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[Énorme] Résolution du Parlement européen du 17 juillet sur l’Ukraine : le nationalisme européen dans toute sa splendeur…

Monday 21 July 2014 at 00:01

[Je le ressors si vous l'avez loupé...]

Coïncidence, le Parlement Européen a adopté le 17 (juste avant le crash) une résolution commune PPE-S&D-ADLE-ECR (donc si je traduis en français : UMP-UDI-PS-Verts) hallucinante sur l’Ukraine.

Elle est ici, les votes sont ici (page 23, c’est hallucinant d’incompréhensibilité, regardez… Il faut qu’ils soient tordus…), le PV est , le communiqué de presse est ici. Je vous en donne ici les extraits intéressants, car elle est longue.

B.  considérant que l’occupation et l’annexion de la Crimée par la Russie constituent une violation du droit international et des engagements internationaux de la Russie en vertu de la charte des Nations unies, de l’acte final d’Helsinki, du statut du Conseil de l’Europe et du mémorandum de Budapest de 1994 concernant les garanties de sécurité pour l’Ukraine, ainsi que des obligations bilatérales dérivant du traité bilatéral d’amitié, de coopération et de partenariat de 1997;

Occupation ?

Bien sûr : la population composée de 60 % de Russes a voté et décidé de quitter le pays pour rejoindre la Russie où elle était restée 2 siècles : c’est une “une violation du droit international”. Notez le langage tout en diplomatie.

D.  considérant que le nouveau président a présenté un plan en quinze points en vue d’une résolution pacifique de la situation dans l’est de l’Ukraine de nature à préserver la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale de l’Ukraine, ledit plan prévoyant une amnistie contre les personnes qui déposeront les armes et qui n’auront pas commis de délits graves, l’ouverture de couloirs sécurisés pour permettre le retrait des mercenaires russes et le lancement d’un dialogue ouvert;

Le plan consistait à ce que les résistants déposent les armes et quittent le territoire, aucune conférence de négociation n’était prévue. Sympa le plan…

L’amnistie des délits graves, ce n’est qu’à Maïdan…

H.  considérant que, le 27 juin 2014, l’Union européenne et l’Ukraine ont signé les dispositions restantes de l’accord d’association, qui comprend une zone de libre-échange approfondi et complet; considérant que cet accord reconnaît les aspirations du peuple ukrainien à vivre dans un pays gouverné par les valeurs européennes, la démocratie et la primauté du droit;

Ahhh, les valeurs européennes en Ukraine…

I.  considérant que le président Porochenko a décidé de relancer l’opération anti-terroriste à la suite de l’échec du cessez-le-feu unilatéral; considérant que l’armée ukrainienne a repris le contrôle de plusieurs villes de l’est du pays, contraignant par-là les rebelles et les mercenaires à se replier sur Donetsk; considérant cependant que les affrontements se poursuivent;

Qui décide que des combattants sont des Résistants ou des Terroristes ? Car ils ont l’air drôlement soutenus par la population quand même… (vous savez, celle qui a voté en masse le 11 mai contre Kiev).

Parce qu’il me semble vraiment qu’une armée organisée est en train de pilonner des villes, non ?

L.  considérant que le président Porochenko a déclaré, le 14 juillet 2014, que des officiers d’état-major de l’armée russe combattaient les forces armées ukrainiennes aux côtés de rebelles séparatistes et qu’un nouveau système de missiles russe avait été mis en place; considérant que, selon des sources de l’OTAN, la Russie aurait envoyé aux rebelles des chars de bataille, de l’artillerie et d’autres armes et qu’elle aurait permis à des mercenaires russes de franchir la frontière afin de rejoindre les milices rebelles;

Énorme – et drôlement prouvé en plus – j’imagine que vous avez toutes ces preuves en tête… Par ailleurs, je vois mal les Russes empêcher des volontaires russes de quitter le pays pour aider leurs frères…

M.  considérant qu’une réunion tripartite de consultation entre l’Union européenne, l’Ukraine et la Russie a eu lieu à Bruxelles, le 11 juin 2014, au sujet de la mise en œuvre de l’accord d’association UE-Ukraine, qui comprend une zone de libre-échange approfondi et complet; considérant qu’il s’agit là d’un processus utile qui pourrait contribuer à mettre un terme à des malentendus de longue date et à expliquer les avantages de l’accord d’association tout en prenant en compte les intérêts légitimes de toutes les parties;

Ils sont quand même cons ces Russes, incapables de comprendre des trucs aussi simsples que lorsque le président de la Commission José Manuel Barroso indiqua que « Un pays ne peut à la fois être membre d’une union douanière et dans une zone avancée de libre-échange avec l’Union européenne » “Source : UKRINFORM”. Si ce n’est pas prendre en compte les intérêts russes ça…

 

Bon, ça, c’était les considérants, en introduction. Maintenant, voici la déclaration. PREMIER POINT :

1.  se félicite de la signature des dispositions restantes de l’accord d’association, y compris la zone de libre-échange approfondi et complet, et croit fermement que cet accord donnera de l’élan aux réformes politiques et économiques en étant le moteur de la modernisation, en renforçant l’état de droit et en stimulant la croissance économique; manifeste son soutien à l’Ukraine dans la poursuite de l’application provisoire de l’accord; déclare qu’il entend achever dans les meilleurs délais sa procédure de ratification de l’accord; demande aux États membres et à l’Ukraine de ratifier l’accord avec alacrité afin de pouvoir le mettre pleinement en œuvre dès que possible; souligne que l’accord d’association/accord de libre-échange n’est nullement lié à l’adhésion à l’OTAN;

Donc le premier point quand on parle de l’Ukraine : l’accord de libre échange, avec ce pays où le salaire minimal est de 100 € par mois, un tiers de moins qu’en Chine !!!!

Comment va faire notre industrie pour résister ? On ne sait pas… dommage que l’UMPSUDIVert n’ai pas explicité ça durant la campagne électorale…

2. accueille en outre très favorablement la signature d’accords d’association avec la Géorgie et la Moldavie, ceux-ci marquant le début d’une nouvelle ère dans les relations politiques et économiques que ces pays entretiennent avec l’Union; appelle de ses vœux une prompte ratification de ces accords, et salue le fait que le parlement moldave y ait déjà procédé; marque son désaccord avec l’adoption de mesures commerciales «punitives» par la Russie à l’encontre des pays ayant signé des accords d’association avec l’Union européenne, étant donné que ces accords ne constituent en rien une menace pour la Russie; souligne que des mesures de cet acabit, qui contreviennent aux règles de l’Organisation mondiale du commerce et obéissent à des motifs politiques, sont donc inacceptables;

Bon, je rappelle que c’était une Résolution du Parlement européen du 17 juillet 2014 sur l’Ukraine (2014/2717(RSP)), mais c’est pas grave, on va quand même parler de la Géorgie – dont la vocation européenne est évidente (même si plus loin de nous que le Liban ou Gaza…) :

Bon sinon, il n’y a que des nationalistes européens pour ne pas comprendre que signer un accord de libre-échange avec un partenaire a des impacts sur vos anciens partenaires, qui peuvent être amenés à se protéger…  (tout comme quand on signe un accord de libre circulation des personnes).

4.  soutient le plan de paix en tant que principal espoir de désamorcer la situation et de retrouver la paix; accorde son appui aux mesures décisives prises par le président Porochenko dans le but de garantir l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine; salue l’engagement qu’a pris ce dernier de résoudre les problèmes que sont la corruption et le détournement des fonds publics, tous deux endémiques; réaffirme que la Russie est impliquée dans une action militaire et dans la fourniture de matériel; exhorte la Russie à respecter ses obligations internationales, à s’engager véritablement à participer à des négociations en vue d’une résolution pacifique et à user de son influence, qui est bien réelle, pour que cesse toute violence;

Alloooooo ?

6.  souligne le droit fondamental du peuple ukrainien à déterminer librement l’avenir politique et économique de son pays et réaffirme le droit de l’Ukraine à la légitime défense, conformément à l’article 51 de la charte des Nations unies; réaffirme l’appui de la communauté internationale à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine; exhorte les services de sécurité ukrainiens à respecter pleinement le droit international humanitaire et le droit international en matière de droits de l’homme lorsqu’ils mènent des opérations dites antiterroristes, et souligne la nécessité de protéger la population civile, et appelle les rebelles et les mercenaires à faire de même et à ne pas se servir des civils comme boucliers humains; insiste sur la nécessité de trouver une solution politique à la crise et prie toutes les parties de faire preuve de modération et de respecter un cessez-le-feu, qu’il est nécessaire de déclarer et de faire appliquer de manière stricte dans les plus brefs délais;

Légitime défense ????  Rebelles et Mercenaires ??? Ah tiens, le retour de la fameuse “modération”…

7.  condamne l’agression russe de la Crimée en tant que violation grave, en vertu du droit international, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et rejette la politique du fait accompli suivie par la Russie dans les relations internationales; estime que l’annexion de la Crimée est illégale et refuse de reconnaître la domination russe exercée de facto sur la péninsule; salue la décision d’interdire les importations de marchandises originaires de Crimée et de Sébastopol si elles ne bénéficient pas d’un certificat d’origine délivré par les autorités ukrainiennes et invite les autres pays à mettre en place des mesures similaires, conformément à la résolution 68/262 de l’Assemblée générale des Nations unies;

Quelle lucidité…

8.  condamne le climat de violence qui continue de régner dans l’est de l’Ukraine, ainsi que les pertes de vies humaines qui y ont lieu chaque jour, la destruction de biens et d’habitations et la fuite de plusieurs milliers de civils vers des zones moins dangereuses; salue la bonne volonté manifestée par la partie ukrainienne en adoptant un cessez-le-feu unilatéral et déplore que cet exemple n’ait pas été suivi par les rebelles et les mercenaires; se déclare vivement préoccupé par la sécurité des simples citoyens qui restent piégés dans les zones de Donetsk et de Lougansk; déplore les pertes en vies humaines et le fait que des enfants comptent parmi les victimes; présente ses plus sincères condoléances aux familles concernées; condamne toute action prenant pour cible la population civile et demande le strict respect du droit humanitaire international;

J’ai du mal à comprendre : le principe même d’une bonne partie des opérations milliaires de l’armée ukrainienne prend pour cible la population civile… Comme on l’a vu plusieurs fois ici…

9.  demande à la Russie de se montrer résolue à appuyer le plan de paix, d’adopter des mesures pour surveiller efficacement sa propre frontière avec l’Ukraine afin d’endiguer le flux continu d’hommes armés, d’armes et d’équipements illégaux, de réduire immédiatement le volume des troupes qu’elle a déployées le long de sa frontière avec l’Ukraine et d’user de son pouvoir sur les rebelles et les mercenaires pour les contraindre à respecter le cessez-le-feu, à rendre les armes et à se replier sur la Russie en suivant le couloir de retraite prévu par le plan de paix de M. Porochenko; estime qu’il s’agirait là de premiers pas tangibles qui montreraient enfin que la Russie est réellement déterminée à ne plus envenimer la crise;

Alloooo ?

