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L’Amérique n’a fait que prolonger la guerre civile en Syrie et déstabiliser la région, par Joshua Landis

Monday 19 December 2016 at 01:30

Joshua Landis est un universitaire américain, expert de la Syrie, intervenant sur CNN, BBC, Charlie Rose…

Il défend plutôt la vision du gouvernement syrien. À prendre comme toujours avec recul.

(Vous cherchez longtemps dans les analystes des grands médias : “Il défend plutôt la vision des djihadistes voulant instaurer la charia. À prendre comme toujours avec recul.”)

Source : Syria:direct, le 14/11/2016

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Le 14 novembre 2016

Le 8 novembre 2016, les électeurs américains ont désigné Donal Trump comme 45ème président des États-Unis dans une victoire qui fait planer l’incertitude sur l’avenir de la politique étrangère américaine.

Alors qu’il reste deux mois à la présidence d’Obama, Syria Direct s’est tourné vers Joshua Landis, directeur du Centre d’Etudes du Moyen-Orient à l’Université d’Oklahoma, afin de comprendre ce qui est en train de se passer.

Ci-dessous, cette conversation légèrement remaniée est la première tranche d’une série d’interviews donnant les réactions d’analystes, d’universitaires et de diplomates à propos des implications qu’aurait la présidence de Trump sur la politique des USA concernant la Syrie. Trump peut-il vraiment être pire que l’administration actuelle sur la Syrie ? Est-ce que Trump remettra la Syrie à Poutine ? A-t-il même ce pouvoir, ou est-ce déjà fait ? Landis, pour sa part, offre une évaluation aiguisée et franche de la vision rigide et irréaliste de l’Amérique en Syrie et au Moyen-Orient.

“Le Président Obama et Hillary Clinton ont décidé qu’Assad allait tomber et qu’ils pourraient accomplir en Syrie un changement de régime en douceur, sans trop de dommages,” selon les propos de Landis rapportés par Justin Schuster de Syria Direct. “Cela a été une terrible erreur.”

“Le fait de détruire les très délicates et fragiles structures étatiques qui ont été créées au Moyen-Orient au cours de ces 100 dernières années n’a rendu service a personne,” dit Landis. “Cela a été bien naïf de se contenter de les balayer et d’attendre qu’une quelconque forme de démocratie émerge à leur place.

Selon Landis, le résultat est un héritage de destruction dans la région, dont les États-Unis sont en partie responsables.

Et pourtant, dit-il, “l’Amérique n’a pas assumé ses responsabilités et ne veut pas le faire.”

Q: Donald Trump va être le 45ème président des États-Unis. Quelle est votre première réaction ?

Cela a été un choc. Personnellement, je ne vois pas grand-chose de bon chez Trump. D’un autre côté, je crois vraiment que l’Amérique doit lui accorder une phase de lune de miel, et je suis un peu choqué par l’indignation de nombreuses personnes.

Je n’aime évidemment pas Trump, je pense qu’il est narcissique et ainsi de suite, mais on ne sait jamais. De nombreux Américains sont en colère et se sentent vulnérables, et ils ont besoin d’un champion. Au moins je pense qu’il en est un. Il faut lui donner sa chance de défendre leur cause.

Q : Quelle est l’image qu’une présidence de Trump envoie au reste du monde, et en particulier au Moyen-Orient ?

Je ne suis pas certain que nous puissions nous guider sur ce qu’il a dit sur le Moyen-Orient pour savoir ce qu’il va faire, car quand on regarde les personnes qu’il pourrait nommer, beaucoup d’entre elles étaient favorables à l’invasion de l’Irak. Ce sont des néoconservateurs, d’une sorte ou d’une autre, qui contredisent tout ce qu’il a dit pendant la campagne électorale. Donc, je vais donner plus de sens qu’elle ne le mérite à sa politique étrangère dans les deux prochaines minutes.

Ses premières critiques sur le Moyen-Orient sont apparues au sujet de la question libyenne. Il a très rapidement critiqué Hillary Clinton pour le renversement de Kadhafi. Il a essentiellement déclaré que le changement de régime avait été désastreux, et qu’il avait engendré la propagation de l’extrémisme et du chaos dans tout le Moyen-Orient. Nous n’aurions pas dû le faire. Cette critique ne concernait pas seulement la Libye, elle concernait l’Irak. D’une certaine manière, il critiquait l’idée centrale de la politique étrangère du Parti républicain depuis George Bush : n’essayons pas d’apporter la démocratie au Moyen Orient, travaillons avec les dictateurs, et avec l’ordre. Il s’agit du “amam wa istiqrar” (sécurité et stabilité), qui est le slogan de Bashar al-Assad.

Q: Je voudrais comprendre les suggestions sur la politique à suivre que Donald Trump a émises tout au long de la campagne électorale. Supposons que demain Trump vous désigne comme bras droit pour sa politique en Syrie. A propos de la Russie, M. Trump a, de façon répétée, félicité le président Poutine pour son efficacité dans la lutte contre l’État islamique, en déclarant : “Si la Russie veut se débarasser de Daesh, qu’elle le fasse. Qu’est-ce que ça peut nous faire ?” Tout porte à croire que Trump va livrer la Syrie à Poutine.

