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MH17 : Moscou reprend la “théorie de l’avion de chasse” à son compte

Tuesday 22 July 2014 at 05:00

On est bien d’accord : je n’ai pas la moindre idée si c’est vrai ou non (et les Russes sont restés prudents, ils n’ont pas dit que le chasseur avait abattu le Boeing…). Mais cela devrait inciter à la prudence, et attendre l’enquête…

Il semble cependant que le SU-25 vole peut-être trop bas pour attaquer un avion de ligne mais il aurait pu être pris pour cible par les rebelles, etc. Bref, prudence…

Édifiant article du Nouvel Obs, bis

Un avion militaire ukrainien aurait abattu le MH17, et non un missile russe, laisse entendre le ministère de la Défense à grands renforts de schémas.

Moscou récupère la version de ses alliés.

1/ ah bon, la Russie et NovoRossia sont “alliées” maintenant ? Bizarre que les seconds n’aient pas encore gagné alors…

2/ Cela ne peut pas la vision de la Russie qui a des satellites espions : c’est forcément une “récupération”, de la part de gens qui ne peuvent, par nature, pas avoir raison…

Le ministère russe de la Défense a affirmé, lundi 21 juillet, à grands renforts de schémas

Ca change de la présentation américaine, c’est sûr…

qu’un avion militaire ukrainien volait près du Boeing 777 de la Malaysia Airlines avant son crash dans l’est de l’Ukraine, laissant entendre que l’avion de chasse aurait abattu le MH17, et non un missile de fabrication russe.

Lors d’une conférence de presse, le ministère russe de la Défense a déclaré n’avoir détecté aucun missile sur la route de l’avion malaisien et demandé aux Etats-Unis de partager leurs images satellites “s’ils en ont”.

Le général Andreï Kartapolov de l’Etat-major des forces russes a affirmé qu’un avion de chasse ukrainien SU-25 se trouvait à une distance de 3 à 5 kilomètres du Boeing malaisien peu avant le crash de l’avion.

“On a observé la montée d’un avion ukrainien SU-25 en direction du Boeing malaisien qui se trouvait alors à une distance de 3 à 5 km. Le Su-25 peut atteindre une altitude de 10.000 mètres. Il dispose de missiles air-air qui peuvent tirer jusqu’à 12 km et garantissent la destruction d’un objectif jusqu’à 5 km”, a déclaré le général au cours d’une conférence de presse au ministère russe de la Défense.

Le Kremlin reprend ici la théorie des séparatistes, qui affirmaient jeudi que l’avion malaisien avait été abattu par un appareil ukrainien lui-même abattu ensuite par les forces pro-russes.

“La Russie n’a pas fourni de missiles Buk”

Le ministère russe de la Défense a par ailleurs assuré que Moscou n’avait pas fourni de système de missiles Buk aux insurgés pro-russes, soupçonnés d’être à l’origine du crash du vol MH17 dans l’est de l’Ukraine, comme l’en accusent Kiev et Washington.

“La Russie n’a pas fourni aux insurgés de systèmes de missiles Buk ou d’autres types d’armement et de matériel militaire”, a affirmé le général Andreï Kartapolov.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré dimanche qu’il était “clair” que la batterie de missile anti-aérien utilisé pour abattre l’avion malaisien venait de Russie, soulignant qu’il existait “des preuves circonstantielles extraordinaires” pointant du doigt la responsabilité de la Russie et des séparatistes prorusses.

C’est ahurissant : les gouvernements américains et russes se traitent ouvertement de menteurs – mais où sont les preuves satellite ????

La Russie vient de lancer un énorme défi aux USA : sortez vos preuves ! Pourquoi ne le font-ils pas, ce qui clouera le bec à Poutine ???

La Russie vient aussi de déclarer qu’un satellite américain spécialisé était au dessus de l’Ukraine au moment du crash

Il avait cité à cet égard le fait que les Etats-Unis “savaient” sur la base d’images satellitaires d’où était parti le tir de missile et que Washington en connaissait la trajectoire et l’heure, évoquant par ailleurs les conversations de séparatistes interceptées sur les réseaux sociaux.

Le président américain Barack Obama, comme d’autres dirigeants occidentaux, estiment que l’avion de la Malaysia Airlines a été abattu, alors qu’il se trouvait à 10.000 m d’altitude, par un missile sol-air tiré à partir des territoires contrôlés par les séparatistes. Les renseignements américains estiment probable que Moscou a fourni récemment aux séparatistes des batteries de missiles anti-aériens.

(Avec AFP)

Contrairement aux Américains, les Russes ont publié leurs photos ici (en russe…)

C’est quand même issu du contrôle aérien russe de Rostov – on attend toujours les infos du contrôle ukrainien…

 

Voici la conférence :

Lire ici sur ZeroHzedge en anglais

Annexe : les 2 titres sur le Nouvel obs :

Hier :

Aujourd’hui :

C’est moi où il y a une légère différence de traitement entre les deux “théories” ?

Source: http://www.les-crises.fr/theorie-avion-de-chasse/


Conférence de presse du 19/07 d’Alexander Borodai

Tuesday 22 July 2014 at 04:00

Voici la conférence de presse du 19 juillet d’Alexander Borodai, Premier Ministre de la République Populaire de Donetsk, sous-titrée par The Saker.

Point de vue intéressant. Et ça donne un contrepoint aux propos de nos médias

(pensez à activer les sous-titres)

Source: http://www.les-crises.fr/cp-19-07-borodai/


[Traduction] Le drame aérien conduit à nouveau à des jugements hâtifs, par Robert Parry

Tuesday 22 July 2014 at 03:02

Voici un important papier de Robert Parry, un des plus célèbres et respectés journalistes d’investigation américains. C’est lui qui a mis à jour l’affaire du financement des Contras en 1985…

Le drame aérien incite à de nouveaux jugements

Le président Obama et les « anti-diplomates » du département d’État expriment une vive colère contre la Russie après l’écrasement du vol 17 de la Malaysia Airlines dans l’espace ukrainien. Néanmoins, des analystes américains du renseignement doutent d’un scénario populaire du type « c’est la faute des Russes ».

Par Robert Parry, le 19/07

Malgré les doutes internes à la communauté de renseignement américaine, le gouvernement Obama et les médias nationaux américains continuent d’accuser les rebelles ukrainiens et le gouvernement russe d’avoir tiré sur l’appareil de la Malaysia Airlines. Situation semblable à celle de l’été dernier concernant l’attaque au gaz sarin toujours non élucidée en Syrie.

Dans les deux cas, plutôt que de laisser une délégation d’experts indépendants enquêter, le très agressif département d’État du président Obama et les principaux médias américains ont simplement décidé de désigner leurs opposants dans ces deux crises – Bachar el-Assad en Syrie et le président russe Vladimir Poutine en Ukraine – comme les coupables. Pourtant, certains analystes du renseignement américain ont exprimé leur désaccord par rapport à cette sagesse conventionnelle instantanée.

Concernant la destruction de l’appareil malaisien jeudi, j’ai été informé que plusieurs analystes de la CIA se référant à des photos de reconnaissance satellite américaine suggèrent que le missile anti-aérien qui a détruit le vol 17 a été tiré pas des troupes ukrainiennes à partir d’une batterie gouvernementale, et non par des rebelles prorusses en lutte contre le régime de Kiev depuis le départ du Président Viktor Ianoukovitch le 22 février.

Selon une source informée des résultats provisoires, les soldats aux commandes de cette batterie semblent porter des uniformes ukrainiens et pourraient avoir été en état d’ébriété, considérant ce qui ressemble à des bouteilles de bière dispersées sur le site. Mais la source a précisé que ces informations ne sont pas complètes et qu’on ne peut de fait pas écarter une responsabilité de la part des rebelles.

Une information contraire a été donnée par le Washington Post et d’autres médias américains. Samedi, le Post a rapporté que « vendredi, les responsables américains ont déclaré qu’une évaluation des renseignements préliminaires indiquait que l’avion a été détruit par un missile SA-11 sol-air tiré par les séparatistes. » Mais l’objectivité de l’administration Obama, qui a fermement soutenu le régime de coup d’État, est en cause ainsi que les raisons précises de ses affirmations.

Même avant les évènements du 22 février, des responsables séniors de l’administration, incluant l’assistante au secrétariat d’État Victoria Nuland et l’ambassadeur d’Ukraine Geoffrey Pyatt, encourageaient ouvertement les protestants recherchant le renversement de Ianoukovitch. Nuland est allée jusqu’à distribuer des cookies aux protestants et discuter avec Pyatt qui devait être nommé après le départ de Ianoukovitch.

Après que Ianoukovitch et les membres de son gouvernement s’enfuirent devant la foule des contestataires et les attaques des militants néo-nazi, le département d’État américain a rapidement déclaré « légitime » du nouveau gouvernement et s’est félicité de la nomination du favori de Nuland, Arseniy Iatsenyouk, comme nouveau premier ministre.

À mesure que se déroulent les événements, l’administration Obama a toujours pris le parti du régime de Kiev et à enfoncer Moscou, y compris pendant la sécession de la Crimée en vue de rejoindre la Russie et lors des attentats sanglants visant la minorité russe à Odessa et ailleurs.

Et, depuis jeudi, quand le vol de la Malaisie a été abattu tuant 298 personnes, le gouvernement ukrainien et l’administration Obama ont désigné du doigt les rebelles et le gouvernement russe, sans même attendre les résultats d’une enquête sérieuse qui ne commence que maintenant.

Un des arguments de l’administration américaine a été que le système de missiles anti-avions BOUK, qui a apparemment été utilisée pour abattre l’avion, était « de fabrication russe. » Mais cet argument est plutôt ridicule puisque presque toutes les armes militaires ukrainiennes sont de « fabrication Russe ». L’Ukraine, après tout, faisait partie de l’Union soviétique jusqu’en 1991 et a continué à utiliser du matériel militaire principalement russe.

On n’a pas plus expliqué pourquoi le gouvernement américain pouvait affirmer que le missile était un SA-11 alors qu’il existe d’autres versions du système de missiles BOUK.
Une analyse orientée [ou biaisée]

Pratiquement tout ce que les responsables américains ont dit semble conçu dans le but de porter les soupçons sur les Russes et les rebelles – et de dédouaner les forces gouvernementales. Se référant à plusieurs reprises à la sophistication du missile SA-11, l’ambassadeur américaine des Nations Unies Samantha Power a déclaré « Nous ne pouvons pas exclure l’assistance technique russe. » Mais cette formule signifie implicitement que l’administration ne peut pas l’exclure non plus.

Pourtant, en lisant entre les lignes des comptes rendus de la presse américaine, on peut discerner les lacunes relatives à l’influence russe supposée dans la tragédie de jeudi. Par exemple, Craig Whitlock du Post a rapporté que le général de l’Air Force Philip M. Breedlove, commandant américain des forces de l’OTAN en Europe, a déclaré le mois dernier que « Nous n’avons pas encore vu de véhicules [russes] de défense aérienne à proximité de la frontière. »

Étant donné l’ampleur de ces systèmes de missiles BOUK et le fait qu’ils doivent être transportés sur des camions, il serait difficile de les soustraire à la surveillance aérienne intensive des États-Unis sur la frontière entre l’Ukraine et la Russie au cours des derniers mois.

Le Post a signalé que « le contre-amiral John Kirby, le secrétaire de presse du Pentagone, a indiqué que les responsables de la défense ne pouvaient pas apporter de preuves précises qu’un système de missile SA-11 sol-air avait été transporté de la Russie en Ukraine orientale ».

En d’autres termes, le mystère n’est toujours pas résolu. Il se peut que les rebelles – face aux bombardements intensifs de l’armée de l’air ukrainienne – ont demandé aux Russes de leur fournir des armes anti-aériennes plus perfectionnées que les missiles lancés à l’épaule que les rebelles ont utilisés jusqu’à présent pour abattre des avions militaires ukrainiens.

Il est possible, aussi, qu’un détachement rebelle ait pris l’avion civil pour un avion militaire ou même que quelqu’un dans l’armée russe ait lancé la fusée fatidique sur l’avion à partir de l’espace aérien russe.

Mais le gouvernement russe et les rebelles contestent tous deux ces scénarios. Les rebelles disent qu’ils n’ont pas de missiles qui peuvent atteindre l’altitude de 10.000 mètres où se situait l’avion de la Malaysia Airlines. Outre leur non-participation à la tragédie, les Russes affirment que l’armée ukrainienne dispose de systèmes antiaériens BOUK en Ukraine orientale et que le radar d’une batterie était actif le jour de l’accident.

Le Ministère de la Défense russe a déclaré que « L’équipement russe a détecté le 17 juillet l’activité d’un radar Koupol, déployé au sein d’une batterie BOUk-M1 près de Styla [un village à quelque 30 kilomètres au sud de Donetsk] », selon un rapport de la chaîne RT.

Ainsi, il n’est pas exclu qu’une unité militaire ukrainienne – peut-être un groupe mal supervisé – ait tiré le missile intentionnellement ou par accident. Pourquoi l’armée ukrainienne aurait-elle intentionnellement visé un avion volant vers l’est, vers la Russie reste cependant un élément difficile à comprendre.
Propagande répétée ?

Mais peut-être la question la plus importante est que le gouvernement Obama et le corps de presse des États-Unis devraient arrêter de porter des jugements trop hâtifs. C’est comme s’ils étaient obsédés à tenir un rôle dans la « guerre de l’information » – c’est-à-dire à justifier les hostilités contre des nations adversaires – plutôt que d’informer de façon responsable le peuple américain.

Nous avons vu ce phénomène en 2002-03, lorsque la quasi-totalité du corps de presse de Washington grimpa à bord du train de propagande du président George W. Bush dans sa guerre d’agression contre l’Irak. Ce schéma s’est en partie répété l’été dernier quand on s’est précipité pour porter un jugement dans l’affaire de l’attaque au gaz sarin dans la banlieue de Damas, en Syrie, le 21 août.

Bien que les preuves fussent incertaines, il y avait une forte tendance à supposer que le gouvernement Assad était derrière l’attaque. Tout en accusant l’armée syrienne, la presse américaine a ignoré la possibilité que l’attaque puisse avoir été une provocation perpétrée par les rebelles djihadistes radicaux qui espéraient que la puissance aérienne des États-Unis pourrait changer le cours de la guerre en leur faveur.

Plutôt que de soigneusement étudier les preuves complexes, le Département d’État et le secrétaire d’État John Kerry ont essayé de pousser le président Obama à décider rapidement de bombarder des cibles gouvernementales syriennes. Kerry a prononcé un discours belliqueux le 30 août et l’administration a publié ce qu’elle a appelé une « évaluation gouvernementale » censée prouver les accusations.

Mais ce document de quatre pages ne contenait aucune preuve tangible de ces accusations et il est vite devenu évident que le rapport avait exclu des opinions divergentes que certains analystes du renseignement américains auraient jointes à un document plus formel établi par la communauté du renseignement.

Malgré l’hystérie guerrière de responsables à Washington, le président Obama a rejeté la guerre au dernier moment et – avec l’aide du président russe Vladimir Poutine – a été en mesure de négocier un règlement de la crise dans laquelle Assad a rendu les armes chimiques de la Syrie tout en niant être impliqué dans l’attaque au gaz sarin.
La presse grand public des États-Unis, en particulier le New York Times, et certaines organisations non gouvernementales, telles que Human Rights Watch, ont continué de pousser le thème de la culpabilité du gouvernement syrien. HRW et le Times ont fait équipe pour une histoire importante qui visait à montrer les trajectoires de vol des deux missiles de sarin en charge le routage vers une base militaire syrienne loin 9,5 km.

Pendant un moment, ce rapport a été traité comme la preuve indéniable contre Assad, jusqu’à ce qu’il soit avéré qu’une seule des roquettes contenait du sarin et sa portée maximale n’était que d’environ deux kilomètres.

Bien qu’il ait eu conscience des lacunes dans ces dossiers, le président Obama a soutenu les faucons du département d’État quand il a lu un discours à l’Assemblée générale des Nations-Unies le 24 septembre, dans lequel il a déclaré : « C’est une insulte à la raison humaine et à la légitimité de cette institution de suggérer que quelqu’un d’autre que le régime Assad puisse être responsable de cette attaque “.

En se penchant sur le discours d’Obama, j’ai été frappé par sa désinvolture lorsqu’il a menti. Il savait mieux que presque tout le monde que certains de ses analystes des services de renseignements doutaient de la culpabilité du gouvernement syrien. Pourtant, il a suggéré que toute personne qui n’était pas partisan de la guerre était folle.
Depuis, le journaliste d’investigation Seymour Hersh a révélé d’autres éléments de preuve indiquant que l’attaque au gaz sarin aurait en effet pu avoir été provoquée par les rebelles afin de pousser Obama de l’autre côté de la ‘ligne rouge’ qu’il avait tracée : il ne pouvait tolérer l’utilisation d’armes chimiques.

Maintenant, nous assistons à une répétition dans laquelle Obama comprend les doutes sur l’identité de qui a tiré le missile qui a abattu l’avion de ligne malaisien, mais repousse les soupçons d’une manière propre à attiser l’animosité envers la Russie et le président Poutine.

Obama peut penser que c’est une stratégie intelligente parce qu’il montre une posture forte quand beaucoup de ses ennemis politiques le dépeignent comme faible. Il se protège lui-même en quelque sorte dans le cas où les rebelles russes ethniques ou l’armée russe seraient responsables de la tragédie. Il peut se justifier en ayant été de l’avant en faisant les accusations.

Mais il est dangereux de créer d’une hystérie collective envers une Russie qui possède sur l’arme nucléaire. Comme nous l’avons déjà vu en Ukraine, les événements peuvent échapper à tout contrôle de façon imprévisible.

La secrétaire adjointe Nuland et les autres faucons du département d’État ont probablement pensé qu’ils construisaient leur carrière en encourageant le coup d’État du 22 février – et ils pourraient bien avoir raison, tout du moins pour ce qui est de leur l’avancement dans la hiérarchie à Washington. Mais ils ont aussi déterré la hache de guerre (depuis longtemps enterrée) entre les Ukrainiens ‘ethniquement purs’ à l’ouest et les Russes ethniques dans l’est.

Ces tensions – nombreuses et remontant à la Seconde Guerre mondiale et même avant – sont devenues des haines inextinguibles avec des centaines de morts des deux côtés. La méchante petite guerre civile ukrainienne a également rendu possible l’horreur de jeudi.

Mais d’encore plus grandes calamités pourraient se produire si les ‘anti-diplomates’ du département d’État réussissent à rallumer la guerre froide. L’écrasement du vol 17 de la Malaysian Airlines devrait nous servir d’avertissement quant aux dangers de la surenchère internationale.

Source : Consortiumnews.com. Traduit par Vincent pour www.les-crises.fr

Le drame aérien incite à de nouveaux jugements

Source: http://www.les-crises.fr/le-drame-aerien-incite-a-de-nouveaux-jugements/


[Jaurès es-tu là ?] Ah, ben même l’Humanité s’y met… (et ment)

Tuesday 22 July 2014 at 02:00

Source : Damien Roustel dans l’Humanité 21/07 !!

Le tir de missile contre un Boeing 777 malaisien rebat les cartes dans le conflit à l’est de l’Ukraine. Sous la pression de l’ONU et des États-Unis, la Russie et l’UE sont sommées de sortir de l’ambiguïté.

Sortir de l’ambiguïté = faire la guerre ? Car la Diplomatie, c’est l’art de l’ambiguïté

Quatre jours après la mort des 298 passagers du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu en plein ciel au-dessus de l’est de l’Ukraine, le doute est de moins en moins permis.

Tout semble indiquer que ce sont bien les combattants prorusses, qui affrontent depuis plusieurs semaines l’armée ukrainienne dans l’est du pays, qui ont tiré un, voire deux missiles.

Mais il n’était pas encore établi s’ils l’avaient fait à partir d’une batterie antiaérienne de type Bouk, prise à l’armée ukrainienne, ou à partir « d’un système qui a été transféré de Russie », comme l’a affirmé hier le secrétaire d’État américain John Kerry.

Un missile sol-air a été tiré « depuis le territoire tenu par les séparatistes prorusses », a affirmé dès le lendemain le président américain Barack Obama.

