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Coronavirus : Résistons par la science et non par le spectacle

Monday 20 April 2020 at 06:30

Source : PerrUche en Automne

Depuis quelques semaines nous vivons dans un monde étrange, celui du COVID-19. Je ne vais pas revenir sur ce que j’ai déjà écrit et dit sur cette maladie lors des webinars de la SFNDT (présentation 1, 2 et 3). Ce qui est évident, nous avons besoin de faire de la science plutôt que du spectacle. Le monde de l’édition scientifique et en particulier des grandes revues (NEJM, Lancet, JAMA, BMJ et consorts) ne va pas sortir grandi de cette épreuve. Il y a eu un relâchement des standards, aussi bien méthodologiques qu’éditoriaux, impressionnant. En ce 13 avril 2020, 3740 articles sont indexés dans Pubmed en un peu plus de trois mois, la qualité et la pertinence ne peuvent pas toujours être au rendez vous. Je ne parle pas des preprints. Nous ne devrions pas confondre vitesse et précipitation. En plus de la vague épidémique, il y a une vague informationnelle, qui porte le joli nom d’infodemic.

Au sommet de cette folie est l’utilisation des antipaludéens de synthèse (chloroquine et hydroxychloroquine) dans le traitement du COVID-19. Je ne reviendrai pas sur les limites diverses et variées des « articles » justifiant son utilisation. Je vous renvoie pour ça à l’excellent Pipeline de Derek Lowe qui fait le meilleur boulot de veille bibliograhique sur les thérapeutiques du COVID-19. En France, nous avons pu bénéficier en direct de la pression médiatique mise par les promoteurs de ce traitement (Hydroxychloroquine-azithromycine) et son effet dévastateur. Ceci est très bien analysé dans cet article grand public de Damien Barraud qui résume remarquablement la problématique.

Un des aspects les plus effrayants de cette histoire est la défense par nombre de figures médiatiques et de médecins de l’utilisation de l’hydroxychloroquine sans essai clinique randomisé (ECR, en anglais RCT pour randomized clinical trials). L’ECR est la base de la médecine basée sur les preuves. Seule cette approche dans des maladies fréquentes (le covid-19 en est une avec ces 1 850 000 cas) et avec une survenue d’événements suffisants (80% de patients pauci ou asymptomatiques (ce sera probablement encore plus), 20% nécessitant une hospitalisation et 5% la réanimation) et une mortalité dont la fréquence est connue (il est probable que sur l’ensemble des infectés on se situe entre 0,5 et 1,5%) permet d’avoir des réponses claires. Le bon design pour l’utilisation de l’association était de randomiser les patients dès le diagnostic, avant l’atteinte grave, entre traitement et placebo et d’utiliser comme critère d’évaluation soit la mortalité soit la nécessité de passage en réanimation. Il fallait faire un calcul d’effectif et assigner au hasard les patients qui recevraient un traitement ou pas. Comme l’association n’est pas dénuée d’effets secondaires en particulier cardiaques ceci est tout à fait licite sans perte de chance majeure pour les patients. Ceci était renforcé par le fait que les APS bien que réduisant la réplication virale in vitro de nombreux virus n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité clinique dans les viroses (bonne synthèse ici). Par exemple dans le Chikungunya, la chloroquine ne diminuait pas les symptomes, voir les aggravait, mais en plus avait un effet retardant la mise en place de l’immunité antivirale. Il semblait tout à fait licite de proposer un essai randomisé. Ce ne fut pas le choix fait, je le regrette et tout le monde devrait le regretter.

Le plus étonnant reste que de nombreuses personnes trouvèrent qu’il n’était pas éthique de proposer un essai randomisé, alors que ceci est indispensable. Cette question, du pourquoi du refus du RCT, me turlupinait depuis un certain temps quand je me suis souvenu hier d’un article remarquable de l’année dernière. Je crois avoir dit sur twitter que c’était probablement un des articles les plus importants de 2019. Il s’agit d’un article de sciences sociales dont la lecture pour le médecin non anglophone, que je suis, n’est pas facile, mais il est vraiment très intéressant. Je vous en conseille vraiment la lecture.

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Source: https://www.les-crises.fr/coronavirus-resistons-par-la-science-et-non-par-le-spectacle/


Les voies d’entrée du Covid-19 : comprendre la maladie pour mieux la combattre

Sunday 19 April 2020 at 08:00

Source : Professeur Pierre Sonveaux – Maître de recherches FNRS – UC Louvain

Comprendre la maladie pour mieux la combattre – Pierre Sonveaux

Une note de Pierre Sonveaux, Maître de recherches FNRS et Professeur de pharmacologie à l’UCLouvain – Université catholique de Louvain.

