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Au fait, pourquoi les tatars de Crimée ont-ils été déportés ?

Friday 20 May 2016 at 00:01

Un article avec un autre regard sur ce Xème crime stalinien…

À prendre avec un peu de recul, bien sûr, (personnellement, je n’approuve pas certaines formulations) comme toutes les informations… Mais c’est un autre regard, et la vérité est souvent entre les deux…

Article Déportation des Tatars de Crimée de Wikipédia pour aller plus loin – avec leur effrayant taux de mortalité…

Source : Russie Politics, 19-05-2016

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A l’occasion de la victoire à l’Eurovision de la chanson de Jamala “1944” officiellement consacrée à la déportation des tatars de Crimée par le pouvoir soviétique, j’ai trouvé surprenant de voir de longs passages consacrés à leurs souffrances, mais rien sur les raisons de cet acte. Comme s’il ne s’agissait que d’un pur caprice de Staline. Dont l’évocation du seul nom est suffisante en Occident pour se passer de “pourquoi”.

Et lorsque l’on regarde ce “pourquoi” de plus près, il n’est pas forcément une bonne chose que l’Ukraine noire-brune lève le voile que le pouvoir soviétique de toutes ses forces avait déposé sur les crimes ignobles commis massivement par les tatars de Crimée lors de la Seconde Guerre Mondiale. Si beaucoup ont péri lors de leur déportation, ils auraient tous été massacrés par la population locale après le départ des nazis.

En 1944, le pouvoir soviétique décide de déporter les petits peuples qui ont collaborés avec les nazis. Je dis bien les “petits”, car remarquez que les ukrainiens de l’ouest ont pu rester sur place et l’on y trouve les racines de la résurgeance des héros nazis aujourd’hui. Donc, les tatars sont déportés, dans des conditions inhumaines. Dans des wagons, où certains périront. Mais rappelons-nous un petit détail: nous sommes en 1944, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, où l’URSS a mis toutes ses forces, à payé un prix considérable, a vu des milliers de villes et de villages détruits, a vu bombarder son infrastructure, ses usines. Toute la population vit dans des conditions inhumaine. C’est la guerre, ce n’est pas Nuit Debout.

Un excellent article vient d’être publié en Russie sur le sujet, un article qui remet les points sur les i à ceux qui auraient la tentation de faire remonter à la surface ce qu’ils ne pourraient pas maîtriser. Je vous en propose les grandes lignes, mais vous pouvez le lire en entier ici sur le blog de Pavel Shipilin.

Le pouvoir soviétique gouvernait un territoire multiculturel, multiethnique. Il maîtrisait déjà l’art de la globalisation et de l’internationalisme, découlant naturellement de ses origines révolutionnaires. Dans ce contexte, il ne pouvait se permettre de monter un peuple contre l’autre. Les crimes commis par les tatars de Crimée, par les divisions ukrainiennes de l’UPA, furent délicatement posés sur le dos des SS, les documents stockés et conservés sous le sceau secret-défense.

Mais si l’on peut faire taire des papiers, l’on ne peut pas faire taire les gens. Et les habitants de Crimée, ou de Pologne, se souviennent parfaitement des crimes des uns et des autres. La frontière entre l’Ukraine et la Pologne devait permettre de gérer le conflit potentiel, mais il n’y avait pas de frontière à l’intérieur de la Crimée. Les ukrainiens de l’ouest sont restés, les tatars déportés.

L’auteur de l’article donne les liens vers les informations concernant ces crimes. Par exemple, ici, sur les tatars de Crimée qui ont servis dans les rangs nazis. Photo d’époque:

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Certains Tatars comme on ne les montre pas…

En 1939, ils constituaient moins de 20% des populations de la presqu’île. Lors de la guerre, ils furent appelés, comme chaque citoyen soviétique, à servir dans les rangs de l’armée rouge, mais la désertion revêtait un caractère massif chez eux, presque la totalité a déserté dès 1941. Les allemands surent utiliser ce trait de caractère. Ils aidèrent à “protéger” les villes de Crimée avec les nazis contre les “attaques des partisans”. Et l’armée allemande en avait besoin car comme l’écrivait le feld maréchal Von Manstein, un important mouvement de partisans s’est immédiatement formé en Crimée dès l’occupation nazie, car à part les tatars, il y avait aussi des russes. Tout est dit. Leur loyauté au Führer fut constante et sans défaut jusqu’à la défaite de l’Allemagne, comme le montre les différents documents des réunions des comités de tatars.

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Mais non seulement, les tatars “protégeaient” la population contre les partisans, mais ils ont également commis des crimes atroces justement contre cette population, leurs voisins. Prenons un exemple, la destruction totale du village criméen de Laki. Vous ne le trouverez plus sur la carte, il a été rayé avec sa population par les tatars de Crimée, alors qu’il était un des plus vieux village de la région, les premières traces remontant au VIe siècle. Le 23 mars 1942, les SS aidés de leur contingent local tatare, ont détruit tous les bâtiments, l’école, les magasins, les maisons, et brûlé les habitants. 16 femmes, les personnes âgées et les enfants. Une balle dans la tête, puis les corps ont été mis dans une fosse, arrosés d’essence et brûlés.

L’on peut donner d’autres exemples de cruauté, ils sont nombreux, mais la situation est claire. Alors maintenant imaginez ce que va faire la population lorsque les allemands partent? Dès que le pouvoir soviétique tournera la tête. Sans faire le tri entre les coupables et les innocents, ce sont tous les tatars de Crimée qui étaient en danger. Et dans un pays multiethnique, ce n’est pas possible, sauf à faire exploser le pays. Car, il y aura aussi la haine des polonais contre les ukrainiens pour, notamment, les crimes commis contre la population polonaise dans le village de Lipniki. Ce village avait été pris par les polonais aux ukrainiens dans les années 20-30, tout d’abord, et avaient renvoyé la population ukrainienne. Lorsque les ukrainiens de l’UPA, accompagnant l’armée nazie, avaient repris le village, ils ont massacré, dépecé, démembré, brûlé, torturé les polonais qui y vivaient. Le futur cosmonaute polonais y a perdu 12 membres de sa famille, son grand frère lui a raconté ce qui s’était passé.

Le pouvoir soviétique a donc déporté le peuple tatar. Oui, par là même lui a laissé la vie sauve. Après, ce que ce peuple en a fait, c’est de sa responsabilité. Mais les tatars qui ont combattu l’ennemi ont été décorés comme héros de l’Union soviétique, et ils ne purent rentrer sur leurs terres, car les crimes commis par les autres tatars les auraient mis en danger.

Pourquoi Jamala n’en parle pas? Pour citer cet article:

“Mais comment faire pour que l’Ukraine ne se retrouve pas confrontée à un autre problème, à la rencontre de la volonté de polonais de restaurer publiquement la justice historique. Puisque l’Eurovision s’est définitivement transformé en un lieu où se règle la grande politique des petits états, c’est donc tout à fait possible.”

Un groupe polonais a sorti une chanson qui devrait avoir, en ce sens, toutes ses chances à l’Eurovision 2017 – l’Ukraine devant se poser en héraut de la vérité historique. Il s’agit du groupe de rap Basti avec sa chanson Wroga Krew (le sang ennemi), dont voici les premières lignes:

“Le sang ukrainien est le sang de l’ennemi. Je suis né polonais.
Aucun des ukrainiens dans la vie ne deveviendra jamais mon frère.
Conformément à l’histoire, et pas l’inverse,
Je crois en la vérité, aucune propagande ne m’arrêtera.”

L’Ukraine s’est engagée dans une voie dangereuse. C’est une chose sensible et très aléatoire la vérité historique. Surtout que nous avons une furieuse tendance à la simplifier pour la faire correspondre aux besoins du moment. Alors que sa complexité dépasse notre vision politique.

En 2014, lors du rattachement de la Crimée à la Russie, symboliquement, le Président V. Poutine a adopté un oukase sur la réhabilitation des tatars de Crimée. Le 18 mai devient le jour commémorant la tragédie tatare. Sa déportation. La page est tournée. Il faut vivre en paix, sans oublier et sans insister. La paix est à ce prix, un équilibre précaire. A chacun sa voie, l’Ukraine en a choisie une autre, dangereuse pour elle-même.

Source : Russie Politics, 19-05-2016

Source: http://www.les-crises.fr/au-fait-pourquoi-les-tatars-de-crimee-ont-ils-ete-deportes/


EXCLU : La prochaine “Une” de Charlie Hebdo ?

Thursday 19 May 2016 at 17:56

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Petit clin d’oeil à la polémique de novembre 2015

Rappelons qu’à ce stade on n’est pas sûr que ce soit un attentat – même si beaucoup de points pointent dans ce sens (l’attentat “plus probable” que l’incident technique, selon le ministre égyptien).

Mais peu importe. Cela a surtout pour intérêt de nous faire ressentir en ce moment ce qu’ont ressenti les autres…

Et de faire preuve de plus d’empathie et de fraternité la prochaine fois.

Ou pas, notez… Mais il faut alors réagir de la même façon aux 2 séries d’images, qui doivent provoquer la même réaction sinon émotionnelle, du moins rationnelle, que cela concerne des Russes ou des Français…

Source: http://www.les-crises.fr/exclu-la-prochaine-une-de-charlie-hebdo/


Ukraine : L’interdiction du Parti communiste est un coup porté à la liberté d’expression dans le pays, par Amnesty International

Thursday 19 May 2016 at 01:00

Ou comment tu détournes les yeux de la situation en Ukraine quelques semaines, et tu loupes pleins de trucs…

Bref,  la liberté d’expression à l’Européenne est en marche…

Source : Amnesty International, 17-12-2015

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La décision prise mercredi 16 décembre d’interdire le Parti communiste en Ukraine est une violation flagrante du droit à la liberté d’expression et d’association et doit être annulée sans délai, a déclaré Amnesty International.