Source de première fiabilité ! La preuve : il n’a pas montré les preuves irréfutables…

En avertissant qu’« une aggravation du conflit dans l’est de l’Ukraine aura des conséquences », il a donné une dimension internationale à un conflit local de basse intensité que ni l’Union européenne ni la Russie, soucieuses de reprendre des relations normales, ne souhaitaient voir. Il a placé son homologue russe sur le banc des accusés.

Même la Chine 
s’est montrée sévère

La Russie en a également pris pour son grade, le même jour, devant le Conseil de sécurité de l’ONU. L’ouverture d’une enquête internationale indépendante a été réclamée à l’unanimité.

Prend ça dans ta tronche, la Russie !

Unanimité, donc avec le soutien de la Russie…

D’autant qu’ils ont déposé la résolutoin…

“Dans la nuit du 20 au 21 juillet, la Russie a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans le Sud-Est de l’Ukraine, appelant à une enquête impartiale sur la tragédie, comme l’a indiqué le représentant permanent de la Russie à l’ONU Vitaly Tchourkine, cité par l’agence ITAR TASS. Moscou exige en outre que l’enquête soit menée sous l’égide de l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO), à laquelle les insurgés ont promis de remettre les boîtes noires.” Source

« Lorsqu’on arme des voyous, on ne doit pas être surpris qu’ils se comportent comme des voyous », a déclaré Gérard Araud, ambassadeur de France aux Nations unies.

Même la Chine, pourtant proche de la Russie, s’est montrée sévère. « Si l’avion a bien été abattu par un missile, les auteurs devront être traduits en justice en dépit de leurs mobiles ou de leurs excuses, car ce sera une attaque terroriste intolérable », a prévenu Pékin. Même tonalité en Malaisie, qui veut que « les responsables soient traduits en justice ».

Hmmmmm, de ce que je lis, en fait, c’est surtout la France qui en a mis plein la tronche à la Russie, sans preuves publiques…

Acculé et sur la défensive, le président russe a reconnu à demi-mot sa responsabilité : « Cette tragédie n’aurait pas eu lieu si la paix avait régné dans ce pays, si les opérations militaires n’avaient pas repris dans le sud-est de l’Ukraine. »

Hein ???

Vladimir Poutine va devoir sortir de l’ambiguïté. Soit il cesse d’armer les séparatistes et trouve un accord de paix avec Kiev, soit il laisse faire pour ne pas se mettre à dos une partie de l’opinion publique, qu’il a chauffée à blanc, et il prend alors le risque d’autres « bavures » et de se retrouver au ban des nations.

L’Ukraine, elle, a désormais les coudées franches pour reprendre les villes aux mains des séparatistes et peut pousser son avantage.

C’est donc le bénéficiaire du crime en fait…

De son côté, l’Union européenne va devoir clarifier sa politique avec la Russie. En particulier, la France, qui va avoir du mal à justifier le maintien de la vente de deux navires de guerre Mistral aux Russes.

Ben, respecter un contrat qui nous engage, envers un pays qui ne nous a rien fait ? Et ne pas sacrifier notre image et donc notre industrie militaire… Que l’Allemagne et les pays de l’Est commencent à ne plus acheter de gaz à la Russie…

La ligne dure des ex-pays de l’Est, qui viennent de faire barrage à la candidature de l’Italienne Federica Mogherini au poste de chef de la diplomatie européenne parce qu’ils l’ont jugée trop conciliante avec la Russie, est renforcée.

Ah vivement qu’on soit dirigés par des va-t-en-guerre !

Ca va leur péter à la gueule, ils ne vont même pas comprendre…

Hier, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont exigé du président russe « qu’il obtienne des séparatistes ukrainiens » le « libre et total accès » à la zone du crash.

Hein ?

« Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l’Union européenne, à l’occasion du conseil des Affaires étrangères qui se tiendra mardi », ont-ils averti.

Source : l’Humanité (!)

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Bon, vous lisez ça, vous avez compris que la Chine ne soutient pas la Russie. Ca m’a étonné, les connaissant :

Bizarrement, le communiqué officiel chinois du 21/07 est bien différent :

Commentaire : toute conclusion prématurée au sujet du crash de l’avion de ligne est préjudiciable à la situation régionale.

English.news.cn – Par Shuai Anning

Pékin, 18 juillet (Xinhua) – Alors qu’aucune preuve tangible permettant d’identifier les responsables de la destruction du malheureux appareil malaisien [assurant le vol] MH17 au-dessus de l’Ukraine orientale, toute conclusion hâtive au sujet du crash ne peut être que préjudiciable aux efforts en vue d’une enquête impartiale et d’un apaisement de la situation.

Un avion civil ayant à son bord 298 personnes s’est écrasé jeudi dans la zone frontalière entre l’Ukraine et la Russie, donnant lieu à des spéculations selon lesquelles il aurait pu être abattu par un missile sol-air.

Le Boeing 777 de Malaysian Airlines, qui avait décollé d’Amsterdam, était en route pour Kuala Lumpur lorsqu’il s’est écrasé près d’un village ukainien.

Alors qu’une enquête internationale est en vue, des représentants des Etats-Unis, de l’Australie et d’autres pays occidentaux ont d’ores et déjà pointé du doigt les rebelles d’Ukraine orientale, et accusé la Russie d’être responsable de l’escalade de la violence dans cette région.

L’accusation paraît téméraire, au moment où ces mêmes représentants reconnaissaient ignorer qui étaient les responsables de l’attaque– tout en condamnant l’intervention militaire russe.

Cette accusation unilatérale n’est pas surprenante si l’on se réfère à la constance de leurs positions au sujet de la crise en Ukraine orientale et de leur attitude vis-à-vis de l’annexion de la Crimée en mars.

Mais en l’absence de preuves matérielles, aller droit à une conclusion ne peut qu’aggraver les tension régionales, et n’est pas de nature à nous rapprocher de la vérité.

Dans la soirée de jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que c’est à l’Ukraine qu’incombait la responsabilité d’une tragédie survenue sur son territoire.

Selon Poutine, cette tragédie aurait pu être évitée si les régions orientales de l’Ukraine avaient été en paix.

A l’heure où les deux camps échangent des invectives au sujet du drame, la priorité de l’heure ne peut être qu’une collaboration pour déterminer les causes du crash et en identifier les vrais responsables, s’il y en a.

Toute initiative unilatérale ne ferait qu’envenimer la situation dans une zone où le conflit a déjà infligé assez de souffrances à la population.

L’escalade de la violence en Ukraine orientale a tué des centaines de personnes et a jeté sur les routes des dizaines de milliers de réfugiés.

A l’heure du deuil et de la colère, faire preuve de retenue et de respect est la seule voie possible vers la vérité.

“Il est évident qu’il faut une enquête internationale, impartiale et transparente » au sujet du crash aérien en Ukraine, a déclaré jeudi le secrétaire général [de l’ONU] Ban Ki-Moon.

S’il s’avérait que l’avion avait été abattu par un missile, alors les auteurs devraient être traduits en justice, et cela quelles que soient leurs raisons et motivations, parce qu’il s’agit là d’une attaque terroriste intolérable qui a coûté la vie à près de 300 personnes.

Ces victimes, originaires de pays divers, n’avaient pas demandé à être impliquées dans un conflit qui se déroulait parfois à des milliers de kilomètres de leur pays natal. Pourtant, elles reposent aujourd’hui sans vie, sur une terre étrangère, attendant que leurs corps soient identifiés et rapatriés.

La tragédie nous rappelle douloureusement que toute instabilité régionale est susceptible d’entraîner des conséquences désastreuses pour n’importe qui, n’importe où dans le monde.

Alors que le monde est plongé dans la douleur d’une nouvelle catastrophe, l’arrêt du bain de sang et de la violence est plus que jamais nécessaire, pas seulement en Ukraine, mais également à Gaza, en Irak et dans de nombreuses autres régions du monde.

Xinhua

OB : à vous de juger le travail du journaliste Damien Roustel vu que vous avez la source originale chinoise…

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Incroyable cependant cette histoire de “terrorisme”… Je pensais qu’il fallait une intentionnalité pour être un terroriste !

Il va être drôle le procès, quand les accusés vont demander qu’on poursuive aussi les USA pour avoir abattu l’avion iranien en 1988, et l’Ukraine pour l’avion en 2001…

P.S. quelqu’un serait il abonné au site web du monde diplomatique ?

Source: http://www.les-crises.fr/jaures-es-tu-la-ah-ben-meme-l-humanite-s-y-met/


[Décryptage] MH17 : la synthèse de Nouvel Obs

Tuesday 22 July 2014 at 01:00

Un bel exemple : un point de situation du Nouvel Obs au 21/07, synthétisant plusieurs sources – où on voit bien comment on passe sans arrêt de faits à de l’antislavitisme entre les lignes…

Les séparatistes affirmaient avoir déplacé les dépouilles dans des wagons réfrigérés afin de les protéger de la chaleur. Mais ils ne le seraient apparemment pas.

Donc le seul truc qu’ils ont à dire en intro de ce long billet, c’est que les salauds de pro-russes (pléonasme…) laissent pourrir les corps. D’où la photo choisie, classe…

Le train dans lequel se trouvent les corps, vus par des experts néerlandais, des victimes de la destruction en vol de l’avion malaisien est resté bloqué lundi 21 juillet en gare par les rebelles en dépit de pressions internationales croissantes sur leur protecteur russe, qui ne se prive pas de contre-attaquer.

Kiev a annoncé la suspension de ses opérations militaires autour du site du crash pour faciliter la récupération des cadavres, tandis que ses forces ont déclenché deux opérations parallèles, dans la zone de l’aéroport de Donetsk, et dans la région de Lougansk.

Une info importante, mais même le Monde a été plus honnête :

Kiev a pris une décision dans ce sens lundi. Sous la pression de ses alliés occidentaux, le président Petro Porochenko a en effet demandé à ses forces d’interrompre leurs opérations dans un rayon de 40 kilomètres autour du site du crash.

C’est à dire que depuis 3 jour Porochoko trouvait normal de ne pas suspendre les hostilités, y compris autour de l’épave – chapeau l’Humanisme ! (bien sûr, personne n’a souligne ce point)

L’est de l’Ukraine est déchiré depuis plus de trois mois par un conflit armé entre les séparatistes prorusses et les loyalistes, qui accusent Moscou de soutenir les rebelles. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir abattu l’avion de ligne malaisien avec 298 personnes à son bord qu’ils auraient pris pour un appareil militaire ukrainien.

Ainsi, les yeux de la communauté internationale étaient tournés lundi vers la gare de Torez, en zone rebelle, où était immobilisé le train de cinq wagons réfrigérés contenant les restes d’occupants de l’avion qui assurait le vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, probablement abattu par un missile, tiré, selon les Etats-Unis, d’une zone contrôlée par les “rebelles appuyés par la Russie“, jeudi dernier.

Une équipe d’enquêteurs néerlandais a examiné les corps, avant de partir pour la zone du crash, a constaté une journaliste de l’AFP.

“Le train doit bouger”

Un masque sur le visage, accompagnés par des représentants de l’OSCE, les enquêteurs ont ouvert les cinq wagons qui étaient censés être réfrigérés, alors que la température extérieure oscille autour de 30 degrés centigrades, mais apparemment ne l’étaient pas

Ah, ils sont allés chercher des wagons réfrigérés (qu’on reconnait bien), mis les corps dedans, et promettant à la planète entière qu’ils prendraient bien soin des corps, mais en fait ils ne le sont pas… Salauds de pro-russes !

, une très forte odeur de corps en décomposition faisant vaciller certaines personnes, y compris parmi l’escorte des rebelles.

heu, ben même réfrigérés, des dizaines de corps ensemble, dont certains sont restés dehors 2 jours, oui, ça ne sent jamais bon…

idem pour Le Monde :

“Les corps sont entreposés dans de bonnes conditions”, a toutefois brièvement déclaré Peter Van Vilet, expert médico-légal hollandais, responsable de la mission dans l’Est, au milieu de 50 hommes en armes devant la gare de Torez, reconnaissant qu’il n’avait pas pu compter les dépouilles

Hein ??????? Entreposés dans de bonnes conditions ???? Ben ils sont réfrigérés alors, c’est quoi cette intox ??? Mais le journaliste a un QI égale à la température ou quoi ?

“Le train doit bouger aujourd’hui, a-t-il ajouté, mais nous ne savons pas vers quelle destination ni à quelle heure”. Mais il faut qu’il sorte de Torez, et de la zone rebelle, “pour que nous puissions faire les analyses nécessaires. Ici ce n’est pas techniquement possible”.

“Vous entendez les moteurs du système de refroidissement : ils sont à la peine. La température augmente, ce qui favorise le processus de décomposition et donc joue en défaveur du processus d’identification”, a-t-il expliqué.

Bienvenue en Ukraine, pays du tiers monde…

Les Néerlandais veulent ramener les corps

Réagissant à la forte émotion aux Pays-Bas, l’Ukraine s’est déclarée prête à confier la coordination de l’enquête internationale à ce “pays, qui a le plus souffert” – sur les 298 personnes tuées, 193 étaient des Néerlandais -, et à envoyer tous les corps à Amsterdam pour autopsie, a annoncé le Premier ministre Arseni Iatseniouk. ”Mais ces maudits gorilles ne permettent pas au train de quitter la zone”, a-t-il ajouté, parlant des rebelles.

Les pro-russes exigent une escorte d’experts

“Il y a 282 corps dans les wagons. Malheureusement 16 victimes n’ont pas encore été retrouvées”, a déclaré de son côté le “Premier ministre” de la “République populaire de Donetsk”, autoproclamée, lors d’une conférence de presse dans ce fief séparatiste. Alexandre Borodaï avait auparavant expliqué que ce déplacement des dépouilles avait pour but de les protéger de la chaleur et des animaux sauvages.

Ah oui, 282 corps !!! Et elle s’étonne que ça sente pas bon ??? Et les pro-russes ont donc récupéré 282 corps sur 298 en 2 jours, en devant combattre Porochoko – ben on devrait les remercier non ?

“Si ce train doit quitter notre territoire, ce sera seulement après que nous l’aurons transféré sous la responsabilité d’experts internationaux”, a-t-il affirmé, disant “ne pas avoir confiance en la partie adverse”.

Les experts hollandais sont des observateurs internationaux, ils peuvent remplir ce rôle”, a fait savoir en réponse le Premier ministre hollandais.

“Des séparatistes ivres empilent des corps”

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a pour sa part dénoncé une situation “grotesque“, décrivant des séparatistes pro-russes (égalementsuspectés par Washington d’avoir abattu l’avion avec un missile sol-air) ”en état d’ébriété empilant des corps dans des camions, faisant disparaître des corps et des indices du site“.

Alors là, il va falloir m’expliquer : le but était quoi : de laisser dehors les 298 corps ? Parce que s’ils ne sont pas bien dans les wagons réfrigérés, ils ne seraient pas mieux au soleil…

Et bravo pour les “types ivres” – j’imagine que Kerry a pu voir ça par satellite (qui ne sont pas capables de photographier un départ de missile…)

Mais bon, des russes ivres, c’est comme des belges pédophiles ou des arabes voleurs, c’est une “pétition de principe“, même pas la peine de le prouver, ça va de soi…

Quatre enquêteurs de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) de l’ONU sont arrivés en Ukraine dimanche pour participer à l’enquête internationale. L’agence onusienne devait prendre la direction de l’enquête, des inspecteurs de l’OSCE n’ayant eu qu’un accès “limité” au site du crash du Boeing 777.

Mais les conditions ne sont pas réunies pour que les enquêteurs puissent travailler en toute sécurité sur les lieux de l’accident, a rapporté un haut fonctionnaire de l’OACI. ”Jusqu’à ce qu’un passage sécurisé soit assuré, nous n’enverrons pas les enquêteurs sur le lieu du crash”, explique un membre de l’organisation internationale de l’aviation civile.

Une équipe d’enquête australienne est également à Kiev, sans pouvoir se rendre sur le site. Le Premier ministre australien Tony Abbott a fait part de sa colère :”Il y a encore un sacré bout de chemin à parcourir avant que quiconque puisse être satisfait de la façon dont le site est géré. Cela relève plus du nettoyage de jardin que d’une enquête médico-légale. C’est totalement inacceptable.”

Des débris brûlés

Samedi, un porte-parole de l’OSCE rapportait que certains débris semblaient “avoir été déplacés” sur le site du crash, faisant état de “sacs de duty free ouverts” et de “bouteilles d’alcool cassées”, mais aussi de débris apparemment brûlés, mais reposant sur des sections du sol qui ne présentaient pas de traces d’incendie. De son côté, Kiev a dénoncé la disparition pure et simple de morceaux de la carcasse.

“sacs de duty free ouverts” : c’est quoi un “sacs de duty free” ? Moi, j’ai toujours eu des sacs plastiques, jamais de sac Hermès offert par la boutique…

“bouteilles d’alcool cassées” : quoi, des bouteilles tombées de 10 kilomètres ont été cassées ??? Ces ivrognes ne respectent rien…

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer lundi sur une résolution australienne qui condamnerait le tir de missile sur l’avion, exigerait que les responsables soient poursuivis et que les groupes armés ne compromettent pas l’intégrité du site du crash. Samedi, la chancelière Angela Merkel et Vladimir Poutine étaient “tombés d’accord” pour que le crash fasse l’objet d’une enquête internationale et indépendante, sans que cela ne soit véritablement suivi d’effets.

(Avec agences)

Bref, on se demande ce qui passe dans la tête du journaliste. Pourtant, avec tout ça, il n’y avait pas grand chose à changer pour avoir un travail honnête.

Ne manquaient finalement que de la déontologie et de la compétence…

Source: http://www.les-crises.fr/decryptage-mh17-no/


[Synthèse de la crise en Ukraine] Le gouvernement fascisant de Kiev que nous soutenons…

Monday 21 July 2014 at 23:04

Billet de synthèse générale sur la Crise ukrainienne, à diffuser largement auprès de vos contacts

C’est l’aboutissement du travail mené depuis 3 mois…

Contexte général

En 2010, le Viktor Ianoukovytch était élu Président de l’Ukraine avec 52 % des voix – pour un mandat allant jusqu’en 2015. L’OSCE a reconnu la parfaite validité de cette élection.

L’hétérogénéité des résultats (comme dans la plupart des élections) était frappante :

On a un gradient d’Est en Ouest, où le président élu passe de plus de 95 % des voix à moins de 5%…

Ceci souligne la très grande hétérogénéité du pays (et donc sa fragilité – vu qu’il n’existe de façon indépendante que depuis 25 ans). Il comprend en réalité des régions très différentes en termes de population, de langue ou d’Histoire :

Les 5 Ukraines

L’Est, russophone est en fait tourné vers la Russie ; l’Ouest est tourné vers l’Union Européenne.

Les négociations économiques et commerciales

Bien qu’ayant été élu essentiellement par l’Est russophone, cœur industriel du pays travaillant avec la Russie, Viktor Ianoukovytch a décidé en 2011 – sous la pression des oligarques – de mener à terme les négociations pour signer un accord d’association et de libre-échange avec l’Union Européenne, et ce alors que l’Ukraine en avait déjà un avec la Russie. Soulignons la folie de ce projet :

1/ l’économie ukrainienne étant totalement non compétitive face à celle de l’UE. Ce pays est toujours très loin du niveau de PIB par habitant du temps de l’URSS !

2/ l’Ukraine étant le pays le plus pauvre d’Europe (avec un salaire minimal à 100 € par mois, soit 30 % inférieur à celui en Chine !), un accord de libre échange va être mortifère pour l’emploi européen :

Le Président Ianoukovytch espérait en fait gagner sur les deux tableaux – ce qui n’était pas du tout réaliste. Évidement, cela n’a pas marché : le 25 février 2013, José Manuel Barroso indiqua : « Un pays ne peut à la fois être membre d’une union douanière et dans une zone avancée de libre-échange avec l’Union européenne ». L’Union Européenne commettait donc l’erreur tragique de demander à l’Ukraine de choisir son camp…

La Russie mit alors la pression sur l’Ukraine l’été 2013, commençant à freiner ses importations pour protéger son économie. Le porte-parole de la Commission européenne John Clancy, déclara alors le 23 aout 2013 : « Toute menace économique russe dirigée contre l’Ukraine et liée à la signature éventuelle d’un accord d’association avec l’UE est inadmissible. »

Ces échanges se poursuivent jusqu’à ce que, l’économie ukrainienne se détériorant, Ianoukovytch demande à l’UE une assistance de 20 Md€ par an, et que l’UE ne lui accorde que 600 M€. François Hollande a alors déclaré : « Nous ne pouvons pas, comme le président ukrainien le souhaite, payer l’Ukraine pour qu’elle rejoigne l’accord d’association. Non, nous ne paierons pas. » Excellent choix, mais alors pourquoi vouloir associer alors l’Ukraine et tenter de la détacher de la zone d’influence russe ?