Chères toutes et chers tous,

La communauté scientifique, y compris l’université de Gand, vient de faire un pas important pour la compréhension de la maladie COVID-19. La porte d’entrée du virus dans les cellules, qui est nécessaire pour que la maladie se développe, est une protéine qui s’appelle ACE (angiotensin-converting enzyme) (1,2). Ainsi, plus l’expression d’ACE est élevée chez un individu, plus le risque qu’il fasse la maladie est élevé. Or, des études indiquent que l’expression de cette enzyme est plus élevée chez les personnes âgées, chez certaines personnes atteintes de troubles cardiaques et chez les personnes atteintes d’obésité. Cela expliquerait pourquoi ces populations sont plus à risque que d’autres.

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Source: https://www.les-crises.fr/les-voies-d-entree-du-covid-19-comprendre-la-maladie-pour-mieux-la-combattre/


Un médecin français à Wuhan consulté par Macron : « On ne m’a pas véritablement écouté »

Sunday 19 April 2020 at 07:00

Source : Huffington Post

Selon un médecin français qui a vécu la crise sanitaire depuis une clinique internationale à Wuhan en Chine, berceau de la pandémie de Covid-19, le président aurait dû prendre des mesures de confinement plus fortes.

Interviewé sur France Inter, le docteur Philippe Klein raconte qu’il s’est entretenu avec Emmanuel Macron fin mars. Durant cet échange téléphonique, il lui a fait part de la situation sur place et ce qu’il en avait appris.

“Depuis, malheureusement, il y a eu, je dirais, un ‘retard à l’allumage’, constate-t-il. Dans le sens où on ne m’a pas véritablement écouté, que le temps passe, et plus le temps passe, plus le nombre de cas positifs et de contacts augmente en France, et plus il sera difficile, bien entendu, d’appliquer des méthodes identiques à celles que les Chinois ont appliqué pour avoir le même résultat.”

“Ma conviction, ce que j’ai vécu dans ma chair ici à Wuhan, c’est qu’à partir du 17 février, les Chinois de Wuhan qui avaient pris des mesures de quarantaine, qu’ils ont jugé finalement trop molles à ce moment-là, ont durci la méthode, ont appliqué un confinement plus strict, explique Philippe Klein à France Inter. Un arrêt du brassage des populations, un arrêt du partage du virus entre les gens. Et puis, une caractérisation de tous les positifs et les contacts que l’on identifie, que l’on sort de la population. Et ainsi, on arrête l’épidémie. C’est ce que j’ai expliqué au président en sous-entendant qu’il fallait tout faire pour appliquer en France une méthode identique, sinon nous allions perdre notre temps”.

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Source: https://www.les-crises.fr/un-medecin-francais-a-wuhan-consulte-par-macron-on-ne-m-a-pas-veritablement-ecoute/


Pourquoi la crise du coronavirus impose de faire le procès de l’Union européenne

Sunday 19 April 2020 at 06:45

Source : Le Vent Se Lève, Vincent Ortiz

Chaque nouvelle crise déchire les voiles pudiquement jetés, en temps normaux, sur les rapports de force. Dominants et dominés, empires du centre et régions de la périphérie, réapparaissent alors sans fard dans le jeu à somme nulle de la mondialisation. Les structures de pouvoir se départissent en un éclair de leurs atours humanitaires, et la loi d’airain de la souveraineté, que l’on avait cru un instant disparue, s’impose à nouveau comme une évidence. L’Union européenne, dont les dirigeants ne cessent depuis 1992 d’entretenir l’illusion d’une possible réforme, agit en conformité avec l’esprit de ses institutions. À l’heure de la plus grave crise du XXIe siècle ses traités deviennent des carcans, les liens qu’elle a tissé se muent en chaînes, et la « solidarité » européenne, tant vantée par ses thuriféraires, prend tout son sens étymologique : celle d’une dépendance de ses populations à l’égard d’institutions technocratiques principalement au service des intérêts allemands. Par Eugène Favier-Baron, Pablo Rotelli et Vincent Ortiz.

