La France a vécu les quatre dernières décennies sous le règne d’un parti unique informel, regroupant, au plan idéologique, les formations politiques proches du centre, qui se sont tout à tour partagé le pouvoir au rythme d’élections de façade.
Celles-ci n’avaient d’autre utilité que de donner au peuple l’illusion du changement, pour mieux permettre la perpétuation insidieuse d’une politique et d’une seule, toujours la même à de rares nuances près, celle qu’imposait le règne sans partage du néolibéralisme : régression sociale, mutations économiques brutales, recul de l’État au profit du capitalisme financier…
Il en est résulté un évidement de la démocratie, une crise majeure de la représentation et le mal-être d’un peuple condamné par ses dirigeants à se soumettre, chaque année un peu plus, à l’ordre établi contre sa volonté.
Pour lui imposer cet ordre, la violence économique de « l’adaptation à la mondialisation » a joué pleinement son rôle, mais en association avec un matraquage idéologique de tous les instants, destiné à acculer les citoyens à la résignation.