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Au forum de Valdaï, Poutine droit dans ses bottes, par Pascal Boniface

Wednesday 2 November 2016 at 02:47

Source : Blog Mediapart, Pascal Boniface, 31-10-2016

Le forum de Valdaï s’est tenu du 24 au 27 octobre à Sotchi. Poutine, qui participait à la dernière table-ronde, en a profité pour réaffirmer – et justifier – ses positions en matière de politique étrangère.

La treizième réunion du forum de Valdaï s’est tenue à Sotchi du 24 au 27 octobre 2016, et a réuni cent-cinquante participants issus des cinq continents. Les Russes ne représentaient qu’un-cinquième du total : universitaires de renom, journalistes et anciens responsables politiques de premier rang étaient présents. Les débats étaient ouverts, contradictoires et souvent vifs. Ce n’était en rien une réunion de Putinolâtres – la politique russe a souvent été mise en cause – et, si un point commun devait être trouvé aux participants, ce serait celui d’avoir une approche réaliste des relations internationales.

Cela fut tout de même l’occasion pour le pouvoir russe d’affirmer ses positions, notamment lors de deux conférences : une session spécifique de questions-réponses avec le ministre des Affaires Étrangères, Sergueï Lavrov ; une table-ronde de deux heures trente, animée par Timothy Colton (Harvard), où Vladimir Poutine était entouré des anciens présidents sud-africain (Thabo Mbeki), autrichien (Heinz Fischer) et finlandais (Tarja Halonen), suivie d’une séance de questions-réponses du président russe, de deux heures et demi également.

Poutine s’est montré à la fois offensif et à l’aise, faisant preuve d’humour (demandant à un universitaire américain qui l’interrogeait en russe s’il était un espion en précisant que c’était un très beau métier) et semblant même prendre plaisir à cette joute intellectuelle, y compris avec ceux qui le contredisaient.

Le principal sujet de controverse concernait les agissements de l’armée russe à Alep, vivement mis en cause par de nombreux participants, et l’attitude de la Russie en général dans la crise syrienne. Une universitaire émiratie a même demandé à Poutine si la guerre civile en Syrie n’aurait pas déjà pris fin sans l’intervention russe. Pendant la table-ronde, Poutine a été vigoureusement attaqué par les anciens présidents finlandais et autrichien. Poutine, comme Lavrov, s’est défendu sur ce point (sans réellement convaincre), précisant qu’il s’agissait de combattre le terrorisme et que l’intervention russe a empêché les djihadistes de s’emparer du pouvoir à Damas. De plus, les Américains ne leur auraient pas fourni les indications permettant de distinguer l’opposition modérée des terroristes et la rupture du cessez-le-feu serait due à un de leur tir sur des positions de l’armée syrienne. Ils ont dressé un parallèle avec Mossoul, soulignant également qu’on parlait davantage d’Alep que du Yémen. Un intervenant russe est allé jusqu’à dénoncer le fait que les bombardements américains soient qualifiés de « dommages collatéraux », quand ceux des Russes étaient jugés de « catastrophe humanitaire ». En général, sur la Syrie, les Russes se sont défendus en disant que l’objectif majeur était de venir au secours d’un gouvernement légal et légitime contre le terrorisme et qu’il fallait mettre de côté les divergences de la coalition, ce qui n’allait pas dans le sens de la volonté américaine d’exercer un leadership international. En 2011, on avait dit aux Russes qu’ils étaient du mauvais côté de l’Histoire, mais Bachar Al-Assad est toujours au pouvoir et le Proche-Orient (pour lequel Poutine appelle à un « plan Marshall » auquel il se dit prêt à participer) est devenu un laboratoire pour le terrorisme. Il se félicite de la future prise de Mossoul.

Sont revenus de façon récurrente dans le discours russe, et notamment dans celui de Poutine, le fait qu’à la fin de la guerre froide, les États-Unis n’ont pas voulu bâtir un nouvel ordre mondial mais, au contraire, souhaité exercer un leadership en ne tenant pas compte des intérêts des autres nations. Cette interprétation de la politique américaine des années 90 est par ailleurs précisément celle que Mikhaïl Gorbatchev fait régulièrement, bien que le dernier Secrétaire général du parti communiste de l’Union soviétique se montre critique à l’égard de Poutine. L’actuel président russe a de nouveau évoqué l’élargissement de l’OTAN, la mise en place d’un système de défense antimissiles, la guerre du Kosovo (rappelant son caractère illégal au regard du droit international) afin de prouver la volonté de domination américaine. Il a également évoqué les interventions militaires extérieures (Irak, Libye), qui ont une très grande responsabilité dans le chaos stratégique actuel. Sur la Libye, il a rappelé que les Russes s’étaient abstenus lors du vote de la résolution 1973, qui n’a pas été respectée par les Français et Qataris : les armes à destination de la Libye supposées sous embargo ont été fournies à la rébellion, se retrouvant entre les mains des djihadistes qui ont voulu s’emparer de Bamako. Les Russes ont pourtant soutenu l’intervention française au Mali. Poutine souligne la nécessité de lutter contre le terrorisme, politique qui ne change pas en fonction des circonstances, contrairement aux Occidentaux. Il souhaite réformer le Conseil de sécurité des Nations unies, mais rappelle la nécessité d’un large consensus. L’ONU est indispensable : sans elle, ce serait le chaos le plus total. Il faut préserver et renforcer les Nations unies. En 1999, il y a eu une agression contre la Yougoslavie parfaitement illégale. Après la chute de l’URSS, les États-Unis ont voulu dominer le monde : est-ce que l’ONU a sanctionné les États-Unis pour la guerre d’Irak de 2003, la Libye en 2011, où le sens de la résolution 1973 a été perverti ?

L’autre « point fort » est la faiblesse de l’Europe. Poutine, comme Lavrov, ont souligné que cette dernière avait renoncé à l’indépendance politique et se contentait de suivre les États-Unis. Il s’est dégagé des travaux du forum un consensus : de nombreux intervenants non russes évoquaient l’idée d’un monde tripolaire composé des États-Unis, de la Chine et la Russie. Poutine a déclaré que les États-Unis grossissaient la menace russe pour assurer leur agenda stratégique (domination de l’Europe). La Russie, de par sa population et sa puissance militaire, ne peut en aucune façon être une menace réaliste pour l’OTAN. De même, les moyens de propagande prêtés à la Russie sont sans aucune mesure comparables à ceux dont disposent les États-Unis. L’Europe n’est plus considérée comme une puissance politique. Les Russes sont extrêmement déçus que les Européens ne lèvent pas les sanctions et préfèrent désormais s’adresser directement aux Américains, dont ils pensent qu’ils détiennent la clé. Selon John Mearsheimer, dans la mesure où la Chine est le grand défi géopolitique de demain, les États-Unis ne mènent pas une politique cohérente en poussant la Russie vers elle.

Le troisième message est que la Russie est de retour et compte défendre ses intérêts. Elle n’entend pas céder aux pressions extérieures. L’époque où elle était impuissante par rapport aux manœuvres américaines est révolue. La Russie ne veut pas dominer le monde mais elle entend se faire respecter ; message qui a certainement été le plus martelé par les responsables russes au cours de ces journées. Les menaces de boycott de la Coupe du monde 2018 n’impressionnent pas les responsables russes, confiants dans le fait qu’aucune équipe majeure ne refusera de participer au tournoi et que, de toute façon, la Russie ne déterminera pas sa politique étrangère en fonction d’un éventuel boycott.

Les critiques extérieures contre Poutine, venant essentiellement des médias occidentaux, sont perçues comme des critiques contre la Russie et, de fait, renforcent sa popularité interne.

Selon Vladimir Poutine, il est ridicule de penser que la Russie puisse exercer une influence sur les élections américaines. Les États-Unis ne sont pas une République bananière, a-t-il plaisanté, affirmant plus sérieusement qu’ils étaient trop puissants pour qu’on puisse orienter leur politique. La Russie ne dispose pas des moyens de propagande qu’on lui attribue. Le débat autour des élections américaines est surtout centré sur des attaques personnelles, allant des relations sexuelles à la corruption, mais aucun sujet sérieux ne lui semble vraiment abordé. Le succès de Donald Trump s’explique par le rejet des élites qui ont dominé les États-Unis depuis des décennies. Mais la Russie travaillera avec tout président élu, si ce dernier le souhaite également, et respectera le choix des Américains.

Les Russes ont surtout souhaité montrer que la cohérence était de leur côté, qu’ils n’étaient pas sur la défensive et que le rapport de force global s’était rééquilibré en leur faveur. Toute la difficulté consiste à apparaître assez fort pour ne pas paraitre en difficulté sans être perçu comme menaçant.

Source : Blog Mediapart, Pascal Boniface, 31-10-2016

poutine-2016

Lire aussi ici les citations : Le Courrier de Russie dont celles-ci :

Sur la « menace » russe

« La Russie n’a l’intention d’attaquer personne. C’est tout simplement impensable, bête et de l’ordre du fantasme. La seule Europe est peuplée de 300 millions de personnes ; les membres de l’OTAN pris ensemble, avec les États-Unis, représentent probablement 600 millions d’habitants. La Russie, c’est 146 millions d’habitants. C’est tout simplement ridicule. Mais non, cette prétendue menace est tout de même utilisée dans des buts politiques. Et c’est avantageux : on peut établir de nouveaux budgets de défense, rallier tous les alliés dans les intérêts d’une seule superpuissance, élargir l’OTAN, rapprocher l’infrastructure, les casernes militaires et les nouveaux équipements de l’Alliance des frontières de la Russie. »

Sur l’intervention russe à Alep

« Nous entendons tout le temps dire : Alep, Alep, Alep. Bien. Mais quel est le problème ? Faut-il laisser se développer là-bas un nid du terrorisme, ou, en minimisant, en tentant de tout faire pour éviter les victimes civiles, écraser ce nid ? S’il ne faut surtout rien toucher, qu’on ne touche pas à Mossoul non plus. Laissons tout en l’état. Ne touchons pas à Raqqa [capitale symbolique de l’Etat islamique en Syrie, ndlr]. Nous entendons constamment nos partenaires dire : « Il faut attaquer Raqqa, il faut anéantir ce nid du terrorisme. » Mais à Raqqa aussi, il y a des civils. Faut-il cesser totalement de combattre les terroristes ? Quand ils prennent des otages dans telle ou telle ville, faut-il les laisser tranquilles ? Prenez l’exemple d’Israël, Israël ne fait jamais cela, il lutte toujours jusqu’au bout et c’est grâce à cela qu’il existe, et d’ailleurs, il n’a pas le choix – il faut lutter. Si nous cédons nos positions en permanence, nous perdrons toujours.

