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Iran–États-Unis : Aux racines de la crise. Par Éric Juillot

Friday 21 June 2019 at 06:00

Éric Juillot, professeur certifié d’Histoire-Géographie depuis 1995, et titulaire d’un Master d’Études politiques à l’EHESS sous la direction de Marcel Gauchet, est l’auteur de « La déconstruction européenne » (Xenia, 2011).

Les soubassements d’une crise : l’exceptionnalisme américain comme force déstabilisatrice

« Nous savons tous que l’Iran est méchant »1https://www.latribune.ca/actualites/monde/iran-washington-met-laccent-sur-la-dissuasion-pas-la-guerre-fc6bbc86871f468b4f1b5b5cfc74ecc6<script type="text/javascript"> jQuery("#footnote_plugin_tooltip_1").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_1", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); : S’il fallait en une phrase illustrer la saisissante ingénuité qui détermine le rapport au monde de beaucoup d’Américains, celle-ci conviendrait parfaitement. Elle a été prononcée, non pas par un enfant de cinq ans, mais par le représentant démocrate Adam Smith le 21 mai dernier, au cours d’une audition à huis clos du secrétaire d’État Mike Pompeo par des membres du Congrès des États-Unis à propos de l’actuelle crise qui oppose Washington à Téhéran. Cette façon de s’exprimer met inopinément en relief l’un des ressorts les plus profonds de cette crise : le sentiment d’élection gravé au fond du nationalisme américain depuis que les États-Unis existent. Persuadée d’avoir été choisie par la Providence pour accomplir une « destinée manifeste »2L’idée de « destinée manifeste » s’est affirmée au cours des années 1840. Plusieurs fois remaniée, elle exprime cependant avec constance la foi dans le caractère exceptionnel et supérieur de la nation américaine, élue par dieu pour apporter au monde la civilisation. Pour aller plus loin : https://www.les-crises.fr/destinee-manifeste-exceptionnalisme-americain-14-histoire/<script type="text/javascript"> jQuery("#footnote_plugin_tooltip_2").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_2", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); , « l’Amérique » se pense aujourd’hui — tout autant qu’hier — comme l’incarnation du Bien. Mais la certitude inébranlable de cette perfection morale doit être régulièrement retrempée dans la confrontation avec des États étrangers voués à incarner, de leur côté, le « Mal ». Les États-Unis attribuent donc aux pays concernés le rôle des « méchants », qui empêchent l’humanité d’atteindre au bonheur dans sa version américaine.

Ce trait culturel majeur, propre aujourd’hui à la nation américaine et à elle seule, constitue l’élément premier, fondamental, de son action dans le vaste monde. Il persiste étonnamment à travers le temps, survit à tous les démentis infligés par l’histoire et a même été singulièrement avivé par les attaques du 11 septembre 2001 : la démesure et la violence armée qui caractérisent depuis cette date la politique étrangère étatsunienne sont ultimement justifiées par la nécessité de châtier les coupables (ou prétendus tels) de ces attaques sacrilèges sur le sol américain et de réaffirmer à la face du monde la grandeur et la puissance du pays. Ce qui semble à beaucoup d’observateurs et de responsables politiques non américains relever d’un archaïsme puéril est en fait une donnée culturelle majeure et structurante pour l’immense majorité des citoyens de ce pays, dirigeants inclus, même si chez ces derniers, il s’exprime plus ou moins subtilement selon que Barack Obama ou Donald Trump occupe la Maison Blanche. S’ils sont uniques et exceptionnels, c’est donc d’abord pour cela : dans leur rapport au monde, les États-Unis ont nécessairement besoin d’avoir au moins un ennemi, et ce besoin est devenu depuis 2001, s’il ne l’était pas auparavant, un moteur de crises géopolitiques à répétition impliquant les États-Unis, indépendamment de l’état objectif des relations internationales et des conflits d’intérêts et de valeurs qui les traversent.

