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Revue de presse du 4/10/2014

Saturday 4 October 2014 at 00:45

Côté séries cette semaine, un autre épisode sur les lobbys en France, la vraie fin de celle sur la banque mondiale (il y en avait 8 et non 6…), l’article final sur les pathologies du pouvoir. Et de nombreux autres articles ;-) Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-4-10-2014/


[Reprise] Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques, par Roland Hureaux

Friday 3 October 2014 at 03:20

Roland Hureaux est un essayiste français, haut-fonctionnaire (Normale Sup, ENA).

En Ukraine, l’Union européenne applique des principes opposés à ceux qu’elle promeut ailleurs

Si l’on examine les motifs du contentieux entre l’Union européenne et la Russie au sujet de l’Ukraine, on voit que sur la plupart des points la position de l’Union est en contradiction avec les principes qu’elle promeut ailleurs.

C’est à l’évidence le cas du soutien à la révolution dite de la place Maïdan qui a renversé le 22 février dernier le président Viktor Ianoukovitch et permis l’élection le 25 mai (avec 40 % d’abstentions) de son successeur Petro Porochenko. Le renversement par la rue d’un président légitimement élu comme Ianoukovitch, pour impopulaire qu’il ait été, est totalement contraire aux valeurs que l’Union européenne prétend défendre. Que dirait-on à Bruxelles si le président Hollande, très impopulaire aussi, comme on sait, devait se retirer de la même manière ? Ajoutons que le mouvement de Maïdan a une composante néo-nazie qui n’est pas précisément sympathique. D’aucuns invoquent la corruption de Ianoukovitch, mais les gouvernements pro-occidentaux qui avaient suivi les révolutions “oranges” de 2004, en Géorgie comme en Ukraine, l’étaient-ils moins ?

Le respect des minorités linguistiques est inscrit dans différents documents publics de l’Union européenne, notamment la Charte des langues régionales. Quand le Parlement ukrainien retire tout statut officiel à la langue russe en Ukraine, au bénéfice de l’ukrainien qui en est très proche mais qui demeure une autre langue, et cela alors même que le russe est parlé par presque toute la population et qu’il est la langue unique du tiers oriental du pays, comment ne pas y voir une provocation ? Mais elle ne gêne nullement l’Union européenne dès lors que la victime est la minorité russophone de l’Ukraine.

Le fédéralisme et la décentralisation sont au cœur de la doctrine européenne, non seulement quand il s’agit d’elle-même, mais aussi au sein des États membres, sur le modèle allemand, dit-on (1). Le Comité des régions d’Europe a un statut officiel depuis le traité de Maastricht (1992). Le projet français de “grandes régions”, susceptibles de recevoir le maximum des attributions de l’État central est issu, en partie, des courants de pensée dominants à Bruxelles. Les bons élève de l’Europe, comme l’Espagne, ont poussé à fond la logique de la décentralisation. Rien ne laisse supposer à ce jour, que la Russie veuille annexer l’Ukraine. Aussi un grand pas en avant serait-il fait dans la solution du conflit, si Kiev acceptait un statut fédéral pour ses provinces russophones, y laissant au russe le statut de langue officielle. Bien que cette revendication aille pleinement dans le sens des idées de l’Union européenne, Bruxelles, à l’évidence, ne pousse nullement son partenaire ukrainien dans ce sens.

On peut certes considérer l’annexion de la Crimée par la Russie comme une violation du droit international. Dommage que l’Union européenne ait montré l’exemple en ratifiant l’indépendance du Kosovo, décidée par les États-Unis en 2009, violation tout aussi flagrante de ce même droit et d’autant plus grave qu’elle créait, elle, un précédent.

D’une façon plus générale, le morcellement étatique ne semble pas gêner les instances bruxelloises qui savent bien que plus les États membres seront nombreux et faibles, plus elle a des chances de régner. Elle a joué le rôle que l’on sait, à l’instigation de l’Allemagne, dans l’éclatement sanglant de la Yougoslavie, elle n’a pas objecté à celui de la Tchécoslovaquie. Elle n’a pas fait obstacle non plus, que nous sachions, à l’aspiration de l’Écosse à indépendance.

Même si on peut contester sa valeur juridique, personne ne doute que le résultat du référendum par lequel la Crimée a demandé son rattachement à la Russie ait reflété la volonté de l’immense majorité des habitants de la péninsule. Pourquoi dès lors refuser à la Crimée ce qu’on a accordé à la Slovaquie et au Monténégro ? Certes, dans le cas de la Crimée l’aboutissement est le rattachement à la Russie, pas l’indépendance. Mais au regard du principe fondamental d’autodétermination des peuples, l’effet est le même. Quant au sort des minorités, gageons qu’il vaut mieux aujourd’hui être Tatar en Crimée que Serbe au Kosovo !

On pourrait élargir le sujet et dire que tant dans le cas du Kosovo que de l’Ukraine, Bruxelles semble avoir une forte complaisance pour les États ouvertement mafieux! Ou encore évoquer le rôle des néo-nazis dans le gouvernement de Kiev. Mais cela est une autre histoire.

En tous les cas, il est clair que pour l’Union européenne, l’État unitaire et l’intégrité territoriales ne sont sacrés nulle part, sauf en Ukraine.

Roland HUREAUX, sur son blog

(1) De fait, une vraie fédération est un rassemblement d’entités unitaires, ce qu’est l’Allemagne, mais ce que ne sera pas l’Europe telle que la veut la Commission.

Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques

Le plus inquiétant dans le conflit entre l’Union européenne (et à un degré moindre l’Occident) et la Russie au sujet de l’Ukraine n’est pas le supposé conflit d’intérêts (on se demande d’ailleurs lesquels !) mais une discordance totale des modes de pensée diplomatiques qui ouvre la porte aux pires malentendus.

“La Russie est un rébus enveloppé d’un mystère au sein d’une énigme” se plaisait à dire Winston Churchill. Le grand homme avait la conception la plus classique de la diplomatie, venue sans doute de la plus haute antiquité mais qui avait pris sa forme la plus achevée dans les chancelleries européennes après les traités de Westphalie. Elle avait continué d’inspirer les conceptions diplomatiques dans le courant du XXe siècle, alors que l’Union soviétique adoptait à partir de 1917 une logique marxiste-léniniste à caractère idéologique, dont la regrettée Annie Kriegel avait montré comment elle était stratifiée en plusieurs niveaux. (1)

Les intérêts de la Russie

Beaucoup considèrent aujourd’hui avec la même perplexité la diplomatie de Poutine “Que veut Poutine ? Comment faut-il le prendre? Quel sont ses desseins secrets ?” est devenu un leitmotiv des médias occidentaux et même l’interrogation de nombreux hommes politiques.

Pourtant qui ne voit que nous sommes aujourd’hui à front renversé ? C’est Poutine qui joue le même jeu classique qui était celui de Churchill – et de bien d’autres de Richelieu à De Gaulle, et un Churchill ressuscité sans nul doute le comprendrait très bien, et c’est l’Occident et singulièrement l’Union européenne qui se trouvent engagés, encore plus radicalement peut-être que la défunte URSS dans une diplomatie de type idéologique. (2)

La diplomatie classique est simple parce qu’elle n’a qu’un seul objectif : défendre les intérêts du pays qu’elle a en charge (nous disons le pays et non l’État car ces termes, que les juristes distinguent aujourd’hui, étaient confondus au temps de Louis XIV)

Les intérêts, ce sont beaucoup de choses : l’intégrité territoriale, l’indépendance (dans le respect des accords conclus), la sécurité, les intérêts économiques qui commanderont par exemple la sécurité de certains approvisionnements stratégiques, le maintien de certains liens historiques (ainsi, ceux que la France a gardés en Afrique), le rayonnement culturel. Et cela suppose aussi, pour une grande puissance, sinon un glacis, du moins un minimum de respect et de coopération de la part des pays du proche voisinage, surtout quand ces pays ont avec elle des liens anciens tels ceux de l’Ukraine et de la Russie. C’est particulièrement ce dernier aspect de la politique de puissance classique qui est contesté à Poutine. Pourtant quoi de plus naturel ? La France accepterait-elle que la Belgique entrât dans une alliance qui lui soit hostile. Si la Belgique était neutre, pourquoi pas l’Ukraine ? Le Mexique, même quand il se trouvait aux portes du communisme, dans les années trente, a toujours gardé une certaine déférence envers son grand voisin du Nord, a préservé une coopération économique privilégiée avec lui, fort inégale d’ailleurs, et s’est bien gardé de s’engager contre lui dans la guerre froide, limitant la solidarité révolutionnaire à ne pas rompre les relations diplomatiques avec Cuba.

Ces liens de voisinage, nécessairement déséquilibrés, peuvent être abusifs. Ils le furent quand l’URSS communiste contrôlait tous les pays d’Europe centrale. Ils le sont quand des expériences pharmaceutiques sont menées aujourd’hui, sans leur consentement sur les populations du Guatemala. Mais ils sont en eux-mêmes naturels et ne sauraient être confondus d’aucune manière avec la volonté d’hégémonie mondiale qui sous-tend la politique des empires idéologiques. (3)

Les idéaux de l’Union européenne

La diplomatie idéologique, elle, à la différence de la diplomatie classique, ne cherche pas d’abord à défendre des intérêts mais à propager des principes ou des idéaux.

Alors qu’une diplomatie d’intérêt s’intéresse à des degrés divers au reste du monde, en fonction de sa plus ou moins grande proximité, une diplomatie idéologique est par définition universelle. Dès lors qu’elle se fonde non point sur les intérêts d’un groupe humain et géographique particulier mais sur une philosophie applicable à toute l’humanité, le rayon de son action n’a potentiellement pas de limites. Comme autrefois l’URSS qui prétendait répandre la révolution prolétarienne partout, les États-Unis qui se veulent les garants de la liberté et les gendarmes du monde étendent aujourd’hui leur rayon d’action sur toute planète.

L’Union européenne n’en est pas encore là mais, parmi les objectifs du traité de Rome, figure celui d’« affermir, par la constitution de cet ensemble de ressources, les sauvegardes de la paix et la liberté, et d’appeler les autres peuples d’Europe qui partagent leur idéal à s’associer à leur effort ». Le traité actuel a encore plus d’ambition : “L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples “(article 3) et encore de ” développer et renforcer la démocratie et l’État de droit ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde”.

Tous les pays d’Europe et même d’autres ont donc potentiellement vocation à intégrer l’Union européenne et, dans l’esprit de ceux qui la dirigent, s’est peu à peu formée l’idée que l’appartenance à l’Union signifiait par elle-même l’appartenance au camp de la liberté et de la démocratie. C’est ainsi que le caractère démocratique de la Turquie, candidate à l’adhésion, n’a guère été mis en doute jusqu’à une date récente, alors que la Russie qui n’a manifestement pas vocation à rejoindre l’Union ne saurait être, vue de Bruxelles, qu’une dictature.

L’élargissement de l’Union signifiant un progrès du bien sur la planète, il est normal que les instances communautaires envisagent d’étendre ses frontières aussi loin que possible à l’Est et donc jusqu’aux portes de Moscou. C’est le sens de sa décision de proposer à l’Ukraine un traité de libre-échange préalable à l’adhésion et comme la politique de défense de l’Union ne se distingue plus guère de celle de l’OTAN, préalable aussi à l’adhésion à celle-ci.

La diplomatie idéologique ne se veut pas d’abord la défense d’intérêts ; elle vise la fin de l’histoire. Tout ce qui s’oppose à sa perspective eschatologique ne peut donc qu’exaspérer ses tenants.

Préparant l’avènement du bien, l’idéologie est nécessairement manichéenne: elle est le camp du bien, ses adversaires ne sont pas seulement des joueurs autour du même échiquier, ils sont le camp du diable. L’hystérie actuelle à l’égard de la Russie, non point des peuples, heureusement, mais des milieux de Bruxelles et d’une partie des médias dépasse peut-être celle qui existait entre les nations en 1914.

C’est bien là le danger d’une diplomatie idéologique : elle est aminée d’une logique qu’aucune considération de prudence ne vient arrêter.

Il est possible que Poutine, même s’il en est visiblement exaspéré, comprenne le jeu de ceux qu’il affronte puisque il a, comme tous les Russes, l’expérience de 73 ans de régime idéologique, mais en revanche un adversaire comme lui, qui parle le langage de la diplomatie classique est pour les gens de Bruxelles, lui aussi une “énigme enveloppée de mystères”. (4)

La sagesse de l’égoïsme

Les naïfs croiront que l’idéologie est meilleure parce qu’elle vise le bien et non de vils intérêts égoïstes. La vérité est que rien n’est plus dangereux que l’idéologie parce que les intérêts se heurtant à d’autres intérêts sont toujours ouverts au compromis, les uns et les autres étant conscients qu’un bon accord vaut mieux qu’un affrontement (et Dieu sait si dans le cas de l’Ukraine, une cogérance russo-européenne serait profitable à tous pour peu que chacun reconnaisse les intérêts de l’autre). L’idéologue, lui, ignorant le compromis, est ouvert à toutes formes d’hybris.

On objectera que derrière toute idéologie, il y a un jeu de puissance dont l’idéologie n’est que le masque. Même si beaucoup en doutèrent longtemps, c’était en fait, comme l’avait bien perçu le général de Gaulle, le cas de l’Union soviétique et c’est une des raisons pour lesquelles la guerre froide n’a jamais éclaté en guerre ouverte. C’est aussi le cas aujourd’hui des États-Unis qui n’ont jamais séparé dans leur rhétorique de défense du “camp de la liberté” des intérêts américains. Cela est en tous les cas vrai d’une partie des instances qui font la politique étrangère, dont le président Obama. Mais ce n’est peut-être pas le cas de tous les acteurs de la politique étrangère américaine, une politique qui s’est faite à l’évidence de plus en plus idéologique depuis la fin de la guerre froide.

Au demeurant, que la diplomatie des principes ne soit le plus souvent que le masque d’une diplomatie des intérêts est plutôt rassurant car personne n’a intérêt à la guerre, dans le contexte qui est aujourd’hui celui de l’Europe. Il est même probable que si le conflit actuel n’a pas, à ce jour, dégénéré, on le doit à des gens comme Poutine et Obama qui voient, eux, d’abord leurs intérêts.