Et je voudrais aussi réagir aux choses très justes qui se passent, disons, en Finlande. On sonne le tocsin pour les morts d’Alep. Je vous propose que nous sonnions aussi le tocsin pour ceux qui meurent aujourd’hui dans les environs de Mossoul. L’opération sur Mossoul vient de commencer. Plus de 200 personnes, je crois, ont déjà été fusillées dans l’espoir d’arrêter l’attaque sur la ville. Ne l’oublions pas, s’il vous plaît. Et en Afghanistan ? Des mariages entiers, plus de 120 personnes ont été tuées par une seule frappe aérienne. Une seule bombe ! L’avons-nous oublié ? Et ce qui se passe en ce moment au Yémen ? Le tocsin doit sonner pour toutes ces victimes innocentes ! »

Sur l’influence de la Russie sur les élections américaines

« Comment ça se passe ? Premièrement, on crée une image de l’ennemi sous les traits de la Fédération russe, sous les traits de la Russie, et ensuite, on annonce que Trump est le favori des Russes. C’est du délire total, c’est n’importe quoi ! C’est simplement un moyen de manipuler l’opinion publique à la veille des élections présidentielles américaines, des élections nationales. Je me pose une question et je voudrais vous la poser : est-ce que quelqu’un pense sérieusement que la Russie est en mesure d’influer d’une quelconque façon sur le choix du peuple américain ? L’Amérique serait une quelconque « république bananière » ? L’Amérique, c’est une grande puissance. Si je me trompe, corrigez-moi, je vous en prie. »

Source: http://www.les-crises.fr/au-forum-de-valdai-poutine-droit-dans-ses-bottes-par-pascal-boniface/


Coup de tonnerre dans la campagne présidentielle américaine, par Charles Gave

Wednesday 2 November 2016 at 02:15

Une vision libérale…

Source : Institut des libertés, Charles Gave, 30-10-2016

Vendredi soir, 12 jours avant l’élection aux USA, le FBI à la stupéfaction générale annonce par la bouche de son directeur général James Comey qu’il a décidé de rouvrir l’enquête en forfaiture contre madame Clinton. Voilà qui confirme au delà de tout ce qu’il pouvait espérer les accusations de Donald Trump qui n’a cessé d’appeler sa rivale « corrupt Hilary « (voir le précédent article : les casseroles de madame Clinton).

Voilà aussi qui risque de faire basculer l’élection.

Revenons en arrière pour mieux comprendre. 

L’ explication officielle du changement d’attitude du FBI  est qu’une autre enquête, également confiée au  FBI portant sur un politicien démocrate de NY, pédophile notoire ( ce pourquoi il y avait enquête) avait vu les ordinateurs de ce sinistre personnage saisis  et que le FBI avait trouvé dans ses serveurs des dizaines de milliers d’emails envoyés par sa femme. 

Rien de bien anormal me direz-vous. 

Si ce n’ est que sa femme est l’amie de cœur et la principale collaboratrice depuis des années …. d’Hilary Clinton.

 Il semble bien que cette jeune personne ait gardé copie des emails de madame Clinton dans ses ordinateurs à elle (on sait que madame Clinton avait installé chez elle un serveur parfaitement illégal et qu’elle avait fait détruire tous ses emails par des professionnels APRÈS que le Congrès lui ait donné l’ordre de tout livrer, ce qui constitue une double forfaiture). 

Rien ne prouve que cette jeune personne ait été aussi diligente dans la destruction de ses documents à elle et comme elle est d’origine Saoudienne et d’une famille très liée aux frères musulmans, il est peut être légitime de se demander si nombre de gens au Moyen Orient n’ avait pas eu accès à toutes les décisions de la diplomatie US en temps réel…hypothèse  embarrassante à tout le moins et qui expliquerait en partie peut être les foudroyants résultats de monsieur Obama au Moyen- Orient ou en extrême orient. 

L’ enquête menée par le FBI avait cependant été conclue à la stupéfaction générale en Juillet 2016 par une demande de non lieu par monsieur Comey qui avait souligné que madame Clinton avait à peu près commis tous les crimes que l’on pouvait lui reprocher mais qu’il ne demandait pas d’inculpation …car elle ne se rendait pas bien compte des conséquences de ses actions. 

Voilà une nouvelle un peu inquiétante si elle venait à occuper la fonction présidentielle aux USA. 

La découverte de milliers d’emails de madame Clinton chez sa collaboratrice préférée risque de  prouver au delà de tout ce qui est raisonnable la culpabilité de madame Clinton.

Et donc faire tomber tout l’appareil crapuleux qu’avaient monté  les Clinton pour contrôler le parti démocrate  depuis trente ans, à grand coup de corruption. 

 D’où sans aucun doute le revirement rapide du directeur du bureau, peu enclin à se sacrifier.

 Quand le bateau coule, les rats quittent le navire.

Depuis cette date fatidique de Juillet, beaucoup de choses se sont passées  en sus de ce coup de tonnerre, qui commençaient à faire un peu désordre,  et je les mentionne sans ordre d’importance particulier.

 

Tout cela confirme ce que j’explique depuis des années : une classe criminelle sans aucune considération pour la Loi avait pris le pouvoir aux USA et contrôlait ministère  de la justice, FBI, parti démocrate, une bonne partie des media officiels et que sais je encore… 

Les États- Unis étaient en fait rapidement en train de devenir une république bananière.

Bien entendu Obama fait partie de cette clique puisque c’était le candidat du parti démocrate de Chicago, de loin le plus corrompu aux USA et donc madame Clinton se croyait vraiment au dessus des lois puisqu’elle tenait le Président lui même. 

Grâce à Dieu, mais surtout  grâce à Wikileaks et à des hommes et des femmes honnêtes au FBI, la vérité l’emporte, les crapules sont démasquées, comme à la fin du Tartuffe et j’en suis fort aise. 

 

La question suivante doit maintenant être abordée:

Que va-t-il se passer maintenant?

Jamais les milliers d’email ne pourront être traités dans les jours qui viennent et donc l’élection va avoir lieu dans la plus grande incertitude juridique. Si des preuves certaines sont trouvées, madame Clinton ira en prison, certainement. 

Si les citoyens sont assez bêtes pour voter pour quelqu’un qui risque d’aller en prison à peine élue (ce que je ne crois pas), ou si la machine électorale démocrate réussit à voler l’élection comme pour Kennedy,  alors nous aurons une crise de régime aux USA , de nature constitutionnelle.

Le Président nouvellement élu sera traduit devant un tribunal constitué par le congrès et sera sans doute ‘ impeached » par la chambre des représentants qui laissera au sénat la responsabilité de destituer le Président. 

Voilà qui rendra les US quasiment ingouvernables pendant au moins deux ans, jusqu’à l’élection suivante.

Si monsieur Trump est élu, ce qui me parait de plus en plus probable,  madame Clinton et sans doute son Bill de mari iront en prison où ils risquent de retrouver une grosse partie de l’administration Obama, en commençant par la ministre de la justice. 

Et je ne pense pas que le Président Trump sera particulièrement généreux pour ceux qui l’insultent depuis plus d’un an. 

Il va vouloir faire des exemples et il l’a promis au Peuple. 

Pour éviter tous ces ennuis, le Président Obama peut choisir de pardonner madame Clinton, monsieur Clinton, son ex ministre de la justice et peut être le précédent ministre de la justice, ce qu’il a le droit de faire. 

Mais on imagine l’impact sur le peuple si toutes ces crapules échappaient au châtiment qu’ils méritent. 

Et le Président sortant en sortirait complètement déshonoré,  ce qui pour un homme aussi vaniteux que monsieur Obama serait difficile à accepter

Et cela voudra dire aussi la mort des élus démocrates à l’élection suivante et peut être la disparition du parti… 

De toutes les façons, il va falloir que le parti démocrate se purge de toutes les créatures des Clinton, plus corrompues les unes que les autres.  

Et croyez-moi, les couteaux commencent à sortir chez les démocrates « honnêtes », et il y en a beaucoup. 

 

Bref, nous rentrons dans des temps intéressants et je deviens de plus en plus optimiste. 

Après le Brexit, la chute du gang Clinton aux USA.

Ma foi en la Démocratie remonte à vue d’œil. 

Le monde va de mieux en mieux

Source : Institut des libertés, Charles Gave, 30-10-2016

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À propos de l’affaire, vous lirez ici l’origine de cette enquête du FBI sur le mari de l’assistante de Clinton :

The New York Times reports that the F.B.I. obtained new Hillary Clinton emails after seizing electronic devices from Anthony Weiner and his wife Huma Abedin.

The F.B.I. began investigating Weiner after he sent lewd photos to a 15-year-old girl, after the girl shared text messages she received from Weiner with the Daily Mail.

Ca fait évidemment les choux gras du tabloîd Daily Mail – ici, ici ou ici

On lira aussi l’article Wikipedia sur l’assistante en question, ou celui du Monde.

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Source: http://www.les-crises.fr/coup-de-tonnerre-dans-la-campagne-presidentielle-americaine-par-charles-gave/


[Vidéo] Accident en direct sur CNN…

Wednesday 2 November 2016 at 01:45

🙂

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Source: http://www.les-crises.fr/accident-en-direct-sur-cnn/


ENTRAIDE : informaticien Windows (DNS)

Wednesday 2 November 2016 at 00:00

bonjour

désolé de faire un billet dédié, mais ayant un souci pénible et persistant, et comme il y a beaucoup d’informaticiens parmi vous, je tente le coup 🙂

j’ai installé Windows 10 lundi (oui, je sais, on ne lance pas un débat là-dessus, on fait tous des erreurs 🙂 ) (installation complète sur nouveau disque dur, pas de mise à jour), et j’ai depuis des soucis persistants de connexion internet problématique, avec des navigateurs ne pouvant régulièrement pas ouvrir des pages – et puis ça revient au bout de 2 minutes, etc. C’est très aléatoire.

Ce n’est pas un problème de la connexion elle-même, ça marche bien sur un PC portable, c’est vraiment lié à Windows 10 sur mon PC.

C’est a priori lié à un souci avec les DNS (les messages sont (Erreur 408 – dépassement de délai ; site introuvable – erreur DNS ; délai dépassé) de Windows 10.

Rien ne change si je change l’adresse du serveur DNS (en prenant ceux de Google par exemple). Il n’y a pas de souci de bande passante a priori. Le service de cache DNS a été désactivé. Tous les pilotes et Windows sont à jour.

Si quelqu’un a des idées, vous pouvez me contacter… Merci d’avance !

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EDIT 3/11 : les problème empirant (même hors internet), je vais repasser à Windows 7, c’est plus possible…

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-informaticien-windows-dns/


[Votre santé] “Cholestérol, le grand bluff” : le doc qui défie la doxa

Tuesday 1 November 2016 at 05:35

Aujourd’hui, le blog s’occupe de votre santé, pour vous garder longtemps comme lecteur 🙂

Fantastique reportage d’Arte sur un sujet que j’ai beaucoup creusé.

J’aurais voulu en faire une série de billets, mais hélas je n’ai pas trouvé de volontaires (motivés, compétents et intègres) pour m’aider, donc je ne l’ai pas fait.

C’est un excellent exemple de propagande – sujet fétiche du blog.

Si je parle d’un tel sujet Santé, c’est qu’il y a un vrai sujet, et que des personnes très compétentes en parlent, comme Michel de Lorgéril, cardiologue et chercheur au CNRS – qui est la personne qui a montré les bienfaits du mode d’alimentation méditerranéen / crétois dans les années 1990 (ce ne sont pas des charlatans inconnus, comme dans d’autres polémiques).

Je vous laisse voir ce documentaire, et le débat qui a suivi, et je vous donnerai mon avis (à simple titre informatif) à la fin.

Cholestérol : le grand bluff

Source : Arte

Comment le cholestérol a été érigé en coupable idéal des maladies cardio-vasculaires par une série d’approximations scientifiques. Un dogme dont un nombre croissant de chercheurs dénoncent les dangers.

