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[L'iMonde, suite] « L’argent russe empêche les Européens d’agir », par Françoise Thom

Thursday 11 September 2014 at 00:21

Une hallucinante tribune  sortie dans le Monde le 2 septembre,  par Françoise Thom (“Maître de conférences à Paris-IV – Sorbonne”). Je vous la propose en version brute, puis commentée.

Le Monde, journal de la haine ordinaire. RIP Hubert Beuve-Méry. (P.S. ne jamais vendre son journal à des milliardaires)

« L’Occident inepte face à la crise ukrainienne »

Notre propos n’est pas ici d’évoquer la tragédie du peuple ukrainien, qui lutte seul pour s’arracher à l’orbite mortifère de son voisin plus fort et acharné à sa perte. C’est un autre spectacle affligeant qui nous inspire ces réflexions amères. Celui de l’Europe et des Etats-Unis tétanisés devant Vladimir Poutine comme un lapin face à un boa. Que nous apprennent en effet la crise ukrainienne et la longue complaisance dont les Occidentaux ont fait preuve à l’égard de l’autocrate russe ?

D’abord que nous avons perdu le sens moral. La vénalité encouragée par le Kremlin au sein de nos élites porte ses fruits aujourd’hui : l’argent russe empêche les Européens d’agir, il empêche même la cristallisation d’une perception claire de la politique russe. Les réseaux de désinformation russes enfument littéralement le monde entier. M. Poutine ment depuis des mois, et nul ne semble choqué des affabulations grotesques dont nous régale le Kremlin. Les hommes verts en Crimée ont acheté leurs armes au supermarché du coin. Bien sûr il n’est pas question d’annexer la Crimée. Les soldats russes en Ukraine ? Ils se sont égarés par hasard. Pardon, ils sont en vacances et ont choisi de bronzer à Novoazovsk. Nous nous laissons mentir en pleine figure et comme nous sommes lâches nous en redemandons. Mme Merkel téléphone et réclame à M. Poutine des explications sur la présence de commandos russes sur le territoire ukrainien.

Comme la morale appuie l’intelligence, il n’est pas étonnant que la dégénérescence du sens moral entraîne la confusion mentale. Le premier indice est que nous ne réalisons même pas le danger dans lequel nous sommes face à un dictateur ivre de puissance équipé de l’arme nucléaire. Nos nouvelles abondent de frivolités diverses qui éclipsent largement le drame ukrainien. Quand il est question de l’Ukraine, on s’empresse de donner la parole aux poutiniens de service et de les opposer à ceux qui essaient d’expliquer ce qui se passe sur le terrain, comme si le point de vue de propagandistes était équivalent à celui de témoins. Tout cela contribue à entretenir une confusion dans les esprits qui ne bénéficie qu’au Kremlin, puisqu’elle aboutit à une paralysie de la volonté.

Pis encore, il semble que nous ayons perdu jusqu’à l’instinct de conservation. Car comment expliquer autrement que la France fournisse des Mistral équipés d’une technologie de pointe à la Russie alors que pour la deuxième fois celle-ci est en train de déchiqueter un pays coupable de vouloir être libre, M. Poutine ne cachant même plus son intention de créer un Etat à l’est de l’Ukraine ? La signature de ce contrat après l’agression russe contre la Géorgie était déjà scandaleuse. La crise ukrainienne d’aujourd’hui est le résultat de notre fatale indifférence aux événements d’août 2008, de notre aveuglement volontaire face à tous les symptômes inquiétants que présentait la Russie poutinienne depuis le début. Imagine-t-on qu’en 1938, après l’annexion des Sudètes, la France ait vendu des bombardiers de dernière génération à Hitler et formé les officiers de la Luftwaffe ? On peut trouver des excuses à la lâcheté, mais quand on passe à la complicité active avec l’agression il s’agit d’autre chose. N’oublions pas qu’au moment où des soldats russes envahissent l’Ukraine des marins russes reçoivent un entraînement en France. L’affaire des Mistral restera sans doute dans l’histoire comme un exemple cruel du somnambulisme de nos dirigeants postmodernes.

DES MESURES ABSURDES

Ce qui frappe dans l’enchaînement des événements de ces derniers mois, c’est l’extraordinaire crescendo à la fois dans les coups de force, la légifération et les propos du Kremlin, en politique extérieure et en politique intérieure. On a l’impression que la machine s’emballe. M. Poutine n’a pas fini de régler ses comptes à l‘’Ukraine que déjà il laisse entendre que l’est le prochain au menu : le 29 août il félicite le président Nazarbaïev d’« avoir créé un Etat là où il n’y en avait jamais eu » – propos qui suscita une vive réaction au Kazakhstan, et non sans raison, quand on se souvient que Poutine a nié l’existence de la nation ukrainienne pour justifier son agression contre Kiev.

Chaque jour, la Douma vote des mesures absurdes, et les propositions les plus délirantes sont examinées quotidiennement. Les députés cherchent fiévreusement à colmater les innombrables fissures par lesquelles pénètre la pernicieuse influence occidentale. C’est ainsi que les sous-vêtements en dentelle sont victimes d’un embargo, tandis que des patriotes particulièrement ardents préconisent d’interdire l’étude des langues étrangères pendant dix ans. La liste des traîtres et des « agents de l’étranger » ne cesse de s’allonger : aux citoyens titulaires d’une double nationalité viennent de s’ajouter les associations de mères de soldats. La Russie semble être aspirée dans une spirale autodestructrice. L’opposition, découragée par la passivité de l’Occident, incapable de résister à la surenchère nationaliste, assiste impuissante à la course au précipice.

La Russie nous tient paralysés parce qu’elle laisse entendre qu’elle est prête à faire n’importe quoi, qu’elle ne s’arrêtera devant rien. Au lieu de tenir tête à ce chantage, nos dirigeants occidentaux clament qu’ils excluent toute option militaire. Venue en Ukraine prétendument soutenir le président Porochenko, Angela Merkel a cru bon d’annoncer que l’Allemagne n’armerait pas l’Ukraine, ne financerait pas la reconstruction du Donbass et n’imposerait pas de sanctions dans l’immédiat. Le message a été compris par le président Poutine, qui a relancé l’offensive.

Il y a quelque chose de suicidaire dans l’ineptie occidentale. On dirait qu’émasculé par le politiquement correct le monde occidental éprouve une louche attraction pour la violence primitive qu’incarne l’autocratie russe. Incapable de distinguer le juste et l’injuste, le vrai et le faux, il est aspiré par l’univers de force nue incarné par Vladimir Poutine et ses janissaires. L’indifférence au sort de l’Ukraine reflète l’oubli des vertus sur lesquelles s’était construite l’Europe.

Françoise Thom, 2/9/2014, Le Monde.fr

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Notre propos n’est pas ici d’évoquer la tragédie du peuple ukrainien, qui lutte seul pour s’arracher à l’orbite mortifère de son voisin plus fort et acharné à sa perte.

Au niveau de la tragédie,  la seule que je vois c’est les 2000 à 3000 civiles russophones morts. La lutte “seule” est risible, vu que la guerre de Kiev est financée par le FMI et par l’UE. “Acharné à sa perte”, alors que le pays proposait 20 Md$ par an de soutiens à l’Ukraine en décembre dernier…

C’est un autre spectacle affligeant qui nous inspire ces réflexions amères. Celui de l’Europe et des Etats-Unis tétanisés devant Vladimir Poutine comme un lapin face à un boa.

On est donc bien au niveau du délire…

Que nous apprennent en effet la crise ukrainienne et la longue complaisance dont les Occidentaux ont fait preuve à l’égard de l’autocrate russe ?

“L’autocrate russe”, c’est bien celui qui a été élu démocratiquement, et que a plus de 85 % de bonnes opinions ? C’est sûr que notre scootocrate à 13 M% de bonnes opinions est une publicité vivante pour la démocratie efficace et pérenne.

Amusant, je vois rarement dans Le Monde employer le mot d”autocrates” pour les vrais sévissant en Chine, en Arabie Saoudite, au Gabon ou au Qatar (bizinesse, bizinesse…).

D’abord que nous avons perdu le sens moral.

Ça, on est d’accord…

La vénalité encouragée par le Kremlin au sein de nos élites porte ses fruits aujourd’hui : l’argent russe empêche les Européens d’agir, il empêche même la cristallisation d’une perception claire de la politique russe.

Mais bien sûr, les élites françaises sont achetées par les Russes, CA SAUTE AUX YEUX TOUS LES JOURS. C’est même pour ça que la plupart sont sous couverture des Young leaders de la French-American Fundation, à commencer par notre scootocrate !

Quand à “l’argent russe”, cela rappelle clairement une période de sinistre mémoire sur “l’argent juif”. Par contre, prévoir un délai pour que le Monde s’intéresse à l’argent américain.

Affiche de l’exposition antisémite nazie Der Ewige Jude (Le Juif éternel). Allemagne, 8 novembre 1937. (avec déjà de l’antirussisme…)

 

Les réseaux de désinformation russes enfument littéralement le monde entier.

Mais oui, Le Monde, Libération, France 2, France Inter : des nids à propagande pro-russe, en permanence !!!!

(la dame doit fréquenter les soirées de BHL)

M. Poutine ment depuis des mois, et nul ne semble choqué des affabulations grotesques dont nous régale le Kremlin.

Ah les plus belles viennent quand même de Kiev et Washington, cf. ce blog ! Mention spéciale aux invasions par 3 chars russes rouillés vaporisés sans laisser de traces…

Les hommes verts en Crimée ont acheté leurs armes au supermarché du coin.

Euh, non, c’était les armes des soldats russes stationnés en Crimée, en raison des accords Ukraine-Russie qui coûtait des milliards à cette dernière. Ils ont assuré la sécurité, et il n’y a eu aucun affrontement ni décès en Crimée… Dommage qu’il n’en n’ait pas eu à Odessa…

Bien sûr il n’est pas question d’annexer la Crimée. Les soldats russes en Ukraine ? Ils se sont égarés par hasard. Pardon, ils sont en vacances et ont choisi de bronzer à Novoazovsk.

La pauvre, elle ne sait pas que Sébastopol était la base navale de la Russie dans la région, peuchère…

Nous nous laissons mentir en pleine figure et comme nous sommes lâches nous en redemandons. Mme Merkel téléphone et réclame à M. Poutine des explications sur la présence de commandos russes sur le territoire ukrainien.

Comme la morale appuie l’intelligence, il n’est pas étonnant que la dégénérescence du sens moral entraîne la confusion mentale.

Ah, elle est psychologue, en plus… Françoise Thom, spécialiste en tout.

Le premier indice est que nous ne réalisons même pas le danger dans lequel nous sommes face à un dictateur ivre de puissance équipé de l’arme nucléaire.

Quelqu’un peut-il m’expliquer comment Le Monde peut laisser passer cette phrase ? C’est “tribune libre à n’importe quoi” ? “Dictateur” ???? Un type élu avec une Assemblée élue ? Critiquable, sans doute, mais dictateur ?? A moustache ?

Nos nouvelles abondent de frivolités diverses qui éclipsent largement le drame ukrainien.

Ah, là, on est bien d’accord. Aucune image des civils hachés menus par leur armée dont l’artillerie pilonne la ville !

Quand il est question de l’Ukraine, on s’empresse de donner la parole aux poutiniens de service et de les opposer à ceux qui essaient d’expliquer ce qui se passe sur le terrain, comme si le point de vue de propagandistes était équivalent à celui de témoins. Tout cela contribue à entretenir une confusion dans les esprits qui ne bénéficie qu’au Kremlin, puisqu’elle aboutit à une paralysie de la volonté.

Pfffffffffffffff

Pis encore, il semble que nous ayons perdu jusqu’à l’instinct de conservation.

Instinct de conservation = faire la guerre à la Russie, CQFD.

Car comment expliquer autrement que la France fournisse des Mistral équipés d’une technologie de pointe à la Russie alors que pour la deuxième fois celle-ci est en train de déchiqueter un pays coupable de vouloir être libre, M. Poutine ne cachant même plus son intention de créer un Etat à l’est de l’Ukraine ?

C’est beau comme du Goebbels.

En tous cas, les étrangers, achetez nous des armes uniquement si vous nous garantissez de ne pas pas vous en servir…

La signature de ce contrat après l’agression russe contre la Géorgie était déjà scandaleuse.

Le 7 août 2008, c’est quand même l’armée géorgienne qui a attaqué, mais bon… Comme l’a dit BHL à l’époque : “Qui a tiré, cette semaine, le premier ? La question est obsolète. [...]  La vérité est que l’intervention de l’armée russe hors de ses frontières, contre un pays indépendant membre de l’ONU, est une première depuis l’invasion de l’Afghanistan.” [Libération, 14/08/2008], qui a même obligé Alain Minc à le recadrer sévèrement

La crise ukrainienne d’aujourd’hui est le résultat de notre fatale indifférence aux événements d’août 2008, de notre aveuglement volontaire face à tous les symptômes inquiétants que présentait la Russie poutinienne depuis le début.

C’est vrai que Sarko a quand même œuvré pour calmer les choses, l’inconscient…

Imagine-t-on qu’en 1938, après l’annexion des Sudètes, la France ait vendu des bombardiers de dernière génération à Hitler et formé les officiers de la Luftwaffe ?