Je demanderais bien à Trump : quel est son objectif ? Est-ce que son objectif est d’arrêter les tueries et de mettre fin à la guerre civile en Syrie, ou bien est-ce que son objectif est de nuire aux Russes et d’obtenir une influence pour l’Amérique sur le champ de bataille syrien ? S’il veut nuire aux Russes et aux Iraniens, s’il les considère comme une menace et s’il veut avoir une influence sur le champ de bataille syrien, alors je lui dirais de continuer à envoyer des armes et de l’argent aux rebelles et d’encourager les Saoudiens et les Turcs à continuer de les financer.

Mais je pense que cela prolongerait la guerre civile. La Russie, Assad et les Iraniens ont les atouts en main. Ils sont décidés à créer un croissant chiite s’appuyant sur le Hezbollah, le régime d’Assad et le gouvernement créé en Irak par les Américains. C’est ce qui émerge de cette dernière décennie. Nous avons vu les Américains tenter de le déchirer. Il y a eu l’offensive israélienne contre le Hezbollah en 2006, qui a échoué, les tentatives de déstabilisation de Bachar en 2004 et 2005 et l’invasion de l’Irak. L’Amérique pensait à tort que cela aiderait à construire un Moyen Orient plus favorable aux Américains, à mettre fin à la dictature et à produire de la démocratie. Nous voyons qu’elle a lamentablement échoué, et qu’il y a plus de dictatures et d’extrémisme au Moyen Orient.

Si l’Amérique voulait inverser les positions russes et iraniennes, elle devrait investir des centaines de milliards de dollars, et je ne pense pas qu’elle va le faire. Je ne pense pas qu’elle doive prolonger la guerre civile à moins d’en avoir la volonté. Cela impliquerait de réunir une force d’intervention internationale, d’occuper la Syrie afin de désarmer tout le monde, de créer une sorte d’occupation qui garantirait la sécurité de tout le monde en Syrie, de reconstruire le pays et d’y rester 20 ou 30 ans. On pourrait peut-être alors constituer un autre gouvernement – je ne sais même pas s’il serait stable – mais on pourrait en prendre le pari.

Mais si on se contente de fournir plus d’armes aux rebelles – disons 10 milliards de dollars par an – avec les Saoudiens et les Qataris, alors on ne fera que prolonger la guerre civile. Vous ne ferez que causer la fuite de plus de personnes, et c’est ce que l’Amérique a fait jusqu’à maintenant. Je pense que l’Amérique a prolongé la guerre civile et a causé les terribles destructions. Ils n’ont pas défait Assad ; ils ont seulement déstabilisé la région. Ils ont permis à tous ces groupes rebelles – qui ont des programmes très anti-américains – de se propager, et en fin de compte nous n’allons pas les soutenir.

Je ne pense pas qu’il soit réaliste d’envisager une solution politique telle que celle décrite par les accords de Genève, où l’on verrait les officiers alaouites s’asseoir autour d’une table avec al-Nosra, Ahrar a-Sham et Jaish al-Islam pour produire un état sécuritaire hybride. Je pense que cela est totalement irréaliste de faire se réunir des gens qui veulent la charia, ainsi que des officiers alaouites ou d’autres minorités, pour se mettre d’accord sur une forme de futur gouvernement en Syrie.

Le régime d’Assad n’est pas capable de réformes significatives. Il peut se voir réduit à un petit centre minuscule ou s’étendre sur toute la Syrie. Mais il n’est pas capable de se réformer, et je pense que Bachar nous l’a prouvé. Ce sera le même régime autoritaire basé sur un État à parti unique, le parti Baasiste, et sur des loyautés familiales et sectaires. C’est tout ce dont il est capable. Autrement, le régime s’effondrera. Une fois que vous avez mis en pièces cette formule de base mise en place par son père, l’autorité s’effritera.

Si l’on regarde la façon dont Barzani ou n’importe lequel de ces autres personnes ont créé une autorité politique, c’est à travers le clientélisme, et les loyautés familiales et traditionnelles. Malheureusement, le Moyen-Orient est en ce moment même coincé dans ce système. Et voici que l’Amérique veut trouver au Moyen-Orient une forme de gouvernance non plus basée sur ces loyautés traditionnelles mais plutôt sur une fondation constitutionnelle, les règles du droit et toutes ces autres belles choses dont vous avez entendu Hillary Clinton nous parler.

Q: Revenons à la lutte contre l’État Islamique. Durant la campagne électorale, la position de Trump concernant l’envoi de troupes au sol était au mieux indéchiffrable. A un certain moment, il a déclaré qu’il “écouterait les généraux”, en déployant 20 000 à 30 000 soldats américains. Il est rapidement revenu sur cette déclaration pas plus de deux semaines plus tard. Compte tenu des deux campagnes en cours contre l’État islamique, à Raqqa et à Mossoul, diriez-vous à M. Trump qu’un investissement aussi important de sang et de financement américains soient nécessaires pour la lutte contre l’État islamique ?

Je lui dirais : vous avez eu trois offres sur la table pour prendre Raqqa. Vous avez l’offre kurde par le PYD [Parti de l’Union Démocratique, parti politique kurde syrien, NdT], vous avez une offre turque qui amène les rebelles avec elle et vous avez une offre Russie-Assad. Toutes les trois ont fait une offre au cas où elles auraient le soutien américain. Bien entendu, chacune d’entre elle amène des complications politiques.

