeunes musulmans radicalisés par le wahhabisme.

De même, en Malaisie, le diplomate à la retraite Dennis Ignatius a sonné l’alarme au sujet de ce qu’il appelle la « saoudisation » de l’Asie du Sud-Est. Il trouvait incroyable qu’une nation plutôt modérée, constitutionnellement laïque et démocratique comme la Malaisie soit maintenant infestée par des extrémistes appelant à la charia, et ayant des débats sur les « amputations de membres, la décapitation, la lapidation et même la crucifixion. » [5]

En voyant comment les jeunes musulmans d’Asie du Sud-Est venant d’Indonésie, de Malaisie, de Singapour, des Philippines et d’ailleurs se radicalisent et rejoignent le djihad en Syrie et en Irak, avec l’EI qui parvient même à former une unité militaire pour les combattants de langue malaise — Katibah Nusantara Lid Daulah Islamiyyah (Unité de l’archipel malais pour l’État islamique en Irak et en Syrie) — Ignatius a attribué cet extrémisme uniquement à l’exportation agressive de l’idéologie wahhabite saoudienne qui a dépensé plus de 100 milliards de dollars au cours des dernières décennies.

Il a en outre averti que le « lien saoudien-wahhabite est devenu la plus grande menace pour la paix et la stabilité dans le monde d’aujourd’hui. »

En effet, en fertilisant le sol asiatique avec le wahhabisme et avec l’Arabie, la Turquie et le Qatar brassant le chaudron djihadiste en Syrie, quand le mélange toxique finira par déborder et se renverser, les États d’Asie risquent de se retrouver face à une multiplication rapide de djihadistes maison capables de renverser des régimes séculaires.

Refuser que la Syrie devienne une base pour le djihad en Asie

Comme les affiliés d’al-Qaïda à Alep, Idlib et l’EI à Raqqa deviennent le centre de commandement pour les djihadistes asiatiques, cela constitue une menace pour la stabilité et la sécurité régionale en Asie — en particulier à la lumière du récent attentat de Jakarta. Toutefois, la proposition saoudo-turque d’envahir la Syrie et de protéger leurs actifs militants, y compris ceux en provenance d’Asie, va bientôt poser problème.

L’ignorance des intérêts sécuritaires légitimes des États d’Asie et le soutient de ces militants ; le risque de transformer le nord-ouest de la Syrie en base pour répandre le djihad en Asie ; couplé avec la méfiance accrue de la prolifération saoudienne du wahhabisme en Asie — tout ceci peut provoquer une intervention militaire comme lorsque des États-Unis sont intervenus en Afghanistan après le 11/9.

Au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (SCO), en juillet 2015, dont les membres comprennent la Chine, l’Inde et les États d’Asie centrale, la menace d’instabilité syrienne et de l’extrémisme islamique était à l’ordre du jour. Trois mois plus tard, en octobre, la Chine et l’Inde ont mené des exercices conjoints contre le terrorisme au Yunnan, en Chine.

En novembre, une délégation militaire chinoise conduite par Changlong, vice-président de la Commission militaire centrale de Chine (CMC), s’est rendu en Inde pour discuter de la lutte contre le terrorisme, soit le plus haut niveau de la délégation militaire chinoise qui soit venu en Inde depuis 10 ans.

En décembre, à la suite de l’attentat de Bangkok, suspecté d’être lié aux Loups gris, qui a tué des citoyens chinois, de l’exécution par l’EI d’un ressortissant chinois, et d’une augmentation des attaques terroristes à travers la Chine, du Xinjiang à l’ouest, du Yunnan au sud, de Pékin et d’ailleurs à l’est, la Chine a adopté sa loi anti-terroriste qui lui permet des opérations militaires à l’étranger. [6]

Peu de temps après, Zhou Bo de l’Académie des sciences militaires du PLA (People Liberation Army) présumait : « La prochaine guerre pour la Chine ne se fera peut-être pas avec un voisin. Elle pourrait plutôt avoir lieu loin de ses frontières pour protéger les intérêts chinois d’outre-mer et le bien-être non seulement des citoyens chinois, mais aussi ceux d’autres pays. »

Compte tenu des conflits d’intérêts entre les puissances asiatiques et Ankara-Riyad pour le soutien des djihadistes du nord de la Syrie, il devrait y avoir un dialogue pour éviter les malentendus. Comme l’ancien diplomate indien M.K. Bhadrakumar l’a noté, bien qu’Israël et la Russie aient des intérêts syriens divergents, ils ont réussi à établir un modèle de coopération réussie permettant de clarifier les lignes rouges et les préoccupations légitimes de sécurité des uns et des autres. [7]

Face à la mondialisation de la guerre syrienne qui impacte maintenant la sécurité en Asie, la Turquie, l’Arabie saoudite et les puissances asiatiques comme la Chine, l’Inde et d’autres devraient également mettre en place un modèle de coopération similaire, et rechercher une solution politique collective qui permette de désamorcer le conflit et de rétablir la stabilité régionale.