Le tribunal administratif du district de Kiev a donné droit à la requête du ministre ukrainien de la Justice concernant l’interdiction du Parti communiste, qui ne pourra plus fonctionner officiellement ni participer à des élections locales.

« L’interdiction du Parti communiste en Ukraine établit un dangereux précédent. Cette mesure fait revenir l’Ukraine en arrière, au lieu de la propulser sur le chemin de la réforme et d’un meilleur respect des droits humains », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Cette mesure fait revenir l’Ukraine en arrière, au lieu de la propulser sur le chemin de la réforme et d’un meilleur respect des droits humains.
John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Au titre de quatre nouvelles lois adoptées en mai 2015, collectivement appelées les lois de « décommunisation », le fait d’afficher des symboles communistes ou nazis peut valoir des poursuites pénales et jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. Cette législation interdit explicitement l’usage du terme « communiste ». Cependant, le Parti communiste d’Ukraine a refusé de modifier son nom, son logo et sa charte.

Les autorités ukrainiennes avaient déjà tenté de l’interdire en 2014. Peu après la fin du mouvement de protestation Euromaïdan début 2014, le Parti communiste était accusé de financer les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les services de sécurité ukrainiens ont affirmé avoir fourni la preuve de ce financement au ministère de la Justice, qui a ensuite déposé une motion visant à interdire le Parti en juillet 2014.

La procédure n’a jamais abouti car le juge nommé s’est retiré de l’affaire en 2015, invoquant les pressions des autorités qui avaient perquisitionné son bureau et saisi des dossiers en lien avec l’affaire.

Les mesures prises par les autorités ukrainiennes en vue d’interdire le Parti communiste en raison de son nom et de l’utilisation des symboles de l’ère soviétique bafouent les droits à la liberté d’expression et d’association et établissent un dangereux précédent dans la vie politique ukrainienne. En 2015, on a constaté une recrudescence des homicides à caractère politique qui demeurent non résolus, tandis que les journalistes et les médias qui critiquent le gouvernement en place sont harcelés.

Jeudi 16 septembre, les autorités ukrainiennes ont publié la liste des personnes interdites d’entrée sur le territoire, dont des dizaines de journalistes, majoritairement Russes.

« La décision rendue ce jour est assurément perçue par ses partisans comme une réponse aux vestiges nuisibles du passé soviétique. Pourtant, elle produit l’effet inverse, en adoptant le style de mesures draconiennes utilisées pour museler la dissidence, a déclaré John Dalhuisen.

« Exprimer son opinion sans craindre de poursuites, particulièrement si cette opinion est contraire à celle des détenteurs du pouvoir, était l’un des principes prônés lors des manifestations de l’EuroMaïdan. Éliminer le Parti communiste va à l’encontre de ces idéaux. »

Source : Amnesty International, 17-12-2015

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Ukraine. Interdit, le Parti communiste voit rouge

Source : L’Humanité, Damien Roussel, 24-12-2015

Des centaines de militants du Parti communiste d’Ukraine ont défilé le 1er mai pour la fête du travail à Kiev en 2015. Photo : Geovien So/NurPhoto/ImageForum

Des centaines de militants du Parti communiste d’Ukraine ont défilé le 1er mai pour la fête du travail à Kiev en 2015.
Photo : Geovien So/NurPhoto/ImageForum

La justice ukrainienne a confirmé le 16 décembre l’interdiction du Parti communiste d’Ukraine. Une décision dénoncée par Amnesty International.

Aucun cadeau. Une semaine avant Noël, la justice ukrainienne a sonné le glas du Parti communiste d’Ukraine (KPU) en confirmant son interdiction en vertu d’une loi entrée en vigueur en mai 2015 portant sur la pénalisation de l’utilisation de symboles communistes ou nazis. Cette loi proscrit notamment l’usage du terme « communiste ». Ce texte vise à rompre avec le passé soviétique de l’Ukraine au moment où les autorités de Kiev combattent les rebelles prorusses dans l’est du pays. Des peines allant jusqu’à dix ans de prison peuvent être prononcées.

Le 16 décembre, la cour d’appel administrative du district de Kiev a donné raison à une demande en ce sens du ministère de la Justice déposée juste après l’arrivée au pouvoir des pro-occidentaux du président Petro Porochenko lors des élections législatives du 26 octobre 2014. La justice a rejeté l’appel du KPU sur le jugement négatif en première instance de la cour administrative du district de Kiev. Le groupe des députés communistes de la Rada avait déjà été dissous en juillet 2014 en raison de leur soutien aux séparatistes des provinces de l’Est. Cet été, le ministre de la Justice, Pavel Petrenko, avait empêché le KPU de participer aux élections locales du 25 octobre. Les communistes ukrainiens avaient dû se résoudre à se ranger sous la bannière d’un mouvement baptisé l’Opposition de gauche. Avec comme résultat un score catastrophique : 1 % des voix.

La décision de la justice ukrainienne n’étant pas suspensive, le KPU ne peut plus utiliser son nom, son logo et sa charte. Son secrétaire général, Petro Simonenko, ne compte pas se laisser faire. « C’est illégal. Nous allons lutter. Nous allons faire appel et nous nous préparons à présenter les documents à la Cour européenne des droits de l’homme », a-t-il réagi auprès de l’AFP. Il a reçu le soutien de l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International. « L’interdiction du Parti communiste en Ukraine est une violation flagrante du droit à la liberté d’expression et d’association et doit être annulée sans délai », écrit Amnesty International dans un communiqué. « Cela crée un dangereux précédent. Avec ce geste, l’Ukraine va en arrière et non en avant sur la voie des réformes et d’un plus grand respect des droits de l’homme », a réagi John Dalhuisen, responsable d’Amnesty International pour l’Europe et l’Asie centrale.

« Une hystérie anticommuniste »

Cette mesure « peut être considérée par ses défenseurs comme une façon de gérer les vestiges néfastes du passé soviétique. Mais cela fait exactement le contraire en recourant au même style de mesures draconiennes visant à étouffer toute dissidence », a-t-il ajouté. De son côté, le Parti communiste français (PCF) a exprimé hier sa solidarité avec son homologue ukrainien en condamnant fermement une « décision inique ».

Ce jugement de la cour d’appel administrative du district de Kiev sonne comme un coup de grâce pour un parti, première force politique en 1994 et 1998, miné par des dissensions et des exclusions après son revers électoral lors du scrutin législatif de 2014 (3,87 % des voix et aucun député, contre 13,18 % et 32 sièges en 2012). Selon le quotidien britannique de centre gauche The Guardian, qui constate « une hystérie anticommuniste » en Ukraine, le KPU ne fait désormais plus qu’office de « bouc émissaire » : « Pour détourner l’attention de la population de la hausse des prix, les autorités ukrainiennes ont besoin de continuer leur lutte idéologique. »

Source : L’Humanité, Damien Roussel, 24-12-2015

Source: http://www.les-crises.fr/ukraine-linterdiction-du-parti-communiste-est-un-coup-porte-a-la-liberte-dexpression-dans-le-pays-par-amnesty-international/


RIP Eurovision (1956-2016)

Thursday 19 May 2016 at 00:50

Ce qui est formidable, c’est qu’ils sont capables de transformer l’or en plomb.

Vous leur donnez un divertissement sympathique entre européens, ils vous salissent tout pour des raisons politiques, continuant à semer l’humiliation et la haine.

Si le règlement prévoit que les chansons ne doivent pas être politiques, c’est pour une bonne raison – mais ce n’est pas grave, on n’aura de nouveau pas respecté la règle au détriment des Russes, classique.

Je signale aussi au passage que le règlement indique aussi que la chanson ne doit pas avoir été chantée avant le 1er septembre de l’année précédente. Or elle a été chantée en public le 18 mai 2015

En tous cas, je propose désormais une belle compétition pour 2017 :

Vivement !

Le plus drôle avec ces commentaires, c’est qu’en 1944, la Crimée était russe, et n’avait jamais eu de lien politique avec l’Ukraine… Mais c’est comme les nationalistes de la région de Lviv qui pleurent sur la famine en Ukraine, alors que leurs ancêtres étaient en Pologne à l’époque… L’ultra-nationalisme, sévère perversion mentale…

Enfin, pour les Tatars de Crimée, que dire… ? Je n’ai pas beaucoup creusé, mais :

1/ “Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret le lundi 21 avril 2014 concernant la réhabilitation des Tatars de Crimée, en tant que peuple réprimé sous Joseph Staline. Ce décret, inclut des mesures pour le développement des autonomies culturelles nationales, pour l’accès à l’apprentissage des langues des peuples opprimés, pour le développement de leur artisanat et d’entreprises locales, et pour leur développement socio-économique5, ce qui fit dire au président turc Recep Tayyip Erdoğan que la situation des Tatars s’était améliorée depuis le rattachement de la Crimée à la Russie.” (Wikipédia)

2/ Un sondage de février 2015 demandait un an après ce que les habitants de Crimée voteraient à un nouveau référendum :

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Il y a bien moins de Tatars russophobes en un an (et en 2008, seuls 14 % voulaient quitter l’Ukraine). Un autre d’Open Democracy indiquait à la même époque :

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Notons que les Russes, évidemment, essaient d’en gagner les coeurs : on voit ici qu’ils leurs construisent une nouvelle mosquée qu’ils attendaient en vain depuis 15 ans en Ukraine, et que là les Russes ont apporté le gaz et des routes goudronnées à ce village de Tatars, et que l’école est réparée – en 23 ans d’Ukraine ils n’ont reçu que des promesses… Eh, faites-en une chanson les amis… !