L’Amérique a proposé une formule. Aujourd’hui les Kurdes – les Forces Démocratiques Syriennes – sont les seuls qui sont prêts à faire quelque chose, donc nous allons les utiliser pour assiéger et isoler l’État islamique à Raqqa. Nous ne leur ordonnerons pas de prendre la ville.

Les Turcs nous demandaient jusqu’à six mois pour entraîner et équiper les rebelles, qui sont incapables de prendre Raqqa dès maintenant. La Turquie veut transformer ce ramassis de rebelles, qu’ils ont ramenés de Idlib, en une force combattante, arguant que l’on devrait avoir des arabes à Raqqa car c’est une ville arabe. C’est un argument convaincant.

L’Amérique va attendre ces six mois pour mettre en marche l’étape numéro deux, et ils vont en théorie trouver un compromis entre les Kurdes et les Turcs qui ne détruira pas nos relations avec la Turquie et permettra la conquête finale de Raqqa. C’est ce qu’il y a de mieux à faire en ce moment. Je lève mon chapeau aux généraux (américains). Ils utilisent la diplomatie de façon à ne pas enflammer nos relations avec la Turquie, mais ils ont besoin d’avancer. L’urgence demande qu’ils avancent avec les Kurdes.

Trump va hériter de cette politique, et cela est très judicieux. Le problème est que cette politique conduit à la partition de la Syrie, mot que l’Amérique ne veut pas utiliser. Mais les politiques américaines ont toujours conduit à cette sorte d’issue. S’ils ne veulent pas qu’Assad reconquière les régions rebelles, quelqu’un d’autre le fera, et donc on va avoir une Syrie divisée. Elle ne sera peut-être pas définitivement divisée. Cela peut se passer comme pour l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Il est possible qu’elle soit seulement divisée jusqu’à la chute du régime d’Assad ou jusqu’à ce qu’un nouvel ordre unifie la Syrie.

C’est le problème le plus urgent pour Trump. Veut-il encourager les Turcs à propager un régime rebelle sunnite sur une partie de la Syrie du nord et, si oui, jusqu’à quel point ? Veut-il laisser Assad reprendre une partie du territoire de l’État islamique ? Ou bien veut-il que les Kurdes le fassent et obtiennent un Kurdistan élargi ?

Q: Quelle proposition choisiriez-vous ?

Il faut avoir une discussion ferme avec la Turquie pour déterminer ce qu’ils sont prêts à accepter. Il faut s’asseoir autour d’une table avec les Russes et les Iraniens également. Et il faudra rencontrer les Irakiens car les Forces Populaires Irakiennes ne vont pas vouloir d’un état arabe sunnite entre eux et Alep. Ils verront cela comme un potentiel État irrédentiste. Les forces irakiennes ont déclaré qu’elles poursuivront l’État islamique jusqu’en Syrie une fois qu’elles l’auront chassé de l’Irak. Nous en avons fait une force combattante tout à fait compétente, et les Iraniens le sont aussi.

Les Irakiens et les Iraniens ne vont pas rester les mains dans les poches pendant que l’Amérique essaye de transformer les rebelles du nord-est de la Syrie en un gouvernement qui deviendrait dépendant de la Turquie. La Turquie veut une sphère d’influence qui s’étendrait aussi aux régions turques de l’Irak.

Dans quelle mesure une sphère d’influence turque sur la Syrie du nord et une partie de l’Irak aiderait-elle l’Amérique ? Voulons-nous aider le gouvernement irakien à reconquérir tous ces territoires et empêcher la Turquie de s’en mêler ?

Il faut calculer où on peut passer un marché et ce que l’on peut faire avec le moins de violence. Si nous nous trompons, nous allons seulement perpétuer la guerre. L’Amérique n’a pas voulu prendre de décision sur ces questions : la partition, l’autonomie kurde, la possibilité pour les Turcs de prendre un gros morceau de la Syrie comme zone d’influence avec les rebelles sunnites, ou peut-être la possibilité de re-légitimiser un jour Assad avec les Russes.

Mais l’Amérique s’est orientée vers une partition de la Syrie avec un Kurdistan et essaye de faire en sorte que les Turcs donnent leur accord pour une sorte de Kurdistan, avec le PYD indépendant du PKK. Ce n’est pas la même chose et ils peuvent cohabiter avec eux en Syrie. Dans une certaine mesure, nous sommes alliés aux Kurdes et je pense que nous devons aux Kurdes de mener cela à bonne fin.

En ce qui concerne les rebelles, je pense que l’émergence d’al-Nosra comme force importante dans la région d’Idlib et de plus en plus à Alep est un danger pour les États-Unis. Regardez le programme de leurs écoles et ce qu’ils enseignent à leurs enfants, présentant Ben Laden comme un héros et que l’attentat du World Trade Center était une grande chose. Je ne pense pas que l’Amérique devrait aider ces gens à continuer ce genre d’éducation. Nous avons essayé de séparer les rebelles modérés de l’aile djihadiste salafiste du mouvement de rébellion mais sans succès. Il est possible que la Turquie y arrive et c’est là que l’Amérique a besoin de s’asseoir avec son allié turc pour discuter d’une certaine forme de partition de la Syrie, je suppose.

Nous n’allons pas renverser Damas, la Russie et l’Iran. Les États-Unis doivent prendre leurs responsabilités pour avoir transformé l’Irak en un pays à dominance chiite qui est soutenu par l’Iran. Cela a changé l’équilibre des forces dans la région. Nous avons essayé de détruire le Hezbollah et nous avons échoué.