[1] USAID, Central Asian Involvement in the Conflict in Syria and Iraq: Drivers and Responses, May 4, 2015, https://www.usaid.gov/sites/default/files/documents/1866/CVE_CentralAsiansSyriaIraq.pdf; Caleb Weiss, “Uzbek group pledges allegiance to Al Nusrah Front”, The Long War Journal, September 30, 2015,http://www.longwarjournal.org/archives/2015/09/uzbek-group-pledges-allegiance-to-al-nusrah-front.php; https://www.youtube.com/watch?v=DRbgJK6l8nE

[2] “Central Asian fighters in Syria join al-Nusra Front”, Middle East Eye, September 23, 2015, http://www.middleeasteye.net/news/central-asian-fighters-syria-join-al-nusra-front-259685836

[3] “Exporting Jihad: Fighters from the North Caucasus and Central Asia and the Syrian Civil War”, Chatham House Roundtable, September 23, 2015, https://www.chathamhouse.org/sites/files/chathamhouse/events/special/Summary%20FSU%20fighters%20in%20Syria%2001102015%20JM.pdf; Murad Batal al –Shishani, “Islamist North Caucasus Rebels Training a New Generation of Fighters in Syria”, Terrorism Monitor, Vol 12, Issue 3, February 7, 2014, http://www.jamestown.org/programs/tm/single/?cHash=ae2a2cd5f15746b0534e5bb000c9ceff&tx_ttnews%5Btt_news%5D=41927#.VrXvj8dBau4; Emil A. Souleimanov, “Globalizing Jihad? North Caucasians in the Syrian Civil War”, Middle East Policy Council Journal, Fall 2014, Vol XXI, No. 3, http://mepc.org/journal/middle-east-policy-archives/globalizing-jihad-north-caucasians-syrian-civil-war

[4] Maj Gen. Afsir Karim, “Wahhabism in South Asia”, Indian Defence Review, September 13, 2014, http://www.indiandefencereview.com/news/wahhabism-in-south-asia/  Akhilesh Pillalamarri, “The Radicalization of South Asian Islam: Saudi Money and the Spread of Wahhabism”, Georgetown Security Studies Review, December 20, 2014,  http://georgetownsecuritystudiesreview.org/2014/12/20/the-radicalization-of-south-asian-islam-saudi-money-and-the-spread-of-wahhabism/

[5] Dennis Ignatius, “The Wahhabi threat to Southeast Asia”, The Malaysian Insider, March 30, 2015, http://www.themalaysianinsider.com/sideviews/article/the-wahhabi-threat-to-southeast-asia-dennis-ignatius

[6] Susan Cunningham, “Thailand’s Shrine Bombing—The Case for Turkey’s Grey Wolves”, Forbes, August 24, 2015, http://www.forbes.com/sites/susancunningham/2015/08/24/thailands-shrine-bombing-the-case-for-turkeys-grey-wolves/#1418ab7217a5 ; http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2016/02/turkey-syria-grey-wolves-emerge-as-jihadists.html ; Shannon Tiezzi, “ISIS: Chinese Hostage ‘Executed”, The Diplomat, November 19, 2015.

[7] http://atimes.com/2016/02/russia-is-content-with-israel-but-wrathful-toward-turkey/

Dr. Christina Lin est membre du Centre pour les relations transatlantiques à l’Université SAIS – Johns Hopkins.

Source : Asia Times, le 09/02/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/les-rebelles-asiatiques-a-alep-angle-mort-de-loccident-par-christina-lin/


La pire sécheresse en Méditerranée orientale depuis 900 ans, par Ellen Gray

Friday 16 September 2016 at 03:45

Source : Global Climate Change, le 01/03/2016

Par Ellen Gray,

Equipe des Actualités des Sciences de la Terre de la NASA

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Depuis janvier 2012, des tons bruns montrent la diminution des stocks d’eau au cours de la période 2002-2015 en région Méditerranée. Les unités sont en centimètres. Les données satellites proviennent de GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment), une mission commune entreprise par la NASA et l’agence spatiale allemande. Crédit: NASA/ Goddard Scientific Visualization Studio.

Une nouvelle étude de la NASA conclut que cette récente sécheresse, qui a commencé en 1998 dans la région du Proche-Orient comprenant Chypre, Israël, la Jordanie, le Liban, la Palestine, la Syrie et la Turquie, est probablement la pire depuis les neufs derniers siècles.

Les scientifiques ont reconstitué l’histoire de la sécheresse en Méditerranée par l’étude des cernes ou anneaux de croissance des arbres dans un effort plus large pour comprendre le climat de la région et l’évolution du cycle de l’eau dans cette région. Les cernes fins indiquent les années de sécheresse tandis que les cernes épais montrent les années où l’eau était abondante.

Outre l’identification des années de sécheresse, l’équipe scientifique a découvert des régularités dans la distribution géographique des sécheresses qui fournissent une “empreinte” afin d’en identifier les causes sous-jacentes. Ensemble, ces données montrent l’ampleur de la variation naturelle des sécheresses en Méditerranée, et permettront aux scientifiques de différencier celles amplifiées par le réchauffement global provoqué par l’homme. Cette recherche fait partie du travail en cours de la NASA afin d’améliorer les modèles informatiques qui simulent le climat actuel et futur.