12.  se félicite de l’ajout d’onze noms supplémentaires, dont la plupart appartiennent à des responsables des autorités séparatistes autoproclamées, à la liste des personnes tombant sous le coup des sanctions en vigueur; salue le travail préparatoire entrepris par le Conseil, par le SEAE et par les États membres dans le but d’appliquer de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie, étant entendu que celles-ci devraient concerner les secteurs de l’économie, de la finance et de l’énergie et comprendre un embargo sur les armes et les technologies à double usage; appelle à un embargo collectif sur les ventes d’armes à la Russie et demande à ce qu’il reste en vigueur jusqu’à ce que la situation dans l’Est de l’Ukraine se soit normalisée; prévient que toute nouvelle décision prise par la Fédération russe pour déstabiliser l’Ukraine entraînera l’aggravation des sanctions et sera lourde de conséquences pour les relations entre l’Union et la Russie;

13.  exige que le Conseil demande à la Russie de respecter les obligations qui incombent à cette dernière en vertu du droit international et qu’il applique la troisième vague de sanctions le cas échéant;

Ils sont donc bien cinglés… 497 députés ont voté ça...

 14.  demande instamment au Conseil européen d’adopter une stratégie plus cohérente et plus ferme et de s’exprimer d’une seule voix face à la crise ukrainienne, en particulier face à l’attitude du gouvernement russe, y compris en ce qui concerne les questions liées à la sécurité énergétique de l’Union; déplore que certains États membres se montrent particulièrement peu solidaires en la matière;

Flûte, il reste des gouvernements avec les pieds sur terre… Des noms, des noms !!

Notez la façon dont ils parle des gouvernements légitimes de certains pays…

17.  rappelle au gouvernement ukrainien l’urgence de réformes économiques et politiques internes; fait observer que les réformes internes ne doivent pas uniquement résulter de la pression externe, mais qu’elles doivent s’appuyer sur une forte adhésion populaire pour que la modernisation du pays ouvre de nouvelles perspectives pérennes tant sur le plan économique que social;

Condoléances les Ukrainiens…

Et personne n’en a parlé, mais le Premier ministre a annoncé “ le plan de privatisation le plus ambitieux depuis 20 ans” (1,5 Md$) (source), avec l’intégralité des entreprises de production et de transport d’électricité et le géant de la chimie d’Odessa OPZ. il a aussi annoncé que “il sera nécessaire de couper un certain nombre de programmes sociaux”, (vraiment pas de bol.. Source) D’après le journal ukrainien Vesti, ces coupes budgétaires vont toucher d’abord les allocations des chômeurs et des handicapés. Le ministère de la production charbonnière et de l’énergie a annoncé le licenciement de 22 000 mineurs et la fermeture de 46 mines d’Etat sur trois ans dans le Donbass. (bizarre qu’ils n’aiment pas Kiev…).

En avant pour “une forte adhésion populaire” !

20.  souligne la nécessité d’établir la confiance entre les différentes communautés au sein de la société et appelle à un processus de réconciliation durable; souligne, dans ce contexte, l’importance de la mise en place d’un dialogue national inclusif, évitant la propagande, les discours de haine et la rhétorique, y compris en provenance de la Russie, qui risquent d’aggraver encore le conflit;

É-NOR-ME !

 21.  considère qu’il est extrêmement important que l’Ukraine amorce un processus de décentralisation progressive, afin de transférer des compétences du pouvoir central vers les administrations régionales et municipales sans pour autant mettre en péril l’équilibre interne des pouvoirs et le bon fonctionnement de l’État;

22.  salue l’adoption de la loi sur les passations de marchés publics et invite à ce qu’elle soit diligemment mise en œuvre; s’attend à ce que soit créé, dans les meilleurs délais, un organe de lutte contre la corruption politiquement indépendant et qui dispose des pouvoirs nécessaires pour enquêter sur toute malversation;

25.  renouvelle son soutien à l’intention affichée par le président Porochenko d’organiser des élections législatives anticipées; souligne que ces élections doivent se dérouler conformément aux recommandations de la Commission de Venise;

Un éclair de lucidité mais juste : en quoi ça regarde le Parlement européenne ???? Il n’y a pas des choses à améliorer en Europe avant de mettre son nez dans les affaires internes de l’Ukraine ?

 26.  se dit profondément préoccupé par l’aggravation de la situation humanitaire dans l’est de l’Ukraine et en Crimée et par les violations des droits de l’homme qui s’y commettent, qui sont le fait de rebelles et de mercenaires aiguillonnés par la Russie, et en particulier par la torture, l’assassinat et la disparition forcée de journalistes et de militants, ainsi que par la prise d’otages, enlèvements d’enfants compris; demande une meilleure protection des civils et invite les autorités ukrainiennes à accorder une aide humanitaire dans les régions concernées;

27.  attire l’attention, à cet égard, sur le récent rapport d’Amnesty International et condamne fermement les enlèvements, les passages à tabac, la torture, les meurtres, les exécutions extrajudiciaires et les autres violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire qui ont été commis ces trois derniers mois, essentiellement par des séparatistes armés, mais dans certains cas aussi par les forces gouvernementales, contre des militants, des manifestants, des journalistes et de nombreux autres citoyens qui n’avaient pas pris une part active au conflit dans l’est de l’Ukraine; se rallie à l’appel lancé au gouvernement ukrainien pour qu’il mette en place un registre unique et régulièrement actualisé des signalements d’enlèvements, et pour qu’il mène des enquêtes approfondies et impartiales sur tous les cas présumés d’usage abusif de la force, de mauvais traitements ou de torture;

C’est à dire que le Parlement s’informe auprès d’une association privée sans grands moyens…

28.  insiste sur la nécessité de trouver une solution claire, équitable et stable garantissant la sécurité de l’approvisionnement en gaz de la Russie vers l’Ukraine, étant donné qu’il s’agit là d’un préalable nécessaire au développement économique et à la stabilité de l’Ukraine; estime que l’Union devrait continuer de jouer un rôle en facilitant la conclusion d’un accord en vertu duquel l’Ukraine puisse payer ses importations de gaz au prix du marché et non à un prix dont la fixation obéit à des motifs politiques; souligne que l’instrumentalisation des ressources énergétiques dans le cadre de la politique étrangère porte atteinte à la crédibilité de la Russie et à sa qualité de partenaire commerciale fiable et rappelle qu’il convient de privilégier de nouvelles mesures permettant de réduire la dépendance de l’Union vis-à-vis du gaz russe;

Donc l’Ukraine ne paye pas le gaz à la Russie, mais la Russie abuse… par ailleurs ces zigotos savent-ils qu’il n’y a pas de “prix de marché” du gaz, puisqu’il différe entre chaque pays ?

29.  demande aux États membres de garantir un approvisionnement en gaz [de l'Ukraine] suffisant par le biais d’un système d’écoulement inverse depuis les États membres voisins; se félicite, à cet égard, du protocole d’entente sur l’écoulement inverse signé entre la Slovaquie et l’Ukraine, qui devrait avoir pour effet d’encourager l’Ukraine à mettre en place un système d’acheminement du gaz transparent et fiable; rappelle le rôle stratégique de la Communauté de l’énergie, dont l’Ukraine assure la présidence en 2014; se félicite de ce que la coopération avec l’Ukraine fasse partie intégrante de la stratégie de l’Union pour la sécurité énergétique présentée par la Commission en juin 2014;

Mais oui : achetons du gaz à la Russie et revendons-le à l’Ukraine, comme ils sont insolvables, c’est une bonne idée…

30.  salue le fait que l’Ukraine soit récemment entrée dans la deuxième phase du plan d’action concernant la libéralisation du régime des visas, réaffirmant ainsi sa détermination à mettre en place le cadre législatif, politique et institutionnel nécessaire; est pleinement convaincu que le but ultime de ce plan devrait être l’instauration, dans les meilleures délais, d’un régime d’exemption de visas; réclame, par ailleurs, la mise en place immédiate de procédures de visas temporaires, très simples et peu onéreuses au niveau de l’Union et des États membres;

Miam miam libre circulation des Ukrainiens…

 31.  se félicite de la création, par la Commission, du groupe de soutien à l’Ukraine, qui fournira aux autorités ukrainiennes toute l’aide nécessaire à la réalisation de réformes politiques et économiques et travaillera à la mise en œuvre du programme européen de réforme;

Condoléances les Ukrainiens…

32.  souligne la nécessité de défendre les valeurs et les intérêts européens et de promouvoir la stabilité, la prospérité et la démocratie dans les pays du continent européen;

Et quelle belle part ils y prennent !

Et alors le meilleur pour la fin :

33.  réaffirme son point de vue selon lequel les accords d’association avec l’Ukraine et avec les autres pays du partenariat oriental ne constituent pas l’objectif ultime de leurs relations avec l’Union européenne; souligne à cet égard que, en vertu de l’article 49 du traité sur l’Union européenne, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine – au même titre que n’importe quel autre État européen – ont une perspective européenne et peuvent introduire une demande d’adhésion à l’Union, à condition d’adhérer aux principes démocratiques et de respecter les libertés fondamentales, les droits de l’homme et les droits des minorités, et de garantir l’état de droit;

Miam miam élargissement !

 34.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements des États membres, au président, au gouvernement et au parlement ukrainiens, au Conseil de l’Europe ainsi qu’au président, au gouvernement et au parlement de la Fédération de Russie.

…et j’ai ma petite idée de ce que Poutine va faire du papelard…

Mais en synthèse, bravo aux 497 députés ayant voté pour la reconstitution de la guerre de 1914…

(la liste détaillée est ici, sur l’excellent site VoteWatch)

En tous cas ceci illustre bien la vision que je me suis faite du parlement européen : plus il aura de pouvoir, plus on aura des problèmes, car il n’y a pas de peuple européen derrière. Bien loin d’apporter plus de Démocratie, il ne peut qu’écraser les besoins propres à chaque pays, le fait majoritaire remplaçant brutalement des négociations. Et comme il n’y aura jamais acceptation par une minorité de la décision majoritaire, ça finira par exploser.

En attendant, tous aux abris….

P.S. lire, en contrepoint, la résolution tempérée adoptée le même jour sur le conflit Israelo-palestinien

En bonus, la réaction du nationaliste européen Yannick Jadot sur le site des verts européens :

Le Parlement européen demande un embargo sur les ventes d’armes à la Russie

Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, une résolution sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, dans laquelle il demande la mise en place d’un embargo sur les ventes d’armes provenant d’Europe. Cet embargo concernerait aussi la vente des 2 navires Mistral en cours d’assemblage dans les chantiers navals de Saint-Nazaire.