Ce que je veux souligner, c’est que l’Amérique a une longue tradition de soutien des chiites contre les rebelles sunnites en Irak, et dans un sens ils veulent inverser cette politique en Syrie, et ils ont découvert que c’est difficile d’y arriver car la Russie fait la même chose. Et nous voyons beaucoup de succès concernant cela à Ramadi et Tikrit, où de récents rapports affirment que 90 pour cent de la population sunnite est revenue. Et cela est très prometteur. La question est comment arriverons-nous à faire la même chose en Syrie ?

Comment parviendrons-nous à faire revenir la population d’Alep une fois qu’elle sera prise par la Russie et Assad ? C’est ce qui va se passer, et l’Amérique ne va pas l’empêcher. Pouvons-nous réparer ? Voulons-nous que la Syrie devienne une Corée du Nord ? C’est la direction prise aujourd’hui si les États-Unis décident qu’ils veulent aller contre Poutine et Assad en redoublant les sanctions et en essayant d’empêcher d’autres pays de reconstruire des relations avec Assad. Je pense que c’est une erreur. Assad va gagner si l’Amérique ne fait pas un gros travail. Je pense que se cacher la tête dans le sable n’est pas une bonne politique.

Q: Après plus de cinq ans de conflit, quelle devrait être la stratégie de l’Amérique envers la Syrie sous la présidence de Trump ?

Notre premier intérêt est de ne pas entrer dans une guerre contre la Russie et l’Iran qui se prolongerait et nuirait au peuple syrien. Les Syriens ont été les victimes de cette guerre froide continuelle entre les sunnites et le chiites. Nous avons alimenté les flammes de cette guerre en continuant à aider les sunnites assez pour qu’ils ne puissent pas perdre, mais pas assez pour qu’ils gagnent.

Je ne pense pas que nous devrions essayer de gagner la guerre pour les sunnites en les armant. Les seuls endroits où il y a encore des gens en Syrie sont les villes occupées par le gouvernement, et elles sont pleines à craquer de réfugiés et de tous ceux qui y habitaient déjà. Nous ne ferions que faire fuir ces gens si nous armions les sunnites pour qu’ils prennent ces villes. Ce serait la politique la plus stupide et cela amènerait des tas de réfugiés supplémentaires.

Nous ne voulons pas pousser Erdogan dans les bras de la Russie. Erdogan a joué cette carte. Il nous a montré qu’il peut fermer [la base aérienne de] Incirlik ou se tourner vers la Russie. Nous n’avons aucun intérêt à le forcer à faire cela. Cela peut vouloir dire lui permettre d’agrandir sa partie de la Syrie contrôlée par les rebelles. C’est le prix qu’il peut exiger, et cela doit être négocié avec la Russie. Nous devons nous asseoir avec la Russie, l’Iran et la Turquie et déterminer combien de territoires syriens peuvent prendre les mandataires de la Turquie. Mais nous devons faire entrer les Kurdes dans cette négociation. Nous ne pouvons pas abandonner les Kurdes. Cela va être un acte de diplomatie délicat.

Assad pense qu’il va reconquérir toute la Syrie, et c’est une possibilité. S’il obtient le soutien russe et iranien et si la Turquie est vraiment hostile au PYD, alors le PYD devra se tourner vers Assad. Ils accepteront une sorte d’autonomie, mais ils ne seront pas obligés d’accepter la souveraineté d’Assad de la même façon que les Kurdes l’ont fait en Irak. Il est évident que la Turquie a fait la paix avec les Kurdes d’Irak, mais Erdogan peut très bien ne pas vouloir rechercher cette sorte d’autonomie parce que le PYD est si proche du PKK. Cela fera le jeu d’Assad car les Kurdes devront se tourner à nouveau vers lui et se mettre sous sa protection.

Encore une fois, est-il de l’intérêt de l’Amérique que les Turcs divisent la Syrie avec une enclave au nord ? Si la différence entre permettre la partition de la Syrie et conclure un accord avec la Russie est de pouvoir garder Erdogan dans notre orbite, alors peut-être que nous devons le faire.

Q: Dr Landis, une dernière question qui, je le vois, pourrait faire l’objet d’un livre à elle toute seule. Quelles sont vos dernières conclusions sur l’héritage d’Obama en politique étrangère, en ce qui concerne la Syrie ?

Le président Obama et Hillary Clinton avaient décidé qu’Assad allait tomber et qu’ils pourraient mener à bien et en douceur un changement de régime sans trop de dégâts. Cela a été une terrible erreur. Ils ont échoué. Je ne pense pas qu’ils ont échoué parce qu’ils n’ont pas fait passer assez d’armes suffisamment tôt. Je pense qu’ils ont eu tort de chercher un changement de régime, de la même façon que Bush avait tort en cherchant un changement de régime en Irak. La croyance américaine selon laquelle elle pouvait propager les règles du droit et la démocratie institutionnelle au Moyen-Orient tel qu’il est à l’heure actuelle sans dépenser beaucoup plus d’argent et de temps, des décennies, était naïve.