“La magnitude et la signification du changement climatique exige de comprendre véritablement l’étendue totale de la variabilité du climat naturel,” a affirmé Ben Cook, auteur principal et climatologue pour les études spatiales à l’Institut Goddard de la NASA et au Lamont Doherty Earth Observatory à l’Université Columbia à New York.

“Si nous regardons les évènements récents et que nous commençons à observer des anomalies situées à l’extérieur de cette étendue de variabilité naturelle, alors nous pouvons affirmer avec confiance que cette série d’évènements particuliers était en quelque sorte due au changement climatique provoqué par l’homme,” a-t-il expliqué.

Cook et ses confrères ont utilisé l’enregistrement des anneaux de croissance des arbres appelé l’Atlas des Sécheresses du Vieux Monde afin de mieux comprendre la fréquence et la sévérité des sécheresses méditerranéennes qui ont sévi dans le passé. Les cernes d’arbres vivants et morts ont été collectés dans toute la région : Afrique du Nord, Grèce, Liban, Jordanie, Syrie et Turquie. Associés avec les enregistrements existants d’autres cernes provenant d’Espagne, du sud de la France et de l’Italie, ces données ont été utilisées afin de reconstituer, géographiquement et à travers le dernier millénaire, les régularités des sécheresses. Les résultats ont été validés pour un article dans le Journal of Geophysical Research-Atmospheres, publié par l’Union Américaine de Géophysique.

Entre les années 1100 et 2012, l’équipe a trouvé des sécheresses dans l’enregistrement des anneaux de croissance qui correspondaient à celles décrites dans des documents historiques rédigés à cette époque. Selon Cook, l’étendue des périodes de pluies extrêmes et de sécheresses est assez large. Cependant, cette sécheresse récente qui sévit au Proche-Orient depuis 1998 est 50% plus sèche que les autres sur les 500 dernières années, et 10 à 20% plus sèches que les autres sur les 900 dernières années.

Une telle zone couverte a permis à l’équipe scientifique d’observer non seulement des variations dans le temps, mais aussi des changements géographiques à travers la région.

En d’autres termes, lorsque la Méditerranée orientale est en situation de sécheresse, y a-t-il aussi une sécheresse à l’Ouest ? La réponse est oui, dans la plupart des cas, a certifié Kevin Anchukaitis, co-auteur et climatologue à l’Université de l’Arizona à Tucson. “Pour les sociétés modernes ainsi que certainement pour les anciennes civilisations, cela signifie que si une région souffre des conséquences de la sécheresse, ces conditions seront susceptibles de se répandre à travers le bassin méditerranéen,” a-t-il déclaré. “Ce n’est pas forcément possible de trouver de meilleures conditions climatiques dans une région plutôt qu’une autre. Vous avez alors une rupture potentielle à grande échelle des systèmes d’agriculture ainsi qu’un conflit possible pour les ressources en eau.”

De plus, l’équipe scientifique a trouvé que lorsque la partie septentrionale de la Méditerranée — Grèce, Italie, les côtes françaises et espagnoles — avait tendance à s’assécher lorsque la partie orientale de l’Afrique du Nord était sous les précipitations, et vice versa. Ces relations est-ouest et nord-sud ont aidé l’équipe à comprendre quelles conditions atmosphériques et océaniques ont, en premier lieu, conduit à des périodes d’assèchement ou de précipitations.

Les deux modèles importants qui influencent les périodes de sécheresse se produisant en Méditerranée sont l’Oscillation Nord-Atlantique et le Modèle Est-Atlantique. Ces modèles de flux d’air décrivent la manière dont les vents et le temps ont tendance à se comporter en fonction des conditions océaniques. De même, ils possèdent des phases périodiques qui sont enclines à guider les précipitations en dehors de la Méditerranée et qui apportent un air plus chaud et plus sec. Le résultat de ce manque de pluie et de températures plus hautes, qui augmentent l’évaporation des sols, conduit aux sécheresses.

“La Méditerranée est l’une des zones qui est unanimement projetée dans des modèles climatiques comme allant s’assécher à l’avenir, en raison de l’impact de l’homme sur le changement climatique,” a affirmé Yochanan Kushnir, un climatologue au Lamont Doherty Earth Observatory qui n’était pas impliqué dans les recherches. “Cet article montre que ce comportement, durant cette récente période de sécheresse, est différent de ce que nous observons dans le reste de l’enregistrement,” a-t-il expliqué ; ce qui veut dire que la région du Levant peut déjà ressentir les effets du réchauffement de la planète induit par l’homme.

L’enregistrement de la variabilité des sécheresses sur une durée de 900 ans à travers la Méditerranée est une contribution importante qui sera utilisé pour affiner les modèles informatiques employés pour prévoir les risques de sécheresse pour le siècle qui arrive,” a confirmé Kushnir.

Lire l’article dans :

Journal of Geophysical Research-Atmospheres

Source : Global Climate Change, le 01/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/la-pire-secheresse-en-mediterranee-orientale-depuis-900-ans-par-ellen-gray/


[Vidéo] Horizon- L’habit fait le moine

Thursday 15 September 2016 at 01:50

Pour nous changer, une excellente chaine Youtube que je viens de découvrir…

Source : Youtube, Horizon, 07-01-2014

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Voici le tout premier épisode d’Horizon!
Nous abordons pour commencer le vêtement de travail, que vous ne verrez désormais plus comme avant !