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Source: https://www.les-crises.fr/iran-etats-unis-aux-racines-de-la-crise-par-eric-juillot/


« La situation des Démocrates en vue de la Présidentielle USA 2020 »

Thursday 20 June 2019 at 07:00

Par l’Équipe Les-Crises 🙂

Le processus de désignation du candidat démocrate et de son colistier relève d’un suffrage indirect qui a lieu sur l’ensemble du territoire à travers les 50 États, plus les territoires américains insulaires comme Guam ou Porto Rico. Le binôme présidentiel est élu par des délégués du Parti démocrate pouvant eux-mêmes être désignés de trois façons différentes lors de la première phase de l’élection précédant la Convention nationale du parti démocrate. À cette occasion, 4532 délégués seront élus dont 3768 avec mandat obligatoire et 764 sans mandat obligatoire1The Green Papers, Presidential Primaries 2020, Democratic Pledged and Unpledged Delegate Summary<script type="text/javascript"> jQuery("#footnote_plugin_tooltip_8056_1").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_8056_1", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); . Ces délégués peuvent soit être élus directement par les électeurs lors de primaires ouvertes, fermées ou mixtes, de février à juin 2020 ; soit par l’intermédiaire des caucuses sur la même période, mais pour des États spécifiques, comme l’Iowa par exemple. Les électeurs démocrates votent à l’initiative du Parti lors de ces caucuses, sorte de réunions publiques, pour des représentants de circonscription, qui élisent ensuite des représentants de comté qui élisent eux-mêmes les délégués qui siégeront à la Convention et désigneront le candidat pour la course à l’investiture ; soit être élus d’office par le Parti démocrate en tant que membres d’honneur lors de la Convention, les délégués ainsi désignés ayant le statut de super-délégués. Car à la différence des deux autres types d’élections par primaire ou caucuses, ils n’en passent pas par un suffrage populaire et n’ont pas de mandat obligatoire ; ils peuvent de ce fait s’engager pour le candidat de leur choix. Après ce bref, mais essentiel rappel, venons-en à la situation présente du Parti démocrate.

Alors que Joe Biden, ancien vice-président sous la gouvernance de Barack Obama a annoncé le 25 avril dernier sa candidature, suivi de peu par un 21e candidat, Michel Bennet, les premiers débats présidentiels internes au camp démocrate devraient se tenir les 26 et 27 juin prochains sur la NBC. Il faut remonter à 1924 pour trouver un nombre supérieur de concurrents lors de la Convention du parti démocrate qui avait vu 27 candidats se présenter au scrutin. En moyenne, sur la période électorale allant de 1976 à 2012, on comptait 12 candidats par primaire, pour les Républicains comme pour les Démocrates. Le processus de désignation est aussi complexe que polémique et n’est pas sans avoir fait l’objet de vives critiques, en particulier depuis la dernière élection générale de 2016.

En effet, le principal organe politique ayant à charge l’organisation du processus de désignation du candidat démocrate, le Democratic National Committee (DNC), s’était vu contraint lors de la dernière élection présidentielle de présenter publiquement des excuses à l’endroit de Bernie Sanders, principal adversaire d’Hilary Clinton, et avait connu une succession de démissions à la suite de la publication d’un nombre important de communications internes, le fameux DNC Leaks 2Ces emails rendus publics témoignaient d’une hostilité des principaux cadres de Comité national démocrate envers Bernie Sanders, ainsi que d’une proximité déloyale entre l’équipe de campagne de Clinton et la CNN, puisque la candidate s’était vu délivrer en avance les questions qui lui seraient posées lors du débat contre le sénateur du Vermont, par l’intermédiaire de l’ancienne présidente par intérim du DNC, Donna Brazile, proche de John Podesta, alors responsable de campagne de Clinton. Voir : Amber Jamieson, DNC head leaked debate question to Clinton, Podesta emails suggests. et Michael Shear, Released Emails Suggest the D.N.C. Derided the Sanders Campaign.<script type="text/javascript"> jQuery("#footnote_plugin_tooltip_8056_2").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_8056_2", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); . Depuis la nomination de Tom Perez à la tête du DNC début 2017, le Comité national du Parti démocrate a entrepris une série de réformes afin de garantir la neutralité du processus de désignation. Néanmoins, en dépitdes velléités d’impartialité vantée par le DNC, la primaire semble entachée pour de nombreux électeurs d’une suspicion difficile à dissiper3Alexandra Jaffe, Hunter Woodall, Meg Kinnard, Sanders’ supporters haven’t forgotten their beef with Clinton — and it’s an ugly problem for the DNC in 2020.<script type="text/javascript"> jQuery("#footnote_plugin_tooltip_8056_3").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_8056_3", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); .