Je pense qu’Obama a eu raison de limiter l’engagement US en Syrie parce que cela aurait été interminable et n’aurait pas eu une fin heureuse. Le fait d’avoir brisé les très fragiles et délicates structures d’État qui ont été créées au Moyen-Orient au cours des 100 dernières années depuis l’émergence des États nations n’a rendu service à personne. Il faut beaucoup de temps pour qu’une autorité et une légitimité émerge à nouveau, et le Moyen-Orient est fragmenté selon de nombreuses lignes de fracture : sectes, tribus, villages, campagnes, villes, riches et pauvres. Nous avons transformé ces lignes en lignes de bataille. Les gens s’entretuent selon ces lignes.

Ces lignes étaient présentes. Les dictatures étaient horribles. Assad était brutal, tout comme Saddam Hussein et la plupart des monarchies et des États du Moyen-Orient parce qu’ils manquaient de légitimité. Leurs opinions publiques n’étaient pas unies autour d’un idéal national commun. Se contenter de les balayer et s’attendre à ce qu’une quelconque forme de démocratie et d’unité vont juste émerger à leur place était très naïf. Ce qui a émergé, ce sont toutes ces loyautés traditionnelles et cette fragmentation dans un monde très brutal.

Je pense qu’Obama a eu l’intelligence de voir les dangers et d’essayer de résister. Je le critique pour ne pas avoir suffisamment résisté en permettant à Clinton de créer les Amis de la Syrie pour lui dire qu’Assad allait tomber et pour engager l’Amérique dans une guerre qu’elle n’allait pas et ne voulait pas gagner. L’Amérique n’a pas pris ses responsabilités, et ne veut pas le faire. En Irak, elle n’a pas su prendre ses responsabilités. Nous n’avons pas pris nos responsabilités en Libye, et nous ne prenons toujours pas nos responsabilités pour notre aide aux Saoudiens au Yémen et pour avoir aidé à détruire ce pays.

Je sais que des tas de membres de l’élite syrienne espéraient qu’ils pourraient produire une démocratie et apporter la justice, les règles de droit en Syrie. Ils en ont le cœur brisé. Ils considèrent les USA comme la seule puissance qui pourrait peut-être leur ramener leurs foyers. Ils voulaient revenir et diriger la Syrie, et ils ne feront jamais cela maintenant. L’Amérique a essayé en Irak. Nous pensions que nous pourrions remettre les pays entre les mains des élites éduquées : le monde de Shalabi. Je pense que Shalabi était probablement le porte-parole de nombreux irakiens.

Nous n’avons pas été capables de faire cela avec le SNC que nous avons contribué à créer et qui était composé de syriens éduqués et bien intentionnés. Ces personnes sont celles qui pensent qu’Obama a été un chef incapable et aurait dû juste écraser Assad et amener les règles du droit, la démocratie et les institutions en Syrie. Je pense que c’est très naïf. Je pense que les libéraux du Moyen-Orient sont une petite classe de personnes. Ils se trouvent écrasés entre diverses forces radicales qui sont prêtes à utiliser beaucoup plus de violence qu’eux. Ils finissent par fuir et deviennent des exilés, les Russes blancs du Moyen-Orient moderne. C’est dommage que l’Amérique ne puisse les mettre au pouvoir et les faire gouverner dans des pays comme l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Syrie, l’Irak et la Libye, mais elle en est incapable.

Il était naïf de penser qu’elle le pouvait et nous avons appris une très terrible leçon, laissant sur son chemin d’énormes destructions, pour lesquelles les États-Unis sont en partie responsables.

Source : Syria:direct, le 14/11/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/l-amerique-na-fait-que-prolonger-la-guerre-civile-en-syrie-et-destabiliser-la-region/


Caroline Galactéros : « À Alep, sortons enfin des vues manichéennes »

Monday 19 December 2016 at 01:10

Source : Figaro Vox, Alexis Feertchak, 16/12/2016

Crédits photo : George Ourfalian/AFP

Crédits photo : George Ourfalian/AFP

FIGAROVOX/ENTRETIEN – La ville d’Alep a été le lieu d’une bataille sanglante depuis 2012. Pour la géopolitologue Caroline Galactéros, une politique d’équilibre des intérêts entre Washington et Moscou serait la seule manière de sauver la Cité antique et le reste du pays.

Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d’intelligence stratégique Planeting. Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (éd.Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société(éd. Nuvis, 2014).


FIGAROVOX. – L’armée syrienne a repris aux rebelles la ville d’Alep, ancienne capitale économique du pays. Comment percevez-vous le traitement médiatique de cette bataille décisive dans le conflit syrien?

Caroline GALACTEROS. – Si vous me pardonnez cette franchise, je le trouve globalement déplorable et surtout dangereux. Par ignorance, goût du sensationnalisme et de la polarisation manichéenne des situations, confiance excessive dans les réseaux sociaux, ou par inclination à relayer la doxa véhiculée par le pouvoir et ses alliés, la plupart des médias se sont engouffrés depuis des mois dans la brèche de la facilité et ont relayé bien des informations parcellaires voire fausses (cf. l’affaire des «Casques Blancs» ou «l’opération OSDH» – source unique elle aussi anglaise, clairement contestable et pourtant devenue la référence depuis cinq ans ). Ils ont en conséquence nourri une interprétation déformée des enjeux et des faits. Bref, l’immense majorité des médias occidentaux s’est fait la caisse de résonnance naïve ou parfois sciemment complice d’une vaste entreprise de désinformation sur la nature des «rebelles», les objectifs réels de la guerre, l’idée même d’une guerre civile ou encore la dimension confessionnelle du conflit de fait secondaire mais montée en épingle, etc…

Comment voyez-vous les événements?