On voit cependant que les Tatars sont donc moins bien russophiles que… ben les Russes.

Mais, à l’intérieur de cette minorité, il y a 2 fois plus de pro-Russie que de pro-Ukraine.

Donc, comme cela concerne la Crimée, et que je suis démocrate, je préfère écouter les habitants que les “plumes” de nos médias, et vais donc m’occuper d’autre chose…

(c’est un peu pénible, j’ai l’impression de toujours défendre les Russes, alors que je n’ai jamais dit que tout était rose là-bas…)

“Qu’importent les faits” [Devise du journalisme du XXIe siècle]

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Libération : « Ce n’est pas la chanteuse ukrainienne Jamala et sa chanson 1944 qui ont remporté l’Eurovision 2016, c’est la politique qui a battu l’art. »

Source : à lire en intégralité sur Libération, AFP, 15-05-2016

La chanteuse Jamala a remporté l'Eurovision 2016 pour l'Ukraine. Photo AFP

La chanteuse Jamala a remporté l’Eurovision 2016 pour l’Ukraine. Photo AFP

La chanteuse Jamala, Tatare de Crimée, remporte le concours avec une chanson sur la déportation de son peuple par Staline. La France est 6e.

L’Ukraine a remporté le concours Eurovision de la chanson dans la nuit de samedi à dimanche à Stockholm, devant l’Australie, préférée par les jurys professionnels, et devant le favori des parieurs, la Russie.

Le pays, meurtri par un conflit dans l’Est et l’annexion de la péninsule de Crimée par son voisin russe en 2014, aura fait de cette émission une véritable tribune politique avec le choix de Jamala.

La chanteuse de 32 ans, Tatare de Crimée, a évoqué dans «1944» la déportation de son peuple par Staline. Elle s’est inspirée des récits de son arrière-grand-mère, qui a vécu cet épisode tragique de l’histoire soviétique.

«Je voudrais vraiment chanter une chanson sur la paix et l’amour. Mais c’est ce que je souhaite à tout le monde: la paix et l’amour», a-t-elle déclaré à la remise du trophée.

«Oui !!!» a tweeté de son côté le président ukrainien Petro Porochenko.«Une prestation et une victoire incroyables! Toute l’Ukraine vous adresse un grand merci, Jamala».

Les jurys professionnels avaient d’abord plébiscité l’Australienne Dami Im, née en Corée du Sud il y a 27 ans, et très belle voix.

Mais les téléspectateurs ont offert un final haletant en donnant le plus de points à deux pays rivaux sur la scène diplomatique.

L’Ukraine a d’abord porté son total à 534 points, davantage que les 511 de l’Australie. Ne restait plus qu’à voir si la Russie en avait réuni suffisamment pour la dépasser. Mais Sergueï Lazarev a échoué, avec 491 points. […]

«Si Dieu le veut, un jour, qui sera merveilleux, nous nous retrouverons tous en Crimée, libérée de l’envahisseur russe», a de son côté écrit sur Facebook Refat Tchoubarov, le dirigeant de l’assemblée des Tatars de Crimée en saluant la victoire de l’Ukraine.

Cette victoire a été sans surprise mal accueilli côté russe, où plusieurs voix se sont élevées dimanche pour dénoncer une victoire «politique» aux dépens de leur candidat. «Ce n’est pas la chanteuse ukrainienne Jamala et sa chanson «1944» qui ont remporté l’Eurovision 2016, c’est la politique qui a battu l’art», a déclaré aux agences russes le sénateur Frantz Klintsevitch, qui a appelé au boycott par la Russie du prochain concours Eurovision, qui sera organisé en Ukraine. […]

Source :  à lire en intégralité sur Libération, AFP, 15-05-2016

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Djamala, la chanteuse qui renvoie chez eux les Petits hommes verts de Poutine

Source : Blog Comité Ukraine Libération, Renaud Rebardy, 16-05-2016

OB : on n’est jamais déçu là…

La victoire d’une chanteuse Tatare de Crimée au concours de l’Eurovision, samedi 14 mai, met à mal le discours de la Russie qui présente la Crimée comme une terre historiquement russe. C’est en ça que Djamala dérange. Au moment où quelques élus français bataillent pour la levée des sanctions contre la Russie, souvenons-nous des Tatars.

Par Renaud Rebardy, journaliste,

Une Tatare de Crimée, Djamala, a donc remporté le concours de l’Eurovision sous le drapeau de l’Ukraine. Ce faisant, elle a porté un triple message. Elle a mis à mal le discours de la Russie qui ne cesse de répéter que la Crimée est historiquement une terre russe.

Djamala, représentant l’Ukraine avec sa chanson «1944», a remporté l’Eurovision 2016. Jonathan Nackstrand / AFP

Djamala, représentant l’Ukraine avec sa chanson «1944», a remporté l’Eurovision 2016. Jonathan Nackstrand / AFP

Non : 200 millions de téléspectateurs ont pu le voir. La Crimée est avant tout une terre peuplée depuis toujours par les Tatars. C’est là que fut établi en 1 441 le Khanat de Crimée, avec sa capitale, Bakhtchissaraï.

C’est vrai, avant les Russes, il y avait les Tatars, qui ont débarqués de Mongolie, lors des grandes invasions. C’est pour cela qu’ils étaient “craints et haïs pour leurs incursions fréquentes et dévastatrices en Ukraine, Russie et Moldavie. En 1571, les Tatars de Crimée prirent et brûlèrent Moscou.” (Source)

Le souci est que Staline a déporté la plupart des Tatars hors de Crimée en effet…

1/ Bon, avant les Tatars, il y avait les Goths, qui ont donc encore plus de légitimité j’imagine…

2/ ça veut donc dire pour eux que la Crimée n’est pas Russe, mais alors, elle est encore moins Ukrainienne. Vive la Crimée indépendante ?

3/ j’imagine aussi qu’ils considèrent que l’Ouest de la Pologne est Allemand alors ?

4/ du coup, je me demande quand même si les grands singes n’auraient pas plus de Droits que les Humains quand même…

Mais depuis 250 ans, le moment où les Russes ont débarqué en Crimée, il est le lieu d’une confrontation, souvent dramatique, entre les militaires russes et la population Tatare.

Mais jamais entre des soldats hein… C’est juste des militaires russes contre des civils.

La conquête de la Crimée par l’empire russe, à la fin du 18e siècle, s’est faite d’abord au détriment des Tatars. Cela s’est reproduit en 1944, lorsque Staline a organisé la déportation collective de ce peuple, une décision sur laquelle l’Union soviétique n’est pas revenue, malgré la déstalinisation. Et cela se reproduit aujourd’hui, alors que les Tatars sont les premiers à souffrir de l’annexion.

C’est ce récit historique, celui d’une longue souffrance des Tatars, qui se trouve inscrit en filigrane dans la chanson de Djamala. Et c’est ce récit qui se révèle extrêmement embarrassant pour la Russie.

Je ne vois pas trop en quoi. Ce sont des décision criminelles de dictatures communistes de l’URSS, d’abord Géorgien (Staline) puis… ah, Ukrainien (Khrouchtchev !). Je vois mal en quoi l’Ukraine serait moins coupable que la Russie, c’était un seul pays…

Elle ne s’y est d’ailleurs pas trompée. La délégation russe a tenté de faire interdire Djamala de participation à l’Eurovision, soulignant que sa chanson est «politique», ce qui est interdit par le concours. Cela n’a pas marché. Et on connaît la suite.

Ils osent tout. Ils abusent les Russes de faire interdire une chanson politique alors que c’est interdit…

Djamala a reçu la note maximum, les fameux «12 points», attribuée par les Jurys de Pologne, San-Marin, Lettonie, Géorgie, Moldavie, Israël, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Slovénie, Macédoine, Danemark. Elle a aussi reçu la note maximum, lors du vote du public, en Pologne, San-Marin, Italie, Hongrie, République Tchèque, Finlande… Tout cela dessine un vaste élan, en Europe, qui a exprimé une solidarité avec l’Ukraine en général et les Tatars de Crimée en particulier. C’est le deuxième message que véhicule cette victoire.

Elle a aussi reçu une très bonne note du public russe, mais chut…

Au moment où l’Union européenne s’apprête à renouveler ses sanctions contre la Russie, il serait bon de l’entendre. Quelques députés, en France, tentent en effet aujourd’hui de mener campagne pour une levée des sanctions. La décision doit intervenir au niveau européen d’ici juillet prochain. Ces sanctions ont été adoptées par l’Union européenne car la Russie a annexé la Crimée, au mépris du droit international.

Quand on vous dit “Droit international” sans préciser, c’est généralement bison pour mémoire. Demandez toujours qu’on vous cite les fameuses sources.

Je rappelle que la Russie a dit la même chose dur le Droit international au moment de l’indépendance du Kosovo, mais les juges de La Haye ont jugé légal la scission, comme on l’a vu sur ce blog. CQFD

Et de ce point de vue, rien n’a changé. Au contraîre, de nombreux leaders Tatars sont arrêtés. La chaîne de télévision Tatare a été interdite, leur assemblée également.

Lever les sanctions, quelques semaines après la victoire de Jamala, ce serait une façon de faire passer nos petits calculs cyniques avant les valeurs qui sont communes à tous les participants de l’Eurovision. Ce serait aller contre cet élan de solidarité qui s’est exprimé à Stokholm et parmi les votants.

Comme faire interdire le parti communiste et élire Président du parlement le fondateur du parti néo-nazi ukrainien en 1991…

Par ailleurs, quand je pense que les spectateurs pensaient voter pour une chanson…

Ah, au fait, je rappelle que la Russie a remporté le vote du public haut la main – un détail, chut -, c’est le vote du jury de “professionnels” qui a fait basculer le résultat.