Alors qu’en France nous nous familiarisons depuis 2011 avec la désignation de candidats par primaires, celle-ci fait partie intégrante de la vie démocratique aux États-Unis, chacun des deux grands partis fédéraux disposant d’un mode d’organisation spécifique. Concernant les Démocrates, les primaires ont commencé à s’organiser en février, lors du DNC Winter Meeting, sorte d’université d’hiver du parti4John Verhovek, Adam Kesley, DNC gathers in Washington as the 2020 Democratic field takes shape.<script type="text/javascript"> jQuery("#footnote_plugin_tooltip_8056_4").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_8056_4", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] }); . À cette occasion, le chairman du DNC, Tom Perez, a présenté les dernières préconisations du Comité des règles et des statuts. Avant d’en livrer la substance, précisons les grandes étapes qui vont scander cette campagne démocrate. Traditionnellement, le processus électoral se décompose en trois périodes : d’abord les caucuses et primaires ouvertes qui débuteront comme à l’accoutumée avec le caucus de l’Iowa le 3 février prochain et s’achèveront le 16 juin à Washington D.C. Le Super Tuesday du 3 mars est un moment important de ces primaires puisqu’il verra une douzaine d’États se prononcer en faveur de leurs délégués ; ensuite, la Convention nationale démocrate qui se tiendra du 13 au 16 juillet 2020 au Forum de Firserv à Milwaukee dans le Wisconsin. Il s’agit d’un moment décisif du processus, car c’est durant cette Convention que les controversés super-délégués votent et que le candidat à l’investiture de la Présidence est finalement désigné ; enfin, l’élection générale qui débutera le 3 novembre 2020 et verra vraisemblablement s’affronter Donald Trump et le gagnant de la primaire démocrate.

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Source: https://www.les-crises.fr/%e2%80%89la-situation-des-democrates-en-vue-de-la-presidentielle-usa-2020%e2%80%89/


Le brésilien Jair Bolsonaro rencontre Donald Trump pour consolider leur alliance d’extrême droite. Par Andrew Fishman, Rafael Moro Martins

Thursday 20 June 2019 at 06:30

Source : The Intercept, Andrew Fishman & Rafael Moro Martins,

Andrew Fishman, Rafael Moro Martins

Le président brésilien Jair Bolsonaro descend d’un avion à la base aérienne d’Andrews dans le Maryland le 17 mars 2019, avant une visite avec le président américain Donald Trump. Photo : Alan Santos/Bureau du Président via EBC

IL N’Y A PROBABLEMENT pas de leader étranger plus à l’écoute de Donald Trump que le président brésilien Jair Bolsonaro. Les deux hommes sont imprévisibles, mal informés et ne s’embarrasent pas d’un souci de vérité ; ils ont recruté des adeptes dévoués en rompant avec les conventions et en utilisant un langage simple et direct pour prêcher un message de violence, de haine, de victimisation, de guerre culturelle de droite, d’anti-science et « d’anti-mondialisme. »

Bolsonaro a du mal à se conformer à son propre scénario, même en dehors de sa propension à faire des gaffes, et de plus il adore utiliser Twitter pour rabaisser et attaquer ses ennemis, dénoncer des « fake news » même lorsque le reportage est manifestement vrai, et encenser les tortionnaires et dictateurs de droite. Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?

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Source: https://www.les-crises.fr/le-bresilien-jair-bolsonaro-rencontre-donald-trump-pour-consolider-leur-alliance-dextreme-droite-par-andrew-fishman-rafael-moro-martins/


Impérialisme : Quand la Chine nous endort… Par Richard Labévière

Thursday 20 June 2019 at 06:00

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière

Pour la promotion de ce livre1 dont on parle beaucoup dans les dîners en ville, l’éditeur n’y va pas avec le dos de la cuillère : « a-t-on raison d’avoir peur de la Chine ? Et si, au contraire, son intuition originelle représentait le meilleur antidote au choc des civilisations ? Si elle permettait de faire enfin rimer globalisation et réconciliation ? Aux théories modernes sur l’État, la nation, la guerre, la paix, le conflit des pouvoirs et la domination des nouveaux réseaux, Zhao Tingyang oppose le Tianxia, ce système antique incluant ‘tout ce qui existe sous le ciel’. Un système qui inspira l’Empire du Milieu, vortex ayant su attirer, intégrer, harmoniser les peuples et les cultures. Un système à même, demain, de définir le monde comme sujet souverain. Qu’il critique les courants majeurs de la pensée occidentale, qu’il invoque l’histoire, l’économie ou la théorie des jeux, qu’il révèle des concepts inconnus, c’est toujours en jetant des ponts que Zhao Tingyang nous invite, dans ce maître-livre, à redécouvrir l’universalité ». Bigre !