Lire l’article complet sur Le Vent Se Lève


Les pays du Sud, et en particulier l’Italie, affichent une défiance historique à l’égard des institutions européennes. À gauche, les condamnations de l’« égoïsme national » de l’Allemagne ou des Pays-Bas – qui refusent toute mutualisation des dettes ou des budgets – se sont multipliées, ainsi que les appels à une intégration européenne accrue, présentée comme le moyen de forcer les États les plus riches à contribuer à l’effort commun. Au point parfois d’en oublier le rôle déterminant des institutions européennes, Commission et Banque centrale européenne (BCE) au premier chef, dans l’affaiblissement des systèmes sanitaires des pays les plus fragiles, par l’imposition de décennies d’austérité et leur responsabilité dans la crise actuelle.

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Source: https://www.les-crises.fr/pourquoi-la-crise-du-coronavirus-impose-de-faire-le-proces-de-lunion-europeenne/


Chloroquine : les effets secondaires dangereux s’accumulent

Sunday 19 April 2020 at 06:30

Source : Numerama

La chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine peinent à prouver leur efficacité et, inversement, de plus en plus d’effets secondaires sont rapportés.

La chloroquine est connue depuis de nombreuses années comme antipaludique, mais le médicament est de retour dans l’actualité depuis début 2020. Son dérivé moins toxique, l’hydroxychloroquine, est au cœur d’une polémique nationale. La fracture concerne moins la piste médicale elle-même que la méthode douteuse et les déclarations précipitamment victorieuses de Didier Raoult. Dans un précédent article, à l’aide d’une experte et d’un médecin biostatisticien, nous avions déconstruit les premiers essais cliniques menés à l’IHU de Marseille, dont de graves erreurs invalident malheureusement n’importe quel résultat obtenu. Depuis, le professeur Raoult et son équipe ont mené une troisième étude, qui pose toujours autant de problèmes, malgré un nombre plus élevé de patients testés. Ses résultats restent donc trop peu légitimes pour en arriver à la moindre conclusion.

Mais même si cette méthode utilisée par Didier Raoult n’est pas apte à apporter des preuves de quoi que ce soit, cela ne veut pas dire que l’hydroxychloroquine est éliminée d’office. Bien au contraire, depuis plusieurs semaines, cette piste médicale est prise très au sérieux et ses potentialités font l’objet d’essais cliniques solides dans le monde entier, en impliquant des milliers de patients. Ces essais visent à évaluer l’efficacité du composé, mais aussi son innocuité, c’est-à-dire sa non-dangerosité. Ce sont en effet ces deux principes qui dirigent la médecine : soigner… et ne pas nuire à la santé des patients. Avant d’être utilisé à grande échelle, un médicament doit donc être testé afin de vérifier qu’il peut sauver des vies et qu’il ne peut pas faire davantage de mal que de bien. Dans le contexte contexte d’une pandémie, où les hôpitaux sont saturés, manquent de matériel, de personnel, cette règle d’or s’applique plus que jamais.

C’est justement sur le volet des effets secondaires que les problèmes s’accumulent au sujet de l’hydroxychloroquine.

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Source: https://www.les-crises.fr/chloroquine-les-effets-secondaires-dangereux-saccumulent/


ENTRAIDE Coronavirus : Veilleurs Presse

Saturday 18 April 2020 at 13:22

Comme vous le savez, cet espace d’auto-défense intellectuelle fonctionne essentiellement grâce à l’action bénévole de nombreuses personnes. Nous lançons aujourd’hui un appel à l’entraide, car nous souhaitons développer notre couverture des crises actuelles.

Nous comptons vraiment sur vous – Merci d’avance !

Veilleurs Presse (française et étrangère)

Nous aurions besoin de plusieurs personnes, habituées à la veille régulière de la presse française et/ou étrangère (principalement américaine, mais aussi anglaise, italienne et espagnole), et si possible abonnées à un ou plusieurs médias en ligne (mainstream et non-mainstream), pour aider au mieux notre équipe dans la détection quotidienne d’articles à signaler ou à résumer.

Si vous avez l’habitude de parcourir régulièrement la presse à la recherche des articles les plus intéressants et que vous souhaitez participer à l’information de la communauté « Les-Crises », n’hésitez-pas à nous contacter ici (« Contacter l’auteur ») – en indiquant « Veilleur Presse » en objet, et en nous indiquant les médias auxquels vous êtes abonnés.