On devrait pareil pour le Brexit : 50 % des voix au peuple, 50 % aux “experts”…

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Parfois, les chansons font l’histoire, plus que les petits hommes verts armés, ceux qui sont venus installer l’ordre russe en Crimée en mars 2014. C’est le troisième message porté par la victoire de la chanteuse Tatare.

Recevant son prix, émue, elle a lancé au public quelques phrases où il était question de «paix», d’«Europe», et d’avenir… Des mots qui retrouvaient ici tout leur sens, après le sinistre discours de Vladimir Poutine du 18 mars 2014, avalisant l’annexion de la Crimée, et où il était question de revanchisme, de la «gloire» de l’armée russe et de la protection des populations russophones.

Populations russophones largement majoritaires, mais chut…

Djamala y a répondu par de la musique et une démonstration de tolérance, puisqu’elle chante en anglais et en Tatare pour l’Ukraine. On peut faire un parallèle. En ces temps où l’on prépare une autre compétition européenne, de football celle-là, le joueur Matthias Sindelar fait aujourd’hui l’objet d’un hommage de l’écrivain Olivier Guez. On redécouvre cet attaquant autrichien qui fut exceptionnel. Il s’est fait connaître par sa vivacité, mais surtout pour avoir marqué contre l’Allemagne le jour où devait être célébré l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie le 12 mars 1938.

Par la suite, il a toujours refusé de porter le maillot du IIIe Reich. La victoire de Djamala est comme un lointain écho du but de Sindelar.

Concours EuroGodwin : Comité Ukraine, 12 points ! 🙂

Source : Libération, Renaud Rebardy, 16-05-2016

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Quand les spectateurs français de l’Eurovision se paient la tête de Poutine sur Twitter

Source : Metro news 15-05-2016

OB : Évidemment, on ne parlera pas des tweets (sic. la nouvelle source des journalistes) qui dénoncent que l’Eurovision ait viré en tribune politique…

REVUE DE TWEETS – Samedi 14 mai, France 2 diffusait l’Eurovision en direct de Stockholm. La victoire de l’Ukrainienne Jamala, avec sa chanson “1944” qui dit clairement ce qu’elle pense de l’invasion russe sur son pays, a réjoui les défenseurs de la démocratie. Et fait grogner les autres qui craignent l’incident diplomatique… pour de rire.

Jamala a apporté la victoire à l'Ukraine, et la migraine à la Russie.

Jamala a apporté la victoire à l’Ukraine, et la migraine à la Russie.

Ringard, l’Eurovision ? Au contraire, plus hype tu meurs. Le plus vieux concours européen de la chanson, énorme machine d’audience regardée par 5 millions de téléspectateurs français, juste devant “The Voice”, a pris un sérieux coup de jeune depuis la victoire de l’Autrichienne Conchita Wurst en 2014. Celle de l’Ukraine Jamala, samedi 14 mai à Stockholm, enfonce le clou : l’Eurovision est un show où la qualité artistique n’est plus une option, et où l’on peut gagner en osant un message politique, même contre la toute-puissante Russie.

Des commentaires à ne pas forcément prendre au sérieux

 Si les Twittos ont été partagés devant la pertinence des commentaires de Marianne James et Stéphane Bern, qui présentaient l’événement en direct sur France 2, ils se sont beaucoup amusés de la tête qu’a dû tirer Vladimir Poutine en voyant son grand favori, Sergey Lazarev, s’effondrer devant les votes pour l’Ukraine. Dangereux pour la paix entre les peuples, l’Eurovision ? Allons allons, tout ceci n’est que de la chanson.
Pour voir les tweets de haute tenue c’est ici
Source : Metro news 15-05-2016
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Pas mal, niveau “je sème la haine”, bien essayé !
Je me demande ce qui passe par la tête d’un “journaliste” quand il écrit ça – sans doute l’idée qu’il se transforme en Jean Moulin je pense…
Source Georges Bourquard, le Dauphiné , :

Eurovision, Poutine n’oublie pas les paroles

La chansonnette, c’est pas son truc à Vladimir. Son répertoire, ce sont plutôt les chants militaires.

Le type vit dans le pays qui a détruit la Libye, on est d’accord ?

Les musiques qui marchent au pas, comme disait Brassens, lui vont comme un gant : elles couvrent le vacarme de ses chars massés à la frontière de l’Ukraine ou occupés à mettre en coupe réglée la Crimée.

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Alors le palmarès du concours Eurovision ne lui a pas arraché un sourire à Poutine, déjà qu’il est par nature peu rompu à l’exercice. La victoire de la chanteuse ukrainienne est même vécue par Moscou comme une provocation. Ils voient le mal partout, ces Russes.

À Stockholm, Jamala a interprété une chanson qui évoque la tragédie des Tatars, ce peuple de Crimée déporté et éliminé par Staline. Avec un petit père des peuples de cet acabit, plutôt être orphelin.

L’auditoire aura vite fait le raccourci avec la Crimée d’aujourd’hui, annexée par Moscou, et l’Ukraine menacée de l’être. Poutine pensait avoir la paix avec les diplomates sourcilleux, voilà que les saltimbanques lui cherchent des noises. Et le plus dur est à venir : l’an prochain l’Eurovision aura lieu à Kiev, chez le frère ennemi. Moscou serait bien capable de prétexter l’extinction de voix pour passer son tour.

Si seulement un gagnant moins encombrant avait emporté la mise en Suède. Par exemple la France, à qui Amir a redonné des couleurs. Ou l’Australie, cet invité du bout du monde qui redessine l’Europe de l’Eurovision, de l’Océanie à l’Oural. L’ennui, c’est que Poutine y aurait vu un encouragement à bousculer les frontières.

Georges Bourquard

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Mais la palme revient à cet édito de Jeanne Emmanuelle Hutin, dans Ouest-France, plus grand quotidien français (c’est la fille du proprio, tendance catho très durs souvent dénoncés pour leurs propos) – que je suis obligée de citer in extenso (seul le fluo gras est de moi) :

Eurovision. Jamala, voix des Tatars de Crimée

« Merci Europe ! », lançait Jamala, sous un tonnerre d’applaudissements.

La chanteuse ukrainienne a bouleversé des millions de téléspectateurs, au point de déjouer les pronostics en remportant le concours de l’Eurovision : « Si vous chantez la vérité, cela peut vraiment toucher les gens », déclarait-elle.

Sa chanson 1944 est un vibrant hommage à la tragédie de son peuple, les Tatars de Crimée. Le 18 mai 1944, ce petit peuple musulman d’origine turque fut, en quelques jours, entièrement déporté sur ordre de Staline.

Parmi ces 250 000 à 300 000 Ta-tars, se trouvaient l’arrière-grand-mère de Jamala et ses enfants, « enfermés dans des wagons de marchandises, comme des bêtes, sans eau, sans nourriture et expédiés vers l’Asie centrale ». Beaucoup sont morts en route, dont l’un des enfants. « 1944 a changé leur vie à tout jamais. C’est une chanson pour mon arrière-grand-mère, Nazalkhan, et les milliers de Tatars de Crimée qui n’ont jamais pu retourner en Crimée. »

Cette déportation causa la mort de plus de cent mille Tatars. Ce crime est qualifié de génocide par le Parlement ukrainien. Les survivants ne purent rentrer en Crimée avant les années 1980. Nombre de leurs terres et de leurs biens ne leur sont toujours pas restitués.

Jamala est née au Kirghizistan avant que sa famille ne rentre en Crimée. Mais depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, en 2014, environ 20 000 Tatars ont fui. Jamala aussi. Elle vit en Ukraine.

Aujourd’hui, les Tatars sont à nouveau persécutés : enlèvements, arrestations, tortures, exécutions, transfert en Russie d’opposants politiques, interdiction de l’Assemblée des Tatars de Crimée (Majilis), attribution forcée de la nationalité russe, entrave à la liberté des médias, surveillance des réseaux sociaux… Qu’en sera-t-il en ces jours de commémoration ? Ce retour aux vieilles méthodes du KGB, ex-services secrets soviétiques, inquiète.

Rôôôô, dommage, elle a oublié de parler des chambres à gaz russes assassinant les enfants tatars…
La voix de la Liberté
Magnifique, on dirait du Reagan parlant des futurs membres d’al-Qaïda…

Le Parlement européen s’est emparé de la question. Le 12 mai, il a demandé « que les organes internationaux de défense des droits de l’homme aient un accès permanent et sans entrave à la Crimée, afin qu’ils puissent y contrôler la situation en matière de droits de l’homme ». Il condamne aussi l’interdiction du Majilis, les entraves à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

Pour le député européen Petras Austrevicus, le sort de la liberté se joue en Crimée : «Les Tatars sont amoureux de la liberté. Mais la Russie veut contrôler et non coopérer. Après les Tatars, qui seront les suivants ? Quand je vois des hommes politiques français aller en Crimée soutenir la politique russe, j’ai honte. »

La victoire de Jamala démontre que la cause de la liberté trouve un écho. Et que les politiciens qui passent sous silence le drame de ce peuple font fausse route. La Russie a très mal pris la victoire de Jamala et la propagande se déchaîne. Mais rien ne peut arrêter le chemin de la vérité. Ce n’est pas sur la négation des crimes passés que peut se construire la paix en Europe.