Pour ne pas mourir idiot, il fallut donc s’infliger la lecture de ces trois cents pages serrées. Dès les premières lignes, l’auteur – Zhao Tingyang – annonce la couleur : « Tianxia ou « Tout sous le ciel » était dans la Chine antique un concept riche de spiritualité, dont celle qui liait les hommes entre eux et celle qui liait l’humanité à la Voie du ciel ». Il définit Tianxia comme une méthodologie pour « redéfinir le concept de la politique ». Annonçant une « analyse sans position a priori », il explique que « c’est une méthode philosophique » pour « rétablir un phénomène dans son intégralité, cependant les réponses à certaines questions peuvent provenir de la politologie, de l’histoire, de l’économie, de la théorie des jeux ou de la théologie ».

Enfin, il termine son avant-propos en citant plusieurs de ses amis qui lui ont conseillé « d’ajouter une description de la relation entre le Tianxia et la Chine, car ce qu’est la Chine est une question inévitable ». En effet ! en inaugurant la base militaire chinoise de Djibouti en juin 2017, le président Xi Jinping a prédit que l’Empire du milieu s’imposerait comme l’hyper-puissance dominant le monde en … 2049, pour le centième anniversaire de la fondation de la République populaire » …

L’éditeur, encore, présente l’auteur comme « l’incarnation de l’essor planétaire de la philosophie chinoise ». Zhao Tingyang est « chercheur à l’Académie des Sciences sociales (NDLR : où ? Ce n’est pas précisé), professeur de renommée internationale, auteur d’une dizaine d’essais ». Certes, francophone et francophile, le personnage est plutôt charmant. Marié à une princesse mandchoue de vieille lignée, Zhao Tingyang ne manque pas une occasion d’affirmer qu’« il n’a rien à voir » avec la politique chinoise actuelle. « En fait, je n’ai aucun lien avec le pouvoir. Je suis un rat de bibliothèque qui a inventé une théorie de la philosophie politique », confie-t-il de passage à Paris avant de retrouver à Sciences-Po l’un de ses interlocuteurs occidentaux privilégiés, Régis Debray.

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Source: https://www.les-crises.fr/imperialisme-quand-la-chine-nous-endort-par-richard-labeviere/


Au lieu d’attaquer Wikileaks, il faut corriger ce que l’organisation a révélé (Stars and Stripes). Par Ann Wright

Wednesday 19 June 2019 at 06:30

Source : Le Grand Soir, Ann Wright, 29-05-2019

Ann Wright

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Source: https://www.les-crises.fr/au-lieu-dattaquer-wikileaks-il-faut-corriger-ce-que-lorganisation-a-revele-stars-and-stripes-par-ann-wright/


Facebook crée une IA capable de copier la voix de n’importe qui

Wednesday 19 June 2019 at 06:15

Source : Le Siècle Digital, Valentin Climino, 11-06-2019

Les équipes de chercheurs testent actuellement leur algorithme avec la voix de Bill Gates.

Un nouveau synthétiseur vocal, capable de copier la voix de n’importe qui au monde, vient de voir le jour. Ce petit bijou technologique est le fruit des équipes de recherche de la division IA de Facebook. Une machine appelée MelNet, qui ouvre le spectre d’une nouvelle ère des contenus audio.

Une technologie très pointue

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Source: https://www.les-crises.fr/facebook-cree-une-ia-capable-de-copier-la-voix-de-nimporte-qui/


La dernière bataille. Par Chris Hedges

Wednesday 19 June 2019 at 06:00

Source : Truthdig, Chris Hedges, 29-04-2019

M. Fish / Truthdig

LA NATION CREE DU LAC BEAVER, zone du Traité n°6, Canada. Je conduis sur un chemin de terre accidenté avec Eric Lameman, un membre de la nation Cree.

« Là-bas », dit-il en montrant où il est né dans une tente, il y a 61 ans.

Nous arrêtons la voiture et regardons vers un espace boisé.

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Source: https://www.les-crises.fr/la-derniere-bataille-par-chris-hedges/


Le pouvoir des médias : entre fantasmes, déni et réalité. Par Blaise Magnin, Henri Maler

Tuesday 18 June 2019 at 07:00

Source : ACRIMED, Blaise Magnin, Henri Maler

Parmi les questions qui traversent les débats publics contemporains, celle du « pouvoir des médias » est particulièrement mal et confusément posée. Derrière cette notion de « pouvoir des médias », jamais précisément définie, deux théories fondamentalement contradictoires du rôle et du poids des médias dans le monde social cohabitent au gré des conjonctures, sans s’affronter nécessairement, et coexistent parfois par bribes dans les mêmes discours.