Pour Yannick JADOT, député européen EELV: ” Alors que les États-Unis et l’Union européenne  renforcent les sanctions vis-à-vis de la Russie eu égard à la dramatique situation en Ukraine, le Parlement demande clairement un embargo sur les ventes d’armes européennes à la Russie. Comment en effet renforcer les capacités militaires d’un pays qui alimente une guerre civile en Europe et aux frontières de l’Union? Le Président Hollande doit immédiatement mettre fin au contrat passé par Nicolas Sarkozy avec Vladimir Poutine. Les 2 navires Mistral constituent un irresponsable renforcement des capacités militaires et technologiques russes. L’attitude agressive de la Russie de Poutine est donc alimentée par l’hypocrisie de la position française qui prétend défendre le peuple ukrainien et la sécurité européenne tout en formant 400 marins russes à Saint-Nazaire et en augmentant la puissance de frappe russe en mers noire et baltique.

Les écologistes se sont prononcés a de nombreuses reprises contre la livraison à la Russie de ces navires Mistral. La crise ukrainienne a confirmé l’absolue nécessité d’une politique énergétique européenne, comme l’urgence d’une politique étrangère non soumise aux intérêts financiers des industries d’armement et la mise en place d’une politique de défense.  Nous demandons au Président Hollande de travailler avec ses collègues européens au lancement d’une telle politique de défense dont les 2 Mistral pourraient constituer un élément stratégique structurant. Ces navires pourraient venir renforcer les capacités européennes de maintien de la paix, d’opérations de surveillance ou humanitaire. »

EDIT : on me souffle la proposition de résolution du groupe partis de gauche, bien plus raisonnable - comparez…

Source: http://www.les-crises.fr/resolution-pe-ukraine/


[Entraide] Transcription interview audio

Sunday 20 July 2014 at 05:12

bonjour

j’aurais besoin dans les tous prochains jours d’aide pour transcrire une interview sous Word (ou autre) – je donnerai des bouts d’une demi heure.

Merci d’avance de m’écrire si vous avez un peu de temps à donner…

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-transcription-interview-audio/


MH17, suite

Sunday 20 July 2014 at 04:00

Quelques informations de qualité, que je partage (certaines contradictoires, mais cela permet de poser les bonnes questions…

MH17 par Jacques Sapir

19 juillet 2014

La destruction du vol MH17 de la Malaysian Airlines le 17 juillet a suscité une intense et justifiée émotion. Les revendications et accusations contradictoires se sont succédées. Les informations disponibles pour le grand public sont extrêmement fragmentaires. On peut, cependant remarquer certaines incohérences dans la mise en cause, du côté des gouvernements de l’OTAN et de la presse de ces pays des insurgés ukrainiens.

Un chose semble (mas nous verrons qu’elle n’est pas certaine) acquise, c’est que la destruction du Boeing 777 de la Malaysian Airlines est due à un missile Sol-Air. Il faut alors rappeler quelques faits de base concernant ces missiles. Leur portée et l’altitude qu’ils peuvent atteindre dépendent de l’énergie contenue dans le combustible de leur moteur fusée. Mais, cette portée et cette altitude dépendent aussi des caractéristiques de leur cible potentielle. Face à un avion rapide la portée sera plus faible que face à un avion lent. A contrario, un avion lent sera plus vulnérable à une certaine altitude qu’un avion rapide.

I. De quelles armes disposent les insurgés des région Est de l’Ukraine ?

Jusqu’à maintenant ces insurgés ont fiat usage de missiles portables, et tirables à l’épaulé. Ces missiles sont des descendants du SAM-7 « Strela » utilisé par les forces soviétiques. Il s’agit très probablement du SAM-18 (code OTAN « Grouse »). Ce missile atteint une vitesse maximale de 800 m/sec. Il est capable d’intercepter un appareil volant à 450 m/sec à 3500 m d’altitude. Mais, si la vitesse de l’appareil visé est inférieure, il peut être atteint bien plus haut. Néanmoins, il est exclu qu’il puisse atteindre un avion volant à 10 000 m et 250 m/sec (900 km/h) comme le Boeing 777 du vol MH17. Les caractéristiques de cet appareil impliquent un missile plus lourd, et l’un des « coupables » présumés est le système d’arme SAM-17 ou un SAM-11 plus ancien, ces deux missiles étant appelé « Buk » par les Russes.

Cependant, des informations concordantes, provenant de la presse ukrainienne et du site du ministère de la défense d’Ukraine, établissent que les insurgés n’auraient pas eu à leur disposition le système d’arme Sol-Air « Buk » (SAM-17 pour l’OTAN)[1]. Bien entendu, la déclaration du ministère de la défense date du 29 juin. Il n’est pas complètement impossible que les insurgés aient pu se procurer ce type d’équipement entre le 29 juin et le 17 juillet ou le remettre en état. De même, il n’est pas complètement impossible que l’armée russe soit entrée dans les deux provinces insurgées. Mais, cela aurait provoqué une très forte réaction internationale, car ce type de mouvement ne peut rester secret, compte tenu de l’ampleur des moyens de surveillance électronique déployés dans la régions ( avion AWACS de l’OTAN S-3 Sentry volant au-dessus du territoire roumain). Or, l’OTAN n’a nullement réagi.

II. Procédures de tir

Un point important concernant le SAM-11/17 est qu’il nécessite l’emploi de deux radars. Contrairement aux missiles portables comme le SAM-18, son guidage n’est pas à infra-rouge mais fait appel à ce qui est appelé un « radar semi-actif ». Le missile se guide sur les ondes qui sont envoyés par un radar à terre, sur son véhicule de tir (le TELAR) qui doit donc éclairer en permanence la cible. Mais, il nécessite aussi un radar de contrôle de l’espace aérien et d’acquisition pour que cette cible soit désignée. Le radar d’éclairage et d’écartométrie est le système « Kupol » (code OTAN « Snow Drift ») qui travaille en bande H/I. Le radar de contrôle et d’acquisition est le modèle 9S35 (code OTAN « Fire Dome »). La portée de ce radar est de 85 km. Par ailleurs, les batteries de missiles sont souvent intégrées dans des ensembles (brigades de défense anti-aérienne) dotés de radar de détection à plus longue portée (250 km).

Le tir implique une première acquisition par le « Fire Dome » avant que le radar « Snow drift » puisse entrer en action et guider le missile. Le SAM-11/17 est un système complexe qui exige un personnel bien entraîné et dont la formation est longue.

III. Incohérences du lieu du crash.

Le lieu du crash se trouve entre les villes de Snezhnoye et de Torez. Mais, l’appareil, dont la trajectoire était nord-ouest / sud-est, a du être touché bien plus à l’ouest. En effet, compte tenu de sa vitesse (900 km/h) et de son altitude (10 000m), même s’il s’est partiellement désintégré, il a nécessairement continué sur sa trajectoire. L’explosion au sol montrée sur les différentes vidéo du crash indique qu’une partie substantielle de l’appareil (dont le poids au décollage est de 300 tonnes) s’est écrasée. Un calcul simple indique que l’avion a été touché à 30 km du lieu où il s’est écrasé. Compte tenu des délais d’acquisition du missile et de la batterie qui le sert, cela veut dire que l’acquisition elle-même a dû se faire probablement 50 km à l’ouest (sur la trajectoire de l’avion) du point d’impact. Cela porte à 80 km la distance du lieu du crash. Cela impliquerait que le radar « Fire Dome » se trouverait bien plus à l’Ouest que ce qui est affirmé aujourd’hui tant par les sources américaines qu’ukrainiennes. Il est en effet quasi impossible, sans radar de détection à longue distance, de commencer une procédure de tir en limite de portée. Si l’avion MH17 de la Malaysian Airlines avait été touché par un missile provenant d’une batterie située là où l’affirment les sources américaines et ukrainiennes, l’avion aurait dû s’écraser 20 à 30 km à l’est de son point d’impact. Autrement dit, le lieu du crash n’est pas cohérent avec l’hypothèse d’un missile tiré depuis là où l’on prétend qu’il l’a été. Pour s’écraser sur le lieu du crash, si l’avion a bien été abattu par un missile « Buk », il a du être atteint par un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les forces ukrainiennes.

IV. Les précédents.

Il convient alors de se rappeler les incidents précédents de ce type. Nous avons la destruction d’un Tupolev-154 en 2001 par les forces ukrainiennes[2] et la tragédie du vol KAL-007 dans les années 1980. Dans ce cas, il est établi que les forces soviétiques ont confondu l’avion coréen avec un avion de reconnaissance électronique américain dont la trajectoire était quasi-identique. Quand l’avion de reconnaissance a fait demi-tour, il a été confondu avec un ravitailleur en vol et l’avion coréen pris pour l’avion de reconnaissance. L’incident du Tupolev-154 a eu lieu au-dessus de la Mer Noire, et il est vraisemblablement dû à un tir d’entraînement.

Les insurgés ont aussi abattu, début janvier, un Antonov-26, qui volait à 6500m. Mais, cet avion a une vitesse de croisière bien plus basse que celle du Boeing du vol MH17. Il ne dépasse pas 500 km/h. Il est parfaitement possible qu’il ait été abattu par un SAM-18. Le fait que les deux pilotes aient survécu (et se soient parachutés) alors qu’il n’y a eu aucun survivant du vol MH17 confirme que la charge militaire du missile qui a touché l’Antonov était de faible puissance, ce qui indirectement confirme l’hypothèse du SAM-18.

V. Un tir russe ?

Il faut maintenant revenir sur l’hypothèse d’un tir russe. Cette hypothèse implique que des unités de défense aériennes de la Russie opèrent au profit des insurgés. C’est possible, mais politiquement et militairement incohérent. Les insurgés ont eu a souffrir d’attaques aériennes à basse altitude (hélicoptères et avions d’assaut SU-25) et surtout de l’artillerie ukrainienne qui n’hésite pas à bombarder des cibles civiles. Si la Russie voulait aider les insurgés, c’était bien plus en fournissant des moyens de contre-batterie (dans l’artillerie) ou une défense anti-aérienne locale (avec le système « Tunguska ») qu’elle l’aurait fait. On ne peut pas exclure cette hypothèse, mais elle est très peu probable.

VI. Un tir ukrainien ?

On a déjà dit pourquoi, si l’avion a été abattu par un missile (ce qui n’est pas encore complètement acquis), il est plus que probable que ce missile ait été tiré du côté ukrainien. Mais, on peut se demander pourquoi l’armée ukrainienne aurait-elle déployé ce type de système alors que les insurgés n’ont pas d’aviation. Seulement, il faut se souvenir que l’artillerie ukrainienne a bombardé une ville russe sur la frontière au début du mois de juillet, et que le gouvernement russe a menacé l’Ukraine de frappes ciblées. Ces frappes auraient visé les moyens de l’artillerie ukrainienne qui sont aujourd’hui la principale menace pour les insurgés. Il est alors logique que l’armée ukrainienne ait déployé des moyens de défense anti-aérienne. Compte tenu des précédents, on peut s’interroger sur le fait que l’Armée ukrainienne ait pu confondre le vol MH17 avec un vol militaire russe, en provenance du Belarus et cherchant à prendre « de dos » les forces déployées contre les insurgés. Ce n’est, certes, qu’une hypothèse, mais elle serait cohérente avec le lieu du crash.