Source : Youtube, Horizon, 07-01-2014

Source: http://www.les-crises.fr/video-horizon-lhabit-fait-le-moine/


[Vidéo] Jacques Sapir dénonce les mensonges de l’Union Européenne

Thursday 15 September 2016 at 01:20

Source : Jacques Sapir, 07-09-2016

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Economiste prônant la démondialisation et pour la dissolution de l’Euro, Jacques Sapir est venu présenter “La grande dissimulation”, ouvrage sur l’Union européenne dont il a signé la préface. Dans cet entretien, Jacques Sapir dévoile le mensonge qui a fondé l’idée d’Europe fédérale, le caractère anti-démocratique des instances bruxelloises. Il évoque également les élections présidentielles en France et aux Etats-Unis ainsi que l’arrêt des négociations sur le traité tansatlantique.

Source : Jacques Sapir, 07-09-2016

Source: http://www.les-crises.fr/video-jacques-sapir-denonce-les-mensonges-de-lunion-europeenne/


Lettre Ouverte aux Dirigeants : Vous nous mettez TOUS en danger avec le scandale Zemmour !

Wednesday 14 September 2016 at 09:40

Quand une société devient malade, elle considère ses membres malades comme normaux.

En résumé :

  • Zemmour est en plein naufrage, il va très mal. Ayons de la compassion pour lui.
  • Mais une société (médias, politiques) qui tolère de telles sorties sans réagir est très malade
  • Il nous faut nous ressaisir car ces gens nous mettent en grand danger, favorisant la guerre civile, l’islamophobie, l’antisémitisme, et servent la propagande de Daech.

Bien que je ne sois qu’un simple citoyen, modeste blogueur, non encarté, « blanco » sans lien avec aucune communauté particulière, la semaine que nous venons de vivre m’oblige à interpeller directement les dirigeants politiques et associatifs. 

1/ Les propos d’Éric Zemmour

Il y a désormais UNE SEMAINE exactement, mardi et mercredi dernier, nous avons eu sur France 5 puis sur RTL (puis lundi sur LCI) un incroyable déferlement de propos racistes d’Éric Zemmour (je les ai retranscrits intégralement ici, ça vaut le coup d’oeil…). En voici quelques-unes :

« L’État-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol. Le plan est déjà dans les cartons, il a pour nom « Opération Ronces ». Il a été mis au point avec l’aide des spécialistes de l’armée israélienne. […] Je n’ai pas indiqué ce nom « Ronces » en vain. Ils sont allés voir les spécialistes de l’armée israélienne. […] Ils leur ont conseillé de faire comme ils avaient fait à Gaza, ils leur ont expliqué comment il fallait faire, parce que les Israéliens sont des spécialistes évidement. Et donc le plan français est prêt. » [RTL, 07/09/2016]

« Nous vivons depuis trente ans une invasion, une colonisation qui entraîne une conflagration. […] Il faut leur donner le choix entre la franc-maçonnerie et la France. » [France 5, 06/09/2016]

« Il n’y a pas d’Asiatiques en France qui vivent dans la paix […], qui soient totalement intégrés. » [France 5, 06/09/2016]

En réponse à une question sur « Les Juifs, les Musulmans », M. Zemmour prétend que « pour le corps social », on est « moins français » quand on a un prénom non-chrétien car on « refuse de s’approprier l’Histoire de France ? » [LCI, 12/09/2016] Que penser alors de quelqu’un qui dirait « Donner un prénom qui n’est pas français à ses enfants, ce n’est pas se détacher du judaïsme. C’est vouloir continuer l’identité judaïque en France et c’est vouloir transformer la France en un pays de plus en plus judaïque. » ? [France 5, 06/09/2016]

« Le Bouddhisme est incompatible avec la République et avec la France ». [RTL, 07/09/2016]

 

Tous ces propos (que vous aurez évidemment modifiés en remplaçant les termes en italique par Islam ou musulmans pour retrouver les vrais propos de Zemmour…) proprement délirants n’ont pratiquement suscité aucune réaction médiatique, aucune réaction politique. Or, il n’est pas possible de ne pas répondre à de tels propos quand ils sont tenus sur de grands médias, et entendus par des millions de personnes !

On note bien que, ses premiers propos n’ayant pas été condamnés, Zemmour, multirécidiviste de l’appel à la haine, a passé la 3e couche lundi…

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2/ Appel à la compassion pour Eric Zemmour

Il apparaît clairement qu’Éric Zemmour ne va pas bien psychologiquement.

À 58 ans, il atteint un âge difficile, où il faut s’adapter aux temps différents qui viennent. Il est connu que ceci provoque parfois une hystérisation idéologique, qui permet au sujet de cacher – aux autres et à lui-même – le déclin de ses forces intellectuelles, et des autres. Plusieurs cas viennent d’ailleurs à l’esprit, comme Alain Soral par exemple. Ainsi une analyse statistique plus complète sur les évolutions idéologiques associées à la crise de la cinquantaine serait passionnante (la référence sur le sujet serait Carl Gustav Jung,  qui avait donné 3 possibilités à l’homme vieillissant : comme ici l’accentuation, mais aussi l’inversion ou la sagesse…).