Le cholestérol, que tout un chacun se représente comme un excès de mauvaise graisse dans l’organisme, est désigné à la vindicte médicale et populaire depuis les années 1950 comme responsable des maladies cardio-vasculaires qui terrassent jeunes et vieux avant l’heure. Or, un nombre croissant de chercheurs en médecine dénoncent ce qu’ils considèrent comme un vaste mensonge, façonné à la fois par une série d’approximations scientifiques et par de puissants intérêts économiques, de l’industrie agroalimentaire d’abord, des laboratoires pharmaceutiques ensuite. Les facteurs avérés de risque, affirment ces recherches convergentes, sont en réalité le tabac, l’hypertension, l’obésité et le manque d’exercice. Mais depuis la mise sur le marché, en 1993, de nouveaux traitements anticholestérol, les statines, une écrasante majorité de médecins mise sur leur prescription avant toute autre mesure préventive. Consommées par 220 millions de patients à travers le monde, les statines sont devenues en quelques années le médicament le plus vendu dans l’histoire de la médecine. Or, les fabricants eux-mêmes commencent à reconnaître qu’elles peuvent entraîner des effets secondaires graves, tels que des douleurs musculaires, des problèmes hormonaux, des pertes de mémoire, des dépressions et aussi, selon des études récentes, le déclenchement d’un diabète. Une reconnaissance tardive qui, étrangement, intervient alors que les derniers brevets en la matière tombent dans le domaine public et qu’une nouvelle molécule anticholestérol s’annonce.

Pour démonter ce qui a constitué pendant plus d’un demi-siècle un dogme inattaquable, Anne Georget donne la parole à une quinzaine de spécialistes – chercheurs en médecine, cardiologues, journalistes médicaux, nutritionnistes… – qui expliquent à la fois ce que l’on sait du cholestérol et réfutent, études à l’appui, ce qu’ils estiment être des conclusions scientifiques biaisées. Ainsi le physiologiste américain Ancel Keys, qui, le premier, avait attribué à la surconsommation de graisses saturées la stupéfiante épidémie d’accidents cardio-vasculaires survenue dans les années 1950 dans certains pays occidentaux, a-t-il délibérément passé sous silence les contre-exemples statistiques. Tandis que les études cliniques des statines ont été financées à 80 % par les laboratoires qui avaient le plus intérêt à ce qu’elles s’avèrent positives. Dense et documentée, une roborative enquête à décharge.

et le débat avec Lorgéril :

Source : Arte

“Cholestérol, le grand bluff” : le doc qui défie la doxa, par Anne Crignon

Source : Le Nouvel Obs, Anne Crignon, 18-10-2016

Le nutritionniste Ancel Keys
Le nutritionniste Ancel Keys

Le cholestérol serait le grand responsable des maladies cardio-vasculaires. Un consensus auquel s’attaque le documentaire d’Arte “le Grand Bluff”, témoignages de scientifiques à l’appui.

Incroyable, et pourtant : la théorie du cholestérol qui bouche les artères est contestée par des gens très sérieux. En 2013, “le Nouvel Observateur” mettait ce sujet en une en relayant leurs arguments et les informations sur la toxicité des statines, puissants réducteurs du cholestérol. Sur ces questions, “Que choisir Santé” sonne le tocsin régulièrement. L’an dernier, Bruno Timsit enquêtait pour France 5 et découvrait “une réalité tout autre” que celle véhiculée par la doxa. Idem pour Anne Georget qui présente ce mardi, sur Arte, un travail d’investigation de trois ans et conclut à une possible erreur de diagnostic depuis plus d’un demi-siècle.

Culpabilité du cholestérol

Pour comprendre, la documentariste a remonté le temps jusque dans l’Amérique des années 1950 où une épidémie d’arrêts cardiaques fait des ravages. Un nutritionniste de renom, Ancel Keys, va mener l’étude dite “des 7 pays”, qui s’ajoute à celle de “Framingham”. Toutes deux établissent la culpabilité du cholestérol. Le monde entre en guerre contre la molécule. Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’un chercheur indépendant revisite ces études et celles, nombreuses, qui sont venues, depuis, les renforcer, son immersion se termine toujours par les mêmes conclusions sidérantes. Rien de sérieux scientifiquement n’établit de lien de cause à effet entre le taux de cholestérol et l’athérosclérose (artère obstruée). L’idée qu’il existe un “mauvais” cholestérol est absurde. Plus fou encore : sauf dans des cas – très rares – de dysfonctionnement, le corps véhicule exactement le taux de cholestérol dont il a besoin : diminuer dans l’organisme une molécule aussi vitale est un non-sens biologique qui met la santé en péril.

Autour du chercheur danois Uffe Ravnskov, les contestataires venus de tous pays se regroupent depuis 2003 dans l’association The International Network of Cholesterol Skeptics (Thincs). Leur parole est peu relayée car deux superpuissances ont bâti leur empire sur le cholestérol ennemi : l’industrie agroalimentaire, en diabolisant les graisses saturées de type beurre pour les remplacer par des graisses chimiquement modifiées (les acides gras “trans”) et accessoirement néfastes pour l’organisme ; et l’industrie pharmaceutique avec la politique mondiale en faveur d’un cholestérol abaissé qui représente le plus gros marché de toute l’histoire du médicament, avec 250 millions de personnes sous statines et un chiffre d’affaires annuel de plus de 25 milliards de dollars.

Aidée de scientifiques américains comme John Abramson, Cristin Kearns ou Beatrice Golomb, présents dans ce film, Anne Georget montre que toute tentative pour expliquer autrement que par le cholestérol les plaques d’athérome dans les artères est toujours piétinée. Kilmer McCully, à l’université du Massachusetts, a publié dès 1969 un article sur le rôle de l’homocystéine (un acide aminé) dans la composition des plaques, estimant le rôle du cholestérol bien secondaire. Aujourd’hui retraité, il raconte avoir alors reçu 400 demandes de reproduction de l’article avant d’être “blackboulé” par sa hiérarchie, déménagé dans un vieux bâtiment et un bureau sans fenêtre.

L’horrible toxicité” des statines

“Est-ce le gras ou le sucre qui cause les maladies cardiaques ?”, titrait, à la même époque, le “New York Herald Tribune” au sujet d’une étude qui mettait le sucre (raffiné) en accusation. L’industrie sucrière a alors pesé de tout son poids pour braquer l’attention sur le seul cholestérol et disqualifier les travaux établissant un lien entre sucre et accidents cardiovasculaires. Inaudible aussi, la voix de George Mann qui observa que les Masai du Kenya, en dépit d’une alimentation hyper riche en viande et en lait et un taux de cholestérol élevé, ne faisaient guère d’infarctus.

On écoutera également le vaillant Michel de Lorgeril, docteur en médecine et chercheur au CNRS de Grenoble, qui réfute la théorie depuis vingt ans et tient une chronique dans un blog dédié au “cholestérol delirium”. Il travaille aussi sur “l’horrible toxicité” des statines – diabète, empoisonnement des mitochondries (centrales énergétiques de la cellule) et des muscles, perte de vitalité, entre autres (1). Pour ce chercheur, il ne fait aucun doute qu’en diminuant dans le cerveau le cholestérol nécessaire à la myéline qui borde les neurones, on retire une molécule protectrice contre Alzheimer.

(1) “L’Horrible Vérité sur les médicaments anti-cholestérol : comment les statines empoisonnent en silence” (Thierry Souccar Editions, 2015).

Source : Le Nouvel Obs, Anne Crignon, 18-10-2016

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Alors, qu’en penser ?

Je vais donc vous donner mon avis, issu de beaucoup de lectures et d’analyse, à simple titre informatif. Mais le sujet le mérite : on parle de la deuxième cause de mortalité du pays, avec 150 000 morts par an, dont 20 000 avant 70 ans.

Je rappelle évidemment que je ne suis pas médecin (mais j’ai déjà construit des tables de mortalité…), mais ce qui est intéressant c’est que finalement, on en parle pas d’un problème vraiment médical, on est plus dans le l’épidémiologie, ou plus précieusement, dans un sujet de simple analyse statistique d’essais cliniques.

Il faut savoir qu’on ne comprend toujours pas bien comment se forment les plaques artérielles qui aboutissent à l’infarctus, il y a toujours plusieurs théories – c’est un sujet médical très complexe.

En revanche, savoir si le cholestérol joue un rôle important dans la survenance d’un infarctus, et si sa baisse par des statines est bénéfique est assez enfantin : vous menez un essai clinique, indépendant, sur une large population, et la science vous apportera une réponse définitive (et donc reproductible).

Et donc, le fait qu’il ait encore débat, depuis le temps, sur ce sujet, avec des gens sérieux, montre bien qu’il y A forcément un problème.

Et quand on passe du temps à étudier sérieusement le dossier, on en arrive à la conclusion qu’il est en effet peu probable que le taux de cholestérol ait un effet majeur sur l’infarctus – sauf, peut-être, dans des cas où il est vraiment très élevé (je mets à part les graves maladies génétiques familiales qui aboutissent à des taux délirants, c’est autre chose, et infinitésimal).

En revanche, en ne jouant pas les ayatollahs, il semble que, au mieux (et c’est vraiment discutable), il puisse y avoir une corrélation entre le taux de cholestérol et la mortalité cardiovasculaire.

Dans cette hypothèse, on serait alors dans un cas identique à un autre problème d’analyse, que je connais bien, et dont vous avez déjà entendu parler :  “Six ans d’écart d’espérance de vie entre cadres et ouvriers“, marronnier qui fait la joie des “journalistes” :

esperance-de-vie-2

Record du monde ce titre, qui laisse à penser naturellement que c’est le travail qui serait à l’origine de cet écart de 6 ans – qui est effroyable et marque les esprits.

Pourtant, l’analyse des chiffres montre qu’il y a un souci :

esperance-de-vie

  • Une ouvrière vit plus longtemps qu’un cadre homme
  • L’écart “ouvrière/cadre femme” est deux fois moindre que “ouvrier/cadre homme”

Ainsi, cette présentation est très manipulatoire. Car s’il y a une corrélation évidente, la causalité est bien moindre.

Pourquoi ? Eh bien les principaux facteurs de mortalité précoce sont : tabac, alcool, cancers, suicide et accidents de la route.

Et par exemple, le pourcentage de fumeurs ou d’alcooliques est hélas bien supérieur chez les ouvriers que chez les cadres, de même que l’obésité dûe à la malbouffe, etc.

Et que comparer dans ces conditions la mortalité des “cadres” et des “ouvriers” est une horreur statistique.

Dès lors, des analyses précises montrent que l’écart de mortalité entre un “cadre non fumeur de 75 kilos” et un “ouvrier non fumeur de 75 kilos” est bien moindre que les 6 ans de départ…

Donc en conclusion, vous pouvez bien nommer Cadre un Ouvrier : s’il ne change pas ses habitudes, sa mortalité restera inchangée.

 

Eh bien, c’est pareil pour le cholestérol.

Je trouve que c’est mal expliqué dans le documentaire (pas du tout même) ; sa conclusion ne doit surtout pas être “Youpi, le cholestérol n’est pas très dangereux, bouffons du beurre !”

En fait, ce qui cause l’infarctus, c’est un mode de vie à savoir principalement :

  • le tabac
  • le mode d’alimentation
  • l’activité physique
  • le surpoids

Et il semble qu’un mode de vie dégradé ait parfois 2 conséquences :

  • augmenter le cholestérol
  • et entrainer des infarctus,

sans grand lien entre les deux.

Et donc, quand on prend des statines, le taux de cholestérol baisse énormément, mais il semble bien que la probabilité de mourir, elle, soit à peine impactée – si ce n’est dégradée…

Pour moi, le très grand danger des statines, ce n’est pas qu’elles aient des effets secondaires dangereux, (ou même que la baisse du cholestérol puisse être elle-même dangereuse, ce qui est possible, c’est discuté), c’est que les gens, voyant le miracle sur leur taux de cholestérol, se croient protégés par la magie de la carte bancaire, et ne changent pas leur mode de vie – erreur potentiellement fatale. Je connais plusieurs personnes comme ça, s’empiffrant de sucre et de beurre, tout heureux de leur traitement par statines – bonne chance !

Pas convaincu ?

C’est normal au début, on a envie de se dire : “Noooon, ce serait trop énorme !”