Mais bien sûr… Dans 6 mois, on aura les chambres à gaz de Poutine, vous verrez…

Dommage que les Sudètes n’aient pas voté, alors que la Crimée l’a fait…

De toute façons, un vote dans une région – même remplie de Russes – pour intégrer la Fédération russe, est forcément truqué, CQFD.

On peut trouver des excuses à la lâcheté, mais quand on passe à la complicité active avec l’agression il s’agit d’autre chose. N’oublions pas qu’au moment où des soldats russes envahissent l’Ukraine des marins russes reçoivent un entraînement en France. L’affaire des Mistral restera sans doute dans l’histoire comme un exemple cruel du somnambulisme de nos dirigeants postmodernes.

C’est vrai que l’ancien directeur technique de la NSA dit qu’il n’y a eu aucune invasion, mais quelle importance ? Françoise Thom SAIT, car elle est plus forte que la NSA.

DES MESURES ABSURDES

Ce qui frappe dans l’enchaînement des événements de ces derniers mois, c’est l’extraordinaire crescendo à la fois dans les coups de force, la légifération et les propos du Kremlin, en politique extérieure et en politique intérieure. On a l’impression que la machine s’emballe. M. Poutine n’a pas fini de régler ses comptes à l‘’Ukraine que déjà il laisse entendre que l’est le prochain au menu : le 29 août il félicite le président Nazarbaïev d’« avoir créé un Etat là où il n’y en avait jamais eu » – propos qui suscita une vive réaction au Kazakhstan, et non sans raison, quand on se souvient que Poutine a nié l’existence de la nation ukrainienne pour justifier son agression contre Kiev.

Hein ?

Chaque jour, la Douma vote des mesures absurdes, et les propositions les plus délirantes sont examinées quotidiennement.

Ah, il y a quand même un Parlement démocratique dans cette dictature alors ?

Les députés cherchent fiévreusement à colmater les innombrables fissures par lesquelles pénètre la pernicieuse influence occidentale. C’est ainsi que les sous-vêtements en dentelle sont victimes d’un embargo, tandis que des patriotes particulièrement ardents préconisent d’interdire l’étude des langues étrangères pendant dix ans.

Ben cela s’appelle des mesures de rétorsion dans un premier temps, et dans le seconde, j’imagine, de simple propositions de loi de députés débiles. Si demain des profs à Moscou prennent par exemple des propositions de loi du FN par exemple, et font croire que c’est la vision de notre Parlement, cela ne serait pas très honnête intellectuellement, (rapport à la “morale” tout ça tout ça)

La liste des traîtres et des « agents de l’étranger » ne cesse de s’allonger : aux citoyens titulaires d’une double nationalité viennent de s’ajouter les associations de mères de soldats.

Encore un mensonge. Non, ce ne sont pas “LES  associations de mères de soldats”. Ce sont “DES associations de mères de soldats” (Françoise Thom, le Bescherelle est ton ami). Par exemple du genre de : Association of Public Entities “Union of Committees of Soldiers’ Mothers of Russia” qui a touché 60 000 $ rien qu’en 2009 de la NED, un des bras de la CIA. (info son propre rapport annuel, ici). Oui, la Russie veut surveiller des associations soit disant démocratiques financées par la CIA. Vivement que la Russie finance des associations contre la peine de mort, les assassinats ciblés, la torture, l’exfiltration de prisonniers aux USA. Je pense qu’ils vont bien le prendre.

La Russie semble être aspirée dans une spirale autodestructrice. L’opposition, découragée par la passivité de l’Occident, incapable de résister à la surenchère nationaliste, assiste impuissante à la course au précipice.

Et le but est donc de se précipiter dans le précipice ?

La Russie nous tient paralysés parce qu’elle laisse entendre qu’elle est prête à faire n’importe quoi, qu’elle ne s’arrêtera devant rien. Au lieu de tenir tête à ce chantage, nos dirigeants occidentaux clament qu’ils excluent toute option militaire.

Non, il faut en effet leur dire à ces sales Russes qu’on va bombarder Moscou !!!!

Venue en Ukraine prétendument soutenir le président Porochenko, Angela Merkel a cru bon d’annoncer que l’Allemagne n’armerait pas l’Ukraine, ne financerait pas la reconstruction du Donbass et n’imposerait pas de sanctions dans l’immédiat.

Bravo Angela :)

Le message a été compris par le président Poutine, qui a relancé l’offensive.

Le jour où la Russie envahira l’Ukraine, on le verra vite, et ils seront à Kiev en 3 ou 4 jours.

Il y a quelque chose de suicidaire dans l’ineptie occidentale. On dirait qu’émasculé par le politiquement correct le monde occidental éprouve une louche attraction pour la violence primitive qu’incarne l’autocratie russe.

Bravo Le Monde, ça, c’est grand journalisme…

Incapable de distinguer le juste et l’injuste, le vrai et le faux, il est aspiré par l’univers de force nue incarné par Vladimir Poutine et ses janissaires.

Tiens elle nous sort les Ottomans maintenant…

Moi, qu’en j’entends “force nue”, je pense à Israël écrasant Gaza par exemple, mais bon, je suis un peu bête…

Les pro-russes ont tué combien de civils pro-Kiev ? A peu près aucun ? Ah ok, gros problème alors…

L’indifférence au sort de l’Ukraine reflète l’oubli des vertus sur lesquelles s’était construite l’Europe.

Rappel de la règle au Monde : toujours finir une tribune par le mot “Europe”. C’est important pour un intégriste.

Françoise Thom

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Pas d’autre commentaire à ce stade, cette personne n’en mérite pas plus.

Mais qu’on journal soi-disant de premier plan publie un torchon pareil, digne des brûlots anti-boches de 1914, sans la moindre contradiction ou éclairage contraire, cela en dit long sur notre époque…

Tiens, je termine par cette analyse de 2008 d’Alexandre Anizy sur son blog :

ANTIRUSSISME de Françoise THOM

Lorsque nous étions jeunes, nous eûmes la sagesse et le plaisir de lire Paul VALÉRY, ce bon bourgeois qui ne perdait pas le nord, notamment lorsqu’il écrivait :

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »

C’est en lisant la tribune de madame Françoise THOM que cette maxime nous est revenue, parce qu’hier comme aujourd’hui les intellectuels belliqueux nous font gerber.

Bardée de son statut d’historienne, Françoise THOM nous assène [dans le Mondesa vérité digne du café du commerce :

« (…) bientôt nous pouvons être acculés à l’action, à moins d’accepter une vassalisation complète, au moins pour ce qui nous concerne, nous autres Européens. »

Parce que c’est évident :

« Tant que demeurera une Europe indépendante alliée aux Etats-Unis, la Russie se sentira encerclée. La réalisation des prétendus intérêts de sécurité russes passe par l’asservissement par cercles successifs de tous ses voisins occidentaux et méridionaux. »

Rien que ça ?  Dans la tête de Françoise THOM, le mur de Berlin n’est pas tombé.

 

Source: http://www.les-crises.fr/l-argent-russe-empeche-les-europeens-d-agir-par-francoise-thom/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade)

Wednesday 10 September 2014 at 19:00

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : Olivier Delamarche sur BFM Business :

Le coup de sang d’Olivier Delamarche : L’économie n’a rien à voir avec les marchés – 01/09

La minute d’Olivier Delamarche: Draghi parfait dans son rôle de banquier central ignorant – 08/09

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Zone euro: Mario Draghi réussira-t-il à faire baisser durablement le niveau de l’euro ?, dans Intégrale Placements – 08/09 1/2


Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Zone… par BFMBUSINESS

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Le Japon revoit en baisse son PIB au second trimestre, dans Intégrale Placements – 08/09 2/2


Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Le Japon… par BFMBUSINESS

II. Philippe Béchade

Bilan Hebdo de Béchade & Ceaux-Dutheil: La dynamique des marchés après Jackson Hole – 29/08

Bilan Hebdo de Béchade & Cussac: Les marchés US face à la baisse des chiffres de l’emploi? – 05/09

La minute de Philippe Béchade : Europe, États-Unis, même combat, une économie inquiétante – 03/09

III. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : Ukraine, un cessé le feu d’ici 10 jours ? – 02/09

La minute de Jacques Sapir: Relance de l’investissement, Hollande manque de crédibilité – 09/09




Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-10-09/


Une futur “star du journalisme” : Yann Bertrand de France (dés)Info

Wednesday 10 September 2014 at 01:35

Il est important de rappeler les principes éthiques du journalisme indiqué dans la Charte de Munich, en particulier :

1.Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité

3.Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents

6.Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte

9.Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste

Je vous propose donc de comparer ceci au papier de Yann Bertrand, qui a apparement à cœur de porter haut les principes de son métier, dans une période de grave tension internationale – où la rigueur maximale est bien évidemment requise.

Crash du MH17 : le missile russe Buk au cœur des soupçons

Un rapport préliminaire révèle ce mardi que l’avion de la Malaysia Airlines abattu en Ukraine a été touché par “un grand nombre de projectiles”. Kiev soupçonne qu’il s’agisse d’un missile russe de type Buk. Moscou réfute toujours les accusations, et nie avoir livré un tel matériel aux séparatistes de l’est ukrainien.

Les experts néerlandais mandatés après la catastrophe aérienne du 17 juillet dernier – qui a coûté la vie à 288 personnes, dont 193 Néerlandais – ont rendu mardi un rapport préliminaire. Dans celui-ci, ils se montrent formels : “Le vol MH17 du Boeing 777-200 opéré par la Malaysia Airlines s’est disloqué en vol, résultant probablement de dégâts structurels causés par un grand nombre de projectiles à grande vitesse qui ont pénétré dans l’avion depuis l’extérieur“. Une version qui confirme les doutes de Kiev et des Occidentaux, pour qui les séparatistes prorusses de l’est ukrainien ont utilisé du matériel introduit illégalement par la Russie en Ukraine.

Le principal suspect de ce crash porte un nom : Buk. La description des dégâts causés à la carlingue de l’appareil correspondent tout à fait aux dommages que ce type de missile peut commettre. Moscou dément formellement avoir fourni le matériel aux rebelles, qui ne sauraient de toute façon pas s’en servir. De leurs côtés, les séparatistes affirment aujourd’hui ne pas avoir d’armes capables d’abattre un Boeing mais, en juillet dernier, l’un de leurs chefs avait indiqué posséder un matériel de ce type.

Une portée de trente kilomètres

Il faut, en effet, avoir été spécialement entraîné pour parvenir à faire fonctionner les missiles Buk. Entrés en service dans l’armée russe en 1998, ils sont réputés puissants et très précis. D’un poids de plus de 700 kilos, le missile Buk peut atteindre des cibles à près de trente kilomètres. Lorsqu’il a été abattu, l’avion de la Malaysia Airlines se trouvait à 10.000 mètres d’altitude.

Une batterie de missiles Buk peut engager simultanément plusieurs objectifs dans le ciel. Une fois arrivé à une vingtaine de mètres de l’objectif, le missile explose et libère une grande quantité d’éclats en acier. Cela provoque en général de gros dégâts. Et semble donc correspondre en tous points à ceux provoqués sur le vol MH17.

Source : Yann Bertrand, France Info, 9/9/2014

Le commentaire

Alors là, on est dans du GRAND ART.

Primo, le titre comprend “russe” et “soupçons”

Secundo, on a une photo d’un Bouk (en français, on met Bouk normalement) de l’armée russe, avec le drapeau russe. Chapeau l’artiste ! J’ai bien du voir 40 photos de Bouks jusqu’à aujourd’hui, mais aucun n’avait un drapeau russe. Sacrée recherche pour trouver ça…

Un rapport préliminaire révèle ce mardi que l’avion de la Malaysia Airlines abattu en Ukraine a été touché par “un grand nombre de projectiles”.

C’est exact. Cela peut donc être par ordre de probabilité :

  • Réponse A : un missile sol-air des Ukrainiens pro-Kiev
  • Réponse B : un missile sol-air des Ukrainiens pro-Donetsk
  • Réponse C : un missile air-air des Ukrainiens pro-Kiev
  • Réponse D : un mitraillage par un avion des Ukrainiens pro-Kiev

Kiev soupçonne qu’il s’agisse d’un missile russe de type Buk.

Ah, mais ça c’est CERTAIN que le missile était “russe”, puisque TOUS les missiles de la région sont russes, certains propriété de l’État ukrainien, d’autres de l’État russe…

Moscou réfute toujours les accusations, et nie avoir livré un tel matériel aux séparatistes de l’est ukrainien.

C’est bien de le dire… Surtout que Kiev ment régulièrement…

Les experts néerlandais mandatés après la catastrophe aérienne du 17 juillet dernier – qui a coûté la vie à 288 personnes, dont 193 Néerlandais – ont rendu mardi un rapport préliminaire. Dans celui-ci, ils se montrent formels : “Le vol MH17 du Boeing 777-200 opéré par la Malaysia Airlines s’est disloqué en vol, résultant probablement de dégâts structurels causés par un grand nombre de projectiles à grande vitesse qui ont pénétré dans l’avion depuis l’extérieur“.

Une version qui confirme les doutes de Kiev et des Occidentaux, pour qui les séparatistes prorusses de l’est ukrainien ont utilisé du matériel introduit illégalement par la Russie en Ukraine.