La diplomatie de Poutine est même tellement classique qu’on cherche en vain quelle idéologie pourrait se cacher derrière. Et c’est ce qui fait sa faiblesse. La défense de la patrie russe et de la religion orthodoxe, qui sont les seuls ressorts qu’elle puisse invoquer, ne sont à l’évidence pas des objectifs universels comme l’est la défense de la liberté et de la démocratie. Vaccinée par l’expérience du communisme, la Russie se refuse à toute exaltation idéologique. Or pas d’empire sans idéologie, ni d’idéologie sans impérialisme. Une politique de glacis, même abusive, est dans la nature, l’impérialisme idéologique ne l’est pas. De plus en plus d’Européens de l’Ouest, lassés des excès de la commission de Bruxelles ou des média, tiennent, dans le discrétion, Poutine pour une référence de bon gouvernement, voire de défense de la civilisation chrétienne. Mais cela ne suffit pas à faire une doctrine, à justifier un emballement médiatique de type manichéen comme celui qui règne dans le camp d’en face.

Emballement: nous pouvons craindre en effet qu’avec la commission européenne, structure bureaucratique puissante et coupée de peuples, on assiste pour la première fois à un cas presque chimiquement pur où l’idéologie fonctionne à plein sans le frein de la logique d’intérêt. Une preuve entre mille: la dérisoire politique de sanctions que l’Union européenne inflige à Moscou, une politique dérangeante pour la Russie, certes, mais suicidaire pour ses intérêts à court et à long terme et parfaitement inutile.

Il est vrai que pour Emmanuel Todd (5), l’actuelle politique étrangère européenne ne serait que le masque des nouvelles ambitions allemandes en Europe centrale et orientale. Mais si tel était le cas, on comprendrait difficilement les critiques violentes de l’ancien chancelier Schmidt à l’encontre de la Commission européenne (6), dont il dénonce “l’incompétence diplomatique”, l’irresponsabilité et le fait que son absence de sens du compromis a remis la guerre aux portes de l’Europe. L’ancien chancelier Schroeder n’est pas plus tendre (7) et, dans l’ensemble l’opinion allemande n’est pas unanime sur ce sujet, comme elle l’avait été en 1999 face à la Serbie, ennemi historique. Loin d’être la nouvelle chancelière du Reich comme on la voit en France, Angela Merkel est tenue par beaucoup d’Allemands pour une politicienne d’envergure moyenne, soucieuse d’abord de sa survie au jour le jour et donc de rester politiquement correcte; elle suit les emportements idéologiques de Bruxelles moins qu’elle ne les commande. Elle cache aussi bien mal son inféodation à Washington.

On pourra dire que les États-Unis qui, eux, ont le sens de leurs intérêts peuvent jouer dans la crise actuelle, le rôle de frein. Ils le jouent sans aucun doute. C’est pourquoi, en maintes occasions, les Européens semblent les précéder plutôt que les suivre. Savoir qui d’eux ou du tuteur américain a le plus poussé pour accrocher l’Ukraine à l’Union européenne est une question. Les Etats-Unis n’ont-ils d’ailleurs pas déjà atteint leur objectif principal : séparer durablement l’Union européenne de la Russie, comme le préconise Brezinski ? (8) Mais même inféodés, les idéologues ne sont pas toujours contrôlables.

Que dans des affaires aussi graves, l’Union européenne et la Russie aient laissé se creuser un fossé aussi profond entre les logiciels qui déterminent leur diplomatie et que, au sein de l’Union européenne, l’idéologie semble aujourd’hui fonctionner sans prise sur le réel, c’est ce qui ne peut que susciter les craintes les plus vives.

Roland HUREAUX, sur son blog

(1) La diplomatie d’État, d’un côté, la diplomatie du parti de l’autre, l’une traitant avec les gouvernements, l’autre avec les partis frères et avec les masses, sans compter la diplomatie des services secrets.

(2) Sans doute l’UE n’a-t-elle pas l’équivalent des partis communistes, mais, de pair avec les États-Unis, elle dispose de nombreuses ONG à prétention démocratique qui s’agitent en Europe de l’Est.

(3) Sous réserve d’une grande prudence à l’égard des énormes masses humaines que représentent la Chine et l’Inde.

(4) L’exaspération n’est pas moindre aujourd’hui en Russie. Sans chercher quel côté a commencé, on notera qu’à l’Ouest, dirigeants et médias sont les plus excités, le peuples beaucoup moins, alors qu’en Russie, il semble que les dirigeants, Poutine en particulier, jouent plutôt un rôle modérateur face à un peuple exaspéré.

(5) http://www.youscribe.com/catalogue/tous/interview-emmanuel-todd-l-allemagne-tient-le-continent-europeen-2493433

(6) Entretien – Bild 16 mai 2014.

(7) Il est vrai moins désintéressé que Schmidt en raison de ses intérêts dans Gazprom.

(8) Zbigniew Brzeziński, Le grand échiquier, 1997.

Source: http://www.les-crises.fr/union-europeenne-et-russie-les-inquietants-malentendus-de-deux-visions-diplomatiques-par-roland-hureaux/


Le discours de propagande d’Obama à l’ONU, par Robert Parry

Friday 3 October 2014 at 03:00

Le journaliste d’investigation Robert Parry a fait éclater de nombreuses histoires sur l’affaire Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 80.

Exclusif : Plus le Président Obama avance dans son mandat, moins il est honnête. Ce problème devient de plus en plus apparent au cours de son second mandat, alors qu’il lit des discours contenant des informations dont il sait pertinemment qu’elles sont fausses ou prêtent grandement à confusion, déclare Robert Parry.

Par Robert Parry, 25 septembre 2014

Lors de son premier mandat, le Président Obama faisait en général preuve de prudence lorsqu’il s’exprimait sur les affaires internationales, non pas qu’il fût totalement honnête mais il prenait garde à ne pas proférer de mensonge flagrant. Cependant, au cours des deux dernières années, il semble avoir abandonné toute retenue.

C’est le cas même lorsqu’il se livre à un exercice aussi sérieux qu’une communication à l’Assemblée des Nations Unies sur des questions de guerre et de paix, ce qui fut le cas à la fois l’an dernier et cette année. En septembre 2013, Obama a fait, s’agissant de la mystérieuse attaque au gaz sarin du mois précédent en Syrie, un commentaire qu’il savait être fallacieux. Il fit de même mercredi dernier dans sa description de la crise en Ukraine.

Concernant le cas du sarin, Obama savait avant son discours de 2013 que beaucoup de ses propres analystes du renseignement croyaient que les rebelles étaient derrière l’attaque du 21 août qui a tué plusieurs centaines de personnes dans la banlieue de Damas. Ces analystes suspectaient l’incident de faire partie d’une machination pour accuser le gouvernement du président Bashar-el-Assad et provoquer une intervention militaire américaine contre les forces d’Assad. [Voir Consortiumnews.com "Fixing Intel Around Syria Policy" et "Was Turkey Behind Syria-Sarin Attack ?"]

Bien qu’il sache tout cela, Obama a prononcé un discours officiel à l’assemblée générale des Nations Unies le 24 septembre 2013, déclarant : « C’est une insulte à la raison humaine et à la légitimité de cette institution de suggérer que quelqu’un d’autre que le régime ait mené cette attaque. »

De même, Obama connaissait la réalité complexe de la situation en Ukraine lorsqu’il a pris la parole mercredi. Il savait que la crise avait été provoquée, non par la Russie, mais par l’Union Européenne et les États-Unis. Il savait que le président élu Victor Ianoukovitch avait été la cible d’une opération de « changement de régime » voulue par des fonctionnaires du Département d’Etat américain, menés par la Secrétaire d’Etat adjointe néoconservatrice pour les Affaires Européennes Victoria Nuland, qui a littéralement sélectionné les nouveaux dirigeants avec l’aide de l’ambassadeur américain Geoffrey Pyatt qui a décrit la nécessité « d’accoucher de ce truc. »

Obama savait que Nuland avait dit aux chefs d’entreprises ukrainiens que le gouvernement américain avait investi 5 milliards de dollars pour soutenir leurs « aspirations européennes » et que le National Endowment for Democracy, financé par les États-Unis, avait subventionné une quantité d’« organisations non gouvernementales » pour aider à déstabiliser le gouvernement Ianoukovitch. Il savait également le rôle clé joué par les milices néo-nazies ukrainiennes dans la prise des bâtiments de la Présidence le 22 février, forçant les équipes de Ianoukovitch à fuir pour sauver leurs vies.

Obama savait aussi que les Ukrainiens d’origine et de culture russe, majoritaires dans l’est de l’Ukraine, avaient rejeté ce régime né d’un coup d’état et étaient entrés en résistance contre ce que beaucoup voyaient comme une autorité illégitime. Il savait aussi que la population de Crimée – confrontée au régime putschiste de Kiev – avait, lors d’un referendum, voté massivement pour une séparation de l’Ukraine et un rattachement à la Russie, initiative que le gouvernement russe a soutenue et acceptée.

Obama savait que le régime de Kiev avait brutalisé le sud et l’est de l’Ukraine, les activistes du régime brûlant vifs des douzaines de manifestants pro-russes à Odessa, et ses militaires tuant des milliers de personnes par des tirs à l’arme lourde sur les villages et les villes de l’Est ukrainien. Le régime putschiste de Kiev a même envoyé des milices nazies, comme le bataillon Azov, mener de sanglants combats de rues – c’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un gouvernement a déployé des forces nazies armées pour attaquer une population européenne. Cela aussi, Obama le savait. [Voir Consortiumnews.com - "Ukraine's 'Romantic' Nazi Storm Troopers."]

Obama savait également que certains de ses propres analystes des renseignements avaient conclu que les probables responsables de la destruction du vol 17 de la Malaysia Airlines (MH17) le 17 juillet étaient des éléments extrémistes au sein du gouvernement ukrainien, utilisant probablement des missiles anti-aériens postés très près du territoire contrôlé par les rebelles, et appuyés en vol par un ou plusieurs chasseurs ukrainiens. Obama savait tout aussi bien que les militaires ukrainiens attaquaient le site du crash, repoussant les enquêteurs et mettant apparemment le feu à un champ de blé contenant les restes de l’avion. [Voir Consortiumnews.com - "Flight 17 Shoot-down Scenario Shifts."]

Le conte ukrainien d’Obama

Pourtant, c’est ainsi qu’Obama a présenté la crise d’Ukraine au monde : « Récemment, les actions russes en Ukraine ébranlent l’équilibre post-Seconde Guerre mondiale. Voici les faits. Le peuple d’Ukraine s’est mobilisé contre ses dirigeants, des protestations populaires appelant à des réformes ont eu lieu, le président ukrainien, corrompu, a fui. Contre la volonté du gouvernement de Kiev, la Crimée a été annexée. La Russie a déversé des armes dans l’Est ukrainien, alimentant un mouvement séparatiste violent et un conflit qui a tué des milliers de personnes.

Quand un vol civil a été abattu par un tir parti des zones contrôlées par ces alliés, ces derniers ont refusé de permettre l’accès au crash pendant des jours. Quand l’Ukraine a commencé à reprendre le contrôle de son territoire, la Russie a cessé de prétendre qu’elle se contentait de soutenir les séparatistes, elle a envoyé des troupes en violant la frontière ukrainienne. »

« C’est une vision du monde selon laquelle la force fait droit – un monde dans lequel les frontières d’une nation peuvent être redessinées par une autre, où des personnes civilisées n’ont pas l’autorisation de récupérer les restes de leurs proches, parce que la vérité sur le drame pourrait être révélée. »

« L’Amérique se bat pour d’autres valeurs. Nous croyons que le droit fait la force – que les grandes nations ne devraient pas pouvoir intimider les petites et que les peuples doivent pouvoir choisir leur propre avenir. Et ce sont de simples vérités, mais qui doivent être défendues. L’Amérique et ses alliés aideront le peuple d’Ukraine dans le développement de sa démocratie et de son économie. »

« Nous renforcerons nos alliés de l’OTAN et respecterons notre engagement de défense collective. Nous ferons payer un prix à la Russie pour son agression et nous combattrons le mensonge par la vérité. Et nous appelons les autres à nous rejoindre du bon côté de l’histoire. Car si en effet de petits avantages peuvent être gagnés par le feu du canon, ils seront finalement reperdus pour peu que suffisamment de voix soutiennent la liberté des nations et des peuples à prendre leurs propres décisions. »

Devenir Bush

Une personne honnête aurait décrit ces événements bien autrement, y compris en ce qui concerne « ce pour quoi l’Amérique se bat ». Il aurait pu y avoir au moins une sorte de reconnaissance de cette façon qu’ont eu les Etats-Unis, dans l’après Seconde Guerre mondiale, de souvent compter sur « le feu du canon » – ou les missiles de croisière et bombes intelligentes – pour imposer leurs volontés aux autres pays, y compris un « changement de régime » en Irak en 2003 et en Libye en 2011.

Obama aurait aussi pu reconnaître que les États-Unis ont souvent fait usage de coups d’état pour renverser les gouvernements qui n’étaient pas à leur goût, même quand les dirigeants avaient été élus par la population. Une liste non exhaustive comprendrait Mossadegh en Iran en 1953, Arbenz au Guatémala en 1954, Allende au Chili en 1973, Aristide à Haïti par deux fois, Chavez au Venezuela brièvement en 2002, Zelaya au Honduras en 2009, Morsi en Egypte en 2013, et maintenant Ianoukovitch en Ukraine en 2014.

Mais au lieu de cela, Obama a préféré présenter une version simpliste et propagandiste de ce qui s’est passé en Ukraine. Essentiellement il dit ceci : tout est la faute de la Russie et tous ceux qui sont du côté des États-Unis sont les gentils, ils sont du « bon côté de l’histoire ».

Il est intéressant néanmoins, qu’Obama ne soit pas allé jusqu’à impliquer directement la Russie et les rebelles de l’Est ukrainien dans l’attentat du vol MH17 de la Malaysia Airlines. Compte tenu de son accès direct aux informations recueillies par la CIA sur le sujet, il aurait été en mesure de les désigner sans détour, si bien sûr c’était ce que montraient les faits. Au lieu de cela, il a joué sur les mots pour créer l’impression que les rebelles et la Russie étaient à blâmer, sans pour autant donner une preuve quelconque à leur encontre.