Par ailleurs, le FMI conditionnait le versement d’un prêt à l’Ukraine à une nette diminution des dépenses sociales, en particulier au niveau du subventionnement du prix du gaz, et à une privatisation d’entreprises publiques.

Par ailleurs à partir de l’été 2013, de grands débats ont eu lieu en Ukraine sur l’opportunité de signer ou non cet accord. En particulier, l’Est du pays s’inquiétait des importantes conséquences négatives qu’il aurait sur leur activité économique. A contrario, des ONG pro-européennes se mobilisèrent (surtout à Kiev) en octobre/novembre pour récolter des centaines de milliers de signatures pour des pétition pro-UE.

Le 21 novembre, Ianoukovytch indiqua qu’il différait la signature de l’accord d’association – un sondage indiquant que seuls 35 % des Ukrainiens estimaient qu’il avait tort. Il précisa qu’il recherchait désormais un accord trilatéral UE-Ukraine-Russie, et demanda que soient mises en place de telles négociations. Proposition censée, mais brutalement rejetée par Manuel Barroso : « Quand nous signons un accord bilatéral, nous n’avons pas besoin d’un traité trilatéral »

Vladimir Poutine répliqua alors : « Un accord de libre-échange Ukraine/UE représenterait une grande menace pour nous. [Cela] déboucherait sur une hausse du chômage en Russie. […] Devons-nous étrangler des pans entiers de notre économie pour que l’Europe nous apprécie ? »

Notons que l’hubris européenne est très étonnante, refusant de tenir compte des intérêts des autres parties concernées, dans un manichéisme étonnant.

Prenons une analogie : c’est finalement comme si :

  1. l’Espagne négociait un accord de libre circulation des personnes avec l’Algérie,
  2. la France s’inquiétait – ayant elle-même une frontière avec l’Espagne et un accord de libre circulation des personnes (Schengen)
  3. du coup l’Algérie critiquait alors la France en expliquant qu’un pays tiers n’a pas à s’ingérer dans un accord bilatéral algero-espagnol ! Sauf que, quand ledit accord bilatéral a des conséquences importantes sur vous, vous n’êtes plus vraiment un « pays tiers »…

Ceci n’est nullement une exagération. Les anciens chanceliers allemands ont une très grande lucidité – certains Français aussi :

Bruxelles s’impose également trop sur la scène politique mondiale, bien que la plupart des commissaires n’y comprennent pas grand-chose. L’exemple le plus récent est la tentative de la Commission de l’UE d’annexer l’Ukraine. Ainsi que celle d’attirer à elle la Géorgie. Faut-il rappeler que la Géorgie ne se trouve pas en Europe. C’est de la mégalomanie, nous n’avons rien à faire là-bas! [..] Le risque que la situation s’aggrave, comme en août 1914, augmente de jour en jour. [Helmut Schmidt, Bild, 16/05/2014 - à lire ici]

WAS : “Quelle est la principale raison de l’aggravation de la crise que nous constatons actuellement ?
Gerhardt Schröder : L’erreur fondamentale a été la politique d’association de l’UE. L’UE a ignoré que l’Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours les gens du sud et de l’est de l’Ukraine se sont orientés vers la Russie, et l’ouest plutôt vers l’UE. On aurait pu parler d’un accord d’association, mais en même temps en parler avec la Russie ! Le « tout ou rien » – soit l’association avec l’Union européenne soit l’union douanière avec la Russie – a été l’erreur initiale.” [Gerhardt Schröder, WAS, 11/05/2014 - à lire ici]

Elkabach : “Quel jeu jouent les Américains, Valéry Giscard d’Estaing ?
VGE : Ce n’est pas clair mais ils ont soutenu le désordre, ils ont poussé au désordre en Ukraine probablement pour affaiblir la Russie mais c’est un jeu très imprudent, parce qu’on ne sait pas ce que ….
Elkabach : Vous voulez dire que les Américains et Obama jouent le désordre en Ukraine, c’est ça que vous dites ?
VGE acquiesce. [Valéry Giscard d'Estaing, Europe 1, 11/05/2014 - à lire ici]

Soulignons aussi que de hautes personnalités ont fait appel à la modération et à l’équilibre dans l’affaire ukrainienne – sans succès… Comme Henry Kissinger, Regis Debray et Gabriel Robin (l’ancien conseiller diplomatique de Pompidou et Giscard) (et ici sur l’Europe), Helmut Schmidt et VGE, Gerhard Schroder, Pierre Maillard (l’ancien conseiller diplomatique du général de Gaulle), Jacques Attali, Hubert Védrine (), Marie-France Garaud, Hélène Carrère d’Encausse, Pascal Marchand, Jean-François Kahn, Sergei Khrouchtchev, Paul Craig Roberts (ou ), l’ambassadeur Pierre Charasse, le journaliste Neil Clark, le Stern, Vladimir Féderovski. Et même les anciens propos de George Kennan sont éclairants.

 

Ianoukovytch signe finalement le 17 décembre 2013 un accord avec la Russie, celle-ci acceptant d’injecter 20 Md$ par an en Ukraine.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, finalement pour le mieux pour l’Ukraine : Crimée conservée, faillite évitée, avantages sociaux des Ukrainiens préservés, risque de dislocation du pays évité… Et pour l’UE : pas de concurrence à 100 € par mois, pas de soutien financier à apporter…

Mais c’était compter sans la réaction des nationalistes ukrainiens europhiles de l’Ouest : des petites manifestations dites EuroMaïdan ont alors eu lieu dès le refus de signer l’accord avec l’UE. Les oligarques ukrainiens, l’UE et les USA ont alors mis de l’huile sur le feu EuroMaidan…

En effet, outre le rapprochement avec l’UE, la foule (venant surtout de l’Ouest et de Kiev) demande rapidement le départ du Président Ianoukovytch – pourtant légitimement élu. Rappelons que si ce Président était probablement corrompu (comme l’ont été tous ses prédécesseurs et la vaste majorité de la classe politique ukrainienne – ce mal ronge le pays), il n’était en rien un dictateur. L’Ukraine était une Démocratie “correcte” à défaut d’être exemplaire, se classant au niveau de la Turquie ou du Mexique. Il n’y avait aucune violence d’État envers les opposants – et des élections présidentielles libres allaient avoir lieu en 2015 – où le Président était d’ailleurs donné largement en tête du premier tour dans les sondages avec 36 % des voix.

Cependant, début décembre, place Maïdan à Kiev, pour soutenir ces manifestants demandant le départ du Président élu, ont défilé : la ministre américaine des Affaires étrangères pour l’Europe Victoria Nuland, les sénateurs américains John McCain et Chris Murphy, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, le ministre des Affaires étrangères canadien John Baird, le ministre des Affaires étrangères de Suède Carl Bildt, la vice-Présidente de la Commission Européenne Catherine Ashton – l’opposition ayant également été reçue par le Commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage Stefan Fuele, Angela Merkel, le ministre des Affaires étrangères de Pologne Radek Sikorski et Laurent Fabius… Ingérence ?

La ministre américaine des affaires étrangères pour l’Europe distribuant des biscuits place Maïdan en décembre 2013…

C’était un jeu très dangereux, car ce mouvement a ravivé les tensions entre les régions du pays, évidemment très divisées :

Le putsch

Le mouvement a alors gonflé, jusqu’au record de 500 000 manifestants, le 1er décembre, jour où ont éclaté les premières émeutes.

Ce mouvement comprenait 3 branches politiques (alliées depuis 2 ans) : le parti de droite dure “Patrie” de Ioulia Tymochenko (dont le modèle est Margaret Thatcher), le parti libéral “Udar” du boxeur Vitali Klitschko (qualifié par la presse allemande de « Notre homme à Kiev » et soutenu par Angela Merkel) et le parti néo-nazi “Svoboda” d’Oleg Tiagnybok – dont nous reparlerons. Bref, ce n’était pas spécialement un mouvement gauchiste… Regardez cette manifestation d’étudiants “Pro-UE” à Lviv (bastion du fascime nationaliste)

Ensuite le mouvement a duré, avec quelques dizaines de milliers de manifestants réguliers occupant la place.

Redisons-le : probablement 90 % des manifestants étaient pacifiques, démocrates, anti-oligarques, anticorruption et pro-européens. (La suite des évènements montrera à quel point on s’est joué d’eux…)

maidan euromaidan kiev ukraine protester manifestant pacifique

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Soulignons cependant que cela ne leur donne pas raison : en Démocratie (comme l’était l’Ukraine), c’est le vote et non la rue qui décide des choix fondamentaux. Soulignons aussi que l’UE se retrouve à signer un accord d’association avec l’Ukraine (et la Géorgie…) sans que ses citoyens ne soient consultés.

Ainsi, ce beau mouvement a finalement attiré moins de monde que la « Manif pour Tous » ou que les manifestations contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy…

Et si ces deux derniers mouvements français n’on pas obtenu ce qu’ils voulaient - et encore moins le départ du Président -, c’est qu’ils ne disposaient pas de la “spécialité locale” de Maïdan : les milices “d’auto-défense” apparues assez vite en décembre - qui étaient des milices paramilitaires fascistes, dont les milliers de membres affrontèrent régulièrement les forces de l’ordre.

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Avouons qu’il devient dur pour une démocratie de se défendre face à ce genre d’individu (masque à gaz + bouclier + gilet pare-balles…) :

La situation bascule le 18 février, jour où ils ouvrent le feu sur les policiers, qui comptent près de 10 morts par balle ce seul jour, obligeant ainsi le gouvernement à autoriser le tir à balles réelles en situation de “légitime défense contre des miliciens” – il est évidement interdit à la police de tirer contre des civils désarmés !

Les évènements basculent alors dans le sang le 20 février. On compte plus de 100 morts chez les manifestants – la plupart tués par des snipers dont l’origine semble très suspecte (comme l’a souligné en off un ministre estonien à Catherine Ashton :

ou un beau reportage de la télévision allemande ARD) On a appris mi-mai que la plupart des balles mortelles ne venaient pas des forces de police et que la plupart des preuves (armes, balles, douilles, documents) avaient été perdus ou volés. (Source). À ce stade de manipulation, il est quasi certain que des snipers putschistes ont tiré à la fois sur les forces de l’ordre et sur les manifestants désarmés, et sont responsable d’une bonne partie des décès.

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Au niveau des policiers, le bilan officiel est tombé mi-mai : “1127 policiers et gendarmes ont subi des dommages corporels. De ce total, 196 ont reçu des blessures par arme à feu, 17 gendarmes et policiers ont été tués. Au moment où les gendarmes et les policiers ont reçu ces blessures, ils ne portaient pas leurs armes de service.”  (Source)

Au même moment, de nombreuses exactions ont eu lieu dans le pays – comme ici contre Rostislav Vasilko, le secrétaire général du Parti Communiste à Lviv, battu et torturé par la foule (les prêtres extrémistes catholiques et orthodoxes ont aussi joué un rôle non négligeable dans ces évènements) :

Les 21 février un accord est signé entre le Président et l’opposition, prévoyant des élections anticipées et un gouvernement d’union nationale – le tout avec la signature de plusieurs ministres européens le garantissant (Allemagne, France, Pologne).

Mais les milices de Maïdan refusent l’accord. Le coup d’État a réussi, le Président Ianoukovytch (dont la vie est menacée) fuit alors le pays le 22 février. Il est destitué de façon inconstitutionnelle par l’Assemblée (pas d’enquête par la Cour constitutionnelle, pas de débats contradictoires, majorité de 75 % des députés non atteinte…) qui nomme le 27 février un nouveau Président par intérim et un nouveau gouvernement, dirigé par Arseni Yatseniouk.

Le Président par Intérim Alexandre Tourtchinov, John Kerry, Le Premier Ministre Arseni Yatseniouk

Il est parfaitement conforme à ce que souhaitait le gouvernement américain, puisqu’on dispose de l’interception d’une communication téléphonique de Victoria Nuland le définissant (ou se trouve son grandiose Fuck the EU):

Les puissances occidentales refusent finalement d’exiger l’application de l’accord du 21 février, et le reconnaissent.

Le gouvernement fascisant

Bien loin d’être “d’union nationale”, il ne comprend pratiquement que des ministres de l’Ouest de l’Ukraine et de Kiev.

Au niveau politique, en voici la composition au 22/02 :

On comptait le 27 février dans ce gouvernement reconnu par l’Occident 6 ministres (sur 19) appartenant ou ayant appartenu à des organisations néonazies/fascistes, dont 4 au parti Svoboda :

Voici pour les ministres du cabinet.

Mais il y a aussi des néonazis à d’autres postes clefs :

Bien entendu, ils n’ont pas tous les postes clefs. L’Intérieur revient par exemple à l’oligarque Arsen Avakov (400 millions de $ de fortune) qui avait été mis sur la liste internationale d’Interpol des personnes recherchées – il s’était enfui en Italie en 2012….

Notons enfin que le parti Patrie compte 6 ministres : Premier ministre, vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires sociales, ministre des Affaires Internes, ministre des Infrastructures et un ministre sans portefeuille.

Ce gouvernement a rapidement nommé des oligarques comme gouverneurs de grandes régions : Igor Kolomoïski à Dnepropetrovsk (propriétaire du groupe “Privat” qui comprend plus d’une centaine d’entreprises) ; Sergueï Tarouta à Donetsk (principal actionnaire du groupe métallurgique ISD fondé avec Vitali Gaïdouk – vice-gouverneur de la région de Donetsk à l’époque où Ianoukovitch dirigeait la région) ; Vladimir Nemirovski – financeur d’Arseni Yatseniouk – à Odessa.

Suite à différentes défections fin février, le Parlement (élu en 2012) a basculé, et la nouvelle majorité se compose ainsi :

Rappelons que l’Ukraine connait désormais un régime parlementaire, où les pouvoirs du Président sont limités.

Enfin, ce gouvernement putschiste intérimaire a tout simplement décidé de signer (partiellement) l’accord d’association avec l’UE le 21 mars 2014 – sans demander leur avis aux Ukrainiens, ni se soucier des conséquences pour l’Est du pays. L’UE a décidé à cette occasion d’ouvrir unilatéralement ses frontières aux produits ukrainiens… Bref, “l’Europe” est en marche !

Cet individu nous a associés à l’Ukraine, lui ouvrant nos frontières…

Saint Rompuy tenant la Bible ?

“Heureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux est à eux” (Mt 5, 3)

Le parti néo-nazi Svoboda

Le parti Svoboda (“Liberté”) – un des deux partis composant le gouvernement – ne porte ce nom que depuis sa tentative de respectabilisation de 2004. Jusqu’à cette date (et depuis sa création en 1991) son nom était le Parti National Social d’Ukraine (SNPU) – évidemment copié sur le nom du parti nazi NSDAP.

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis. La Rune du Loup était l’emblème de la Panzerdivision SS Das-Reich – qui a rasé le village d’Oradour-sur-Glane et exterminé sa population le 10 juin 1944.
 il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

En juillet 2004, le leader de Svoboda Oleh Tyahnybok tint ces propos sur la tombe d’un commandant nationaliste de l’UPA :

« L’ennemi est venu et a pris leur Ukraine [à l'UPA]. Mais ils [les combattants de l'UPA] n’avaient pas peur; De même, nous ne devons pas avoir peur. Ils ont pris leur fusil sur leur cou et sont allés dans les bois. Ils se sont tenus prêts et combattirent contre les sales Russes, les Allemands, les Juifs et les autres ordures qui voulaient reprendre notre État ukrainien! Et il faut rendre l’Ukraine aux Ukrainiens ! Et par conséquent, notre tâche pour chacun d’entre vous – les jeunes, les plus vieux, les cheveux gris – est que nous devons défendre notre Patrie ! Il faut que l’Ukraine soit en fin de compte rendue aux Ukrainiens. Vous, jeunes hommes et vous, cheveux gris, êtes la combinaison parfaite, celle que la mafia judéo-moscovite qui dirige l’Ukraine craint le plus. » (Source : The Jamestown Foundation)

Le 23 novembre 2009, Le Front National français signe un accord de coopération avec Svoboda ; Jean-Marie Le Pen annonce la « collaboration » des partis, car ils ont « évidemment beaucoup de points communs, d’idéaux communs ». Le président de Svoboda indique : « Nous avons un but commun : bâtir l’Europe des Nations Libres ». Svoboda fait partie, à titre d’observateur, de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux, fondée par Bruno Gollnisch. Il appartient aussi au Front National Européen, qui regroupe Aube Dorée, le NPD, etc.

Le Pen et Tyagnibok

Mais Svoboda a fini par être rejeté de ces organisations en raison de son extrémisme… (sic.)

En 2012, ce parti passa une alliance électorale avec le parti Patrie de Ioulia Tymochenko, dirigé… par les dirigeants actuels de l’Ukraine :

Aux législatives de 2012, Svoboda obtint plus de 10 % des voix – en fait entre 1 % et près de 40 % des voix selon les régions…

score Svoboda 2012

Cela a permis aux nouveaux députés de prendre leurs nouvelles fonctions au Parlement à bras le corps :

Tyahnybok prend son métier de parlementaire à bras-le-corps avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes.

Tyahnybok prend son métier de parlementaire à bras-le-corps avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes.

Le 13 décembre 2012, le Parlement européen vota une résolution condamnant Svoboda:

Le Parlement Européen :

En 2012, Yaakov Bleich, le Grand Rabbin de l’Ukraine, a déclaré: « Svoboda est une énigme à bien des égards, c’est un parti nationaliste avec des éléments antisémites en lui. » Vyacheslav A. Likhachev, expert pour le Congrès Juif Eurasiatique, a déclaré que « ce parti a un noyau très antisémite au cœur de son idéologie », que « ses leaders sont connus pour tenir des discours ouvertement racistes et antisémites » et qu’il conduit à « la légitimation symbolique de néo-nazis et de l’idéologie antisémite aux yeux de la société. » Enfin Shimon Samuels, le Directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal a indiqué que « Svoboda est composé des mêmes éléments que les auxiliaires ukrainiens des Nazis qui ont commis des massacres de masse de Juifs, de Russes et de Polonais. » “Source : JERUSALEM POST

Le Centre Simon Wiesenthal l’a d’ailleurs inclus en 2012 dans son Top Ten mondial des antisémites (avec les frères égyptiens, les mollahs iraniens, etc.) – à propos de ses déclarations visant à “purger l’Ukraine de 400 000 Juifs et autres minorités” :

“Source : Le Centre Simon Wiesenthal

En mai 2013, le Congrès Juif Mondial a appelé à l’interdiction du « parti néo-nazi Svoboda ».

“Source : UKRINFORM

En juillet 2013, 25 % des députés de la Knesset (Parlement israélien, 120 députés) ayant même pris la plume pour alerter le Président du Parlement européen sur « le parti néo-nazi Svoboda » :

« Cela fait plus de 6 mois que nous recevons des rapports alarmants sur la nouvelle tendance nationaliste en Ukraine agitée par le parti néo-nazi Svoboda, qui a remporté plus de dix pour cent des voix aux dernières élections législatives. Nous sommes alertés des menaces et des attaques calomnieuses lancées par les membres de ce parti contre les Juifs, les Russes et d’autres minorités. Ce sont des individus qui puisent leur inspiration dans les Nazis et glorifient ouvertement les meurtriers de masse des divisions SS ukrainiennes.

Nous avons également été choqués par le fait que ce parti n’est pas du tout isolé, mais jouit d’une pleine coopération avec les deux principaux partis de l’opposition en Ukraine [Ndt : Patrie et UDAR]. Malheureusement, ces partis n’ont absolument pas protesté contre les actions et les déclarations de leur partenaire extrémiste, mais ils se sont même compromis par leur propre glorification publique de criminels de guerre nazis ukrainiens.

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face au phénomène de néo-nazisme dans n’importe quelle partie du monde. Notre devoir est de parler et de communiquer avec nos collègues du monde entier pour joindre nos efforts pour éliminer les symptômes qui nous ramènent aux périodes les plus sombres de l’Humanité.