Niveau “énorme”, pensez cependant à ce qu’on fait gober dans l’actualité aux gens. J’ai retrouvé les mêmes méthodes de trucage sur le sujet Cholestérol (et comme vu dans le film).

Pensez ensuite à cette histoire d’ “rtères qui s’encrassent comme un tuyau avec du calcaire”, puis au “gentil et méchant cholestérol” – ne manque que le shérif ! Sérieusement, on croirait une fable pour enfants – on se doute bien que le mécanisme réel est bien différent, bien plus complexe (puisque d’ailleurs les spécialistes ne la comprennent toujours pas bien !).

J’ai également vu des études sur des milliers de patients hospitalisés pour infarctus – et qui avaient en moyenne un niveau de cholestérol tout à fait moyen…

Il en faut d’ailleurs de la propagande pour être content de voir baisser son taux de cholestérol (qui est par exemple à la base de la composition de l’enveloppe de nos cellules ! Il se trouve dans les membranes nucléaires afin d’assurer la fluidité de la membrane lors de changements de température, il est situé entre les molécules de lipides. Il y a entre 15 et 50% de cholestérol dans une membrane selon la cellule) ! Mais serait-on heureux de voir baisser son taux sanguin de calcium ou de magnésium ?

membrane-cellulaire

Une membrane cellulaire

Pour mémoire, le cholestérol est aussi, entre autres, un précurseur de la vitamine D3, des sels biliaires et des hormones stéroïdiennes (cortisol, cortisone, et aldostérone) et des hormones stéroïdiennes sexuelles (progestérone, œstrogènes, et testostérone) – ce qui explique probablement certaines baisses de libido constatées chez les patients traités par statines (ce qui est très peu expliqué aux patients en général).

Mais il y a mieux…

Le problème des essais cliniques

Il est vrai que les statines ont un effet colossal sur le taux de cholestérol (ça n’est pas discuté ça). Mais là, il y a un souci : si le cholestérol est causal dans l’infarctus, et comme on le diminue fortement, on se dit qu’une baisse de 30 ou 40 % du taux de cholestérol par statines devrait aboutir, disons, à 60 % ou 80 % de baisse des infarctus ! Or voici ce qu’on observe sur des essais cliniques : “Statines contre placébo”.

En 1996, l’essai Care donne ceci quant à l’efficacité d’une statine (personnes ayant déjà fait un infarctus) :

essai-2

Cliquez pour agrandir

=> plus de 10 % de baisse de la mortalité cardiovasculaire, ce n’est pas Broadway, mais c’est toujours ça de pris… (on n’a pas la mortalité globale cependant)

En 1998, l’essai Lipid (c’est de lui dont on parle dans le film) donne de bons résultats d’une statine (personnes ayant déjà fait un infarctus) :

essai-1

=> près de 30 % de baisse de la mortalité globale ! (vous voyez, ce n’est pas compliqué…) Bon, on n’est pas à 60 % mais enfin…

En 2002, l’essai Prosper donne ceci quant à l’efficacité d’une statine (personnes ayant déjà fait un infarctus) :

essai-3

=> Là, on a plus de 20 % de baisse de la mortalité cardiovasculaire… MAIS pratiquement aucun effet que la mortalité globale DONC OUPS, la statine a forcément  AUGMENTÉ la mortalité non-cardiovasculaire (cancers…)

Et c’est là qu’on voit le problème, car si les population ne sont pas exactement les mêmes, on a 3 essais de la même statine (vendue sous le nom ELISOR) qui indiquent :

  • dans un cas, une baisse de 10 % de la mortalité cardiovasculaire ;
  • dans un cas, une baisse de 30 % de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité totale ;
  • dans un cas, une baisse de 20 % de la mortalité cardiovasculaire et presqu’aucun effet sur la mortalité totale !

La conclusion est évidente : si on ne sait pas quoi penser de la statine, on conclut facilement qu‘il y a un sérieux problème sur la qualité des essais cliniques !

En 2002, l’essai Allhat-Llt teste la statine par rapport à un traitement classique ne faisant pas trop baisser le cholestérol donne ceci !

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OK : efficacité quasi-nulle par rapport à un traitement classique, la baisse du cholestérol n’a pas d’effet supplémentaire…

En 2005, le fameux essai Jupiter, qui teste la Rosuvastatine (vendue sous le nom de… CRESTOR) sur des populations n’ayant pas eu d’infarctus :

essai-5

Prévu pour durer 5 ans, il est interrompu au bout de 1,9 ans, en raison du succès prétendument fabuleux : baisse de 24 % de la mortalité… mais seulement avec 6 morts de moins sur 8900 personnes, ce qui statistiquement significatif, mais pas cliniquement significatif comme l’a écrit un médecin… Il a été hautement critiqué pour ses biais méthodologiques.

C’est à ce stade que, suite au scandale du Vioxx en 2005 (quelques dizaines de milliers de morts…) , qui a montré que les laboratoires (qui financent, réalisent et analysent ces essais pour mémoire !) tripatouillaient malhonnêtement les résultats, la réglementation change, et devient plus sévère (en étant encore loin d’être parfaite).

 

Essai suivant : en 2005, le stupéfiant Aurora (Crepuscula aurait été mieux…) teste la Rosuvastatine sur des patients très malades (donc avec des volumes de décès significatifs) :

essai-7

Cette fois, on un fabuleux 0 % d’efficacité du Crestor sur la mortalité des patients à haut risque (dont le taux de cholestérol a néanmoins baissé de 43 % !) – et on n’a même pas le chiffre de mortalité non-cardiovasculaire, dont on a vu qu’elle pouvait être dégradée.

En 2007, Woscops montre ceci avec l’Elisor sur des patients n’ayant pas eu d’infarctus :

essai-8

près de 30 % de baisse de la mortalité cardiovasculaire (sans information sur la mortalité globale – qui est pourtant bien le but du patient !!!) (méthode avant réforme Vioxx, donc sujette à caution)

En 2007, Corona montre ceci avec le Crestor :

essai-9

oublions la fluctuation statistique : de nouveau, efficacité nulle sur la mortalité cardiovasculaire du Crestor (sans information sur la mortalité globale)

On a donc 2 essais payés par les labos qui ont montré que dans le meilleur des cas le Crestor était inefficace (et donc, forcément, on peut vraiment les croire là !) ; comme il n’y a guère de raison que 2 statines peu différentes, induisant la même baisse du cholestérol, aient des effets globaux très différents, on voit quelle conclusion en tirer sur toutes les statines, et l’honnêteté des précédents essais…

Par la suite, il y a peu eu d’essais Statines contre Placebo ; malins, les labos considérant que les statines ont prouvé leur efficacité, testent Nouvelle Statine contre Ancienne Statine, ou regardent juste si elle fait baisser le cholestérol…

On peut aussi citer l’essai Illuminate de 2007 : il testait en fait un médicament qui n’était pas une statine, mais qui baissait de 25 % supplémentaire le “mauvais cholestérol” de patients déjà sous statine, et augmentait le “bon cholestérol” de 72 % ! Miracle ! Mais bilan : essai interrompu en urgence suite a augmentation de 60 % des décès – et c’est probablement bien dû aux conséquences du niveau de cholestérol, et non pas à des effets secondaires… Voici pour information quelques détails sur les effets secondaires (mortels !) de ce produit : augmentation de 21 % des décès par maladie cardiovasculaire, de 20 % des décès par AVC et de 71 % des décès par cancer…

P.S. si des volontaires (profils scientifiques rigoureux) ont envie de creuser ce sujet Cholestérol pour faire des billets détaillés, écrivez-moi en vous présentant, ce serait bien utile – ce sujet me tient à coeur, et est très illustratif des dérives actuelles…

Conclusion

On a donc vu que 2 essais coutant les yeux de la tête, menés par les labos, ont montré que le Crestor était au mieux non efficace.

Bilan : c’est le 3e médicament remboursable le plus vendu en France !

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Pourquoi les médecins prescrivent ? Eh bien ils écoutent l’avis des pontes du secteur. Comme l’invité du débat d’Arte :

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Mais Arte n’a pas parlé de ses légers conflits d’intérêts… Les voici issus d’une de ses publications :

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Lorgéril, chercheur public, n’en a aucun…

Je vous conseille d’ailleurs vraiment son livre, Cholestérol, mensonges et propagande, si le sujet vous intéresse. Parcourez son site internet aussi. Je parle de lui, car c’est une référence, mais il est loin d’être seul…

 

En conclusion, je ne vous donnerai évidemment aucun conseil médical, c’est à vous de voir avec votre médecin – et n’arrêtez pas un traitement sans en parler avec lui. Je rappelle aussi que l’académie de médecine déconseille actuellement l’arrêt des traitements par statines.

Après, honnêtement, cela ne va pas être simple, j’ai testé pour vous. D’abord, il va vous regarder en levant les yeux façon “encore un couillon qui se croit plus malin qu’un médecin et qui a lu des conneries sur Internet” – ce qui se comprend. Mais le souci, c’est que si vous lui parlez des essais cliniques, ou des résultats d’études précis, vous verrez qu’il n’est pas au courant, vu qu’il n’a généralement pas bossé le sujet, ce qui est gênant…

Et pire, si ça peut à l’extrême rigueur se comprendre d’un généraliste, vous vous rendrez compte que des cardiologues n’ont pas forcément plus creusé les avis des Divergents, et continuent à prêcher la sainte parole de la Société Européenne de Cardiologie – dont tous les pontes sont en énormes conflits d’intérêts avec les labos… Cf le documentaire d’Arte.

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C’est d’ailleurs une des choses les plus scandaleuses. Car donnez un beau budget à de Lorgéril, il va tester une bonne fois pour toutes les statines sur 10 000 patients, dans un cadre public et sans conflits d’intérêts. Et on saura s’il faut foutre tout ça à la poubelle ou pas. Mais les pouvoirs publics s’y refusent, préférant ne pas toucher au plus gros marché médicamenteux dans le monde (stupéfiant !), 6 à 7 millions de Français étant traités pour 2 milliards d’euros tous les ans…

Je souligne de nouveau ce scandale incroyable : ce sont les labos qui mènent les essais de leurs propres médicaments ruineux, et ils ne communiquent ni aux autorités publiques, ni évidemment au public, les données détaillées des essais (“secret industriel !”). Alors qu’il suffirait de décharger les labos de cette fonction, et de les faire dans un cadre public, financés par la fraction du prix de vente qui n’ira plus aux labos… Mais si on le faisait, de nombreux médicaments seraient retirés de la vente. Car désormais, comme l’industrie a du mal à inventer des médicaments, elle invente des maladies… On ne peut faire aveuglément confiance à des labos et à des médecins qui en dépendent financièrement (sans dire non plus qu’il ne faut PAS leur faire confiance ; il faut des preuves solides, c’est tout) – on a déjà donné, merci…

 

Après, il ne faut pas oublier que la France affiche le taux le plus bas d’Europe pour la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, pour les deux sexes (en 2009, 158 morts pour 100 000 chez les hommes et 92/100 000 chez les femmes). Les écarts sont considérables avec les pays qui ont les taux les plus élevés, comme la Bulgarie (745/1000 pour les hommes et 492/1000 pour les femmes), la Roumanie et les pays baltes.

Les écarts sont stupéfiants et ce paradoxe français montre que beaucoup de choses sont à notre main de façon naturelle…

france

Alors, que faire ?