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Source: https://www.les-crises.fr/entraide-coronavirus-veilleurs-presse/


Gaël Giraud: « Il est temps de relocaliser et de lancer une réindustrialisation verte de l’économie française »

Saturday 18 April 2020 at 08:00

Source : Le Figaro, Eugénie Bastié

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – L’économiste et directeur de recherche au CNRS nous donne ses pistes pour sortir après le confinement de la plus grave crise économique depuis 1945. Il plaide pour un retour massif de l’Etat dans l’économie et l’annulation d’une partie de notre dette.

Gaël Giraud est économiste. Ex-économiste en chef de l’Agence Française de Développement (AFD), professeur à l’Ecole nationale des Ponts Paris Tech, directeur de recherche au CNRS, il est également prêtre jésuite.

FIGAROVOX.- Le président de la République Emmanuel Macron, élu sur un pro-gramme libéral, semble avoir fait un virage à 180° assumant de soutenir l’économie en crise «quoi qu’il en coûte». Comment analysez-vous ce tournant?

Gaël GIRAUD.- Le discours du 12 mars dernier du président de la République reprenait un thème présent depuis longtemps dans ses allocutions —la mise “hors marché” des biens communs, et la santé en est un — et semblait faire un réquisitoire contre sa propre politique. Le sens qu’il convient de donner à une parole est inséparable des actes qui l’accompagnent. Attendons les actes.

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Source: https://www.les-crises.fr/gael-giraud-il-est-temps-de-relocaliser-et-de-lancer-une-reindustrialisation-verte-de-leconomie-francaise/


Damien Barraud : « C’est de la médecine spectacle, ce n’est pas de la science »

Saturday 18 April 2020 at 07:00

Source : La Marseillaise, Mireille Roubaud

Le docteur Damien Barraud, médecin réanimateur en unité Covid au CHR de Metz-Thionville, explique pourquoi selon lui les annonces du professeur Raoult ralentissent la lutte contre le coronavirus en ajoutant de la confusion et un battage médiatique autour d’une figure qualifiée désormais de populiste par de nombreux scientifiques.

Source: https://www.les-crises.fr/damien-barraud-c-est-de-la-medecine-spectacle-ce-n-est-pas-de-la-science/


Source : Marianne, Christophe Ramaux

« Economie républicaine ». Encore un nouveau concept ? Non. L’économiste atterré Christophe Ramaux rappelle combien une économie équilibrée suppose le recours au marché pour satisfaire des besoins mais aussi l’intervention d’un État social au bénéfice du plus grand nombre. A méditer en ces temps de crise sanitaire.

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Source: https://www.les-crises.fr/pour-une-economie-republicaine-apres-la-crise-par-christophe-ramaux/


Source : La Republica, Anaïs Ginori

La France a également entamé une réflexion sur la phase 2. Et une opinion qui compte est celle de Jean-François Delfraissy. L’immunologue français dirige le comité scientifique qui conseille Emmanuel Macron dans l’urgence sanitaire. Jean-François Delfraissy, 71 ans, était une sommité de la recherche sur le SIDA, à l’avant-garde d’Ebola. Son groupe de « sages » comprend également un anthropologue et un sociologue. « Il est important d’avoir une approche multidisciplinaire et d’évaluer pas seulement les paramètres scientifiques », explique Delfraissy. « Je sais par expérience que chaque crise sanitaire comporte un risque de crise politique et sociale ». L’immunologue explique à Repubblica quelles sont ses recommandations pour commencer la fin de du confinement qui a commencé le 17 mars. Avec un espoir : « La France et l’Italie doivent s’entendre sur une série de mesures communes dans cette phase très délicate. C’est l’une des clés du succès ».

Pourtant, le gouvernement français a longtemps hésité avant de suivre l’Italie dans le choix du confinement. Y avait-il un sentiment de supériorité?
« Je ne me suis jamais senti supérieur à l’Italie, je n’ai aucune leçon à donner à mes collègues italiens, je dois plutôt en recevoir. Personnellement, j’ai réalisé l’extrême gravité de l’épidémie rien qu’en voyant la situation en Lombardie où il y a excellence médicale et scientifique. J’ai tout de suite compris que la France aurait eu le même sort. Et en effet, lorsque notre commission a pris ses fonctions le 10 mars, j’ai tout de suite dit à Macron que la seule voie à suivre était le confinement ».

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Source: https://www.les-crises.fr/interview-de-jean-francois-delfraissy-president-du-conseil-scientifique-dans-le-journal-italien-la-republica/