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Syrie : un Vannetais raconte l’enfer de la guerre à Alep

Saturday 15 October 2016 at 01:45

Source : Lionel Cabioch, pour Ouest France, le 13 octobre 2016.

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Depuis huit mois, le Vannetais Pierre Le Corf vient en aide aux habitants d’Alep en Syrie grâce à son ONG « We are superheroes ». A 27 ans, il est le seul étranger à vivre dans la ville assiégée confrontée à des bombardements incessants ces derniers jours. Il développe des projets éducatifs avec des enfants des rues et de jeunes diplômés à Alep mais aussi des actions de formation aux premiers soins. Témoignage.

Entretien avec Pierre Le Corf, 27 ans, seul étranger à vivre depuis huit mois à Alep.

De retour en France cet été, vous avez finalement décidé de repartir vivre à Alep. Pourquoi ?

Je devais revenir pour poursuivre ce que j’ai initié ici. Je me suis attaché aux habitants dont je suis très proche. J’essaie de les aider du mieux que je peux. J’ai envie de me battre avec eux, jusqu’à mon dernier souffle.

Concrètement que faites-vous sur le terrain ?

J’ai développé des projets qui commencent à bien fonctionner, notamment un programme d’actions culturelles. Il vise à emmener entre 400 et 600 jeunes, personnes âgées et familles, au cinéma.

Sans cette initiative, personne n’y aurait accès, car les places sont très chères. C’est une belle évasion pour eux, même si y aller est un risque, car l’unique salle se trouve près de la ligne de front et reçoit beaucoup de mortiers.J’essaie aussi de connecter les jeunes et les personnes âgées une fois par mois. Je fais également des jeux avec les enfants. Un autre programme consiste à former aux premiers soins, avec une distribution de matériel médical.

Votre mission est aussi de préparer l’après-guerre…

Oui. Nous accompagnons les jeunes dans le montage de projets personnels et professionnels. L’important est qu’ils bâtissent des choses à Alep. Et bien sûr, on les aide dans leur reconstruction psychologique.

Comment vivent-ils la situation ?

On vit en état de siège. On n’a ni eau ni électricité. Les gens ont du mal à vivre avec la guerre, mais pour autant ils l’ont acceptée. Ils vivent une sorte de déni et font semblant de ne pas la voir. C’est très difficile. Il y aura beaucoup de travail à faire pour reconstruire les gens de l’intérieur.

Y a-t-il un fossé entre ce qui se dit en France et ce que vous vivez à Alep ?

Il y a un abysse. Ici, à l’ouest, c’est particulier, nous vivons comme des fantômes. Nos bombardements, personne n’en parle. Le monde a les yeux tournés vers l’est de la ville, mais ferme les yeux sur l’ouest, où vivent 1 200 000 personnes qui doivent affronter le terrorisme au quotidien.

Nous subissons les roquettes, les mortiers, les balles explosives, les bonbonnes de gaz montées en roquette… Tout ça est envoyé par le Front Al-Nosra, des terroristes affiliés à Al-Qaida que l’on appelle des rebelles modérés en Occident, alors qu’ils essaient de conquérir le territoire pour en faire un état islamique. On est pris en otages.

Quel est le quotidien de la population ?

La population essaie de continuer à vivre et à croire en demain. Ce qui est très difficile, puisque la guerre a saccagé les rêves des gens. La journée est rythmée par les explosions, les attaques, la mort des gens que l’on connaît ou pas. Mais le quotidien, c’est aussi de belles histoires d’amitié, de fraternité, d’entraide.

La guerre a vraiment rapproché les habitants, leur a donné l’envie de se tenir plus par la main. Ils essaient de maintenir l’espoir en se réunissant en famille ou entre amis. Mais il y a beaucoup de périodes de latence où ils errent dans les rues, dans les cafés, ne sachant pas quoi faire et ne sachant surtout pas ce qu’ils vont devenir.

Et vous, quelle est votre condition d’étranger à Alep ?

Mon quotidien c’est d’essayer d’aider les gens. Ce qui n’est pas évident car en tant que seul étranger ici, je dois faire face à une pression énorme. Je suis un peu cassé de l’intérieur. J’ai vu beaucoup de gens mourir. J’ai essayé d’en secourir. J’ai pu sauver quelques vies. Je passe mon temps avec les familles. Je travaille avec des volontaires.Pour l’heure, je finance tout de ma poche et ça demande beaucoup d’investissement. Ça commence à être dur. Je dois désormais lever des fonds pour pouvoir continuer…

Quand pensez-vous rentrer ?

Je ne sais pas. Je n’ai pas de date. L’idée pour moi est de travailler dur pour que les projets puissent se pérenniser avec ou sans ma présence.

Il est possible de faire un don à l’organisation sur le site internet de We are superheroes ou via sa page Facebook.

Source: http://www.les-crises.fr/syrie-un-vannetais-raconte-lenfer-de-la-guerre-a-alep/


Premier coup d’œil au documentaire explosif sur “l’argent des Clinton”

Saturday 15 October 2016 at 01:08

1313Source : New York Post, le 17/05/2016

Selon Hillary Clinton, quand elle et son mari ont quitté la Maison-Blanche, il y a quinze ans, ils étaient « sur la paille ». Aujourd’hui, ils possèdent plus de 150 millions de dollars.

Dans le nouveau documentaire « Clinton Cash », il apparaît on ne peut plus clairement que l’ancien couple présidentiel est passé de la pauvreté à une richesse obscène – mais oui, obscène.

Comme le montre le film, les Clinton sont des parrains de la politique qui passent à travers tout, si on les compare, par exemple, à un autre couple du microcosme de Washington, l’ancien gouverneur de la Virginie, Bob McDonnell et sa femme, Maureen.

Les McDonnell ont été condamnés pour avoir accepté  plus de 150 000 dollars de cadeaux d’un homme d’affaires, quand le gouverneur était en poste. Les Clinton, quant à eux, ont engrangé 700 fois ce montant, soit 105 millions, alléguant qu’il s’agissait de rémunérations pour des conférences données à l’époque où Hillary occupait une fonction publique.

Pourtant il se pourrait bien que les McDonnell se retrouvent en prison alors que les Clinton, eux, sont de nouveau en route vers la Maison-Blanche.

Le documentaire s’inspire d’un livre de l’ancien membre de l’Association Hoover, Peter Schweizer, et il vient juste d’être présenté au Festival de Cannes. Il va être projeté dans les grandes villes américaines, y compris à Philadelphie, pendant la Convention du parti démocrate qui s’y déroule en juillet.

Le travail de Schweizer a résisté un an à l’examen pointilleux des critiques. Ce sont, en effet, des faits qui nous sont rapportés ici, ce n’est pas une fiction. Et ces faits sont éloquents.

Ce film vous emmène autour du monde, pour retracer la façon dont les Clinton ont personnellement empoché, pour des conférences, des sommes à six chiffres et amassé des milliards de dollars pour leur fondation familiale.

De quelle façon ? En mettant à profit le poste d’Hillary comme Secrétaire d’État et potentielle future présidente.

Elle et son ex-président de mari se sont vendus aux titans, aux dictateurs et à des personnages peu recommandables du Nigéria, du Congo, du Kazakhstan et des Emirats arabes unis, sans oublier Goldman Sachs et la TD Bank.

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En chemin, les Clinton ont trahi les valeurs dont ils font tant de cas dans la campagne électorale comme les droits de l’homme, le respect de l’environnement et la démocratie.

C’est la raison pour laquelle Schweitzer va projeter ce documentaire à Philadelphie, il veut montrer aux militants sincères la façon dont, pour amasser leur fortune, les Clinton ont utilisé leurs principes progressistes et les ont bafoués.

Ils ont gagné la plus grande partie de leur argent en donnant des conférences. Rien de plus simple : les rémunérations de Bill se sont envolées quand Hillary a été nommée Secrétaire d’État en 2009. Cet élément suggère que les pays et les sociétés qui l’invitaient comptaient avoir plus qu’une conférence de Bill, ils s’attendaient aussi à obtenir ce que sa femme pouvait offrir.

Ainsi, le propriétaire d’un journal nigérien lié au Parti démocratique du peuple au pouvoir, parti qui n’a rien de démocratique d’ailleurs, a-t-il payé à Bill une somme faramineuse de 1,4 million de dollars pour deux conférences en 2011 et 2012. En encaissant leurs chèques, les Clinton ont, bien sûr, ignoré les violations des droits de l’homme commises par le président, Goodluck Jonathan.

La secrétaire Clinton a même fait une visite officielle au Nigeria en 2012 et a félicité Goodluck Jonathan pour ses « efforts de réforme », qui n’ont pas la moindre réalité. Ce pouvoir se voyait ainsi légitimé par les États-Unis à un prix défiant toute concurrence. Et en agissant ainsi, elle fait exactement le contraire de ce que le Comité des Droits de l’homme l’avait implorée de faire.

Encore un exemple des agissements douteux mais lucratifs de ce couple. Ainsi la TD Bank n’a jamais demandé à Bill Clinton de venir faire une conférence pendant les huit années après son départ de la Maison-Blanche. Mais, en 2009, quatre jours après la nomination de Hillary au poste de Secrétaire d’État, Bill a donné la première d’une série de conférences pour lesquelles TD Bank a payé plus de 2 millions de dollars. Une somme ahurissante.

Et vous savez quoi ? La TD Bank était l’actionnaire principal de l’oléoduc Keystone XL, pour lequel il fallait l’aval du Département d’État. Et voilà que Hillary Clinton décide de soutenir la construction de l’oléoduc, pourtant une hérésie pour les écologistes, et qu’elle retarde son rejet par l’administration Obama.