Des statines pourraient peut-être être utiles si vous avez en effet un fort taux de cholestérol et des facteurs de risques (et surtout si vous avez déjà fait un infarctus ; mais la distribution actuelle à robinets grands ouverts à des personnes n’en ayant jamais fait pose vraiment question, ce qui est de plus en plus dénoncé, dont par la CNAM…), à vous de voir avec votre médecin, soyez prudent. Mais retenez bien que cela ne sera jamais miraculeux, et qu’il vous faut changer votre mode de vie. Prendre ou ne pas prendre des statines n’est finalement pas si central (il ne faut pas être trop dogmatiques à ce stade ; prenez des statines si ça vous rassure…), par rapport au fait que des choses bien plus efficaces sont à votre main :

  1. arrêtez de fumer, en premier lieu (sinon, à ce stade, ne vous souciez pas d’infarctus et de statine, c’est comme conduire à 200 km/h bourré…)
  2. faites du sport
  3. rapprochez-vous à terme d’un indice de masse corporelle de 25 (testez ici)
  4. et adoptez un mode d’alimentation méditerranéen.

 

En effet, le grand mérite de Logéril est d’avoir montré l’efficacité du mode d’alimentation méditerranéen

Regardez ce que donne un essai clinique public avec quelque chose qui marche vraiment, et qui a été reproduit sans problème à de multiples reprises (outre que c’est testé ne vrai depuis des siècles en Grèce…) :

essai-10

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Alors c’est quoi ?

Ne l’appelons d’ailleurs pas “Régime”, ce n’est pas un Régime pour maigrir : mangez simplement comme un Grec ou un Méditerranéen – surtout si vous êtes au Nord de la Loire (sérieux, les frites mayo, on oublie…).

Cela me fait penser à une autre analogie sur le sujet corrélation/causalité. On peut peut-être voir que le risque d’infarctus augmente avec le taux de cholestérol. Mais il est certain qu’il augmente avec la latitude : plus on va dans le Nord, plus on meurt d’infarctus. Pourtant, on n’en conclura qu’il suffit de déporter la population lilloise à Marseille – pour qu’elle y aille manger ses frites-mayo… – pour voir sa mortalité chuter par miracle… Idem pour le cholestérol, il faut de beaux essais publics pour le montrer…

 

Le mode d’alimentation méditerranéen (basé sur plantes ; frugalité ; diversité ; saisonnalité ; localisé) repose sur :

  • une activité physique quotidienne, comme la marche à pieds (20 minutes) ;
  • une consommation importante et quotidienne de légumes et de légumineuses (lentilles, haricots, pois, fèves, pois chiches) (400 g de légumes et 400 g de fruits par jour), qui doivent être la base du repas principal, et non pas un simple accompagnement ;
  • une consommation importante et quotidienne de fruits, dont ceux à coque (noix : 30 g par j.);
  • une consommation importante et quotidienne de céréales (surtout entières et bio: pain, semoules, pâtes, riz, biscottes), avec très peu de pain blanc ;
  • une consommation importante et quotidienned’herbes aromatiques (oignon et ail en priorité, persil, menthe, ciboulette, coriandre, basilic…) et d’épices (cannelle…), peu de sel;
  • une consommation importante et quotidienned’eau ;
  • une consommation quotidienned’huile olive (ou de colza) ; occasionnellement margarine Saint-Hubert oméga-3 ; éliminer le plus possible le beurre et la crème ;
  • une consommation modérée et diversifiée de fromages et des yaourts (issus de brebis ou de chèvre, très peu de vache ; éviter le lait) avec consommation quotidienne à hebdo ;
  • une consommation modéréed’œufs et de volailles, variant d’une consommation tous les deux jours à une consommation hebdomadaire;
  • une consommation modérée de chocolat, avec 2 carrés de chocolat noir (à 80 %) par jour ;
  • une consommation limitée de poisson environ 2 fois par semaine (saumon, cabillaud, sardines) et de fruits de mer ;
  • une consommation faible de viande (lapin, veau) et très peu de viande rouge et de charcuteries.
  • une consommation faible d’aliments sucrés;

Résultats à 4 ans sur 300 personnes après un infarctus : -75 % d’infarctus, -85 % de cancers, -60 % de décès.

Je vous ai fait un mémo d’une page en pdf ici….

mode-d-alimentation-mediterraneen

EDIT : 2 remarques

1/ J’ai bien indiqué que j’avais creusé le sujet en profondeur, avec des gens sérieux. Ce n’est donc pas pour avoir des commentaires qui font de la pub pour des charlatans ou autres sujets hautement discutables voire “n’importe quoi lu sur Internet”, on en reste donc au cholestérol et au mode d’alimentation méditerranéen… (sinon, commentaires supprimés)

2/ On a fait la remarque, intéressante, sur la comparaison entre ce sujet et le changement climatique. Or il y a de sacrées différences :

Après, ok, tout n’est pas parfait sur le climat, mais les différences avec le sujet du jour sautent aux yeux, c’est pratiquement le contraire sur chaque point, on ne peut donc comparer.

Mais là encore, on ne lance pas de débat sur ça en commentaire, je donnais juste ma vision 🙂

Source: http://www.les-crises.fr/cholesterol-le-grand-bluff-le-doc-qui-defie-la-doxa/


ENTRAIDE : Programmeurs WordPress, Mailing, Contributeurs Wikipedia, Dossier Cholestérol, Sous-titres, Stagiaires

Tuesday 1 November 2016 at 02:45

Bonjour

Si nous avons évidemment besoin de quelques moyens financiers pour faire vivre le site, nous avons AUSSI besoin d’aide opérationnelle.

Nous comptons donc vraiment sur vous…

Programmeurs Wordpress

Nous aurions besoin de créer des petites fonctions supplémentaires sur le blog. Nous cherchons donc un programmateur WordPress expérimenté (et savez faire des plugins par exemple).

Mailing

Nous avons des mailings électroniques à faire sur quelques centaines de destinataires – si quelqu’un a une solution simple pour nous aider, ce serait bienvenu.

Contributeurs Wikipedia

J’ai un besoin très ponctuel et très rapide pour des contributeurs réguliers ou occasionnels de Wikipédia…

Dossier Cholestérol

Je renouvelle l’appel lancé dans le billet sur le cholestérol : comme c’est un beau sujet sur la construction du savoir – et sur la propagande ! -, j’aimerais le creuser. Nous cherchons donc des volontaires intéressés par le sujet et la thématique ; il ne faut nullement être un pro de la santé, mais des profils scientifiques, curieux, sachant fouiner le web, seraient bienvenus – même de façon très ponctuelle (genre quelques heures), pour creuser certains points (plus on sera nombreux, plus ce sera simple). Un organisateur du projet serait bienvenu aussi…

Responsable Traductions

Je recherche un volontaire avec un bon niveau d’anglais et un peu de temps pour piloter les traductions chaque semaine.

Sous-titres

Je recherche quelqu’un pouvant m’aider à réaliser des sous-titres de vidéos, et possédant un bon logiciel de montage…

Site Chomsky

Je recherche quelqu’un pouvant m’aider à reprendre chaque semaine un article de Chomsky sur le site dédié. Il faut simplement quelqu’un s’y connaissant (ou pouvant apprendre c’est simple) en création d’articles sur WordPress…

Stagiaires / Co-auteurs

Je déborde de projets de livres, mais je n’ai hélas pas le temps de les réaliser seul. Je cherche donc de l’aide.

Nous embaucherons donc comme l’année dernière des stagiaires pour réaliser des récherches ou rédactions. Les thématiques sont très nombreuses ; nous cherchons donc de beaux profils passionnés :

L’idée est donc d’avoir des étudiants plutôt Bac+3 / Bac+4, étudiants dans des grandes écoles (Sciences Po, Ens, Grandes écoles Scientifiques ou Commerciales…) ou avec un bon niveau universitaire.

Enfin, si des personnes non étudiantes, très motivées, se reconnaissent, n’hésitez pas à vous signaler également – on pourra discuter des sujets et conditions possibles…

=> Contact

Contactez-nous ici en indiquant en objet le sujet sur lequel vous vous proposez…

Merci d’avance ! 🙂

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-programmateurs-wordpress-mailing/


Guerre froide aujourd’hui, demain et jusqu’à la fin du monde, par William Blum

Tuesday 1 November 2016 at 02:10

Source : William Blum, le 02/10/2016

Le Rapport Anti-Empire N°145

Guerre froide aujourd’hui, demain et jusqu’à la fin du monde

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“La Russie suspectée de manipuler les élections. Les États-Unis enquêtent sur un plan visant à semer le doute parmi les électeurs.” (“Russia suspected of election scheme. U.S. probes plan to sow voter distrust.”)

Telle est la Une de la première page du Washington Post du 6 septembre. Réfléchissez : l’élection que les Américains sont contraints d’endurer, rongés par l’embarras, se demandant s’ils ne doivent pas émigrer, renoncer à leur citoyenneté ; une élection qui fait vomir les pères fondateurs qui se retournent dans leur tombe… tout ça parce que les diables russes sèment le doute parmi les électeurs. Qui l’aurait cru ?

Mais bien sûr, c’est comme ça que sont les communistes – Oh pardon, ils ne sont plus communistes ! Alors que sont-ils ? Ah oui, ils ont toujours cette horrible vieille idée que les gens honnêtes de par le monde ne peuvent que condamner – ils veulent s’opposer à la domination du monde par l’Amérique. Quel culot !

La première Guerre froide a effectué une lobotomie chez les Américains, et a remplacé leur matière grise par de la matière virale anti-communiste, provoquant ainsi plus de 70 ans de stupidité nationale.

Pour tous ceux d’entre vous qui ont manqué cet évènement amusant, j’ai une bonne nouvelle : la Guerre froide N°2 est là, plus grande et plus stupide que jamais. La Russie et Vladimir Poutine sont à chaque occasion et automatiquement vilipendés pour toutes sortes de vilénies. L’histoire qui suit le titre ci-dessus du Washington Post ne prend même pas la peine d’inventer quelque chose qui pourrait constituer un semblant de preuve de ce qu’il avance. Le journal présente une accusation, en faisant remarquer toutefois que “La communauté du renseignement ne dit pas qu’elle a des preuves définitives d’une telle manipulation, ou qu’il existe des plans russes pour la commettre.” Mais le titre de la page Une en fait office.

De même, dans son débat contre Donald Trump, Hillary Clinton a accusé la Russie de toutes sortes de piratages d’ordinateurs. Même Trump, qui n’est pas habituellement un maniaque de la précision, l’a défiée de pouvoir fournir le moindre soupçon de preuve. Elle n’avait rien à proposer.

De toute façon, tout ceci n’est que diversion. Ce n’est pas le piratage en tant que tel qui inquiète l’establishment, c’est la révélation de leurs mensonges qui les fait grimper au mur. Le piratage du Comité national démocrate à la veille de la convention du parti révéla une quantité de courriers électroniques internes embarrassants, contraignant la présidente du comité Debbie Wasserman Schultz à la démission.

Le 12 septembre, on pouvait lire dans le Post qu’un médecin connu avait demandé que Clinton subisse des examens pour déceler d’éventuels poisons à la suite de son malaise à New York : “Je n’ai confiance ni en M. Poutine ni en M. Trump. Avec ces deux-là tout est possible.”, avait déclaré ce bon docteur.

L’on pourrait donner de nombreux autres exemples des préjugés puérils du Post contre la Russie. L’un des sujets les plus communs a été la Crimée. “L’invasion” de la péninsule de Crimée en Ukraine par Moscou en février 2014 est constamment citée comme une preuve de la politique étrangère belligérante et expansionniste de Moscou, d’où ressort la nécessité pour Washington d’alimenter une fois de plus le budget monstrueux de la défense. Mais l’on n’a jamais rappelé que la Russie a réagi à un coup d’État soutenu par les États-Unis qui avait renversé le gouvernement de l’Ukraine démocratiquement élu à la frontière de la Russie, et l’avait remplacé par un régime où les néo-nazis, complets avec Swastika, se sentent tout à fait chez eux. La Russie l’a “envahie” pour venir en aide aux Ukrainiens de l’Est dans leur résistance à ce gouvernement, et n’a même pas eu à franchir la frontière dans la mesure où elle détenait déjà une base militaire sur place.