La partie Est de la ville d’Alep a été, dans la douleur et au prix d’une tragédie humaine indéniable, libérée de djihadistes qui s’en étaient emparés dès 2012. La méthode russe de bombardement intensif est évidemment difficilement acceptable au plan humain, au plan des individus. Les forces occidentales notamment françaises, c’est tout à leur honneur, cherchent davantage à éviter des pertes civiles massives. Elles en font malgré tout nécessairement car la précision de ces frappes n’a de «chirurgicale» que le nom. On les appelle alors pudiquement des «bavures» ou des «dommages collatéraux», on les passe sous silence ou on les relaie très peu médiatiquement. Pourquoi? Parce que depuis le début de ce conflit (comme dans bien d’autres d’ailleurs) et notamment depuis l’intervention militaire russe d’octobre 2015, il s’agit de délégitimer voire de criminaliser l’action de Moscou, comme si elle était de nature fondamentalement différente de la nôtre. Or, la différence n’est pas là. Ce sont nos objectifs politiques et militaires qui, malheureusement, sont très différents et c’est d’ailleurs cet écart béant qui, – pour une grande part-, fait durer le conflit et qui fait beaucoup de morts… La polarisation politique délibérée autour d’un «bon» et d’un «mauvais» camp bat son plein. Ce manichéisme est pour moi extrêmement dangereux et renvoie à l’agenda véritable de la Coalition en Syrie aujourd’hui clairement mis en échec par l’intervention de Moscou mais qui est surtout depuis le début, diamétralement opposé à celui de la Russie. En effet, il ne s’agissait pas pour les Etats-Unis, les puissances européennes et les monarchies du Golfe ou la Turquie, de réduire le cancer islamiste sous toutes ses formes – pas seulement celle de Daech, bouc-émissaire spectaculaire -, mais de déstabiliser l’Etat syrien et faire tomber le régime d’Assad coûte que coûte. Il en a coûté effectivement bien des vies innocentes. On a donc crédibilisé dès 2011 les groupes islamistes radicaux issus d’Al-Qaïda pour délégitimer radicalement la résistance du régime syrien (certes brutale et qui au début a volontairement joué sur les islamistes en embuscade pour balayer l’embryon d’opposition démocratique presque immédiatement débordé puis disparu).

Quid de la responsabilité des rebelles dans la situation humanitaire?

Elle est première. On a passé sous silence les pratiques horrifiantes de ces groupes islamistes (exécutions, tortures, racket, enrôlement des enfants…) pour tenir en otages les populations syriennes – toutes communautés confondues – sous leur coupe afin de se protéger des frappes. Au-delà, le problème de la médiatisation relève de la quadrature du cercle. Il est évident que l’on ne peut que s’indigner en tant qu’humain de ce que subissent les civils dans les guerres car notre focus systématique sur l’individu escamote la dimension politique et stratégique. Et là, on a un problème. Car pour en finir avec les djihadistes d’Alep, il faut pouvoir les séparer de leurs populations-boucliers. Soit par la persuasion, soit par la force. C’est ce qui a fini par arriver lorsqu’enfin ont pu être mis en place (pas grâce aux Etats-Unis) des corridors d’exfiltration des civils et de reddition des derniers djihadistes souhaitant eux-mêmes éviter la mort.

Parleriez-vous de guerre civile?

Il n’y a pas de guerre civile à proprement parler en Syrie. Il y a une guerre contre tous les Syriens (toutes confessions et communautés confondues) qui est menée de l’extérieur contre ces populations. Les rebelles les retiennent sous leur coupe nous l’avons dit, les rançonnent, menacent les familles de ceux qui voudraient fuir, utilisent écoles et hôpitaux pour s’y retrancher, y disposer leurs snipers et provoquer l’opprobre occidental contre ceux qui n’hésitent pas à les en déloger.

Bachar al-Assad s’érige depuis longtemps en rempart contre le «terrorisme». Dans quelle mesure s’agit-il là d’un moyen tactique pour écarter l’opposition modérée?

Bien sûr, cela a été un moyen du régime au tout début de la Guerre, lorsqu’existait un embryon d’opposition modérée. Mais depuis quatre ans, il n’y a plus un «rebelle modéré» en Syrie. C’est une pure utopie voire un mensonge éhonté et délibéré. C’est d’ailleurs tout le problème de la représentativité des interlocuteurs patronnés par les uns ou les autres dans la perspective de négociations. Il faut d’abord vider l’abcès djihadiste et pas seulement reprendre Raqqa à Daech. Puis chercher à favoriser un dialogue inter-Syriens entre personnalités ayant du poids dans la population syrienne et souhaitant une Syrie unitaire, laïque, pluraliste et stable. Et pour tout cela, il faut que Washington et Moscou s’entendent et ne se tirent plus dans les jambes.

L’arrivée de Donald Trump serait-elle donc une bonne nouvelle pour un tel apaisement?