Il semble apparaître que le cas de Zemmour relève plus de la psychiatrie, quand, mélangeant tout :

Hmmmm, comment te dire Éric… ? :

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Cette paranoïa délirante montre qu’il est donc tout à fait possible que tout ceci relève simplement d’un début de démence sénile (simple hypothèse – et tout ceci est à prendre aussi avec un peu de second degré…). Cette possibilité apparait même comme une certitude à  l’ancienne ministre de la Justice (voir ici) :

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Ou sur France Inter :


Mais où donc s’arrêtera Eric Zemmour ? – Le… par franceinter

Ainsi, dans le doute, et par respect pour Éric Zemmour, j’appelle à ce que, prenant sur nous, nous fassions preuve avec lui d’une réelle compassion et de modération à l’égard de sa personne. Qui sait s’il ne pourrait pas plaider l’irresponsabilité pénale en cas de poursuites judiciaires ?

3/ Mais le problème n’est pas Zemmour !

Le problème central n’est pas le naufrage individuel d’un homme.

Le problème est l’incroyable courtoisie avec laquelle Zemmour est traité par le système médiatique puis politique français.

Nous avons ainsi vu Mme Lapix oser lui demander tranquillement, à propos de nos concitoyens, « Mais alors, on fait quoi avec les Musulmans » ?, lui demandant ensuite « Alors qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on leur interdit d’exercer leur culte, est-ce qu’on crée un système d’apartheid ? Est-ce qu’on doit discriminer ? » ? Il est simplement stupéfiant de voir une journaliste poser de telles  questions.

Zemmour a directement visé Rachida Dati : « [Les Juifs, les Musulmans], en donnant des prénoms musulmans, ils refusent de s’approprier l’Histoire de France. Je l’ai dit à Rachida Dati qui a appelé sa fille Zorah [le prénom de sa mère, ndlr] : je trouve cela scandaleux ! Je lui ai dit, comme quoi, je ne me cache pas ! ». On a alors vu sur BFM le journaliste interviewant Rachida Dati oser lui demander : « Vous trouvez scandaleux qu’il remette en cause le fait qu’on puisse avoir des prénoms étrangers pour des Français ?» !!!

Mais le record, haut la main, est Yves Calvi. On restera abasourdi de son incroyable courtoisie face à un Zemmour tenant des propos plus très loin du seuil où devient nécessaire la mise en place d’une camisole de force. Il est bien triste de voir que RTL, « 1ère radio populaire » soit devenue un élément dangereux de déstabilisation de la Société, dans l’indifférence générale, invitant et soutenant régulièrement cette personne condamnée pour incitation à la haine….

 

Bref, tout s’est passé comme si les personnes ayant interviewé Zemmour le percevaient comme normal, comme si ses propos étaient normaux et dignes de politesse et de respect.

Je n’ai pu m’empêcher de comparer simplement avec l’accueil hystérique du dernier livre d’Emmanuel Todd – peut-être imparfait, critiquable, avec des formulations provoquantes – mais qui appelait noir sur blanc à la paix civile : « Le racisme, lorsqu’il s’empare des consciences, ne s’arrête jamais à telle ou telle catégorie. La confrontation avec l’Islam a déjà amorcé la renaissance de l’antisémitisme. […] L’Islam doit globalement, enfin, être accepté,  légitimé, en tant que composante de la nation, comme l’Église l’a été. […] L’accommodement [avec l’islam] peut réussir, là où la confrontation ne peut qu’échouer. ». De quoi en effet bruler l’auteur en place publique médiatique…

Et en plus de répandre l’islamophobie, Zemmour répand aussi l’antisémitisme, déchaînant des forces de haine dangereuses. Il explique que, quand on s’appelle Mohamed ou Aïcha, on n’est pas totalement français : son raisonnement s’applique donc aussi parfaitement à Salomon et Rachel – puis Enora, Giulia, Bixente… Il explique que l’armée va venir débroussailler les banlieues comme à Gaza, avec l’aide d’Israël… Quant au racisme, si déjà on n’est pas vraiment français en s’appelant Ahmed, alors on ne doit guère l’être plus si on a la peau noire…

Pour revenir à Zemmour, la presse n’a donc nullement fait état de ces propos inacceptables. Aucun article dans Le Monde, Libération ou autres les 5 premiers jours!

20 minutes s’est simplement inquiété de nouveau que dans son brulot raciste, sa tribune appelant à bombarder les 95 000 habitants de Molenbeeck ait disparu… Graaaave problème, en effet….

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Il aura fallu qu’une brève sur Closer et Télé Star (sic.) signale que, « étrangement », le CSA croulait sous des centaines de protestations…

Il aura fallu que le site Arrêts sur Images soit en pointe pour informer le pays – démontrant à quel point il est indispensable d’aider à l’émergence de nouveaux médias en ligne, les grands titres subventionnés ayant maintes fois démontré leur échec à apporter une information de qualité. Nous mesurons bien en ce jour l’impact sur la Démocratie et la République.

Mais pire encore, le monde politique n’a pas réagi non plus. Pratiquement aucune déclaration, aucune réaction, aucun bruit. Bilan du laxisme : Zemmour a récidivé, dans le même silence médiatico-politique.