Cela ressemble à la façon dont le président W. Bush a manipulé l’opinion en 2002 et 2003, juxtaposant les noms de Saddam Hussein et d’Oussama Ben Laden pour faire croire aux Américains que les deux étaient des frères siamois alors qu’en réalité ils étaient des ennemis acharnés. Maintenant le président Obama en est venu à reproduire ces manipulations bushiennes.

Il existe une nouvelle preuve de la manière dont le gouvernement supposé « populaire » de Kiev développe sa démocratie : en incarcérant des personnes qui osent protester contre sa politique. Comme Andrew E. Kramer, du New York Times, l’indiquait jeudi, le régime de Kiev étoffe ses échanges de prisonniers de dissidents politiques arrêtés loin de tout champ de bataille.

Kramer écrit : « Les Ukrainiens, … ont largement compris qu’ils manquaient de prisonniers de leur côté pour effectuer des échanges à un contre un. Ils ont libéré un groupe hétéroclite d’hommes, de femmes et d’adolescents, vêtus de survêtements ou de jeans sales, qui ont déclaré venir de prisons aussi éloignées que Kiev.

« Assez rapidement, beaucoup d’entre eux se mirent à faire remarquer à tous ceux qui voulaient bien les entendre, là, sur l’autoroute, qu’ils n’avaient jamais combattu pour les séparatistes, et qu’ils n’avaient aucune idée de la raison pour laquelle ils s’étaient retrouvés dans un échange de prisonniers dans l’est de l’Ukraine… Dans les interviews sur leur lieu de libération, dans un dortoir où les anciens détenus sont logés à Donetsk, une douzaine d’hommes libérés dans les échanges durant le week-end par l’armée ukrainienne donnèrent des témoignages similaires. Certains ont dit qu’ils avaient été arrêtés des mois auparavant dans d’autres parties de l’Ukraine pour des actions politiques pro-russes, comme la participation à des manifestations pour l’autonomie de l’est ukrainien, ou pour avoir distribué des tracts ». Autrement dit, le régime de Kiev n’envoie pas seulement des troupes d’assaut nazies attaquer les gens dans l’est de l’Ukraine, mais il emprisonne des citoyens qui distribuent des tracts. La reconnaissance de certaines de ces sombres vérités – plutôt que la simple récitation d’une litanie de propagande clinquante – aurait pu rendre plus crédible la déclaration du Président Obama auprès de l’ONU. Peut-être que l’ancien Obama se serait essayé à une plus grande honnêteté intellectuelle, mais l’Obama actuel endosse désormais la personnalité du Président précédent, qui n’était pas réputé pour faire dans la nuance.

Source : Robert Parry, Consortiumnews.com, 25/09/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/le-discours-de-propagande-dobama-a-l-onu/


[On aura tout vu] Oleg Tyagnibok, néonazi et décoré par Lech Walesa pour son combat pour la Liberté

Thursday 2 October 2014 at 05:02

Oleg Tyagnibok, leader et cofondateur du parti Svoboda, alias Parti Social National d’Ukraine :

Honoré en 2012 par le centre Simon Wiesenthal en tant qu’un des 10 pires antisémites mondiaux, en particulier pour son appel à purger l’Ukraine de 400 000 Juifs et Russes (Source : Centre Simon Wiesenthal) :

Honoré en 2010 de la médaille d’or des vétérans du bataillon de la Waffen SS Galicie (Source) :

(N.B. : vous noterez le respect du journaliste de ce grand journal ukrainien envers ce grand homme par le choix délicieux et judicieux de la photo)

 

Leader d’un mouvement qualifié en 2012 de néo-nazi par le Congrès juif mondial (pas la peine d’enquêter trop longuement non plus, vous me direz… Source : UKRINFORM) :

Et Honoré en 2014 du prix Lech Walesa “Pour le rétablissement de la stabilité politique en Ukraine (!!!) et le désir d’apporter la justice sociale” (Source : Svoboda et Fondation Lech Walesa).

Non mais ALLO, quoi !!!!

(On retrouve aussi Andrei Parubiy, co-fondateur de Svoboda – coup double, faites péter les 100 000 $ !)

Voici ce que dit le communiqué de presse de Svoboda (traduit par Google Traduction, imparfait, mais on comprend) :

La vidéo de la télé ukrainienne (ne montrant presque pas Svoboda) :

“Maintenant, le monde entier doit être solidaire avec la lutte du peuple ukrainien contre les agresseurs russes [...] Il s’est battu pour le droit fondamental de déterminer librement son statut politique et de développer librement son économie et son potentiel social” [Lech Walesa, 29/09/2014]

Droit fondamental hélas non accordé à la population de l’Est de l’Ukraine, à l’évidence…

Moi, je pense qu’on va avoir de sérieux soucis à cause des Polonais… Ou en tout cas, des plus hargneux – ne généralisons pas trop, comme d’autres ont hélas pu le faire – et préservons la raison, le respect et la bonne entente…

“Rien ne compense notre séjour dans ce pays, où il neige, où il pleut, où l’on s’ennuie et toute la Pologne ne vaut pas une seule goutte de tout le sang que nous versons pour elle [...] Il faut que l’Empereur abandonne ses idées sur la Pologne ; cette nation n’est propre à rien, on ne peut organiser que le désordre avec les Polonais.” [Mémoires du duc de Revigo (M. Savary), p.23]

Source: http://www.les-crises.fr/tyagnibok-neonazi-et-decore-par-lech-walesa-pour-son-combat-pour-la-liberte/


[Révisionnisme 2.0] Porochenko considère que les membres de l’UPA sont des héros de l’Ukraine…

Thursday 2 October 2014 at 02:42

Du vrai beau révisionnisme – mais attention, conforme “aux valeurs européennes” !

Important (et bref) rappel sur l’Histoire ukrainienne pour commencer

Pour ceux qui ont été fidèles cet été, je vous rappelle cette série :

En résumé :

  1. les nationalistes ukrainiens ont été soutenus dès les années 1920 par les Allemands, en particulier dans leur lutte armée contre l’État polonais
  2. ce soutien s’est amplifié avec les nazis, les SA de Rohm travaillaient avec eux
  3. en juin 1941, à l’instigation de Stepan Bandera et de son organisation (l’OUN), des troupes de nationalistes ukrainiens sont engagées dans la Wehrmacht (“bataillon Nachtigall“), et pénètrent en Ukraine en général et à Lviv en particulier – cette arrivée s’accompagnant de pogroms anti-Juifs
  4. les nationalistes ukrainiens proclament alors un État indépendant d’Ukraine, ce qui met Hitler en furie ; il fait alors arrêter Bandera. Il est méchant, car la déclaration d’indépendance des Ukrainiens n’était pas spécialement germanophobe : “Le nouvel État d’Ukraine collaborera étroitement avec la Grande Allemagne national-socialiste, sous l’autorité de son leader Adolf Hitler, qui est en train de mettre en place un Nouvel ordre Européen et Mondial, et qui est en train d’aider le peuple ukrainien à se libérer de l’occupation moscovite. L’armée populaire révolutionnaire de l’Ukraine qui a été formée sur les terres ukrainiennes,continuera à se battre aux côtés de l’armée allemande alliée.(Source)
  5. les nationalistes se scindent alors ; certains rejoignent les Waffen SS (Division SS Galicie) pour aller combattre les Russes, d’autres prennent le maquis (UPA, bras armé de l’OUN). Ces derniers s’en prennent essentiellement aux partisans communistes et aux résistants polonais. Ils commirent aussi nombre d’exactions contre les civils non-Ukrainiens. Après Stalingrad, il commenceront à s’en prendre aussi aux Allemands.
  6. à partir de mai 1944, l’UPA bascule complètement dans la lutte contre l’Armée Rouge. Les Allemands arment alors l’UPA et libèrent Bandera, qui reçoit l’autorisation d’installer son QG à Berlin… Stetsko est sévèrement blessé en avril 1945 par une attaque alliée sur des véhicules militaires allemands en Bohème ; il s’installera ensuit en Allemagne
  7. elle continuera à lutter durement contre l’URSS jusqu’au début des années 1950, où elle sera écrasée. Ses leaders se réfugieront en Allemagne, aux États-Unis et au Canada…
  8. Bandera est assassiné par le KGB en 1959 à Munich où il vivait

Pour bien situer, un proche de Bandera déclara en 1941 :

« Le peuple ukrainien comme aucun autre, lutte pour sa liberté, l’âme imprégnée des idéaux de la nouvelle Europe. Le désir du peuple ukrainien est de participer à la mise en œuvre de ces idéaux. Nous, vieux combattants de la liberté des années 1918-1921, vous demandons de nous faire l’honneur d’accepter la participation de la jeunesse ukrainienne à la croisade contre la barbarie bolchevique. Nous demandons de nous permettre de marcher coude à coude avec nos libérateurs de la Wehrmacht et d’établir pour cela une force de combat ukrainien. » [Andrei Melnyk, 6/7/1941]

L’Organisation de Bandera (OUN) déclara dès 1929 : « N’hésitez pas à effectuer les actes les plus dangereux » et « Traitez les ennemis de votre nation avec haine et cruauté. ».

En mai 1941, lors d’une réunion à Cracovie la direction de l’OUN-B indiqua que :

« Les Juifs en URSS constituent le soutien le plus fidèle du régime bolchevique, et l’avant-garde de l’impérialisme moscovite en Ukraine. Le gouvernement moscovito-bolchévique exploite les sentiments anti-juifs des masses ukrainiennes pour détourner leur attention de la véritable cause de leur malheur et de les canaliser dans un moment de frustration dans les pogroms contre les Juifs. L’OUN combat les Juifs en tant que pilier du régime moscovito-bolchévique et, simultanément, il rend les masses conscientes du fait que l’ennemi principal est Moscou. »

Lors de cette réunion, l’OUN a adopté le programme « Lutte et l’action de l’OUN pendant la guerre » qui décrit le plan d’action lors du début de l’invasion nazie de l’URSS. Dans la section G de ce document – « Directives pour les premiers jours de l’organisation du nouvel État ukrainien », est dressée la liste des activités à mener durant l’été 1941. Dans le paragraphe « Politique envers les minorités » l’OUN-B ordonne :

« Les Moscovites, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte, en en particulier ceux qui résisteraient à notre régime : il faut les reconduire dans leurs terres, surtout : détruire leur intelligentsia qui pourrait être dans des positions de pouvoir. […] Les soi-disant paysans polonais doivent être assimilés, et il faut détruire leurs leaders. […] Les Juifs doivent être isolés, relevés de leurs fonctions gouvernementales pour empêcher le sabotage, et ceux qui sont jugés nécessaires ne pourront travailler qu’avec un surveillant. […] L’assimilation des Juifs n’est pas possible. »

Le 25 juin 1941, Yaroslav Stetsko – le futur « chef de l’État ukrainien» auto-proclamé quelques jours après – , dans un rapport à Bandera, écrivait : «Nous créons une milice qui aidera à éliminer les Juifs et à protéger la population. ».

En aout 1941, le même Stetsko écrivit son autobiographie, qui contenait plusieurs passages antisémites notoires, en particulier, il y déclarait qu’il considérait le marxisme comme un produit de la pensée juive, mise en pratique par le peuple moscovite-asiatique avec l’aide des Juifs ; que Moscou et le judaïsme sont les porteurs des idées internationales des bolcheviks. Il y déclare aussi :

« Bien que je considère que c’est Moscou, qui en fait tient l’Ukraine en captivité, et non pas les Juifs, comme l’ennemi principal et décisif, je considère tout de même pleinement le rôle indéniablement nuisible et hostile des Juifs, qui aident Moscou à asservir Ukraine. Je soutiens donc la destruction des Juifs et la pertinence de l’apport des méthodes allemandes d’extermination des Juifs en Ukraine, plutôt que de tenter de les assimiler. »

Les mémoires de Stetsko

On voit ce “brave homme” ici, en 1941, offrant le pain et le sel traditionnels aux anciens maîtres “libérateurs allemands” :

Et ici, quelques décennies plus tard, avec les nouveaux maîtres :

Stetsko rencontre George Bush, alors responsable de la CIA

(comme quoi les Américains ont des valeurs, mais surtout boursières…)

Les rapports de l’OUN ont été conservés. On y lit par exemple ceci :

« N° 82 P

Ville de Lvov, le 28 juillet 1941.

Au service de sécurité de l’OUN de Lvov, le père Tabinsky nous informe : « Notre milice procède maintenant à de nombreuses arrestations de juifs, avec les services allemands. Avant leur liquidation, les Juifs se défendent par tous les moyens, et, en premier lieu, par l’argent ».

Suivant les informations du père Tabinsky, il y a, parmi nos miliciens, certains qui, pour de l’or ou de l’argent, libèrent des juifs : ils doivent être arrêtés. Nous n’avons pas de données concrètes, mais nous vous transmettons ceci pour informations et utilisation ultérieure.

Gloire à l’Ukraine !

Organisation des nationalistes ukrainiens OUN.»

Dans un rassemblement le 6 juillet 1941, les membres de l’OUN déclarèrent : « Les Juifs doivent être traités durement. […] Nous devons en finir avec eux. […] En ce qui concerne les Juifs, nous allons adopter des méthodes qui conduiront à leur destruction. »

Après l’emprisonnement de Bandera, les bataillons ukrainiens de la Wehrmacht Nachtigall et Roland furent alors dissous fin 1941, et les activistes volontaires de l’OUN-B furent affectés à l’Ukrainian Schutzmannschaften, une milice auxiliaire de police. Cette milice comptait plus de 100 000 Ukrainiens en 1942, et s’impliqua activement dans l’arrestation et le meurtre de Juifs, communistes et résistants. Le leader militaire de l’OUN-B et de l’UPA Roman Choukhevytch devint commandant du 201st Schutzmannschaft Battalion, qui sévit jusqu’en Biélorussie.

Des héros de l’Ukraine ?

L’ancien président ukrainien europhile Viktor Iouchtchenko (2004-2010) a élevé Bandera (et l’ancien chef de l’UPA Roman Choukhevytch) à la dignité posthume de Héros d’Ukraine par un décret signé le 22 janvier 2010, provoquant une vague de protestations dans la Fédération de Russie et au sein de la population russophone d’Ukraine, ainsi que la désapprobation et des mises en garde d’associations d’anciens combattants en Europe.