Voilà des décennies que L’OTAN (= USA) encercle la Russie. Le Ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a saisi l’extrême impudence de ce fait dans sa remarque du 27 septembre 2014 : “Excusez-nous d’exister au milieu de vos bases.”

Par contraste, voici un mot du secrétaire d’État des États-Unis, John Kerry : “L’OTAN n’est une menace pour personne. C’est une alliance défensive. Elle est simplement destinée à assurer la sécurité. Elle n’est pas dirigée contre la Russie ou contre qui que ce soit.” [1]

Les exercices militaires de l’OTAN dans cette région sont fréquents, presque permanents. L’encerclement de la Russie est presque complet à l’exception de la Géorgie et de l’Ukraine. En juin, le Ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, a scandaleusement accusé l’OTAN de bellicisme à l’égard de la Russie. Comment réagiraient les États-Unis si les Russes provoquaient un coup d’État au Mexique ou au Canada et le faisaient suivre d’exercices militaires dans la région ?

Depuis la fin de la Guerre froide, l’OTAN a désespérément cherché une raison pour justifier son existence. Leur problème peut être résumé par une question : Si l’OTAN n’avait jamais existé, quels arguments pourrait-on donner pour la créer aujourd’hui ?

L’arrogance incroyable de la politique des États-Unis en Ukraine a été incarnée à la perfection par la remarque de Victoria Nuland, Secrétaire adjointe au Département d’État en réaction à une possible objection de l’Union européenne sur le rôle des États-Unis en Ukraine : “L’Union Européenne, on l’emmerde,” a-t-elle déclaré de manière charmante.

Contrairement aux États-Unis, la Russie ne cherche pas à dominer le monde, ni même à dominer l’Ukraine, ce que Moscou pourrait faire facilement, si elle le désirait. Et d’ailleurs l’Union soviétique n’a pas entrepris de dominer l’Europe de l’Est après la Seconde Guerre mondiale. Il faut se rappeler que l’Europe de l’Est est devenue communiste parce qu’Hitler, avec l’approbation des Occidentaux, s’en était servie comme autoroute pour envahir l’Union soviétique en vue d’éliminer définitivement le bolchévisme, et que pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, les Russes ont perdu environ 40 millions de victimes parce que l’Occident avait par deux fois utilisé cette autoroute pour envahir la Russie. Pas étonnant qu’après la Seconde Guerre mondiale les soviets aient voulu fermer cette autoroute.

La campagne du Washington Post pour décrire la Russie comme l’ennemi est implacable. Encore le 19, nous pouvions lire dans ses colonnes : “Les services de renseignement US et les services de police procèdent à une enquête sur ce qu’ils voient comme une vaste opération secrète de la Russie aux États-Unis pour discréditer les prochaines élections présidentielles et les institutions politiques des États-Unis, ont annoncé des officiels des services de renseignement et du Congrès.”

Rien, cependant, ne peut se comparer au discours du Président Obama à l’Assemblée Générale des Nations Unies (le 24 septembre 2014) où il a classé le Russie parmi les trois plus grandes menaces pour le monde, avec l’État Islamique et le virus Ébola.

Une guerre entre les puissances nucléaires que sont les États-Unis et la Russie est “impensable”. Sauf que les militaires américains y pensent, comme le général de la Guerre froide Thomas Power, parlant d’une guerre nucléaire ou d’une première frappe par les États-Unis : “L”idée générale est de tuer ces salauds ! A la fin de la guerre, s’il ne reste que deux américains et un russe, c’est nous qui avons gagné.” La réponse de l’une des personnes présentes a été : “Il faut s’assurer qu’il y ait un homme et une femme.” [2]

Réponses de la gauche à mes attaques contre l’Islam radical

Il n’est pas dans mes intentions de reprendre la discussion animée au sujet de mes articles récents appelant à la destruction de l’EI, qui a conduit nombre de mes lecteurs à me critiquer : cinquante d’entre eux ont demandé à être retirés de ma liste de diffusion, mais j’espère que beaucoup d’entre eux trouveront intéressant le résumé suivant des objections qu’ils ont émises ou sous-entendues.

  1. Ils sont suffisamment religieux pour ne pas apprécier ce qu’ils détectent comme étant mon inclination religieuse moins que fervente.
  2. Ils refusent de reconnaître un contexte ou une motivation islamique, définissant l’EI comme rien de plus que des mercenaires des États-Unis, d’Israël, d’Arabie Saoudite – fin de la discussion. Ou des sectes Salafistes ou Wahhabites, pas vraiment islamiques, insistent-ils, pour épargner à l’Islam tout risque de contamination.
  3. Ils n’apprécient pas que je ne fasse pas une distinction claire entre I’EI et Islam en général, et sont particulièrement agacés par mon usage des termes “Islam radical” ou “Terrorisme islamique”. (J’ai fait remarquer que d’habitude en Occident, et à juste titre, on associait le terrorisme Stern et Irgun avec Ies juifs et le terrorisme de l’IRA avec les catholiques.)

Pour mémoire, je condamne ces musulmans qui s’engagent dans des attaques suicides, au couteau et dans tout autre djihad meurtrier, ceux qui vantent et enseignent la gloire et les récompenses célestes de tels actes, et ceux qui prêchent que tous les non-musulmans sont des infidèles et des ennemis. Dans ce contexte, ce n’est pas une excuse de citer les divers actes d’horreur commis par les États-Unis ou les Occidentaux, particulièrement quand les objectifs des djihadistes (restaurants, théâtres, magasins, passants, etc.) n’ont habituellement rien à voir avec l’impérialisme occidental.

  1. Ils sont ennuyés que je ne mentionne pas l’habituelle liste des atrocités américaines comme étant responsables des horreurs de l’Islam radical, qu’ils ne voient que comme de simples représailles. (Voir la partie 3 ci-dessus.)
  2. Ils haïssent la politique étrangère américaine encore plus que moi, sentiment dont je ne savais pas qu’il était si répandu, ni même possible.
  3. Je soutenais l’usage de la force militaire contre I’EI et consorts, très mauvais point contre moi, dans la mesure où une telle force est considérée par les gens de gauche comme le péché originel et ne peut en aucun cas aboutir à quelque chose de bien. Mais notre bombardement “accidentel” des troupes syriennes le 16 septembre et la mort et les blessures d’environ 160 personnes donnent clairement raison à mes critiques.

Les élections US

En plusieurs occasions durant les récentes primaires américaines, il a été demandé au sénateur Bernie Sanders, s’il s’associerait à un autre candidat au cas où il ne remportait pas les primaires pour le camp démocrate. Sa réponse ressemblait à ceci : “S’il arrive que je ne remporte pas ce processus, est-ce que je courrais en dehors du système ? Non, j’ai fait la promesse que je ne le ferais pas et je me conformerai à cette promesse. Et j’ajoute ceci : Et la raison pour cela est que je ne veux pas être la cause de l’élection d’un républicain de droite à la présidence des États-Unis.” [3]

En conséquence, il va être responsable de l’élection d’une démocrate de droite à la présidence des États-Unis d’Amérique. Il y a sûrement matière à discussion pour savoir qui est plus à droite, de Clinton ou de Trump. En matière de politique étrangère, il est sûr que c’est Clinton qui est le plus à droite. Il n’y a qu’à se rappeler la Syrie, l’Irak, le Honduras, la Yougoslavie, la Libye…

La révélation que le parti démocrate préférait Clinton à Sanders est une raison suffisante pour que Sanders ait rompu sa promesse et accepté l’offre du parti Vert d’être leur candidat.

“Qualifié” est un mot que l’on entend souvent dans cette campagne. On nous dit qu’Hillary est éminemment qualifiée et que Donald ne l’est absolument pas. Mais quelle peut être la signification de ce mot dans ce contexte ? Si un candidat ne partage pas votre opinion sur les sujets les plus importants, devez-vous vous inquiéter qu’il ou elle ne soit pas “qualifié(e) ?”

Raison numéro 39 457 pour abandonner le capitalisme

Macy’s, un des hypermarchés les plus importants des États-Unis, vient d’annoncer qu’il fermerait 100 de ses magasins. Imaginez un instant tout ce qui a été mis en œuvre pour créer chacun d’eux, depuis sa conception et sa construction jusqu’à son ouverture, l’embauche de son personnel et son approvisionnement. Tout cela va bientôt disparaître, ne laissant que les coquilles vides des bâtiments, les visions choquantes pour les voisins, les milliers d’emplois perdus… tout ça parce que l’objectif de profit net n’a pas été atteint.

Un tel gâchis, tant de magasins vides, et en même temps tant de chômeurs.

A peu près autant de maisons vides, et en même temps tant de gens sans domicile.

Peut-on imaginer qu’un président américain puisse ouvertement prêcher une guerre étrangère pour défendre ce capitalisme ?

Notes

[1] Washington Post, le 3 décembre 2015

[2] Diverses sources internet, dont les infos de Wikipedia sur Thomas Powers

[3] Democracy Now!, le 9 juin 2016

Source : William Blum, le 02/10/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/guerre-froide-aujourdhui-demain-et-jusqua-la-fin-du-monde/


Selon l’ancien directeur du MI6, le monde est confronté à des menaces aussi graves qu’à l’époque de la Guerre froide

Tuesday 1 November 2016 at 01:50

Source : The Guardian, le 12/10/2016

Selon Sir John Sawers, Moscou a modifié le rapport de forces, mais il critique l’appel de Boris Johnson à aller manifester devant l’ambassade

Sir John Sawers : « Nous ne considérons ni la Russie ni la Chine comme des grandes puissances qui peuvent nous nuire énormément. » Photographie: Elyse Marks/Edelman/PA

Sir John Sawers : « Nous ne considérons ni la Russie ni la Chine comme des grandes puissances qui peuvent nous nuire énormément. » Photographie: Elyse Marks/Edelman/PA

Le monde est confronté à des menaces aussi graves qu’à l’époque de la Guerre froide, a déclaré Sir John Sawers, l’ancien directeur du MI6 : l’Occident, en effet, a quitté la scène en Syrie et ne s’est pas rendu compte du développement de la puissance militaire russe ces 15 dernières années, développement qui aurait demandé l’instauration de nouvelles relations stratégiques avec Moscou.

« Nous sommes dans une époque aussi dangereuse, si ce n’est plus, que celle de la Guerre froide parce que nous ne nous concentrons pas sur une relation stratégique entre Moscou et Washington, » a affirmé Sawers à la BBC mercredi.

D’après lui, l’Occident a besoin de reconnaître que le rapport de forces mondial a changé parce que la puissance militaire de la Russe s’est accrue et qu’elle veut utiliser cette puissance.

Il a aussi reproché au ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, d’avoir appelé à manifester devant l’ambassade russe à Londres, affirmant qu’il fallait penser à la sécurité du personnel diplomatique de l’ambassade britannique à Moscou.

« Nous nous souvenons tous de ce qui  s’est passé dans notre ambassade à Téhéran, » a déclaré Sawers. Une attaque aussi violente sur l’ambassade britannique à Moscou était peu probable, ajouta-t-il, mais « nous devons nous soucier des conséquences des actions qu’on appelle à mener. »

Johnson a appelé à manifester devant l’ambassade russe lors d’un débat aux Communes, mardi, en partie pour critiquer, ne serait-ce que de façon rhétorique, les groupes de gauche comme Stop the War Coalition (Coalition Arrêtons la guerre) pour avoir échoué à dénoncer les bombardements russes sur Alep, la deuxième ville de Syrie. Il a aussi répété les allégations qui accusent les Russes d’avoir attaqué un convoi humanitaire, amenant ainsi le ministre russe de la Défense à taxer son attitude d’« hystérie russophobe ».