Nous apprécions la position ferme que le Parlement européen a exprimée sur cette question en décembre dernier. Nous tenons également à vous remercier pour le refus du Parlement européen d’avoir des relations de travail avec le parti Svoboda et pour la clarification de toutes les forces politiques opérant en Ukraine, afin qu’aucune tentative de glorification du nazisme ne soit tolérée par l’Europe. Nous espérons travailler ensemble pour un avenir meilleur et plus sûr pour l’Europe et le monde entier.»

Son programme prévoit entre autres de re-doter l’Ukraine de l’arme nucléaire et, dans un autre registre, de criminaliser l’homosexualité (désignée sous le vocable de “perversion sexuelle”)

Des fois qu’il reste des doutes, intéressons-nous enfin à quelques députés de Svoboda…

1/ Yuri Mykhalchyshyn. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques, il joue le rôle de « l’intellectuel » du parti. Il a soutenu sa thèse en 2009, portant sur « La transformation d’un mouvement politique en un parti politique de masse d’un nouveau type, par exemple NSDAP et PNF (analyse comparative du parti nazi allemand et du parti fasciste italien). » Il a beaucoup analysé la façon dont le parti nazi a utilisé les faiblesses des Démocraties occidentales… Il a fondé un « Centre de Recherche Politique Joseph Goebbels » en 2005, changeant plus tard le « Joseph Goebbels » en « Ernst Jünger ». Ce centre réalise des traductions en ukrainien de livres nazis. Il a qualifié la période de l’Holocauste comme « une période de lumière dans l’histoire ». Sa phrase fétiche est “Nous sommes contre la diversité. L’Ukraine est pour les Ukrainiens”.

Il anime le blog nachtigal88 – “Nachtigal” est le nom du bataillon ukrainien de la Wehrmacht qui a envahi l’Ukraine en juin 1941, “88″ est un chiffre néonazi : le H est la 8e lettre de l’alphabet, donc 88 = HH = Heil Hilter). Il y a par exemple traduit l’ABC national-socialiste de Goebbels :

Yuriy Mykhalchyshyn

Le 14 mai 2014, il propose au Parlement une méthode efficace de lutte contre les terroristes occupant Slaviansk : évacuer la population et “employer l’artillerie lourde et utiliser le soutien aérien. Quelques hélicoptères MI-24 suffiront à transformer Slaviansk en un paysage lunaire.”

2/ Oleg Pankevich. Il participe régulièrement à des cérémonies de ré-inhumation de soldats de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans des terrains) comme ici le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie, sous l’œil bienveillant de l’Eglise et des autorités locales. (à la fin, en chemise traditionnelle blanche) :

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

Oleg Pankevich de Svoboda à la cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

Oleg Pankevich de Svoboda à la cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

3/ Irina Sehk. Le 21 juillet 2013, elle a honoré à Brody la mémoire des glorieux Waffen-SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (en juillet 1944) :

 la député de Svoboda Irina Sehk a honoré à Brody la mémoire de ces Waffen SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (juillet 1944)

4/Irina Farion. C’est la linguiste du groupe.

En 2010, en visite peu après dans une maternelle, elle explique aux enfants de 5 ans portant des prénoms russes que s’ils ne changent pas leur prénom pour un prénom ukrainien, « il faudra qu’ils fassent leur valise et partent à Moscou ». Elle a indiqué peu après qu’il était nécessaire, au niveau législatif, d’engager des poursuites criminelles contre les citoyens russophones qui ne veulent pas apprendre la langue ukrainienne : « Nous avons 14 % d’Ukrainiens qui ont indiqué que leur langue maternelle était le Russe, qui est la langue de l’occupant. Cela indique une altération terrible de la conscience de ces 5 millions d’Ukrainiens dégénérés ; ils ont besoin d’être secourus. […] Il faudrait poursuivre et emprisonner ceux qui s’obstineraient à ne pas vouloir être secourus en apprenant l’Ukrainien.» – précisant même “c’est comme ça que les Français font – on y emprisonne pour six mois les gens pour l’utilisation d’anglicismes…” [sic.]

En juin 2012, elle déclare avoir obtenu le licenciement d’un conducteur de minibus de Lviv, car celui-ci avait refusé d’éteindre une radio musicale russophone et de changer de poste.

Le 8 mai 2013 Irina Farion déclare lors d’un rassemblement à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale que la « victoire » soviétique ne serait jamais une fête en Ukraine. En réponse, le gouverneur de Kharkiv a déclaré Madame Farion « totalement débile ».

Elle a indiqué en avril 2014, à propos de la loi renforçant les sanctions pour « Séparatisme », visant les Ukrainiens russophones :

« Pour ma part, j’agirais beaucoup plus sévèrement contre les séparatistes : je les fusillerais tout simplement, pardonnez-moi.

Écoutez: l’ennemi se comporte en maître sur notre sol ! On devrait les chasser, comme en 1654 [NdT : Guerre Russo-polonaise]. C’est pourquoi le vote de cette loi est tout à fait justifié, et je pense que l’avenir de l’Occident le vaut. Nos hommes ont peur pour leur vie.

C’est pourquoi les créatures qui s’aventurent dans la voie du séparatisme ne méritent que la mort… » “Source : TV-novosti.ru

Voici donc sa réaction le 3 mai 2014, le lendemain de l’incendie d’Odessa, sur sa page Facebook :

Bravo Odessa. Perle de l’esprit ukrainien. Patrie des grands nationalistes Ivan [père du second, homme d'État, médecin, écrivain] et Iouri Lipa [né à Odessa, médecin, poète, publiciste (nationaliste); rejoint l'UPA en 1943, fusillé par le NKVD en 1944]. Que le diable les brûle en enfer. Les meilleurs insurgés sont les fans de football. Bravo.”

5/ Igor Mirochnitchenko. Il a déclaré que l’actrice Mila Kunis n’était « pas une Ukrainienne mais une “sale youpine” (griaznaia jidovka) », et que l’homosexualité était responsable de la transmission de maladies sexuelles et du SIDA.

Mécontent que la télé ukrainienne ait diffusé des images du discours de Poutine accueillant la Crimée, il est allé bastonner le directeur de la télévision publique Alexander Panteleymonov jusqu’à ce qu’il démissionne.

Igor Mirochnitchenko moleste le Directeur de la télévision nationale pour le forcer à démissionner en mars 2014.

On le voit ici en plein débat parlementaire avec les communistes :

Igor Mirochnitchenko au parlement

6/ Edouard Leonov et Ruslan Zellik. ils arborent ici fièrement les 2 chiffres néo-nazis 14 et 88 :

Edouard Leonov et Ruslan Zellik montrent ici 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprémaciste blanc David Lane)

7/ les dernières déclarations d’Oleh Tyahnybok

Son discours suite au drame d’Odessa :

Ce sang est sur les mains de Poutine. Il est l’organisateur de ce massacre, qui a été conçu pour devenir le déclencheur d’une crise dans tout le Sud-Est de l’Ukraine. [...]

D’autre part, le grand nombre de victimes a probablement été causé par le fait que la majorité de nos organes de sécurité restent contrôlés par ceux qui ne servent pas le peuple de l’Ukraine mais la Russie. Par conséquent, sans épuration (“lustration”) immédiate et radicale, il n’y aura plus d’espoir de préserver l’intégrité de l’État ukrainien. [...]

Hier, les événements tragiques d’hier à Odessa, où les unités terroristes armées de Poutine ont attaqué une marche pacifique ukrainienne [!!!], qui a conduit à la mort de dizaines de personnes, ainsi que les meurtres de masse, [!!!], les enlèvements et la torture de citoyens en Crimée occupée [!!!] et dans le Donbass indiquent que la terreur anti-ukrainienne et la réalisation d’un nettoyage ethnique fait clairement partie des objectifs des saboteurs de Poutine en Ukraine.

Svoboda exige du gouvernement qu’il arme immédiatement les patriotes volontaires qui sont prêts à protéger l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de contrer les terroristes, les armes à la main. Seule une action décisive, avec l’usage résolu de la force, pourra arrêter les terroristes de Poutine.

Les criminels doivent être punis. Si le gouvernement refuse de s’en charger, les patriotes ukrainiens s’en chargeront eux-mêmes. Nous ne laisserons pas la terreur anti-ukrainienne s’emparer de notre pays.”

Enfin le 7 mai, les députés communistes ont été virés d’une séance à huis-clos au Parlement. Oeg Tyagnibok a déclaré pour sa part :

“Après l’expulsion de la salle des séances de la faction du Parti communiste, la Verkhovna Rada d’Ukraine a pu commencer à “travailler de façon normale. Avant, nous n’étions plus en mesure d’obtenir le nombre de voix requis, par la faute du sabotage de certains députés, sur presque toutes les lois en discussion.”

Eh oui : il est minoritaire au Parlement, sabotaage ! Donc on expulse les communistes, et du coup il redevient majoritaire !

Le procureur général de Kiev (toujours le même, de Svoboda) a déclaré :

Je pense que je vais bientôt proposer (de lever l’immunité) de plusieurs députés qui commettent des crimes et portent atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine“(Source)

 

Question : il faut quoi de plus pour qu’on appelle ce parti et ses membres “néonazis” (et plus simplement “d’extrême-droite”) et qu’on chasse ces gens du pouvoir ?

Patrie

Nous avons donc 30 % des membres du gouvernement rattachables au néonazisme – et dans des postes importants. Svoboda a environ 20 % des députés de la majorité.

On entend répondre : mais ils n’ont pas tout le pouvoir, c’est Patrie (de Timochenko) qui dirige.

Mais c’est quoi Patrie ? On répond parfois : c’est comme l’UMP.

Qu’a déclaré Timochenko ces derniers temps ?

Dans une conversation interceptée en mars :

“I.T. Il est temps de prendre nos armes et d’aller tuer ces maudits russes ainsi que leur leader. [...] J’aurais trouvé un moyen de tuer ces connards. J’espère que je serai capable d’impliquer toutes mes relations. Et j’utiliserai tous mes moyens pour faire se soulever le monde entier afin qu’il n’y ait même plus un champ brulé en Russie. [..]

(son correspondant) J’ai parlé à Viktor (probablement Tourchinov). Il a demandé : “Que devrions nous faire maintenant avec les 8 millions de russes qui sont restés en Ukraine ? Ce sont des parias !”

I.T : Ils doivent être détruits avec des armes nucléaires !” (Source)

Lors d’une conférence de presse à Nikolaïev en mai, Timochenko a conclu que, si elle n’était pas élue, un “troisième round révolutionnaire” (après la “révolution orange” de 2004 et le coup du Maïdan de février dernier) était inévitable : “Je ne veux plus être tenue pour responsable de l’échec de la révolution… Si le pays élit un autre président [que moi,] et comme ce ne peut être que le seul rival qui reste à ma hauteur [Porochenko], je crois que nous devrons préparer le troisième round de la révolution. Autrement, je ne vois aucune possibilité de changement, je connais parfaitement tous ces gens [Porochenko et son entourage]…” (Source)

Rappelons aussi qu’elle été condamnée pour s’être enrichie en gagnant des dizaines de millions sur le prix du gaz, et était poursuivie, suspectée d’avoir trempé dans plusieurs meurtres. (Source)

Une autre figure éminente de Patrie est Andrei Parubiy – le Secrétaire de la Sécurité nationale et de la Défense de l’Ukraine, et député de Patrie. C’était le “commandant” des milices de Maïdan…

Sauf que c’est surtout le co-fondateur du Parti national d’Ukraine avec Tyanibok en 1991 ! Et dont il a dirigé les troupes paramilitaires “Les patriotes d’Ukraine”.

Il a d’ailleurs rencontré en 1999 Jean-Marie Le Pen (et Samuel Maréchal, son gendre)…

Parubiy au parlement

Et là, il est reçu à l’OTAN qui lui fournit du matériel !! (Source)

Andriy Parubiy et le secrétaire général adjoint de l’OTAN, le General Alexander Vershbow

Il en appelle désormais à l’aide militaire américaine

Le Premier ministre Yatseniouk : c’est un ami de Tyahnybok…

De plus sa fondation est financée par l’OTAN, le gouvernement américain et l’ambassade de Pologne

Le Président de l’Ukraine par intérim, Alexandre Tourtchinov ? Il vient de demander l’interdiction du Parti Communiste :

Le député de Patrie Volodymyr Yavorivsky : il a déposé au Parlement la proposition de loi n°4176 visant à dépénaliser l’apologie et la justification publiques des crimes contre l’Humanité, la fabrication et la distribution des documents où les crimes des fascistes et de leurs partisans sont justifiés. (Source)

La député de Patrie Lesya Orobets (élue en 2012 avec l’étiquette Patrie). Elle a déclaré suite au massacre d’Odessa sur sa page Facebook :

“Ce jour est entré dans l’histoire. Les habitants d’Odessa, malgré la trahison de certains policiers, ont défendu la ville et prouvé à tout le monde qu’Odessa c’est l’Ukraine. Au prix de la vie des patriotes, ce fut une victoire spectaculaire. Les colonies de doryphores ont été liquidées. Les agresseurs ont attaqué perfidement les premiers et ont reçu la réponse adéquate.

Comme sur Maïdan, les femmes et les personnes âgées ont cassé les pavés. Odessa a brisé tous les rêves de Poutine. Il ne convoitait pas autant Dombass et ses mines non rentables (et bientôt il ne pourra même plus vendre son gaz) qu’il ne convoitait les ports. Je prie pour qu’à Donbass la volonté politique ne s’évapore pas et que les vies ne soient pas perdues en vain, pour que l’ordre et la paix reviennent. Nous devons encore récupérer la Crimée.

Mémoire éternelle aux Héros.”

Ils doivent apprécier les russophones dans l’Est… Bizarre qu’ils ne veulent plus être gouvernés par ces gens-là…

Et cette dame est née un 3 mai. Coïncidence énorme. Elle a donc posté un message le soir du 2 mai – soir du massacre d’Odessa – pour célébrer ses 32 ans :

Les temps changent – les principes restent immuables.

4 773 personnes ont aimé ça”. Et ça, c’est une députée du parti présenté comme “modéré” !

Modéré alors qu’il a passé une alliance en 2012 avec un parti néonazi !!! “Non mais allô quoi !!!

Rappelons enfin que ce parti a voté avec Svoboda – le lendemain de la Révolution ! – le projet de loi supprimant le statut de langue officielle régionale au russe – ce qui a déclenché les tensions et le départ de la Crimée. Dans quel but – si ce n’est de créer de grosses tensions ?

Les mêmes ont déposé et voté une loi d’amnistie de tous les crimes commis à Maïdan, y compris les assassinats ! Plus personne ne peut être poursuivi…

Bref, des gens Biens, au pouvoir en Ukraine actuellement…

 

En janvier 2013, Tzipi Livni, l’ancienne vice-Premier ministre d’Israël a déclaré :

« Ceux qui essaient de donner une légitimité sont aussi coupables que le Parti Svoboda. C’est encore plus triste lorsque cela vient de politiciens principalement connus pour leur modération et la compréhension du contexte international de tels sujets. La position de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Arseniy Iatseniouk, [Ndt : nouveau Premier Ministre] et c’est un euphémisme, laisse perplexe. […] Je pense qu’un phénomène comme le Parti social nationaliste totalitaire Svoboda ne doit pas être négligé et laissé sans réponse de la communauté internationale. Vous noterez que même les partis les plus radicaux en Europe ont refusé de coopérer avec Tiahnybok. Même le parti français d’extrême-droite de Marine Le Pen. Même le parti hongrois Yobik. Dans le monde d’aujourd’hui, il y a des règles de bienséance, des normes de la mémoire historique. Tiahnybok et son parti ont violé ces règles et ces normes. […] Je préconise de prendre toutes les mesures possibles pour supprimer les partis néo-nazis et leurs activités. »

Conclusion

Il y a une question centrale dans cette affaire, indispensable à cerner pour comprendre la suites des évènements : a-t-on affaire ou non à un gouvernement ukrainien (que nous soutenons) composé en partie de néo-nazis et de réels fascistes ultranationalistes (soutenus par l’Ouest du pays) ?

Si on y répond oui, on est obligé de reconnaitre que cette situation ne peut qu’avoir de très graves conséquences pour l’unité du pays et ses relations avec la Russie (27 millions de Soviétiques sont morts à cause de cette idéologie durant la dernière guerre. Pour 1 soldat américain mort en Europe pour notre liberté, ce sont 60 soldats soviétiques qui tombaient. Cela laisse de sérieuses traces…).

À vous de juger !

Pour ma part, j’estime qu’on peut tout à fait qualifier ce “gouvernement démocratique” de soi-disant “Union nationale”, par analogie avec la France, comme composé de :

Et ceci explique la forte participation au référendum du 11 mai avec ces centaines de milliers d’électeurs – élément éloquent, mais oublié par les médias dès le lendemain…

C’était clairement un “vote de défiance” vis à vis du gouvernement de Kiev qui a déjà perdu une énorme part de sa légitimité dans l’Est. Ceci ne signifie pas que ces personnes ne restent pas attachées à l’Ukraine, la plupart (et contrairement à la population de Crimée qui était russe à 60 %) souhaitent simplement une fédéralisation du pays, pour que leur droits et intérêts légitimes soient préservés.

Un dernier élément. Pour incriminer la Russie dans ce qui est essentiellement un mouvement local (comme si un putsch néonazi au Canada s’attaquait au français – les Québécois régiraient, sans l’aide de la France ni en étant des “pro-Français” ; ce qui ne veut pas dire que les services secrets russes n’agissent pas ponctuellement, tout comme le font les services secrets américains), le gouvernement de Kiev a transmis des “preuves” à l’OSCE, “preuves” validées par le gouvernement américain. Le New York Times les a publiées. Il n’a pas fallu 24 heures pour qu’Internet explose de rire face à la manipulation grossière de photos floutées ou manipulées (lire ici) :

Des photographies et signalements de l’Est de l’Ukraine, avalisés par l’administration Obama dimanche dernier suggèrent que beaucoup de ces hommes en kaki sont effectivement des membres des forces armées ou du renseignement russe – équipés de la même manière que les forces spéciales russes impliquées dans l’annexion de la Crimée en février. Certains des hommes photographiés en Ukraine ont été identifiés sur des photos de soldats russes clairement prises dans des circonstances différentes. [...] « Il y avait un large consensus concernant le lien entre la Russie et certains des miliciens armés dans l’est de l’Ukraine, et les photographies présentées par les Ukrainiens la semaine dernière ne font que confirmer cela, c’est pourquoi les officiels des Etats Unis ont continué à défendre ce point de vue, » déclarait Jen Psaki, le porte-parole du Département d’Etat des États-Unis dimanche 20 avril. [...] Des preuves supplémentaires de l’implication de la Russie dans les événements de l’Est de l’Ukraine sont contenues dans un dossier de photographies fournies par l’Ukraine à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) [...] . Des photos d’insurgés armés non identifiés prises dans l’Est de l’Ukraine y figurent, ainsi que des photos plus anciennes de ce qui semble être les mêmes hommes apparaissant dans une photo de groupe d’une unité militaire en Russie.” [New York Times, 20/04/2014]

Les “preuves” (soi-disant les mêmes personnes en Russie par le passé et dans l’Est de l’Ukraine actuellement) :

La “même personne barbue” (sic) en prenant des photos originales en haute résolution et pas en 50 000 pixels… :

(le père Noël avait un alibi…)

La seconde “preuve” du gouvernement :

Les mêmes “en Russie puis en Ukraine” :

Sauf que les 2 photos ont été prises le même jour au même endroit ! (ce qu’on voit en retrouvant les originales, comme ici, puisqu’elles ont été coupées grossièrement pour masquer la manipulation)

Mais rassurez-vous, nous n’avons nullement sanctionné ce gouvernement manipulateur, voulant nous entrainer dans une confrontation avec la Russie !