Soulignons la finesse du geste : le 1er tour de l’élection présidentielle de 2010 a en effet eu lieu le 17 janvier 2010, et Iouchtchenko, président sortant, y a été éliminé, n’ayant obtenu que le score non soviétique de 5 % des voix… Et ceci est survenu la semaine de la commémoration internationale des victimes de l’Holocauste

En 2010, après l’arrivée au pouvoir de Viktor Ianoukovitch (vous savez “le méchant” corrompu), le tribunal régional de Donetsk invalida le décret ; la décision a été confirmée en 2011 par le Haut tribunal administratif d’Ukraine, sous le prétexte formel que Bandera n’était pas citoyen ukrainien et est donc inéligible à cette dignité, et l’attribution de ce titre est annulée.

Le 1er janvier 2014, les nationalistes à Maidan manifestent en l’honneur de Bandera :

Le 27 avril 2014, à Lviv, des centaines de nationalistes manifestent en ce jour anniversaire de la création de la division SS Galicie (dont les manifestants portent l’emblème, ne faisant d’ailleurs pas de différence entre les nationalistes ayant rejoint les SS ou l’UPA) :

Le 10 juillet 2014, le conseil régional de Lviv – rempli d’élus de Svoboda – demandait à Porochenko d’accorder de nouveau le titre de héros à ces nationalistes :

Petro Porochenko

Et donc le 25 septembre 2014, le président Porochenko a reçu le message 5/5 (Interfax ici):

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L’UPA, des héros, à qui il faut donner le statut d’anciens combattants…

Comme quoi, il semble y avoir une petite corrélation entre l’aspect président europhile et président pro-nationaliste révisionniste…

Rappel

On ne va pas aller bien loin, tout est dans Wikipedia :

80 000 civils massacrés par les héros de l’UPA…

Cf. [U3-6] L’UPA en action et les Massacres de la Volhynie

Et voici le commandant de l’UPA Roman Choukhevytch :

Roman Choukhevytch dans le bataillon Nachtigall de la Wehrmacht (en bas 2e à gauche)

Roman Choukhevytch en habit de la Wehrmacht

Des héros ?

Les éphémères “héros” Stepan Bandero & Roman Choukhevytch

Bref, on saluera la hauteur de vue du Président d’aller remuer tout ceci, alors qu’une vaste partie des habitants de l’Est du pays en sécession ont vu leurs grands-parents combattus dans l’armée rouge par l’UPA…

Apaisement ?

Heureusement, EuroMaidan veille

On peut compter sur le mouvement EuroMaidan – qui ne se sent plus de joie à cette annonce – pour rétablir la Vérité :

L’article se conclut donc par cette phrase :

La propagande russe continue toujours de discréditer ces vétérans et leurs soutiens en tant que “nazis” et “fascistes” bien qu’ils aient combattu à la fois les fascismes allemand et russe durant la Seconde Guerre mondiale.

Bref, c’est ENCORE la faute des Russes…

On notera l’argument massue “comme ils combattaient des fascistes, ils n’étaient pas fascistes”, comme si des loups ne pouvaient pas se dévorer entre eux…

Par ailleurs, c’est un raccourci scandaleusement manipulateur, balayant la complexité de la situation – et surtout la noirceur des crimes passés…

 

À moins que je raconte n’importe quoi, et qu’EuroMaidan n’ait raison…

Quoique…

Le Centre Simon Wiesenthal (qui était originaire de la région de Lviv et a fait partie des très rares survivants – le centre est donc très sensible à cette question…) a ainsi réagi (si quelqu’un peut traduire en commentaire svp merci) :

Le 28 janvier 2010 :

Le Centre Simon-Wiesenthal a dénoncé, dans une lettre adressée à l’ambassade ukrainienne aux États-Unis, l’attribution du titre de Héros de l’Ukraine à un « collaborateur nazi responsable du massacre de milliers de Juifs pendant la guerre de 1939-1945. »

Le Centre Wiesenthal critique violemment la décoration d’un collaborateur nazi par l’ukraine.

Un représentant du Centre Simon Wiesenthal a déclaré : “C’est une vraie mascarade quand une telle décoration est accordée, juste au moment où le monde fait une pause pour commémorer les victimes de l’holocauste, le 27 janvier”.

Le Centre Simon Wiesenthal a condamné aujourd’hui le président Ukrainien Vicktok Yushchenko pour avoir accordé, de manière posthume, la plus haute distinction du pays, le titre de “Héros de l’Ukraine”, à Stéphane Bandera.

Ce dernier était un dirigeant nationaliste, dont les disciples ont tué des milliers de juifs et d’autres personnes pendant la deuxième Guerre mondiale.

Mark Weitzman, le directeur des affaires gouvernementales au Centre Wiesenthal a écrit une lettre à Oleh Shamshur, l’ambassadeur d’Ukraine aux États-unis, dans laquelle il exprime le profond dégoût que lui inspire la décoration de Stéphane Bandéra, collaborateur des nazis aux débuts de la deuxième guerre mondiale. Les disciples de ce dernier ont été impliqués dans le meurtre de milliers de juifs et d’autres personnes. C’est une vraie mascarade qu’une telle décoration soit accordée juste au moment où le monde fait une pause pour commémorer les victimes de l’Holocauste, le 27 janvier.

Monsieur Weitzman a ajouté que, “sur le tard, la devise de Simon Wiesental, celui qui a donné son nom à notre institution, célèbre “Conscience de l’Holocauste” et natif d’Ukraine, était “Justice et non Vengeance”. C’est vraiment dommage que le président Yushchenko ait choisi d’ignorer cette leçon, en reprenant l’héritage de Bandera et de ses séides criminels.

En juin 2012 :

In Kiev, Odessa and Lviv, hundreds marched to mark the birthday of Ukrainian nationalist hero Stepan Bandera, who headed the Organization of Ukrainian Nationalists (OUN), which collaborated with the Nazis and actively participated in the mass murder of Jews following the German occupation of Ukraine in 1941. In 2010, the Simon Wiesenthal Center condemned President Viktor Yushchenko for posthumously awarding the “Hero of Ukraine,” one of the country’s highest honors, to Bandera.

Le 18 octobre 2013

“For Jews and Poles, the OUN-UIA indisputably practised a policy of mass murder with the former as the principal target. The SS Halychyna Division was not a legitimate Ukrainian defence corps. It was an executive of Nazi extermination. Bandera and Shukhevych are not historic heroes. They are the icons of the contemporary anti-Semitic, anti-Roma, anti-Pole and anti-Gay Svoboda (Freedom) Party now present in your Parliament.

Bon ben, il va falloir choisir entre le centre Simon Wiesenthal et Porochenko / EuroMaidan – j’ai choisi pour ma part, estimant que les victimes connaissent en général assez bien leurs bourreaux…

 

Il y a ainsi des symboles qui valent ainsi 1 000 discours…

Source: http://www.les-crises.fr/porochenko-considere-que-les-membres-de-lupa-sont-des-heros/


Discours du Président Obama à l’Assemblée générale des Nations Unies

Thursday 2 October 2014 at 00:02

J’avais lu beaucoup de critiques dénonçant un discours délirant – c’est en effet largement mérité…

Merci aux traducteurs œuvrant pour la communauté

A vous de comparer avec le discours de Lavrov et de vous faire votre opinion.

24 septembre 2014

Salle des séances de l’Assemblée générale des Nations unies – New York

PRÉSIDENT OBAMA : M. Le Président, M. le Secrétaire général, MM. les délégués, Mesdames et Messieurs. Nous nous retrouvons à la croisée des chemins entre guerre et paix, entre désordre et intégration, entre peur et espoir.

Tout autour du globe, il y a des signes de progrès. L’ombre de la Guerre mondiale qui existait au moment de la fondation de cette institution a été levée et les perspectives de guerre entre les puissances majeures réduites. Le nombre d’états membres a plus que triplé et plus de gens vivent sous des gouvernements qu’ils ont élus. Des centaines de millions d’êtres humains ont été libérés de la prison de la pauvreté, la proportion de ceux vivant dans l’extrême pauvreté ayant été divisée par deux. L’économie mondiale continue de se renforcer après la pire crise financière que nous ayons jamais connue.

Aujourd’hui, que vous viviez dans le centre de Manhattan ou dans le village de ma grand-mère à plus de 300 kilomètres de Nairobi, vous pouvez tenir dans votre main plus d’informations que n’en possèdent les plus grandes bibliothèques du Monde. Ensemble, nous avons appris à guérir la maladie et à exploiter la puissance du vent et du soleil. L’existence même de cette institution est un accomplissement unique — les peuples du monde s’engageant à résoudre pacifiquement leurs différends et leurs problèmes ensemble. Je dis souvent aux jeunes aux États-Unis que malgré les gros titres, ceci est le meilleur moment de tout l’Histoire humaine pour vivre, car vous avez plus de chances que jamais auparavant d’être alphabétisé, d’être en bonne santé, d’être libre de poursuivre vos rêves.

Et pourtant il y a un malaise omniprésent dans notre monde — un sentiment que les forces mêmes qui nous ont réunis ont créé de nouveaux dangers et ont rendu difficile pour n’importe quelle nation de s’isoler des forces mondiales. Alors que nous nous réunissons ici, une épidémie d’Ebola submerge les systèmes de santé publique en Afrique occidentale et menace de se répandre rapidement à travers les frontières. L’agression russe en Europe rappelle les jours où de grandes nations en ont piétiné de petites dans une quête d’ambition territoriale. La brutalité des terroristes en Syrie et en Irak nous oblige à examiner le cœur des ténèbres.

Chacun de ces problèmes exige une attention urgente. Mais ce sont aussi les symptômes d’un problème plus large — l’échec de notre système international à suivre le rythme d’un monde interconnecté. Nous, collectivement, n’avons pas investi en juste proportion dans le système de santé publique des pays en voie de développement. Trop souvent, nous avons échoué à faire respecter des normes internationales quand il était inopportun de le faire. Et nous n’avons pas lutté assez puissamment contre l’intolérance, le sectarisme et le désespoir qui alimentent l’extrémisme violent dans de trop nombreuses parties du monde.

MM. les délégués, nous venons ensemble en tant que nations unies avec un choix à faire. Nous pouvons renouveler le système international qui a permis tant de progrès, ou nous pouvons nous laisser emporter par un courant sous-jacent d’instabilité. Nous pouvons réaffirmer notre responsabilité collective à nous confronter aux problèmes mondiaux, ou nous pouvons être submergés par de plus en plus de crises d’instabilité. Et pour l’Amérique, le choix est clair : nous choisissons l’espoir plutôt que la crainte. Nous voyons l’avenir non pas comme quelque chose qui nous échappe, mais comme quelque chose que nous pouvons façonner pour le meilleur grâce à un effort concerté et collectif. Nous rejetons le fatalisme ou le cynisme lorsqu’il s’agit des affaires humaines. Nous choisissons de travailler pour un monde comme il devrait être, comme nos enfants méritent qu’il soit.

Il y a beaucoup de choses qui doivent être faites pour répondre aux épreuves de ce moment. Mais aujourd’hui je voudrais me concentrer sur deux questions-clés à la base de tant de nos défis — est-ce que les pays ici aujourd’hui vont être capables de renouveler la mission fondatrice de l’ONU ; et est-ce que nous rassemblerons pour rejeter ensemble le cancer de l’extrémisme violent.

Premièrement, nous tous — grandes et petites nations — devons faire face à nos responsabilités d’observer et de faire respecter les normes internationales. Nous sommes ici parce que d’autres ont réalisé que nous gagnons plus par la coopération que par la conquête. Il y a 100 ans, une guerre mondiale a eu raison de la vie de millions d’hommes, montrant qu’avec la puissance terrible de l’armement moderne, la cause de l’empire aboutit au cimetière. Il aura fallu une autre guerre mondiale pour faire reculer les forces du fascisme, les notions de suprématie raciale, et former les Nations Unies pour s’assurer que plus jamais aucune nation ne pourrait subjuguer ses voisins et réclamer leur territoire.

Récemment, les actions de la Russie en Ukraine ont défié cet ordre de l’après-guerre. Voici les faits. Après que le peuple d’Ukraine se soit mobilisé par des manifestations populaires et un appel aux réformes, leur président corrompu s’est enfui. Contre la volonté du gouvernement de Kiev, la Crimée fut annexée. La Russie a déversé un flot d’armes sur l’est de l’Ukraine, alimentant des séparatistes violents et un conflit qui a fait des milliers de victimes. Quand un avion civil a été abattu depuis les régions contrôlées par ces intermédiaires, ils ont refusé l’accès au site de l’écrasement pendant des jours. Quand l’Ukraine a commencé à réaffirmer le contrôle sur son territoire, la Russie a abandonné le simple soutien des séparatistes et a déplacé ses troupes au-delà de la frontière.

C’est une vision du monde où la force dicte le droit – un monde dans lequel les frontières d’une nation peuvent être redessinées par une autre, et où des gens civilisés ne sont pas autorisés à récupérer les restes de leurs proches parce que la vérité pourrait être révélée. L’Amérique soutient une autre vision. Nous croyons que le droit fait la force – que les nations les plus importantes ne devraient pas pouvoir tyranniser les plus petites, et que les gens devraient pouvoir choisir leur propre destin.

Et ce sont de simples vérités, mais elles doivent être défendues. L’Amérique et nos alliés soutiendront le peuple de l’Ukraine dans le développement de leur démocratie et de leur économie. Nous allons renforcer nos alliés de l’OTAN et tenir notre engagement de défense collective. Nous ferons payer à la Russie le prix de son agression et nous opposerons aux mensonges la vérité. Et nous appelons les autres à nous rejoindre du bon côté de l’Histoire – car bien qu’on puisse obtenir des gains modestes au bout du canon d’un fusil, ceux-ci seront finalement anéantis si assez de voix soutiennent le droit des nations et des peuples à décider par eux-mêmes.