Mais ce “journaliste” a-t-il conscience du sens des lettres qu’il tape sur son clavier ? En quoi ce rapport confirme-t-il quoi que ce soit ????

Le principal suspect de ce crash porte un nom : Buk. La description des dégâts causés à la carlingue de l’appareil correspondent tout à fait aux dommages que ce type de missile peut commettre.

Oui, comme indiqué, il est probable à ce stade (mais nullement certain) qu’un Bouk ait abattu l’avion.

Moscou dément formellement avoir fourni le matériel aux rebelles, qui ne sauraient de toute façon pas s’en servir.

Ben oui, ça semble évident… Et si ce n’est pas impossible, on voit mal la Russie fournir des Bouks : pourquoi faire ??? Ils ont besoin d’armes de courte portée, à l’épaule, pour abattre les avions d’attaque au sol ; pas d’armes aussi sophistiquées, très dures à utiliser, pour abattre des avions à très haute altitude… Et ils ne pourraient pas l’utiliser ; il faudrait prêter aussi les servants russes – et ils n’auraient pas abattu comme ça l’avion sans faire super gaffe car étant en opération clandestine…

De leurs côtés, les séparatistes affirment aujourd’hui ne pas avoir d’armes capables d’abattre un Boeing mais, en juillet dernier, l’un de leurs chefs avait indiqué posséder un matériel de ce type.

Pffff, les informations bidons jamais démenties ne meurent jamais… Karine Bechet-Golovko avait pourtant bien rappelé que l’intéressé (peu crédible par ailleurs) avait immédiatement démenti avoir tenu ces propos.

Et le propre Procureur général d’Ukraine a pour sa part démenti que les rebelles possédaient une telle arme (comme ici dans le Kiev Post ou là sur ITAR-TASS)… Mais quelle importance ?

Une portée de trente kilomètres

Il faut, en effet, avoir été spécialement entraîné pour parvenir à faire fonctionner les missiles Buk. Entrés en service dans l’armée russe en 1998, ils sont réputés puissants et très précis. D’un poids de plus de 700 kilos, le missile Buk peut atteindre des cibles à près de trente kilomètres. Lorsqu’il a été abattu, l’avion de la Malaysia Airlines se trouvait à 10.000 mètres d’altitude.

Une batterie de missiles Buk peut engager simultanément plusieurs objectifs dans le ciel. Une fois arrivé à une vingtaine de mètres de l’objectif, le missile explose et libère une grande quantité d’éclats en acier. Cela provoque en général de gros dégâts. Et semble donc correspondre en tous points à ceux provoqués sur le vol MH17.

Rien à dire là, c’est un bon résumé – avec une très belle infographie d’Idé.

Euh, mais il ne manque rien dans l’article là ?

Non ?

Ah si, le “journaliste” se fait des noeuds au cerveau pour savoir si les rebelles ont ou non des Bouks, MAIS il oublie juste de parler de ceux dont on est CERTAINS qu’ils ont des Bouks : l’Armée ukrainienne !!! La Russie a indiqué que 27 unités étaient sur place et (comme ce n’est pas les USA) a fourni les photos !!!

La photo 1 montre les lanceurs « Bouk » dans la zone située à 8 km au nord-ouest de Lougansk.

Mais ce n’est que du détail…

Tout comme de rappeler que, ôh pasdbol, l’armée ukrainienne a déjà abattu par rapport un avion civil en 2001 (et elle a menti durant des mois)…

Chapeau Yann Bertrand !

Pour faire honte – L’article de Caroline Paré sur RFI

Voici ce que sortait RFI au même moment (nettement plus équilibré !)

Ukraine: «partie de poker menteur» autour du crash du MH17

Le premier rapport sur le drame du vol MH17 vient d’être rendu public ce mardi 9 septembre au matin par le bureau d’enquête néerlandais pour la sécurité. Gérard Feldzer, ancien commandant de bord, et conseiller aéronautique et transport, analyse les conclusions de ce rapport.

L’avion de ligne de la Malaysia Airlines s’était disloqué en vol le 17 juillet au-dessus de l’est de l’Ukraine. Il n’y a aucun survivant parmi les 298 personnes qui se trouvaient à bord et qui avaient embarqué à Amsterdam.

RFI : Selon le rapport, l’appareil a été abattu en vol par un grand nombre de projectiles à haute vitesse qui ont pénétré dans l’avion depuis l’extérieur. Premier constat : la thèse de l’accident est formellement écartée ?

Gérard Feldzer : Absolument, c’est ce qu’on peut aujourd’hui officialiser. On avait de grands doutes quand même à l’inspection des pièces disséminées au sol. Là, en fait, il s’agit de la confirmation, il y a une multitude d’impacts qui sont en fait des trajectoires ou des projectiles issus d’un missile sol-air. En effet, et ce n’est pas toujours connu, un missile n’atteint pas directement l’avion. Il explose quelques millisecondes avant l’impact pour faire le maximum de dégâts possibles. C’est exactement ce qui s’est passé. C’est une grande grenade supersonique, qui vole à 4 000 kilomètres/heure et qui ne laisse donc aucune chance pour l’avion en tous les cas. La question est de savoir qui a appuyé sur le bouton.

Vous employez ce terme de « missile », mais il n’est pas mentionné dans le rapport qui a été rendu public aujourd’hui…

Le rapport ne dit pas ça. Il est prudent, car il peut s’agir, comme le prétendent les Russes et les indépendantistes, d’un avion Soukhoï ukrainien qui aurait tiré un missile air-air.Dans ce cas, on ne voit pas trop la raison, parce qu’un avion est capable de mieux identifier un avion ami ou ennemi, ou un avion de ligne. Un 777, c’est quand même énorme. Donc cette thèse en tous les cas semblerait plus discutable, mais les experts veulent être prudents en disant : « Nous, nous racontons les faits, ce sont des projectiles qui sont issus d’un missile ». Mais les missiles air-air atteignent, eux, leur objectif. Ils ne disséminent pas autant de projectiles.

On raconte les faits, mais sans s’être rendus directement sur le terrain pour des raisons de sécurité ?

Il y a les raisons de sécurité. Les uns et les autres, bien sûr, ne veulent pas trop qu’on puisse découvrir des éléments qui puissent mettre en cause l’une ou l’autre des parties. Ce qui nous étonne aussi, c’est qu’à chaque fois qu’un missile est tiré, d’où qu’il vienne, il est repéré immédiatement par des satellites. Et on a du mal à croire que les Américains ne puissent pas fournir la preuve de ce qu’ils avancent en disant qu’ils ont la preuve que le missile est tiré par les séparatistes pro-russes, et des Russes qui, également, surveillent de près ce genre de missile. Donc c’est difficile. Nous sommes dans une partie de poker menteur. Nous avons maintenant tous les éléments techniques sur l’avion qui a explosé. Bien sûr, la réaction des pilotes sur l’enregistreur du vol pourrait peut-être amener un élément supplémentaire. La seule question aujourd’hui, c’est une question politique, diplomatique : qui a eu intérêt à tirer d’une part ? Et, s’il s’agit d’une erreur, ce qui est le plus probable, qui l’a commise ?

Cela veut-il dire que l’on retient l’information ou que l’on n’a pas cette information ?

Ça peut être les deux. Il y a un grand doute depuis le début dans cette affaire, parce que cela implique tellement d’éléments. Il y a la thèse privilégiée qui serait que les séparatistes pro-russes ont acquis - d’ailleurs ils s’en sont vantés quelques semaines, avant de le retirer de leur site - un système d’armes sophistiquées.

Alors qu’ils affirment aujourd’hui exactement le contraire, qu’ils n’avaient pas vraiment les moyens matériels pour tirer ?

Absolument. Et d’autre part, les Ukrainiens avaient à peu près une douzaine de systèmes d’armes de ce type, livrés ou laissés par les Russes lorsqu’ils sont partis d’Ukraine, ils doivent très bien savoir. C’est probablement vrai aussi qu’il y a un élément de ces batteries qui a été pris par les indépendantistes. Là aussi, il y a un jeu de poker menteur, les uns expliquant qu’ils ne l’ont pas en leur possession, alors que c’est le cas, et qu’ils n’ont pas les compétences, et là encore, c’est faux, parce qu’il y a une partie de l’armée qui est partie du côté des indépendantistes.

Donc c’est assez complexe. Ce n’est pas la première fois non plus que l’armée ukrainienne a descendu un avion civil. Cela est déjà arrivé il y a quelques années, lors d’un entraînement, à la suite d’une erreur. Donc aujourd’hui, tant qu’on n’a pas la preuve formelle des uns et des autres, moi je doute que ce soit les Russes eux-mêmes, de la frontière russe, parce qu’ils ont suffisamment de compétence pour identifier un avion civil, un avion ennemi ou un avion ami. Ces systèmes de radar, qui identifient l’avion, envoient un signal, et il y a un signal de réponse, comme une sentinelle, qui répondrait aux mots secrets. S’il n’y a pas de reconnaissance, à ce moment-là, le missile part vers cette cible. Simplement, est-ce que ces radars ont été défectueux ou mal utilisés ? C’est encore possible, mais là encore, je doute que les Russes ne sachent pas s’en servir.

C’est un rapport intermédiaire aujourd’hui, un rapport final sera rendu à l’été 2015. En saura-t-on plus à ce moment-là ?

Il y aura des petits éléments qui vont concourir peut-être à privilégier une ou l’autre des parties, mais nous n’avons pas beaucoup d’espoir. L’espoir, c’est vraiment de mener une enquête approfondie du côté politique pour que les langues se délient un peu. Il y a bien eu des gens autour de ces engins qui ont manipulé et qui ont assisté au départ de cette fusée. Ça finira peut-être par sortir.

Source : Caroline Paré, RFI, 9/9/2014

Épilogue

Moi, ce que je trouve formidable, c’est que quand un employé de mon boulanger fait une bêtise et m’empoisonne l’estomac, je peux certes gueuler auprès du boulanger, mais je peux surtout porter plainte. Idem si un employé de banque fait n’importe quoi et me crée un préjudice.

Mais alors ce qu’il y a de bien avec les journalistes, c’est que quand ils vous contaminent l’esprit par incompétence ou mauvaise volonté, on ne peut rien faire du tout. Si ça plait au patron du journaliste, il ne peut pas être sanctionné (même par un simple blâme, on ne va pas faire des procès non plus…)…

“Plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre [...] même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave.” [Condorcet (1743-1794), Cinq Mémoires sur l'instruction publique, 1791]

Source: http://www.les-crises.fr/une-futur-star-du-journalisme-yann-bertrand-de-france-desinfo/


[Foutage de gueule] Scoop : le MH-17 a bien été abattu !

Tuesday 9 September 2014 at 13:48

Près de 2 mois après les faits, verdict de l’enquête préliminaire du Dutch Safety Board : le MH-17 a bien été abattu !

L’avion a donc été  ”perforé par un grand nombre” de projectiles à grande vitesse, conduisant à la dislocation de l’avion.

Rapport préliminaire MH-17 9/9/14 publié par les-crises

(N’hésitez pas à traduire et commenter les phrases importante en commentaire)

Tjibbe Joustra, qui dirige le Dutch Safety Board commente ce rapport :

Bon, ça fait 2 mois qu’on dispose de photos montrant des débris de l’avion perforés depuis l’extérieur, mais bon… Ils en ont repris :

cela semble bien concorder avec un missile

ces petits trous ronds restent étranges

Incroyable : à ce stade, ils ont donc été incapables de définir au moins si c’était des shrapnels de missiles (probable, mais cela peut être aussi un missile air-air) ou/et des balles d’avions, ce qui ne donne pas les mêmes traces !

On aurait pu penser que vu la gravité et les conséquences on aurait une enquête rapide, mais non, le rapport final est attendu pour l’été 2015 !!!

9 mois de plus pour savoir si c’est venu d’un avion (balles ou missile air-air) ou d’un Bouk ukrainien pro-Kiev ou d’un Bouk ukrainien pro-Dontesk !!!