4/ Le mortifère “2 poids, 2 mesures”

Évidemment, un mot tabou est sur toutes les lèvres de beaucoup de musulmans : « Dieudonné » et la réaction à ses propos antisémites. Nom que les responsables ne veulent apparemment même pas prononcer, pétrifiés de peur.

Pourtant, tous les citoyens de bonne volonté, au-delà de leurs divergences politiques, devraient se retrouver ensemble sur un combat acharné pour la défense des principes fondamentaux de notre République. Manuel Valls a été en pointe il y a 2 ans condamner  raison les propos antisémites de Dieudonné.

Mais ainsi, il a défini lui-même le niveau d’indignation et de réaction à des propos racistes et antisémites totalement inacceptables, avec cette affaire Dieudonné. Il a défini qui doit porter le combat (lui), avec quelle force (puissante) et avec quelles réactions (déclarations enflammées, poursuites…) :

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Son absence totale de réaction depuis une semaine est incroyable, voilà le résumé de sa semaine Twitter :

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Quelqu’un peut-il signaler à Manuel Valls qu’il va se faire attaquer pour plagiat par @léquipe ?

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(Je me suis toujours demandé qui étaient les 12 % de Français qui soutenaient encore Hollande…)

Bref, pas un mot sur Zemmour sur ce Twitter ! La France, ce pays où le Premier Ministre Manuel Carlos Valls-Galfetti n’a pas réagi à un olibrius rependant sur les ondes que t’es pas un vrai français quand t’as pas un prénom français… #Ouahou

Quelle incroyable façon de tomber dans le piège : montrer à notre communauté musulmane qu’il y a bien « 2 poids, 2 mesures », et pas qu’un peu ! Alors qu’il serait si simple de montrer une solidarité immédiate et sans faille, qu’il n’y a pas de gradation, pas de préférence, dans le combat contre toutes les formes de haine.

Il faut donc ignorer ceux qui tentent d’expliquer que l’islamophobie et l’antisémitisme, ce n’est pas la même chose ; il ne faut pas rentrer dans ce débat piégé : il n’y a pas de concurrence victimaire.. : Luttons – contre – TOUTES – les – formes – de – haines

Tout simplement.

Car qui sème la haine récolte les morts.

5/ De la banalisation de l’infâme

Illustration de la profondeur du problème.

Valls a nommé Gilles Clavreul – qu’on dit aimable et cultivé – Délégué Interministériel à la Lutte Contre Le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRA) – poste sensible s’il en faut.

Il est pourtant depuis lors régulièrement brocardé comme manquant d’impartialité dans la lutte contre « l’Islamophobie », comme ici ou .

La France, ce pays où le DILCRA arrive à ne pas faire l’unanimité des personnes qu’il est censé défendre ! (comme si c’était difficile…)

Eh bien le DILCRA n’a pas réagi de la semaine, s’intéressant plutôt à une exposition de dessins :

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Il a fini par le faire. Observons :

1/ Rien sur le compte Twitter DILCRA

2/ Gilles Clavreul publie sur son compte Twitter Personnel :

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3/ Renvoi sur le compte Facebook Personnel de Gilles Clavreul (#JoueLaCommeClinton niveau mélange des genres), où on trouve cette réaction hallucinante :

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On est d’accord ? :

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Condamner aussi mollement, en se demandant si c’est bien « utile », et en réussissant l’exploit de qualifier, dans la condamnation de ses propos, Éric Zemmour de “brillant“, “cultivé“, “intelligent“, “adroit“, de personne “élevant le débat“, et disant assez clairement “Par chance, il ne fait pas de politique, sinon, il convaincrait tout le monde.” ôte définitivement les rares doutes restants sur l’adéquation de cette personne à un des postes actuellement les plus sensibles et importants de la République…

La France, ce pays où tu ne peux pas trouver un DILCRA qui écrirait le lendemain un truc comme ça par exemple :

« En tant que DILCRA, j’ai été abasourdi par les déclarations inacceptables de M. Zemmour hier. Je tiens à assurer tous nos concitoyens qu’elles ne resteront pas sans réponse.

Ainsi, au vu de leur gravité :

  • j’ai immédiatement demandé au procureur de la République d’ouvrir une enquête pour incitation publique à la haine envers nos concitoyens d’origine musulmane ;
  • j’ai demandé au Président du CSA une réunion d’urgence du collège afin qu’il m’auditionne et se prononce dans les 48 heures sur ces propos et l’incroyable passivité et courtoisie des journalistes, qui ont laissé M. Zemmour les développer très longuement ;
  • j’invite les médias qui le souhaiteraient de ne pas inviter M. Zemmour tant que la justice ne se sera pas prononcée sur les propos du livre, au vu de leur gravité.

En ces temps troublés, nous devons tous œuvrer au renforcement de la cohésion nationale et non pas à l’exacerbation des tensions.

C’est la tâche que m’a confiée M. Le Premier Ministre, et je l’accomplirai avec la plus extrême détermination. » (Texte OB).