Par ailleurs, une autre voie est disponible — la voie de la diplomatie et de la paix, et les idéaux que cette institution est conçue pour promouvoir. Le récent accord de cessez-le-feu en Ukraine offre une ouverture pour atteindre ces objectifs. Si la Russie s’engage dans cette voie — une voie qui au long de la période d’après-Guerre Froide amena la prospérité au peuple russe — alors nous lèverons nos sanctions et ferons bon accueil à la Russie pour relever les défis communs. Après tout, c’est ce que les États-Unis et la Russie ont réussi à faire durant les années précédentes — de la réduction des stocks d’armements nucléaires afin de remplir nos obligations selon le traité de non-prolifération nucléaire, à la coopération pour retirer et détruire les armes chimiques déclarées par la Syrie. Et c’est le genre de coopération que nous sommes préparés à mener à nouveau — si la Russie change de cap.

Ceci soulève une question centrale de notre ère de mondialisation : allons-nous résoudre nos problèmes ensemble, dans un esprit d’intérêt et de respect mutuels, ou allons-nous nous enfoncer dans les rivalités destructrices du passé ? Lorsque les nations trouvent un terrain d’entente, pas simplement basé sur la puissance, mais sur les principes, nous pouvons faire d’énormes progrès. Et je me tiens aujourd’hui devant vous déterminé à investir la puissance américaine dans un travail avec tous les pays pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés au XXIe siècle.

Au moment où nous parlons, l’Amérique déploie ses médecins et ses scientifiques — soutenus par nos militaires — pour aider à contenir l’épidémie d’Ebola et rechercher de nouveaux traitements. Mais nous avons besoin d’un effort plus large afin d’arrêter une maladie qui pourrait tuer des centaines de milliers de gens, infligeant d’horribles souffrances, déstabilisant les économies, et passant rapidement les frontières. Il est facile de considérer ceci comme un problème lointain — jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Et c’est pourquoi nous continuerons à mobiliser d’autres pays pour se joindre à nous en prenant des engagements concrets, des engagements significatifs pour combattre l’épidémie et améliorer notre système de sécurité sanitaire mondial sur le long terme.

L’Amérique recherche une solution diplomatique à la question nucléaire iranienne, dans le cadre de notre engagement à arrêter la propagation des armes nucléaires et à rechercher la paix et la sécurité d’un monde sans elles. Et cela ne peut avoir lieu que si l’Iran saisit cette occasion historique. Mon message aux dirigeants et au peuple de l’Iran a été simple et cohérent : ne laissez pas passer cette occasion. Nous pouvons parvenir à une solution qui répond à vos besoins en énergie tout en assurant au monde que votre programme est pacifique.

L’Amérique est et continuera d’être une puissance pacifique, promouvant la paix, la stabilité et le libre exercice du commerce parmi les nations. Mais nous insisterons pour que tous les pays respectent les règles de circulation et résolvent leurs différends territoriaux pacifiquement, conformément au droit international. C’est ainsi que la région Asie-Pacifique s’est développée. Et c’est la seule façon de protéger ces progrès à l’avenir.

L’Amérique s’est engagée à un ordre du jour de développement visant à supprimer la pauvreté extrême avant 2030. Nous ferons ce que nous avons à faire pour aider les populations à se nourrir elles-mêmes, faire fonctionner leurs économies et prendre soin de leurs malades. Si le monde agit de concert, nous pouvons nous assurer que tous nos enfants jouiront de vies riches en possibilités et dignité.

L’Amérique poursuit des réductions ambitieuses de nos émissions de carbone et nous avons augmenté nos investissements dans les énergies propres. Nous y prendrons notre part et aiderons les pays en voie de développement à prendre la leur. Mais la science nous dit que nous ne pouvons réussir dans le combat contre le changement climatique que si nous sommes rejoints dans cet effort par chacune des autres nations, par chaque puissance majeure. C’est ainsi que nous pouvons protéger cette planète pour nos enfants et nos petits-enfants.

Autrement dit, enjeu après enjeu, nous ne pouvons pas nous appuyer sur un règlement écrit pour un autre siècle. Si nous regardons au-delà de nos frontières — si nous pensons globalement et si nous agissons de façon coopérative — nous pouvons modeler le cours de ce siècle, comme nos prédécesseurs ont modelé la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Mais alors que nous regardons l’avenir, une question nous fait courir le risque d’un cycle de conflit qui pourrait faire dérailler tant de progrès accompli, c’est le cancer de l’extrémisme violent qui a ravagé tant de parties du monde musulman.

Bien sûr, le terrorisme n’est pas nouveau. S’exprimant devant cette assemblée, le Président Kennedy l’a souligné : « la terreur n’est pas une arme nouvelle ». « Tout au long de l’Histoire, elle a été utilisée par ceux qui ne pouvaient pas s’imposer, par la persuasion ou par l’exemplarité ». Au XXe siècle, la terreur a été utilisée par toutes sortes de groupes qui n’ont pu accéder au pouvoir par le soutien du public. Mais dans ce siècle, nous faisons face à une espèce de terroristes plus létale et idéologique qui a perverti une des plus grandes religions du monde. Avec l’accès à la technologie qui permet à des petits groupes de faire de grands dégâts, ces terroristes ont épousé une vision cauchemardesque qui divise le monde entre partisans et infidèles — tuant autant de civils innocents que possible, employant les méthodes les plus brutales pour intimider les personnes dans leurs communautés.

J’ai clairement fait savoir que l’Amérique ne fondera pas l’ensemble de notre politique étrangère sur la réaction au terrorisme. Au lieu de cela, nous avons mené une campagne ciblée contre Al-Qaïda et ses forces associées — en supprimant leurs dirigeants, leur refusant les refuges dont ils dépendent. Dans le même temps, nous avons inlassablement affirmé que les États-Unis ne sont pas et ne seront jamais en guerre avec l’islam. L’Islam enseigne la paix. Les musulmans du monde entier aspirent à vivre dans la dignité et la justice. Et quand il s’agit de l’Amérique et de l’islam, il n’y a pas eux et nous, il n’y a que nous : parce que des millions de musulmans américains font partie du tissu social de notre pays.

Donc, nous rejetons toute suggestion d’un choc des civilisations. La croyance en une guerre de religion permanente est le refuge erroné des extrémistes qui ne peuvent pas construire ou créer quoi que ce soit et ne colportent que le fanatisme et la haine. Et il n’est pas exagéré de dire que l’avenir de l’humanité dépend de notre union contre ceux qui voudraient nous diviser le long de lignes erronées de tribu ou de secte, de race ou de religion.

Mais ce n’est pas qu’une simple affaire de sémantique. Collectivement, nous devons prendre des mesures concrètes pour faire face au danger que représentent les fanatiques aux motivations religieuses, et les réseaux qui alimentent leur recrutement. De plus, cette campagne contre l’extrémisme dépasse un strict enjeu de sécurité. Alors que nous avons atteint méthodiquement le cœur d’Al-Qaïda et soutenu une transition vers un gouvernement souverain en Afghanistan, l’idéologie extrémiste s’est déplacée vers d’autres lieux, particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où un quart de la jeunesse est au chômage, où l’eau et la nourriture pourraient se raréfier, où la corruption est omniprésente et où les conflits tribaux sont devenus de plus en plus difficiles à contenir.

En tant que communauté internationale, nous devons répondre à ce défi, en nous concentrant sur quatre points. Premièrement, le groupe terroriste connu sous le nom d’EIIL doit être affaibli puis détruit.

Ce groupe a terrorisé tous ceux qu’ils ont rencontrés en Irak et en Syrie. Mères, sœurs, filles ont subi le viol comme arme de guerre. Des enfants innocents ont été abattus. Des cadavres ont été entassés dans des fosses communes. Des minorités religieuses ont subi une famine meurtrière. Dans un des crimes les plus horribles à imaginer, des êtres humains innocents ont été décapités et des vidéos de ces atrocités ont été diffusées pour choquer la conscience du monde.

Aucun Dieu n’absout cette terreur. Aucune revendication ne justifie ces actions. Il ne peut y avoir aucun échange raisonnable, aucune négociation avec cette expression du mal. Le seul langage compris par des tueurs comme ceux-ci est le langage de la force. Aussi, les États-Unis d’Amérique travailleront avec une large coalition pour démanteler ce réseau de mort.

Dans cet effort, nous n’agissons pas seuls — nous n’avons pas non plus l’intention d’envoyer des troupes américaines occuper des terres étrangères. Nous soutiendrons plutôt les Irakiens et les Syriens qui combattent pour reconquérir leurs villages. Nous utiliserons notre puissance militaire dans une campagne de frappes aériennes pour faire reculer EIIL. Nous entraînerons et équiperons les forces combattant contre ces terroristes sur le terrain. Nous nous emploierons à couper leurs financements et à faire cesser l’afflux de combattants depuis et vers la région. Et déjà plus de 40 nations ont proposé de se joindre à cette coalition.

Aujourd’hui, je demande au monde de se joindre à cet effort. Ceux qui ont rejoint l’EIIL doivent quitter le champ de bataille tant qu’ils le peuvent. Ceux qui continuent à combattre pour une cause haineuse se trouveront de plus en plus isolés. Car nous ne nous soumettrons pas aux menaces et nous démontrerons que l’avenir appartient à ceux qui construisent — et non à ceux qui détruisent. Voici donc un défi immédiat, le premier défi que nous devons relever.

Deuxièmement : il est temps pour le monde — tout particulièrement les communautés musulmanes — de rejeter explicitement, énergiquement et complètement l’idéologie des organisations comme Al-Qaïda et l’EIIL.

C’est une des tâches de toutes les grandes religions de faire coexister une foi fervente avec un monde multiculturel moderne. Aucun enfant ne naît plein de haine et aucun enfant — nulle part — ne devrait être élevé dans la haine d’autres gens. Il ne devrait plus y avoir de tolérance envers de soi-disant religieux qui appellent les gens à s’attaquer à des innocents parce qu’ils sont juifs, ou chrétiens, ou musulmans. Il est temps pour un nouveau pacte entre les peuples civilisés de ce monde pour éradiquer la guerre à sa source la plus fondamentale, qui est la corruption des jeunes esprits par une idéologie violente.

Cela signifie tarir le financement qui alimente cette haine. Il est temps de mettre fin à l’hypocrisie de ceux qui accumulent des richesses via l’économie mondiale et siphonnent ensuite des fonds vers ceux qui enseignent aux enfants à la démolir.

Cela signifie contester l’espace que les terroristes occupent, y compris Internet et les médias sociaux. Leur propagande a contraint des jeunes à voyager à l’étranger pour se battre avec leurs guerres et des étudiants — des jeunes pleins de potentiel — à se tourner vers des attentats-suicide. Nous devons offrir une vision alternative.

Cela signifie réconcilier les peuples de croyances différentes. Toutes les religions ont été attaquées par des extrémistes de l’intérieur à un moment donné et tous les gens de foi ont pour responsabilité de faire ressortir les valeurs au cœur de toutes les grandes religions : agissez envers votre voisin comme vous le feriez envers vous-même.

L’idéologie de l’EIIL, Al-Qaïda ou Boko Haram dépérira et mourra si elle est constamment exposée, confrontée et réfutée en pleine lumière. Voyez le nouveau Forum pour la Promotion de la Paix dans les Sociétés musulmanes — le cheikh bin Bayyah a décrit son but : « Nous devons déclarer la guerre à la guerre, afin que la paix s’ajoute à la paix ». Voyez les jeunes musulmans britanniques qui ont répondu à la propagande terroriste par la campagne “#NotInMyName” ( « Pas en mon nom »), déclarant que « l’EIIL se cache derrière un faux Islam ». Voyez les dirigeants chrétiens et musulmans qui se sont rassemblés en République centrafricaine pour rejeter la violence ; écoutez l’imam qui dit « la politique essaie de diviser le religieux dans notre pays, mais la religion ne devrait pas être une cause de haine, de guerre ou de conflits ».

Plus tard aujourd’hui, le Conseil de Sécurité adoptera une résolution qui souligne la responsabilité des États s’agissant de contrer l’extrémisme violent. Mais les résolutions doivent être suivies d’engagements tangibles, afin que nous soyons tenus pour responsables lorsque nous ne les respectons pas. L’année prochaine, nous devrions tous être prêts à annoncer les mesures concrètes que nous aurons entreprises afin de contrer les idéologies extrémistes dans nos propres pays — en chassant l’intolérance des écoles, en stoppant la radicalisation avant qu’elle ne se répande, et en promouvant des institutions et des programmes qui tissent de nouveaux liens pour une compréhension mutuelle.

Troisièmement, nous devons nous attaquer au cycle de conflit — en particulier de conflit sectaire — qui crée les conditions qui nourrissent le terrorisme.

Les guerres de religion n’ont rien de nouveau. La Chrétienté a enduré des siècles de cruel conflit sectaire. Aujourd’hui, c’est la violence parmi les communautés musulmanes qui est devenue la source de tant de misère humaine. Il est temps de reconnaître la destruction apportée par les guerres par procuration et les campagnes de terreur entre sunnites et chiites à travers tout le Moyen-Orient. Et il est temps pour les dirigeants politiques, civiques et militaires de rejeter les luttes sectaires. Soyons bien clairs : c’est un combat sans vainqueur. Une guerre civile brutale en Syrie a déjà tué près de 200 000 personnes, déplacé des millions d’autres. L’Irak est à nouveau dangereusement près de replonger dans l’abîme. Le conflit a créé un terreau fertile pour le recrutement de terroristes qui exporteront inévitablement cette violence.

La bonne nouvelle, c’est que nous avons également des signes que la marée pourrait s’inverser. Nous avons un nouveau gouvernement de coalition à Bagdad : un nouveau Premier ministre dont l’arrivée est saluée par ses voisins ; des factions libanaises qui rejettent ceux qui essaient de provoquer la guerre. Et ces progrès doivent être suivis d’une trêve plus vaste. Il n’y a nulle part où cela soit aussi nécessaire qu’en Syrie.

Ensemble avec nos partenaires, l’Amérique entraîne et équipe l’opposition syrienne pour être un contrepoids aux terroristes de l’EIIL et à la brutalité du régime Assad. Mais la seule solution durable à la guerre civile en Syrie est politique – une transition politique incluant toutes les parties et qui réponde aux aspirations légitimes de tous les citoyens syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique, quelles que soient leurs croyances.