On sent la recherche effrénée de la vérité…

Bon, cependant, positivons : on a déjà sanctionné la Russie, au cas où…

“Sanctionne la Russie tous les jours, si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle sait” [Proverbe bruxellois]

P.S. Comme d’hab, Le Monde, organe de diffusion directe de la propagande américaine (“journalisme 2.0″) :

Le Monde est devenu un torchon sans nom, trompant régulièrement la confiance des lecteurs”, a déclaré en septembre un blogueur français sous couvert d’anonymat. Il faisait réfenrence à la lettr eouverté du VIPS, anciens responsables du renseignement américain non anonymes, ayant écrit en juillet :

Douze jours après l’attaque du vol 17 de la Malaysian Airlines, votre administration n’a toujours pas publié de rapport des renseignements proposant une liste exhaustive des preuves des responsabilités des uns et des autres – ne parlons même pas d’étayer les affirmations répétées selon lesquelles l’avion aurait été abattu par les séparatistes ukrainiens qui ont utilisé un missile fourni par les russes.
Votre gouvernement n’a pas fourni la moindre image satellite montrant que les séparatistes disposeraient d’un tel armement, en plus de l’absence d’autre preuve. La crédibilité de Washington, et la vôtre, ne cesseront de se dégrader si vous refusez, ou êtes incapables, de présenter plus de preuves tangibles appuyant les affirmations du gouvernement.
Dans la suite, nous abordons cela avec la perspective d’anciens professionnels du renseignement cumulant 260 ans d’expérience dans divers secteurs du métier :
Nous, soussignés anciens officiers du renseignement, voulons vous faire part de notre préoccupation concernant les preuves dont on allègue, jusqu’ici, qu’elles accusent la Russie de la destruction du vol 17 de la Malaysian Airlines. Nous sommes retraités du gouvernement et aucun de nous n’est payé par CNN, Fox News ou autre media. Notre objectif, avec ce texte, est de fournir une perspective nouvelle et différente.
En tant qu’anciens analystes du renseignement habitués à attendre, sauf en situations d’urgence, des informations concluantes avant de se précipiter pour émettre un jugement, nous estimons que les accusations contre la Russie doivent être ancrées avec de solides et beaucoup plus convaincantes preuves. Et ce, d’autant plus dans des situations explosives comme la destruction d’un avion de ligne. Nous sommes également troublés par l’amateurisme avec lequel des preuves confuses et fragiles ont été avancées, certaines sur les « media sociaux ». [...]
Nous avons toujours été fiers de ne pas tirer à l’aveuglette, mais plutôt de travailler à l’analyse du renseignement basée sur des preuves. La preuve qui a été apportée jusqu’à présent ne résiste pas à un examen attentif ; elle ne permet pas en l’état de juger quel camp est en train de mentir à propos du tir sur le vol 17. Notre expérience professionnelle toute entière tend à nous faire suspecter les russes, presque instinctivement. Notre expérience plus récente, en particulier l’observation du secrétaire d’État Kerry à présenter, de façon peu judicieuse, faux rapport après faux rapport, comme des preuves, nous amène à reconsidérer nos prédispositions initiales.

Source: http://www.les-crises.fr/scoop-le-mh-17-a-bien-ete-abattu/


[Câble confidentiel américain de 2008] L’Ukraine dans l’OTAN : “Niet, c’est Niet”

Tuesday 9 September 2014 at 00:48

Je ressors  à part la traduction du saisissant câble confidentiel Wikileaks du 1er février 2008 de l’ambassadeur américain en Ukraine, évoqué par les VIPS.

Il montre bien ce qui est acceptable pour les Russes (une Ukraine vraiment indépendante) et la ligne rouge (une Ukraine dans l’OTAN).

C’est ce qui compte pour les Russes, etc, comme nous ne sommes pas Russes, un point que nous n’avons pas à juger.

Après, on décide de le respecter ou pas, mais on en assume alors les conséquences…

CONFIDENTIEL MOSCOU 000265, 01/02/2008

SIPDIS

E.O. 12958: DECL: 01/30/2018

TAGS: PREL NATO UP RS
SUJET : NIET C’EST NIET: LES LIGNES ROUGES DE LA RUSSIE SUR L’EXPANSION DE L’OTAN
REF: A. MOSCOU 147
¶B. MOSCOU 182

Confidentiel par : ambassadeur William J. Burns. Reasons 1.4 (b) and (d).

1. (C) Sommaire. Après une première réaction tempérée vis-à-vis de la volonté ukrainienne d’entrer dans le Plan d’action pour l’Adhésion à l’OTAN (MAP) au sommet de Bucarest (ref A), le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov et d’autres officiels de haut rang ont réitéré leur forte opposition, insistant sur le fait que la Russie verrait une expansion plus à l’est comme une menace militaire potentielle. L’expansion de l’OTAN, en particulier à l’Ukraine, reste un problème “émotionnel et névralgique” pour la Russie, mais des considérations de politique stratégique sous-tendent aussi une forte opposition à l’adhésion à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie. En Ukraine, ces considérations comprennent des craintes que cette question puisse potentiellement diviser le pays en deux, menant à la violence ou même, selon certains, à une guerre civile, ce qui forcerait la Russie à décider si elle doit intervenir. De plus, le gouvernement russe et certains experts continuent à soutenir que l’adhésion ukrainienne à l’OTAN aurait un impact majeur sur l’industrie de défense russe, sur les liens familiaux russo-ukrainiens et sur les relations bilatérales générales. En Géorgie, le gouvernement russe craint une instabilité prolongée et des “actes de provocation” dans les régions séparatistes. Fin du sommaire

Ministère des affaires étrangères : élargissement de l’OTAN “menace militaire potentielle pour la Russie”
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2. (U) Lors de son compte-rendu annuel sur la politique étrangère russe, les 22 et 23 Janvier (ref B), le ministre des Affaires étrangères russe Lavrov a souligné que la Russie devait considérer l‘expansion de l’OTAN vers l’est, particulièrement vers l’Ukraine et la Géorgie, comme une menace militaire potentielle. Bien que la Russie puisse croire les déclarations de l’Occident selon lesquelles l’OTAN ne serait pas dirigé contre la Russie, si l’on observe les récentes manoeuvres militaires dans des pays membres de l’OTAN (mise en place de bases d’opérations américaines avancées, etc), on constate que celles-ci doivent être évaluées non à travers les intentions officielles proclamées, mais bien à travers leur potentiel. Lavrov a souligné que le maintien de la “sphère d’influence” de la Russie dans son voisinage était anachronique, et a reconnu que les Etats-Unis et l’Europe avaient des “intérêts légitimes” dans la région. Cependant, il a fait remarquer que malgré la liberté des pays à prendre leurs propres décisions en matière de sécurité et à rejoindre les organisations politico-militaires qu’ils souhaitent, ceux-ci devaient garder à l’esprit l’impact sur les pays voisins.

3. (U) Lavrov a insisté sur le fait que la Russie était convaincue que l’expansion n’était pas fondée sur des raisons de sécurité, mais sur un héritage de la Guerre Froide. Il a contesté l’argument selon lequel l’OTAN est un mécanisme approprié pour aider à renforcer des gouvernements démocratiques. Selon ses propos, la Russie a compris que l’OTAN se cherche une nouvelle mission, mais qu’il y a une tendance croissante chez les nouveaux membres de faire et dire n’importe quoi, du fait même de la protection que leur accorde l’OTAN (par exemple : les tentatives des nouveaux pays membres de “réécrire l’histoire et de glorifier les fascistes“).

4. (U) Durant une conférence de presse du 22 janvier en réponse à une question portant sur la demande de l’Ukraine à faire partie du Plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN (MAP), le ministre des Affaires étrangères a répondu : “une nouvelle expansion radicale de l’OTAN pourrait apporter une modification politico-militaire sérieuse, qui affectera inévitablement les intérêts de la sécurité de la Russie”. Le porte-parole a continué en soulignant que la Russie était liée à l’Ukraine par des obligations bilatérales établies par le Traité d’Amitié Coopération et Partenariat, signé en 1997, où les deux parties s’engagent à “se retenir de participer ou de soutenir des actions capables de nuire à la sécurité de l’autre partie”. Le porte-parole a noté que “l’intégration probable de L’Ukraine dans l’OTAN compliquerait sérieusement les multiples aspects des relations russo-ukrainiennes”, et que la Russie “devrait prendre des mesures appropriées”. Il a ajouté : “on a l’impression que les dirigeants ukrainiens actuels voient généralement le rapprochement avec l’OTAN comme une alternative à de bons liens de voisinage avec la fédération de Russie”.

Opposition Russe névralgique et concrète
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5. (C) Les aspirations à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie non seulement heurtent la sensibilité de la Russie, mais engendrent également de sérieuses inquiétudes sur les conséquences pour la stabilité dans la région. Non seulement la Russie perçoit son encerclement et les efforts menés pour saper son influence dans la région, mais elle craint aussi des conséquences imprévisibles et incontrôlables qui affecteraient sérieusement ses intérêts en matière de sécurité.

Les experts nous disent que la Russie est particulièrement inquiète sur les fortes divisions en Ukraine quant à l’adhésion à l’OTAN. Une majorité de la communauté russe ethnique étant opposée à cette adhésion, elles pourraient provoquer une scission entraînant des violences, voire au pire, une guerre civile .

Dans cette éventualité, la Russie devrait décider si elle doit intervenir ; une décision à laquelle elle ne souhaite pas être confrontée.

6. (C) Dmitri Trenine, Directeur Adjoint du Carnegie Moscow Center, a exprimé sa préoccupation sur le fait que l’Ukraine soit, à long terme, le facteur potentiellement le plus déstabilisant dans les relations américano-russes, étant donné le degré d’émotion et de malaise provoqué par son souhait d’adhésion à l’OTAN. La lettre demandant de prendre en considération sa candidature pour le Plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN a été une “mauvaise surprise” pour les officiels russes, qui pensaient que les aspirations à l’OTAN de l’Ukraine étaient en veilleuse. Avec cette lettre ouverte, le sujet s’est “ravivé”. Parce que l’adhésion à l’OTAN demeurait une source de discorde dans la politique intérieure ukrainienne, elle a créé une ouverture pour une intervention russe. Trenine s’est dit inquiet, parce que certains éléments de l’élite russe seraient ainsi encouragés à intervenir dans cette affaire et à stimuler le soutien des États-Unis à des forces politiques antagonistes, laissant ainsi les États-Unis et la Russie dans une posture de confrontation classique. L’ironie de cette situation, a déclaré Trenine, c’est que l’adhésion de l’Ukraine affaiblirait l’OTAN, mais ni l’opinion publique, ni l’élite russe ne sont prêts à accepter cet argument. Le virage progressif de l’Ukraine vers l’Ouest était une chose, son statut préventif d’allié militaire en droit des États-Unis en était une autre. Trenine a fermement mis en garde : il ne faudrait pas laisser une lutte interne pour le pouvoir en Ukraine, où le MAP n’est qu’un outil de politiques internes, compliquer encore plus les relations actuelles entre les États-Unis et la Russie.

7. (C) Une autre question qui entraîne l’opposition russe à l’adhésion ukrainienne est l’importante coopération des deux pays dans le domaine de l’industrie de la défense, y compris nombre d’usines dans lesquelles des armes russes sont fabriquées. Alors que des efforts sont en cours pour fermer ou déménager la plupart de ces usines en Russie, et de relocaliser la flotte de la mer Noire de Sébastopol à Novorossiysk avant la date butoir de 2017, le gouvernement a clairement établi que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN exigerait que la Russie apporte d’importantes (et coûteuses) modifications à sa coopération dans l’industrie de la défense.

8. (C) De même, le gouvernement russe et les experts notent qu’il y aurait aussi un impact significatif sur les relations russo-ukrainiennes dans l’économie et l’emploi, et notamment un effet sur des milliers d’Ukrainiens vivant et travaillant en Russie et vice versa, du fait de la nécessité d’imposer un nouveau régime de visas. Selon Aleksandr Konovalov, directeur de l’institut d’évaluation stratégique, cela deviendrait un bouillon de culture de colère et de rancune parmi les populations locales.

9. (C) En ce qui concerne la Géorgie, la plupart des experts ont dit que, bien que son statut ne soit pas aussi névralgique pour la Russie que l’Ukraine, le gouvernement russe jugeait la situation là-bas trop instable pour résister aux divisions qu’une adhésion à l’OTAN pourrait entraîner. Selon Aleksey Arbatov, directeur adjoint du Carnegie Moscow Center, les aspirations à l”OTAN de la Géorgie ne seraient qu’une façon de résoudre ses problèmes en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Il a averti que la Russie serait mise dans une situation difficile si cela en résultait.

Réponse de la Russie
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10. (C) Le gouvernement russe a clairement indiqué qu’il devrait “sérieusement réévaluer” l’intégralité de ses relations avec l’Ukraine et la Géorgie dans le cas où l’OTAN les inviterait à adhérer. Cela pourrait avoir des impacts majeurs sur l’engagement en matière énergétique, économique et politico-militaire, avec des répercussions possibles partout dans la région, jusqu’à l’Europe Centrale et Occidentale. La Russie réviserait aussi probablement ses propres relations avec l’Alliance et ses activités dans le Conseil OTAN-Russie, et envisagerait des mesures supplémentaires dans le contrôle de l’armement, comme la possibilité d’un retrait complet des traités CFE [Traité sur les forces conventionnelles en Europe] et INF [Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire], ainsi que des menaces plus directes contre les systèmes américains de défense antimissile.

11. (C) Isabelle François, directrice du bureau d’information de l’OTAN à Moscou, a dit qu’elle croyait que la Russie avait accepté que l’Ukraine et la Géorgie finissent par adhérer à l’OTAN et qu’elle était s’engagée dans un plan à long terme pour reconfigurer ses relations avec les deux pays et avec l’Alliance. Cependant, la Russie n’était pas encore prête à faire face aux conséquences d’une expansion de l’OTAN vers son côté sud. Elle a ajouté que même si la Russie appréciait la coopération avec l’OTAN au sein du conseil OTAN-Russie, la Russie éprouverait la nécessité d’insister sur une refonte de la relation OTAN-Russie, voire d’un retrait complet du conseil OTAN-Russie dans le cas où l’Ukraine et la Géorgie adhèreraient à l’OTAN.