Coïncidence ? Il n’y a pas de preuves irréfutables que les conférences des Clinton soient rétribuées ainsi en échange de promesses. Cependant, selon Schweizer, on a la certitude que d’autres hommes politiques qui se conduiraient de cette façon devraient certainement en subir les fâcheuses conséquences. Certains sont d’ailleurs allés en prison pour bien moins.

Regardez les McDonnell. Leurs avocats soutiennent qu’ils sont innocents parce qu’ils se sont contentés d’ouvrir des portes. Ils n’ont jamais dit expressément : « Donnez-moi de l’argent et je ferai ce que vous voulez. »

Les McDonnell ont fait appel devant la Cour suprême où il se peut que leur condamnation soit cassée. Le président de cette cour, John Roberts, a suggéré, en effet, que les hommes politiques ne devraient pas être condamnés pour corruption à moins qu’on ne puisse fournir la preuve d’une contrepartie.

Cela peut être une bonne norme pour les tribunaux.

Les électeurs cependant sont à même de voir la corruption à l’œuvre dans cette politique d’octroi de marchés aux donateurs. C’est la raison pour laquelle, le jour de l’élection, ils doivent voter contre la Reine des corrompus, Hillary Clinton.

Betsy McCaughey est membre sénior au London Center for Policy Research.

Source : New York Post, le 17/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/premier-coup-doeil-au-documentaire-explosif-sur-largent-des-clinton/


Les États-Unis rappellent qu’ils ne veulent pas s’interdire la première frappe nucléaire

Friday 14 October 2016 at 03:45

Après tout, il n’y a toujours qu’un seul État au monde qui a utilisé en premier la bombe atomique sur des populations civiles…

La situation devient de plus en plus dangereuse, comme on le verra…

La doctrine nucléaire dite de la « frappe préventive » ne changera pas, a déclaré Carter

Source : Military.com, le 27/09/2016

Le Secrétaire à la Défense Ash Carter s'adresse aux troupes sur la base Kirtland de l'Air Force, au Nouveau Mexique, le 27 septembre 2016. (Image : Département de la Défense des États-Unis)

Le Secrétaire à la Défense Ash Carter s’adresse aux troupes sur la base Kirtland de l’Air Force, au Nouveau Mexique, le 27 septembre 2016. (Image : Département de la Défense des États-Unis)

Military.com, le 27 septembre 2016, par Richard Sisk

Le Secrétaire à la Défense Ashton Carter a déclaré mardi que la doctrine de dissuasion nucléaire, qui permet la possibilité d’une « frappe préventive » avant une attaque ennemie, restera à la base de la doctrine américaine, en dépit de l’introduction de nouvelles générations d’armes nucléaires.

« C’est notre doctrine actuelle et nous n’avons pas la moindre intention de la changer, » a dit Carter aux aviateurs lors d’une session de questions-réponses sur la base aérienne de Kirtland, au Nouveau Mexique.

Carter répondait à une question à propos de nations telles que la Corée du Nord et la Russie qui exhibent leur arsenal nucléaire pour bousculer, intimider et voir si les États-Unis donneraient suite.

« Ce n’est pas la méthode américaine de brandir ses armes, pas la méthode américaine d’intimider, a précisé Carter. Aussi loin que je puisse me souvenir, les dirigeants américains se sont toujours conduits avec un immense respect vis-à-vis de l’effrayant pouvoir destructeur de ces armes. »

OB : il ne ment pas, notez, vu qu’il est né en 1954…

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Toutefois, Carter a suggéré que la doctrine de la dissuasion pourrait être « ajustée » dans le futur pour s’adapter aux nouvelles menaces. « On ne peut pas toujours faire la même chose, a-t-il dit. Nous devons observer ceux que nous dissuadons et nous adapter en fonction de cela. »

Les États-Unis doivent « être conscients que les autres raisonnent différemment en matière d’armes nucléaires, » a déclaré Carter, et « nous allons devoir adapter notre approche de la dissuasion en conséquence. » Il n’a pas donné de détails sur la façon dont les États-Unis pourraient s’adapter.

Depuis l’aube de l’ère nucléaire, la base de la doctrine de dissuasion des États-Unis a été que toute « première frappe » ennemie serait suivie d’une réponse massive. Mais aucun président américain n’a exclu la possibilité de lancer d’abord une attaque nucléaire avant qu’un ennemi ne frappe.

En réponse aux rapports indiquant que le président Obama envisageait d’exclure par décret la possibilité d’une « frappe préventive », 30 sénateurs américains lui ont envoyé la semaine dernière une lettre l’exhortant à conserver la possibilité d’une telle frappe.

La politique de frappe préventive a fait partie du débat lundi soir entre le candidat présidentiel républicain Donald Trump et la candidate démocrate Hillary Clinton.

Dans un premier temps, Trump a semblé plaider en faveur de la destruction des stocks d’armes nucléaires. « J’aurais aimé que tout le monde y mette fin, que tout le monde s’en débarrasse, tout simplement. Je ne ferais certainement pas de frappe préventive. »

Puis Trump a semblé changer d’avis : « En même temps, nous devons être prêts, je ne peux éliminer cette hypothèse. »

Clinton a critiqué les précédents commentaires de Trump, qui suggérait que les États-Unis pourraient bénéficier du développement de l’arme nucléaire par des alliés comme le Japon, la Corée du Sud et l’Arabie saoudite. « Son attitude désinvolte au sujet des armes nucléaires est très inquiétante, » a-t-elle affirmé.

Kirtland constituait la seconde escale du voyage d’une semaine de Carter, destiné à faire pression pour la modernisation de la triade nucléaire de la nation et aussi pour renouveler l’engagement des États-Unis pour le rééquilibrage des forces américaines dans la région du Pacifique.

Lundi, Carter était sur la base de l’Air Force de Minot, dans le Dakota du Sud, où sont basés le 5e Bomb Wing et le 91e Missile Wing. Là, il a déclaré que le Département de la Défense des États-Unis cherche 108 milliards de dollars pour les cinq prochaines années afin de débuter le processus de mise à niveau de la triade nucléaire de la nation, comprenant les missiles balistiques intercontinentaux, les sous-marins et les bombardiers stratégiques.

« Je pense que nous sommes maintenant déterminés à rattraper l’époque où les investissements étaient insuffisants, » a déclaré Carter à Kirtland, siège du 377e Air Base Wing et du 498e Nuclear Systems Wing, et où se trouve également le Nuclear Weapons Center (NWC) de l’Air Force Materiel Command. Le NWC a la responsabilité d’acquérir et de moderniser les programmes nucléaires pour les Départements de la Défense et de l’Energie.

Mercredi, Carter visitera le Sandia National Laboratory et le Los Alamos National Laboratory au Nouveau-Mexique, et, jeudi, il a prévu d’être à bord du porte-avions Vinson, mouillé au port de San Diego, pour un discours sur les priorités américaines croissantes dans le Pacifique. Carter se rendra ensuite à Honolulu pour des réunions avec les ministres de la Défense asiatiques.

Le Congressional Budget Office (CBO) a prévu un financement pour la modernisation de l’arsenal nucléaire de la nation jusqu’en 2024 à hauteur d’environ 348 milliards de dollars. Dans son rapport, le CBO a déclaré :

** « Les forces nucléaires stratégiques actuelles, constituées de sous-marins lance-missiles balistiques (SSBN), de missiles balistiques intercontinentaux terrestres (ICBM), de bombardiers à long rayon d’action, avec les armes nucléaires qu’ils transportent, atteignent la fin de leur durée d’utilisation. »

** « Au cours des deux prochaines décennies, le Congrès devra prendre des décisions dans la mesure où la quasi-totalité des systèmes d’armes nucléaires et leur logistique devront être modernisés ou remplacés par de nouveaux. »

Source : Military.com, le 27/09/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Les Etats-Unis ne veulent pas s’interdire la première frappe nucléaire

Source : 7 sur 7, 28/09/16

Le chef du Pentagone Ashton Carter © getty.

Le chef du Pentagone Ashton Carter © getty.

Les Etats-Unis ne veulent pas s’interdire de dégainer les premiers l’arme nucléaire en cas de conflit, a déclaré mardi le chef du Pentagone Ashton Carter, en visite dans un site de recherche nucléaire militaire américain.

Parmi les puissances nucléaires, la Chine par exemple a pris l’engagement de ne jamais utiliser l’arme atomique en premier. Mais les États-Unis, et leurs alliés de l’Otan, ne veulent pas renoncer à cette option, a affirmé M. Carter. Le maintien d’une possibilité de tirer les premiers “a été notre politique depuis longtemps et fait partie de nos plans pour l’avenir”, a déclaré le secrétaire à la Défense américain sur la base aérienne de Kirtland (Nouveau-Mexique, sud-ouest), qui accueille le centre de recherches atomiques.Des rumeurs à Washington ont récemment prêté à Barack Obama l’intention de faire cette déclaration de renoncement à la première frappe.En 2009, le président américain avait affirmé à Prague, dans un discours resté célèbre, son attachement à un monde sans armes nucléaires.La question de première frappe a été soulevée mardi soir par Lester Holt, le présentateur du premier débat télévisé opposant les candidats à la Maison Blanche Hillary Clinton et Donald Trump.Mais les deux candidats n’ont pas articulé de réponse claire, Donald Trump répondant par des phrases ambigües, et Hillary Clinton n’abordant pas la question.Source : 7 sur 7, 28/09/16premire-frappe

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Le regard des trotskystes américains :

Le chef du Pentagone annonce les plans américains pour une guerre nucléaire avec la Russie

Le ministre de la Défense américain Ashton Carter a prononcé un discours devant des “missileers” (lanceurs de missiles) sur la base du Global Strike Command (commandement des frappes mondiales) à Minot, dans le Dakota du Sud, lundi, défendant la modernisation massive de l’arsenal nucléaire américain et émettant des menaces belliqueuses contre la Russie.