Les cyniques pourront arguer qu’un tel résultat n’arrivera jamais. Mais il n’y a pas d’autre chemin pour que cette folie cesse – que ce soit dans un an ou dans dix. Et cela conduit au fait que le temps est venu pour une négociation plus large dans la région, au cours de laquelle les principales puissances traiteront de leurs différends directement, honnêtement et de façon pacifique, l’une en face de l’autre autour d’une même table plutôt qu’au travers de groupes armés alliés. Je peux vous promettre que l’Amérique restera engagée dans la région et que nous sommes prêts à nous engager dans cet effort.

Mon quatrième et dernier point est simple : les pays du monde arabo-musulman doivent se concentrer sur le potentiel extraordinaire de leur population, spécialement les jeunes.

Et ici j’aimerais parler directement aux jeunes du monde musulman. Vous êtes les héritiers d’une grande tradition qui soutient l’éducation, pas l’ignorance, l’innovation, pas la destruction, l’existence digne, pas le meurtre. Ceux qui vous détournent de ce chemin trahissent cette tradition, au lieu de la défendre.

Vous avez démontré que lorsque les jeunes ont les outils pour réussir — de bonnes écoles, une éducation en mathématiques et en sciences, une économie qui favorise la créativité et l’esprit d’entreprise — alors les sociétés seront florissantes. Aussi l’Amérique sera-t-elle partenaire de ceux qui promeuvent cette vision.

Là où les femmes participent pleinement à la politique et à l’économie du pays, les sociétés sont les plus à même de réussir. Et c’est pourquoi nous soutenons la participation des femmes aux parlements et aux processus de paix, aux écoles et à l’économie.

Lorsque la jeunesse vit dans des endroits où la seule alternative est entre la dictature d’un État et l’attrait de mouvances extrémistes, alors aucune stratégie ne peut réussir contre le terrorisme. Mais là où une véritable société civile a la possibilité de fleurir – où l’on peut exprimer son point de vue et se mobiliser de manière paisible pour une vie meilleure – alors on accroît nettement le champ des alternatives à la terreur.

Et un tel changement positif ne se fait pas nécessairement aux dépens de la tradition et de la foi. On le voit en Irak, où un jeune homme a lancé une bibliothèque pour ses pairs. « Nous relions l’héritage de l’Irak à leurs cœurs », a-t-il dit, et « leur donnons une raison de rester ». Nous le voyons en Tunisie, où les partis laïques et islamistes ont travaillé ensemble dans le cadre d’un processus politique destiné à produire une nouvelle constitution. Nous le voyons au Sénégal, où une société civile prospère à côté d’un gouvernement démocratique fort. Nous le voyons en Malaisie, où l’entrepreneuriat vibrant est en train de propulser une ancienne colonie dans les rangs des économies les plus avancées. Et nous le voyons en Indonésie où ce qui a commencé par une violente transition a évolué en une véritable démocratie.

En dernier lieu, rejeter le sectarisme et l’extrémisme est une tâche générationnelle – et qui incombe aux populations du Moyen-Orient elles-mêmes. Aucun pouvoir extérieur ne peut parvenir à les faire changer. Mais l’Amérique sera un partenaire constructif et respectueux. Nous ne tolérerons jamais qu’il existe des lieux de refuge pour les terroristes ni n’agirons comme une armée d’occupation. Nous prendrons des mesures pour contrer les menaces envers notre sécurité et nos alliés, en mettant en place un dispositif de coopération antiterroriste. Nous augmenterons nos soutiens à ceux qui s’opposent aux idéologies extrémistes et qui cherchent à résoudre les conflits sectaires. Nous augmenterons aussi nos programmes de soutien aux entrepreneurs et à la société civile, l’éducation et la jeunesse – puisqu’en dernière analyse il s’agit là des meilleurs antidotes contre la violence.

Nous reconnaissons également qu’une gouvernance sera nécessaire pour traiter le conflit entre Palestiniens et Israéliens. Aussi morne que le paysage apparaisse, l’Amérique n’abandonnera pas la recherche de la paix. Comprenez : la situation en Irak et en Syrie et en Libye devrait guérir chacun de l’illusion que le conflit israélo-arabe est la principale source de problèmes de la région. Depuis trop longtemps, cette excuse a été utilisée pour distraire les peuples de leurs problèmes internes. La violence qui engloutit la région aujourd’hui a fait abandonner par trop d’Israéliens le dur travail vers la paix. Et c’est quelque chose à quoi il vaut vraiment la peine de réfléchir au sein d’Israël.

Car que cela soit clair : le statu quo en Cisjordanie et à Gaza n’est pas tenable. Nous ne pouvons nous permettre de nous détourner de cet effort – pas lorsque des missiles sont tirés sur des Israéliens innocents ou quand les vies de si nombreux enfants palestiniens nous sont retirées à Gaza. Aussi longtemps que je serai Président, nous défendrons le principe qu’Israéliens, Palestiniens, toute la région et le monde seront plus justes et plus sûrs avec deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.

C’est ce à quoi l’Amérique est prête : agir immédiatement contre les menaces tout en visant un monde dans lequel la nécessité de telles actions se fera moins ressentir. Les États-Unis ne reculeront jamais dans la défense de leurs intérêts, mais ils ne reculeront pas non plus par rapport à la promesse de l’ONU et de la Déclaration universelle des Droits de l’homme – cette notion que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre, mais la présence d’une vie meilleure.

Je suis conscient que les critiques de l’Amérique s’empresseront de souligner que nous aussi avons parfois échoué à incarner cet idéal ; que l’Amérique a beaucoup de problèmes au sein de ses propres frontières. Tout cela est vrai. Cet été, marqué par l’instabilité au Moyen-Orient et en Europe de l’Est, je sais que le monde a aussi remarqué la petite ville de Ferguson, Missouri – où un jeune homme a été tué et où une communauté a été divisée. Donc oui, nous avons nos propres tensions ethniques et raciales. Et comme tout pays, nous luttons continuellement pour concilier les énormes changements introduits par la mondialisation et une plus grande diversité avec les traditions qui nous sont chères.

Mais nous souhaitons que le monde nous observe – car ce que vous voyez en l’Amérique, c’est un pays qui a travaillé petit à petit à traiter ses problèmes, à rendre son union plus parfaite, à combler les clivages qui existaient à la fondation de cette nation. L’Amérique est différente de ce qu’elle était il y a 100 ans, ou 50 ans, ou même une décennie. Parce que nous combattons pour nos idéaux et que nous sommes prêts à nous critiquer nous-mêmes quand nous échouons. Parce que nous traitons nos différences dans l’espace ouvert de la démocratie – dans le respect de la règle du droit ; en faisant une place pour les personnes de toutes les races et toutes les religions ; et avec une croyance inflexible dans la capacité des individus hommes et femmes à changer leurs communautés et leurs conditions et leurs pays pour le meilleur.

Après bientôt six années comme Président, je crois que cette promesse peut éclairer le monde. Parce que j’ai vu des changements positifs sur la durée – pour la paix et la liberté, les perspectives d’avenir et la fin du sectarisme – dans les yeux des jeunes que j’ai rencontrés à travers le monde.

Ils me rappellent que, qui que vous soyez, d’où que vous veniez, quelle que soit votre silhouette, ou le Dieu que vous priez, ou encore qui vous aimez, il y a quelque chose de fondamental que nous pouvons partager. Eleanor Roosevelt (une grande figure pour les Nations Unies et le rôle de l’Amérique à l’ONU) se demandait : « Où commencent les Droits de l’homme ? Près de chez vous, répondit-elle, des endroits si proches et si petits qu’ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde. Et pourtant, ils représentent le monde à l’échelle d’un individu : le quartier où il vit habituellement ; l’école ou l’université qu’il fréquente ; l’usine, la ferme ou le bureau où il travaille ».

À travers le monde, la jeunesse a soif d’un monde meilleur. À travers le monde, par endroits, la haine, le fanatisme, et le sectarisme triomphent. Et ces jeunes apprennent à se respecter mutuellement, en dépit de leurs différences.

Le monde entier nous regarde maintenant, ici, attend de nous la même dignité, la même décence et le même courage que celui dont ils font preuve dans leur vie quotidienne. À cette croisée des chemins, je peux vous promettre que les États-Unis d’Amérique ne seront pas distraits ni dissuadés de faire ce qu’il y a à faire. Nous sommes les héritiers d’une fière tradition de liberté et sommes prêts à faire tout ce qui conviendra pour assurer cet héritage pour les générations futures. Je vous demande de nous rejoindre dans cette mission commune, pour les enfants d’aujourd’hui et ceux de demain.

Merci beaucoup (Applaudissements)

Source : Maison-Blanche, 24/09/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/discours-du-president-obama-a-lassemblee-generale-des-nations-unies/


[Manipulations par nos médias] Flash Ukraine : la chute d’une statue de Lénine à Kharkiv (et l’ignominie…)

Wednesday 1 October 2014 at 05:00

Merci à Ektor pour son aide à la rédaction de ce flash…

Un rapide flash sur une actualité en cours avec, comme à notre habitude, la présentation des faits par notre presse, et la présentation de ces mêmes faits sous d’autres angles, avec un peu plus de recul et de recherches.

Tout d’abord de quoi parlons-nous :

Une statue de Lénine a été mise à terre par un groupe, à Kharkiv.

Nous sommes là dans la grande tradition des révolutions à la sauce occidentale : déboulonner les repères culturels.

Méthode d’ailleurs conseillée par la CIA, par exemple dans son livre : CIA PSYCHOLOGICAL OPERATIONS IN GUERRILLA WARFARE, et qui a été appliquée à toutes les révolutions pro-occidentales de ces dernières 20 années.

Rappelez-vous en 2003, la révolution en Irak où une statue de Saddham Hussein, sous les caméras occidentales, avait été démontée, une belle opération de propagande.

Revenons à l’actualité ukrainienne :

Une statue de Lénine est démontée à Kharkiv, événement immédiatement repris par nos médias.

Nous allons nous intéresser plus particulièrement aux termes utilisés par notre presse pour décrire qui sont ces manifestants:

 

Le Monde : Ukraine : la plus grande statue de Lénine détruite

chez le Monde, on nous parle de «nationalistes opposés à l’influence de Moscou» qui ont fait chuter la statue et on nous montre un court montage vidéo plutôt festif

Courrier International : UKRAINE Même dans l’est du pays, Lénine à terre

On nous parle de «manifestants ukrainiens»

Un peu plus d’informations au courrier, toutes les déclarations du gouvernement de Kiev sont reprises, aucun mot sur l’opposition.

L’article se termine ainsi :

“A quelques semaines des législatives, la destruction d’une des dernières statues géantes de Lénine encore debout en Ukraine est un signal fort, par lequel les manifestants et les autorités entendent prouver que Kharkiv est bien ukrainienne.”

Notons bien que ce “signal fort” a été fait par les autorités et les manifestants, le courrier se garde bien de parler de la population locale.

Rue89 : Le jour où Lénine est tombé de son piédestal à Kharkhiv (Ukraine)

On nous parle d’«une foule considérable».

la aussi, une “spectaculaire vidéo” nous montre une scène festive, ” aux cris de « U-krai-ina » (Ukraine) et entouré d’une nuée de drapeaux ukrainiens” d’après un journaliste américain sur place. Le journal nous rappelle, quand même, qu’en février dernier, la population locale avait protégée la statue contre les vandales !!!

L’Express : En Ukraine, la plus grande statue de Lénine déboulonnée

On nous parle de «nationalistes ukrainiens » « plusieurs centaines de personnes » « manifestants »

Là aussi on reprend les déclarations d’un journaliste américain, ainsi que sa vidéo.

Ensuite on nous donne la version de Kiev, où le ministre de l’Intérieur Avakov parle de la statue de Lénine comme étant une «raclure d’idole communiste».

A noter, le journal nous donne tout de même la version du maire de la ville, Kernes, qu’ils associent immédiatement à des media pro-russes, vous pouvez vous rafraichir la mémoire sur Kernes et Avakov un peu plus bas (1)

Le JDD : L’une des plus grandes statues de Lénine est tombée

On nous parle de « personnes » « activistes avec des drapeaux ukrainiens et des nationalistes avec des drapeaux rouge et noirs »

Toujours la même vidéo du même journaliste américain. Fait amusant : le journal reprend la même déclaration du ministre de l’Intérieur mais eux coupent la citation avant le mot raclure. Ils parlent de drapeaux rouges et noirs sans nous en dire plus, dommage.

(drapeau rouge et noir = drapeau historique de l’UPA = drapeau actuel de Secteur Droit)

Le Parisien : VIDEO. Ukraine : la statue de Lénine déboulonnée par la foule à Kharkiv

Là on y va carrément, mode décomplexé à la BHL : on nous parle de «militants pro-européens».


Et maintenant voici les mêmes faits, mais avec d’autres angles de vue :

Reprenons des vidéos prises cette journée, facilement trouvables sur Youtube :

Sur celle-ci, un petit groupe vient commencer le travail pour saper la base de la statue en après-midi :

Nous pouvons noter qu’il s’agit de membres du bataillon “Azov“, reconnaissable au blason et aussi au port de la cagoule, ainsi que leur drapeau jaune et noir néonazi (2)

A la 13ème seconde, nous voyons qu’un cameraman et une personne avec un drapeau d’Ukraine, sont éconduits par des membres encagoulés d’Azov, tout en laissant toute une troupe sur la statue. il y a donc bien un désir de mettre en scène, de contrôler l’image.

La suite, c’est la chute de la statue, comme filmée par ce journaliste américain tant cité par notre presse indépendante.

Une fois tombée, le même groupe responsable de la chute va poser devant le socle.

Notez bien qu’en début de la vidéo, les “manifestants” nettoient la statue des nombrables bouquets de fleurs, tout le monde ne déteste donc pas cette statue, et logiquement il y a eu des opposants, qui sont venus exprimer leur opinion, comme en démocratie. Et la, ça dégénère très vite.

En effet, ils ont rapidement été pris à parti par les activistes.

Une vidéo un peu plus longue où nous voyons un homme, battu par les “militants pro européens”, qui vont alors l’obliger à s’agenouiller tout en le frappant.