[1] http://www.pravda.com.ua/rus/news/2014/07/18/7032278/  et  http://www.mil.gov.ua/news/2014/06/30/teroristi-ne-zahoplyuvali-bojovu-tehniku-chastin-protipovitryanoi-oboroni-zbrojnih-sil-ukraini-v-doneczku/

[2] http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/ukraine/1359353/Ukraine-admits-it-shot-down-Russian-airliner.html

(Source)

Jean-Claude Allard : «L’Ukraine zone charnière entre Américains et Russes»

Le général Jean-Claude Allard est Directeur de recherches à l’IRIS – enfin un vrai expert apparemment…

Si ce tir contre un avion civil est volontaire, quel peut-être le but poursuivi et par qui ?

J’ai beaucoup de mal à imaginer que ce soit un tir volontaire ou alors, s’il est volontaire, il l’est sur une cible qui a été confondue avec autre chose. C’est-à-dire que si l’on regarde les acteurs que l’on veut toujours nommer dans ce conflit, c’est-à-dire le gouvernement ukrainien, les séparatistes et les Russes, je vois très mal pourquoi les Russes et même les séparatistes tireraient sur un avion qui survole l’Ukraine à 10 000 mètres. Les Russes n’ont aucun intérêt à rendre leur territoire dangereux pour les lignes sinon c’est une catastrophe pour eux. Je crois donc qu’il faut les exclure. Reste le gouvernement ukrainien et les séparatistes. Les forces ukrainiennes peuvent être à l’origine de ce tir en ayant pensé que cet avion était un avion russe tentant d’obtenir des renseignements ou tout autre chose, c’est aussi une hypothèse. Et puis enfin il y a l’hypothèse des séparatistes. Mais si cela a été tiré à partir du sol, cela signifie une opération complexe et l’emploi d’une batterie SA 11 ou SA 17 assez difficile à mettre en œuvre. Et je ne vois pas d’explication valable pouvant justifier un éventuel tir de leur part, n’arrivant pas à comprendre pourquoi quelqu’un aurait voulu déclencher cela afin de déclencher quelque chose de pire.

La présence de deux avions de chasse aurait également été signalée, sur le secteur, sans que cela soit confirmé.

Effectivement, la présence d’avion de chasse est aussi évoquée. Il y a donc des choses complexes qui ont pu se passer. D’où l’urgence de sécuriser la zone pour conduire une enquête inattaquable. Cependant selon moi ce vol n’a pas été abattu en tant que vol mais en tant que cible présumée hostile. En méthodologie, je ne vois pas d’autres explications, tous les débats restent évidemment ouverts, mais je ne pense pas non plus qu’un camp ait essayé de faire porter le chapeau à l’autre. C’est une zone de guerre et la tension est très forte, on a peur, et les troupes se sont laissées aller.

Dans un récent article pour l’IRIS, vous avez résumé l’Ukraine comme un champ d’affrontement entre la Russie et les États-Unis. Quelles conséquences cette affaire peut-elle avoir sur les relations entre l’Europe, les États-Unis et la Russie ?

L’Ukraine est une zone charnière. Pour les Russes, c’est un point de passage pour leurs exportations de gaz vers l’Europe et de pétrole vers le monde via le port que leur autorisait l’Ukraine. À partir du moment où les Russes ont vu échapper à leur contrôle ce port, la Russie a mis la main sur la Crimée parce qu’on touchait à ses intérêts vitaux. Il aurait fallu réfléchir, à mon sens, avant de pousser la Russie à cette extrémité et c’était là le rôle de l’Europe face à des États-Unis qui veulent faire basculer l’Ukraine dans leur camp pour verrouiller la Russie à l’ouest et mieux pouvoir s’occuper de la Chine par ailleurs, l’Europe aurait dû comprendre que la Russie veut se développer et qu’elle a besoin de traverser l’Ukraine pour livrer son gaz. Dans ce contexte, il faut maintenant que les grands de ce monde, les États-Unis et la Russie et surtout l’Union européenne calment les tensions et disent «non, on ne veut pour l’instant imputer ce drame à personne mais le jour où le responsable sera identifié et qu’on pourra le prouver, là, il sera fortement sanctionné.»

Ce vendredi, Vladimir Poutine a invité les protagonistes à entamer un «dialogue de paix». Votre réaction ?

Depuis mars 2013 où Vladimir Poutine a publié sa nouvelle stratégie pour la Russie, il ne cesse de dire, «il faut s’asseoir à une table, il faut discuter et il faut que nous gérions le monde en multilatéral». Cela pose un problème, je le conçois, car on se dit toujours «est ce qu’il est honnête et sincère ou est-ce qu’il veut nous tromper ?» Son intérêt, pourtant, en tant qu’exportateur de gaz et de pétrole n’est pas de dresser l’Europe contre lui, il faut le comprendre et s’asseoir à une table avec lui.

La trêve liée à l’enquête peut-elle entraîner une trêve plus générale ?

Il faut le souhaiter et cela peut être le cas justement si à présent les deux grands qui se battent sur cette charnière, Les États-Unis et la Russie, et la charnière elle-même, c’est-à-dire si le président Porochenko et ses opposants, arrivent à dialoguer, chacun tenu en laisse par le grand qui les soutient.

Recueilli par Pierre Challier pour LaDepeche.fr

The Saker

Grande faire au tout et n’importe quoi chez Saker, mais quelques bonnes informations / questions, que je sélectionne (le reste est pour moi hautement sujet à caution, donc je n’en parle pas, on verra si ça se confirme) :

• 17 juillet 2014 – CNN rapporte que c’est une tempête qui a forcé à détourner la route du vol MH17, mais cela était faux.
@ @ gbazov GrayCardinal1 : Il n’y a eu aucune tempête. http://t.co/NpQbtGMEHF
- Rosa Luxembourgeoise (@ RosaLuxembourge) 17 Juillet, 2014

# 15 – Examen de la fausse interception répandue par le SBU (Service de sécurité ukrainien)

https://www.youtube.com/watch?v=V5E8kDo2n6g

Remarque : La moitié de la publication est traduite ; l’autre moitié est spéculative.
L’original complet (en russe) peut être consulté à Eugene-DF LiveJournal

Dans l’interception diffusée par les services ukrainiens, le lieu d’où le missile aurait été lancé est clairement indiqué : il s’agit du point de contrôle de la colonie de Chernukhino.

Portez maintenant une attention particulière à la carte de la catastrophe du MH17, telle qu’alléguée par cette publication.

Comme vous pouvez le voir, la distance entre le point de lancement et le point de chute de l’avion est de 37 km. On sait par ailleurs que l’altitude de l’avion était de 10 à 11 km. Pour un BUK M2 russe, il est en effet possible d’atteindre une cible à cette distance (mais avec une mise en garde très importante, voir ci-dessous).

Cependant, l’Ukraine ne possède pas, ce n’est pas possible, la haute technologie des systèmes numériques modernes de lutte anti-aérienne. Elle n’a tout simplement pas cela dans son arsenal. Ce qu’elle a, au mieux, c’est la plus ancienne version du BUK M1. Le système lui-même n’est pas trop mauvais, et pourrait même faire l’affaire dans le cas d’une distance de la longueur indiquée. Sauf pour ce qui est de la mise en garde déjà mentionnée.

Le problème est que la plupart des systèmes anti-aériens à courte et moyenne portées fonctionnent très mal en mode « poursuite ». Il y a un certain nombre de raisons à cela, et je n’ai pas l’intention d’insister trop sur ce point, mais vous pouvez prendre comme un axiome que lorsque le lancement se fait en « poursuite » de la cible, la distance maximale de lancement permettant de frapper la cible avec succès est au moins la moitié de la distance maximale annoncée (en réalité, elle est même moindre, mais laissons le côté pessimiste des choses). Par conséquent, la distance réelle d’un tir de BUK M1 en « poursuite » est de 16 km. De plus, les 3 derniers kilomètres sont purement et simplement laissés « à la grâce de Dieu », et ils sont « sans garantie ».

Dès lors, nous avons l’arrière-plan. Voyons comment l’image se déploie :

Le lancement, nous dit-on, aurait été effectué à partir de Chernukhino. La distance maximale de lancement est de 16 km. L’avion est tombé entre Snezhnoye et Torez. C’est-à-dire à une distance de 37 km, ce qui fait 20 km de plus que le point maximal auquel il était possible d’atteindre l’avion. Vous savez, même un avion avec les moteurs coupés ne peut pas glisser sur l’aile comme ça. Mais le problème est que l’avion n’était pas entier.

Si l’on observe la configuration de la diffusion des fragments et des gros éléments du fuselage, l’avion s’est rompu pratiquement au premier impact. Ici, il doit être mentionné que la tête de la roquette – une ogive à fragmentation hautement explosive – a une masse d’environ 50 kg (soit dit en passant, les Ukrainiens ont une version dépassée, de 40 kg seulement).

Dans l’ensemble, il faut bien cela. Cependant, il faut comprendre qu’elle n’explose pas au contact de l’avion, mais en s’enfonçant dans sa cible, et la distance d’enfoncement est assez significative. En outre, le principal facteur de frappe n’est pas l’onde de choc, mais de façon bien plus significative, le flux de fragments. Ces fragments sont des tiges préalablement préparées (et dans les versions antérieures, de petits cubes, si je me souviens bien). Et oui, pour un avion de chasse, c’est en soi plus que suffisant.

Cependant, ici nous avons affaire à un énorme avion de ligne. Oui, une fusée déchirera l’enveloppe de carlingue, provoquera une dépressurisation, et tuera un grand nombre de passagers. Mais l’avion ne sera pas brisé en plusieurs pièces. En certaines conditions, les pilotes pourraient même être en mesure de le faire atterrir. Et, en fait, il y a eu des précédents (j’en parlerai dans les publications à venir). Par exemple, le même An-28, dont on dit qu’il aurait été la première victime d’un système BUK ; même si cela avait été fait pour, l’équipage est tout de même parvenu à s’éjecter avec succès. Ce qui, d’une certaine façon, est révélateur. Un An-28, en passant, est beaucoup plus petit qu’un Boeing.

Néanmoins, ceci se rapporte à la partie suivante de notre analyse. Pour l’instant, nous allons accepter comme un fait que l’avion s’est brisé en l’air, à une hauteur significative (ce qui est, en substance, ce qui a été observé. Permettez-moi de vous rappeler : « Fragments répartis sur un rayon de 15 km »). La clé ici est que cela signifie ce qui suit : l’avion (ou, plus précisément, le noyau de l’avion) est tombé littéralement (c’est-à-dire verticalement) à l’endroit au dessus duquel s’est produit l’impact de la fusée. Pour clarifier : dès que l’avion a été transformé en une multitude de fragments de masses différentes, la séparation de ces fragments a commencé à cause de la résistance de l’air et de la différence d’inertie. Le fragment le plus dense a volé encore 3 à 6 kilomètres, tombant de façon de plus en plus abrupte. Les plus légers se sont étalés et, en raison du phénomène de glisse et des courants d’air, sont tombés quelque part dans un rayon de 10 km. Les fragments de taille moyenne (principalement des morceaux de carlingue, dont l’effet de voile était élevé, et les corps des victimes) ont chuté presque à la verticale.