 

Il est vrai qu’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir :

“Les accusations d’antisémitisme portées contre Svoboda sont de la propagande russe [...] contre la révolution démocratique. [Ndt : 17 policiers morts par balle pour chasser le président démocratiquement élu] [...] Le nouveau gouvernement ukrainien est composé de démocrates européens qui travaillent pour les valeurs qui sont les nôtres ; il mérite notre soutien. [...] Je ne vois aucun risque que Svoboda se détourne de la voie du développement démocratique.” [Carl Bildt, ministre des Affaires étrangères suédois, 6 mars 2014] (Source)

“Les valeurs qui sont les nôtres”… On comprend mieux, notez…

Bref, tout ça pour :

Si les choses continuent, le pays va basculer dans la guerre civile. Et on a du mal à le comprendre en Occident, car on présente les combattants de l’Est comme des “terroristes” alors que la population locale les voit clairement comme des “résistants” – ce qui est loin d’être faux puisque le gouvernement fait intervenir l’armée contre eux…

(à 1’55) :

Et plus le gouvernement usera de la violence armée, plus les gens de révolteront, et plus il y aura des désertions dans l’armée (dont les médias parlent peu, alors que beaucoup de soldats sont passés avec armes du côté des opposants), et plus de l’aide viendra spontanément de l’Est, façon “brigades internationales de 1936″…

Car ceci est un milicien de la “garde nationale” créée par le gouvernement (attention, image dure) :

 

 

 

 

 

 

Mais laissons le mot de la fin à Laurent Fabius le 11 mars :

“Il faut être pragmatique, aussi [!]. Il est évident que le gouvernement actuel de Ukraine cherche à opérer le plus large rassemblement. Donc il ne prend pas seulement ses partisans [?], et il essaie de rassembler. Et parmi ces éléments de rassemblement, il fait appel à des gens, je dirais, qui ont pignon sur rue [!]. Je comprends tout à fait ça.

Maintenant quand on accuse ce gouvernement d’être d’extrême-droite, c’est faux ! C’est faux ! Il y a 3 membres [!] du parti Svoboda, qui est un parti plus à droite que les autres, mais l’extrême droite n’est pas au sein du gouvernement.” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]

Liens

Ce billet est une synthèse de la longue série Ukraine, dont vous pouvez retrouver la liste ici :

www.les-crises.fr/ukraine

Pour approfondir certains points, vous pouvez en particulier vous référer à ceux ci :

www.les-crises.fr/responsabilite-ue-ukraine-1/ (Rôle de l’UE)

www.les-crises.fr/responsabilite-ue-ukraine-2/ (Rôle de l’UE)

www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-5-2/ (le Gouvernement en détail)

www.les-crises.fr/u37-du-snpu-a-svoboda (Svoboda)

www.les-crises.fr/u372-deputes-de-svoboda/ (Députés de Svoboda)

www.les-crises.fr/ukraine-le-pib/ (le PIB)

=====================================
Olivier Berruyer – Mai 2014

P.S. Traductions

J’aimerais bien traduire ce texte en anglais et en allemand – voire d’autres langues si des personnes peuvent. Si des bilingues se sentent… Entraide d’une personne connaissant un peu le html bienvenue également. Me contacter

J’ai aussi besoin en urgence de quelqu’un qui utilise PowerPoint et qui a du temps ce jeudi… Et d’un maquettiste (pour mettre en page des documents Word) et de personnes pouvant m’aider à créer des billets sous WordPress (avec un minimum de connaissance en html). Merci !

Source: http://www.les-crises.fr/le-gouvernement-fasciste-de-kiev-que-nous-soutenons/


[U3-7] Députés de Svoboda : cachez ces néonazis que nous ne saurions voir…

Monday 21 July 2014 at 13:00

- Message aux Ukrainiens : merci de signaler en commentaire d’autres vidéos, d’autres faits importants ou d’autres députés Svoboda “croustillants” à présenter (ou de “Patrie” aussi)… Merci d’avance…

Suite du billet précédent sur Svoboda
Index de la série

Depuis le succès de 2012, Svoboda dispose de près d’une quarantaine de députés, qui ont souvent fait fureur avec des remarques russophobes, polonophobes, racistes et antisémites. Tour d’horizon de quelques uns.

Yuri Mykhalchyshyn

Titulaire d’un doctorat en sciences politiques, il joue le rôle de « l’intellectuel » du parti. Il a soutenu sa thèse en 2009, portant sur « La transformation d’un mouvement politique en un parti politique de masse d’un nouveau type, par exemple NSDAP et PNF (analyse comparative du parti nazi allemand et du parti fasciste italien). » Il a beaucoup analysé la façon dont le parti nazi a utilisé les faiblesses des Démocraties occidentales…

Il a fondé un « Centre de Recherche Politique Joseph Goebbels » en 2005, changeant plus tard le « Joseph Goebbels » en « Ernst Jünger ». Il a qualifié la période de l’Holocauste comme « une période de lumière dans l’histoire ». Sa phrase fétiche est “Nous sommes contre la diversité. L’Ukraine est pour les Ukrainiens”.

 

Yuriy Mykhalchyshyn

Il anime le blog nachtigal88 - “Nachtigal” est le nom du bataillon ukrainien de la Wehrmacht qui a envahi l’Ukraine en juin 1941, “88″ est un chiffre néonazi : le H est la 8ème lettre de l’alphabet, donc 88 = HH = Heil Hilter). Il y a par exemple traduit l’ABC national-socialiste de Goebbels :

Yuriy Mykhalchyshyn

Il a rédigé un livre en 2010, « Feu », recueil de textes de nationalistes ukrainiens mais aussi de traductions en ukrainien des « plus brillants intellectuels nationaux-révolutionnaires européens » – comme Joseph Goebbels, Ernst Röhm, Alfred Rosenberg, Otto Strasser…

Yuriy Mykhalchyshyn: Feu. Version 1.0

Yuriy Mykhalchyshyn: Feu. Version 1.0

 

Yuriy Mykhalchyshyn: Feu. Version 1.0 - Table des matières

Yuriy Mykhalchyshyn: Feu. Version 1.0 – Table des matières

Yuriy Mykhalchyshyn: Feu. Version 1.0 - Table des matières

Yuriy Mykhalchyshyn: Feu. Version 1.0 – Table des matières

“Source : politosophia.org

Son livre Vatra (feu) se complète d’un site du même nom, qui reprend nombre de ses textes, dont celui de Goebbels, qui est cette fois simplement décrit comme un “pionnier dans le domaine des relations publiques, le plus grand théoricien et praticien de la propagande et de l’agitation du XXe siècle”

On le voit ici le 9 mai 2011 (anniversaire de la fin de la guerre) commander des troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs ayant été blessés :

Yuriy Mykhalchyshyn

Yuriy Mykhalchyshyn – le 9 mai 2011 – (anniversaire de la fin de la guerre) commande des troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

le 9 mai 2011 - (anniversaire de la fin de la guerre) ,  troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

le 9 mai 2011 – (anniversaire de la fin de la guerre) , troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

le 9 mai 2011 - (anniversaire de la fin de la guerre)  - cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

le 9 mai 2011 – (anniversaire de la fin de la guerre) – cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

le 9 mai 2011 - (anniversaire de la fin de la guerre) ,  troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

le 9 mai 2011 – (anniversaire de la fin de la guerre) , troupes de skinheads à Lviv pour perturber la cérémonie avec les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale

En 2013, au Conseil régional de Lviv, leçon de démocratie : « Notre armée banderienne traversera le Dniepr, traversera Donetsk et jettera la bande de “culs bleus” [NdT : couleur du Parti des Régions] de l’Ukraine. Nous, à Lviv, nous avons notre propre pouvoir banderien aux couleurs rouges et noires, qui existe aussi à Ternopil et à Frankivsk. Ce n’est pas nous qui avons élu ce gouvernement et ce Président. Par conséquent, ce n’est pas notre autorité, et nous n’avons pas d’obligations envers lui. »

En 2013, à l’assemblée, s’adressant au Parti des Régions au pouvoir :

« Ayant déclaré la guerre au peuple ukrainien, vous détruisez systématiquement un groupe social après l’autre, détruisez des personnes indépendantes, autonomes, les personnes de pensée libre, les étudiants, les intellectuels, et maintenant les journalistes. Je tiens à assurer au peuple de l’Ukraine une chose : nous ne reculerons jamais, et nous vaincrons cette invasion venu de Donetsk [NdT : fief ukrainien des russophones] quand le cabinet des Ministres, l’administration se soulèveront, pas seulement l’Ouest. Lorsque les banderistes [prendront le pouvoir], alors gare à vous, chers envahisseurs fascistes de Donetsk. »

 ”Source : Вголос

Voilà comment le journaliste Piotr Smolar parle incidemment de lui pour Le Monde : “Les députés de Svoboda ont aussi, souvent, commis la bêtise de huer, à la Rada, les députés du Parti des régions s’exprimant en russe.”

Ils “huent” ? Hmmmmm comment dire… Eh bien on le voit ici en avril 2014 “huer très fermement” le député communiste qui parle au Parlement :

Comme vous l’avez vu hier et plus bas, ce genre d’affrontements n’est pas rare au Parlement ukrainien…

[Edit : 14 mai] “Les représentants de « Svoboda » à la Rada Suprême proposent une méthode efficace de lutte contre les terroristes occupant Slaviansk. Selon eux tous les habitants volontaires doivent quitter cette localité en 48 heures, après quoi il faut bombarder, faire un raid aérien et nettoyer définitivement la ville des bandits terrorisant le Donbass. C’est le député du groupe « Svoboda » Youri Mihalchishin qui a déclaré cela à « Nouvelle Région ».

 « Nous exigeons une fin fructueuse de l’Opération Anti-Terroriste (ATO). Il faut la passer à une étape plus décisive. C’est-à-dire il faut porter des coups précis sur les concentrations de terroristes à Slaviansk et Kramatorsk. Il faut le faire avant la fin de la semaine afin de pouvoir organiser un vote normal le jour des élections le 25 mai. Par conséquent, il est faut approfondir et élargir la portée et l’intensité de l’ATO », – déclare-t-il.

Le député a précisé qu’il est question de la liquidation du « noyau dur » des combattants en premier lieu près de Slaviansk.

« Il faut redéployer les forces militaires, le Ministère de la Défense a tous les moyens nécessaires de le faire. Il faut employer l’artillerie lourde et utiliser le soutien aérien. Quelques hélicoptères MI-24 suffiront à transformer Slaviansk en un paysage lunaire », – est persuadé le député.

Dans le même temps il a proposé d’annoncer l’évacuation des vrais civils pacifiques derrière lesquels se cachent les bandits.

« Il faut minimiser les pertes de nos militaires et les augmenter considérablement dans les rangs des séparatistes et des terroristes. Pour ne pas avoir de pertes civiles il faut annoncer l’évacuation 48 heures à l’avance, afin d’évacuer tous les habitants. Il y a tous les moyens de transport nécessaires pour cela. Après cela il faut déclarer que tous ceux qui restent ne seront plus considérés comme des habitants pacifiques mais comme des complices des terroristes, voir comme des terroristes eux-mêmes. Ensuite il faut fermer la zone et liquider tous les bandits » – résume Mihalchishin.  [Source : NR2.ru]

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Oleg Pankevich (Олег Панкевич)

Il est principalement connu pour sa participation à une cérémonie de ré-inhumation de soldats de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie, sous l’œil de l’Eglise et des autorités locales (à la fin, en chemise traditionnelle blanche) :

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

 cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

Oleg Pankevich de Svoboda à la cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

Le député de Svoboda Oleg Pankevich à la cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

Oleg Pankevich de Svoboda à la cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

Oleg Pankevich député de Svoboda à la cérémonie de ré-inhumation de la division Waffen-SS Galicie (retrouvés dans un terrain) le 28 juillet 2013 à Gologory en Galicie

“Source : Jewish News One

Irina Sehk (Сех Ірина Ігорівна)

C’est apparemment une coutume locale, puisque qu’une semaine plus tôt, le 21 juillet, le même type de cérémonie avait eu lieu à Chervone, pour les 70 ans des cérémonies de la création de la Division SS Galicie :

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

Cérémonie à Chervone, pour les 70 ans de la création de la Division SS Galicie

“Source : leplus.nouvelobs.com

À cette occasion, la député de Svoboda Irina Sehk a honoré à Brody la mémoire de ces Waffen SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (juillet 1944) :

 la député de Svoboda Irina Sehk a honoré à Brody la mémoire de ces Waffen SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (juillet 1944)

la député de Svoboda Irina Sehk a honoré à Brody la mémoire de ces Waffen SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (juillet 1944)

 la député de Svoboda Irina Sehk a honoré à Brody la mémoire de ces Waffen SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (juillet 1944)

la député de Svoboda Irina Sehk a honoré à Brody la mémoire de ces Waffen SS ukrainiens tombés lors de la bataille de Brody (juillet 1944)

“Source : www.svoboda.org

Ronald S. Lauder le Président du Congrès Juif Mondial a écrit à ce sujet en aout 2013 au Patriarche de l’Église orthodoxe d’Ukraine :

« Je vous écris aujourd’hui pour vous exprimer les préoccupations profondes des Juifs à travers le monde face à la glorification récente de la division ukrainienne Waffen-SS Galicie lors d’une cérémonie de ré-inhumation dans le village de Gologory en Ukraine occidentale le 28 juillet 2013. J’ai été horrifié de voir les photos de jeunes Ukrainiens portant le redoutable uniforme des SS avec des croix gammées clairement visibles sur leurs casques alors qu’ils portaient les cercueils des membres de cette unité nazie, les conduisant à leurs nouvelles tombes, et qu’ils tiraient des salves d’honneur en leur mémoire. J’ai été particulièrement troublé par la participation à cette cérémonie d’un prêtre de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui a semblé donner une légitimité religieuse à la réhabilitation de SS. […] Comme vous l’avez judicieusement déclaré en mai 2012 […] “le Mal peut se produire sous une autre forme, si les gens sont indifférent à son émergence au début”. 

Nous sommes également profondément préoccupés par le fait qu’Oleg Pankevich, un député du parti ultra-nationaliste Svoboda, a également pris part à la cérémonie de ré-inhumation à Gologory. Comme vous le savez, les dirigeants de Svoboda, comme leurs homologues de Jobbik en Hongrie et d’Aube Dorée en Grèce, tiennent fréquemment des discours antisémites qui ont des implications inquiétantes. Dans ce contexte, les références fréquentes du leader de Svoboda Oleh Tyahnibok à une « mafia judéo-moscovite » prennent une signification sinistre. »

“Source : World Jewish Congress

Irina Farion

C’est une linguiste – encore moins modérée que ses acolytes….

Irina Farion
Irina Fahrion

Irina Farion agressant un autre député au Parlement

Ses “perles” sont innombrables. Voici les plus belles (liste non exhaustive vu sa productivité)

En 2010, en visite peu après dans une maternelle, elle explique aux enfants de 5 ans portant des prénoms russes que s’ils ne changent pas leur prénom pour un prénom ukrainien, « il faudra qu’ils fassent leur valise et partent à Moscou ». (Exemple Mikhalik au lieu du russe Misha, Natalochka au lieu du russe Natasha…). Les parents d’une petite Lizat portent plainte contre elle car a traumatisé la petite en lui disant que ceci signifiait “lécher”…

Irina Farion en 2010, en visite dans une maternelle, explique aux enfants portant des prénoms russes que s’ils ne changent pas leur prénom pour un prénom ukrainien, « il faudra qu’ils fassent leur valise et partent à Moscou ».

Irina Farion en 2010, en visite dans une maternelle, explique aux enfants portant des prénoms russes que s’ils ne changent pas leur prénom pour un prénom ukrainien, « il faudra qu’ils fassent leur valise et partent à Moscou ».

Irina Fahrion en 2010, en visite dans une maternelle

Irina Farion en 2010, en visite dans une maternelle

“Source : korrespondent.net

0:14 Olenka, comme tu es belle.
0:15 Comment tu t’appelles ? – Micha (russe).
0:19 En bien, on va parler de Micha.
0:23 Comment on dit Micha en ukrainien ?
0:26 Micha en ukrainien est Mykhaïlo
0:29 Et si Micha habite en Angleterre il se serait appelé Michael
0:33 Et si Misha habite en France il se serait appelé Michel
0:37 Comme il habite en Ukraine on l’appelle Mykhaïlyk
0:42 Qu’est-ce que vous préférez Mykhaïlo ou Micha ?
0:44 Cris des enfants : « Micha ! » (russe)
0:46 Catastrophe
0:48 Catastrophe
0:50 Vous pouvez.
0:52 Demandez-moi mon prénom. – Attendez, chacun son tour
0:55 Comme nous sommes Ukrainiens, nous nous appelons Mykhaïlo
1:00 Je continue.
1:03 Comment tu t’appelles ? – Vika. Vika c’est diminutif de Victoria
1:07 Comment tu t’appelles ? – Olenka
1:10 Olenka, tu es très belle, ne sois jamais Aliona (russe)
1:12 Parce que si tu deviens Aliona, alors dans ce cas tu achètes une valise et tu t’en vas à Moscou.

Elle avait d’ailleurs indiqué peu après qu’il était nécessaire, au niveau législatif, d’engager des poursuites criminelles contre les gens qui ne veulent pas apprendre la langue ukrainienne. Une telle proposition a été exprimée le 3 Juin lors d’une émission politique présentée par Ostap Drozdov https://uk-ua.facebook.com/ostap.drozdov  “Sic” sur la chaîne de télévision “UT-Ouest” (http://zik.ua/)

« Nous avons 14 % d’Ukrainiens qui ont indiqué que leur langue maternelle était le Russe, qui est la langue de l’occupant. Cela indique une altération terrible de la conscience de ces 5 millions d’Ukrainiens dégénérés ; ils ont besoin d’être secourus. […] Il faudrait poursuivre et emprisonner ceux qui s’obstineraient à ne pas vouloir être secourus en apprenant l’Ukrainien.»

“Source : korrespondent.net

Comme a expliqué Farion, c’est comme ça que les Français font – on y emprisonne pour six mois les gens pour l’utilisation d’anglicismes…” [sic.]

Elle a aussi déclaré par ailleurs que « les électeurs du Parti des Régions étaient des criminels purs », et a indiqué à propos de l’Église Orthodoxe (du Patriarcat de Moscou) que : « une structure qui s’appelle le patriarcat de Moscou n’a rien à voir le christianisme ».

Il y a ça aussi :

N.B. : un ukrainophone pourrait-il traduire précisément son discours svp ? Et le poster en commentaire ? Merci ! :)

En juin 2012, elle déclare avoir obtenu le licenciement d’un conducteur de minibus de Lviv, car celui-ci avait refusé d’éteindre une radio musicale russophone et changer de poste (Source : korrespondent)

Le même mois, le parti des régions porte plainte contre elle au motif de ses propos sur la langue russe « D’où ça vient ça, la langue russe ? Sur quelle merde, pardonnez-moi, ça a poussé ? » (Source : Gazeta)

Le 8 mai 2013 Irina Farion déclare lors d’un rassemblement en la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale que la « victoire » soviétique ne serait jamais une fête en Ukraine. En réponse, le gouverneur de Harkov a déclaré Madame Farion « totalement débile ». (Sources : Pravda et Korrespondent)

En juin 2013, elle s’est adressée aux services de sécurité ukrainiens pour accuser 148 députés qui se sont adressés au parlement Polonais pour déclarer la tragédie de Volhynie comme génocide du peuple polonais. Le leader communiste Piotr Simonenko s’est dit attristé que la transplantation de cerveaux ne soit pas possible en Ukraine. (Massacre des Polonais en Volhynie, et sources Union, Gazeta, Glavred, Izvestia)

En avril 2014, elle a indiqué, à propos des députés qui s’adressaient à la Rada en Russe, que « seuls les cuistres et les occupants parlent une autre langue ; les cuistres, on les envoie se faire foutre, les occupants, on les fusille ». (Source : Bagnet et Korrespondent)

 

Fidèle à ses convictions, en charge, depuis le coup d’État, du prochain projet de loi sur les langues régionales [sic !], elle a indiqué toujours en avril 2014, à propos de la loi renforçant les sanctions pour « Séparatisme », visant les Ukrainiens russophones :

« Pour ma part, j’agirais beaucoup plus sévèrement contre les séparatistes : je les fusillerais tout simplement, pardonnez-moi.

Écoutez: l’ennemi se comporte en maître sur notre sol ! On devrait les chasser, comme en 1654 [NdT : Guerre Russo-polonaise]. C’est pourquoi le vote de cette loi est tout à fait justifié, et je pense que l’avenir de l’Occident le vaut. Nos hommes ont peur pour leur vie.