La voix de Jamala fait aussi écho à celle des peuples martyrs de Syrie, du Yémen et d’ailleurs quand elle chante : « Où est votre coeur ? L’humanité pleure, vous pensez être des dieux. Mais tout le monde meurt. N’engloutissez pas mon âme, nos âmes.[…] Nous pourrions construire un avenir où les peuples sont libres pour vivre et aimer le plus heureux des temps. » À l’espérance de Jamala se joint celle de la jeunesse du monde. Ne la décevons pas

Source : Ouest-France

Source: http://www.les-crises.fr/rip-eurovision-1956-2016/


Un proche de Porochenko nommé procureur général d’Ukraine, par Reuters

Thursday 19 May 2016 at 00:01

L’Ukraine, quoi – normal…

Source : Reuters, 12-05-2016

KIEV, 12 mai (Reuters) – Les députés ukrainiens ont nommé jeudi au poste de procureur général d’Ukraine un proche allié du président Petro Porochenko dépourvu de compétences et d’expérience judiciaires. Le poste est jugé crucial par les alliés occidentaux de Kiev pour lutter contre la corruption.

Aux cris de “Honte” proférés par certains élus, Petro Porochenko a déclaré que Iouri Loutsenko, ancien ministre de l’Intérieur et chef du groupe parlementaire présidentiel au parlement, redonnerait confiance en l’action du parquet.

La Commission européenne, tout comme les États-Unis et le Fonds monétaire international, réclament de Kiev une action importante en matière de lutte contre la corruption en contrepartie d’aides financières à l’Ukraine.

Avant de nommer Loutsenko, le Parlement a préalablement supprimé une clause qui obligeait jusqu’ici le procureur général à afficher une expérience reconnue dans le monde judiciaire.

Devant les élus, le nouveau promu s’est dit impatient de “briser le système actuel, inefficace et en partie criminel”. Iouri Loutsenko succède à Viktor Chokhine, dont les services ont été accusés d’entraver les réformes visant à faciliter la lutte contre la corruption.

Iouri Loutsenko, qui a joué un rôle important lors de la “révolution orange” de 2004, a été emprisonné pour détournement de fonds et abus de pouvoir mais ses partisans estiment que cette condamnation était le fruit d’une vengeance du clan de l’ancien président Viktor Ianoukovitch après l’arrivée au pouvoir de ce dernier en 2010. Loutsenko a été libéré en avril 2013 pour raisons de santé.

En mai 2009, il avait démissionné de son poste de ministre de l’Intérieur après avoir été interpellé par la police de l’aéroport de Francfort pour ivresse et trouble à l’ordre public, même s’il avait contesté les faits.

Leonid Kozatchenko, un élu pro-Porochenko, a dit s’attendre à ce que l’UE manifeste au départ une “certaine incompréhension” face à cette nomination, tout en ajoutant: “Mais j’espère que ce conflit s’effacera quand Loutsenko entamera réellement ses investigations.”

L’idée de base, c’est de s’assurer que rien ne sera fait. Il est clair que les oligarques resteront intouchables, que les unités de base de la kleptocratie au sein de la sécurité d’Etat (SBU), des tribunaux et des parquets resteront également intactes”, a déclaré Iegor Sobolev, un élu du parti réformiste Samopomitch.

Samopomitch est le 3e parti Ukrainien, “parti des espoirs de la génération Maïdan“, de centre droit, europhile, et peu suspect de diffuser de la “propagande russe”

(Pavel Polityuk; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Source : Reuters, 12-05-2016

Iouri Loutsenko

Iouri Loutsenko

Source: http://www.les-crises.fr/un-proche-de-porochenko-nomme-procureur-general-dukraine-par-reuters/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Béchade, Onfray, Valls, Barré, Berruyer, ScienceEtonnante)

Wednesday 18 May 2016 at 03:14

I. Chez Écorama

Écorama, l’émission de Boursorama, m’a invité hier, sur le thème : “Grèves, manifestations : l’économie française bloquée ?”

(Si vous avez un problème d’affichage, elle est là)

Où comment le journaliste du Figaro nous explique qu’on a le choix entre des hommes politiques de droite qui vont appliquer avec joie la politique de Bruxelles, ou des hommes politiques de “gauche” qui vont appliquer la politique de Bruxelles après pression. #DémocratieDuXXIeSiècle

II. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche: Brexit: “Ce que font les anglais, on s’en fiche !” – 17/05

Olivier Delamarche VS Renaud Ramette (1/2): Le Brexit est-il un danger pour la stabilité des marchés ? – 17/05

Olivier Delamarche VS Renaud Ramette (2/2): Comment gérer son portefeuille face au contexte actuel des marchés et de l’économie mondiale ? – 17/05

III. Philippe Béchade

Philippe Béchade VS Serge Négrier (1/2): Pourquoi les marchés actions européens restent-ils aussi volatiles ? – 11/05

Philippe Béchade VS Serge Négrier (2/2): Outre le référendum sur le Brexit, quelles sont les autres incertitudes qui pèsent sur les marchés ? – 11/05

Les indés de la finance: Le secteur de la distribution américaine est en difficulté – 13/05

IV. Michel Onfray

De retour d’un voyage en Tunisie, le philosophe raconte le pays et son rapport spécifique à la liberté et à la religion.

V. Manuel Valls

Agacé des invités sur le plateau, le cabinet de Manuel Valls contacte BFM TV en direct

VI. Pierre-Emmanuel Barré

“Les armes, c’est super !”, la drôle d’humeur de Pierre-Emmanuel Barré

VII. ScienceEtonnante

L’intolérance au lactose est-elle une maladie ? — Science étonnante #12


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 


Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-bechade-onfray-valls-barre-berruyer-scienceetonnante/


L’État islamique entraîne 400 combattants pour ensanglanter l’Europe, par Associated Press

Wednesday 18 May 2016 at 02:00

Ca, je l’avais sous le coude – alors je le sors quand même, dans la série “ça va mieux”…

Source : Associated Press, le 23/03/2016

Par LORI HINNANT et PAISLEY DODDS

Dans cette image fournie par la Police Fédérale belge à Bruxelles mardi, le 22 mars 2016 de trois hommes qui sont soupçonnés de participation dans les attaques à l'Aéroport Zaventem de la Belgique. Le site Web de la Police Fédérale de la Belgique lundi, le 28 mars a commencé à porter une 32 deuxième vidéo d'un homme mystérieux dans un chapeau soupçonné d'avoir la participation dans le 22 mars l'attentat à la bombe(le bombardement) d'Aéroport de Bruxelles.

Dans cette image fournie par la Police Fédérale belge à Bruxelles mardi, le 22 mars 2016 de trois hommes qui sont soupçonnés de participation dans les attaques à l’Aéroport Zaventem en Belgique.

PARIS (AP) – Le groupe État islamique aurait formé au moins 400 combattants pour cibler l’Europe par des vagues mortelles d’attaques, en créant des cellules terroristes interconnectées comme celles qui ont frappé Bruxelles et Paris avec pour consignes de choisir le moment, le lieu et la méthode afin de provoquer un chaos maximal, comme l’ont déclaré des responsables à l’Associated Press.

Ce réseau de cellules mobiles et semi autonomes montre la détermination du groupe extrémiste en Europe, même s’il perd du terrain en Syrie et en Irak.

Les responsables, incluant des membres du renseignement européen et irakien ainsi qu’un législateur français qui suit les réseaux djihadistes, ont décrit des camps en Syrie, en Irak et peut-être également dans les territoires de l’ancien bloc soviétique où les attaquants sont formés pour cibler l’Occident. Avant d’être tué dans un raid de la police, le chef de file des attentats de Paris du 13 novembre a affirmé qu’il était entré en Europe dans un groupe multinational de 90 combattants, qui s’est dispersé “un peu partout.”

Mais la plus grande révélation dans l’enquête sur les attentats de Paris – l’arrestation vendredi du fugitif Salah Abdeslam – n’a pas permis de contrecarrer l’attaque multi-site seulement quatre jours après sur la zone aéroportuaire de la capitale belge et dans le métro, qui a fait 31 morts et environ 270 blessés. Trois kamikazes sont morts également.

Tout comme à Paris, les autorités belges étaient à la recherche d’au moins un fugitif après les attentats de mardi – cette fois il s’agit d’un homme vêtu d’une veste blanche qui a été vu sur des images vidéos de caméras de sécurité de l’aéroport avec les deux complices morts dans les attentats suicides. La crainte est que l’homme, dont l’identité reste inconnue des responsables belges, ne suive le chemin d’Abdeslam.

Après avoir fui Paris immédiatement après les attentats de novembre, Abdeslam a forgé un nouveau réseau dans le quartier de son enfance à Molenbeek, connu depuis longtemps comme un refuge de djihadistes, et a pu reconstruire des liens, selon les autorités belges.

“Non seulement il a pu échapper à la surveillance, mais il l’a fait pour organiser une autre attaque, avec des complices locaux et des ceintures d’explosifs. Deux attaques ont été organisées comme à Paris. Et malgré son arrestation, maintenant que l’on sait qu’il va parler, l’attaque est déjà une réponse : “Que se passera-t-il s’il est arêté ? Nous vous montrerons que ça ne change rien.” a dit la sénatrice française Nathalie Goulet, coprésidente d’une commission de suivi des réseaux djihadistes.

On estime entre 400 et 600 le nombre de combattants de l’État islamique formés aux attaques en territoire étranger selon les enquêteurs, dont Nathalie Goulet. Environ 5000 Européens sont partis pour la Syrie.

« La vérité est que si nous savions exactement combien ils étaient, cela n’arriverait pas, » dit-elle.

Plus de quatre sources ayant accès aux décomptes des combattants chargés d’attaques en Europe ont indépendamment corroboré le nombre de combattants formés pour des attaques spécifiques en Europe, y compris certaines qui ont parlé aux combattants directement. D’autres ont croisé les informations concernant les combattants qui partent et ceux qui reviennent.