En d’autres termes, la fusée aurait rattrapé l’avion à au moins 25 kilomètres de Chernukhino. Ce qui est absolument impossible pour un système BUK.

Par ailleurs, et c’est là ce contre quoi je mettais en garde précédemment, nous ne pouvons pas négliger le fait que, aux distances maximales, le BUK ne peut être utilisé qu’à la condition d’avoir le soutien d’une installation de radar externe pour la localisation et le guidage. En d’autres termes, même si une roquette vole loin, le radar mobile du BUK ne couvre pas la totalité de la distance.

En conséquence, si la vidéo du SBU ci-dessus n’est pas un faux, alors, à notre grande surprise, nous découvrons qu’il était littéralement impossible que l’avion ait été descendu par un BUK en possession des rebelles. Par ailleurs, qu’est-ce ce lanceur BUK aurait bien pu faire dans Chernukhino, en compagnie des Cosaques ? C’est passablement inexplicable. C’est à 60 km aussi bien de Donetsk que de Lugansk, et ce BUK serait dans l’incapacité de protéger le ciel d’aucune de ces deux principales villes de Novorossia. Il n’y a pas non plus d’hostilités dans la région. Il est également étrange pour la Milice de s’attendre à voir là des avions ennemis ; ce n’est pas comme si les pilotes étaient leurs propres ennemis, à faire de tels détours au dessus du territoire de l’ennemi, n’est-ce pas ? Bon, d’accord, comme je l’ai déjà dit, acceptons, pour le moment, de considérer que l’interception n’est pas un faux.

Et c’est ce qui est si étrange ici : le SBU sert comme sur un plateau des éléments prouvant que la milice n’a aucune part dans l’attentat contre le Boeing ! Le fait qu’ils s’accusent eux-mêmes de la sorte par cet enregistrement peut en fait se comprendre. Contrairement aux fascistes, ils ont une conscience, qui se manifeste ici en s’assurant qu’on sache bien que ce n’était pas l’autre camp qui a fait le coup.

D’accord. Mais quelqu’un a bel et bien abattu l’avion, non ?

Bien sûr qu’il a été abattu. Et ici il faut poser une autre question : si cet enregistrement est une falsification de bout en bout, ne faut-il pas alors qu’il ait été préparé à l’avance ? Et puis diffusé ?

C’est là que la fumée commence à s’éclaircir, et les miroirs à se briser.

C’est le problème avec les ruses.

# 13 – Une présentation brève mais bien faite au sujet des preuves fabriquées par l’Ukraine

Vidéo: Paul J. Watson – « Des preuves fabriquées pour incriminer la Russie dans la destruction du vol MH17 ? »

https://www.youtube.com/watch?v=RMgIpC-bCfQ

# 12 – Analyse du point de vue de l’aérodynamique et de la physique : l’armée ukrainienne est responsable

RESUME DE L’ANALYSE : Ce que tout cela signifie, c’est que si une fusée BUK avait été tirée depuis le territoire contrôlé par la milice, le Boeing serait tombé beaucoup plus loin vers le sud-est. C’est-à-dire en territoire russe. Et qu’autrement, la milice n’aurait eu pas le temps de détecter l’avion, effectuer la saisie électronique et de lancer la fusée. Si c’était un BUK, et pas un avion de chasse, alors il est fort probable que le lancement a été effectué à partir du territoire contrôlé par l’armée ukrainienne, et que la fusée a été envoyée à la « poursuite » de l’avion.

Origine: 4yma3iy LiveJournal

Je ne suis pas un spécialiste de l’aérodynamique, je suis un expert en radio-électronique. Néanmoins, je suis spécialisé dans l’aviation. S’il y a ici des spécialistes de l’aérodynamique, à vous s’il vous plaît de me reprendre.

Données initiales : l’altitude de vol de l’avion est de 10.000 mètres, la vitesse est de 900 km/h (soit 250 m/s).

A en juger par les photos prises sur le site du crash, où toutes les pièces se trouvent dans un même lieu, il apparaît que l’avion est tombé comme un tout (c’est à dire que des fragments ont pu se disperser, mais que le fuselage est resté intact). Ainsi, l’appareil était bien « d’une seule pièce », c’est-à-dire qu’il ne s’est pas rompu et disloqué en l’air.

Par conséquent, il doit être considéré comme ayant formé un seul corps, dont la vitesse a grandement dépendu de la résistance de l’air, notamment en raison des caractéristiques de conception de l’avion et de l’utilisation à laquelle il était destiné.

Le temps de la chute libre d’un corps est de :
T = racine carrée de (2h/g)

Ainsi, d’une hauteur de 10.000 mètres, un corps mettra à tomber :
T = racine carrée de (2*10000/9.8) = 45 secondes. CEPENDANT, cela ne s’applique que dans le vide.

Dans le même temps, la vitesse de descente en cas de chute de cette hauteur est de :
V = racine carrée de (2gh)

Cette vitesse sera donc égale à 442 m/s. CEPENDANT, encore une fois, cela ne s’applique que dans le vide.

Dans les conditions de la vie réelle, une chute se produit avec une certaine vitesse maximale, vitesse qui plafonne lorsque la force de résistance de l’air devient égale à la force de gravité. Pour le corps d’une personne, par exemple, cette vitesse est égale à 40 m/s. Pour une balle, cette vitesse est d’environ 50 m/s (selon la forme et la masse de la balle). Compte tenu de la masse de l’avion et de sa taille énorme, prenons une vitesse de 40 m/s.

De ce fait, l’avion serait tombé pendant environ 250 secondes, que nous allons arrondir à 4 minutes, ce qui est assez proche de ce qui s’est passé.

Admettons que la réduction de la vitesse horizontale se produise également selon une équation linéaire avec une certaine accélération.

Le vecteur de la force de résistance de l’air sur l’avant vient contrarier la vitesse de déplacement, et sa puissance est proportionnelle à la surface caractéristique S, à la densité de l’environnement ρ et à la vitesse V au carré :
V = C((P*V^2)/2)*S

Pour le corps aérodynamiquement bien conçu d’un aéronef, Cx < 0,3

Calculons la force de résistance de l’air à la vitesse de 250 m/s :
0,3*1,26*250*250/2*50 = 590 кН

MH17

La masse du Boeing 777 = 300 tonnes (en état équipé)

Cela signifie que la décélération horizontale due à la résistance de l’air serait de 590/300 = 2 m/s^2, exactement comme je le soupçonnais (cependant, c’est à la vitesse maximale).

Maintenant, nous allons prendre notre équation de lycée préférée :
X=(V1^2-V0^2)/2a

Compte tenu de la nature non linéaire de la décélération, il faut diviser par deux, et nous obtenons 31 kilomètres.

Prenons la portée de frappe du missile. Portée maximale de frappe de la fusée AGM-86 MDIHA :
A la hauteur de 30 m : 20 km
A la hauteur de 6000 m : 26 km
Probabilité de frappe réussie : 0,6 à 0,8

Cette distance ne doit pas être confondue avec la distance de détection.

Carte : épingle jaune à l’Ouest = lieu supposé du tir de la fusée ; épingle jaune à l’Est = site du crash

map missile

Ce que tout cela signifie, c’est que si une fusée BUK avait été lancée depuis le territoire contrôlé par la milice, le Boeing serait tombé beaucoup plus loin vers le sud-est – c’est-à-dire sur le territoire russe. Sinon, les miliciens n’auraient pas disposé du temps suffisant pour détecter l’avion, effectuer la saisie électronique et lancer la fusée.

Si c’était un BUK, et non un avion de chasse, alors il est fort probable que le lancement a été fait à partir du territoire contrôlé par l’armée ukrainienne, et qu’on a envoyé la fusée « à la poursuite » de l’avion.

# 11 – Les changements de route du vol MH17 du 14 juillet 2014 au 17 Juillet 2014

ingograph1

Captures d’écran des trajectoires de vol des MH17 pour les 14, 15, 16 et 17 juillet 2014 :

14th-july-route

16th-july-route

17th-july-route

# 10 – Un témoin oculaire fait état de la présence d’un avion de chasse et de 3 explosions au moment où le vol MH17 a été abattu.

Lien audio : CASSAD net

Transcription de l’appel téléphonique du témoin oculaire :

« …une feuille de papier isolée qui est tombée de l’avion, avec du sang frais dessus, vous pouvez la voir. Des bagages aussi sont tombés, plus loin, dans le secteur du village de Petropavlovka, il y a des fragments là-bas. Il y a un groupe sur VKontakte qui a déjà posté des photos avec des pièces du Boeing. Et aussi, au-delà de Rassypnoye, près de Terrikon, il y a des cadavres. Il y avait des gens là-bas, et ils ont tout vu.

J’ai vu, personnellement, qu’il y a eu trois explosions. Une première, une deuxième et une troisième. Et là, après les premières explosions, je suis monté sur le toit et j’ai vu que l’avion tombait, il était déjà presque au sol. Il y a eu une explosion, un nuage noir, et il y avait deux parachutistes qui descendaient ; l’un descendait sur son parachute, sur l’aile. Le deuxième volait bas, très rapidement, comme une pierre. Et c’est ce que j’ai vu.

Cependant, exactement au même moment, un avion de chasse partait en direction de Debaltsevo. Il était au-dessus de Rassypnoye et volait vers Debaltsevo. C’est comme cela que je l’ai compris. »

# 8 – Des rapports militaries ukrainiens à Porochenko indiquent que les rebelles n’ont capturé aucun BUK.

Selon Vitaliy Yarema, dans une interview à Ukrainskaya Pravda, des responsables militaires ont rapporté au président Porochenko, immédiatement après l’attentat contre le Boeing 777 de la Malaysia Airlines, que les rebelles n’avaient capturé aucun système BUK des Forces armées ukrainiennes. Cela est confirmé dans un communiqué du ministère ukrainien de la Défense, publié le 30 Juin 2014.

Informations complémentaires : « Les milices n’ont pas de système de missile ukrainien BUK – Procureur général de l’Ukraine »

KIEV, le 18 juillet / ITAR-TASS /. Les milices dans les républiques autoproclamées du Peuple de Donetsk et du peuple de Luhansk ne disposent pas de systèmes ukrainiens de missile de défense antiaérienne Buk ni de S-300, a déclaré le Procureur général ukrainien Vitaly Yarema à la Pravda ukrainienne ce vendredi.

« Après que l’avion de ligne ait été abattu, l’armée a signalé au président que les terroristes n’avaient pas nos systèmes de missiles de défense aérienne Buk, ni de S-300 », a déclaré le procureur général. « Ils n’ont pas saisi de tels armements » a-t-il ajouté.

Le Ministre de l’Intérieur ukrainien Anton Gerashchenko a dit, le 17 juillet, que le Boeing 777 de la Malaysia Airlines avait été abattu par un système de missiles de défense aérienne Buk.