La notion de « 4e pouvoir », devenue une expression consacrée, sous-entend que les médias exercent effectivement un pouvoir quasi institutionnel de pivot du fonctionnement démocratique. Dans le même temps, les éditocrates, qu’ils soient pris en flagrant délit de parti-pris ou simplement intoxiqués par leur propre idéologie professionnelle, considèrent que les « informations » qu’ils produisent sont de fidèles miroirs, absolument neutres vis-à-vis des réalités qu’ils reflètent en toute objectivité, et qu’elles ne sauraient donc exercer aucun pouvoir.

Tout à l’inverse, une longue tradition théorique tend à considérer « les médias » comme le deus ex machina des sociétés modernes, capables de faire les élections et de défaire les régimes, de modeler « l’opinion » en s’immisçant dans les consciences qu’ils sont censés informer.

Autant d’interprétations qui charrient leur lot d’idées fausses et d’idées reçues, ainsi que de représentations implicites de la profession journalistique qu’il s’agit de déconstruire pour comprendre de quel type de pouvoir peuvent réellement se prévaloir médias et journalistes. Produit de l’observation et de la sociologie critique des médias [1], cette analyse des causes et de la portée des dérives de l’information est un préalable indispensable à la transformation nécessaire du monde médiatique.

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Source: https://www.les-crises.fr/le-pouvoir-des-medias-entre-fantasmes-deni-et-realite-par-blaise-magnin-henri-maler/


La France piégée dans le bourbier libyen ! Par Guillaume Berlat

Tuesday 18 June 2019 at 06:30

Source : Proche & Moyen-Orient, Proche & Moyen-Orient

« De la Libye vient toujours quelque chose de nouveau » (Aristote). La seule question est de savoir si ce sont des bons ou de mauvais vents. Or, depuis l’exécution en règle en 2011, de Mouammar Khadafi supervisée par Nicolas Sarkozy (lequel recevait encore le guide libyen en visite officielle à Paris en 2007) dans les environs de Syrte1, rien ne va pas plus dans ce nouvel État failli ainsi que dans sa périphérie proche et lointaine. Emmanuel Macron, qui s’était fait fort de mettre un terme au duel entre les frères ennemis (Faïez Sarraj et Khalifa Haftar), récolte aujourd’hui ce qu’il avait semé hier. Notre brillant chef de l’État ignore manifestement que « Dans la diplomatie comme dans les travaux des champs, il y a des saisons fécondes et des saisons ingrates. Elles alternent d’ordinaire et c’est en travaillant qu’il faut se préparer au retour des temps meilleurs » (Jean Herbette, 1927). Aujourd’hui, les critiques pleuvent de toutes parts contre la duplicité de la diplomatie française sur le dossier libyen, contre les errements de son en même temps, y compris de la part du secrétaire général de l’ONU, le portugais, Antonio Gutteres (lequel aurait piqué une sainte colère en accusant la France de « double jeu »). Petit à petit, le piège, qu’elle a minutieusement armé, semble inexorablement se refermer sur elle, s’ajoutant à la liste, déjà impressionnante de ses échecs diplomatiques et sécuritaires aux quatre coins de la planète. Comme souvent dans une démarche qui se veut objective et globale, avant de juger de la boulette du petit Pinocchio (Emmanuel Macron), revenons quelques années en arrière pour apprécier la bourde du petit Nicolas (Sarkozy). Cette affaire commence à faire désordre tant elle plante durablement plusieurs épines dans le pied de Pinocchio et de sa mauvaise troupe.

LA BOURDE DU PETIT NICOLAS

La guerre lancée en 2011 à l’initiative de Nicolas Sarkozy, sur la base de « fake news » diffusée par la chaine de télévision satellitaire qatarie Al Jazeera, démontre à la perfection que la diplomatie française est alors tombée dans le piège de l’incompétence et dans celui de la coercition.

Le piège de l’incompétence : la diplomatie romantique des philosophes

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Source: https://www.les-crises.fr/la-france-piegee-dans-le-bourbier-libyen-par-guillaume-berlat/


VIPS met en cause l’enquête Mueller et critique le refus d’interroger Assange

Tuesday 18 June 2019 at 06:00

Source : Consortium News, VIPS

[Veteran Intelligence Professionals for Sanity = groupe d’anciens officiers du renseignement des États Unis NdT]

16 avril 2019

Le problème dans le rapport de Mueller publié jeudi est qu’il tient pour acquis que le gouvernement russe s’est ingéré dans les élections. Trump devrait contester ce point, selon VIPS.

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Source: https://www.les-crises.fr/vips-met-en-cause-lenquete-mueller-et-critique-le-refus-dinterroger-assange/