Commentaire
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12. (C)
L’opposition de la Russie à une adhésion de l’Ukraine à l’Otan est à la fois d’ordre affectif et fondée sur leur perception des intérêts stratégiques de la Russie dans la région. Le fait de dépeindre les USA et l’OTAN comme des adversaires de la Russie est également un atout politique, la main tendue de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie servant à rallier les nationalistes russes. L’opposition russe à l’expansion de l’OTAN, au milieu des années 90, était déjà forte. Aujourd’hui, la Russie se sent capable de répondre plus fermement à ce qu’elle perçoit comme des actions contraires à ses intérêts nationaux.

Source : Wikileaks

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Pour mémoire :

Source :  le Figaro, 04/09/2014

La Russie a peur pour sa sécurité : on va faire des exercices de l’OTAN dans un pays non membre, l’Ukraine, et pile dans le bastion des néonazis. Des Génies !!!

Source: http://www.les-crises.fr/cable-confidentiel-americain-de-2008-lukraine-dans-lotan-niet-cest-niet/


Actu’Ukraine par Nicolas, 9 septembre

Tuesday 9 September 2014 at 00:01

Nicolas est citoyen franco-américain, a vécu au Japon, en Allemagne et en Russie, et actuellement traducteur et consultant export freelance en Italie

Je lui ai proposé de développer ses commentaires dans des billets réguliers

Erratum

Un commentateur du billet précédent a justement fait remarqué que le bataillon d’enfants dont je parlais ne s’appelle pas “Jeunes Banderistes” mais “Sokil”, soit Faucon  en français (Sokol en russe).

bataillon d'enfants

Bataillon d’enfants, région d’Ivano-Frankisk. Le drapeau rouge et noir est le drapeau de l’Armée Insurrectionnelle Ukrainienne.

Le nom ne change pas grand chose à l’idéologie de haine (nouvelle valeur européenne ?) que l’on inculque à ces jeunes enfants.

C’est-tellement-n’importe-quoi-que-c’est -probablement-de-la-propagande-novorusse-mais-en-fait-non

Arrêtez les rotatives ! Je viens d’apprendre que les journalistes russes présents en Ukraine sont selon Kiev des terroristes. C’est ainsi qu’ils présentent leurs condoléances pour la mort d’Andreï Sténine, tué le 6 août avec 2 autres personnes par un tir de tank sur leur voiture. Au passage ils qualifient de crime contre l’humanité le combat des rebelles contre les soldats qui viennent les tuer. Je ne sais pas comment après ça on peut qualifier la destruction systématique de l’infrastructure civile du Donbass, les tirs à l’aveuglette sur les quartiers résidentiels, la torture de prisonniers, etc.

Situation militaire

Marioupol

Officiellement, un cessez-le-feu est entré en vigueur vendredi 5 à 18 heures heure locale.
Pendant les heures qui ont précédé, les combats ont été très intenses, en particulier autour de Marioupol.

Situation autour de Marioupol le 8 septembre

Situation autour de Marioupol le 8 septembre, militarymaps.info

Des combats ont eu lieu dans la banlieue est de Marioupol, où les rebelles sont arrivés à environ 15 km du centre-ville (quartier de Sartana) et ont également pris les villages de Chirokino, Sakhanka et Talakovka, tous à environ 20 km du centre-ville, continuant progressivement et méthodiquement (travaux de fortifications) l’encerclement des quelques 2000 soldats de Kiev. Les rebelles auraient mobilisé 5000 soldats et 70 blindés pour la prise de Marioupol, dont l’importance stratégique ne saurait être surestimée. Le gouverneur officiel de la région de Donetsk, Tarouta, disait le 3 septembre que si l’Ukraine perd Marioupol, elle perdra la guerre. Il affirmait alors que Marioupol était en mesure de repousser les attaques novorusses… sauf qu’il parle de “terroristes russes”, mélangeant la version initiale parlant de terroristes tchétchènes, et celle plus récente de soldats russes. De fait, si les rebelles prennent le contrôle de Marioupol, cela leur ouvrira la voie vers l’ouest. Il est difficile de savoir quelle est l’ambiance à Marioupol, entre peur d’une “invasion” et espoir d’une “libération”. La propagande est extrêmement agressive et l’heure n’est pas à la liberté d’expression. La plupart des habitants, évidemment, souhaitent avant tout la paix. Un témoignage parmi d’autre parle de l’ambiance à Marioupol. Sur cette vidéo, une femme répète pendant plus d’une minute “Gloire à l’Ukraine!”, “Les Moskals au couteau!”, “Les Moskals à la branche!”, puis termine en disant qu’elle en a marre de cette propagande permanente, et qu’elle veut que l’Ukraine enlève ses tanks de Novorossie.

De l’autre côté de la ville, les rebelles n’ont pas réussi à conserver le contrôle de Mangouch et donc l’accès à la ville par l’ouest. En raison de cet échec, Kiev contrôle désormais la route E-58, et a miné les champs de tournesol autour de Mangouch, ce qui complique la tâche des Novorusses. Les villages de Yourievka, Yalta et Azovskoié pris par les Novorusses seraient donc encerclées, et Marioupol plus totalement encerclée. Selon certains témoignage, des combats auraient lieu aujourd’hui 8 septembre à l’ouest de Mangouch.

Pendant ce temps, Porochenko est à Marioupol, où des travaux de fortification se poursuivent, et il affirme qu’il enverra des renforts à Marioupol.

 

Autres fronts

Des renforts massifs ont permis à Kiev de reprendre le contrôle de la N-20 autour de Valnovakha (à mi-chemin entre Donetsk et Marioupol).

Tous les villages autour de Lougansk ont été libéré dans un rayon de 20 km environ, et Kiev concentre ses forces sur Schastié, où le bataillon Aïdar a miné une importante centrale électrique comme indiqué précédemment.

Sur les autres front, Kiev a bombardé de plusieurs villages après le cessez-le feu notamment Gorlovka, Makeevka, Yassinovataïa et Spartak. Et comme indiqué précédemment, et des combats ont eu lieu sur le territoire de l’aéroport de Donetsk, où se trouvent toujours quelques centaines de soldats de Kiev encerclés. Ces soldats ont bombardé Donetsk pendant la nuit du 5 au 6, tuant 4 civils.
La même nuit, les troupes de Kiev ont repris Telmanovo (moitié sud de la RPD, près de la frontière russe) en attaquant de 3 directions simultanément. Les Novorusses ont à leur tour repris Telmanovo quelques heures plus tard, dans la journée du 6. Le 8, les combats se poursuivent. Ce village contrôle la route qui relie à Donetsk les troupes novorusses qui se trouvent entre la frontière russe à la banlieue est de Marioupol.

Des tirs ont également eu lieu sur plusieurs autres fronts, tuant au moins un rebelle par un sniper (à Okhlovka) et faisant plusieurs blessés, mais sans modifier la ligne de front.
Comme Porochenko et Poutine en ont convenu le 6, le cessez-le-feu est “globalement respecté”. Les rebelles parlent déjà de “violentes trêves” dans leurs compte-rendus.
Les milliers de soldats de Kiev toujours encerclés dans les divers kotyols (poches) un peu partout dans le territoire novorusse demeurent sans approvisionnement de nourriture, carburant ou munitions. Ceux qui ont attaqué Telmanovo se trouvent dans l’un des kotyols.

 

Hors Donbass

Des maquisards de la région de Kharkov ont tiré au lance-roquette sur bureau de recrutement de Kharkov sans faire de victime, et selon des témoignages d’autres maquisards ont piégé un convoi de nouveaux conscrits se rendant au front, en l’arrêtant à un faux point de contrôle, en portant des uniformes ukrainiens. Une fois les officiers désarmés en douceur, 9 conscrits sur 84 auraient rejoint les rebelles, les autres rentrant à la maison ou partant en Russie. D’autres soldats de Kiev ont changés de camp récemment (exemple d’un garde-frontière). Une manifestation contre la guerre a aussi eu lieu à Kharkov.
Dans la région de Zaporojié, des maquisards affirment avoir détruit 18 pièces d’artillerie mobile destinées à Marioupol et capturé les missiles que transportait le convoi.

Ce n’est pas la première fois que des attaques ont lieu dans ces régions.

Escalade de Kiev et soutien militaire de l’OTAN

L’accalmie permet à Kiev d’apporter des renforts vers le front. Colonel Cassad parle de 500 véhicules (y compris blindés) vers Slavyansk. Les Novorusses affirment que Kiev prépare l’assaut de Donetsk et de Gorlovka.

Alors que Debaltsevo était sur le point de tomber aux mains des rebelles comme je l’indiquais précédemment, 32 tanks de Kiev (importés?) y seraient arrivés, ce qui complique lourdement la tâche des Novorusses et repousse la possibilité de reprendre la ville.

Entre Donetsk et Marioupol les troupes de Kiev ont été ravitaillées et coupent encore la route N-20, vers Valnovakha. Le 6, de l’aide médicale d’un genre spécial était signalée par @oysteinbogen en direction de Valnovakha. Il s’agit évidemment d’une violation flagrante de la convention de Genève.

Convoi militaire déguisé en convoi médical.

L’aide médicale de Kiev ne va pas forcément faire du bien à ceux qui la recevront.

Selon Yuri Lutsenko:

“Sécurité. Au sommet de l’OTAN, des accords ont été conclus concernant des conseillers militaires occidentaux et la livraison d’armes modernes par les États-Unis, la France; l’Italie, la Pologne et la Norvège”

La Norvège a cependant démenti toute intention de livrer des armes à l’Ukraine.

Dernière minute : Tout le monde dément, y compris la Pologne. Or la Pologne aurait livré 12 howitzers, débarqués à Odessa le 16 juillet. Il est donc probable que ces promesses de livraisons soient vraies… mais qu’il ne fallait pas le dire.

Lors du même sommet, Rasmussen a affirmé que l’OTAN soutiendra les réformes militaires de l’Ukraine et aidera le pays à renforcer son armée. Pour favoriser cette aide militaire, le parlement de Kiev a annulé les taxes sur l’importation des armes le 2 septembre.

La politique visée est donc toujours l’élimination de la rébellion par la force, ce qui était couru d’avance, c’est pour cela que je parlait d’accord de cessez-le-feu bidon. Il n’y a aucune volonté de la part des États-Unis d’aboutir à une résolution pacifique du conflit qu’ils ont créé.

 

Côté novorusse

Aujourd’hui 8 septembre a été décrété jour férié en Novorossie, en mémoire de la libération du Donbass par l’Armée Rouge, en 1943. Le 8 correspond à la libération de Donetsk, alors Stalino. Marioupol a été libéré le 10 septembre. Un vétéran de Kharkov parle de la crise, et rappelle la fraternité du peuple russe, qui a versé son sang de Stalingrad à Berlin.

L’accalmie permet aux ingénieurs novorusses d’effectuer des travaux de réparation sur l’infrastructure endommagée ou détruite. À Lougansk, les travaux préparatoires pour les réparations du réseau électrique et des canalisations d’eau ont commencé dès samedi 6. Lougansk n’a plus depuis des semaines ni eau, ni téléphone, ni livraison de médicaments ou de carburants, ni de paiement des retraites ou d’aides sociales. Les troupes de Kiev ayant été chassées à 20 km de Lougansk, les travaux de réparations devraient pouvoir se poursuivre.

À Donetsk, 50 transformateurs électriques ont été réparés le 6, laissant 44 transformateurs endommagés le 6 au soir. Les travaux se poursuivent sur toute l’infrastructure du Donbass.

Le recrutement et la formation des nouveaux soldats continue. Il est difficile d’estimer les effectifs novorusses. Je pense qu’ils ont dépassés, en tout, les 30000 hommes. Une parade de Cosaques à Perevalsk (entre Lougansk et Debaltsevo), ville reprise récemment à Kiev, donne une idée de l’effectif des Cosaques, présents sur l’un des nombreux fronts. On y voit des centaines de volontaires défiler sur une place, puis leurs blindés. Notez qu’une grande partie des tankistes de Novorossie avaient pour seule expérience comparable la conduite de tracteurs.

Les Novorusses ont également libérés plus de 15 soldats de Kiev. Porochenko affirme même que 1200 soldats de Kiev ont été libéré en 4 jours. On attend encore les premières libérations de soldats novorusses.

 

Accord de cessez-le-feu

Un accord de cessez-le-feu a donc été conclu le 5 septembre à Minsk. Les 5 signataires représentaient l’Ukraine, la Russie, la RPD, la RPL et l’OSCE. C’est à dire que l’instigateur du conflit, les États-Unis, n’était pas officiellement représenté, ce qui immédiatement pose la question de la portée d’un tel accord.