Le Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui assurait la liaison entre la ville néerlandaise d’Amsterdam et la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur, s’est écrasé en Ukraine jeudi. Les 298 personnes qui se trouvaient à bord de l’avion sont mortes dans l’accident.

# 7 – Un témoin oculaire rapporte que deux avions suivaient le vol MH17, et que l’un des deux appareils a abattu le Boeing.

Vidéo : Le père du témoin oculaire raconte le crash du Boeing MH17 au dessus de l’Ukraine

https://www.youtube.com/watch?v=rPcbFJSGk7E

Transcription de la vidéo :

Narrateur : Qui l’a abattu ? Il a été abattu aujourd’hui, le 17 [juillet].
Narrateur : continuant. Le village de Grabovo. Comment c’était là-bas ? Qu’est-ce que votre fils vous a dit ?
Père du témoin : Eh bien, ils étaient assis là, sur une colline. Et, de derrière les nuages… deux avions volaient… l’un des deux est sorti de derrière les nuages.
Narrateur : Des avions militaires ont émergé ?
Père du témoin : Eh bien, il ne comprend pas. Puis, avec un seul coup, ils ont abattu le second avion. Et c’est tout. Le second avion, il a dit. D’un seul coup. Il y a eu un seul coup et c’est tout.
Narrateur : Et celui qui a été abattu, c’était l’avion civil ?…
Père du témoin : Et les deux … l’un est tombé, il a dit, et le second aussi… Je n’ai pas mon téléphone ici, je ne peux pas l’appeler.
[en arrière-plan] Ah, il a vu un avion de chasse… Bien sûr…
Narrateur : Le village de Grabovo, dans le district de Shakhtersk. A l’approche de Grabovo, il est tombé. Continuez à chercher des restes. Tout est en feu. L’aluminium a fondu. Toute la carlingue.

# 5 – Matériel vidéo du site du crash du MH17 via LIFEnews.

Vidéo: Vidéo exclusive du site de Crash du Boeing

ATTENTION, IMAGES ASSEZ DURES

(Source)

Source: http://www.les-crises.fr/mh17-suite/


[Reprise] Ukraine : Obama doit faire preuve de retenue

Sunday 20 July 2014 at 02:15

Mémorandum à l’attention du Président (avril 2014)
par les « Veteran Intelligence Professionals for Sanity » (VIPS)

Objet : la Russie, l’Ukraine et l’intérêt national des États-Unis

Monsieur le Président,

Nous, les soussignés, sommes d’anciens fonctionnaires des services de renseignement, de l’armée et des autorités judiciaires. Dans l’ensemble, nous comptons près de 200 ans d’années de service pour notre pays. Contrairement à de nombreux experts et conseillers qui fondent leurs arguments sur des notions abstraites des relations internationales, nos analyses proviennent d’une profonde expérience mise en pratique à l’intérieur du gouvernement américain – ceci aussi bien dans notre pays qu’à l’étranger.

Dans ce contexte, nous possédons une compréhension profonde de la grande responsabilité qui incombe à une grande puissance. Nous nous sentons ainsi dans l’obligation de vous faire part de nos points de vue sur l’Ukraine – d’autant plus qu’en ce moment les radios, la télévision et les journaux accordent beaucoup d’espace aux mêmes experts et universitaires qui, il y a à peine plus d’une décennie, ont fait tant de mal en Irak.

Un certain nombre d’entre nous, dans leurs activités gouvernementales, étaient impliqués dans la politique relative à l’ancienne Union soviétique puis avec l’État qui lui a succédé, la Fédération de Russie. Nous avons observé la tendance récente de Moscou vers une forme plus autoritaire de gouvernement et avons été également préoccupés par le jeu des grandes puissances rivales concernant l’Ukraine.

Nos souvenirs encore vifs de la guerre froide et du mal qu’elle a infligé à la sécurité du monde nous conduit à affirmer que les troubles en Ukraine ne devraient pas servir de prétexte pour ouvrir la voie au retour d’un monde bipolaire dans lequel deux superpuissances lourdement armées s’affronteraient à tous les niveaux, y compris à l’échelle mondiale.

Nous sommes particulièrement préoccupés par ce qui semble être un sentiment flou mais virulent parmi les membres du Congrès et les médias traditionnels à « faire quelque chose » concernant la Russie – un sentiment qui est à la fois mal fondé et tout à fait à l’opposé de ce que notre nation devrait faire pour entretenir une relation constructive et finalement bénéfique avec Moscou et le reste du monde.

Alors que nous soutenons les efforts des États-Unis pour aider au développement d’une démocratie pluraliste en Ukraine, y compris l’assistance au déroulement d’élections libres et équitables, nous croyons que le soutien militaire et l’implication directe des troupes américaines est une étape qui va inévitablement conduire à une escalade du conflit et à une confrontation directe entre deux grandes puissances nucléaires – une situation qui devrait et pourrait être facilement évitée si les intérêts de tous les pays, y compris ceux de la Russie, étaient pris en considération.

Pour parler clairement, l’engagement de la Russie en Ukraine – un pays qui est aux portes de Moscou et qui est, en partie, ethniquement russe – ne menace ni les intérêts vitaux américains ; ni ceux des alliés des États-Unis. La réponse de Washington devrait être mesurée et prendre en compte les risques réels par rapport aux gains possibles. Les sanctions doivent être utilisées avec beaucoup de retenue, vu leur efficacité douteuse et qu’elles ne conduisent souvent qu’à envenimer des positions contradictoires. Des interventions militaires importantes, qu’elles soient unilatérales ou en conjonction avec l’OTAN, doivent être évitées car elles peuvent être perçues comme des provocations, sans offrir de solution aux désaccords existants.

Nous plaidons pour plus, et pas moins, d’engagement diplomatique, sur la base de notre propre expérience en tant que témoins de nombreuses occasions manquées au cours des dernières années, 50 ans et plus, où les États-Unis – à notre grand regret – se sont trouvés trop souvent du mauvais côté de l’histoire. Le fiasco de la baie des Cochons en 1961 consolidant le communisme à Cuba ; le soutien américain aveugle à des groupes anti-communistes et des partis politiques en Europe affaiblissant des démocraties naissantes et renforçant simultanément la corruption ; les ouvertures de l’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev en matière de désarmement nucléaire total qui ont été ignorées, encourageant ainsi la prolifération nucléaire dans d’autres états.

Lorsque l’Union soviétique s’est finalement effondrée, des accords spécifiques visant à réduire les interventions dans les anciens pays du Pacte de Varsovie ont été rapidement ignorés, avec simultanément l’OTAN et l’Union européenne se dirigeant rapidement vers l’est. Le viol de l’économie russe dans les années 1990, conçu par des « entrepreneurs » occidentaux en collaboration avec des oligarques locaux en fut le résultat. Cela a été décrit comme une « thérapie de choc » à l’époque, mais la plupart des Russes y virent, à juste titre, une entreprise de pillage à grande échelle, alimentant une grande partie de la méfiance actuelle envers l’Occident.

La Russie pouvait difficilement ignorer l’encouragement et la participation de facto de Washington au « changement de régime » en Ukraine – résultant dans le renversement du gouvernement régulièrement élu (bien que totalement corrompu) à Kiev. Par ailleurs, la poursuite des efforts de l’Occident pour attirer l’Ukraine dans l’OTAN garantirait l’hostilité russe pendant de nombreuses années à venir. Ce sont des questions existentielles pour Moscou ; permettez-nous de vous rappeler un parallèle américain : l’application de la doctrine Monroe dans notre propre « arrière-cour ».

À notre avis, la situation ne doit pas échapper à tout contrôle. La porte est toujours ouverte à l’application des mesures négociées le 17 avril à Genève. La volonté de la Russie de continuer à travailler avec nous sur la destruction des armes chimiques de la Syrie et sur la question nucléaire iranienne reste encourageante et pourrait favoriser la coopération dans d’autres domaines d’intérêts mutuels.

Perspective

Comme pour la Crimée, avec toute la rhétorique trompeuse remplissant les ondes, nous tenons à vous rappeler que la Crimée est devenue une partie de la Russie à la fin du XVIIIe siècle. Il y a soixante ans, l’ukrainien Nikita Khrouchtchev, qui était alors à la tête du Parti communiste soviétique, a simplement donné la Crimée à l’Ukraine – l’une des 15 « républiques » formant l’ancienne Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). Il n’y avait pas de référendum à l’époque ; cela n’était guère plus qu’une formalité, toutes les républiques de l’ex-URSS dansant sur l’air de Moscou.

Le transfert de la Crimée à l’Ukraine commença de façon concrète en 1991, après l’implosion de l’Union soviétique, lorsque les Criméens ne furent plus, de fait, citoyens russes. Le président Vladimir Poutine aborda de façon directe ce problème dans son grand discours du 18 mars, quand il rappela que la Russie avait « accepté avec humilité » cette situation en 1991. Il a expliqué que la Russie « traversait alors des temps difficiles et était incapable de défendre ses intérêts ».

Aujourd’hui, la Russie est capable de protéger ses intérêts dans les domaines qu’elle appelle ses « frontières proches ». Elle n’acceptera pas l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN. Les tentatives pour imposer cela ne rendra pas l’Europe plus sûre ; mais plutôt augmentera le danger d’une guerre.

Il y a une décision importante que vous pouvez prendre, Monsieur le Président. Nous vous recommandons de demander à l’OTAN d’annuler formellement la partie suivante de la déclaration adoptée par les chefs d’État de l’OTAN à Bucarest le 3 avril 2008 : « L’OTAN se félicite des aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine et de la Géorgie à une adhésion à l’OTAN. Nous avons convenu aujourd’hui que ces pays deviendront membres de l’OTAN ».

Entretemps, il prévaudra de garder la tête froide. L’envoi d’un nombre important de forces militaires dans les pays riverains de l’Ukraine revient à verser de l’essence sur les feux pour l’instant relativement isolés et se limitant principalement à l’est de l’Ukraine. L’accord fragile conclu à Genève le 17 avril peut encore servir de base à la discussion entre des leaders raisonnables et prévenir provocation, arrogance et escalade qui, il y a 100 ans, mena à la guerre qui devait mettre fin à toutes les guerres. Deux courtes décennies plus tard, la Seconde Guerre mondiale suivit.

Dans le sillage de ce carnage, Winston Churchill fit une observation qui s’applique également à notre XXIe siècle : « Parole, parole, parole plutôt que guerre, guerre, guerre. »

Respectueusement soumis par le groupe de pilotage « Veteran Intelligence Professionals for Sanity » :

William Binney, former Technical Director, World Geopolitical & Military Analysis; co-founder, SIGINT Automation Research Center (ret.)

Thomas Drake, former Defense Intelligence Senior Executive Service, NSA

Philip Giraldi, CIA, Operations Officer (ret.)

Larry Johnson, CIA & State Department (ret.)

David MacMichael, former Senior Estimates Officer, National Intelligence Council (ret.)