JE VOUS LA RECOMMANDE :

Cet homme est probablement communiste (qui fait dans les 25 / 30 % des voix dans cette zone) et s’oppose à la destruction de la statue. Il abuse donc…

Ces images m’ont bouleversé – c’est effroyable ce qu’on voit dans les yeux de ce pauvre homme :

Un communiste à Kharkiv…

Welcome to the 30′s…

Dans le même ordre d’idées, à Odessa, le député de la Rada du Parti des régions Nestor Shufrych a été tabassé :

(quelqu’un peut-il vérifier, on dirait que la même femme apparait sur la vidéo de Kharkiv ?)

Ce site d’informations de Kharkiv nous montre d’ailleurs des vidéos avec tous ces jeunes manifestants, ces démocrates en herbe, le jour même des événements, dans la même ville, écoutez, on sent la démocratie, ça transpire la grande Europe, une Europe qui sera très nationaliste, très ukrainienne…

Le journal de Kharkiv nous indique qu’il s’agit d’Ultras, donc des fans de football.

Nous avions déjà parle des hooligans en Ukraine, par exemple lors des événements d’Odessa où ils ont joué un grand rôle (3)


Mais alors qui sont ces manifestants ? Qui dit la vérité ?

il se trouve que des observateurs de l’OSCE étaient sur place, comme nous le rapportent plusieurs sites, et ils ont fait un rapport sur les événements.

Extrait traduit :

Le 28 Septembre, à 14 h 30:

la SMM (Mission Special d’Observation) a observé, à Kharkiv, une grande manifestation de quelque 2 000 partisans de l’Ukraine se rassemblant devant l’Opéra.

La foule, composée d’hommes et de femmes de différents âges et y compris des enfants, a été dirigée par des membres du bataillon bénévole ”Azov“, ainsi que des jeunes hommes et les femmes avec des masques.

Certains des manifestants ont défilé vers la place de la Liberté, où se trouve le monument de Lénine.

Là, le SMM a observé un groupe de jeunes hommes, avec des masques, essayant de monter au-dessus de la statue de Lénine, tandis que la foule présente sur la place avait augmenté à environ 5000 personnes.

Les manifestants qui avaient grimpé jusqu’à la statue, ont commencé à utiliser un instrument de coupe électrique afin de démonter le socle de la statue.

 

Ce rapport, disponible comme vous le voyez sur le site officiel de l’OSCE, organisme mandaté pour observer les événements en Ukraine, nous indique bien un enchainement d’événements correspondant aux diverses vidéos trouvées sur le net :

une bande d’hooligans, associée à des membres du bataillon néonazi Azov sont venus mettre en scène la chute de la statue, sous les caméras de journalistes, américains entre autres, et ont découragé tout contre-manifestant de s’exprimer, par leur spécialité : la violence.

Quant aux chants, ce sont des chants ultranationalistes, avec beaucoup d’obscénités en direction des Russes.

Il n’y a donc aucun mouvement spontané,tout a été organisé, les activistes venant d’autres villes.

De plus, durant tous les faits, la police était présente mais n’est pas intervenue, sur ordre du ministre de l’Intérieur, qui au contraire a exprimé son soutien aux néonazis.

Et ce n’est pas la première fois qu’Avakov le fait, il a déjà à plusieurs reprises cité en exemple le bataillon Azov, disant que ce sont des héros de la Nation, mais nous reviendrons là dessus dans un autre billet, tellement il y en a à dire.

Comment donc notre presse a pu qualifier de “manifestants nationalistes et/ou pro européens” des ultra-néonazis ???

Comment nos journalistes n’ont ils pas pris en compte le rapport de l’OSCE ? ainsi que les nombreuses vidéos montrant les faits ?

“Hasard”, on trouve depuis quelques jours dans la rue de Kharkiv de charmants tracts :

dont voici la traduction :

On est donc prévenus de ce qui risque d’arriver – bah oui, ces gens là ne vont pas laisser les choses se calmer…


1) Un petit rappel sur Kernes, et Avakov, tiré de l’Actu Ukraine du 2 mai :

28 avril 2014 : Tentative d’assassinat sur le maire de Kharkiv, Avakov suspecté:

Gennady Kernes, maire, pro russe, de Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, s’est fait tirer dessus, dans le dos. Il est actuellement hospitalisé, dans un état très grave, en Israël. Au moment des faits, et ce depuis mars, ce maire était assigné à résidence, sous surveillance du gouvernement de Kiev, étant accuse de séparatisme, ce qui est devenu un crime depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.

L’affaire ne s’arrête pas la : un proche du maire a mis en cause directement le ministre de l’Intérieur, M. Avakov. “Lors des dernières élections pour la ville de Kharkiv, Kernes avait battu Avakov, de 0.63%. Ce dernier avait alors accusé Kernes de tricheries.”

Depuis ce temps, l’ambiance était devenue très mauvaise entre ces deux personnes, Kernes accusant Avakov de blanchiment d’argent, Avakov en retour appelait la ville de Kharkiv à se réveiller en décembre dernier.

Malgré cela, l’enquête sur cette tentative d’assassinat va être confiée au ministère de l’Intérieur, donc M. Avakov.

En réaction, le parti des régions a déposé une motion a la Rada demandant la démission du ministre de l’Intérieur, M. Avakov, pour banditisme, et tentative d’assassinat (note : Avakov a déjà été arrêté  par Interpol en 2012 pour une affaire de transfert illégal de terrains)


2) Un petit rappel destiné à nos médias sur qui sont Azov, nous avions fait tout un billet sur eux ici.

Et une vidéo très récente de la ZDF sur Azov et montrant des symboles nazis sur leurs casques :


3) Rappel sur les Ultras et autres gangs de supporters des clubs de foot ukrainiens (et russes aussi)  extraits de l’Actu Ukraine du 5 mai parlant des evenements d’Odessa:

Petits rappels sur le foot en Ukraine : les matchs avaient déjà été la source de gros combats, en effet les hooligans sont, comme dans tous pays, prompts à la bagarre, la violence, mais en Ukraine ils paraissent l’être encore plus. Jugez par vous-même :

Euro 2012, retour, sur la presse, en particulier anglaise, qui est plus sensible au sujet des hooligans et surtout plus connaisseuse :

Dailymail : de violents hooligans ukrainiens racistes menacent

Skynews : Des néo-nazis ukrainiens menacent les fans anglais

Guardians : Euro 2012 : des relents antisémites menacent la célébration

Los Angeles Times : l’équipe officielle de foot US refuse de jouer à Kharkiv, de peur des ultras ukrainiens

RTBF : Le hooliganisme en Ukraine, un fléau

Pour terminer, un rappel sur les propriétaires des clubs, que vous trouverez facilement dans l’article sur ce site : Porochenko et ses amis

Source: http://www.les-crises.fr/chute-statue-de-lenine-a-kharkiv/


[Vidéo] Comme quoi, en Allemagne, il y a de l’autocritique dans les médias…

Wednesday 1 October 2014 at 02:30

Nous avions déjà traduit il y a quelques mois une excellente émission sur l’Ukraine de Die Anstalt, émission d’humour sur la 2e chaine allemande, la ZDF.

Ils ont remis ça avec un regard sur le parti-pris des médias – honte de ce 4e pouvoir collaborant avec les autres au lieu de les contrôler.

A savourer, en contemplant notre champ de ruine médiatique national…


Die Anstalt – Ukraine – 25 septembre par les-crises

P.S. merci aux traducteurs et au sous-titreur :)

Source: http://www.les-crises.fr/allemagne-autocritique-dans-les-medias/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade)

Wednesday 1 October 2014 at 00:42

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : Olivier Delamarche sur BFM Business : BCE, le résultats des stress tests ça sera l’école des fans – 29/09

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Fluctuations de la parité euro/dollar: quel impact sur l’économie de la zone euro ?, dans Intégrale Placements – 29/09 1/2

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Que peut-on attendre des stress tests des banques ?, dans Intégrale Placements – 29/09 2/2

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade : Hyundai envisagerait d’acheter un terrain à 10 milliards – 24/09

Bilan Hebdo de Béchade & Cussac: Cac 40 : “on a une vaccination à la baisse” – 19/09

III. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : “Le marché semble ne plus croire en Mario Draghi” – 23/09

IV. D’ou vient la russophobie en Europe?

Par La Voix de la Russie | La russophobie, par quoi est-elle dictée au niveau de l ‘Européen moyen? Si la russophobie est une sorte de marchandise que des medias sont avides à vendre, qui sont les acheteurs?

Est-ce possible de changer cette attitude à proiri négative envers la Russie parmi des journalistes occidentaux? Hélène Richard-Favre, écrivaine suisse, répond aux questions de Boris Toumanov et Anna Karpova.

Hélène Richard-Favre. Moi, je crois que les russophobes aujourd ‘hui sont ceux qui ont intérêt à ce que la Russie ne prenne pas trop d’importance dans le monde. On voit d ‘un mauvais oeil cette Russie qui petit à petit prend de plus en plus de place dans le monde. Et c ‘est pourquoi la moindre occasion de critiquer la Russie est saisie.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_09_19/D-ou-vient-la-russophobie-en-Europe-2420/?fb_action_ids=773141929410414&fb_action_types=og.recommends

Vidéo


 

 






Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi, ou les sites Soyons sérieux et Urtikan.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-01-10-2014/


Les réponses du gouvernement allemand sur le MH-17 abattu

Tuesday 30 September 2014 at 00:01

L’Allemagne étant plus démocratique que nous, le gouvernement a répondu ce moi-ci aux questions (en gras) du Front de gauche local (Die Linke) concernant le vol MH-17 abattu.

En fait le gouvernement indique ne pas savoir grand chose…

À quand la même chose au Parlement français ?

Merci au travail acharné des traducteurs ce week-end, qui nous permet de l’avoir en français.

MH17 : les réponse du gouvernement allemand au Bundestag from les-crises

 

Dr Markus Ederers
Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères

Berlin, le 05 septembre 2014

Question orale, entre autres des Députés Dr. Alexander Neu, Sevim Dagdelen, Dr. Diether Dehmet et du Groupe Die LINKE (« La Gauche », parti politique allemand) 

Monsieur le Président du Parlement

Ci-joint la réponse du gouvernement fédéral à la question orale mentionnée ci-dessus. Une partie des réponses est classée “confidentiel” et sera transmise au groupe du Parlement en charge des affaires confidentielles pour étude par les personnes autorisées.

Cordialement, (signature)

===============================================

Réponse du gouvernement Fédéral à la question orale des députés Dr. Alexander S. Neu, Sevim Dagdelen, Dr. Diether Dehm, Heike Hänsel, Inge Höger, Andrej Hunko et au groupe Die Linke.

Imprimé du parlement Nr 18-2316 du 08.08.2014

État des connaissances concernant des activités armées en Ukraine orientale

Remarques préalables des questionneurs.

Le 17 juillet 2014, un avion de la Malaysia Airlines s’est écrasé en Ukraine de l’Est. Le vol MH17 se rendait d’Amsterdam à Kuala Lumpur. A bord du Boeing 777 se trouvaient 298 civils, qui, selon les informations actuellement disponibles, sont tous décédés dans cet accident.

On présume que l’appareil a été abattu. L’armée ukrainienne et les insurgés en Ukraine de l’Est s’accusent mutuellement d’avoir abattu l’avion. Le gouvernement ukrainien en place, accuse par ailleurs la Russie d’aider de manière opérationnelle et logistique les rebelles en leur fournissant des systèmes d’armes. D’après les médias et agences de presse, cette présentation des faits est ouvertement soutenue non seulement par les représentants de l’OTAN, mais également par le Gouvernement fédéral et certains parlementaires allemands. Ainsi, le représentant du groupe parlementaire CDU/CSU en charge des affaires extérieures, de la défense et de la sécurité, le Dr. Andreas Schockenhoff, a déclaré sur la chaîne de radio WDR qu’il serait avéré que les rebelles d’Ukraine de l’Est auraient introduit dans le territoire de l’armement lourd, ainsi que des forces spéciales russes. Que « Poutine ait une influence directe » a été “confirmé plusieurs fois par le passé” – des forces spéciales russes dirigeraient les rebelles d’Ukraine orientale et les auraient instruits dans l’utilisation du système de missiles anti-aériens Bouk avec lequel l’avion de la compagnie Malaysia Airlines a probablement été abattu. Ces connaissances seraient confirmées par des messages radio interceptés.

 (www.wdr.de/mediathek/audio/wdr2/mt-audios-sendung100_tag-31072014.html )

S’appuyant sur l’affirmation d’une implication de la Russie dans les activités des rebelles en Ukraine orientale et notamment suite au crash du vol MH17, l’UE a prononcé le 1er août 2014 la troisième phase de sanctions contre la Russie, qui inclut pour la première fois de graves composantes économiques.

(www.european-council.europa.eu/home-page/highlights/additional-restrictive-measures-against-russia?lang=en).

Au moment du crash du vol MH17, des avions de surveillance AWACS patrouillaient dans la région (AFP, 18.07.2014). Le détachement de stations-radar AWACS en Pologne et en Roumanie avait déjà été décidé par le conseil de l’OTAN en mai 2014, afin d’observer l’espace aérien de l’Ukraine depuis les États voisins de l’Ukraine membres de l’OTAN (Reuters, 11.03.2014). Le 18.07.2014, il fut exigé que soient délivrées les conclusions du traitement des enregistrements radar des AWACS de l’OTAN qui étaient en service le 17.07.2014, en considération de l’hypothèse d’une destruction par tir d’artillerie de l’avion de transport civil de la Malaysia Airlines. (AFP, 18.07.2014).

Nous demandons au parlement fédéral :

1.         Quels messages radio ou autre télécommunication, voire quels autres échanges de données en relation avec le crash du vol MH17 du 17 Juillet 2014 ont été, à la connaissance du gouvernement fédéral ou de postes subordonnés, écoutés ou captés par quelles instances nationales ou étrangères, et quel était le contenu de ces éléments de communication ?