[…]

Lire la suite de cette excellente interview sur : Figaro Vox, Alexis Feertchak, 16/12/2016

Source: http://www.les-crises.fr/caroline-galacteros-a-alep-sortons-enfin-des-vues-manicheennes/


Revue de presse du 18/12/2016

Sunday 18 December 2016 at 02:00

La revue de la semaine avec notamment pour la France la fiscalité des ménages et l’hégémonie électrique… Merci à nos contributeurs et bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-18122016/


[Vidéo] Palmyre : opération américaine avortée, par Bassam Tahhan

Sunday 18 December 2016 at 01:30

Intéressante interview de Bassam Tahhan, professeur de lettres arabes, islamologue et politologue franco-syrien né en Syrie (interviewé aussi précédemment ici par France info et là par France 24).

N.B. : il présente une vision très pro-gouvernementale, à prendre comme d’habitude avec prudence et recul.

Source : Youtube, Eurasie Express, 12-12-2016capture-decran-2016-12-16-a-04-25-36

Analyse de Bassam Tahhan, spécialiste de politique internationale et de la Syrie, interviewé par Frédéric Saillot le 12 décembre 2016

Source : Youtube, Eurasie Express, 12-12-2016

Source: http://www.les-crises.fr/video-palmyre-operation-americaine-avortee-par-bassam-tahhan/


LCP laisse désigner les “ennemis de la Nation” : Plénel, Badiou, Boniface, et diffuse l’appel…

Sunday 18 December 2016 at 00:01

Il est vrai que pris par la riche actualité (élections US, Alep…), je n’ai plus reparlé du sujet “essayons d’allumer une guerre civile en France”.

Petite mise à jour.

Hier 16/12 : lynchage sur LCP

On a donc vu hier ce lynchage sur LCP par Frédéric Encel :

Propos hallucinants.

Mais comme pour Zemmour, Encel ce n’est plus le problème ‘des dérapages arrivent). Le problème c’est la non-réaction du journaliste, et, cerise sur le gateau, LCP qui tweete le sujet, des fois qu’on ne l’ait pas assez vu…

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Il me semble pourtant évident qu’en période de grosse tensions, après des attentats sanglants, désigner quelqu’un comme “ennemi de la Nation, complice des djihadistes”, c’est les désigner comme cible physqiue pour des extrémistes.

L’éthique et la responsabilité du journalisme français progressent chaque jour…

Source: http://www.les-crises.fr/lcp-laisse-designer-les-ennemis-de-la-nation/


[Vidéo] Conférence sur la guerre de 1914

Sunday 18 December 2016 at 00:00

Dans le cadre du Centenaire, j’ai assisté à une très intéressante conférence du Grand Rabbin de France sur l’engagement de la communauté juive dans la Grande guerre de 1914-1918, que je partage avec vous.

Source : Youtube, Issy TV, 06-12-2016

Docteur en histoire contemporaine et Grand Rabbin de France, Haïm Korsia était à Issy le 5 décembre pour évoquer ce sujet souvent peu connu de l’engagement patriotique, où les citoyens se font écho du dessein d’une France unie dans la diversité.

Source : Youtube, Issy TV, 06-12-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/video-conference-sur-guerre-de-1914/


[Vidéo] Alep : la guerre des cinq jours, Bassam Tahhan

Saturday 17 December 2016 at 03:30

Intéressante interview de Bassam Tahhan, professeur de lettres arabes, islamologue et politologue franco-syrien né en Syrie (interviewé aussi précédemment ici par France info et là par France 24).

N.B. : il présente une vision très pro-gouvernementale, à prendre comme d’habitude avec prudence et recul.

Source : Youtube, Eurasie Express, 10-12-2016

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par Bassam Tahhan, spécialiste de politique internationale et de la Syrie, interviewé par Frédéric Saillot, le 10 décembre 2016

Source : Youtube, Eurasie Express, 10-12-2016

Source: http://www.les-crises.fr/video-alep-la-guerre-des-cinq-jours-bassam-tahhan/


#ALEP La Tour Eiffel éteinte en soutien à Alep

Saturday 17 December 2016 at 03:15

Ou comment la France a éteint la Tour Eiffel le jour où les derniers Djihadistes ont été chassés d’Alep… Dans le but officiel d’être en soutien” des habitants d’Alep – Alep-Est j’imagine, vu que rien n’a été fait pour les milliers de morts civils d’Alep-Ouest, dont nous avons plusieurs fois parlé ici, nous.

Je rappelle que nous dénonçons depuis des mois la politique occidentale visant à soutenir les noires visées de l’Arabie Saoudite et à alimenter la région en armes (Source : États-Unis, France) plutôt que de réaliser des discussions politiques  et diplomatiques pour ramener la paix et la démocratie en Syrie. Les armes tuent, et très souvent des civils

Je propose d’ailleurs, de nouveau, que la loi retire à la mairie la responsabilité de modifier l’apparence du symbole de la France à sa convenance ou pour son agenda politique. Cela devrait résulter d’un vote du Parlement (donc être rare).

Source : Le Nouvel Obs, 14/12/16

Jacques Demarthon/AFP

Jacques Demarthon/AFP

C’est Anne Hidalgo qui a annoncé ce soutien, symbolique, à la ville d’Alep en proie aux violences.

La Tour Eiffel sera éteinte mercredi face à la “situation insupportable” vécue par ses habitants de la ville syrienne, annonce ce matin la maire de Paris.

La tour emblème de Paris sera éteinte à partir de 20 heures, indique un communiqué. “Cette mesure symbolique, sur un monument observé dans le monde entier, vise à interpeller une nouvelle fois la communauté internationale sur l’urgence à agir”, indique la maire de Paris.