Ray McGovern, former chief of CIA’s Soviet Foreign Policy Branch & presidential briefer (ret.)

Tom Maertens, former Foreign Service Officer and National Security Council Director for Non-Proliferation

Elizabeth Murray, former Deputy National Intelligence Officer for the Near East, National Intelligence Council (ret.)

Todd E. Pierce, US Army Judge Advocate General Corps (ret.)

Coleen Rowley, former Chief Division Counsel &amp; FBI Special Agent (ret.)

Source : consortiumnews.com du 28/4/14

(Traduction Horizons et débats)

« Veteran Intelligence Professionals for Sanity » [anciens collaborateurs des services secrets pour le bon sens] est un groupe d’anciens fonctionnaires des services secrets américains, dont la CIA, les bureaux des services secrets du secrétariat d’État (INR) et des services secrets de l’armée (DIA). En janvier 2003, ils ont formé une organisation nationale pour lutter contre l’utilisation trompeuse d’informations des services secrets, sur laquelle l’invasion anglo-américaine de l’Irak fut fondée. Avant l’attaque de l’Irak en 2003, ce groupe publia une lettre, dans laquelle il expliquait que les analystes des services de renseignement n’avaient jamais été entendus par les hommes politiques. En août 2010, il rédigea un mémorandum à l’attention de la Maison blanche, dans lequel il mettait en garde contre une attaque israélienne imminente de l’Iran.


Source : Horizons et débats

Barack Obama évoque l’Ukraine lors d’une réunion avec les membres du Conseil de Sécurité Nationale dans le bureau oval, le 28 février 2014 (Photo officelle de la Maison Blanche par Pete Souza)

Source: http://www.les-crises.fr/obama-doit-faire-preuve-de-retenue/


Revue de presse internationale du 20/07/2014

Sunday 20 July 2014 at 00:16

Aujourd’hui de l’espionnage, des dividendes, du déni, du nucléaire, du sommeil et même du fromage !
Merci aux courageux de l’été pour leur contribution aux deux revues de presse hebdomadaires du blog.

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-du-20-07-2014/


[Et pendant ce temps là] 20 civils morts à Lougansk – mais là, on s’en tape, ils ne sont pas hollandais…

Saturday 19 July 2014 at 05:00

Le crash

Le blog a battu son record du nombre de commentaires pour un billet – plus de 400 sur le crash en Ukraine.

Je l’ai laissé assez libre, c’est intéressant de voir les réactions des lecteurs…

Je signale que, comme toujours, il y a eu des déferlements de rumeurs, de racontars et autres propagande manipulatoire, de part et d’autre.

Les histoires du contrôleur aérien espagnol, du chef des rebelles sur son Facebook local, de l’avion de Poutine sur place, des l’interception du SBU and co, tout ça, c’était du flan.

Plus généralement, je trouve terrifiantes tous les déferlements de haine qu’on a pu voir dans les médias ou sur Internet.

Car qu’en est-il ? Il semble logique de considérer qu’il y a 99 chances sur 100 que le ciblage de l’avion ait été accidentel – je laisse le 1 % en raison des néonazis dingues en place, qui ont déjà fait leurs preuves dans le “snipage” de Maidan, et les rebelles n’avaient aucun intérêt à ceci comme on le voit (si crime il y a, il faut se demander alors à qui profite le crime).

Bon après, on a 0 % de chance que le missile ait été tiré depuis la Russie.

Donc on est sûr qu’il a été tiré par des Ukrainiens.

Reste à savoir s’ils étaient à l’Ouest ou à l’Est. Je dirais bien, ce jour, au pifomètre 50 % de chances que ce soit les rebelles, 49 % l’armée ukrainienne. Car :

Alors après, attendons quelques semaines on en saura plus…

Mais je suis très étonné qu’on n’ai pas plus de preuves (photos and co) des USA et de la France, car on a ce qui faut pour détecter des lancement de missiles à haute altitude (pour des raisons évidentes !!!)

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Au passage, j’ai une question aux pros des armes (merci de faire suivre)

On a une video du moment du crash sur CNN :

Cela confirme la vision au sol (il ne semble pas y avoir de débris dispersés sur des kilomètres) : l’avion a touché le sol a peu près entier.

Or, si c’est un missile sol-air Bouk :

Je suis assez étonné qu’il n’air pas fait exploser l’avion en vol… Je pensais que des dégâts plus faibles étaient surtout causés par les missiles air-air.

D’autant qu’a priori ça laisse de grosses trainées dans le ciel, que personne ne semble avoir vues… (dossier complet sur le Bouk ici)

Qu’en pensez-vous ? (mais je précise, je n’y connais rien).

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Mais bref, comme, quoi qu’il en soit, la destruction du Boeing étant très certainement non volontaire, cela n’apporte pas grand chose de savoir qui a tiré ! L’armée – eh bien c’est mal, vous avez fait n’importe quoi ! Les rebelles – eh bien c’est mal aussi, idem, vous devriez être mieux formés comme résistants bombardés !

Après on devrait surtout avoir une pensée pour ces victimes innocentes, qui s’ajoutent à une trop longue liste !

Et se poser des questions plus intéressantes :

Je n’aurais jamais accepté d’être dans un avion au dessus d’elle – les explications ne tiennent pas selon moi (comme ici dans le Figaro)

Bravo le principe de précaution (ce n’était pas juste “zone de guerre” façon Irak, c’était “zone de guerre avec avions régulièrement abattus”), tout ça pour économiser quelques euros d’essence sur le billet…

“En effet, seule la Russie avait interdit la zone de vol à ses avions de ligne: une décision qui concernait donc Aéroflot. Par ailleurs, seules les compagnies coréennes Korean Air et Asiana, la compagnie australienne Qantas et la compagnie taïwanaise China Airlines ont modifié le parcours de leurs avions début mars lorsque les Russes sont arrivés en Crimée”

Merkel et le Mistral

Et là, grandiose, sur les frégates Mistral :

Mistral pour la Russie: Merkel appelle Paris à arrêter l’exportation

1 milliard d’euro de marché, avec des pénalités énormes si on ne livre pas, + la destruction de notre image (quel pays BRICS va nous acheter des choses stratégiques après ?)

Et pourquoi ? On sanctionne la Russie car des Ukrainiens ont abattu un avion civil (ça, c’est sûr à 100 %) ? Hein ???

Mais a-t-on mis en œuvre des sanctions :

Help, quelqu’un pourrait m’expliquer ?

Alors :

Lougansk

Mais bon, pendant qu’on parlait de ce drame, on n’a pas parlé de la journée  à Lougansk, où l’armée ukrainienne a encore tué 20 civils en bombardant la ville – par chance aucun Hollandais n’est parmi les victimes…

Au moins 20 civils ont été tués lors des bombardements de la ville de Lougansk par les forces de l’ordre ukrainiennes, rapporte le site du Conseil municipal de la ville.

Parmi les victimes, 8 ont été tuées sur le coup après qu’un obus soit tombé sur un passage piéton. Les ambulances sont en train d’évacuer les blessés vers l’hôpital de la ville.

Les militaires ukrainiens pilonnent la ville depuis ce vendredi matin. Les missiles tombent dans des quartiers différents de la ville, et notamment près de la gare routière, très fréquentée.” (Source)

Vidéos atroces, comme d’hab, surtout la première :

À suivre…

ATTENTION, IMAGES ASSEZ DURES…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/et-pendant-ce-temps-la-20-civils-morts-a-lougansk/


[Reprise] Les souffrances de Gaza, les crimes d’Israël et notre responsabilité, par Noam Chomsky

Saturday 19 July 2014 at 03:00

A trois heures du matin, heure de Gaza, le 9 juillet, en plein milieu de la dernière démonstration de barbarie israélienne, j’ai reçu un appel téléphonique d’un jeune journaliste palestinien qui se trouvait à Gaza. En arrière-plan, je pouvais entendre les cris de son fils au milieu des explosions et le bruit des avions de combat qui tiraient sur tout civil en mouvement, et aussi sur les habitations. Il venait de voir voler dans les airs un ami à lui qui circulait dans un véhicule clairement identifié comme faisant partie de la presse. Suite à une explosion il a entendu des cris provenant de maisons voisines, mais il ne peut pas sortir au risque de devenir lui-même une cible. Il s’agit d’un quartier tranquille, sans objectifs militaire… à l’exception des Palestiniens qui sont des cibles faciles pour la machine de guerre ultra-moderne qu’Israël possède grâce aux Etats-Unis. Mon ami m’a raconté que 70 pour cent des ambulances ont été détruites, et que l’on comptait 70 morts et plus de 300 blessés, dont environ deux-tiers sont des femmes et des enfants. Peu de militants du Hamas ont été touchés, et peu de sites de lancement de roquettes. Juste les victimes habituelles.

Il est important de se rendre compte de ce qu’est la vie à Gaza lorsqu’Israël fait preuve de « retenue », entre deux crises régulièrement provoquées comme celle-ci. On peut en avoir une bonne idée dans le rapport à l’Agence des Nations-Unies pour les Réfugiés de Mads Gilbert, le courageux médecin norvégien qui a longtemps travaillé à Gaza et a vécu de l’intérieur la cruelle et meurtrière opération Plomb Durci. De tout point de vue, la situation est désastreuse. Pour ne citer que la situation des enfants, Gilbert rapporte : « Les enfants palestiniens de Gaza vivent une souffrance énorme. Une grande proportion souffre de malnutrition à cause des conditions imposées par le gouvernement israélien et en conséquence du blocus entourant le territoire palestinien de Gaza. L’anémie prévaut chez les enfants âgés de moins de deux ans (72,8% sont touchés). La malnutrition, le manque de croissance et de poids touche respectivement 34.3, 31.4 et 31.45% de tous les enfants du territoire. » Et cela ne fait qu’empirer au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture du rapport.

Quand Israël se « comporte bien », plus de deux enfants palestiniens sont assassinés chaque semaine, un chiffre constant depuis 14 ans. La cause profonde de tout ceci est l’occupation criminelle des territoires palestiniens et toutes les mesures prises contre Gaza pour que sa population puisse à peine survivre, tandis que les palestiniens de Cisjordanie sont obligés de rester cantonnés dans des zones invivables et où Israël s’empare de ce qu’il veut, le tout dans une violation flagrante du droit international et des résolutions explicites du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sans parler d’un minimum de décence humaine. Et tout ceci continuera tant qu’Israël sera soutenu par Washington et toléré par l’Europe – à notre grande honte.

Noam Chomsky

L’article existe aussi en anglais ici et en espagnol ici

Source : Le Grand Soir

Si vous ne connaissez pas Noam Chomsky …

Retrouvez de nombreux textes de Noam Chomsky sur www.noam-chomsky.fr


Énorme, regardez cette courte émission (le Daily Show de John Stewart): c’est féroce de critique humoristique !


Avertissements téléphoniques à Gaza, vus par… par asi


Et si les morts de Gaza étaient Israéliens ?

Que ferait le monde si les morts de Gaza étaient Israéliens ?