Le voyage de Carter à Minot a été le premier qu’il a fait à une base de missiles nucléaires depuis qu’il est devenu ministre de la défense en février 2015. Il a coïncidé avec l’escalade constante des conflits opposant les États-Unis à la Russie et à la Chine, toutes deux dotées d’armes nucléaires, qui menacent de déclencher une nouvelle guerre mondiale.

L’axe principal du discours de Carter était la défense de la proposition du plan du Pentagone de 348 milliards de dollars pour reconstruire la « triade » nucléaire de Washington de bombardiers stratégiques, de missiles et de sous-marins. On estime que sur une période de 30 ans, ce renforcement nucléaire drainera la somme de mille milliards de dollars de l’économie américaine.

Prononcé devant les officiers et les soldats professionnels chargés de lancer des missiles balistiques intercontinentaux Minuteman III, chacun portant des têtes portant de 60 fois la capacité de destruction des bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, le discours semble parfois faire écho au titre du film satyrique de 1964 Docteur Folamour ou : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe.

Cette énorme machine de mort américain, a insisté Carter, fournirait « le fondement de la sécurité » qui « a permis à des millions et des millions de se lever le matin pour aller à l’école, d’aller travailler, de vivre leur vie, de rêver leurs rêves et de donner à leurs enfants un avenir meilleur ».

Il a continué prédisant que « compte tenu de ce que nous voyons dans l’environnement de sécurité d’aujourd’hui, il est également probable que nos enfants et leurs enfants doivent probablement vivre dans un monde où il existe des armes nucléaires ». En réalité, en supposant la poursuite de

« l’environnement de sécurité » actuel et l’existence continue des armes nucléaires, il y a de bonnes raisons de craindre que le monde sera incinéré du vivant de « nos enfants et de leurs enfants ».

Tout en utilisant le jargon anodin du Pentagone, « notre entreprise nucléaire » pour désigner

l’arsenal américain de guerre nucléaire, le discours de Carter contenait des passages faisant allusion au fait indéniable que la menace d’une conflagration nucléaire est maintenant plus concrète qu’à n’importe quel moment depuis le plus fort de la Guerre froide.

Il a averti que si « au cours des plus de sept décennies depuis 1945, les armes nucléaires n’ont pas encore été utilisées dans la guerre, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons prendre pour définitivement acquis ».

Il a ajouté : « Dans le contexte de l’environnement de sécurité actuel, qui est radicalement différent de la dernière génération, et certainement de la génération d’avant celle-là, nous faisons face à un paysage nucléaire qui continue de poser des défis […] qui continue à évoluer, à certains égards, de manière moins prévisible que durant la Guerre froide, même si beaucoup de gens dans le monde entier et même certains aux États-Unis restent figés dans leurs conceptions héritées de la guerre froide ».

Ce qui a changé dans le sillage de la Guerre froide et de la dissolution par la bureaucratie stalinienne de l’Union soviétique en 1991, est l’éruption du militarisme américain, fondé sur la conviction de l’establishment américain selon laquelle, avec la disparition de l’URSS, il pourrait librement employer sa puissance militaire dans le but d’affirmer l’hégémonie mondiale et d’inverser le déclin économique mondial du capitalisme américain.

Les guerres menées au cours du dernier quart de siècle, en particulier au Moyen-Orient, ont produit une série de débâcles et une catastrophe historique mondiale pour les peuples de la région. En même temps, elles se sont métastasées en des conflits plus larges opposant les États-Unis de plus en plus directement à la Russie et à la Chine.

Dans une conférence de presse après son discours, Carter a donné libre cours à la frustration grandissante à Washington sur l’échec de sa guerre par procuration depuis cinq ans pour le changement de régime en Syrie. Cela a pris la forme de dénonciations de plus en plus hystériques contre la Russie pour des « crimes de guerre » – Cela de la part d’un gouvernement responsable de plus d’un million de morts dans la région.

« Ce qui se passe maintenant en Syrie est tragique, honteux, évitable, et, comme tout le monde l’a souligné pendant le week-end, la Russie et le régime syrien portent la responsabilité de la violence, en particulier contre des civils », a déclaré Carter aux médias.

La véritable préoccupation à Washington n’est pas la perte de vies civiles, mais plutôt la perspective que le gouvernement syrien, soutenu par la force aérienne russe, est sur le point de reprendre l’est d’Alep, l’un des derniers bastions des milices affiliées à Al-Qaïda qui constituent la force de combat principale dans la guerre américaine orchestrée pour un changement de régime.

Attaquant la Russie dans son discours, Carter a déclaré : « les rodomontades récentes et la construction de nouveaux systèmes d’armes nucléaires de Moscou soulèvent de sérieuses questions quant à l’engagement de ses dirigeants envers la stabilité stratégique, leur respect pour l’ horreur profondément ancrée face à l’utilisation des armes nucléaires et leur respect de la profonde prudence que les dirigeants de l’époque de la guerre froide avaient montré par rapport à l’étalage menaçant d’armes nucléaires ».

Le gouvernement Obama, qui a récemment signalé sa décision d’abandonner même la prétention du président démocrate de renoncer à une première frappe nucléaire comme la politique officielle des États-Unis, a tenté de présenter la Russie comme responsable pour avoir déclenché une nouvelle course aux armements nucléaires. Étant donné que le budget militaire de la Russie est un peu plus d’un dixième de celui des États-Unis, et inférieur à celui du plus proche allié arabe de Washington, l’Arabie Saoudite, cela revient à un prétexte absurde.

Les rodomontades nucléaires sont le fait du gouvernement américain, et le déplacement de Carter à Minot en a fait partie.

Le ministre de la Défense a décrit les bombardiers et missiles nucléaires comme une force qui a servi à « permettre » aux troupes américaines « d’accomplir leurs missions conventionnelles dans le monde entier ».

« Comme vous le savez, elles sont aux côtés de nos alliés de l’OTAN et tiennent tête à l’agression de la Russie en Europe », a-t-il dit, se référant également aux opérations américaines dans « la région vitale de l’Asie-Pacifique », « en dissuadant les provocations de la Corée du Nord » et « en s’opposant aux activités malveillantes de l’Iran au Moyen-Orient ».

Se référant au renforcement militaire sans relâche des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie, Carter a déclaré : « De l’autre côté de l’Atlantique, nous mettons à jour le manuel de stratégies nucléaires de l’OTAN afin de mieux intégrer la dissuasion conventionnelle et nucléaire pour nous permettre à nous entraîner et planifier comme cela se produirait au combat et à dissuader la Russie d’envisager même qu’elle puisse bénéficier de l’ utilisation d’arme nucléaire dans un conflit avec l’OTAN, et au lieu de faire monter la pression, de la désamorcer, comme certains l’appellent là-bas ».

Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN déploient des milliers de soldats à la frontière occidentale de la Russie et ont créé une force de réaction rapide de 40 000 soldats en préparation à cette guerre. L’engagement déclaré à « intégrer les forces conventionnelles et nucléaires » comme partie intégrante de cet effort, ont fait que l’éclatement d’une guerre nucléaire ne tient qu’à un fil.

La semaine dernière, l’agence de presse russe Tass a cité le commandant de la force de missiles stratégiques de la Russie, Sergey Karakayev, comme indiquant que les systèmes de missiles balistiques mobiles les plus récentes, les Yars, sont déployés dans la région de Tver, le centre de commandement des ICBM (missile balistique intercontinentale) le plus à ouest du pays. Moscou mène ce déploiement en réponse à l’installation par Washington d’un système de défense antimissile en Roumanie qui prévoit de mettre en place des batteries similaires en Pologne. Alors que le prétexte des États-Unis est que ces systèmes sont dirigés contre l’Iran, qui n’a pas d’armes nucléaires, Moscou voit les déploiements comme une tentative de rendre plus réalisable une première frappe contre la Russie. Moscou affirme également que les systèmes ABM peuvent être facilement convertis pour tirer des missiles nucléaires de longue et moyenne portée.

Dans son discours de lundi, Carter a également fait une brève référence à un effort du Pentagone pour stimuler le moral des militaires affectés à lancer une guerre nucléaire, en disant qu’il « portait ses fruits ». En 2013 et 2014, plus de 100 officiers et personnel incorporé dans les bases nucléaires ont été impliqués dans un scandale de toxicomanie, de tricherie dans les tests de compétence et de violations caractérisées des règles de sécurité. Dans le commandement de la guerre nucléaire une série de hauts officiers s’est vue également écartée de leurs postes.

L’affirmation que le moral s’est amélioré depuis a été remise en cause, cependant, lorsque la cour martiale a inculpe en juin un membre des forces de sécurité à la base de missiles nucléaires F.E Warren dans le Wyoming pour avoir utilisé et distribué de la drogue hallucinogène LSD. Quatorze autres membres du personnel de l’armée de l’Air ont été mis à pied pour usage présumé de cette drogue là-bas.