Mais ceci n’est qu’une illustration des conséquences d’une petite musique, jouée depuis des mois et des mois, visant à banaliser « l’islamophobie », appelant même à en être fier, accoutumant le public à ces idées mortifères, comme ici Laurent Bouvet :

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C’est bon message reçu 5 sur 5, merci : Éric Zemmour n’a plus peur…

Très éloquent d’ailleurs : cet idéologue a pris la peine de poster un commentaire sur le scandaleux Post Facebook du DILCRA, évoqué-ci dessus :

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Chacun appréciera l’empathie, l’autocritique quand on a encouragé les paroles proches de l’islamophobie et le niveau réel d’indignation face à Zemmour. Qui sait, on tient peut-être un futur “Zemmour de gauche” là ? Bref…

 

Pour revenir au fantasme de la “pression contre toute critique de l’Islam”, on voit comme cette vision a perdu pied avec la réalité : comme si la France était un monde où, en faisant de justes remarques sur des dérives islamistes, on pourrait être taxé « d’islamophobe », ce qui vaudrait réprobation unanime nationale…

Désolé, on ne vit pas dans le même pays. L’islamophobie se répand comme une trainée de poudre ; dans tout diner avec plus de 4 ou 5 personnes, je compte désormais mentalement le temps où quelqu’un sortira un truc du style « bon, quand même, ils posent souci les musulmans… ». Il faudra me trouver un islamophobe qui a peur de la réprobation publique – on vient d’avoir la preuve expérimentale parfaite que, sur de grands médias, on pouvait uriner sur nos concitoyens musulmans sans avoir le moindre problème, CQFD.

En revanche, ceux qui ont des problèmes, et je le vois bien, ce sont ceux qui luttent contre l’islamophobie, ou, plus justement, qui défendent les Arabes, car « l’islamophobie » n’est que le nouveau cache-sexe du bon vieux racisme anti-Arabes… (OK, j’entends déjà le « Oh, quoi, mais JAMAIS Monsieur ! Je n’ai aucun problème avec les Arabes ! C’est juste que je ne peux pas blairer les Musulmans et leur religion de merde ! » – donc vive les Arabes Catholiques quoi…)

Ces propos me rappellent tellement les justifications assez proches rédigées durant l’entre-deux-guerres, où certains expliquaient qu’il ne fallait pas avoir peur d’être traité d’antisémite, qu’il existait différents types d’antisémitisme, et que, bien sûr, l’antisémitisme « à la française », n’avait rien à voir avec l’antisémitisme à l’allemande de la nuit de cristal. On a vu…

6/ Quand une société devient folle

Ainsi, oui, depuis une semaine, tout le monde considère Éric Zemmour comme normal.

Le fonctionnement de ce système évoque donc non pas simplement la situation d’un individu qui devient fou, mais bel et bien d’une société (espérons que ce soit seulement une “mini-société”) autour de lui qui perd les pédales et le sens des réalités.

Ce genre de situation est typique de certaines phases de crises historiques dans lesquelles des individus complètement déviants se mettent à exprimer le dérapage d’une société qui devient folle.

Nous devons donc mettre en rapport les derniers délires d’Éric Zemmour, ses appels à la guerre civile, ses attaques contre « l’État de Droit,  cheval de Troie de l’Islam », sa condamnation du pacifisme « Quand on veut la paix, on est lâche et collabo », avec la passion de toute une caste médiatico-politique pour 10 femmes en burkini, pour les thématiques de Sarkozy, et de tant d’autres choses…

Du coup, comme la question de la folie doit être traitée au niveau individuel ET collectif, peut-être pourrait-il être utile d’appeler à l’aide des observateurs extérieurs – médecins de l’âme et de la société – afin qu’ils nous donnent leur regard dépassionné.

Car on voit bien que le secours peut venir de l’extérieur. Par exemple, la presse internationale, elle, voit très bien le problème, et nous alerte, comme ici l’anglaise :

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Et :

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Ou même la russe :

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Cette dernière le fait avec excès, certes, mais on n’oubliera pas que la Russie a perdu 25 millions d’habitants il y a 75 ans avec ce genre d’idéologie nauséabonde. Et dans ce domaine, je préfère de loin trop de vigilance, que pas assez…

Même le New-York Times nous a alerté:

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à tel point que Manuel Valls s’est senti obligé de tenter de répondre – sans convaincre (grosse semaine saucisson, JO et rédaction de chroniques, donc…) :

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La situation est telle que, même le journal du Gouvernement, Le Monde, a bien été obligé de relever :

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Hélas, peut-être aussi, que, par prudence, nous devrions anticiper le fait que l’appel d’Éric Zemmour à la guerre civile soit couronné de succès – et cela en prend bien le chemin puisque personne ne réagit. Si Zemmour a raison, alors peut-être faudrait-il dès à présent bâtir avec l’ONU des plans de missions de protection des minorités, avec envoi de casques bleus dans nos banlieues… ?

7/ Pourtant, pour le diagnostic, les indices n’ont pas manqué…

Une société qui parle de Zemmour comme d’un érudit est gravement malade. Mon propos étant grave, je souhaite l’illustrer pour montrer à quel point les principes de notre Société vacillent depuis quelques années, alertes après alertes, qui ne sont pas traitées, et que j’ai évoquées sur ce site.