Sur le terrain, dans l’est d’Alep assiégé, les résidents ont affirmé que les raids aériens qui emploient de puissantes bombes anti-bunker avaient repris mardi et avaient continué jusqu’à l’aube de mercredi. Selon les médecins, il y a eu 34 morts et 216 blessés pour mardi seulement, et le nombre total des victimes risque d’être plus élevé, certaines familles retirant leurs morts des débris sans les amener dans les hôpitaux locaux. Les frappes aériennes sur le plus grand marché de l’est d’Alep mercredi ont tué au moins 15 personnes, et on craint pour la vie d’autres habitants restés prisonniers des décombres.

Dans son interview à la BBC, Sawers a rejeté les appels pour une zone d’exclusion aérienne qui empêcherait les hélicoptères syriens ou les avions russes de bombarder Alep, arguant qu’elle aurait été sans doute possible il y a trois ou quatre ans, mais que ce n’était plus une idée réaliste aujourd’hui.

« On ne peut pas avoir des forces de l’OTAN ou des forces américaines dans le même théâtre d’opérations que des forces russes sans risquer une confrontation très directe entre les deux. »

Une zone d’exclusion aérienne partielle, a-t-il ajouté, était irréaliste puisqu’elle impliquait aussi un risque de confrontation directe avec la Russie. Sawers doute que la Russie laisse, sans réagir, ses alliés du gouvernement syrien se faire attaquer.

Selon l’ancien directeur du MI6, la décision prise par le Parlement britannique de ne pas intervenir à la suite de l’emploi par la Syrie d’armes chimiques en 2013, et la décision américaine de différer ses frappes avaient laissé l’Occident avec très peu d’options.

« Nous avons abandonné le théâtre d’opérations et les Russes s’en sont emparé, a-t-il dit. Cela a certainement été une erreur. C’est le régime lui-même qui a utilisé des armes chimiques contre des civils à Damas. Nous avons décrété que l’emploi des armes chimiques était un tabou, et quand ce tabou a été violé, nous n’avons pas réagi. »

Plus globalement, soutient-il, l’Occident n’avait pas pris conscience des conséquences du changement dans le rapport de forces ces 15 dernières années, y compris la décision des Russes et des Chinois d’investir dans une puissance militaire plus diversifiée.

« Nous ne considérons ni la Russie ni la Chine comme des puissances importantes qui peuvent nous nuire, » a-t-il affirmé. « Ce que nous devons à tout prix éviter, c’est de nous engager sur une voie qui mènerait à une confrontation directe. »

D’après lui, l’Occident n’a plus, avec la Russie, de cadre de référence clair, comme il y en avait lors de la Guerre froide, pour assurer la stabilité, insistant sur le fait que la Russie, la Chine et l’Occident n’ont pas de règle au sujet de l’emploi légitime de la cyberguerre.

L’absence de communication et d’implication stratégiques ont mené à la crise ukrainienne, affirme-t-il, disant que Vladimir Poutine n’avait pas su lire les signaux qui venaient de Washington, et qu’il était intervenu en croyant déjouer un coup d’État soutenu par l’Occident.

Source : The Guardian, le 12/10/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/selon-lancien-directeur-du-mi6-le-monde-est-confronte-a-des-menaces-aussi-graves-qua-lepoque-de-la-guerre-froide/


La menace d’al-Qaïda s’amplifie, par Thomas Joscelyn

Tuesday 1 November 2016 at 00:30

Source : The Weekly Standard, le 11/09/2016

Le 11 septembre 2016 | Par Thomas Joscelyn

Credit: Noofa2401

Credit: Noofa2401

Quinze ans après les détournements du 11 septembre 2001, la menace al-Qaïda s’amplifie. Al-Qaïda a aujourd’hui la capacité de tenter une attaque massive aux États-Unis et en Europe.

Beaucoup supposent qu’al-Qaïda n’a plus sa puissance d’antan, surtout après l’émergence de l’État islamique d’Abou Bakr al Baghdadi. Mais ils ont tort. Des années de déclarations erronées ont embrouillé notre vision d’un ennemi qui reste engagé dans sa cause anti-américaine.

L’administration Obama a prétendu à plusieurs reprises que les frappes par drones avaient paralysé le “cœur” d’al-Qaïda, qui n’est pas bien défini. Une grande partie des rapports sur al-Qaïda se focalisent sur les dirigeants haut placés, auxquels al-Qaïda se réfère comme son “commandement général”.

Toutefois al-Qaïda a fait en sorte de reconstituer ses forces dirigeantes, avec certains de ses acteurs principaux en toute sécurité en Iran. De plus, al-Qaïda compte probablement plus de membres aujourd’hui que jamais et son rayonnement géographique s’est largement étendu.

Des documents récupérés durant le raid d’Abbottabad révèlent que Ben Laden et ses lieutenants contrôlaient un réseau mondial cohérent. Au début de mai 2011, al-Qaïda a pris de l’ampleur en incluant des groupes allant de l’ouest de l’Afrique au sud de l’Asie. Malgré l’expansion de l’État islamique, dont al-Qaïda se sépara au début 2014, al-Qaïda a poursuivi son expansion sous la direction du successeur de Ben Laden, Ayman al Zawahiri.

La clé de cette expansion d’al-Qaïda se trouve dans ses branches régionales, qui sont animées par des djihadistes fidèles à Zawahiri. Ces filiales sont : al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), al-Qaïda au Maghreb islamique (AQIM), al-Qaïda dans le sous-continent indien (AQIS), Jabhat Fatech al Sham (anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra) et Shabaab en Somalie.

Chacune de ses branches régionales travaille à mettre en place des émirats islamiques, ou des États, dans leur propre zone géographique. Mais leurs membres pourraient être utilisés pour des attaques contre l’Ouest.

AQAP a été fondée début 2009 et a dynamisé une insurrection prolifique au cœur du Yémen. D’avril 2015 jusqu’à avril 2016, AQAP a contrôlé une large partie du territoire le long de la côte sud du Yémen, comprenant les principales villes. Al-Qaïda ne pouvait que rêver de contrôler toutes les cités arabes le 9 septembre. Mais AQAP le fit jusqu’à ce qu’une une coalition dirigée par des pays arabes ait refoulé la branche d’al-Qaïda hors de certains de ces lieux, au début de cette année. Mais AQAP a simplement disparu, en préservant la plupart de ses forces pour survivre et combattre plus tard. L’armée US a tué plusieurs importants dirigeants d’AQAP depuis début 2015, mais ils ont été remplacés. Un haut dirigeant actuel de l’AQAP est un ancien détenu de Guantanamo, dénommé Ibrahim al Qosi. AQAP a menacé les USA à plusieurs reprises, notamment avec la tentative d’attaque le jour de Noël 2009 et lors d’autres projets. Elle a également financé l’attaque en janvier 2015 des bureaux de Charlie Hebdo, à Paris.

AQIM, qui est devenue un élément officiel d’al-Qaïda en 2006, représente un ennemi dangereux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Des organisations telles que Ansa al Sharia (d’ignoble réputation depuis les raids sur Benghazi le 9 septembre 2012), Ansar Dine et d’autres agissent dans l’orbite d’AQIM. A la fin de l’année passée, un fidèle vétéran d’al-Qaïda nommé Mokhtar Belmokhtar a rejoint les rangs d’AQIM. La nouvelle entité ainsi constituée a mené un certain nombre d’attaques importantes depuis.

Shabaab en Somalie est engagé au quotidien dans d’importants combats contre les forces africaines. Les hommes de Shabaab contrôlent un important territoire et sont une cible régulière pour les opérations spéciales américaines. Shabaab est tristement célèbre depuis ses massacres d’une rare cruauté au Kenya, tels ceux perpétrés en 2013 dans la galerie marchande de Westgate et l’an passé au Garrissa University College. Les documents de Ben Laden montrent que Shabaab est une branche d’al-Qaïda depuis déjà 2010, mais il n’a publiquement fait état de son allégeance qu’en 2012.

Jabhat Fateh al Sham (“La conquête du front du Levant”) est le nouveau nom adopté par le Front al-Nosra en Syrie. Al-Nosra a été ouvertement fidèle à Zawahiri pendant des années, mais al-Qaïda a récemment renouvelé l’image de l’organisation pour diverses raisons. Oussama ben Laden et Ayman al Zawahiri ont réalisé depuis longtemps que le nom d’al-Qaïda charriait une réputation désastreuse. Aussi, le leader d’al-Nosra, Abu Mohammed al Julani, a annoncé durant un discours télévisé fin juillet que lui et ses hommes n’avaient “aucune affiliation à une entité extérieure.”

Ceci a été mis en avant dans la presse comme la “rupture” de Nosra vis-à-vis d’al-Qaïda. Mais Julani, qui était vêtu comme Oussama ben Laden durant sa déclaration, a longuement loué le leadership d’al-Qaïda, et en fait n’a jamais dit qu’il n’était plus loyal envers Zawahiri. En fait, al-Qaïda elle-même n’est plus une “entité extérieure” en Syrie car certains des hauts dirigeants d’al-Qaïda, comprenant sans doute les deux plus hauts associés de Zawahiri, sont arrivés dans le pays. La déclaration de Julani fut purement une ruse, destinée à Zawahiri et ses lieutenants. Ils voulaient détourner l’attention des gens de l’expansion d’al-Qaïda au Levant.

Le 28 juin, Brett H. McGurk, qui a été envoyé spécial présidentiel au sein de la coalition internationale pour contrer l’ISIL, a témoigné devant le Sénat. McGurk a décrit en détail Nosra comme “la plus grande association de l’histoire” d’al-Qaïda. Le groupe pourrait compter 10 000 membres, voire plus, dans ses rangs. McGurk a également attiré l’attention sur le fait que Nosra “procure un refuge sûr à certains des terroristes les plus expérimentés d’al-Qaïda.”

Un cadre d’al-Qaïda connu sous le nom de Groupe Khorasan a été intégré à Nosra. Zawahiri a décidé de débuter des opérations contre l’Occident, mais des officiels américains affirment que Zawahiri ne leur a jamais donné le feu vert pour déclencher l’attaque. Al-Qaïda ne voulait pas que Nosra en profite pour planifier des attaques directes contre l’Occident. L’objectif du chef de Nosra était de renverser Assad puis de bâtir un État islamique radical sur les ruines du régime. C’est une des raisons expliquant que Nosra s’est renommée Jabhat Fateh al Sham. Mais des membres chevronnés d’al-Qaïda, opérant en tant qu’élément d’une autre entité, pourraient toujours utiliser la Syrie comme plate-forme pour lancer des attaques contre l’Occident.

AQIS est la nouvelle branche d’al-Qaïda. Zawahiri a annoncé sa création en septembre 2014, affirmant qu’elle regroupait différentes organisations djihadistes déjà existantes sous la bannière d’al-Qaïda. Depuis, AQIS a exporté le terrorisme à travers la région. AQIS a infiltré les forces armées du Pakistan et s’est alliée à de nombreux groupes djihadistes pakistanais. Des officiels pakistanais ont récemment précisé au Washington Post qu’ils suspectaient qu’AQIS compta quelques milliers de membres dans la seule ville de Karachi.