Deux des kamikazes des attentats de mardi, les frères, nés en Belgique, Ibrahim et Khalid El Bakraoui, étaient connus des autorités comme des criminels ordinaires, des radicaux pas particulièrement anti-occidentaux jusqu’à ce que l’appartement de l’un d’eux ait été loué pour Abdeslam la semaine dernière, selon la chaîne étatique belge RTBF. De même, un Algérien tué à l’intérieur de cet appartement le 15 mars était inconnu, mais cumulait de petits délits en Suède – il s’était toutefois engagé comme kamikaze auprès de l’État islamique en 2014, puis était retourné en Europe pour participer au 13 novembre.

En revendiquant la responsabilité de l’attaque de mardi, le groupe État islamique a confirmé l’existence de ces “cellules secrètes de soldats” envoyés à Bruxelles dans ce but. L’existence de ces cellules “dormantes” a été confirmée par l’agence de police de l’UE, Europol, dans un rapport fin janvier, précisant qu’ils croyaient que ce groupe “avait été entraîné à des actions extérieures de grande envergure.”

Des francophones ayant des liens avec l’Afrique du Nord, la France et la Belgique semblent diriger les unités et sont chargés d’élaborer des stratégies d’attaque en Europe, a déclaré un responsable de la sécurité européenne qui a parlé sous condition d’anonymat, parce qu’il n’a pas été autorisé à discuter des documents d’information. Il est également familier des interrogatoires d’anciens combattants qui se sont dé-radicalisés en Europe. Certains ont été emprisonnés après avoir quitté l’EI tandis que d’autres ont été chassés du groupe terroriste, et ce sont soit des musulmans, soit des musulmans convertis de toute l’Europe.

Les combattants de ces unités sont formés aux stratégies de champ de bataille, au maniement d’explosifs, aux techniques de surveillance et de contre-surveillance, selon le responsable de la sécurité.

« La différence est que, en 2014, certains de ces combattants islamiques recevaient seulement quelques semaines de formation, a-t-il dit. Maintenant, la stratégie a changé. Des unités spéciales ont été mises en place. La formation est plus longue. Et l’objectif ne semble plus être de tuer autant de personnes que possible, mais plutôt d’avoir autant d’opérations terroristes que possible, de sorte que l’ennemi soit forcé de dépenser plus d’argent ou d’utiliser plus de moyens humains et de ressources. »

Des méthodes similaires ont été mises au point et utilisées par al-Qaïda, mais à présent c’est à une autre échelle, a-t-il dit. Une autre différence est que les combattants sont formés pour être leurs propres opérateurs donc autonomes – sans nécessairement devoir rendre des comptes à la forteresse de l’EI à Raqqa, en Syrie ou ailleurs.

Plusieurs responsables de la sécurité ont dit qu’il n’y a même plus de preuves pour confirmer que la majeure partie de la formation se déroule en Syrie, en Libye et ailleurs en Afrique du Nord. Dans le cas des attentats de mardi, l’arrestation d’Abdeslam a probablement été le déclencheur d’un complot déjà prévu de longue date.

“Pour organiser une attaque de ce niveau, vous avez besoin de formation, de planification, de matériel et d’un objectif,” a déclaré Shiraz Maher, chercheur principal au Centre international pour l’étude de la Radicalisation au Collège King de Londres, qui a l’une des plus grandes bases de données sur les combattants et leurs réseaux.

“Même s’ils avaient travaillé d’arrache-pied, les attaques à Bruxelles auraient eu besoin d’au moins quatre jours,” a déclaré Maher, qui a mené des entretiens approfondis avec des combattants étrangers.

La question pour beaucoup de responsables du renseignement et de la sécurité se tourne maintenant vers combien de combattants sont encore présents et sont prêts pour plus d’attaques.

Un haut responsable du renseignement irakien, qui n’a pas été autorisé à parler publiquement, dit que les gens de la cellule qui a effectué les attentats de Paris sont dispersés à travers l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Danemark et la Suède. Récemment, un nouveau groupe est arrivé, venant de la Turquie, a indiqué le responsable.

Mercredi, les autorités turques ont indiqué que l’un des attaquants suicides de Bruxelles, Ibrahim El Bakraoui, avait été capturé en juin dernier près de la frontière syrienne et expulsé vers les Pays-Bas. Ankara aurait averti les fonctionnaires néerlandais et belges qu’il était un “combattant terroriste étranger”. Mais il a été libéré par les Pays-Bas en raison du manque de preuves d’implication dans des activités liées à l’extrémisme.

Le ministre de la Justice belge Koen Geens a déclaré mercredi que les autorités n’avaient aucune raison de le détenir parce qu’il n’était “pas connu pour des actes de terrorisme, mais comme un criminel de droit commun qui était en liberté conditionnelle.”

Le dernier nouveau nom qui a fait surface cette semaine, Najim Laachraoui, s’est révélé être l’artificier qui a réalisé les gilets de suicide utilisés dans les attentats de Paris, selon les responsables français et belges. Les attaquants ont utilisé un explosif connu sous le nom triacétone triperoxide, ou TATP, fabriqué à partir de produits chimiques ménagers courants. Les traces ADN indiquent qu’il est décédé mardi dans l’attentat suicide contre l’aéroport, deux fonctionnaires informés de l’enquête l’ont déclaré à l’AP.

Quinze kilos de TATP ont été trouvés dans un appartement lié aux attaquants à Bruxelles, ainsi que d’autres matières explosives. L’homme non identifié vu sur des images de caméras de sécurité portant une veste blanche et un chapeau noir à l’aéroport de Bruxelles, le mardi, est toujours en fuite, un lien fugace dans la chaîne encore solide des acteurs de la terreur.

Dodds a contribué de Londres. Qassim Abdul-Zahra a contribué de Bagdad.

Source : Associated Press, le 23/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/letat-islamique-entraine-400-combattants-pour-ensanglanter-leurope-par-associated-press/


Syrie : Déclaration conjointe sur les actions militaires récentes de la Fédération de Russie (02.10.15) Par le Quai d’Orsay

Wednesday 18 May 2016 at 01:30

Ca, c’est une vieille déclaration du Ministère, au moment où la Russie a commencé à bombarder Daech.

Je le mets pour archive, vu les signataires révoltants…

Source : France Diplomatie, 02-10-2015

« Nous, gouvernements de France, d’Allemagne, du Qatar, d’Arabie saoudite, de Turquie, du Royaume-Uni et des États-Unis d’ Amérique faisons la déclaration suivante à la suite des récentes offensives militaires de la Fédération de Russie en Syrie :

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Nous exprimons notre vive inquiétude devant le renforcement de l’engagement militaire russe en Syrie et, en particulier les frappes de l’armée de l’air russe sur Hama et Homs hier qui ont tué des civils et ne visaient pas Daech.

Ces opérations militaires constituent une nouvelle escalade et ne feront qu’attiser l’extrémisme et la radicalisation.

Nous demandons instamment à la Fédération de Russie de mettre immédiatement fin à ses attaques contre l’opposition et la population civile syriennes et de concentrer ses efforts sur le combat contre Daech.

Source : France Diplomatie, 02-10-2015

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Source: http://www.les-crises.fr/syrie-declaration-conjointe-sur-les-actions-militaires-recentes-de-la-federation-de-russie-02-10-15-par-le-quai-dorsay/


[28 pages] 9e vidéo : Bonus : Un exemple en France

Tuesday 17 May 2016 at 01:00

Suite de notre grande série sur les 28 pages – rappel :

I. La 9e Vidéo

Le 12 avril 2012, lors de la présidentielle, le candidat Jacques Cheminade est passé sur le gril lors de l’émission Des Paroles et des actes sur France 2.

9 % de son intervention ont été consacrés à sa vision du 11 Septembre…

Édifiant pour comprendre ce qu’est un journaliste « chien de garde » [cf. Paul Nizan, 1932].

II. Le script de la vidéo

Voici le script de la vidéo :

 

Des Paroles et des Actes (source : YouTube)

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16’47 à 18’44

Cheminade : Il y a eu des gens qui ont mis en garde aux États-Unis. Il y a eu des tas de rapports du FBI qui ont été faits, pas suivis d’effets. Et on sait que dans le rapport… Enfin, on ne le sait pas en France, parce qu’on ne fait pas les recherches de façon rigoureuse. On sait que dans le rapport Shelby-Graham, fait par des parlementaires américains, il y a 28 pages qui n’ont jamais été rendues publiques sur le 11 Septembre. Obama avait promis aux victimes de les rendre publiques, il ne l’a jamais fait.

Pujadas : Mais c’est quoi le fond de votre pensée sur le 11 Septembre ?

Cheminade : Je répète, je n’ai pas de thèse là-dessus, je veux la vérité, c’est tout. La recherche de la vérité, c’est même plus important que la vérité.

Saint-Cricq : Monsieur Cheminade, Thierry Meyssan, qui se dit être un de vos amis, et ce n’est pas pour des théories économiques que vous l’avez apprécié, considère lui que le 11 Septembre est un complot monté par les États-Unis, il l’a écrit, il l’a dit, il le répète.

Cheminade : Il l’a dit, il l’a écrit, mais moi, je suis dans la recherche de la vérité…

Saint-Cricq : Non, mais d’accord, mais vous avez des amis qui sont un petit peu…

Cheminade : Moi je dis qu’il y a des faits troublants, c’est tout. Point final. Et je ne vois pas pourquoi ceci semble aussi important dans une campagne présidentielle en France !

Namia : La recherche de la Vérité, ça veut dire que, par exemple sur le 11 Septembre, puisque c’est ce dont on est en train de parler, il y a des questions qui se posent ? Pour vous, la thèse de l’attentat, des avions dans les tours, reste encore à démontrer ?