(Article paru en anglais le 28 septembre 2016)

Source : World Socialist Web Site 

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-rappellent-quils-ne-veulent-pas-sinterdire-la-premiere-frappe-nucleaire/


Alep – Témoignage à contre courant d’une journaliste britannique

Friday 14 October 2016 at 03:15

Source : Youtube, Vincent Parlier, 11-10-2016

Vanessa Beeley est une journaliste indépendante, activiste pour la paix. Elle est la fille de Harold Beeley, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en Arabie Saoudite.
Elle est allée sur le terrain et explique pourquoi elle appelle les rebelles “terroristes”.
Mais comme d’habitude, dans ces guerres de propagande sans fin, on prendra ceci avec prudence et recul, en se gardant bien d’être trop sûr d’avoir compris toute la complexité de la situation.

Source : Youtube, Vincent Parlier, 11-10-2016capture-decran-2016-10-12-a-01-31-51

Source: http://www.les-crises.fr/alep-temoignage-a-contre-courant-dune-journaliste-britannique/


Syrie : la Russie et le régime de Bachar Al-Assad mènent “une guerre d’extermination”, par Nicolas Tenzer

Friday 14 October 2016 at 03:00

Alors pour les lecteurs élèves de Sciences-Po, voici aujourd’hui un cours de propagande.

La Russie et le régime de Bachar Al-Assad mènent “une guerre d’extermination“, par Nicolas Tenzer

Donc on commence par un titre bien choc, avec si possible undes mots Exterminer, Boucher ou Criminel.

Il faut que ce soit vraiment choc (comme la Stratégie du choc), pour frapper votre esprit de stupeur puis d’indignation, afin qu’il cesse de réfléchir.

Et que vous ne vous interrogiez pas sur le pourquoi des choses, les stratégies à l’oeuvre, les intérêts…

Source : France TV info, Nicolas Tenzer, 04/10/2016

Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po, accuse sur franceinfo la Russie de vouloir “tuer tout ce qui peut être tué” à Alep. Il explique que “seuls les États-Unis peuvent intervenir, l’Europe ne peut vraiment rien faire”.

C’est bien, on va encore avoir du coup la qualité du corps professoral de Sciences-Po, et donc al qualité de nos futurs (et donc, du coup, probablement derniers…) dirigeants à l’avenir, vu l’endogamie de la classe politique.

Douma, ville tenue par les rebelles à l'est de Damas, le 3 octobre. (ABD DOUMANY / AFP)

Douma, ville tenue par les rebelles à l’est de Damas, le 3 octobre. (ABD DOUMANY / AFP)

Alep est sous les bombes des avions russes et du régime de Bachar Al-Assad. La communauté internationale semble impuissante alors que les habitants de la ville du nord de la Syrie appellent à l’aide. Nicolas Tenzer, président du Think Tank Cerap et professeur à Sciences Po, a accusé mardi 4 octobre sur franceinfo la Russie de vouloir “tuer tout ce qui peut être tué”. Il a dénoncé la “faillite stratégique des Etats-Unis”.

franceinfo : Dans une tribune dans Libération vous évoquez une “guerre d’extermination”

Nicolas Tenzer : C’est bien une guerre d’extermination, on frappe délibérément. Les frappes russes et les frappes du régime visent des enfants, des civils, des marchés, des hôpitaux, des sauveteurs. Il y a une volonté de tuer tout le monde. De tuer tout ce qui peut être tué (…)

Ben oui, cible hautement stratégiques ! Je crois aussi que leurs snipers visent surtout les grands-mères en fauteuil roulant…

Cela renvoie la communauté internationale à une impuissance totale, qui correspond à une réalité. Face à une puissance aussi forte que la Russie, seuls les Etats-Unis peuvent intervenir, l’Europe ne peut vraiment rien faire.

Eh oui, c’est important d’appeler à l’aide, face à des bombardements en plein guerre, la puissance qui est à l’origine de tout ça (Merci Georges Bush) et qui, accessoirement, a rasé Hiroshima et Nagasaki…

Les Etats-Unis ont suspendu les discussions bilatérales avec la Russie. Qu’est-ce que cela va changer ?

Cela ne change absolument rien pour les Russes. Toutes les discussions, toutes ces négociations dans lesquelles les Américains n’auraient jamais dû s’engager, n’ont abouti à rien, sinon à renforcer les positions russes. C’est le cas de la dernière trêve [le 12 septembre], qui n’a pas été plus appliquée que les autres. C’est une faillite stratégique des États-Unis.

Obama n’aurait-il pas raté le coche en 2013 ?

François Hollande avait pris la bonne décision. (…)

Toujours féliciter le Pouvoir en place quand on est propagandiste attitré. D’ailleurs, qui pourrait douter que Hollande soit LA bonne personne pour prendre LES bonnes décision, hein… En plus, il était aidé par Fabius alors…

Il y avait des crimes contre l’humanité qui avaient été commis (…)

Bien sûr, plein..

Il fallait y aller, Barack Obama avait donné son accord et, on le sait, il l’a retiré après.

Ben oui, il a dit que les infos n’étaient pas fiables. Il a dû se dire qu’on risquait un jour d’appliquer le lois du Tribunal de Nuremberg, et qu’il pourrait finir pendu…

Ensuite, il s’est enlisé dans des négociations sans aucun sens.

On sent bien que pour le prof à Sciences-Po, les négociations sont à proscrire – c’est pour les faibles.

Concrètement, chaque seconde, chaque minute, chaque mois qui passe, ce sont des milliers voire des centaines de milliers de morts.

oui des centaines de milliers tous les mois, bien sûr… (300 000 en 60 mois, dont 100 000 djihadistes),

Comment empêcher que le massacre continue en Syrie ?

La seule solution, ce n’est pas d’armer les rebelles, c’est d’empêcher que les avions de la Russie et du régime d’Assad survolent Alep et les autres villes. (…)

Eh oui, le gouvernement syrien ne va pas survoler ses villes quand même !

C’est d’empêcher qu’ils puissent décoller et, donc, prendre le risque d’une confrontation avec la Russie.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ce qui se passe en Syrie actuellement est peut-être le pire évènement depuis la Seconde Guerre mondiale.

Tiens j’aurais parlé du Vietnam, des millions de morts en Irak, du génocide des Khmers Rouges ou du Rwanda ou du Congo…

Mais je ne suis pas prof à Sciences Po…

Il y a eu des crimes bien pires en nombre de victimes, mais là c’est un changement stratégique. Pour la première fois, on a un membre permanent du Conseil de Sécurité qui est un État criminel.

États-Unis : Hiroshima, Vietnam, Irak, etc.

France : Algérie, etc.

Chine : Tibet, etc.

Royaume-Uni : Inde, Afrique, Irlande…

Et en l’espèce, si la Russie est criminelle car elle bombarde Alep pour en chasser les terroristes qui ont hélas pris la population ne otage, il faudra m’expliquer ce qu’on bombarde nous-même en Syrie…

On est face à un criminel de guerre. Il faut le dire en ces termes. On ne peut pas dire : “On va négocier avec Poutine”. C’est quelqu’un qui a du sang sur les mains.

Je préfère ne pas dire le fond de ma pensée pour évite rl’injure publique (et soyez aussi polis en commentaire svp, sous peine de banissement)…

RIP Sciences-Po

Pour voir l’extrait vidéo et écouter l’interview c’est ici

Source : France TV info, Nicolas Tenzer, 04/10/2016

nicolas-tenzer

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2e couche sur Slate :

tuer

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Rappel : Article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’Onu de 1966 :

propagande-guerre-1

Toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi.

avec cette réserve que la France s’est empressée de mettre:

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“Adéquate” comment du coup ?

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C’était déjà bien drôle, mais alors quand j’ai vu ça ce soir :

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Passons sur le fait que quand on bombarde les djihadistes, ça aide les djihadistes.

Mais parlons du bilan à Alep : 376 morts en 2 semaines à cause des “bombardements massifs” !

Cela fait 25 morts (de trop !) par jour – sans qu’on sache combien ils y a de djihadistes dedans. Prenons l’hypothèse 0 pour être sympas.

La guerre en Syrie a fait 300 000 morts en 5 ans, donc 100 000 civiles environ, soit 55 par jour.

J’ai donc du mal à voir le changement brutal qu’il y aurait et qui nécessite ce délire dans tous nos médias…

Je rappelle que le génocide au Congo, c’est 6 millions de morts en 15 ans, soit 1 100 par jour... Et là, ce n’est même pas qu’on n’est pas intervenu, c’est qu’on en a même pas entendu parler !

Et face à ces 376 morts (pour combattre Al-Qaïda, hein !), on a eu ça la semaine passée :

 

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38 % du total d’Alep en un seul raid, chapeau ! Et pour un bel objectif :

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Bref, on semble quand même bien loin de ça (Vietnam) :

Conclusion : on augmente encore le risque de confrontation pour un bien triste évènement, mais sans nouveauté…

Source: http://www.les-crises.fr/syrie-la-russie-et-le-regime-de-bachar-al-assad-menent-une-guerre-dextermination-par-nicolas-tenzer/


SYRIE. “Crimes de guerre” à Alep : Hollande menace de ne pas recevoir Poutine

Friday 14 October 2016 at 02:25

Source : Le Nouvel Obs, 10-10-2016

François Hollande et Vladimir Poutine, le 26 novembre 2015 à Moscou. (YURI KADOBNOV / AFP)

François Hollande et Vladimir Poutine, le 26 novembre 2015 à Moscou. (YURI KADOBNOV / AFP)

Samedi à l’ONU, la Russie a, comme elle l’avait annoncé, mis son veto à un texte présenté par la France qui appelait à une cessation immédiate des bombardements à Alep.