Depuis le déclenchement de l’opération militaire contre la bande de Gaza, baptisée “Bordure protectrice” par le ministère israélien de la Défense, plus de 980 roquettes, de divers types, ont été lancées contre Israël par divers groupes armés palestiniens. 760 de ces projectiles ont atteint le territoire israélien. Près de 200 ont été détruits en vol par les missiles des batteries “iron dôme”.

Au cours de cette semaine d’opérations, l’armée israélienne a mené des raids aériens (avions de combat F-16, hélicoptères, drones armés) et lancé des frappes d’artillerie depuis des navires de guerre au large de Gaza contre 1.470 cibles dans la bande de Gaza.

Près de 210 frappes visaient des tunnels, 770 ont atteint des caches abritant des lanceurs de roquettes, 69 des bases de combattants et 63 des entrepôts d’armes ou des ateliers de fabrication d’armes. Ces chiffres ont été fournis, le 14 juillet, par les services du porte-parole de l’armée israélienne. Aucune perte israélienne n’est mentionnée par l’armée. La presse a indiqué dimanche que quatre soldats israéliens avaient été blessés au cours d’un raid terrestre contre un site de lancement de roquettes.

Elle a aussi indiqué que 13 civils avaient été blessés, parmi lesquels un jeune Israélien âgé de 16 ans atteint par des éclats dimanche lors de l’explosion d’une roquette à Ashkelon. Son état était, lundi matin, jugé “sérieux mais stable”. A ce jour, les tirs de roquettes palestiniens ont provoqué des scènes de paniques et suscité une atmosphère d’angoisse en Israël sans faire de mort.

77% de civils parmi les morts Palestiniens

En face, selon le point de situation publié lundi par le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA), les frappes israéliennes ont fait dans la bande de Gaza 178 morts, dont 138 civils, parmi lesquels 26 femmes et 36 enfants, et 1361 blessés dont 386 enfants et 249 femmes. Selon le même document, 1255 habitations ont été détruites, 1420 gravement endommagées ainsi que 66 écoles et 5 équipements de santé.

Chassées de leurs domiciles détruits ou terrorisées par les frappes israéliennes, 21.600 personnes ont cherché refuge dans des écoles du système de l’ONU, protégées, en principe, par le drapeau bleu, ou dans d’autres structures. Au moins 600.000 personnes sont privées d’eau, de sanitaires et d’hygiène et 75% de la ville de Gaza – soit 400.000 personnes – sont sans électricité.

Que fait la “communauté internationale” ? Rien. Elle condamne les tirs de roquettes palestiniens, appelle Israël à la retenue, se déclare prête à favoriser un cessez-le-feu, rappelle la nécessité de revenir au processus de paix, voire, comme François Hollande, affirme que “la France veut un Etat palestinien à côté d’Israël”. Sans s’attarder sur le pourcentage élevé (77%) des civils parmi les morts palestiniens, ni condamner la disproportion des moyens utilisés, ni proposer la moindre démarche concrète. Mise à part une visite au Proche-Orient des ministres allemand et italienne des Affaires étrangères.

Question : que se passerait-il si le bilan était inversé ? Si les frappes palestiniennes avaient fait en une semaine 178 morts et 1.361 blessés en Israël, détruit ou endommagé plus de 2.300 habitations de Haïfa ou Jérusalem, chassé 21.600 Israéliens de leurs foyers et privé d’électricité 75% de Tel Aviv ?

Source : Le Nouvel Observateur

Source: http://www.les-crises.fr/les-souffrances-de-gaza-les-crimes-disrael-et-notre-responsabilite/


Revue de presse du 19/07/2014

Saturday 19 July 2014 at 01:45

Source: http://www.les-crises.fr/rdp-19-07-2014/


[Entraide] Un Avocat accepterait-il de donner un coup de main pour une QPC sur la loi Anti-Amazon ?

Friday 18 July 2014 at 04:30

Suite au billet sur la loi anti-Amazon, je me demandais s’il se trouverait un avocat qui accepterait de donner une aide bénévole ou à prix très bas pour poser une Question Prioritaire de Constitutionnalité sur le sujet de la loi anti-Amazon. (on en sait jamais)

Cela ne m’étonnerait pas que le Conseil constitutionnel la censure, tant elle est criante d’inégalité de traitement : on peut acheter un livre à 19 € en libraire, mais il ne peut être vendu à moins de 20 € sur Internet…

Cette loi va bien couter 100 à 200 € à DiaCrisis tous les ans, reversés directement à Amazon… (et 60 M€ par an au consommateur)

Et puis, il faut bien réagir un minimum…

Enfin, cela peut faire de la pub à l’avocat volontaire :)

Me contacter si une bonne âme est intéressée…

Source: http://www.les-crises.fr/qpc-sur-la-loi-anti-amazon/


(Actualisation – Synthèse) Comment nos députés nous ont finalement bien rackettés pour le compte d’Amazon…

Friday 18 July 2014 at 02:00

Billet à jour au 15/07/2014

Synthèse

Autant je peux comprendre à la limite (sans l’accepter) que, dans son état sinistré actuel, la presse ne comprenne rien à l’Ukraine, mais alors qu’elle ne comprenne rien non plus à une loi simple, cela devient très inquiétant…

Alors, on va reprendre très simplement le sujet, qui n’a rien de compliqué…

Quand on achète un livre dans une librairie, au prix éditeur de 20 €, on paie 3 choses :

  1. le livre (9 €) – payant l’auteur (2 €), l’éditeur, l’imprimeur et la TVA
  2. la diffusion et la livraison du livre dans la librairie (4 €)
  3. le libraire (7 €) – payant le local et les salaires

prix du livre

Mais les livres ne sont pas vendus qu’en librairie – loin de là :

lieux achat du livre

On a 3 autres gros vecteurs de diffusion, à coûts internes décroissants : les grandes surfaces culturelles (FNAC…), les grandes surfaces généralistes (Carrefour), et Internet.

Quand on arrive à de la vente par Internet, par exemple Amazon, on a environ ces coûts :

  1. le livre (9 €) – payant l’auteur (2 €), l’éditeur, l’imprimeur et la TVA
  2. la livraison du livre dans l’entrepôt Amazon (0 €) : cela ne coûte rien, (en gros) l’imprimeur envoie directement les exemplaires chez Amazon
  3. Amazon (3 €) – payant l’entrepôt, les salaires, et le site

Amazon serait donc en mesure de vendre le livre 12 € au lieu de 20 €.

Pour éviter cela, la loi Lang a fixé un prix unique du livre : tous les vendeurs doivent vendre le livre à 20 €.

Par dérogation, les vendeurs peuvent, s’ils le souhaitent, appliquer une réduction de 5 % – et le vendre 19 €.

Jusqu’à présent, Amazon (et la Fnac) appliquaient la baisse de 5 % ET fournissaient la “livraison gratuite” – les libraires hurlant au “dumping” (pointant même souvent l’optimisation fiscale d’Amazon).

MAIS la livraison n’avait rien de “gratuite” : vendant 19 € un livre qu’ils pouvaient vendre 12 €, le consommateur payait largement la livraison dans le prix.

Ce qui est logique : dans le prix éditeur, donc en librairie, on paie déjà la livraison de l’éditeur jusqu’à la librairie. Chez Amazon, c’est le même prix, sauf qu’Amazon n’a pas encore livré le livre…

Alors je comprends que les libraires se plaignent de ne pas pouvoir expédier un livre à leur acheteur gratuitement, mais il est évident qu’un circuit éditeur -> grossiste -> libraire -> client ne peut rivaliser en termes de coût avec un circuit  éditeur -> Amazon -> client : C’est NORMAL, il y a une livraison de plus dans le 1er + une librairie à financer !

Je ne sais pas vous, mais quand j’achète un livre, je n’ai pas le besoin qu’il se ballade dans une librairie (ni au Pérou) avant d’arriver chez moi…

Mais le législateur s’en est mêlé – hélas…

La loi 2014-779

Je vous passe les rebondissements dans sa conception

la loi indique désormais :

« Lorsque le livre est expédié à l’acheteur et n’est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l’éditeur ou l’importateur. Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du service de livraison qu’il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit. »

Kafka a encore frappé : donc la déduction de 5 % ne peut porter que sur des frais de livraison qui ne peuvent plus être gratuits.

Le but du législateur est clair : il faut que les livres sur Internet soient plus chers que précédemment (RAPPEL : le but affiché est d’aider le livre, hein…)

La conséquence prévisible de la loi est évidente :

de la loi sur le livre

La presse

La presse a été lamentable, comme d’habitude :

Mention spéciale au NouvelObs :

Cependant, Félicitations du Jury à L’Informaticien (Guillaume Perissat) et Numérama (Guillaume Champeau), qui ont bien compris et bien informé leurs lecteurs :

Les conséquences

Simples !

Avant :

Après :

Donc tout va bien, le Larousse est désormais moins cher à l’étranger qu’en France !

Merci les députés – n’hésitez pas à partir en vacances surtout !

Ce qu’il fallait faire

Cette histoire est vraiment exemplaire du degré de bêtise ambiante, et d’incapacité à résoudre un problème par le Politique.

Au final, qu’a fait le législateur ? Il a créé une sorte de taxe de 5 % sur les ventes Amazon, payée par le consommateur, est reversée à… Amazon ! (Texte voté à l’unanimité !!!!)

Qui voit donc son bénéfice sur les ventes de livres augmenter d’environ +20 % à +25% !!!!

Messieurs les élus, n’hésitez donc pas à faire une loi anti-Berruyer, je suis preneur…

Je propose à la place de cette ânerie ceci :

1/ on crée une Autorité Indépendante de Soutien aux Librairies ;

2/ cette Autorité va lever une nouvelle taxe :

Elle vise à compenser l’excès de bénéfice indu de ces structures, en raison de la loi sur le prix unique. Cette taxe va rapporter environ 120 M€ par an. Il est fort probable qu’elle ne soit pas répercutée par les vendeurs en ligne ;

3/ cette autorité va gérer la distribution des sommes collectées sous forme de subventions aux 3 000 libraires français, avec des règles fixées par décret et claires. En donnant par exemple une somme fixe de 30 000 € par an à chacun, au titre de la subvention à “l’activité d’intérêt général de diffusion de culture”, modulée en fonction des frais et contraintes des zones. Ainsi, le consommateur ne paie pas plus cher, et on aide VRAIMENT les libraires à ne pas mourir – ce qui va être fait dans 5 ans sinon, même avec cette loi…

4/ on réfléchit à passer le rabais sur la loi Lang à - 10 % - ce serait encore  moins que les -15 % en Italie, où il  reste pourtant plein de libraires (2100 dont 1300 indépendants, plus qu’en France)… Le consommateur y gagnerait un peu sans que cela chamboule les librairies (désormais subventionnées)…

Bref à vous de choisir ce qui peut le mieux aider les librairies et aider aux achats de livres :

Source: http://www.les-crises.fr/comment-nos-deputes-nous-ont-rackettes/