Cheminade : Non, mais pas l’attentat avec les avions dans les tours enfin ! Ce qui m’étonne plus, c’est que le prince Bandar, ambassadeur de l’Arabie saoudite aux États-Unis, avait deux agents officiels qui ont entretenu certains des pirates qui ont procédé à l’attentat. Chose curieuse quand même, l’Arabie saoudite a toujours été mêlée à ces affaires-là. Pourquoi on ne poursuit pas l’enquête sur l’Arabie saoudite ? Pourquoi on ne va pas plus loin ?

Saint-Cricq : Mais cela a été dit aux États-Unis, y compris dans le rapport Shelby. Y compris dans les 28 pages dont vous parlez, et qui sont des pages qui ont effectivement été classées secret-défense, et dont les journalistes américains ont expliqué qu’elles mettaient le point sur la relation entre l’Arabie saoudite et un certain nombre de proches des pirates de l’air. Donc ce n’est pas une espèce de secret terré…

Cheminade : On continue à avoir d’excellentes relations avec l’Arabie saoudite et même dans l’affaire de Syrie, ce qui est un désastre. Il faut régler cette affaire de façon rapide ! On confie à l’Arabie saoudite une partie des choses…

Saint-Cricq : Pour la Syrie, c’est une autre histoire. [Sur le 11 Septembre,] la presse américaine a enquêté. Personne ne pense que c’est Israël ou les Américains qui ont organisé le complot du 11 Septembre.

Cheminade : Mais moi non plus !

Saint-Cricq : Vous non plus ?

Cheminade : Et certainement pas Israël !

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Source: http://www.les-crises.fr/bonus-un-exemple-en-france/


Les États-Unis sont le nouveau paradis fiscal favori du monde entier, par Jesse Drucker

Tuesday 17 May 2016 at 00:01

Source : Bloomberg, le 27/01/2016

Déplacer l’argent des habituels paradis fiscaux offshore vers les États-Unis est un nouveau business en plein essor.

Par Jesse Drucker

Le 27 janvier 2016

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Transférer de l’argent d’un paradis fiscal offshore aux États-Unis est devenu une intense activité pour Rothschild & Co. Un client turc déplace ses actifs des Bahamas au Nevada. Illustration: Steph Davidson

En septembre dernier, chez un cabinet d’avocats surplombant la baie de San Francisco, Andrew Penney, directeur général de Rothschild & Co., a fait un exposé sur la façon dont l’élite fortunée du monde entier peut éviter de payer des impôts.

Son message était clair : vous pouvez aider vos clients à transférer leurs fortunes aux États-Unis, sans taxes et à l’insu de leurs gouvernements.

Certains l’appellent la nouvelle Suisse.

Après avoir pendant des années sermonné les autres pays qui aidaient les Américains riches à cacher leur argent à l’étranger, les États-Unis sont en train de devenir l’un des principaux paradis fiscaux pour les riches étrangers. En résistant aux nouvelles normes mondiales de transparence, les États-Unis créent un nouveau marché en pleine ébullition, devenant ainsi la destination incontournable pour dissimuler la richesse étrangère. Chacun, des avocats londoniens aux sociétés de fiducie suisses, se lance dans l’aventure, en aidant les gros comptes de par le monde à se transférer d’endroits comme les Bahamas et les îles Vierges britanniques vers le Nevada, le Wyoming et le Dakota du Sud.

« Quelle ironie, non, quelle perversité que les États-Unis, qui ont été si moralisateurs dans leur condamnation des banques suisses, soient devenus le dernier virtuose du secret bancaire, » écrit Peter A. Cotorceanu, avocat au cabinet juridique Anaford AG à Zurich, dans une revue juridique récente. « Ce colossal bruit d’aspirateur, vous l’entendez ? C’est le son de l’argent qui se déverse aux États-Unis. »

Rothschild, séculaire institution financière européenne, a ouvert une société de fiducie à Reno, au Nevada, à quelques pâtés de maisons des casinos Harrah’s et l’Eldorado. Elle déplace à présent les fortunes de riches clients étrangers depuis des paradis fiscaux comme les Bermudes, sous le coup des nouvelles exigences de déclarations financières internationales, vers des fiducies Rothschild gérées au Nevada, non imposables.

Les États-Unis « sont effectivement le plus grand paradis fiscal au monde »Andrew Penney, Rothschild & Co.

L’entreprise affirme que son opération Reno est idéale pour les familles internationales attirées par la stabilité des États-Unis, et que les clients doivent prouver qu’ils respectent les lois fiscales de leur pays d’origine. Ses fiducies, d’ailleurs, n’ont « pas été mises en place afin d’exploiter le fait que les États-Unis n’ont pas signé » les normes internationales d’information financière, a déclaré la porte-parole de Rothschild Emma Rees.

D’autres s’y jettent également : Cisa Trust Co. SA, basée à Genève, qui conseille de riches latino-américains, fait une demande d’ouverture de comptes à Pierre, Dakota du Sud, pour « répondre aux besoins de nos clients étrangers, » a déclaré John J. Ryan Jr., président de Cisa.

Trident Trust Co., l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de trusts offshore, a transféré des dizaines de comptes de Suisse, de Grand Cayman, et d’autres lieux, vers Sioux Falls, Dakota du Sud, en décembre, avant la date limite de déclaration du 1er janvier.

« Les îles Caïman ont brutalement fermé boutique en décembre, empêchant les retraits, » a déclaré Alice Rokahr, présidente de Trident dans le Dakota du Sud, un des États faisant la promotion de fiducies secrètes aux impôts peu élevés. «J’étais surprise de voir à quel point les anciens détenteurs de comptes bancaires suisses ont été nombreux à venir, mais ils veulent sortir de Suisse. »

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Pourquoi les riches transfèrent-ils leur argent aux États-Unis

Rokahr et d’autres conseillers ont dit qu’il existe un besoin légitime de confidentialité. Les comptes secrets qui cachent la richesse, que ce soit aux États-Unis, en Suisse, ou ailleurs, protègent des enlèvements ou des extorsions de fonds dans les pays d’origine de leurs propriétaires. Les riches aussi sentent souvent leur argent plus en sécurité aux États-Unis qu’à d’autres endroits perçus comme moins sûrs.

« Je n’entends personne dire : “Je veux éviter les impôts”, » dit Rokahr. « Ce sont des gens qui sont légitimement inquiets de leur santé et bien-être personnels. »

Personne ne s’attend à ce que les paradis fiscaux offshore disparaissent de sitôt. Les banques suisses détiennent encore environ 1,9 milliard de dollars d’actifs non déclarés dans leur pays d’origine par les titulaires de comptes, selon Gabriel Zucman, professeur d’économie à l’Université de Californie à Berkeley. Il n’est pas évident de savoir combien, parmi la centaine de pays et autres juridictions qui les ont signées, appliqueront effectivement les nouvelles normes de déclaration, publiées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un groupe de politique internationale financé par les gouvernements.

Il n’y a rien d’illégal à ce que des banques attirent des étrangers avec des promesses de confidentialité, afin qu’ils déposent de l’argent aux États-Unis, pour autant que cela ne les aide pas intentionnellement à échapper à l’impôt dans leur pays. Pourtant, les États-Unis sont l’un des rares endroits où les conseillers font activement la promotion de comptes qui resteront secrets par rapport aux autorités étrangères.

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Illustration: Steph Davidson

Le bureau de Reno Rothschild est à l’avant-garde de cette démarche. « La plus grande petite ville du monde » n’est pas un choix évident comme centre mondial de fuite des capitaux. Si vous deviez faire un film se déroulant à Las Vegas vers 1971, vous iriez le tourner à Reno. Les tours des hôtels casinos surplombent les garants de caution installés de l’autre côté de la rue, disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ainsi que les boutiques de prêteurs sur gages remplies de toutes sortes d’armes à feu. Les néons roses dans les casinos comme Harrah’s et l’Eldorado brillent encore de tous leurs feux. Mais ces jours-ci, leurs étages sont souvent vides, les voyageurs préférant jouer à Las Vegas, à une heure de vol.

Les bureaux du Rothschild Trust North America LLC ne sont pas faciles à trouver. Ils sont au 12e étage de l’ancien bâtiment du siège nord-américain de Porsche, à quelques pâtés de maisons des casinos. (Le bureau du procureur des États-Unis est au sixième étage). Pourtant, Rothschild ne figure pas sur le tableau dans le hall d’entrée. Les visiteurs doivent plutôt aller au 10e étage, aux bureaux de McDonald Carano Wilson LLP, un cabinet d’avocats politiquement branchés. Plusieurs anciens hauts fonctionnaires de l’État du Nevada y travaillent, ainsi que le propriétaire de certains des plus grands casinos de Reno et de nombreux lobbyistes enregistrés. L’un des lobbyistes fiscaux de la société est Robert Armstrong, avocat considéré comme une référence en fiducies et successions, et gestionnaire de Rothschild Trust Amérique du Nord.

La société de fiducie a été créée en 2013 pour répondre aux besoins des familles internationales, en particulier celles avec un mélange d’actifs et de famille aux États-Unis et à l’étranger, selon Rothschild. Elle répond à des clients attirés par l’« environnement stable, réglementé » des États-Unis, a déclaré E. Rees, la porte-parole de Rothschild.

« Nous ne proposons pas de structures juridiques à des clients, à moins que nous soyons absolument certains que leur situation fiscale est en ordre ; aussi bien les clients eux-mêmes que les avocats fiscalistes indépendants doivent nous fournir la confirmation que c’est le cas, » a déclaré Mme Rees.