Alors que la ville d’Alep en Syrie croule sous les bombes du régime et de l’armée russe, François Hollande montre les muscles. Dans une interview rendue publique dimanche, qui doit être diffusée ce lundi 10 octobre sur la chaîne TMC, le chef de l’Etat a indiqué qu’il hésitait à recevoir le président russe lors de sa venue à Paris le 19 octobre, vu “les crimes de guerre” à Alep dont les auteurs devront répondre “y compris devant la Cour pénale internationale”.

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“Je me suis posé la question […] Est-ce que c’est utile ? Est-ce que c’est nécessaire ? Est-ce que ça peut être une pression ? Est-ce que nous pouvons encore faire en sorte qu’il puisse lui aussi arrêter ce qu’il commet avec le régime syrien, c’est-à-dire l’appui aux forces aériennes du régime, qui envoient des bombes sur la population d’Alep. Donc, j’aurai à recevoir, je me pose encore la question, Vladimir Poutine”, a dit François Hollande dans cette interview réalisée samedi lors d’un déplacement à Tulle en Corrèze.

Et le président de la République d’ajouter au sujet du président russe :

“Si je le reçois, je lui dirai que c’est inacceptable. Que c’est grave même pour l’image de la Russie.”

A la question de savoir ce qu’il avait envie de dire aux civils d’Alep-Est, la partie de la grande ville du nord contrôlée par les rebelles et soumise à d’intenses bombardements du régime et de son allié russe, François Hollande a répondu : “Ce que je leur dis, c’est que ces populations sont des populations qui aujourd’hui sont victimes de crimes de guerre. Et que ceux qui commettent ces actes auront à en payer la responsabilité, y compris devant la Cour pénale internationale”.

Vladimir Poutine doit participer à l’inauguration d’un nouveau “Centre spirituel et culturel orthodoxe russe” construit en plein centre de la capitale française. Pour Moscou, pas question d’annuler la visite du président russe. Les préparatifs pour la visite de Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre “continuent”, a déclaré ce lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Veto russe à l’ONU

Toutes les initiatives diplomatiques pour tenter de faire cesser les combats dans la métropole meurtrie ont à ce jour échoué. Samedi à l’ONU, la Russie a, comme elle l’avait annoncé, mis son veto à un texte présenté par la France qui appelait à une cessation immédiate des bombardements à Alep. La proposition française a recueilli l’adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de Sécurité : la Russie et le Venezuela ont voté contre, la Chine et l’Angola se sont abstenus. C’est la cinquième fois que la Russie utilise son droit de veto à l’ONU au sujet du conflit syrien.

François Hollande avait estimé avant le vote qu’un pays qui opposerait son veto “serait discrédité aux yeux du monde”.

Heureusement qu’il est là pour protéger notre crédit, entre ses déclarations, ses livres et les tweets de son ex…

La Russie a elle aussi soumis au vote un texte concurrent, appelant plus généralement à “une cessation des hostilités, notamment à Alep”, mais pas à un arrêt des bombardements. Neuf pays, dont la France, le Royaume-Uni et les États-Unis l’ont rejeté.

Ben oui, on ne va quand mêle laisser bombarder les zones tenues par les djihadistes…

Plus de deux semaines après le début d’une offensive d’envergure dans la deuxième ville de Syrie, les forces prorégime – appuyées par les frappes de son allié russe – ont continué dimanche de progresser rue après rue pour reprendre les quartiers est d’Alep, contrôlés par les rebelles depuis 2012.

“Des affrontements au sol, accompagnés de violentes frappes aériennes, ont eu lieu toute la nuit et se poursuivaient dimanche, notamment dans le quartier Cheikh Saïd” dans le sud d’Alep, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Selon l’OSDH, 290 personnes – des civils pour la plupart -, dont 57 enfants, ont été tuées à Alep par des tirs d’artillerie et surtout des raids aériens du régime et de Moscou depuis le lancement de l’offensive le 22 septembre.

Les Russes frappent moins Daech

Selon une analyse de la firme américaine IHS publiée dimanche, les bombardements russes visent de moins en moins le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Si au premier trimestre 2016, 26% d’entre eux ciblaient l’EI, ce chiffre est passé à 22% au 2e et à 17% au 3e.

Oui dans le reste il y a surtout Al-Qaïda et ses alliés, penser à le rappeler…

Le président Vladimir Poutine avait pourtant “déclaré que c’était la mission de la Russie de lutter contre le terrorisme international et spécifiquement contre l’EI”, rappelle Alex Kokcharov, analyste de l’IHS spécialiste de la Russie.

IHS indique que le territoire contrôlé par l’EI en Irak et en Syrie s’est réduit de 16% depuis le début de l’année, passant de 78.000 km2 à 68.300 km2, soit environ la taille de la Belgique et les Pays-bas réunis.

L’EI a notamment reculé en Irak sous la poussée de l’armée qui se prépare à lancer une offensive sur son bastion de Mossoul, avec le soutien des frappes de la coalition anti-djihadistes menée par les Américains.

Mais attention, là, les frappes ne tuent jamais de civils…

G.S. avec AFP

Source : Le Nouvel Obs, 10-10-2016

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OB : Il serait grand temps que ce genre de propos puisse être poursuivis au niveau “déontologie des journalistes”  (et non pas judiciaire, bien entendu)

Poutine, tsar du contre-pied

Source : Le Nouvel Obs, Vincent Jauvert, 11-10-2016

Vladimir Poutine, en mai 2016 (ARIS MESSINIS / AFP)

Vladimir Poutine, en mai 2016 (ARIS MESSINIS / AFP)

Pas question pour le boucher d’Alep de se laisser imposer les états d’âme et le timing de François Hollande.

C’est vrai, quel monstre, on l’humilie, et il réagit !!! Ce n’est pas Hollande qui ferait ça…

Une fois encore, Poutine prend tout le monde à contre-pied. Pas question pour le maître du Kremlin de se laisser imposer les états d’âme et le timing de François Hollande. Le chef de l’Etat s’interrogeait lundi sur l’opportunité d’accueillir son homologue russe, le 19 octobre, à Paris, alors que son aviation martyrise Alep. Le tsar a – logiquement – décidé de ne pas attendre la décision définitive de Hollande. Selon l’Elysée, il souhaite “reporter” sa visite en France.

Somme toute modérée, cette réaction ménage l’avenir. Face à la déclaration du président français et aux attaques – tout à fait justifiées – de la France contre la Russie au Conseil de sécurité, le président russe aurait pu claquer la porte, annuler sa venue avec fracas.

Mais une telle attitude radicale aurait probablement déplu à une partie de la population russe qui s’inquiète de l’isolement croissant de son pays sur la scène internationale.

Rappel : Scène internationale = Occident

Elle aurait sans doute déçu une partie de la communauté russe de Paris qui souhaite une inauguration majestueuse de la cathédrale orthodoxe qui vient d’être érigée sur les quais de Seine, à l’emplacement de l’ancien siège de Météo France. Enfin, une rupture aurait, sans doute, donné de nouveaux arguments à ceux qui souhaitent maintenir, voire durcir, les sanctions économiques contre la Russie.

Evidemment, ce “report” arrange François Hollande. Alors qu’il entre en campagne pour un second mandat, la perspective d’inaugurer un lieu de culte avec le boucher d’Alep ne l’enchantait guère.

Source : Le Nouvel Obs, Vincent Jauvert, 11-10-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/syrie-crimes-de-guerre-a-alep-hollande-menace-de-ne-pas-recevoir-poutine/


Caroline Galactéros : « La décision de Vladimir Poutine humilie la diplomatie française »

Friday 14 October 2016 at 02:21

Intéressant billet, mais comme d’habitude, dans ces guerres de propagande sans fin, on prendra ceci avec prudence et recul

Source : Le Figaro, Caroline Galactéros, 11/10/2016

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FIGAROVOX/TRIBUNE – Vladimir Poutine a annoncé qu’il reportait sa visite à Paris où il devait rencontrer François Hollande. Pour Caroline Galactéros, cette décision n’est que la suite logique d’un amateurisme complet de la France en Syrie et ailleurs dans le monde.

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Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d’intelligence stratégique «Planeting». Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (Nuvis, 2014).

Découvrant, mais un peu tard, que la guerre tue, qu’elle est laide, injuste et sans pitié, et surtout que l’on pourrait un jour peut-être, au tribunal de l’Histoire, venir demander à Paris des comptes sur son inaction face au drame – à moins que ce ne soit sur ses actions et ses options politiques-, la France a pris les devants. Accusant avec l’ONU le régime syrien et la Russie de crimes de guerre à Alep, elle a déposé en hâte un projet de résolution au Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant l’arrêt des combats et des bombardements sur l’est de la ville (dont elle feint de croire qu’il n’est peuplé que de civils innocents qui resteraient là de leur propre gré et que la Russie et le régime pilonneraient par pure cruauté), l’acheminement de l’aide humanitaire et la reprise du processus de négociation.

Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d’Alep-Est, à un moment où la tension russo-américaine monte dangereusement et peut faire craindre un dérapage militaire sur le terrain que certains, à Washington et à l’OTAN, appellent ouvertement de leurs vœux? S’agit-il d’une nouvelle salve d’irénisme aveugle et de «pensée magique», funeste version 2016 de «Boucle d’or au Pays des trois ours» découvrant une intrusion dans sa maisonnette idyllique? Ou d’une gesticulation habile mais dangereuse qui n’a pour but, en prétendant débloquer la situation, que de jouer les utilités au profit de Washington en fossilisant un peu plus les positions des deux camps qui s’affrontent désormais ouvertement sur le corps exsangue de la nation syrienne? Difficile de démêler la part de négation du réel de celle de l’alignement sur ce que l’on présente comme «le camp du Bien» …et de nos intérêts nationaux, si mal évalués pourtant.

Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l’indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix. Mais prendre la tête du chœur des vierges ne suffit pas et ne trompe plus personne. L’évidence crève l’écran. «L’Occident» ne mène pas la guerre contre l’islamisme sunnite ou alors de façon très résiduelle: il le nourrit, le conseille, l’entraine. DAECH, dont la barbarie spectaculaire des modes d’action sert d’épouvantail opportun et de catalyseur de la vindicte occidentale, permet de juger par contraste «respectable» l’avalanche de djihadistes sunnites d’obédience wahhabite ou Frères musulmans qui ne combattent d’ailleurs pas plus que nous l’Etat islamique mais s’acharnent sur le régime syrien. Et l’Amérique comme la France cherchent avec une folle complaisance, dans ce magma ultraviolent, des interlocuteurs susceptibles d’être intronisés comme «légitimes» et capables de remplacer un autocrate indocile qui a le mauvais goût de résister à la marche de l’Histoire version occidentale et à la vague démocratique censée inonder de ses bienfaits un Moyen-Orient politiquement arriéré.

Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, cruels tyrans sans doute, n’ont pu y résister et croyaient encore pouvoir argumenter avec leurs adversaires occidentaux (longtemps leurs alliés) quand leur sort était en fait scellé depuis longtemps. Bachar el Assad a bien failli y passer lui aussi. Mais à notre grand dam, Moscou a vu dans cette nouvelle guerre occidentale de déstabilisation par procuration, une occasion inespérée de sécuriser ses bases militaires, de défier l’Amérique qui la méprisait trop ouvertement, de regagner une influence centrale dans la région et de traiter «à la source» le terrorisme qui menace son territoire et ses marges d’Asie centrale et du Caucase. Et l’a saisie.

Dans ce Grand jeu explosif de reconfiguration de l’équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s’est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l’ennemi – qui observe notre incohérence diplomatique et politique-, qu’elle pratique admirablement le grand écart stratégique… aux dépens toutefois, de nos concitoyens. Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar el Assad…tout en prétendant profiter du marché iranien entre ouvert ….et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont by the way les financiers du djihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu? C’est de l’opportunisme à très courte vue, mais plus encore un hiatus stratégique béant et la manifestation d’une totale incompréhension du réel.

De telles contradictions ne peuvent s’expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n’imaginait qu’il résisterait si longtemps aux feux croisés de l’Amérique et de ses alliés sunnites. L’exigence américaine – reprise à son compte par Paris – d’une cessation des bombardements aériens sur Alep-Est «pour raisons humanitaires» aurait permis en fait de laisser les islamistes de la ville (soit rien moins qu’Al Nosra et consorts) se refaire une santé militaire en se servant des civils comme de boucliers humains, de poursuivre leurs tirs d’obus sur la partie ouest de la ville et d’empêcher Damas et Moscou de faire basculer décisivement le rapport de force militaire en faveur de l’Etat syrien dans le cadre d’une négociation ultime. Qui a d’ailleurs fait échouer le cessez le feu signé le 9 septembre dernier à Genève? Les groupes terroristes qui n’en voulaient pas et les Etats-Unis qui ont bombardé les forces syriennes à Deir el Zor et ouvert la voie aux forces de l’Etat Islamique. Encore un accord de dupes.

Temps court versus temps long, individu versus groupe, froideur politique versusempathie médiatique (sélective): on se refuse à voir, dans nos démocraties molles, que la véritable action stratégique, pour être efficace, ne peut prendre en compte que des nombres, des masses, des ensembles, des mouvements, des processus, quand toute l’attention médiatique et la gestion politicienne des crises, elles, veulent faire croire que l’individu est central et se concentrent sur la souffrance et le sort des personnes, alors que celles-ci sont depuis toujours et sans doute pour encore longtemps sacrifiées à la confrontation globale et brutale entre Etats. Les images terrifiantes de la guerre au quotidien masquent la réalité d’un affrontement sans scrupules de part et d’autre, dont en l’espèce les malheureux Syriens ne sont même plus les enjeux mais de simples otages.

L’impensé du discours français n’en reste pas moins le suivant: si Assad, «bourreau de son propre peuple» selon l’expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte -on le remplacer? A qui sera livrée la Syrie, «utile» ou pas, une fois que DAECH en aura été progressivement «exfiltré» vers d’autres macabres «territoires de jeu», en Libye par exemple? Quelle alternative pour la survie des communautés, notamment chrétiennes, encore présentes dans le pays qui passe par la survie des structures laïques d’Etat? Quels individus veut-on mettre au pouvoir? Les pseudo «modérés» qui encombrent les couloirs des négociations en trompe l’œil de Genève? Le Front al Nosra, sous son nouveau petit nom – Fateh al Sham -, que les Américains persistent à soutenir en dépit des objurgations russes et qui a fait exploser le cessez-le feu? Ou peut-être certains groupuscules désormais armés de missiles américains TOW qui n’attendent qu’un «go» pour tenter de dézinguer un avion ou un hélico russe, «par erreur» naturellement? Ou encore les représentants des Forces démocratiques syriennes, ou ceux de «l’Armée de la Conquête» qui renait opportunément de ses cendres… Ou un mixte de tous ces rebelles – apprentis démocrates férus de liberté et qui libèreront enfin le peuple syrien du sanglant dictateur qui le broyait sous sa férule depuis trop longtemps?

Croit-on sérieusement que l’on pourra contrôler une seule minute ces nouveaux «patrons» du pays qui se financent dans le Golfe -dont nous sommes devenus les obligés silencieux-, et dont l’agenda politique et religieux est aux antipodes de la plus petite de nos exigences «démocratiques»? Ne comprend-on pas qu’ils vont mettre le pays en coupe réglée, en finiront dans le sang avec toutes les minorités, placeront les populations sunnites sous leur contrôle terrifiant, et que tout processus électoral sera une mascarade et ne fera qu’entériner une domination communautaire et confessionnelle sans appel? … «Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir? je ne vois que l’herbe qui verdoie et la terre qui poudroie» … Quelle naïveté, quelle ignorance, quelle indifférence en fait!

L’interview accordée le 5 octobre dernier par notre ministre des Affaires étrangères à la veille de son départ pour Moscou à Yves Calvi sur LCI est à cet égard, un morceau de bravoure édifiant, qui escamote la réalité et brosse un paysage surréaliste du conflit et de ce qu’il faudrait y comprendre et en attendre.

Florilège et exégèse….

«La guerre ne sert à rien. Elle ne fait que renforcer les djihadistes»

Est-ce à dire qu’il faut les laisser faire, leur donner les clefs du pays et prier peut-être, pour qu’ils ne massacrent pas les minorités qui y demeurent encore et instaurent la démocratie? Faut-il ne plus agir en espérant qu’ils vont s’arrêter? De qui se moque-t-on? Adieu Boucle d’Or. Nous sommes au Pays des rêves bleus de Oui-Oui…

Les Russes, qui se disent satisfaits de l’efficacité de leurs frappes contre les terroristes d’Alep-Est «sont cyniques» … Qui est cynique ici? Celui qui déforme la réalité d’un affrontement pour ne pas avouer qu’il est (avec d’autres) à la manœuvre d’une déstabilisation d’Etat par des groupuscules terroristes liés à Al-Qaïda (matrice de Daech) sous couvert d’aspiration à la démocratie? Ou ceux qui cherchent à réduire l’emprise djihadiste et à renforcer des structures d’Etat laïques avec ou sans Bachar?

«La politique de la France est claire… Nous avons une stratégie, une vision

Ah?! Laquelle? Nous avons depuis 5 ans une politique étrangère à contre-emploi et à contre temps, réduite à deux volets: action humanitaire et diplomatie économique. En gros vendre des armes à tout prix aux pays sunnites, les aider à faire la guerre et à s’emparer du pouvoir à Damas… et porter des couvertures aux victimes de cet activisme économico-militaire: les Syriens.

En dépit de l’excellence de nos forces armées, de la présence du Charles de Gaulle sur zone et de nos missions aériennes soutenues, Paris n’est diplomatiquement et stratégiquement plus nulle part en Syrie, et depuis longtemps. Par dogmatisme, par moralisme, par notre parti pris immodéré pour les puissances sunnites de la région, nous nous sommes engouffrés dans un alignement crédule sur la politique américaine qui s’est en plus retourné contre nous dès l’été 2013, lorsque Barack Obama a dû renoncer à frapper directement Damas au prétexte d’un usage d’armes chimiques qui n’a d’ailleurs jamais été confirmé. Un camouflet d’autant plus lourd à porter que notre ancien ministre des affaires étrangères avait jugé bon, dès août 2012, de dire que «Bachar el Assad ne méritait pas d’être sur terre» et, en décembre 2012, «qu’Al Nosra faisait du bon boulot». L’Etat Français a d’ailleurs été poursuivi – en vain à ce jour -pour ces déclarations ministérielles qui ont de facto encouragé le prosélytisme islamiste et le terrorisme en présentant le départ pour la Syrie à des apprentis djihadistes français comme une œuvre politique salutaire, avec les résultats que l’on connait sur le territoire national. N’en déplaise à Monsieur Ayrault, la France n’est ni écoutée, ni considérée, ni attendue sur le dossier syrien. Elle en est réduite à servir de go between entre Washington et Moscou lorsque ceux-ci ne peuvent plus se parler et qu’il faut faire semblant, une fois encore, de rechercher un compromis et d’amener Moscou à lever le pied d’une implication trop efficace à notre goût.