C’est pourquoi les créatures qui s’aventurent dans la voie du séparatisme ne méritent que la mort… »

“Source : TV-novosti.ru

Voici donc sa réaction le 3 mai 2014, le lendemain de l’incendie d’Odessa, sur sa page Facebook :

Bravo Odessa. Perle de l’esprit ukrainien. Patrie des grands nationalistes Ivan [père du second, homme d'État, médecin, écrivain] et Iouri Lipa [né à Odessa, médecin, poète, publiciste (nationaliste); rejoint l'UPA en 1943, fusillé par le NKVD en 1944]. Que le diable les brûle en enfer. Les meilleurs insurgés sont les fans de football. Bravo.”

Браво, Одеса. Перлина українського Духу. Батьківщина великих націоналістів Івана та Юрія Лип. Нехай горять чорти у пеклі. Найкращі повстанці це футбольні фани. Браво.

Bravo, Odessa. Pearl Ukrainian Spirit. Birthplace of the great nationalist Ivan and Yuri July. Let the devils burn in hell. Top rebels is football fans. Bravo.

“Bravo Odessa. Que le diable les brûle en enfer.”

Finalement, si on ne les fusille pas, mais qu’on les brûle, ça valide, quoi… Notez les 188 personnes en quelques heures qui “Aiment ça”…

Le point positif, c’est que les nazis, en général, font ce qu’ils disent… Le point négatif, c’est les Démocraties occidentales ne les croient jamais…

Dialogue surréaliste avec le journaliste du Monde suivant le dossier Ukraine :

“Olivier Berruyer : Irina Farion, vous connaissez… ?
Piotr Smolar : Non.
Olivier Berruyer : numéro 3 de Svoboda, députée très influente…
Piotr Smolar : encore Svoboda bon pfff...” [Piotr Smolar {journaliste du Monde suivant ce dossier} à Olivier Berruyer, Arrêts sur Images du 9 mai 2014]

C’est juste hallucinant de voir qu’il ne se soit pas intéressé aux 3 ou 4 députés centraux de Svoboda, un des 2 partis au gouvernement ukrainien, qui a 20 % des députés de la coalition majoritaire…

Quand je pose ma question, c’était de pure rhétorique, je ne m’attendais nullement à ce qu’il réponde non… (allez vois l’émission en entier, cela vaut le coup). Faites vous même l’expérience. Oubliez ce billet, et faites une recherche via Google sur Svoboda, pour essayer de comprendre ce parti. Et dites-moi en combien de temps apparait dans votre champ visuel Irina Farion. Allez, parce que je suis gentil, 10 minutes max… Elle a une belle fiche Wikipedia par exemple…

Bref, Le Monde, une certaine idée de l’investigation au service de l’information…

Igor Mirochnitchenko (Ihor Miroshnychenko)

Il a déclaré que l’actrice Mila Kunis n’était « pas une ukrainienne mais une “sale youpine” (griaznaia jidovka)  », et que l’homosexualité était responsable de la transmission de maladies sexuelles et du SIDA :

“Source : pravda

Igor Mirochnitchenko

Igor Mirochnitchenko

Igor Mirochnitchenko se fait photographier avec le drapeau de l’UPA et le salut Svoboda au Siege de la FIFA fin 2013

Igor Mirochnitchenko se fait photographier avec le drapeau de l’UPA et le salut Svoboda au Siege de la FIFA fin 2013

Il s’est également fait photographier avec le drapeau de l’UPA et le salut Svoboda au siège de la FIFA fin 2013…

Mécontent que la télé ukrainienne ait diffusé des images du discours de Poutine accueillant la Crimée, il est allé demander gentiment au directeur de la télévision publique Alexander Panteleymonov qu’il démissionne :

Igor Mirochnitchenko moleste le Directeur de la télévision nationale pour le forcer à démissionner en mars 2014.

Igor Mirochnitchenko moleste le Directeur de la télévision nationale pour le forcer à démissionner en mars 2014.

Igor Mirochnitchenko moleste le Directeur de la télévision nationale pour le forcer à démissionner en mars 2014.

Igor Mirochnitchenko moleste le Directeur de la télévision nationale pour le forcer à démissionner en mars 2014.

Voir aussi ici le commentaire assez “étonnant” d’euronews…

Vous savez quoi ? Il l’a fait… :

Le lendemain, le Premier ministre a condamné le geste – mais il n’a nullement réintégré l’ancien Directeur…

Ah oui, au fait, Igor Miroshnichenko est le député désormais en charge de la liberté d’information du pays…

Voilà comment le journaliste Piotr Smolar relate l’incident pour Le Monde : “C’est un député des rangs de Svoboda qui a tenté, comme une petite frappe, de forcer physiquement le directeur de la télévision publique à la démission.” “Tenté de forcer”…

Étonnante cette forme de complaisance avec les néonazis, non ? – toujours une excuse, un mot pour enjoliver la réalité… On le croirait entendre parler de talibans combattant les Russes avant 2001…

Je vous laisse apprécier le débat hallucinant mais passionnant que j’ai eu avec lui à Arrêts sur Images…

C’est un député des rangs de Svoboda qui a tenté, comme une petite frappe, de forcer physiquement le directeur de la télévision publique à la démission. Les députés de Svoboda ont aussi, souvent, commis la bêtise de huer, à la Rada, les députés du Parti des régions s’exprimant en russe.

Igor Mirochnitchenko au parlement

Igor Mirochnitchenko au Parlement

Edouard Leonov et Ruslan Zellik

Ces deux députés “potaches” montrent ici 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprématiste blanc David Lane)

Edouard Leonov et Ruslan Zellik montrent ici 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprémaciste blanc David Lane)

Edouard Leonov et Ruslan Zellik montrent ici 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprémaciste blanc David Lane)

Les 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprématiste blanc David Lane)

Les 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprématiste blanc David Lane)

Les 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprématiste blanc David Lane)

Les 2 chiffres de reconnaissance néo-nazis (88 = HH = Heil Hitler et 14 = les 14 mots du suprématiste blanc David Lane)

L’actualité d’Oleh Tyahnybok

Comme le chef est évidemment député, je vous redonne ses dernières déclarations.

D’abord, après l’incendie d’Odessa – amusant quand même, pas un “journaliste” ne s’intéresse à ce que fait et déclare Svoboda pendant ce temps…

Sur le communiqué de Svoboda, on lit une déclaration reprenant ses propos :

Ce sang est sur les mains de Poutine. Il est l’organisateur de ce massacre, qui a été conçu pour devenir le déclencheur d’une crise dans tout le Sud-Est de l’Ukraine.

C’est seulement le sacrifice de simples Ukrainiens d’Odessa, qui marchaient sous les balles des terroristes, lors d’une opération anti-terroriste menée par la population et la police dans le but de protéger l’Ukraine, qui a permis de détruire le plan de Poutine.

D’autre part, le grand nombre de victimes a probablement été causé par le fait que la majorité de nos organes de sécurité restent contrôlés par ceux qui ne servent pas le peuple de l’Ukraine mais la Russie. Par conséquent, sans épuration (“lustration”) immédiate et radicale, il n’y aura plus d’espoir de préserver l’intégrité de l’État ukrainien. [...]

Hier, les événements tragiques d’hier à Odessa, où les unités terroristes armées de Poutine ont attaqué une marche pacifique ukrainienne [!!!], qui a conduit à la mort de dizaines de personnes, ainsi que les meurtres de masse, [!!!], les enlèvements et la torture de citoyens en Crimée occupée [!!!] et dans le Donbass indiquent que la terreur anti-ukrainienne et la réalisation d’un nettoyage ethnique fait clairement partie des objectifs des saboteurs de Poutine en Ukraine.

Cyniquement, en se cachant derrière les slogans de protection des droits des russophones, les terroristes de Poutine se livrent une guerre pour la destruction des patriotes ukrainiens dans les régions du sud-est du pays, tout comme cela a été le cas à l’époque de Staline. Ces activités relèvent de la compétence de la Cour Pénale Internationale en tant que crimes contre l’Humanité. Nous devons tout faire pour conduire les exécutants de Poutine et leurs commandants depuis Moscou face au Tribunal de La Haye. [...]

Svoboda exige du gouvernement qu’il arme immédiatement les patriotes volontaires qui sont prêts à protéger l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de contrer les terroristes, les armes à la main. Seule une action décisive, avec l’usage résolu de la force, pourra arrêter les terroristes de Poutine.

Les criminels doivent être punis. Si le gouvernement refuse de s’en charger, les patriotes ukrainiens s’en chargeront eux-mêmes. Nous ne laisserons pas la terreur anti-ukrainienne s’emparer de notre pays.”

Ils sont forts les nazis quand même…

Enfin le 7 mai, les députés communistes ont été virés d’une séance à huis-clos au Parlement.

Un députe, le leader du Parti Radical, Oleg Lyashko, a écrit sur sa page Facebook :

“Le Parlement a voté pour éliminer de la salle, la faction communiste. Événement historique. J’espère que très bientôt nous interdirons ce parti traître”.

Le leader de Svoboda Oleg Tyagnibok a déclaré pour sa part :

“Après l’expulsion de la salle des séances de la faction du Parti communiste, la Verkhovna Rada d’Ukraine a pu commencer à “travailler de façon normale. Avant, nous n’étions plus en mesure d’obtenir le nombre de voix requis, par la faute du sabotage de certains députés, sur presque toutes les lois en discussion.”

Bah oui : il est minoritaire au Parlement, sabotaaaage ! Donc on expulse les communistes, et du coup, zou, on est majoritaire !

Le procureur général de Kiev (toujours, de Svoboda) a déclaré :

Je pense que je vais bientôt proposer (de lever l’immunité) de plusieurs députés qui commettent des crimes et portent atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine“(Source)

Cela a été fait le 8 mai (les journalistes faisaient le pont j’imagine) :

Le Parlement à huis clos a donné au procureur général par intérim le droit d’engager le retrait de l’immunité des députés” (loi votée par 227 députés – sur 449 en théorie). Source.

Tout roule !!! :(

Conclusion

Mais comme l’a dit Laurent Fabius le 11 mars :

“Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n'est pas] d’extrême droite” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]

Ouaip, des boys-scouts, quoi.. Le ministre doit lire Le Monde je pense, (à moins que ce ne soit le contraire….) :

“Il y avait de la part de Svoboda [en 2004], la volonté, afin de gagner plus d’influence sur la scène politique ukrainienne, d’accomplir une sorte de mue, de la même façon que la ligue du Nord en Italie a accompli cette mue, ou d’autres organisations assimilées vraiment à la droite néo-nazie ou droite extrême, ont accompli en Europe.. [...] On ne peut pas établir un signe d’égalité entre Svoboda et … et… le nazisme, c’est juste, c’est un mensonge.” [Piot Smolar {journaliste du Monde suivant ce dossier} à Olivier Berruyer, Arrêts sur Images du 9 mai 2014, 10e minute]

“Piotr Smolar : Est-ce qu’il y a au sein du parti Svoboda, est-ce qu’il y a des gens qu’on peut assimiler à une idéologie xénophobe voire même néo-nazie ? Très certainement.
Daniel Schneidermann : Mais majoritaires, minoritaires, marginaux dans le parti ?
Piotr Smolar : Je n’en sais rien [sic.], je ne peux pas vous dire, ce que je peux vous dire…
Olivier Berruyer : Vous n’êtes pas le journaliste du Monde ? Ce serait bien de savoir quand même…
Piotr Smolar : Ce que je peux vous dire encore une fois, c’est ce que j’ai tenté de vous expliquer au début, mais sur ces sujets là, où il y a une hystérisation du débat, je me demande s’il y a de la place pour la nuance et la complexité [de ce parti là]… [...] Piotr Smolar : Vous avez commencé par dire et je vous l’ai répété, vous avez dit Kiev égal néo-nazi
Olivier Berruyer : Non, j’ai dit Svoboda égal néo-nazi
Piotr Smolar : Vous l’avez dit vous l’écrivez, vous l’avez dit sans cesse
Daniel Schneidermann : on ne peut pas savoir ? Parce que la controverse sur Svoboda ça fait des semaines qu’elle dure et on n’arrive pas à savoir… [...] Piotr Smolar : En fait.. comment dire… la discussion que nous avons me confirme dans une tristesse personnelle et dans un regret c’est que le… c’est que j’ai vraiment le sentiment que la propagande russe l’a emporté dans cette guerre de façon éclatante. Éclatante.” [Arrêts sur Images du 9 mai 2014]

À vous de vous faire votre propre idée, maintenant que vous avez plus d’informations… :)

En tous cas pensez bien que si, vous, grâce au Monde, à Libé, au Figaro, à TF1, à France Inter, vous n’êtes pas au courant de ça, les Ukrainiens russophones et les Russes, eux, el sont – d’où des conséquences politiques…

Et comme, en Géostratégie, il faut aussi essayer de se mettre dans la tête de l’autre pour comprendre sa vision, son mode de pensée, ses intérêts et sa stratégie, demandez-vous ce que doit penser Vladimir Poutine :

À suivre…

 

Source: http://www.les-crises.fr/u372-deputes-de-svoboda/


[U3-7] La résurgence néonazie depuis 1991 en Ukraine : du SNPU au parti Svoboda

Monday 21 July 2014 at 12:00

Suite du billet précédent sur l’Ukraine [NB, en fait je suis obligé de sauter qques billets vu l'urgence, ils arrivent bientôt] Index de la série

Le SNPU

La fin de l’URSS et l’indépendance en 1991 se sont accompagnées de la résurgence immédiate de partis nationalistes ukrainiens.

Ainsi, dès 1991 est créé à Lviv le Parti National-Social d’Ukraine (SNPU) – en filiation évidente du Parti National-Socialiste allemand (NSDP) d’Hitler. Parmi les cofondateurs figurent les dirigeants d’organisations étudiantes de la région de Lviv Andriy Parubiy (né en 1971) et Oleh Tyahnybok (né en 1968) et le psychiatre Jaroslav Andrushkiw qui prend la tête du parti.

Oleh Tyahnybok (né en 1968)

Oleh Tyahnybok (né en 1968)

Lviv Andriy Parubiy (né en 1971)

Lviv Andriy Parubiy (né en 1971)

le psychiatre Jaroslav Andrushkiw qui prend la tête du parti

le psychiatre Jaroslav Andrushkiw qui prend la tête du parti

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis. La Rune du Loup était l’emblème de la Panzerdivision SS Das-Reich – qui a rasé le village d’Oradour-sur-Glane et exterminé sa population le 10 juin 1944.

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis.

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis.

Le programme du SNPU vise à « Promouvoir le développement d’un État unifié ukrainien indépendant basé sur la justice sociale et nationale et la combinaison harmonieuse des intérêts de la société et de l’État ». Il s’appuie sur la vision de l’idéologue des nationalistes ukrainiens de l’OUN des années 1930, Nicolas Stsiborsky, développée par Yaroslav Stetsko en 1951 sous le titre des « Deux Révolutions ». L’essence de cette doctrine stipule: « La Révolution ne prendra pas fin avec la création de l’État ukrainien, mais continuera afin d’établir l’égalité des chances pour toutes les personnes de pouvoir créer et partager des valeurs matérielles et spirituelles ; de ce point de vue, la Révolution Nationale est aussi Sociale ».

Le SNPU défend ainsi la primauté des droits de la Nation sur les droits de l’Homme, l’urgence d’établir une « économie ethnique », et défend la « suprématie blanche ». Le SNPU se présentait comme « l’ennemi irréductible de l’idéologie communiste » et de tous les ennemis de la Révolution ukrainienne. L’article 6 du programme du SNPU est clair : « Le SNPU considère l’État russe comme la cause de tous les maux de l’Ukraine ». Il défend l’idée d’une prise du pouvoir par la violence révolutionnaire. En politique étrangère, le SNPU vise à la création de la « Grande Ukraine ».

“Source : www.vatra.cc
Le SNPU décrit la confrontation avec « l’influence moscovite » comme raciale, qualifiant fièrement la nation ukrainienne de « racine de la race blanche ». Ils considèrent l’Ukraine comme un « avant-poste de la civilisation européenne » et la Russie comme une « horde asiatique ». En 1995, il écrivit dans une présentation que :

« Compte tenu des perspectives de dégradation massive des personnes et des nations entières, nous sommes le dernier espoir de la race blanche, de l’Humanité en tant que telle. […] Nous devons résolument nous séparer de notre voisin du Nord-Est, non seulement parce qu’il est agressif ou pourrait s’emparer de nous, mais, tout d’abord, parce qu’il apporte dans notre vie, dans la psychologie de notre peuple, des choses qui sont différentes des valeurs européennes. »

Selon Andrii Parubii, alors l’un des leaders du SNPU, « L’Ukraine doit affronter l’agressivité des idées pernicieuses du monde asiatique, aujourd’hui incarné par la Russie ». Mais parallèlement à la russophobie, les idéologues du SNPU prêchent alors (et prêchent toujours) l’anti-occidentalisme : de leur point de vue, « l’internationaliste marxisme et le libéralisme cosmopolite sont en fait les deux faces d’une même pièce ».

Le SNPU recrutait alors chez les skinheads nazis et les hooligans du football. L’adhésion était réservée aux seuls Ukrainiens et le SNPU était n’acceptait pas les athées ou les anciens membres du Parti communiste.

Dès 1993, le SNPU crée des unités paramilitaires de garde populaire. Fin 1999, il les transforme en une aile pour la jeunesse, à vocation paramilitaire : les Patriotes d’Ukraine, dont le premier responsable a été Andriy Parubiy. Sa création a été saluée par un immense défilé aux flambeaux dans Lviv.

Manifestation SNPU

Manifestation SNPU

Manifestation SNPU

Manifestation SNPU

l’organisation des Patriotes d’Ukraine

l’organisation des Patriotes d’Ukraine

 Andrii Parubii, alors l'un des leaders du SNPU

Andrii Parubii, alors l’un des leaders du SNPU

 

Il est resté politiquement insignifiant au niveau national, mais a réalisé 10 % des voix aux élections régionales de Lviv dès 1994.

En 1998, Oleh Tyahnybok est élu député au Parlement ukrainien (Rada) – première victoire du SNPU ; il est réélu en 2002 en s’affiliant au bloc Viktor Iouchtchenko « Notre Ukraine ». À cette époque le SNPU compte moins de 1 000 membres.

En 1998, Oleh Tyahnybok est élu député au Parlement ukrainien (Rada) – première victoire du SNPU

En 1998, Oleh Tyahnybok est élu député au Parlement ukrainien (Rada) – première victoire du SNPU

 Jean-Marie Le Pen participe à la 6e convention annuelle du SNPU

Jean-Marie Le Pen participe à la 6e convention annuelle du SNPU

“Source : glavcom.ua

En mai 2000, Jean-Marie Le Pen participe à la 6e convention annuelle du SNPU, où il déclare que « Avoir une statue de Lénine à Kiev, c’est comme avoir une statue d’Adolf Hitler à Tel-Aviv ».

Svoboda

Les choses changent à partir de 2004. Au Congrès du SNPU de février 2004, le parti décide d’engager sa respectabilisation, en modérant son image de parti extrémiste.

Premièrement, le charismatique Oleh Tyahnybok est élu président du SNPU – travaillant à concentrer le pouvoir entre ses mains. Deuxièmement, le parti change de nom, choisissant celui de « Union Panukrainienne “Liberté” » – Svoboda en ukrainien – s’inspirant probablement du succès du Parti de la liberté d’Autriche de Jörg Haider. Troisièmement, il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

 le parti change de nom, choisissant celui de « Union Panukrainienne "Liberté" » - Svoboda en ukrainien

le parti change de nom, choisissant celui de « Union Panukrainienne “Liberté” » – Svoboda en ukrainien

 il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

Oleh Tyahnybok est élu président de Svoboda ( ex SNPU )

Oleh Tyahnybok est élu président de Svoboda ( ex SNPU )

Au Congrès du SNPU de février 2004, le parti décide d’engager sa respectabilisation, en modérant son image de parti extrémiste.

Au Congrès du SNPU de février 2004, le parti décide d’engager sa respectabilisation, en modérant son image de parti extrémiste.