Le directeur général de la société de fiducie Nevada est Scott Cripps, un aimable avocat fiscaliste californien qui dirigeait les services de fiducie de la Bank of the West, qui font maintenant partie des services financiers du géant français BNP Paribas SA. Cripps a expliqué que déplacer l’argent des traditionnelles juridictions du secret bancaire offshore vers le Nevada est un nouveau secteur d’activité dynamique chez Rothschild.

« Il y a beaucoup de gens qui vont le faire, » a déclaré Cripps. « Cette couche supplémentaire de protection de la vie privée les aide à prendre la décision » de déplacer leurs actifs aux États-Unis. Pour les clients fortunés à l’étranger, « la vie privée est importante, surtout dans les pays où il y a de la corruption. »

Une riche famille turque utilise la société de fiducie Rothschild pour déplacer ses actifs des Bahamas vers les États-Unis, a-t-il dit. Autre client de Rothschild, une famille d’origine asiatique déplace des actifs des Bermudes vers le Nevada. Il a ajouté que les clients sont souvent des familles internationales avec des enfants aux États-Unis.

Pendant des décennies, la Suisse a été la capitale mondiale des comptes bancaires secrets. C’est peut-être en train de changer. En 2007, Bradley Birkenfeld, banquier dans le groupe UBS AG, avait révélé que son entreprise aidait ses clients américains à échapper à l’impôt avec des comptes non déclarés à l’étranger. Les banques suisses ont fini par payer. Plus de 80 banques suisses, dont UBS et Credit Suisse Group AG, ont accepté de payer des sanctions et des amendes d’environ 5 milliards de dollars aux États-Unis.

« J’étais surprise de voir à quel point les anciens détenteurs de comptes bancaires suisses ont été nombreux à venir, mais ils veulent sortir de Suisse. »

Ces entreprises comprennent également la banque Rothschild AG, qui, en juin dernier, a conclu un accord de non-poursuite avec le ministère de la Justice des États-Unis. La banque a admis aider les clients américains à cacher des revenus offshore du fisc américain (Internal Revenue Service, IRS), et a accepté de payer une pénalité de 11,5 millions de dollars et fermé près de 300 comptes appartenant à des contribuables américains, totalisant 794 millions de dollars en actifs.

Les États-Unis étaient déterminés à mettre un terme à de telles pratiques. Cela a conduit à une loi en 2010, la loi sur la Foreign Account Tax Compliance, ou Fatca, qui exige des sociétés financières qu’elles déclarent les comptes à l’étranger détenus par des citoyens américains et qu’elles les signalent à l’IRS, faute de quoi elles encourent de sévères pénalités.

Inspiré par la Fatca, l’OCDE a élaboré des normes encore plus rigoureuses pour aider d’autres pays à débusquer les fraudeurs fiscaux. Depuis 2014, 97 gouvernements se sont accordées pour imposer de nouvelles obligations de déclaration pour les comptes bancaires, les fiducies et d’autres placements détenus par des clients internationaux. Parmi les nations auxquelles l’OCDE a demandé de signer, seule une poignée ont refusé : Bahreïn, Nauru, Vanuatu – et les États-Unis.

« J’ai beaucoup de respect pour l’administration Obama parce que sans leurs premiers pas, nous n’aurions pas acquis ces normes d’information, » a déclaré Sven Giegold, membre du Parti vert allemand au Parlement européen. « D’un autre côté, il est maintenant temps pour les États-Unis de livrer ce que les Européens sont prêts à leur livrer. »

Le département du Trésor ne présente aucune excuse pour son refus des normes de l’OCDE.

« Les États-Unis ont mené l’assaut dans la lutte contre l’évasion fiscale internationale effectuée via des comptes financiers offshore, » a déclaré le porte-parole du Trésor Ryan Daniels. Il dit que l’initiative de l’OCDE « repose directement » sur la loi Fatca.

Pour les conseillers financiers, l’état actuel de la situation est tout simplement une bonne occasion de faire des affaires. Dans un projet de son exposé à San Francisco, A. Penney, de Rothschild, écrivait que les États-Unis « sont effectivement le plus grand paradis fiscal du monde ». Les États-Unis, a-t-il ajouté dans son intervention épurée par la suite, manquent « des ressources nécessaires pour appliquer les lois fiscales étrangères et ont peu d’envie de le faire. »

Les entreprises ne perdent pas de temps pour tirer le meilleur parti de l’environnement actuel. Bolton Global Capital, un cabinet de conseil financier de la région de Boston, a récemment diffusé cet exemple hypothétique dans un e-mail : un riche mexicain ouvre un compte bancaire américain en utilisant une entreprise dans les îles Vierges britanniques. En conséquence, seul le nom de la société serait envoyé au gouvernement des îles Vierges, alors que l’identité de la personne propriétaire du compte ne serait pas partagée avec les autorités mexicaines.

L’échec des États-Unis à signer la norme de partage de l’information de l’OCDE se « révèle un puissant moteur de croissance pour notre entreprise, » a écrit le directeur général de Bolton, Ray Grenier, dans un e-mail commercial adressé aux banquiers. Son entreprise constate un pic des transferts de comptes hors des banques européennes – la Suisse en particulier – en direction des États-Unis. La nouvelle norme de l’OCDE « a été le début de l’exode », a-t-il déclaré dans une interview.

Le Trésor américain propose des normes similaires à celles de l’OCDE pour les comptes détenus par des étrangers aux États-Unis. Mais des propositions similaires antérieures restent au point mort face à l’opposition du Congrès, contrôlé par les Républicains, et du secteur bancaire.

La question n’est pas seulement que des citoyens non américains contournent les impôts de leur pays d’origine. Le Trésor est également préoccupé par l’afflux massif de capitaux dans des comptes secrets, qui pourraient devenir un nouveau canal pour le blanchiment d’argent sale. Au moins 1600 milliards de dollars de fonds illicites sont blanchis dans le système financier mondial chaque année, selon une estimation des Nations Unies.

Offrir le secret aux clients n’est pas illégal, mais les entreprises américaines ne sont pas autorisées à aider sciemment les clients étrangers à se soustraire à l’impôt à étranger, a déclaré Scott Michel, avocat d’affaires fiscales chez Caplin & Drysdale, basé à Washington DC, qui représentait des banques suisses et des titulaires de comptes étrangers.

« Dans la mesure où les non-Américains sont encouragés à venir aux États-Unis pour ce qu’on peut appeler nos spécificités de « paradis fiscal », le gouvernement américain verrait probablement d’un mauvais œil toute publicité suggérant que se soustraire à l’impôt dans le pays d’origine est un objectif légal, » dit-il.

Rothschild dit qu’il faut « des soins tout particuliers » pour veiller à ce que les actifs des titulaires de comptes soient entièrement déclarés. La banque « adhère aux règles fiscales, légales et réglementaires partout où nous opérons, » a déclaré Emma Rees, la porte-parole de Rothschild.

Andrew Penney, qui supervise l’entreprise Reno, est un avocat de longue date chez Rothschild, qui a fait son chemin à partir des opérations de fiducie de l’entreprise dans la petite île britannique de Guernesey. M. Penney, 56 ans, est maintenant directeur général à Londres pour Rothschild Wealth Management & Trust, qui gère environ 23 milliards de dollars pour 7 000 clients à partir de ses bureaux, y compris à Milan, Zurich et Hong Kong. Il y a quelques années, il a été élu « fiduciaire de l’année » par un groupe d’élite de gérants de fortune du Royaume-Uni.

Dans son discours de septembre à San Francisco, intitulé «Utilisation de fiducies américaines en planification internationale : 10 étonnantes prouesses pour impressionner les clients et collègues », A. Penney a présenté des moyens juridiques pour éviter les impôts américains et les déclarations aux pays d’origine des clients.

Dans une section initialement intitulée « Fiducies américaines pour préserver la confidentialité », il a pris l’exemple hypothétique d’un investisseur Internet nommé « Wang, un résident de Hong Kong, » originaire de la République populaire de Chine, qui craint que des informations sur sa fortune puissent être partagées avec les autorités chinoises.

Mettre ses actifs dans une LLC [Limited liability company, société à responsabilité limitée, NdT] au Nevada, à son tour détenue par une fiducie au Nevada, ne générerait pas de déclarations fiscales aux États-Unis, a écrit Penney. Tous les formulaires que recevrait l’IRS se traduiraient par « aucune information significative à échanger » en vertu des accords entre Hong Kong et les États-Unis, selon la présentation PowerPoint de Penney examinée par Bloomberg.

Penney a donné un avertissement : au moins un gouvernement, le Royaume-Uni, a l’intention de faire encourir une infraction pénale à toute entreprise du pays facilitant l’évasion fiscale.

Rothschild a déclaré que le document PowerPoint a ensuite été révisé avant que Penney en fasse la présentation. La firme a fourni ce qu’elle a dit être la version finale de la conférence, qui cette fois exclut plusieurs passages éventuellement sources de controverses. Parmi ceux-ci : le fait d’appeler les États-Unis « plus grand paradis fiscal du monde », le faible désir des États-Unis de faire respecter les lois fiscales des autres pays, et deux références à la « vie privée » offerte par les États-Unis.

« La présentation a été rédigée en réponse à une demande des organisateurs pour créer une controverse et créer un débat animé dans un public de professionnels expérimentés, » a déclaré E. Rees. « En examinant le projet initial, ces lignes ne sont pas censées refléter ni Rothschild ni l’opinion de M. Penney. Elles ont donc été enlevées. »

—Avec l’aide de David Voreacos et Patrick Gower

Source : Bloomberg, le 27/01/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-sont-le-nouveau-paradis-fiscal-favori-du-monde-entier-par-jesse-drucker/