L’accord  comporte officiellement 12 points (d’autres points peuvent avoir été gardés confidentiels) qui sont :

  1. Garantir l’arrêt réciproque immédiat de l’utilisation des armes.
  2. Garantir le monitoring et la vérification par l’OSCE de la cessation d’utilisation des armes.
  3. Décentraliser le pouvoir, notamment par l’adoption de la Loi sur le régime temporaire de l’auto-administration locale dans les différents arrondissements des régions de Donetsk et Lugansk (Loi sur le statut particulier).
  4. Garantir un monitoring effectif permanent sur la frontière russo-ukrainienne et vérification par l’OSCE de la création d’une zone de sécurité dans les régions frontalières.
  5. Libération immédiate de tous les prisonniers et des personnes illégalement détenues.
  6. Adopter la loi ne permettant pas la poursuite et la condamnation de toute personne liée aux évènements ayant eu lieu dans les régions ukrainiennes de Lugansk et Donetsk.
  7. Continuer un dialogue national entre toutes les parties.
  8. Prendre les mesures nécessaires à l’amélioration de la situation humanitaire dans le Donbass.
  9. Garantir la tenue d’élections anticipées locales conformément à la Loi sur le régime temporaire de l’auto-administration locale dans les différents arrondissements des régions de Donetsk et Lugansk (Loi sur le statut particulier).
  10. Faire sortir les formations militaires illégales, les armes, les combattants et mercenaires du territoire ukrainien.
  11. Adopter le programme de rétablissement économique du Donbass et de la vie de la région.
  12. Donner des garanties personnelles concernant la sécurité des participants aux consultations.

 

Le point 3 n’accorde même pas la fédéralisation, juste une décentralisation, c’est à dire rien. Et ce rien ne sera que temporaire, suivi du retrait de ce néant généreusement accordé au Donbass. Dans ce cadre, l’Ukraine, Donbass inclus, pourra intégrer l’Union Européenne (on ne va quand même pas demander aux Européens s’ils sont d’accord) et l’OTAN.

Le point 10, selon l’interprétation qu’en font Kiev et les occidentaux, affirme que les troupes novorusses doivent désarmer et quitter le territoire de “l’Ukraine”.

Le point 6 assure l‘immunité pour tous les crimes de guerre.

Il faut souligner que le rôle des présidents de la RPD et de la RPL n’est pas indiqué au bas du documents. C’est à dire que selon cet accord, ils ne représentent rien ni personne, et la RPD et la RPL n’existent pas. En toute logique, si la Novorossie accède à l’indépendance de jure, elle ne sera donc aucunement contrainte par ce document qui n’a été signé que par MM. Zakhartchenko et Plotnitskiy en leurs noms personnels.

On voit donc que l’accord accorde tout à Kiev, rien à la Novorossie, comme si la Novorossie avait été vaincue militairement, ce qui est très loin d’être le cas. Il est donc impossible que cet accord puisse avancer en quoi que ce soit la résolution du conflit. Cet accord est donc encore plus bidon que je le croyais initialement.

Il ne faut donc peut-être pas surinterpréter cet accord qui ne correspond en rien à un début de résolution du conflit. Pour de longues analyses, on pourra lire celle du Colonel Cassad ou en français celle de russiepolitics. Simplifions :

Le fait que la Russie a signé cet accord pose pour certains la question de savoir si la Russie aurait “trahi” la cause novorusse, et donc le peuple russe. C’est une interprétation simpliste, qui relève du monde en noir et blanc à la sauce GWB, (qui se résume à “ceux qui ne sont pas les vassaux des États-Unis en sont les ennemis”). Or Vladimir Poutine nous a habitué à analyser finement les situations complexes afin de leur apporter des réponses subtiles. Ce que veut avant tout la Russie, c’est avoir de bonnes relations avec ses voisins, ne pas avoir de guerre à ses frontières et développer son pays, notamment économiquement, en partenariat avec autant de pays possibles, y compris les pays européens, et laisser la porte ouverte à un retour à de bonnes relations avec Kiev, le berceau de la Russie. Cet accord a été signé par la Russie dans ce cadre. Ce sont des évidences, mais qui méritent d’être rappelées en raison de la propagande russophobe omniprésente dans les médias. Le grand projet géostratégique anglo-américain, c’est la division de l’Ukraine et de la Russie en 2 camps ennemis, afin d’affaiblir la Russie autant que possible, jusqu’à, but maximum, l’éclatement de la Russie. La Russie doit donc agir avec une extrême prudence afin que les habitants de l’Ukraine, après l’effondrement de la junte actuelle qui vit probablement ses derniers mois, ne puissent lui reprocher ni une invasion, ni d’avoir laissé la junte massacrer la population du Donbass. Dans ce cadre, un accord de cessez-le-feu même totalement symbolique est bon à prendre : chaque jour de cessez-le-feu même très relatif, ce sont des dizaines de vies épargnées. Rappelons que la Russie continue de soutenir le Donbass par son aide humanitaire, avec l’envoi d’un second convoi.

En outre, l’action de la Russie reste parfaitement cohérente avec le respect du droit international, le droit à l’autodétermination, une forte volonté de conciliation démontré depuis le début de la crise, avec notamment :
-La livraison (sans compensation) d’énormes quantités de matériel militaire trouvé dans les bases de Crimée, de l’ordre du milliard de dollars de matériel livré, y compris après le début de la guerre.
-La requête de Poutine aux rebelles de repousser les référendums d’autodétermination du 11 Mai afin d’apaiser la situation
-La livraison (toujours impayée) de gaz pour un montant de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine, longtemps après les premiers retards de paiement

Le temps joue plutôt en faveur de la Novorossie, qui continue à s’organiser, recruter, former des soldats et remet en état son infrastructure ; et contre la junte de Kiev qui avance d’énormes quantités d’armes pour préparer de nouveaux assaut, et réalise la rotation des troupes qu’elle n’aurait pas pu réaliser sans trêve, mais doit de gérer un mécontentement de plus en plus fort de la population (contre les hausses d’impôts, la baisse du niveau de vie, les coupures de chauffage, la guerre) et des nationalistes (qui veulent plus de moyens pour la guerre), et l’avancée de l’hiver qui sera un problème colossal en raison de l’arrêt des livraisons de gaz russe et de charbon du Donbass. L’objectif principal de la Novorossie, commun à la Russie, n’est pas la conquête militaire de l’Ukraine mais la chute de la junte qui fera place à un gouvernement qui ne pourra qu’être moins agressif envers la Russie et plus indépendant par rapport aux États-Unis. Une fois la junte partie, la réalité des crimes de guerres ne pourra que nuire aux nationalistes qui les ont commis et encouragés.

 

L’isolement de la Russie se poursuit

Le bloc Américano-Atlantique continue de punir la Russie pour la guerre voulue par les États-Unis. Toutes ces “sanctions” (parfaitement illégales, rappelons-le) ont pour but d’isoler la Russie et de la contraindre à se soumettre.

En Mongolie (dernier pays à avoir réussi à conquérir la Russie), Vladimir Poutine a conclut plusieurs accords concernant les relations ferroviaires entre les pays, l’annulation du régime de visas pour les visites jusqu’à 30 jours, l’annulation de limites d’importations de produits agricoles mongols, une aide militaire et technique à la Mongolie. Il était ému (ou alors il y avait du sable dans l’air ?).

La visite de Vladimir Poutine en Mongolie correspondait au 75ème anniversaire d’une victoire des forces soviéto-mongoles contre le Japon, le 3 septembre 1939.
Les liens avec le Vietnam se renforcent également, avec l’achat de Superjet Sukhoï  100 (SSJ-100)  par la compagnie Viet-Jet qui se précise. Cela fait suite à l’achat de ce même avion par le Laos et l’Indonésie. La production de SSJ-100 passera de 25 à 50 en 2015.

Auparavant, c’est avec la Corée du nord que la Russie concluait des accord pour l’exploitation des ressources minières du pays
La semaine dernière, l’entreprise chinoise Shenhua a conclu avec Rostex un accord dans le domaine de l’énergie, pour un montant de 10 milliards de dollars.

Tout cela fait suite au méga-contrat de Gazprom avec la Chine, et des très nombreux accords entre la Russie et différents pays d’Amérique Latine plus tôt cette année. Bref, pendant que l’OTAN aboie des insanités et pousse au massacre, la Russie appelle au calme et au dialogue. Pendant que l’Europe se ferme, accuse sans preuve et nuit grandement à ses propres intérêts économiques et géostratégiques, la Russie continue pragmatiquement son développement économique et s’ouvre à de nouveaux partenariats. Le Bloc-Américano-Occidental, c’est grosso-modo un milliard de personnes en comptant le Japon qui freine des quatre fers quand l’Oncle Sam exige d’imposer des sanctions contre la Russie. La Russie est donc contrainte de limiter son développement économique au reste du monde, soit 6 milliards de personnes, malgré les protestation des entreprises industrielles et agricoles européennes. Dans le même temps, le développement de l’Arctique se poursuit avec de nouveaux projets pétroliers, et la création d’une base militaire permanente dans les Îles de Nouvelle-Sibérie (~ 1600 km du Pôle Nord).

Le monde continue progressivement de se débarrasser du dollar faiseur de guerres. C’est maintenant la Chine et l’Argentine qui feront des échanges en monnaies nationales au lieu d’utiliser le dollar (19 contrats et 7,5 milliards en équivalent dollars). Ça prendra du temps, mais les États-Unis pourraient réussir à s’isoler.

Demande d’information

Merci d’indiquer en commentaire une ou des destructions d’infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, centrales électriques, stations de pompage etc) commises pendant cette guerre, avec un lien sur un site d’information qui indique le lieu, la date etc. Merci. Questions subsidiaire: quelqu’un pourrait-il se dévouer pour en faire un tableau partagé ?

Source: http://www.les-crises.fr/actu-ukraine-9-septembre/


[Tout va bien] Marine Le Pen battrait Hollande au 2e tour en 2017…

Sunday 7 September 2014 at 20:57

Bon, ce n’est qu’un sondage, mais il est intéressant au niveau des tendances.

Marine Le Pen serait en tête du 1er tour en 2017 dans tous les cas de figure :

Et au second tour, elle perdrait face à la droite mais battrait Hollande :

Ce qui confirme bien qu’il est important d’euthanasier Hollandréou rapidement :

Voici le détail de l’hypothèse Le Pen / Hollande, qui est très intéressant :

Donc 62 % des jeunes et 70 % des ouvriers préfèrent Le Pen…

Hollande reste le candidat des diplômés – et donc des plus riches…

Vu la remarque précédente, la Région Parisienne ne choisit donc pas Le Pen, mais les autres oui.

Pas de grande différence entre les communes rurales et les communes urbaines de province.

Donc 80 % des électeurs UMP et 27 % de ceux de Mélenchon en 2012 préfèrent Le Pen…

Hollande a ainsi largement perdu les gens de droite, par son incompétence, son manque d’éthique et ses combats à la noix sur les “pseudo-valeurs”.

Qui sème la haine et la division dans le pays, récolte hélas la tempête…

Donc ce qui reste à faire pour limiter les dégâts semble simple : priorité au social, lutte contre la finance, etc. Il faut améliorer sensiblement la vie des plus pauvres.

Je dirais même “Oser la République”, je vous renvoie sur l’excellent texte de Régis Debray : Etes-vous démocrate ou républicain ?

Mais pas de bol, on a ça pour gérer le pays :

P.S. Le détail du sondage :

Sondage publié par LeFigaro

Source: http://www.les-crises.fr/tout-va-bien-marine-le-pen-battrait-hollande-au-2e-tour-en-2017/


Les anciens du renseignement US à Merkel : “Nous ne voyons aucune preuve crédible d’une invasion russe” (+ Câble confidentiel de 2008 “Niet, c’est Niet”)

Sunday 7 September 2014 at 04:00

Le groupe VIPS d’anciens du renseignement américain, que nous avons déjà accueillis pour leurs propos sur l’Irak, la Syrie, l’Ukraine et le MH-17,  mettent cette fois en garde directement Merkel (RIP François Hollande)

Alarmés par l’hystérie anti-russe qui s’est emparée de Washington – et par le spectre d’une nouvelle guerre froide – d’anciens membres des services de renseignement américains ont pris l’initiative inhabituelle d’envoyer ce 30 août à la chancelière allemande Merkel une note qui remet en cause la fiabilité des médias ukrainiens et américains concernant une « invasion » russe.

MEMORANDUM POUR :  Angela Merkel, chancelière d’Allemagne

DE: Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS – Les vétérans du renseignement pour un comportement sensé)
OBJET : Ukraine et OTAN

Nous soussignés sommes des vétérans chevronnés du renseignement américain. Nous faisons la démarche inhabituelle de vous écrire cette lettre ouverte pour nous assurer que vous êtes bien au fait de notre point de vue avant le sommet de l’OTAN les 4 et 5 septembre.

Vous devez savoir notamment que les accusations d’une « invasion » russe majeure de l’Ukraine ne reposent pas sur des renseignements fiables. En fait, ces « renseignements » semblent être aussi douteux et « arrangés » à des fins politiques que ceux utilisés il y a douze ans pour « justifier » l’attaque menée par les États-Unis contre l’Irak.

Nous n’avons pas vu de preuve crédible d’armes de destruction massive en Irak à l’époque ; nous ne voyons aucune preuve crédible d’une invasion russe aujourd’hui.

Il y a douze ans, l’ancien chancelier Gerhard Schröder, conscient de la fragilité des preuves de l’existence d’Armes de Destruction Massive en Irak, a refusé de se joindre à l’attaque contre l’Irak. À notre avis, vous devriez considérer avec un grand scepticisme les accusations lancées par le Département d’État américain et par des officiels de l’OTAN, selon lesquels la Russie a entrepris d’envahir l’Ukraine.