1/ Il s’est ainsi trouvé un Président « « de gauche » » pour donner la légion d’Honneur française au ministre de la Police d’un pays 1/ où la police pourchasse les homosexuels pour les décapiter 2/ où des centaines d’individus sont décapités, flagellés ou crucifiés 3/ dont nombre de structures nationales sont des sponsors du terrorisme…

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Je rappelle que le juge antiterroriste Marc Trévidic a déclaré :

“La France n’est pas crédible dans ses relations avec l’Arabie saoudite. Nous savons très bien que ce pays du Golfe a versé le poison dans le verre par la diffusion du wahhabisme. Les attentats de Paris en sont l’un des résultats. Proclamer qu’on lutte contre l’islam radical tout en serrant la main au roi d’Arabie saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme tout en invitant Hitler à notre table.” [Marc Trévidic, Les Echos, 15/11/2015]

N’oublions pas que ce « héros national » a été muté à Lille en raison d’une loi débile que le gouvernement n’a pas modifiée. Nous avons donc un spécialiste mondial du terrorisme islamiste qui s’occupe de divorces à Lille alors que nous subissons les pires attaques terroristes de notre Histoire : autre indice de sacrée maladie sociétale…

2/ Le Gouvernement a rédigé une proposition de loi visant à modifier la Constitution afin d’y introduire la possibilité d’une déchéance de nationalité pour des personnes nées françaises – ce que même Jean-Marie Le Pen n’avait JAMAIS osé proposer tout au long de sa longue carrière politique.

3/ L’ancien chef des services secrets Français a accusé Valls d’avoir refusé la liste des djihadistes français en Syrie (source – mais en vrai, c’est Fabius qui a dit non), dans un silence médiatique total – déjà à l’époque… Conseil au pouvoir : pour notre sécurité, penser à écouter plutôt la DGSI que Fabius, merci.

8/ Ces gens jouent avec la vie des Français

Nous assistons dans cette affaire à l’exacerbation des passions, à des appels à la guerre civile, à un semis de graines de violences futures.

Ainsi, le vrai enjeu du débat n’est pas un sujet de posture « morale », ni même de défense des musulmans. En réalité, c’est un enjeu civique : la défense de TOUS les Français contre une opération visant à nous transformer en chair à canon dans une guerre civile à base ethnique.

Rappelons, à l’occasion des 15 ans du 11 Septembre, que c’était un des axes majeurs de la stratégie de Ben Ladden que de la déclencher. Éric Zemmour sert en fait les agents recruteurs de Daech.

Nous ne pouvons l’accepter.

Il convient donc de rappeler nos valeurs, pacifier les esprits, dénoncer les propos de Zemmour (et lui offrir un traitement au besoin) et l’empêcher de nuire de nouveau dans les médias.

J’ai donc un message pour les parlementaires : je comprends votre embarras. Une vaste partie de votre électorat approuve au moins l’esprit des déclarations de Zemmour, sinon leur lettre. Mais l’opinion est versatile (soutenant encore Pétain en 1944 puis de Gaulle en 1945), et actuellement en perte de repères à cause de la peur, et se dirige vers l’abîme. Il vous faut donc la conduire, et non pas la suivre. Dans l’idéal, il faudrait arriver à extraire ses peurs et ses haines. Dans un premier temps, il serait utile de bien faire comprendre que les racines de nos problèmes ne se trouent pas dans nos banlieues, mais dans les conséquences de nos politiques étrangères et dans l’action de nos principaux ennemis, qui ne sont pas à l’intérieur mais à l’extérieur (Arabie, Qatar, Turquie, répandant le terrorisme sur la Planète et le wahhabisme dans nos banlieues ce qui génère nos difficultés…) afin que diminue la pression sur nos concitoyens musulmans…

Oubliez pour une fois les stratégies politiques, les coups à 7 bandes, et redressez-vous en vous rappelant que l’Histoire montre que le courage, la droiture et l’honneur sont souvent la meilleure tactique, régulièrement récompensée. En effet, les gens en place actuellement devront rendre compte de leurs actes. Méditez ainsi cette pensée de Léon Blum, en rapport avec le vote des pleins pouvoirs à Pétain en 1940 :

« Un représentant du peuple n’est pas élu uniquement pour déposer un bulletin de vote dans une urne, pour parler à la tribune, pour s’occuper de ses électeurs et pour recevoir son indemnité parlementaire à la fin du mois. Quand les circonstances l’exigent, il doit, comme un soldat, passer de la vie de garnison au champ de bataille et risquer sa liberté et sa vie pour remplir le mandat qu’il a lui-même sollicité. Là est l’honneur d’un élu du peuple et c’est cette conscience du devoir qui compense, qui rachète toutes les médiocrités du régime parlementaire. » [Léon Blum, Mémoires]

En conclusion, je dirais que nous pouvons vraiment remercier nos élites d’avoir pacifié nos relations avec l’Allemagne.

Mais à quoi cela sert-il si c’est pour dresser au final les Français les uns contre les autres ?

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Source: http://www.les-crises.fr/lettre-ouverte-aux-dirigeants-vous-nous-mettez-tous-en-danger-avec-le-scandale-zemmour/