Quatrièmement, il dissout l’organisation des Patriotes d’Ukraine. Cinquièmement, il modère ses positions d’extrême-droite ; mais comme les dirigeants l’ont secrètement décidé, cette modération ne devait concerner que la rhétorique publique, les fondations idéologiques du parti devant rester inchangées… Il fait explicitement référence à Bandera et Stetsko, et ne renie pas ses origines, comme ici pour ses 20 ans en 2011 :

référence à Bandera et Stetsko pour les 20 ans en 2011

Les maîtres à penser : référence à Bandera et Stetsko pour les 20 ans en 2011

Superposition du Trident (emblème du WolfsAngel) sur celui de la main

Superposition de l’emblème du WolfsAngel sur celui de la main – Les 20 ans de Svoboda

Ainsi, Svoboda souscrit toujours à la tradition de l’OUN de ségrégation nationale, et exige par exemple la réintroduction de la catégorie de nationalité sur les passeports ukrainiens. Il précise :  « Nous ne sommes pas l’Amérique, un méli-mélo de toutes sortes de gens. », et utilise souvent le slogan : « Une Race, une Nation, une Patrie ». Il propose de sanctionner pénalement l’Ukrainophobie, de légaliser la détention d’armes à feu, de supprimer le Parti Communiste, d’accorder un statut héroïque à l’UPA, de supprimer l’autonomie de la Crimée, d’intégrer l’OTAN, de redevenir une puissance nucléaire…

Sur son site internet, Svoboda dénonce un de ses ennemis, le « Pseudo-Nationalisme » :

« Seule la Révolution peut maintenant empêcher l’Ukraine de tomber dans le gouffre, et en faire le premier état nationaliste moderne qui assurera le développement de la nation ukrainienne, et de montrer à d’autres pays la voie de la souveraineté et de la prospérité véritable. […] Le Pseudo-Nationalisme n’a ni politique ni programme économique national. Le sommet de sa pensée sont les valeurs « Pan-Ukrainiennes » ; derrière ce vide se cache le libéralisme classique, la déification de la Démocratie “civilisée” de l’Ouest et du Capitalisme. Le “Marché libre”, la “Démocratie”, la “lutte contre l’Autoritarisme” tous ces slogans libéraux – qui sont cosignés par Karl Popper, Simon Wiesenthal et Milton Friedman – apparaissent urgents et essentielles pour les Pseudo-Nationalistes, […] engagés à dissoudre l’Ukraine dans la civilisation cosmopolite libérale. »

“Source : svoboda.org

Plusieurs prêtres de l’Église Orthodoxe Ukrainienne sont membres de Svoboda. Il faut savoir qu’en 1991 a eu lieu un schisme de l’Église orthodoxe en Ukraine, qui a induit la constitution d’un Patriarcat de Kiev (qui regroupe plusieurs millions de fidèles, surtout dans l’Ouest), en forte tension avec la Patriarcat de Moscou.

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev, se félicitant de l’attaque « du sabbat des 50 pervers » (sabbat = assemblée nocturne de sorcières au Moyen-Age). En avril 2013, Svoboda proposa l’interdiction totale de l’avortement.

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

Ainsi, pour le spécialiste Viacheslav Likhachev : « Presque toutes les constructions idéologiques formulées par les publications du SNPU dans les années 1990 caractérisent toujours l’idéologie actuelle de Svoboda. Bien que le Parti ait atténué sa rhétorique officielle dans les années 2000, il tire une grande fierté dans la continuité de son histoire et de la nature immuable de son idéologie ».

Oleh Tyahnybok essaya donc de lisser son image :

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Mais la modération ne dure guère, car dès juillet 2004, Oleh Tyahnybok tint ces propos sur la tombe d’un commandant de l’UPA :

« L’ennemi est venu et a pris leur Ukraine [à l'UPA]. Mais ils [les combattants de l'UPA] n’avaient pas peur; De même, nous ne devons pas avoir peur. Ils ont pris leur fusil sur leur cou et sont allés dans les bois. Ils se sont tenus prêts et combattirent contre les sales Russes, les Allemands, les Juifs et les autres ordures qui voulaient reprendre notre État ukrainien! Et il faut rendre l’Ukraine aux Ukrainiens ! Et par conséquent, notre tâche pour chacun d’entre vous – les jeunes, les plus vieux, les cheveux gris – est que nous devons défendre notre Patrie ! Il faut que l’Ukraine soit en fin de compte rendue aux Ukrainiens. Vous, jeunes hommes et vous, cheveux gris, êtes la combinaison parfaite, celle que la mafia judéo-moscovite qui dirige l’Ukraine craint le plus. »

Oleh Tyahnybok sur la tombe d’un commandant de l’UPA

Oleh Tyahnybok sur la tombe d’un commandant de l’UPA

“Source : The Jamestown Foundation

“Source : svoboda.org

Iouchtchenko demanda des excuses à Tyahnybok et le menaça d’une exclusion de son intergroupe parlementaire ; ce dernier présenta alors ses excuses pour ses propos. Mais il fut néanmoins exclu – et rétracta alors ses excuses. Svoboda soutint néanmoins toujours en 2004 la candidature de Viktor Iouchtchenko. En 2005, Tyahnybok fut étrangement acquitté de ses poursuites pour incitation à la haine raciale… Il déclara encore en 2012 : « Tout ce que j’ai dit à l’époque, je pourrais le répéter aujourd’hui ; ce discours est toujours aussi pertinent ».

“Source : BBC News

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées. Il s’opposa à l’introduction du russe comme seconde langue officielle, proposa de reconnaitre le rôle combattant de l’OUN et de l’UPA durant la Seconde guerre mondiale, de lancer une épuration de l’administration des anciens officiels du Parti Communiste et demanda l’interdiction du Parti communiste. Sans succès.

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

 

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte demandant au Président Iouchtchenko, et aux président du Parlement et de la Cour Suprême de « Mettre fin aux activités criminelles de la Juiverie organisée », prétendument accusée de saper la souveraineté de l’Ukraine. Il liste les hommes d’affaires juifs, prétendant qu’ils se sont enrichi dans les années 1990 et qu’ils contrôlent les médias ; il décrit le sionisme comme le « Nazisme juif » et alerte sur le « génocide » par l’appauvrissement des Ukrainiens ; il demande des investigations sur les organisations juives dirigées par des personnes « suspectées de crimes graves ».

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte demandant au Président Iouchtchenko, et aux président du Parlement et de la Cour Suprême de « Mettre fin aux activités criminelles de la Juiverie organisée »

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte

“Source : BBC News

Tout ceci améliora fortement les résultats du parti. Il atteint 0,4 % des voix aux législatives de 2006, 0,8 % des voix aux législatives de 2007, et perce en 2009 – comptant alors 15 000 membres. Il recueille 35 % des voix aux régionales à Ternopil. En 2010, il atteint 5 % des voix aux régionales – en fait 20 à 30 % en Galicie.

Le 3 juillet 2008, il appelle à une “purge” : “Les youpins, les sales moscovites et leurs sbires ont pris le pouvoir, et sans une dure et impitoyable purge, nous ne pourrons rien faire à ce sujet“. (Source)

Le 23 novembre 2009, Le Front National français signe un accord de coopération avec Svoboda ; Jean-Marie Le Pen annonce la « collaboration » des partis, car ils ont « évidemment beaucoup de points communs, d’idéaux communs ». Le président de Svoboda indique : « Nous avons un but commun : bâtir l’Europe des Nations Libres ».  Svoboda fait partie, à titre d’observateur, de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux, fondée par Bruno Gollnisch. Il appartient alors aussi au Front National Européen, qui regroupe Aube Dorée, le NPD, etc.

Le Pen et Tyagnibok

Le Pen et Tyagnibok

Mais Svoboda finit par être rejeté de ces organisations en raison de son extrémisme… (sic.)

 

En mai 2010, Tyahnybok est décoré de la Croix d’Or des vétérans de la Division SS Galicie (Source):

Congrès Svoboda 2009

Congrès Svoboda 2009

Aux législatives de 2012, Svoboda s’allie avec le parti Patrie de Timochenko en signant un accord de coalition.

On voit l’actuel premier ministre Yatseniouk, l’actuel président Tourtchynov, et le leader du parti néonazi Tyahnybok

Accord de coalition Iatsenyouk / Tyahnybok 19 Octobre 2012

Accord de coalition Iatsenyouk / Tyahnybok 19 Octobre 2012 (à gauche, l’actuel Président…)

Iatseniouk se rend même au Congrès 2012 de Svoboda qui réélit Tyahnybok…

Une belle amitié entre ces deux hommes :

Ils ont en commun le désir de purger l’Ukraine des communistes, et des Russes plus largement pour Svoboda. Une russophobie partagée par la chef du partie Patrie, Tymochenko, qui avait dit dans une conversation téléphonique :

“Je suis prête à m’emparer d’une mitrailleuse et tirer une balle dans la tête de ces sales Russes. ”

Svoboda obtient ainsi 10 % des voix au niveau national (plus de 2 millions), dont plus de 30 % en Galicie – soit 37 députés sur 450. Il s’allie alors au Parlement avec les partis de droite Patrie et Alliance Démocratique Ukrainienne pour la Réforme (UDAR) de Vitali Klitschko.

Évolution du score électoral du parti ukrainien néo-nazi Svoboda de 2006 à 2012

Croissance de Svoboda

Croissance de Svoboda

Il est d’ailleurs frappant de voir comment son score de 2012 est corrélé avec l’Histoire des régions du pays – même 70 ans après :

score Svoboda 2012

score Svoboda 2012

score Svoboda 2012

Score Svoboda 2012

Il est frappant de voir comment son score de 2012 est corrélé avec l’Histoire des régions du pays – même 70 ans après

Construction territoriale de l’Ukraine contemporaine

Du coup, Korrespondent, un des plus grands magazines du pays, le nomme « Homme de l’année 2012 »…

 Korrespondent, un des plus grands magazines du pays, nomme Tyahnybok  « Homme de l’année 2012 »…

Korrespondent, un des plus grands magazines du pays, nomme Tyahnybok « Homme de l’année 2012 »…

Tyahnybok prend d’ailleurs son métier de parlementaire “à bras-le-corps” avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes (tout comme son ancien coreligionnaire Andrei Parubiy) :

Tyahnybok prend son métier de parlementaire à bras-le-corps avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes.

Tyahnybok au Parlement

Tyahnybok prend son métier de parlementaire à bras-le-corps avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes.

Tyahnybok au Parlement (bis)

Parubiy au parlement

Parubiy au parlement

Tyahnybok et Parubiy au parlement

Parubiy au parlement (bis)

Le 13 décembre 2012, le Parlement européen vota une résolution condamnant Svoboda :

Le Parlement Européen :

“Source : Parlement européen

 

En 2012, Yaakov Bleich, le Grand Rabbin de l’Ukraine, a déclaré: « Svoboda est une énigme à bien des égards, c’est un parti nationaliste avec des éléments antisémites en lui. » Vyacheslav A. Likhachev, expert pour le Congrès Juif Eurasiatique, a déclaré que « ce parti a un noyau très antisémite au cœur de son idéologie », que « ses leaders sont connus pour tenir des discours ouvertement racistes et antisémites » et qu’il conduit à « la légitimation symbolique de néo-nazis et de l’idéologie antisémite aux yeux de la société. »  Enfin Shimon Samuels, le Directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal a indiqué que « Svoboda est composé des mêmes éléments que les auxiliaires ukrainiens des Nazis qui ont commis des massacres de masse de Juifs, de Russes et de Polonais. »

“Source : JERUSALEM POST

 

Le Centre Simon Wiesenthal l’a d’ailleurs inclus en 2012 dans son Top Ten des antisémites (avec les frères égyptiens, les mollahs iraniens, etc.) – à propos de ses déclarations visant à “purger l’Ukraine de 400 000 Juifs et autres minorités” :

“Source : Le Centre Simon Wiesenthal

En janvier 2013, Tzipi Livni, l’ancienne vice-Premier ministre d’Israël a déclaré :

« Ceux qui essaient de donner une légitimité sont aussi coupables que le Parti Svoboda. C’est encore plus triste lorsque cela vient de politiciens principalement connus pour leur modération et la compréhension du contexte international de tels sujets. La position de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Arseniy Iatseniouk, [Ndt : nouveau Premier Ministre] et c’est un euphémisme, laisse perplexe. […] Je pense qu’un phénomène comme le Parti social nationaliste totalitaire Svoboda ne doit pas être négligé et laissé sans réponse de la communauté internationale. Vous noterez que même les partis les plus radicaux en Europe ont refusé de coopérer avec Tiahnybok. Même le parti français d’extrême-droite de Marine Le Pen. Même le parti hongrois Yobik. Dans le monde d’aujourd’hui, il y a des règles de bienséance, des normes de la mémoire historique. Tiahnybok et son parti ont violé ces règles et ces normes. […] Je préconise de prendre toutes les mesures possibles pour supprimer les partis néo-nazis et leurs activités. »

“Source : UKRINFORM

 

En mai 2013, le Congrès Juif Mondial a appelé à l’interdiction du « parti néo-nazi Svoboda ».

“Source : UKRINFORM

Il est également explicite dans son rapport sur Svoboda :

 

En juillet 2013, 25 % des députés de la Knesset (Parlement israélien, 120 députés) ayant même pris la plume pour alerter le Président du Parlement européen sur « le parti néo-nazi Svoboda » :

« Cela fait plus de 6 mois que nous recevons des rapports alarmants sur la nouvelle tendance nationaliste en Ukraine agitée par le parti néo-nazi Svoboda, qui a remporté plus de dix pour cent des voix aux dernières élections législatives. Nous sommes alertés des menaces et des attaques calomnieuses lancées par les membres de ce parti contre les Juifs, les Russes et d’autres minorités. Ce sont des individus qui puisent leur inspiration dans les Nazis et glorifient ouvertement les meurtriers de masse des divisions SS ukrainiennes.

Nous avons également été choqués par le fait que ce parti n’est pas du tout isolé, mais jouit d’une pleine coopération avec les deux principaux partis de l’opposition en Ukraine [Ndt : Patrie et UDAR]. Malheureusement, ces partis n’ont absolument pas protesté contre les actions et les déclarations de leur partenaire extrémiste, mais ils se sont même compromis par leur propre glorification publique de criminels de guerre nazis ukrainiens.

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face au phénomène de néo-nazisme dans n’importe quelle partie du monde. Notre devoir est de parler et de communiquer avec nos collègues du monde entier pour joindre nos efforts pour éliminer les symptômes qui nous ramènent aux périodes les plus sombres de l’Humanité. 

Nous apprécions la position ferme que le Parlement européen a exprimée sur cette question en décembre dernier. Nous tenons également à vous remercier pour le refus du Parlement européen d’avoir des relations de travail avec le parti Svoboda et pour la clarification de toutes les forces politiques opérant en Ukraine, afin qu’aucune tentative de glorification du nazisme ne soit tolérée par l’Europe. Nous espérons travailler ensemble pour un avenir meilleur et plus sûr pour l’Europe et le monde entier.»

 

“Source : The Voice of Russia

 

Mais quoi qu’il en soit, Svoboda ne perd jamais de vue son ennemi héréditaire : le Russe (BIEN PLUS que le Juif – qui ne représentent que 0,2 % de la population) :

 « Prends, frère, la massue entre tes mains  et chasse ce serpent de la maison  - Force unie des Ukrainiens – Svoboda »

« Prends, frère, la massue entre tes mains
et chasse ce serpent de la maison – Force unie des Ukrainiens – Svoboda »

« (Face à une caricature de Russe) “Arrête de pleurnicher, il est temps d’agir ! »

« (Cosaque zaporogue – ukrainien, coiffé en coupe osseledets) “Arrête de pleurnicher, il est temps d’agir !” »

Svoboda défile régulièrement pour se faire entendre, en particulier la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Tradition historique apparemment…

30 Janvier 1933

30 Janvier 1933

Mais bon comme l’a dit Laurent Fabius le 11 mars :

“Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n'est pas] d’extrême droite” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]

Ouaip, des boys-scouts, quoi.. Le ministre doit lire Le Monde je pense, (à moins que ce ne soit le contraire….) :

“Il y avait de la part de Svoboda [en 2004], la volonté, afin de gagner plus d’influence sur la scène politique ukrainienne, d’accomplir une sorte de mue, de la même façon que la ligue du Nord en Italie a accompli cette mue, ou d’autres organisations assimilées vraiment à la droite néo-nazie ou droite extrême, ont accompli en Europe.. [...] On ne peut pas établir un signe d’égalité entre Svoboda et … et… le nazisme, c’est juste, c’est un mensonge.” [Piot Smolar {journaliste du Monde suivant ce dossier} à Olivier Berruyer, Arrêts sur Images du 9 mai 2014, 10e minute]

À suivre dans le prochain billet

Source: http://www.les-crises.fr/u37-du-snpu-a-svoboda/


Travail collaboratif : analysons l’interview du SBU “authentifiée”

Monday 21 July 2014 at 04:30

Bon, on a beaucoup discuté dans les commentaires depuis 3 jours, mais là, on va essayer d’être plus constructifs…

1/ J’aimerais que vous vous chargiez de traduire en français la page Wikipédia anglaise du crash du vol 1812 de 2001 sur la page française que j’ai créée, à l’identique (faites le directement en mode wiki, pour ceux qui savent – je ne peux m’en occuper). Signalez vous en commentaire.

2/ Comme le montage diffusé par le SBU incriminant les insurgés a été repris partout (et surtout que cela a été “authentifié” par les Américains), je propose que les spécialistes de la chose qui fréquentent le blog l’analysent en détail (avec un spectromètre par exemple ?).

En anglais :

RT prétend que c’est un faux, j’aimerais qu’on enquête.

On a déjà parlé de l’histoire de la publication “en avance” (mais bon, je passe là dessus, cela peut être un problème de fuseaux horaires, OUBLIONS CA SVP), mais cela n’étonne personne que cela sorte je crois 2 heures après le crash (si quelqu’un peut vérifier les délais d’ailleurs).

Il faudrait voir si les délais “officiels” sont réalistes, entre les personnes sur le terrain, la conversation qu’ils tiennent et la publication par le SBU.

J’aimerais en particulier que soit traduite en commentaire ce qui se dit dans ce reportage de la chaine russe Rossiya 24 :

Je compte sur vous ! :)

MERCI DE GARDER LES COMMENTAIRES EXCLUSIVEMENT SUR CE THEME, utilisez le billet précédent pour les autres informations…

Source: http://www.les-crises.fr/travail-collaboratif-analysons-linterview-du-sbu-authentifiee/


Médias : le grand n’importe quoi continue, évidemment…

Monday 21 July 2014 at 03:00

Plus besoin d’enquêtes, encore moins de preuve, plus besoin d’analyse, de diplomatie, de géostratégie, les journalistes font la politique extérieure de la France !

Crash du vol MH17 : mis au pied du mur, que va faire Poutine ? [Nouvel Obs]

Moi, je me serais demandé comment allait réagir le président de l’Ukraine face aux troubles en Ukraine qui empirent – mais je ne suis pas journaliste, alors…

Il est difficile d’imaginer le président russe reconnaître la moindre culpabilité dans la catastrophe du Boeing de la Malaysia Airlines. Il n’est donc pas exclu qu’il choisisse la fuite en avant.

L’heure de vérité est arrivée. Après des années d’hésitations, d’atermoiements, de lâcheté aussi, envers Poutine et son régime, les grands pays occidentaux ont enfin décidé de mettre le maître du Kremlin au pied du mur. Soit il reconnaît l’implication, même indirecte, de son pays de l’effroyable catastrophe du vol MH 17, et dans la déstabilisation de l’Ukraine, et il sera – peut-être – possible de retisser des liens entre Moscou et l’Occident. Soit il refuse et les relations entre la Russie et nous “changeront radicalement”, comme le dit le Premier ministre Cameron dimanche 20 juillet dans le “Sunday Times”.

Que va faire Poutine ? Sauf miracle, il est difficile d’imaginer qu’il reconnaisse la moindre culpabilité et recule. Il est allé trop loin. Dans les médias d’Etat, la propagande mise en place à Moscou présente depuis des mois les Ukrainiens de l’Ouest comme des nazis assoiffés de sang et leurs compatriotes de l’est, russophones, comme les victimes en puissance d’un génocide prétendument annoncé. Les leaders séparatistes (“fédéralistes”, selon la terminologie officielle) sont, toujours selon cette propagande, de vaillants défenseurs de la veuve et de l’orphelin, menaces par des hordes de sauvages. Comment faire marche arrière aujourd’hui ? Comment avouer à l’opinion publique chauffée à blanc, qu’en réalité ces chefs-là viennent de cette extrême droite que le Kremlin prétend combattre ; pire, qu’il a armé et formé ces gens-là, souvent de simples voyous ?

Le début d’une nouvelle ère ?