Le président Barack Obama a tenté le 29 août de calmer la rhétorique de ses propres diplomates et des médias grand public, lorsqu’il a publiquement décrit l’activité récente en Ukraine comme « une continuation de ce qui a lieu depuis des mois maintenant…ce n’est pas vraiment un changement ».

Obama, cependant, n’a qu’un contrôle limité sur les décideurs politiques de son administration – qui, malheureusement, manquent beaucoup de sens de l’histoire, connaissent peu de choses de la guerre, et font des invectives anti-russes une politique. Il y a un an, des officiels va-t-en-guerre du Département d’Etat et leurs amis dans les médias ont failli obtenir d’Obama qu’il déclenche une attaque majeure contre la Syrie, fondée une fois de plus sur des « renseignements » pour le moins douteux.

Principalement à cause de la place de plus en plus grande faite à des renseignements que nous croyons erronés, et de la confiance qui leur est apparemment accordée, nous pensons que la possibilité que les hostilités dépassent les frontières de l’Ukraine a augmenté ces derniers jours de façon considérable. Plus important encore, nous pensons que cette éventualité peut être évitée, mais cela dépendra du degré de scepticisme judicieux dont vous et les autres dirigeants européens ferez preuve au sommet de l’OTAN la semaine prochaine.

L’expérience du mensonge

Nous espérons que vos conseillers vous ont rappelé le bilan pour le moins suspect du Secrétaire Général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, en matière de crédibilité. Il nous apparaît que c’est Washington qui continue à préparer les plans des discours de Rasmussen. C’était tout à fait clair à la veille de l’invasion de l’Irak menée par les Etats-Unis, quand, en tant que Premier ministre danois, il a dit à son Parlement : « L’Irak a des armes de destruction massive. Ce n’est pas quelque chose que nous croyons seulement. Nous le savons. »

Des photos peuvent valoir mille mots ; elles peuvent tromper aussi. Nous possédons une expérience considérable dans la collecte, l’analyse et le signalement de toutes sortes d’imageries (satellitaire ou autre), ainsi que dans d’autres types de renseignements. Il suffit de dire que les images publiées par l’OTAN le 28 août ne constituent qu’une base très faible pour accuser la Russie d’envahir l’Ukraine. Il est triste de constater qu’ elles ressemblent beaucoup aux images montrées par Colin Powell à l’ONU le 5 février 2003, qui, de la même façon, ne prouvaient rien du tout.

Le jour même, nous avions averti le président Bush que nos anciens collègues analystes étaient « de plus en plus affligés par la politisation du renseignement » et nous lui avions dit catégoriquement que « la présentation de Powell était très loin » de justifier la guerre. Nous avions recommandé avec insistance que M. Bush « élargisse la discussion [...] au-delà du cercle de ces conseillers ouvertement favorables à une guerre qu’aucune raison n’imposait à nos yeux, et dont nous pensions que les conséquences imprévues auraient toutes les chances d’être catastrophiques ».

Regardez l’Irak aujourd’hui. Pire que catastrophique.

Bien que le président Vladimir Poutine ait jusqu’à maintenant fait montre d’une réserve considérable sur le conflit en Ukraine, il nous incombe de nous souvenir que la Russie, elle aussi, peut « choquer et stupéfier » [“shock and awe.”] . À notre avis, s’il y a la moindre chance pour que ce genre de choses puisse se produire en Europe à cause de l’Ukraine, des dirigeants sensés doivent y réfléchir avec la plus grande prudence. Si les photos que l’OTAN et les États-Unis ont publiées représentent les meilleures « preuves » disponibles d’une invasion de la Russie, nous pensons de plus en plus qu’un effort majeur est en cours pour conforter des arguments destinés à faire approuver par le Sommet de l’OTAN des actions dont il est sûr qu’elles seront considérées comme provocatrices par la Russie. Caveat emptor [« Que l'acheteur soit vigilant »] est une expression qui vous est sans doute familière. Ajoutons simplement qu’on devrait être très prudent sur ce que M. Rasmussen ou même le Secrétaire d’Etat John Kerry colportent. 

Nous sommes sûrs que vos conseillers vous tiennent régulièrement informée sur la crise ukrainienne depuis début 2014, et sur le fait que l’éventualité d’une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN serait inacceptable pour le Kremlin. Selon un câble du 1er février 2008 de l’ambassade des États-Unis à Moscou (publié par WikiLeaks), adressé à la Secrétaire d’État Condoleeza Rice, l’ambassadeur des États-Unis William Burns a été appelé par Sergey Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, qui lui a signifié l’opposition ferme de la Russie à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN.

Lavrov a mis ostensiblement en avant ses « craintes que cette question puisse potentiellement diviser le pays en deux, menant à la violence ou même, selon certains, à une guerre civile, ce qui forcerait la Russie à décider si elle doit intervenir ». Burns a donné un titre surprenant à son câble, « NIET C’EST NIET : LES LIGNES ROUGES RUSSES SUR L’EXPANSION DE L’OTAN », et l’a envoyé à Washington en priorité IMMÉDIATE. Deux mois plus tard, lors de leur sommet à Bucarest, les dirigeants de l’OTAN ont publié une déclaration officielle selon laquelle « la Géorgie et l’Ukraine feront partie de l’OTAN ».
Le 29 août, le Premier ministre ukrainien Arseny Iatseniouk a prétendu sur sa page Facebook qu’avec l’approbation du Parlement qu’il avait requise, le chemin vers une entrée dans l’OTAN est ouvert.

Iatsenyuk était, bien sûr le premier choix de Washington pour devenir Premier ministre après le coup d’Etat du 22 février à Kiev.

« Yats est le bon », a dit la secrétaire d’Etat adjointe Victoria Nuland quelques semaines avant le coup d’Etat, dans une conversation téléphonique interceptée avec l’ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt. Pour mémoire, il s’agit de la même conversation au cours de laquelle Nuland a dit: « Fuck the EU » [que l'Union Européenne aille se faire foutre].

Timing de « l’invasion » russe

Selon la version conventionnelle promue par Kiev il y a encore quelques semaines, les forces ukrainiennes avaient le dessus dans le combat contre les fédéralistes anti-putschistes dans le Sud-Est de l’Ukraine, dans ce qui était en grande partie présenté comme une opération de nettoyage. Mais cette image de l’offensive provenait presque exclusivement de sources officielles gouvernementales de Kiev. Il y avait très peu de rapports en provenance du terrain, dans le Sud-Est de l’Ukraine. Il y en a tout de même eu un qui citait le président ukrainien Petro Poroshenko, et qui soulevait des doutes sur la fiabilité de la représentation faite par le gouvernement.

D’après le « service de presse du président d’Ukraine », le 18 août, Poroshenko a appelé à un « regroupement d’unités militaires impliquées dans le coup de force dans l’Est du pays. [...] Aujourd’hui nous devons réorganiser les forces qui défendront notre territoire et la poursuite de nos offensives armées a dit Poroshenko, ajoutant : « Nous devons envisager une nouvelle opération militaire au vu des nouvelles circonstances. »

Si les « nouvelles circonstances » signifiaient le succès des progressions des forces du gouvernement ukrainien, pourquoi serait-il nécessaire de se « regrouper », de « réorganiser » les forces ? Presque au même moment, des sources sur le terrain ont commencé à rapporter une série d’attaques menées avec succès par les fédéralistes anti-putschistes contre les forces du gouvernement. D’après ces sources, c’était l’armée gouvernementale qui commençait à subir de lourdes pertes et à perdre du terrain, en grande partie à cause de son incompétence et d’un commandement défaillant.

Dix jours plus tard, alors qu’ils se faisaient encercler et/ou qu’ils avaient battu en retraite, une excuse toute faite pour l’expliquer était trouvée dans « l’invasion russe ». C’est à ce moment précis que des photos floues ont été publiées par l’OTAN, et que des reporters comme Michael Gordon du New York Times ont eu le champ libre pour répandre la nouvelle suivante : « les Russes arrivent ». (Michael Gordon a été l’un des propagandistes les plus extrêmes de la guerre en Irak.)

Pas d’invasion – Mais beaucoup d’autres soutiens russes

Les fédéralistes anti-putschistes dans le Sud-Est de l’Ukraine bénéficient d’un soutien local considérable, en partie à cause des frappes d’artillerie du gouvernement sur des centres urbains importants. Et nous pensons que le soutien russe passe probablement la frontière et inclut, de façon significative, un excellent service de renseignements de terrain. Mais à ce point de la situation, il est loin d’être évident que ce soutien inclut des chars et de l’artillerie, principalement parce que les fédéralistes, mieux dirigés, ont été victorieux, de façon étonnante, quand il s’est agi d’acculer les forces du gouvernement.

En même temps, il y a peu de doutes sur le fait que, quand et si les fédéralistes en auront besoin, les chars russes arriveront.

C’est précisément pour cette raison que la situation exige un effort concerté pour un cessez-le-feu que, comme vous le savez, Kiev n’a jusqu’à présent fait que retarder. Que peut-on faire à ce point ? À notre avis, il faut dire franchement à Porochenko et Iatseniouk que l’adhésion à l’OTAN est hors de question – et que l’OTAN n’a pas l’intention de mener une guerre par procuration contre la Russie – et sûrement pas en soutien de l’armée ukrainienne en lambeaux. Il faut dire la même chose aux autres membres de l’OTAN.

Pour le groupe de pilotage, Veteran Intelligence Professionals for Sanity
William Binney, ancien directeur technique, analyste pour la géopolitique mondiale et les questions miliaires, NSA ; co-fondateur du SIGINT centre de recherche sur l’automatisation (ret.)
Larry Johnson, CIA & Département d’Etat (ret.)
David MacMichael, National Intelligence Council (ret.)
Ray McGovern, ancien officier de l’US Army d’infanterie/renseignement & analyste à la CIA (ret.)
Elizabeth Murray, officier adjoint pour le renseignement national pour le Moyen-Orient (ret.)
Todd E. Pierce, major, juge-avocat, US Army (ret.)
Coleen Rowley, Division Counsel & agent spécial, FBI (ret.)
Ann Wright, colonel, US Army (ret.); officier affaires étrangères (a démissionné)

Source : consortiumnews.com, 01/09/2014 ; traduction par les lecteurs du site www.les-crises.fr (à diffuser dans modération…).

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 Je vous propose aussi la traduction du saisissant câble confidentiel Wikileaks du 1er février 2008 de l’ambassadeur américain en Ukraine, évoqué par les VIPS :

CONFIDENTIEL MOSCOU 000265, 01/02/2008

SIPDIS

E.O. 12958: DECL: 01/30/2018

TAGS: PREL NATO UP RS
SUJET : NIET C’EST NIET: LES LIGNES ROUGES DE LA RUSSIE SUR L’EXPANSION DE L’OTAN
REF: A. MOSCOU 147
¶B. MOSCOU 182

Confidentiel par : ambassadeur William J. Burns. Reasons 1.4 (b) and (d).

1. (C) Sommaire. Après une première réaction tempérée vis-à-vis de la volonté ukrainienne d’entrer dans le Plan d’action pour l’Adhésion à l’OTAN (MAP) au sommet de Bucarest (ref A), le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov et d’autres officiels de haut rang ont réitéré leur forte opposition, insistant sur le fait que la Russie verrait une expansion plus à l’est comme une menace militaire potentielle. L’expansion de l’OTAN, en particulier à l’Ukraine, reste un problème “émotionnel et névralgique” pour la Russie, mais des considérations de politique stratégique sous-tendent aussi une forte opposition à l’adhésion à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie. En Ukraine, ces considérations comprennent des craintes que cette question puisse potentiellement diviser le pays en deux, menant à la violence ou même, selon certains, à une guerre civile, ce qui forcerait la Russie à décider si elle doit intervenir. De plus, le gouvernement russe et certains experts continuent à soutenir que l’adhésion ukrainienne à l’OTAN aurait un impact majeur sur l’industrie de défense russe, sur les liens familiaux russo-ukrainiens et sur les relations bilatérales générales. En Géorgie, le gouvernement russe craint une instabilité prolongée et des “actes de provocation” dans les régions séparatistes. Fin du sommaire

Ministère des affaires étrangères : élargissement de l’OTAN “menace militaire potentielle pour la Russie”
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2. (U) Lors de son compte-rendu annuel sur la politique étrangère russe, les 22 et 23 Janvier (ref B), le ministre des Affaires étrangères russe Lavrov a souligné que la Russie devait considérer l‘expansion de l’OTAN vers l’est, particulièrement vers l’Ukraine et la Géorgie, comme une menace militaire potentielle. Bien que la Russie puisse croire les déclarations de l’Occident selon lesquelles l’OTAN ne serait pas dirigé contre la Russie, si l’on observe les récentes manoeuvres militaires dans des pays membres de l’OTAN (mise en place de bases d’opérations américaines avancées, etc), on constate que celles-ci doivent être évaluées non à travers les intentions officielles proclamées, mais bien à travers leur potentiel. Lavrov a souligné que le maintien de la “sphère d’influence” de la Russie dans son voisinage était anachronique, et a reconnu que les Etats-Unis et l’Europe avaient des “intérêts légitimes” dans la région. Cependant, il a fait remarquer que malgré la liberté des pays à prendre leurs propres décisions en matière de sécurité et à rejoindre les organisations politico-militaires qu’ils souhaitent, ceux-ci devaient garder à l’esprit l’impact sur les pays voisins.