Source : Le Nouvel Obs, 14/12/16

paris

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Les réactions ont été à la hauteur, comme le journaliste syrien Edward Dark :

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(“Les Français hypocrites qui soutiennent les groupes Djihadistes peuvent prendre leur Tour Eiffel et se la fourrer dans leur cul”)

Dark qui est un opposant à Assad, je le rappelle :

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Cela indigné beaucoup de personnes, avec des choses inondant les réseaux sociaux, et s’attaquant à l’image de notre pays… :

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(Pour les mal-comprenants : ce sont des images satyriques, que je mets pour savoir ce qui circule sur Twitter. Je précise qu’il semble que Daech n’était plus à Alep Est depuis quelques temps, mais une bonne partie des rebelles qui restaient était a priori constituée du groupe terroriste Al-Nosra, pseudonyme d’Al-Qaïda en Syrie)

Source: http://www.les-crises.fr/__trashed-47/


Revue de presse internationale du 17/12/2016

Saturday 17 December 2016 at 02:51

Comme de temps en temps faute de combattants, une revue de presse internationale. Pour nous rejoindre (We need You !), vous pouvez postuler via le formulaire de contact du blog. Merci à nos contributeurs.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-internationale-du-17122016/


[2011] Bataille nucléaire en Irak

Friday 16 December 2016 at 00:55

3 500 victimes civiles à Fallouja en 2004, tuées par les Américains (Wikipedia). Comparez avec la couverture média d’Alep aujourd’hui…

Source : Europe 1 le JDD, Jean-Luc Bertet, 29-10-2011

Les Etats-Unis ont-ils utilisés des armes illicites? Une enquête diffusée lundi renforce les soupçons.

Des enfants qui

Des enfants qui “jouent” à Fallujah. (Reuters)

“Shake and Bake” (secouer et cuire). C’est le nom donné à l’opération militaire de la bataille de Fallujah, ville irakienne dont les Américains peinèrent à prendre le contrôle en novembre 2004. Les combats firent 3 500 victimes civiles. Depuis, les malformations à la naissance se sont multipliées, affectant un bébé sur cinq. Feurat Alani, un journaliste dont les parents sont originaires de la ville, a pu pénétrer dans l’agglomération toujours sous contrôle américain. Dans Les Enfants sacrifiés de Fallujah, il a enquêté pour Spécial Investigation, relevant les témoignages des habitants et des médecins, puis les confrontant avec ceux d’ex-militaires américains ou l’avis d’experts. À l’évidence, les États-Unis ont utilisé des armes prohibées comme le nucléaire, les bombes incendiaires ou thermobariques.

Des vidéos révélatrices

Les vidéos qui permettent de repérer l’usage des bombes à phosphore blanc parlent d’elles-mêmes, avec leur bouquet incandescent qui les font ressembler à un feu d’artifice. Près de 500 cadavres irakiens, desquels il ne restait que les os et les vêtements, ont été retirés des décombres. Ont-ils été victimes de ces armes ou des thermobariques, une nouveauté qui aurait pour double effet d’élever la température et de faire chuter la pression, avec pour conséquence l’implosion des poumons? Seule certitude pour un expert britannique, l’extraordinaire croissance des cas de cancers est bien pire qu’à Hiroshima. Ceux du sang ont été multipliés par 38, ceux du sein par 10 et ceux des enfants par 14. Les manifestations d’irradiations ne font pour lui aucun doute. Un gradé américain, qui souffre de multiples maladies après avoir été en contact avec des cibles détruites par ces armes, affirme que les munitions utilisées à Fallujah comportaient de l’uranium appauvri.

Ce recyclage des déchets de l’atome domestique serait très performant pour percer les blindages les plus épais, et les éclats d’obus auraient un formidable pouvoir de combustion. Vingt et un de ses compagnons de mission sont morts, d’autres militaires sont malades, certains de leurs enfants conçus depuis leur retour d’Irak souffrent de malformations. À Fallujah, les médecins, devant cette épidémie, ne peuvent qu’inciter la population à s’abstenir de procréer.

Irak : les enfants sacrifiés de Fallujah, lundi, 22.45, Canal +

Jean-Luc Bertet – Le Journal du Dimanche

Source : Europe 1 le JDD, Jean-Luc Bertet, 29-10-2011

jdd

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Irak Les enfants sacrifiés de Falluja (Canal +)

Source : Dailymotion, 27/02/2012

“Shake and Bake” (secouer et cuire). C’est le nom donné à l’opération militaire de la bataille de Fallujah, ville irakienne dont les Américains peinèrent à prendre le contrôle en novembre 2004. Les combats firent 3.500 victimes civiles. Depuis, les malformations à la naissance se sont multipliées, affectant un bébé sur cinq. Feurat Alani, un journaliste dont les parents sont originaires de la ville, a pu pénétrer dans l’agglomération toujours sous contrôle américain. Dans Les Enfants sacrifiés de Fallujah, il a enquêté pour Spécial Investigation, relevant les témoignages des habitants et des médecins, puis les confrontant avec ceux d’ex-militaires américains ou l’avis d’experts. À l’évidence, les États-Unis ont utilisé des armes prohibées comme le nucléaire, les bombes incendiaires ou thermobariques.

Source : Dailymotion, 27/02/2012

Source: http://www.les-crises.fr/2011-bataille-nucleaire-en-irak/