Le bureau néerlandais d’enquête sur les accidents aériens a été commissionné par l’Ukraine pour enquêter sur les circonstances du crash. Le gouvernement fédéral dispose d’informations liées au contenu des échanges radio du trafic aérien. Cependant le contenu de l’enquête sur l’accident est soumis, conformément à l’annexe 13 de la convention internationale de Chicago de l’organisation de l’aviation civile et à la directive Européenne Nr. 996/2010, à un respect précis de la confidentialité. La convention de Chicago (Annexe 13) indique qu’aucun rapport intermédiaire, même partiel, ne doit être transmis aux Etats tiers sans autorisation spécifique de l’Etat en charge de l’enquête. Exception faite des informations déjà publiées par l’Etat en charge de l’enquête. De ce fait, d’éventuelles informations concernant l’état du trafic aérien ne peuvent être divulguées que par les autorités d’enquête néerlandaises.

Le gouvernement fédéral a également connaissance d’un extrait de conversation téléphonique des services secrets ukrainiens, publié dans les médias. Son authenticité n’a pas pu être vérifiée.

2.         Le gouvernement fédéral, ou toute autorité subordonnée, peut-il confirmer les affirmations, entre autres, du Dr Schockenhoff, le responsable du groupe parlementaire CDU/CSU en charge des affaires extérieures et de la politique de défense et de sécurité, prétendant que le Président russe Poutine, aurait une “influence directe” sur les rebelles de l’Est de l’Ukraine, que ces rebelles auraient été soutenus avec de l’armement lourd de la Russie, c. à. d. par des organismes d’Etat russes et que le vol MH17 aurait été abattu par des rebelles formés par des forces spéciales russes grâce à la présence d’un système de missile anti-aérien positionné dans l’est de l’Ukraine ?

En ce qui concerne la question portant sur la mise en évidence d’une collaboration ou d’un support des rebelles dans l’est de l’Ukraine avec ou par des organismes russes, nous vous prions de vous reporter à la question 6. Le gouvernement fédéral fait appel à la Russie à agir sur les séparatistes pour arriver à un cessez-le-feu bilatéral. L’arrêt du réapprovisionnement des séparatistes en combattants et en armes en provenance de Russie doit se faire grâce à un contrôle large et efficace de la frontière.

Le gouvernement fédéral demande que la Russie fasse toute la lumière sur les informations faisant état d’une violation répétée des frontières ukrainiennes par des troupes et du matériel militaire russes. Ceci représente une évolution très sérieuse que rien ne justifie. Le gouvernement fédéral a exigé que la Russie évite tout ce qui pourrait conduire à favoriser l’escalade.

Par ailleurs, veuillez-vous référer à la réponse à la question 1.

3.         Cela est-il éventuellement fondé par des conversations radio écoutées ou captées de manière différente ?

4.         D’où venaient les éventuelles conversations radio écoutées ou captées ? Qui les a recueillies, où, quand et comment ?

5.         Quelles informations supplémentaires ces échanges radios contenaient-ils ?

En raison du lien qui les unit, nous apporterons une réponse commune aux questions 3, 4 et 5. Nous renvoyons aux réponses concernant les questions 1 et 2.

6.         Le gouvernement fédéral ou toute autorité désignée disposent-ils de preuves irréfutables quant à une collaboration ou un aide apportée par des organismes russes aux rebelles dans l’est de l’Ukraine ?

Le gouvernement fédéral a connaissance de déclarations faites par des séparatistes et des soldats russes allant dans ce sens mais démenties par la Russie. Le gouvernement fédéral a connaissance de rapports concernant l’arrivée, par des postes frontières contrôlés par des séparatistes, de soldats et d’armes russes dans l’est de l’Ukraine. A ce sujet, le gouvernement ukrainien a, par exemple, fait état de l’arrestation le 26 août 2014 de dix soldats russes appartenant à l’unité 71211 du régiment 331 de la 98e division sur le territoire ukrainien de Donetsk à proximité du village de Dzerkalne. Le 27 août 2014, l’OTAN a publié un document très complet faisant état de la présence d’au moins mille soldats russes dans l’est de l’Ukraine.

Une réponse plus étayée à cette question n’est pas possible. La réponse à cette question contient des informations qui, en raison de la protection nécessaire du travail de renseignement en collaboration avec des services étrangers, doivent être particulièrement protégées. La révélation d’informations portant sur les capacités techniques et les compétences des services de renseignements étrangers avec lesquels nous collaborons, et, donnant de ce fait accès à ces découvertes à des personnes non autorisées, aurait des conséquences négatives sur la confiance qui caractérise notre collaboration. La protection des intérêts allemands à l’étranger serait négativement affectée par la perte de confiance qu’auraient les services de renseignements étrangers en notre capacité à maintenir la confidentialité des informations, et ceci entraînerait une perte significative d’informations. La mission future des services de renseignements fédéraux en serait fortement affectée. De ce fait, la publication des informations concernées menacerait la sécurité de la République Fédérale Allemande et pourrait engendrer de gros dégâts concernant ses intérêts. C’est pourquoi la réponse à cette question, en application du code de confidentialité en vigueur, est classée comme “secret”. Nous faisons ici référence au document déposé auprès de la cellule des services secrets du parlement allemand.

7.         De quels documents et de quelles découvertes s’agit-il en particulier et quel est leur contenu ?

Il n’est pas possible de répondre ouvertement à cette question. La réponse à cette question contient des informations qui doivent être particulièrement protégées eu égard à la protection de la collaboration avec des services de renseignement étrangers.

La révélation d’informations portant sur les capacités techniques et les compétences des services de renseignements étrangers avec lesquels nous collaborons, et, donnant du même coup l’accès à ces connaissances à des personnes non autorisées, aurait des conséquences négatives sur la confiance qui caractérise notre collaboration. La protection des intérêts allemands à l’étranger serait négativement affectée par la perte de confiance qu’auraient les services de renseignements étrangers en notre capacité à maintenir la confidentialité des informations, ce qui résulterait en perte significative d’informations. La mission future des services de renseignements fédéraux en serait fortement affectée. De ce fait, la publication des informations concernées menacerait la sécurité de la République Fédérale Allemande et pourrait engendrer de gros dégâts concernant ses intérêts. C’est pourquoi la réponse à cette question, en application du code de confidentialité en vigueur, est classée comme “secret”. Nous faisons ici référence au document déposé auprès de la cellule des services secrets du parlement allemand.

8.         Quand portera-on à la connaissance des Députés du Bundestag comme du public les réponses aux questions 1 à 7 ?

9.         Pourquoi a-t-on caché aux Députés du Bundestag comme à l’opinion publique les documents et informations auxquelles se réfèrent les réponses aux questions 1 à 7 ?

Il a été répondu simultanément aux questions 8 et 9 en raison de la similarité du sujet. Il a été fait état des questions 6 et 7.

10.       De quelles informations, collectées par des satellites de reconnaissance par ex. des Etats-Unis et de la Fédération de Russie concernant les raisons possibles ou l’élément déclencheur du crash du vol MH17 du 17 juillet 2014 disposent le gouvernement fédéral ou des instances subordonnées ?

Le chef d’Etat-major adjoint de l’armée russe, le Général Kartapolov, a présenté le 21 juillet 2014, dans le cadre d’une conférence de presse, des photos de satellites russes sur lesquelles on verrait quels systèmes de défense aériens ukrainiens auraient été déployés dans la région et auraient été à bonne distance au moment du crash du MH17. L’authenticité de ces photos ne peut pas être confirmée ici.

Il n’est pas possible de répondre ouvertement à cette question. La réponse à cette question contient des informations qui doivent être particulièrement protégées eu égard à la protection de la collaboration avec des services de renseignement étrangers.

La révélation d’informations portant sur les capacités techniques et les compétences des services de renseignements étrangers avec lesquels nous collaborons, et, donnant du même coup l’accès à ces connaissances à des personnes non autorisées, aurait des conséquences négatives sur la confiance qui caractérise notre collaboration. La protection des intérêts allemands à l’étranger serait négativement affectée par la perte de confiance qu’auraient les services de renseignements étrangers en notre capacité à maintenir la confidentialité des informations, ce qui résulterait en perte significative d’informations. La mission future des services de renseignements fédéraux en serait fortement affectée. De ce fait, la publication des informations concernées menacerait la sécurité de la République Fédérale Allemande et pourrait engendrer de gros dégâts concernant ses intérêts. C’est pourquoi la réponse à cette question, en application du code de confidentialité en vigueur, est classée comme “secret”. Nous faisons ici référence au document déposé auprès de la cellule des services secrets du parlement allemand.

11.       De quelles informations concernant des radars ou d’autres activités de positionnement de missiles enregistrés ou répertoriés le 17 juillet 2014 disposent le gouvernement fédéral ou une autre instance subordonnée ?

Les informations dont dispose le gouvernement fédéral ne permettent pas de conclure de manière fiable que des missiles anti-aériens ont été utilisés contre l’avion MH17. Nous renvoyons à la question 14.

12.       Ces informations proviennent-elles de l’analyse des enregistrements radar des avions AWACS décidé le 18 juillet 2014 ?

Oui.

13.       Qu’a apporté l’analyse des enregistrements radar des avions AWACS ?

Le vol MH17 a été repéré aussi bien par radar, par les deux avions AWACS qui se trouvaient par mesure de consolidation et de réassurance dans leur orbite, c’est-à-dire dans leur zone de vol au-dessus, respectivement, du territoire des états polonais et roumain, dans le cadre des mesures de réassurance des alliés orientaux ordonnées par le conseil de l’OTAN (NATO Re-Assurance Measures) et par les émissions du transpondeur de l’avion MH17. Les enregistrements radar du vol MH17 disparaissent vers 14:52 heures du domaine de reconnaissance des avions AWACS.

14.       Quelles conclusions ont été tirées de l’analyse des enregistrements faits par les radars des avions AWACS concernant l’activité de systèmes de défense anti-aériens sol-air et air-air dans le rayon d’action dans lequel le vol MH17 aurait pu être touché et quels autres signaux les AWACS ont-ils enregistrés ?

Les AWACS ont capté des signaux d’un système de défense anti-aérien et un autre signal radar non identifié. Le système de défense anti-aérien a été classé automatiquement par l’AWACS comme un “Missile sol-air SA-3″, un signal capté de manière habituelle dans toute la région.

15.       S’il n’y a pour l’instant pas d’informations définitives tirées de l’analyse du matériel enregistré par les avions AWACS, quand peut-on espérer en avoir ?

Nous renvoyons aux réponses concernant les questions 13 et 14.

16.       Dans le cas où des conclusions de l’analyse du matériel collecté par les avions AWACS existent et que le gouvernement fédéral et les services concernés n’y auraient pas encore accès,

a) pourquoi, jusqu’à présent, ces conclusions ne sont-elles pas accessibles ?

b) quand peut-on estimer qu’elles seront accessibles ?

c) qu’est ce qui a été entrepris, quand et par quel service allemand, pour avoir accès à ces données ?

Les observations des AWACS sont incorporées à la représentation d’ensemble de l’espace aérien de l’OTAN. Celui-ci est résumé et analysé et mis à la disposition des états-membres. Nous renvoyons à la réponse aux questions 13 et 14.

17.       Quels ont été les jours sans vol de reconnaissance par les AWACS envoyés par l’OTAN ou sans vols de reconnaissance pendant lesquels le territoire de l’Ukraine a été surveillé entre le 1er avril 2014 et le 31 juillet 2014 et pour quelles raisons ?

Dans l’intervalle de temps indiqué, deux vols d’AWACS par jour ont été commandités dans le cadre de la crise russo-ukrainienne pour des raisons de consolidation et de réassurance dans ce qu’on appelle une orbite, c’est-à-dire un espace de vol au-dessus respectivement des territoires polonais et roumain. Plus de 95% de ces vols ont été effectués. Les exceptions s’expliquent en général par le mauvais temps régnant sur l’aérodrome de départ ou d’arrivée.

18.       Quelles informations le gouvernement fédéral tire-t-il du matériel collecté par satellites et radars et éventuellement de leur analyse par le gouvernement russe dans le contexte du crash du vol MH 17 et quelles conséquences et quelles conclusions en tire-t-il ?

Le gouvernement fédéral a pris connaissance de “L’information du ministère de la défense concernant le crash de l’avion malaisien en Ukraine” envoyé par l’ambassade de Russie à Berlin le 4 août 2014. Le gouvernement fédéral n’en sait pas plus en ce qui concerne la validité des affirmations et des estimations qui sont faites ni en ce qui concerne une analyse plus détaillée.

19.       Est-ce que le gouvernement russe a mis le matériel collecté par satellites et radars à la disposition de la République Fédérale d’Allemagne, de l’OTAN ou, à la connaissance du gouvernement fédéral, ou d’une autre organisation internationale, dans le but de vérifier ce matériel ? Si ce n’est pas le cas, le gouvernement fédéral sait-il pourquoi cela n’a pas eu lieu ?

Nous renvoyons à la réponse aux questions 1 et 18.

20.       Est-ce que le gouvernement fédéral va réclamer ce matériel au gouvernement russe, pour le vérifier ? Si non, pourquoi ?

Nous renvoyons à la réponse aux questions 1 et 18.

21.       Quelles connaissances le gouvernement fédéral ou une instance subordonnée ont-ils en ce qui concerne un soutien opérationnel, logistique ou financier du gouvernement ukrainien de fait ou de l’armée ukrainienne par l’Union Européenne ou des instances de l’OTAN, de L’U. E ou d’autres Etats en vue de leur intervention en Ukraine de l’Est ?

Dans le cadre de l’OTAN et de l’U. E., il a été décidé que de telles demandes de soutien, même s’il elles sont posées à ce niveau, doivent être traitées de manière strictement bilatérale. De plus, ni l’OTAN ni l’U. E. n’ont ce qu’on appelle une fonction “Clearinghouse”pour des aides à l’armement ou d’autres mesures de soutien qui seraient mises à la disposition de l’Ukraine par l’U. E. ou d’autres partenaires de l’OTAN. Le gouvernement fédéral n’a donc pas d’informations d’ensemble sur les livraisons bilatérales de partenaires particuliers de l’OTAN ou de l’U. E. Mais le gouvernement fédéral sait par exemple que la Lituanie a annoncé la livraison de biens d’équipement non létaux comme des gilets pare-balles ou des sacs de couchage.

Le gouvernement fédéral a autorisé des firmes allemandes à exporter des biens d’équipement non létaux et de défense pour la protection personnelle de soldats.

Source (pdf) : Jungewelt ou Bundestag

Source: http://www.les-crises.fr/les-reponses-du-gouvernement-allemand-sur-le-mh-17-abattu/