Al-Qaïda maintient une présence significative en Afghanistan. En octobre 2015, par exemple, les forces afghanes et américaines ont mené une opération majeure pour prendre deux importants camps d’entraînement d’al-Qaïda dans le sud du pays. L’un des camps faisait 77 km2. Le général John F. Campbell, qui supervisait à l’époque l’effort de guerre en Afghanistan, a expliqué que le camp était géré par AQIS et que c’était “probablement le camp d’entraînement le plus important observé durant les 14 années de guerre.”

Réfléchissez à ces deux points : le gouvernement américain reconnait que Nosra est “la plus importante filiale de l’histoire” d’al-Qaïda et les militaires américains ont pris l’an passé le contrôle du “plus important” camp d’entraînement de l’histoire de l’Afghanistan.

Al-Qaïda est loin d’être à l’article de la mort.

Contrairement au bons sens, al-Qaïda n’est pas focalisée sur le fait d’attaquer l’Occident. La plupart des ressources de l’organisation sont utilisées pour financer des insurrections majoritairement dans le monde musulman. Mais l’empreinte d’al-Qaïda a pris de l’ampleur, comme les menaces qui reposent sur les USA et l’Europe. Al-Qaïda pourrait facilement employer des membres d’une de ses branches régionales lors d’une attaque contre l’Occident.

Quelques jours avant le 15e anniversaire du 11-Septembre, Ayman al Zawahiri a diffusé une vidéo dans laquelle il menace une fois de plus les USA. Zawahiri affirme que les détournements du 11-Septembre ont mené au “réveil du djihad”. Il a également honoré ben Laden en tant qu’iman du renouveau, saluant son camarade disparu pour avoir aidé à allumer la révolution djihadiste.

Ce ne sont pas des mots creux. L’Amérique doit les prendre au sérieux. Al-Qaïda demeure une menace pour les Américains quinze ans après la pire attaque terroriste de l’histoire.

Source : The Weekly Standard, le 11/09/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/la-menace-dal-qaida-samplifie-par-thomas-joscelyn/


Les États-Unis et le Royaume-Uni continuent à participer activement aux crimes de guerre saoudiens qui visent des civils yéménites, par Glenn Greenwald

Monday 31 October 2016 at 02:30

Source : The Intercept, le 10/010/2016

Glenn Greenwald

Le 10 octobre 2016

Photo: Osamah Abdulrhman/AP

Photo: Osamah Abdulrhman/AP

Depuis le début de l’affreuse campagne de bombardement saoudienne contre le Yémen il y a 18 mois, deux pays ont joué un rôle actif et vital rendant possible le carnage : les États-Unis et le Royaume-Uni. Les atrocités commises par les Saoudiens auraient été impossibles sans leur soutien indéfectible et agressif.

L’administration Obama “a vendu pour 115 milliards de dollars d’armes à l’Arabie saoudite au cours de ses huit années à la Maison-Blanche, plus que toute administration antérieure aux E.-U.,” comme le rapporte le Guardian cette semaine, et lui fournit sa meilleure technologie en matière de surveillance. Comme le précisait The Intercept en avril, “au cours de ses cinq premières années comme président, Obama a vendu pour 30 milliards de dollars d’armes de plus que le Président Bush pendant toute la durée de ses huit années à la tête de l’État.”

Plus important encore, selon le ministre des Affaires étrangères saoudien, bien que les Saoudiens aient en dernier recours autorité pour choisir leurs cibles, “des responsables de l’armée britanniques et américains sont au centre de contrôle et de commande pour les attaques aériennes saoudiennes sur le Yémen,” et “ont accès aux listes de cibles.” En somme, alors que la campagne de bombardement est invariablement décrite dans les médias occidentaux comme “menée par les Saoudiens”, les E.-U. et le R.-U. sont tous deux des acteurs centraux et indispensables. Tandis que le New York Times titrait en août : “Les États-Unis sont complices de ce carnage,” le Guardian soutenait que “la Grande-Bretagne porte une lourde responsabilité dans ces souffrances.”

Depuis le début, les Saoudiens, soutenus par les E.-U. comme le R.-U. ont aveuglément et parfois délibérément bombardé des civils, tuant des milliers de personnes innocentes. Depuis le Yémen, Iona Craig et Alex Potter ont documenté en détail pour The Intercept l’étendue des meurtres de civils causés par cette campagne de bombardement. Alors que les Saoudiens continuent de bombarder des civils inconsciemment ou intentionnellement, les armes américaines et britanniques ont continué d’affluer à Riyad, assurant la poursuite des massacres de civils. De temps en temps, quand une tuerie particulièrement horrible a fait son chemin jusqu’aux infos, Obama et divers responsables britanniques émettent une incontournable déclaration exprimant leur “inquiétude”, puis retournent alimenter les attaques.

Ce week-end, alors que l’attention de l’Amérique était presque exclusivement tournée vers Donald Trump, un massacre des plus révoltants a eu lieu. Samedi, des avions de guerre ont attaqué une cérémonie d’enterrement à Sanaa, bombardant de manière répétée la salle où elle avait lieu, tuant plus de 100 personnes et blessant plus de 500 autres (voir la photo ci-dessus). La vidéo ne montre qu’une partie de la destruction et du carnage.

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La vidéo montre l’attaque saoudienne en deux passes dans la salle de l’enterrement, à Sanaa, Yémen, aujourd’hui. Des centaines de tués ou blessés. Les Saoudiens nient, pas un mot des États-Unis.

Les responsables saoudiens ont d’abord menti en essayant d’imputer le massacre à “d’autres causes” mais ont fait marche arrière depuis. La prochaine fois que quelqu’un qui s’identifie au monde musulman attaque des citoyens américains ou britanniques, et que les dirigeants politiques de ces pays-là répondent à la question : “pourquoi, oh pourquoi nous détestent-ils ?” en assurant à tout le monde qu'”ils nous détestent pour nos libertés” il serait instructif de regarder cette vidéo.

Le cabinet d’Obama, par l’intermédiaire de son porte-parole Ned Price, a condamné ce qu’il appelle “la dérangeante série d’attaques frappant les civils yéménites” – attaques qu’il avait soutenues à plusieurs reprises mais cela il ne l’a pas fait remarquer – et a averti sans conviction que “la coopération entre les États-Unis et l’Arabie saoudite en matière de sécurité n’était pas un chèque en blanc.” Voilà exactement ce que c’est. Les 18 mois de bombardements soutenus par les E.-U. et le R.-U. ont, comme l’a noté le NYT ce matin, “été en grande partie un échec, tandis que les recensements de civils tués sont devenus monnaie-courante, et que le pays soit au bord de la famine.”

Il était connu depuis le début que la campagne de bombardement saoudienne s’était faite aveuglément et imprudemment, et cependant Obama et le gouvernement du R.-U. ont continué à jouer des rôles de premier plan. Un rapport de l’ONU obtenu en janvier par le Guardian “a découvert des attaques “diffuses et systématiques” sur des cibles civiles en violation du droit humanitaire international” ; le rapport a conclu que “la coalition avait conduit des frappes aériennes ciblant des civils et des biens civils, en violation du droit humanitaire international, incluant des personnes déplacées à l’intérieur du pays et des réfugiés ; des réunions de civils, incluant des mariages ; des véhicules civils, incluant des bus ; des zones résidentielles civiles ; des équipements médicaux ; des écoles ; des mosquées ; des marchés ; des usines, un entrepôt de stockage de nourriture ; et d’autres infrastructures civiles essentielles.”

Mais ce qu’on ignorait, jusqu’à un excellent rapport de l’agence Reuters par Warren Strobel et Jonathan Landay, paru ce matin, c’est qu’Obama était explicitement averti non seulement que les Saoudiens étaient en train de commettre des crimes de guerre, mais que les E.-U. eux-mêmes pouvaient légalement être considérés comme leur complice :

Selon les documents du gouvernement et les comptes-rendus d’anciens et d’actuels responsables, l’administration Obama a conclu la vente d’1,3 milliards de dollars d’armement à l’Arabie saoudite l’année dernière en dépit des avertissements de certains responsables selon lesquels les États-Unis pourraient être impliqués dans des crimes de guerre pour soutien à la campagne aérienne menée par les Saoudiens au Yémen, laquelle a tué des milliers de civils.

En privé, des responsables du département d’État restent sceptiques quant à la capacité de l’armée saoudienne de cibler les rebelles houthis sans provoquer de pertes civiles et sans détruire des bâtiments vitaux pour le Yémen, d’après des e-mails et des enregistrements obtenus par Reuters, et des interviews auprès d’une douzaine de responsables ayant connaissance de ces discussions.

En d’autres termes, on a indiqué explicitement au lauréat du prix Nobel de la paix 2009 qu’il pourrait être un collaborateur de crimes de guerre en armant une campagne qui vise délibérément des civils, et en continuant à fournir des quantités record d’armes pour aider leur poursuite. Rien de tout cela ne devrait surprendre : il serait difficile pour Obama de condamner les frappes « double-tap », comme les Saoudiens viennent de le faire [NdT. : Les “double-tap” strikes consistent à envoyer une première vague de bombardiers sur un objectif, à attendre (10 ou 20 minutes), puis à envoyer une deuxième vague, qui frappe donc les secouristes et les proches des victimes venues sur place. Cf ce rapport]— où les premiers sauveteurs et les personnes pleurant les victimes sont visés — étant donné qu’il a lui-même utilisé cette tactique, communément décrite comme une caractéristique du terrorisme. Pour leur part, les britanniques ont bloqué les enquêtes de l’UE cherchant à déterminer si des crimes de guerre ont été commis au Yémen, alors que des députés clés ont bloqué des rapports prouvant l’utilisation d’armes britanniques dans la perpétration de crimes de guerre et le ciblage délibéré de civils.

Les États-Unis et le Royaume-Uni sont les deux principaux pays qui exploitent cyniquement les droits de l’homme et les lois de la guerre pour leurs intérêts afin d’attaquer leurs adversaires. Ces derniers ainsi que leurs principaux chroniqueurs savent faire de beaux discours bien-pensants et dire comment les autres nations – ces primitifs, ces méchants là-bas – ciblent des civils et commettent des crimes de guerre. Et pourtant ils restent tous deux à se tenir fermement derrière l’un des régimes les plus brutaux et les plus répressifs au monde, l’armant jusqu’aux dents avec la pleine et irréfutable connaissance qu’ils lui permettent de faire des massacres irresponsables qui, dans de nombreux cas, visent délibérément des civils.

Et ces 18 mois d’atrocités ont à peine été mentionnés durant l’élection américaine, en dépit du rôle-clé que la candidate favorite, Hillary Clinton, a joué dans l’armement des Saoudiens, sans parler des millions de dollars que sa fondation familiale a reçus du régime saoudien. (Son opposant, Donald Trump, n’en a pas dit grand-chose, et il a lui-même reçu des millions de contributions de divers oligarques saoudiens.)

Une des raisons pour lesquelles les élites politiques et médiatiques américaines et britanniques rivalisent d’éloquence en condamnant la brutalité des ennemis de leur gouvernement est qu’elles soulignent les finalités tribales et nationalistes : c’est une stratégie visant à affaiblir leurs adversaires tout en renforçant leurs propres gouvernements. Mais le motif au moins aussi important de ces condamnations est de détourner l’attention de leurs propres crimes et massacres de guerre, ceux qu’ils rendent possibles en les soutenant.

Il y a quelques nations sur la planète qui sont crédibles lorsqu’elles condamnent des crimes de guerre et le fait de viser délibérément des civils. Les deux pays qui ont passé près de deux ans à armer l’Arabie saoudite dans ce massacre actuel de civils yéménites n’en font certainement pas partie.

Source : The Intercept, le 10/010/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-et-le-royaume-uni-continuent-a-participer-activement-aux-crimes-de-guerre-saoudiens-qui-visent-des-civils-yemenites-par-glenn-greenwald/