Pour tenter de préserver son prestige intérieur, Poutine n’a d’autre choix que de faire croire à son peuple à une nouvelle réalité virtuelle, à un complot international destiné à freiner la Russie dans sa marche vers la Grandeur. Non seulement, il ne reculera pas, mais il bombera le torse une fois de plus et laissera un peu plus encore le champ libre aux forces ultra nationaliste en Russie. C’est la logique du tournant qu’il a pris lors de son retour au Kremlin en 2012. Et comme le dit le ministre allemand des Affaires étrangères dimanche matin sur le site du “Spiegel”, il n’est pas du tout exclu qu’il choisisse la fuite en avant et envahisse l’Ukraine de l’Est.

S’ils sont conséquents, les Occidentaux décideront donc mardi de prendre des sanctions dures contre Moscou qui pénaliseront vraiment l’économie russe. Ce sera le début d’un choc frontal - la fin du rapprochement amorcé il y a plus de vingt ans sous Gorbatchev et le début d’une nouvelle ère stratégique en Europe.

Vincent Jauvert – Le Nouvel Observateur

Ce type appelle donc de ses voeux, par “cohérence”, à un “choc frontal” !!! “Le début d’une nouvelle ère stratégique en Europe” OU un écroulement financier par exemple, voire encore mieux, cool !

Crash du vol MH17 : un entretien téléphonique incrimine les rebelles [Le Parisien]

Énorme papier du 20/07, alors que les plus gros doutes courent depuis 2 jours sur “la preuve”… Idem sur RTL

Trois jours après le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines à la frontière ukraino-russe, avec 298 personnes à son bord, les opérations de récupération des corps des victimes se sont achevées dimanche matin dans un mélange d’amateurisme et d’opacité. Dans cette zone contrôlée par les séparatistes pro-russes, une grande confusion règne sur le lieu où se trouvent les dépouilles.

Plusieurs pays se sont indignés du traitement des corps et de la gestion du site. La colère gronde contre les rebelles et la Russie, soupçonnés par les Etats-Unis d’avoir maquillé les preuves de leur implication dans le crash. Le secrétaire d’Etat John Kerry a assuré que le système de missile utilisé pour abattre l’avion malaisien venait de Russie.

Un entretien téléphonique incriminant les rebelles authentifié

C’est une preuve accablante. Un entretien téléphonique entre deux chefs rebelles enregistré par les services de sécurité ukrainiens et prouvant que leurs hommes ont abattu un avion civil a été authentifié par des experts américains, selon l’ambassade des Etats-Unis à Kiev. D’après ce communiqué, la thèse principale, «fondée sur plusieurs éléments», est que «le vol MH17 a été probablement abattu par un missile sol-air SA-11 (Bouk) tiré depuis le territoire contrôlée par les séparatistes dans l’est de l’Ukraine».

Ah, quand les Américains disent que c’est vrai, alors c’est “authentifié” – bien que les Russes aient dit que c’était bidon. C’est vrai qu’ils sont fiables, comme on l’a vu en Irak, en encore plus récemment quand ils ont déjà authentifié les montages bidons du même SBU sur les faux soldats russes il y a à peine quelques semaines…

Ce dimanche, plus aucun corps n’était visible sur le site principal du crash de l’avion.

Salauds de pro-Russes qui n’ont pas laissé les corps pourrir sur place !

Côté ukrainien, un porte-parole militaire a affirmé que les autorités de Kiev savaient où se trouvaient 38 corps, transportés dans un hôpital régional, mais ignoraient où étaient les autres. L’OSCE a déclaré que ses observateurs ont été informés que 169 corps avaient été placés à bord d’un train réfrigéré en attendant l’arrivée des experts internationaux. Mais son porte-parole, Michael Bociurkiw, n’a pas confirmé que le train avait déjà pris la direction de Donetsk.

Alexandre Borodaï, leader rebelle a expliqué que le déplacement des corps de passagers du vol malaisien avait été nécessaire pour les protéger de la «chaleur et d’animaux sauvages». Le «Premier ministre» de la «République» autoproclamée de Donetsk a précisé : «Nous avons bougé les corps par respect pour les familles (…) cela devenait inhumain dans ces conditions».

Selon lui, «156 corps ont été déplacés à Torez (une ville proche du site du crash – ndlr) dans des wagons réfrigérés (…) ils ne vont nulle part, en attendant que les experts arrivent». Le chef rebelle n’a pas donné de renseignements sur le sort des autres corps.

Ben en quoi les corps sont “maltraités” alors ?

La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont par ailleurs menacé la Russie de nouvelles «sanctions» si le président Vladimir Poutine n’obtient pas des séparatistes pro-russes en Ukraine un accès «libre et total» au site du crash.

Du délire, on est d’accord ? Relisez bien chacun des mots…

Ben comme Poutine ne les aide pas grandement, ils vont surement l’écouter avec attention…

Les missiles auraient été fournis par la Russie, selon les Etats-Unis

John Kerry a déclaré dimanche qu’il était «clair» que le système de missile utilisé pour abattre l’avion malaisien dans l’est de l’Ukraine venait de Russie. Selon le secrétaire d’Etat américain, il existe «des preuves circonstantielles extraordinaires» pointant du doigt la responsabilité de la Russie et des séparatistes pro-russes. Il ajoute que les Etats-Unis «savent» d’où est parti le tir. «Nous savons avec confiance que les Ukrainiens ne disposaient pas d’un tel système (de batterie de missiles) dans les environs à ce moment-là. Donc cela pointe clairement le doigt vers les séparatistes», a enfin dénoncé le secrétaire d’Etat.

Plus tôt dans la journée, Wall Street Journal avait révélé que la Russie aurait clandestinement fait passer des équipements anti-aériens ainsi que des tanks aux séparatistes ukrainiens. Le quotidien indique que les experts américains pensent que ces missiles sol-air SA-11 qui seraient à l’origine du crash ont été à nouveau déplacés vers la Russie.

On atteint un niveau de complotisme qui va bientôt dépasser les pires fariboles du 11 septembre… Comme si de telles actions n’étaient pas visibles par satellite !!!!

Un manque de sécurité «inacceptable» pour les Etats-Unis

Les déclarations se multiplient dans les chancelleries occidentales pour réclamer que le site du crash MH17 soit sécurisé et respecté. Les Etats-Unis ont jugé samedi «inacceptable» le manque de sécurité sur le site du crash, renouvelant leur appel à la préservation des preuves. Les enquêteurs du FBI sont arrivés en Ukraine et devraient arriver sur place dans la journée. «Il y a de nombreux témoignages concernant des corps qui ont été déplacés, des morceaux de l’avion qui ont été emportés, s’accompagnant d’une potentielle falsification des preuves», a déclaré la porte-parole du Département d’État Jen Psaki . Le Premier ministre australien a lui aussi qualifié dimanche de «totalement chaotique» le site du crash, ajoutant redouter que l’altération des lieux se poursuive.

Source : Le Parisien

Précisions de Jacques Sapir

Devant l’accumulation des déclarations contradictoires sur la catastrophe du vol MH17 de la Malaysian Airlines, il convient de préciser certains points.

1.    Les déclarations de John Kerry (Ministre des Affaires Etrangères des Etats-Unis).

John Kerry a déclaré devant CNN que le gouvernement américain détenait les preuves de l’implications des insurgés dans la destruction du vole MH17. Alors, si ces preuves existent, elles doivent être divulguées au plus vite. Rappelons néanmoins que son prédécesseur sous la présidence George W. Bush, le général Colin Powell, disait la même chose à propos des « armes de destruction massive » supposées détenues par l’Irak de Saddam Hussein. Monsieur Colin Powell a depuis reconnu avoir menti lors de son discours devant le conseil de sécurité de l’ONU. Il a même affirmé que ce discours constituait un « tache sur sa carrière »[1]. M. Kerry a aussi ajouté que la Russie aurait transféré aux insurgés des systèmes SAM-17. Mais, comment une milice pourrait-elle exploiter ce genre de systèmes d’armes ? Par ailleurs, il ne suffit pas de transférer un véhicule TELAR, il faut aussi transférer le radar « Snow Drift » sans lequel toute interception est très difficile. Ici encore, ceci demande du personnel très qualifié. Enfin, on a montré dans une note précédente que le lieu du crash n’était pas cohérent avec un tir de missile depuis la zone insurgée sauf si les insurgés bénéficiaient d’un appui technique très poussé de la Russie, et en réalité sauf si c’était bien une unité russe qui avait tiré le missile. Or, les Etats-Unis n’ont jamais jusqu’à présent fait état de la présence d’unités militaires russes en Ukraine.

2.    Les insurgés bloquent-ils l’enquête ?

En fait, les insurgés on récupéré les « boites noires » du vol MH17, et ils se déclarent prêts à les remettre à l’OACI. Par contre, ils refusent de laisser les forces ukrainiennes pénétrer dans la zone du crash, ce qui est parfaitement compréhensible. Ils ont aussi transporté les corps vers des wagons frigorifiques, ce qui leur est reproché par les Etats-Unis. C’est en réalité la seule solution, au regard des moyens disponibles, pour éviter une putréfaction rapide de ces corps compte tenu de la chaleur qui règne en cette période de l’année dans la région de Donetsk. Il est clair, aussi, que les autorités de la République auto-proclamée du Donbass voudraient monnayer l’accès au site avec une forme de reconnaissance de facto de son autorité par les instances internationales. C’est parfaitement compréhensible au vue de la situation. N’oublions pas que l’armée ukrainienne multiplie les attaques et les bombardements.

3.    Les insurgés rapatrieraient vers la Russie le système responsable de la destruction du vol MH17.

Une vidéo circule depuis l’après-midi du 20 juillet, et elle a même été montrée au journal de Fr2[2]. Cette video montre un TELAR (véhicule de tir) équipé de missiles « BUK » sur un camion. On peut même discerner qu’il manque un missile sur le TELAR. Cependant, des sources concordantes montrent que cette vidéo a été tournée en territoire contrôlée par les forces de Kiev, et pus précisément dans la ville de Krasnoarmeysk, rue Gorki dans la région de Donetsk. Voici la carte indiquant où a été prise la dite vidéo.

Carte

Carte

Si cela était confirmé, ce serait la preuve irréfutable que l’armée ukrainienne a bien déployé dans la zone des combats un système SAM-17 « Buk », et qu’il lui manque un missile… Les conclusions s’imposent d’elles-mêmes.


[1] http://tempsreel.nouvelobs.com/debat/20130301.OBS0470/exclusif-colin-powell-comment-la-cia-m-a-trompe.html

[2] https://www.youtube.com/watch?v=G9UUmOdcHTM

(Source)

Entretien entre le lieutenant Colombo et le président Ukrainien

Heureusement, le public a de l’humour – très fin… Source : Facebook

19 juillet 2014, 16:05

P’sieur Porochenko, s’il vous plaît ?

- Oui ?

- Bonjour Monsieur, je suis le lieutenant Colombo de la brigade criminelle, j’aurai voulu vous poser quelques questions…

- A quel sujet ?

- Ben voilà, c’est au sujet du Boeing qui a été abattu…

- Tout a été dit, ce sont les séparatistes, tout est clair…

- Oui bien sûr, tout est clair, mais comme dit ma femme, il faut vraiment qu’il n’y ai plus aucune zone d’ombre…

- Quelles zones d’ombre ?

- Trois fois rien rassurez-vous, je mène une enquête, la routine… dans cette affaire, il y a un point qui me tracasse.

- Quel point ?

- Ben voilà, le Boeing a disparu des écrans radars à 17 heures 15. Vous déclarez une demi-heure plus tard qu’il a été détruit par un missile sol air russe de type, je ne sais plus lequel, et qui a été tiré par des séparatistes…

- Oui, et alors ?

- Ben voilà, j’y arrive, en fait, l’avion brûle encore, et… comment pouvez vous savoir comment et par qui le Boeing a été abattu.

- C’est simple, il est tombé dans une zone tenue par les séparatistes.

- Ah oui, bien sûr, c’est une explication… mais ces séparatistes, ils ont ce type d’équipement ?

- Bien sûr, la preuve, ils ont abattu précédemment 3 autres avions.

- Bien sûr, mais dites moi, ces avions ont été tirés à moins de 3.000 mètres, un équipement individuel suffit, mais le Boeing volait à 10.000 mètres.

- C’est pareil.

- Ben non justement, voyez vous, mon beau-frère connaît bien ce genre d’équipement, il a été à l’armée en Allemagne et figurez-vous que…

- Au fait inspecteur, au fait…

- Ben pour tirer un avion à 10.000 mètres, il faut des missiles adaptés, qui sont sur un camion lance missile, avec un camion radar et toute une chaîne de commandement. Nous sommes très loin du petit missile qu’un servant va épauler. Alors je renouvelle ma question, ils ont cet équipement lourd, et surtout, ils savent le mettre en œuvre ?

- Euh, oui, heu, ils nous l’ont volé.

- C’est effectivement le communiqué du ministère à 17 heures 21, soit 6 minutes avant la disparition de l’avion des radars. Comment saviez-vous qu’ils vous l’ont volé ?

- Euh, nous avons eu un communiqué de nos forces sur le terrain.

- Félicitation, vous avez des forces qui réagissent très vite, voyez-vous, ma femme me dit toujours…

- Au fait Lieutenant, au fait.

- Où ces missiles vous ont été volés ?

- Dans le secteur des opérations je présume, je n’ai pas encore les précisions.

- Et comment ont-ils été volés, un commando est arrivé discrètement, a tiré sur les soldats, a lancé des grenades, a mitraillé les installations ?

- Euh oui, oui, c’est ça, ils ont attaqué l’unité par surprise, je pense qu’il y a eu beaucoup de morts…

- Bien-sûr, suis-je bête. Voyez-vous, mon petit neveu a un jeu comme ça, vous savez, ces jeux plaisent beaucoup, ils se prennent pour des commandos et ça tire dans tous les sens…

- Voilà, c’est bien ça qui est arrivé.

- Vous savez ce que m’a dit mon neveu quand je lui ai parlé de ce vol ? Eh bien il m’a dit, c’est impossible.

- Pourquoi ? qu’est-ce qu’il peut en savoir ?

- On n’utilise pas des grenades, et on ne tire pas de rafales à côté de missiles de cette taille. Un seul impact et la région change de relief. Non p’sieu, ces missiles n’ont pas pu être volé…

- Ah bon, vous en déduisez ça ?

- Il n’y a pas que ça, p’sieu, car une autre question me turlupine, pourquoi, mais pourquoi auraient-ils volé ces missiles ?

- C’est évident, c’est pour abattre nos avions.

- Mais ils volent à basse altitude, et pour ça, ils savent faire, mais ils auraient du mal à réunir les compétences pour lancer ces gros missiles, et surtout, contre qui, puisque ce ne sont pas vos avions.

- C’est pour atteindre des bombardiers stratégiques.

- Mais vous n’avez pas ce type de bombardier, alors pourquoi ?

- Ils ont bien abattu un avion de ligne…

- Avec des missiles qu’ils n’ont pas pu voler et qu’ils ne peuvent pas mettre en œuvre ?

- Pour créer un incident international.

- Qui aurait joué contre eux et leur aurait mis le monde entier à dos.

- Nos alliés américains ont certifié que le missile est parti de la zone contrôlé par les rebelles.

- Oui, 24 heures après, alors que la détection est immédiate. Et ils ne savent pas quand l’avion a été touché.

- Mais les rebelles ont pu se renseigner sur l’heure de passage de cet avion de ligne, vous savez, c’est facile, il suffit de regarder les horaires et vous calculez l’heure de passage. C’est d’autant plus facile que cet avion passe chaque jour à la même heure…

- A 130 kilomètres plus au sud. Et là, il a été dérouté pour survoler Donetsk, comme si les aiguilleurs le dirigeaient sur les missiles.

- On a d’autres preuves, tenez, cet enregistrement de la conversation de deux hauts gradés rebelles, ils parlent qu’ils ont abattu un avion…

- Pas un, mais trois. J’ai écouté la conversation, ils mélangent de toute évidence l’Illioushin et le Boeing, il y a un quiproco…

- Alors lieutenant, vous qui êtes si fort, si ce ne sont pas les rebelles, alors qui aurait intérêt à descendre un avion de ligne avec 300 passagers ?

- Vous monsieur le président, oh ce n’est pas une accusation, mais il faut bien admettre que vous tirez les fruits de cette affaire… si vous réussissez à convaincre le monde de votre histoire.

- Ah, ah, ah, vous me faites vraiment rire lieutenant, mais je pense que vos supérieurs riront moins quand ils sauront cette histoire. Et en plus, vous n’avez aucune preuve…

- C’est vrai, mais vous n’en avez aucune non plus pour accuser les rebelles.

- Au revoir lieutenant…

- Au revoir monsieur le Président… Ah au fait, juste une dernière chose…

- Vous commencez à m’échauffer…

- Rien, juste une dernière question… Que faisaient ces batteries de missiles dans la région de Donetsk…

- Cette question, c’est pour nous protéger…

- De qui, les rebelles n’ont aucune aviation, alors, vous protéger de qui ?

- Lieutenant, je reconnais que c’est une bonne question, en fait, j’ai donné l’ordre de déployer ces missiles pour nous protéger d’un éventuel bombardement stratégique de la Russie…

- Mais bien sûr, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt, les Russes…

- C’est ça, les Russes…

- Et vous pensez qu’ils voulaient bombarder Donetsk les Russes, ce sont leurs protégés.

- Non bien sûr, c’est Kiev qui aurait été visé…

- Ah oui, c’est exact, c’est Kiev, bien sûr, suis-je bête, ce n’était qu’une question, je ne vous importune plus, au revoir monsieur le président…

- Au revoir Lieutenant…

- … Ah, s’cusez moi, une dernière chose me vient à l’esprit…

- Quoi encore lieutenant…

- Ben si vous voulez protéger Kiev, pourquoi installer vos batteries près de Donetsk, à 800 km…

Conclusion

Primo, comme je n’ai pas eu le temps d’éplucher la presse, n’hésitez-pas à mettre des liens vers des articles de journaux en commentaires vers d’autres articles grandioses, en mettant les meilleurs extraits…

Secundo, je n’ai aucun problème a croire que les “pro-russes” ont abattu l’avion par erreur, ce qui un drame épouvantable (comme en ont commis la France et les USA, mais sans l’excuse d’être amateurs et bombardés, eux), mais comme cela reste un accident, je ne vois pas trop ce que ça change (si ce n’est dire aux résistants “vous abusez sévère, faite gaffe quand vous vous défendez contre les bombardements de vos familles, vous risquez d’atteindre des touristes qui vous survolent (voire vous filment en passant ?)). Mais je note qu’à ce jour :

Vous notez aussi que pas une voix ne s’est élevée contre Porochenko qui n’avait pas fermé l’espace aérien à l’Est alors que les avions tombaient comme des mouches (ce qui est quand même bien la responsabilité du gouvernement d’Ukraine !), ni contre la compagnie qui a trouvé intelligent de survoler la zone (à sa défense, elle s’informe peut être de la situation via la quai d’Orsay ou Le Monde, ce qui peut expliquer…).

Bref… Il ne s’agit pas de dédouaner qui que ce soit, mais enfin, QUE DIABLE, en période de crise, SURTOUT quand rien n’est clair, 100 ans après 1914, le but est de dégonfler les problèmes en négociant avec le sens de la justice. Pas de foutre de l’huile sur le feu !!!

Enfin, il est hors de question de “comparer” des victimes, mais je me demande quand même si, si c’était vrai, la responsabilité de ces résistants amateurs bombardés ne serait quand même pas bien moindre que celle de l’armée d’Israël tuant gentiment 100 Palestiniens aujourd’hui, la plupart civils (record battu, mais je sens qu’ils peuvent encore bien mieux faire).

Vous noterez d’ailleurs qu’il faudrait d’urgence pénaliser la Russie par de “vraies sanctions” commerciales pour ce qui se passe en Ukraine (!), mais qu’on pénalise tout appel à boycotter les produits israéliens ce qui serait soi-disant antisémite (“l’antislavisme” étant en revanche encouragé), comme si on ne pouvait pas être, comme moi, anti-antisémites et anti-morts civils palestiniens !

Pour finir, cette histoire m’a même rappelé, comme on me l’a raconté dans ma famille, la propagande de Vichy lors des bombardements américains, et en particulier lors de celui du 27 mai 1944 à Marseille ayant fait 1 650 morts par erreur…

(merci de signaler les coquilles)

Source: http://www.les-crises.fr/medias-le-n-importe-quoi-continue/