«Si le choix est entre Bachar et Daech, il n’y a pas de choix

Mais c’est pourtant le cas, ne nous en déplaise. Nous combattons l’Etat islamique pour la galerie, sans grande conviction ni détermination politique, de très haut, par des frappes qui sans présence terrestre demeurent symboliques. Pour Moscou, au contraire, il n’existe pas «d’islamistes modérés» ; combattre le terrorisme revient à combattre l’EI mais aussi ses avatars locaux innombrables à tout prix, y compris au prix de pertes civiles importantes. Et c’est aujourd’hui la Russie qui, dans les airs mais aussi au sol, avec l’Iran et le régime syrien, «fait la guerre», se bat contre le terrorisme islamiste qui menace tout l’Occident, gangrène nos vieilles sociétés repues et pacifiques et nous prend pour cible. Ils «font le job». Un horrible job. Dans l’immédiat, il faut choisir entre le soutien à l’Etat syrien – que le régime d’Assad incarne-, et DAECH et Cie.

Le sommet est atteint à la fin de l’intervention ministérielle, lorsque l’on apprend que «la Syrie future devra être unitaire, avoir des structures étatiques stables, être protectrice de toutes ses minorités, mettre en place des institutions solides, contrôler son armée et ses Services…» (sic)! Les bras nous en tombent. Voici décrite…la Syrie d’avant la guerre! Ce terrifiant carnage n’aurait-il donc été qu’un coup d’épée dans l’eau?

Mais le pire était à venir. Ce matin, nous avons franchi un nouveau seuil dans le ridicule et le suicide politique. Au moment où il est d’une extrême urgence de se parler enfin à cœur ouvert, de dire la vérité, d’abandonner les poses et les anathèmes, de ne plus se tromper d’ennemi, de faire front commun – comme l’ont proposé les Russes depuis des lustres -, contre l’islamisme qui a décidé notre perte et s’esclaffe de notre ahurissante naïveté et de notre faiblesse, le président de la République française s’interroge publiquement, de bon matin, dans une émission de divertissement, devant l’animateur Yann Barthes sur TMC, sur l’opportunité de recevoir Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre prochain! «P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non …» La réponse de Moscou à cette insulte ne s’est pas fait attendre: le Président russe ne viendra pas. Nous sommes au fond du fond du fond de l’impuissance politique et l’on se laisse couler, saisis par l’ivresse des profondeurs en croyant surnager.

Hauteur de vue et profondeur de champ, véritable souci pour la souffrance humaine: la realpolitik est la solution, pas le mal. La confusion permanente entre l’Etat syrien et le régime syrien nourrit la guerre. C’est l’Etat qu’il faut aider à survivre à l’offensive islamiste au lieu d’encourager les mouvements terroristes à le déstructurer. Le sort de Bachar el Assad est à la fois central et accessoire. Si l’Etat syrien devait tomber sous la coupe de DAECH ou sous celle d’Al Nosra et de ses avatars, alors ce seront les massacres communautaires et le chaos. Qui aura alors des comptes à rendre pour les avoir laissé advenir?

Source : Le Figaro, Caroline Galactéros, 11/10/2016

Source: http://www.les-crises.fr/caroline-galacteros-la-decision-de-vladimir-poutine-humilie-la-diplomatie-francaise/


C’est désormais clair : Hillary Clinton est la candidate de la guerre, par Daniel Lazare

Thursday 13 October 2016 at 09:51

Source : Le Grand Soir, Daniel Lazare11/10/2016

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Daniel Lazare

L’élite politico-médiatique des Etats-Unis n’autorise que la version propagandiste du conflit syrien – chose que Hillary Clinton a totalement assumé dans ses commentaires belligérants lors du deuxième débat présidentiel,

Au cas où il y aurait eu encore quelques doutes, Hillary Clinton les a balayés lors de son deuxième débat avec Donald Trump. Un vote pour elle est un vote non seulement pour la guerre, mais la guerre au nom d’Al-Qaeda.

Ceci apparaît clairement dans sa réponse à la question péniblement orientée de la journaliste Martha Raddatz, de ABC, au sujet du conflit syrien. Raddatz s’est longuement étendue sur les centaines de morts provoqués par les jumeaux maléfiques, Bachar al-Assad et Poutine, réussissant même à mentionner au passage l’Holocauste, pour faire bonne mesure. Clinton s’est engouffrée dans la brèche :

« Eh bien, la situation en Syrie est catastrophique et chaque jour qui passe nous voyons les résultats du régime – de Assad en partenariat avec les Iraniens au sol et les Russes dans les airs – bombardant des lieux, notamment à Alep, où il y a encore des centaines des milliers de personnes, probablement environ 250.000, et où il y a un effort déterminé par la force aérienne russe pour détruire Alep afin d’éliminer les derniers rebelles syriens qui résistent encore au régime d’Assad. »

« La Russie n’a pas prêté attention à Daesh. Ils ne sont intéressés qu’au maintien d’Assad au pouvoir. Donc, moi, quand j’étais secrétaire d’Etat, j’ai préconisé, et je le préconise encore aujourd’hui, une zone d’exclusion aérienne et des zones de sécurité… Mais je tiens à souligner que ce qui est en jeu ici est l’ambition et l’agressivité de la Russie. La Russie a décidé de tout miser sur la Syrie, et ils ont également décidé qui ils veulent voir devenir président des États-Unis, et ce n’est pas moi. Je me suis dressée devant la Russie, devant Poutine et d’autres, et je le ferai encore en tant que Présidente. »

Ce fut une performance étonnante, même pour un débat présidentiel. On a rarement vu autant de mensonges et d’inexactitudes entassés dans une seule déclaration de deux minutes.

Par où commencer ? Commençons par ceci : il n’y a pas 250.000 personnes à Alep, mais environ 1,75 millions, et seulement une petite partie d’entre eux vivent dans une enclave contrôlée par les rebelles dans l’est de la ville. Malgré l’affirmation de Clinton que la Russie tente de « détruire Alep, » la majorité de la ville parvient à survivre plutôt paisiblement malgré les « canons de l’enfer » des rebelles qui lancent à intervalles régulières des bombes à gaz explosifs dans des zones contrôlées par le gouvernement.

« Une des choses les plus frappantes à Alep, » a écrit Declan Walsh, journaliste du New York Timesen mai dernier, « est de voir combien la ville semble fonctionner relativement normalement. Une grande partie de la périphérie a été réduite à des décombres. Mais dans le centre-ville, je voyais des gens dans la rue, un trafic fluide, des hôtels et des cafés remplis de clients, et les universités et les écoles ouverts pour les étudiants. »

Ce qui n’est pas le cas dans l’autre partie de la ville, tenue par les rebelles. Juan Cole décrit la zone comme « un bidonville bombardé, » une ville fantôme avec une population peut-être aussi faible que « quelques dizaines de milliers. » La vie sous les rebelles est « misérable », poursuit-il. « Certains quartiers sont contrôlés par Al-Qaeda, d’autres par la ligne dure Salafi Jihadi « Hommes libres de Syrie » (Ahrar al-Sham), certains par des milices de, principalement, les Frères musulmans. »

La vérité sur les Rebelles

Bien que Clinton semble considérer de tels éléments comme de vaillants combattants de la liberté, un porte-parole du Département de la Défense des Etats-Unis a confirmé en avril dernier qu’al-Nosra, la filiale d’al-Qaeda qui s’est rebaptisée récemment Jabhat Fateh al-Sham, ou Front de Conquête de la Syrie, contrôlait la zone d’une main ferme. « C’est principalement al-Nosra qui contrôle Alep », a déclaré le colonel Steve Warren lors d’une conférence de presse.

Lorsque le secrétaire d’Etat John Kerry a essayé de persuader les forces rebelles « modérés » de rompre leurs liens avec al-Nosra pendant le bref cessez-le-feu le mois dernier, le Wall Street Journal a rapporté que certaines des plus importantes factions ont répondu par « un retournement d’alliance » et en se rapprochant encore plus d’al-Qaeda. En d’autres termes, Kerry s’est vu répondre par un bras d’honneur.

Les personnes que Clinton soutient sont donc les mêmes forces qui ont fait tomber le World Trade Center il y a 15 ans, tuant près de 3000 personnes et déclenchant une guerre mondiale contre le terrorisme qui a permis à Al-Qaeda de métastaser à travers la moitié du globe, y compris via son groupe affilié, l’Etat Islamique ou Daesh.

L’affirmation selon laquelle « la Russie n’a pas prêté attention à Daesh » fut tout aussi bizarre. Lorsque Daesh a convergé sur Palmyre, dans le centre de la Syrie, en mai 2015, les États-Unis ont retenu leurs bombardiers, alors que les combattants de Daesh auraient fait des cibles parfaites lorsqu’ils ont traversé des kilomètres de désert. Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas attaqué Daesh pour les empêcher de mettre la main sur les antiquités de Palmyre ?

Le New York Times explique : « Les frappes aériennes contre les militants de l’État islamique dans et autour de Palmyra seraient probablement bénéfiques pour les forces du président Bachar al-Assad. Jusqu’à présent, les frappes aériennes menées par les États-Unis en Syrie ont surtout été effectuées sur des zones éloignées des zones contrôlées par le gouvernement, afin d’éviter de donner l’impression d’aider un dirigeant dont l’éviction a été demandée par le président Obama. »

En d’autres termes, les États-Unis ont permis à Daesh de prendre un des sites archéologiques les plus riches du Moyen-Orient, alors même qu’ils auraient pu les arrêter dans leur élan. A comparer avec les frappes aériennes russes – les plus violentes, en fait, depuis l’entrée en guerre de Moscou au mois de septembre 2015 – qui ont permis aux forces syriennes de reprendre la ville au mois de mars suivant.