3. (U) Lavrov a insisté sur le fait que la Russie était convaincue que l’expansion n’était pas fondée sur des raisons de sécurité, mais sur un héritage de la Guerre Froide. Il a contesté l’argument selon lequel l’OTAN est un mécanisme approprié pour aider à renforcer des gouvernements démocratiques. Selon ses propos, la Russie a compris que l’OTAN se cherche une nouvelle mission, mais qu’il y a une tendance croissante chez les nouveaux membres de faire et dire n’importe quoi, du fait même de la protection que leur accorde l’OTAN (par exemple : les tentatives des nouveaux pays membres de “réécrire l’histoire et de glorifier les fascistes“).

4. (U) Durant une conférence de presse du 22 janvier en réponse à une question portant sur la demande de l’Ukraine à faire partie du Plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN (MAP), le ministre des Affaires étrangères a répondu : “une nouvelle expansion radicale de l’OTAN pourrait apporter une modification politico-militaire sérieuse, qui affectera inévitablement les intérêts de la sécurité de la Russie”. Le porte-parole a continué en soulignant que la Russie était liée à l’Ukraine par des obligations bilatérales établies par le Traité d’Amitié Coopération et Partenariat, signé en 1997, où les deux parties s’engagent à “se retenir de participer ou de soutenir des actions capables de nuire à la sécurité de l’autre partie”. Le porte-parole a noté que “l’intégration probable de L’Ukraine dans l’OTAN compliquerait sérieusement les multiples aspects des relations russo-ukrainiennes”, et que la Russie “devrait prendre des mesures appropriées”. Il a ajouté : “on a l’impression que les dirigeants ukrainiens actuels voient généralement le rapprochement avec l’OTAN comme une alternative à de bons liens de voisinage avec la fédération de Russie”.

Opposition Russe névralgique et concrète
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5. (C) Les aspirations à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie non seulement heurtent la sensibilité de la Russie, mais engendrent également de sérieuses inquiétudes sur les conséquences pour la stabilité dans la région. Non seulement la Russie perçoit son encerclement et les efforts menés pour saper son influence dans la région, mais elle craint aussi des conséquences imprévisibles et incontrôlables qui affecteraient sérieusement ses intérêts en matière de sécurité.

Les experts nous disent que la Russie est particulièrement inquiète sur les fortes divisions en Ukraine quant à l’adhésion à l’OTAN. Une majorité de la communauté russe ethnique étant opposée à cette adhésion, elles pourraient provoquer une scission entraînant des violences, voire au pire, une guerre civile .

Dans cette éventualité, la Russie devrait décider si elle doit intervenir ; une décision à laquelle elle ne souhaite pas être confrontée.

6. (C) Dmitri Trenine, Directeur Adjoint du Carnegie Moscow Center, a exprimé sa préoccupation sur le fait que l’Ukraine soit, à long terme, le facteur potentiellement le plus déstabilisant dans les relations américano-russes, étant donné le degré d’émotion et de malaise provoqué par son souhait d’adhésion à l’OTAN. La lettre demandant de prendre en considération sa candidature pour le Plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN a été une “mauvaise surprise” pour les officiels russes, qui pensaient que les aspirations à l’OTAN de l’Ukraine étaient en veilleuse. Avec cette lettre ouverte, le sujet s’est “ravivé”. Parce que l’adhésion à l’OTAN demeurait une source de discorde dans la politique intérieure ukrainienne, elle a créé une ouverture pour une intervention russe. Trenine s’est dit inquiet, parce que certains éléments de l’élite russe seraient ainsi encouragés à intervenir dans cette affaire et à stimuler le soutien des États-Unis à des forces politiques antagonistes, laissant ainsi les États-Unis et la Russie dans une posture de confrontation classique. L’ironie de cette situation, a déclaré Trenine, c’est que l’adhésion de l’Ukraine affaiblirait l’OTAN, mais ni l’opinion publique, ni l’élite russe ne sont prêts à accepter cet argument. Le virage progressif de l’Ukraine vers l’Ouest était une chose, son statut préventif d’allié militaire en droit des États-Unis en était une autre. Trenine a fermement mis en garde : il ne faudrait pas laisser une lutte interne pour le pouvoir en Ukraine, où le MAP n’est qu’un outil de politiques internes, compliquer encore plus les relations actuelles entre les États-Unis et la Russie.

7. (C) Une autre question qui entraîne l’opposition russe à l’adhésion ukrainienne est l’importante coopération des deux pays dans le domaine de l’industrie de la défense, y compris nombre d’usines dans lesquelles des armes russes sont fabriquées. Alors que des efforts sont en cours pour fermer ou déménager la plupart de ces usines en Russie, et de relocaliser la flotte de la mer Noire de Sébastopol à Novorossiysk avant la date butoir de 2017, le gouvernement a clairement établi que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN exigerait que la Russie apporte d’importantes (et coûteuses) modifications à sa coopération dans l’industrie de la défense.

8. (C) De même, le gouvernement russe et les experts notent qu’il y aurait aussi un impact significatif sur les relations russo-ukrainiennes dans l’économie et l’emploi, et notamment un effet sur des milliers d’Ukrainiens vivant et travaillant en Russie et vice versa, du fait de la nécessité d’imposer un nouveau régime de visas. Selon Aleksandr Konovalov, directeur de l’institut d’évaluation stratégique, cela deviendrait un bouillon de culture de colère et de rancune parmi les populations locales.

9. (C) En ce qui concerne la Géorgie, la plupart des experts ont dit que, bien que son statut ne soit pas aussi névralgique pour la Russie que l’Ukraine, le gouvernement russe jugeait la situation là-bas trop instable pour résister aux divisions qu’une adhésion à l’OTAN pourrait entraîner. Selon Aleksey Arbatov, directeur adjoint du Carnegie Moscow Center, les aspirations à l”OTAN de la Géorgie ne seraient qu’une façon de résoudre ses problèmes en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Il a averti que la Russie serait mise dans une situation difficile si cela en résultait.

Réponse de la Russie
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10. (C) Le gouvernement russe a clairement indiqué qu’il devrait “sérieusement réévaluer” l’intégralité de ses relations avec l’Ukraine et la Géorgie dans le cas où l’OTAN les inviterait à adhérer. Cela pourrait avoir des impacts majeurs sur l’engagement en matière énergétique, économique et politico-militaire, avec des répercussions possibles partout dans la région, jusqu’à l’Europe Centrale et Occidentale. La Russie réviserait aussi probablement ses propres relations avec l’Alliance et ses activités dans le Conseil OTAN-Russie, et envisagerait des mesures supplémentaires dans le contrôle de l’armement, comme la possibilité d’un retrait complet des traités CFE [Traité sur les forces conventionnelles en Europe] et INF [Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire], ainsi que des menaces plus directes contre les systèmes américains de défense antimissile.

11. (C) Isabelle François, directrice du bureau d’information de l’OTAN à Moscou, a dit qu’elle croyait que la Russie avait accepté que l’Ukraine et la Géorgie finissent par adhérer à l’OTAN et qu’elle était s’engagée dans un plan à long terme pour reconfigurer ses relations avec les deux pays et avec l’Alliance. Cependant, la Russie n’était pas encore prête à faire face aux conséquences d’une expansion de l’OTAN vers son côté sud. Elle a ajouté que même si la Russie appréciait la coopération avec l’OTAN au sein du conseil OTAN-Russie, la Russie éprouverait la nécessité d’insister sur une refonte de la relation OTAN-Russie, voire d’un retrait complet du conseil OTAN-Russie dans le cas où l’Ukraine et la Géorgie adhèreraient à l’OTAN.

Commentaire
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12. (C)
L’opposition de la Russie à une adhésion de l’Ukraine à l’Otan est à la fois d’ordre affectif et fondée sur leur perception des intérêts stratégiques de la Russie dans la région. Le fait de dépeindre les USA et l’OTAN comme des adversaires de la Russie est également un atout politique, la main tendue de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie servant à rallier les nationalistes russes. L’opposition russe à l’expansion de l’OTAN, au milieu des années 90, était déjà forte. Aujourd’hui, la Russie se sent capable de répondre plus fermement à ce qu’elle perçoit comme des actions contraires à ses intérêts nationaux.

Source : Wikileaks

Source: http://www.les-crises.fr/vips-merkel-invasion-russe/


“Il faut sanctionner la Russie” (épisode 38)

Sunday 7 September 2014 at 03:00

Lu dans le Figaro - hallucinant alors que la Russie vient de faire pression pour un cesser le feu…

(Sympa le symbole néonazi sur le bataillon Azov…)

Les ambassadeurs des 28 pays de l’Union européenne ont approuvé vendredi soir de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, malgré un accord de cessez-le-feu entre forces ukrainiennes et rebelles prorusses.

La mèche est allumée, elle peut encore s’éteindre. Les Vingt-Huit sont tombés d’accord vendredi pour intensifier leurs sanctions contre Moscou. Mais ils sont prêts à y renoncer, si le cessez-le-feu signé à Minsk entre Ukrainiens et séparatistes prorusses devait réussir.

Ah parce que si Secteur droit rompt la trêve, on sanctionne donc la Russie ?

Comme en juillet après la destruction du vol MH17 de la Malaysia Airlines, l’arsenal repose sur des sacrifices mutuellement consentis. Le Royaume-Uni accepte de rogner les ailes de la City dans le financement des entreprises d’État russes. L’Allemagne et l’Italie limiteront leurs contrats d’ingénierie dans le secteur de l’énergie. La France les rejoint, après avoir repoussé une échéance devenue intenable: la livraison, programmée en octobre, d’un des deux navires d’assaut amphibie Mistral vendus en 2011.

Le sommet européen du 30 août avait décidé ce nouveau tour de vis, dans les jours qui ont suivi la mise en évidence d’incursions de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine. Une semaine plus tard,Vladimir Poutine ne donne aucun signe d’en rabattre. Dès jeudi soir au sommet de l’Otan, Américains, Français, Allemands, Britanniques et Italiens sont convenus que la Russie «doit payer pour ce qu’elle a fait en Ukraine», pour reprendre les mots de Ben Rhodes, conseiller du président Obama pour la sécurité.

Une fenêtre diplomatique

La double signature arrachée vendredi à Minsk entrouvre pourtant une fenêtre diplomatique. L’UE veut donner une chance au cessez-le-feu, en croisant les doigts pour un vrai plan de paix. Les sanctions de l’UE devaient obtenir un feu vert des capitales pour s’appliquer effectivement. C’est une formalité, mais elle permet de gagner du temps. «Tout va dépendre des prochaines heures», disait François Hollande. Angela Merkel ajoutait un préalable: le retrait des troupes russes hors d’Ukraine.

«Ce nouveau paquet de mesures restrictives donnera à l’Union européenne un outil efficace, qui devrait nous permettre d’apporter une réponse dans un court laps de temps », ont indiqué, tard vendredi soir, dans une lettre aux chefs d’État et de gouvernement José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy, présidents de la Commission et du Conseil européen. «Cela accroîtra l’efficacité des mesures déjà en place et renforcera le principe que les sanctions de l’UE ont pour objectif de promouvoir un changement d’attitude de la Russie en Ukraine », ont-ils estimé.

Ben oui, comme ça a bien marché fin juillet, ça marchera encore mieux début septembre ! Des Génies ces gens là !!!!

Mesures renforcées

Le paquet comprend des mesures renforcées concernant l’accès aux marchés des capitaux, la défense, les biens à double usage civil et militaire et les technologies sensibles. En outre, des noms ont été ajoutés à la liste de personnes visées par des sanctions ciblées – gel des avoirs et interdictions de visa -, ont-ils indiqué. Cette liste inclut à présent «le nouveau pouvoir dans (la région) du Donbass, le gouvernement de la Crimée, ainsi que des décideurs et des oligarques russes », ont-ils ajouté, sans donner plus de détails.

Le texte de l’accord sera finalisé pendant le week-end, afin qu’une procédure écrite d’adoption par les États membres puisse être lancée lundi, selon la lettre. Lorsqu’elle aura été formellement adoptée, cette série de mesures sera publiée au Journal officiel de l’UE.

Plusieurs pays comme la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie avaient continué de dire leur scepticisme sur l’utilité de sanctions. Elles ont sûrement frappé l’économie russe, disaient-ils, mais elles coûtent cher à l’UE et ne pèsent pas sur les décisions du Kremlin. L’Europe centrale se démarque ainsi d’autres alliés de l’Otan comme la Pologne et surtout les États baltes, qui s’inquiètent d’être en première ligne face à l’expansionnisme russe.

Source :  le Figaro, 05/09/2014

 

Source :  le Figaro, 04/09/2014

La Russie a peur pour sa sécurité : on va faire des exercices de l’OTAN dans un pays non membre, l’Ukraine, et pile dans le bastion des néonazis. Des Génies !!!

Source: http://www.les-crises.fr/il-faut-sanctionner-la-russie-episode-38/


Revue de presse internationale du 07/09/2014

Sunday 7 September 2014 at 01:18

Un grand merci aux contributeurs de cette revue de presse.

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-07-09-2014/