L’idée que la Russie ne se soucie pas de Daesh constitue un renversement de la réalité. En outre, lorsque les avions américains ont tué le mois dernier au moins 62 soldats du gouvernement à l’extérieur de la ville de Deir Ezzor assiégée par Daesh, Daesh en a profité pour lancer une offensive quelques minutes après la fin du bombardement.

Ainsi, en s’abstenant d’agir à Palmyre mais en se déchaînant à Deir Ezzor, Washington – par inadvertance ou non – permet à Daesh d’avancer, puis s’offusque lorsque quelqu’un proteste. L’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations-Unies, Samantha Power, lorsque la Russie a eu le culot de convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, a répondu : « Même selon les normes de la Russie, la pirouette de ce soir, un coup rempli de moralisme et de démagogie, est particulièrement cynique et hypocrite. »

Les mots étaient choquantes non seulement parce que des dizaines de personnes étaient mortes, mais aussi parce que Power défendait un raid qui s’était produit sur le territoire syrien en violation flagrante du droit international, alors que le gouvernement souverain de la Syrie avait demandé l’assistance de la Russie, et s’est opposé à la violation de son territoire par les États-Unis et leurs alliés. Cela signifie que la coalition des Etats-Unis n’a pas le droit, en vertu du droit international, d’intervenir en Syrie.

Une Escalade Dangereuse

Quant à la « zone d’exclusion aérienne » que Clinton a invoquée, le général Martin E. Dempsey, président des Chefs d’Etat Major, a mis en garde au début de 2012 que cela signifierait la mobilisation de jusqu’à 70.000 soldats américains pour neutraliser le vaste système anti-aérien syrien – et ça c’était avant que la Russie ne décide de renforcer les défenses de la Syrie en installant des missiles sophistiqués S-300 et S-400. Une « zone d’exclusion aérienne » constituerait également un acte de guerre où les États-Unis pourraient tirer sur les forces syriennes, mais aussi sur les forces russes et iraniennes. Le résultat serait une vaste escalade.

Enfin, le dénigrement systématique de la Russie par Clinton montre à quel point sa vision du monde est devenue belliqueuse. Si Trump fut le premier lors d’un débat présidentiel à menacer son rival de prison, Clinton a été la première à accuser son adversaire d’être un agent d’une puissance étrangère hostile.

Pourtant, les efforts de Clinton pour blâmer la Russie de la débâcle en Syrie n’ont aucun sens. Après tout, la Russie n’est entrée en guerre qu’en septembre 2015, soit plus de quatre ans après que le sang ait commencé à couler. Plutôt que d’ambition et d’agressivité, il est clair que les visées Russes sont beaucoup plus pragmatiques. Le président russe Vladimir Poutine sait trop bien que si Assad tombe, ce sera une répétition de la victoire des talibans en Afghanistan en 1996, mais à une échelle beaucoup plus grande.

Comme Alastair Crooke, un diplomate et vétéran du renseignement militaire britannique, observait à la fin de 2015, Poutine voit la Syrie comme « la véritable ligne de front de la Russie » :

« La Russie rappelle comment, après la guerre en Afghanistan, un islam radical de type wahhabite s’est étendu de l’Afghanistan jusqu’en Asie centrale. La Russie rappelle également comment la CIA et l’Arabie Saoudite ont enflammé et utilisé l’insurrection tchétchène pour affaiblir la Russie. …

« Mais aussi, le président Poutine partage la perception de beaucoup dans la région que l’Amérique et ses alliés ne sont pas sérieux au sujet de vaincre Daesh. En sentant que l’Occident était sur le point d’être convaincu par la Turquie d’établir une zone d’exclusion aérienne – qui aurait fini comme en Libye, dans le chaos – Poutine a joué son joker : il est entré en guerre contre le « terrorisme », bloqué le projet de la Turquie de « re-Ottomaniser » le nord de la Syrie, et défié l’Occident de se joindre à lui dans cette entreprise »

L’idée était de forcer les États-Unis à mener une véritable guerre contre les salafistes violents qui menaçaient la Russie à travers son ventre mou. Si tel est le cas, l’initiative n’a pas produit l’effet escompté car elle n’a réussi qu’à provoquer la colère de l’establishment intransigeant de la politique étrangère à Washington, et qui sera sans doute furieux si les rebelles à l’est d’Alep sont vaincus.

Trump dans le brouillard

Trump, en homme d’affaires stupide qu’il est, semblait perdu dans son propre brouillard. Une ou deux fois, cependant, il semblait avoir une vague idée des enjeux. « Maintenant, elle joue aux durs », a-t-il dit de Clinton :

« Elle joue aux durs contre Poutine et Assad. Elle parle en faveur des rebelles. Elle ne sait même pas qui sont les rebelles. Vous savez, chaque fois que nous soutenus des rebelles, que ce soit en Irak ou ailleurs, nous armons des gens. Et vous savez ce qui se passe ? Ils finissent par être pires que ceux qu’ils renversent. Regardez ce qu’elle a fait en Libye avec Kadhafi. Kadhafi a été éliminé. C’est la pagaille. Et soi-dit en passant, Daesh contrôle une bonne partie de leur pétrole. Je suis sûr que vous en avez entendu parler. Ce fut un désastre. Le fait est que pratiquement tout ce qu’elle a fait a été une erreur et un désastre »

Le commentaire de Trump était correct, plus ou moins. Soit Clinton ne sait pas qui sont les rebelles, soit elle est tellement obnubilée par sa haine pour Poutine et Assad qu’elle s’en fiche.

Trump a eu raison aussi en disant que les rebelles se révèlent être souvent pires que les hommes forts qu’ils renversent. Dans la vraie vie, Mouammar Kadhafi était un guignol grotesque. Mais par rapport à certains coupeurs de têtes salafistes qui ont rempli le vide du pouvoir en Libye, il paraît, rétrospectivement, plus comme un Desmond Tutu.

La même chose peut être dite d’Assad. Il est sans doute plus proche d’un Michael Corleone syrien, mais pour avoir réussi à survivre à cinq années de massacres par les Etats-Unis-Turquie-Arabie-Saoudite – et en comparaison avec les fanatiques barbares d’Al-Qaeda et Daesh – il serait plutôt un Nelson Mandela.

En tout état de cause, Hillary Clinton a clairement annoncé la couleur. Un vote pour elle est un vote pour une guerre considérablement élargie au Moyen-Orient et une confrontation, probablement militaire, ailleurs avec la Russie. Aussi mauvaise que soit la situation en Syrie, dans quelques mois elle pourrait être bien pire. Ne dites pas que vous n’étiez pas prévenus.

Daniel Lazare

Traduction “à choisir, je préfère un raciste à un assassin” par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

Source : Le Grand Soir, Daniel Lazare11/10/2016

Source: http://www.les-crises.fr/cest-desormais-clair-hillary-clinton-est-la-candidate-de-la-guerre-consortium-news/


L’Arabie Saoudite est-elle infréquentable ?

Thursday 13 October 2016 at 00:17

Source : France Culture, le 27 septembre 2016.

Le régime saoudien sent le soufre. La France a-t-elle intérêt à maintenir sa relation privilégiée avec l’Arabie Saoudite ?

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Les relations entre Paris et Ryad se sont accélérées sous la présidence de François Hollande• Crédits : CHRISTOPHE ENA – AFP

14 000 signatures dans un pays qui compte 28 millions d’habitants, c’est peu. Mais 14 000 signatures au bas d’une pétition appelant à traiter les femmes comme des citoyens à part entière, c’est déjà beaucoup pour un pays comme l’Arabie Saoudite. Le texte appelle plus précisément à abolir le système de tutorat qui impose aux femmes d’être chaperonnées pour voyager, travailler ou encore se soigner : signe que les mentalités sont peut-être en train d’évoluer, doucement, dans cette monarchie pétrolière.

Mais il en faudra bien davantage pour considérer ce pays comme un allié tout à fait présentable. En Arabie Saoudite, les droits humains sont régulièrement bafoués. Exécutions arbitraires, tortures, discriminations religieuses, répression contre les dissidents : gare à celles et ceux qui ne respectent pas la loi saoudienne. Loi islamique (cela va de soi), qui se caractérise par son haut niveau d’intolérance. C’est cette vision de l’Islam, le salafisme, qui alimente, avec des nuances bien sûr, des groupes comme Daech. Il ne s’agit pas de dire que l’Arabie Saoudite fournit des bombes aux terroristes. Mais elle leur donne des armes idéologiques, une certaine vision du monde, dans laquelle les mécréants n’ont pas leur place. Il y a quelques jours, l’Institut Montaigne publiait un rapport sur l’islam français, avec entre autres préconisations pour lutter contre les influences extérieures : revoir notre politique étrangère à l’égard des régimes wahhabites. La revoir, sans doute, mais jusqu’où ? Jusqu’à la rupture ?

Source: http://www.les-crises.fr/larabie-saoudite-est-elle-infrequentable/


Revue de presse du 13/10/2016

Thursday 13 October 2016 at 00:08

La revue du milieu de la semaine, dont nous profitons pour vous proposer des articles collectés durant les vacances de la revue et qui restent d’actualité. Merci à nos collecteurs d’articles qui se reposent rarement !

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-13102016/