les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

[100 ans déjà] 31 juillet 1914, assassinat de Jean Jaurès

Thursday 31 July 2014 at 00:42

Positivons : aujourd’hui, il n’y a plus aucun pacifiste de premier plan qui risque d’être assassiné…

Je vous propose cette belle conférence d’Henri Guillemin sur Jean Jaurès

 

25 juillet 1914, dernier discours de Jaurès à Vaise :

Citoyens,

Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.

Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter.

Citoyens, la note que l’Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d’Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d’alliance qui l’unit à l’Allemagne et l’Allemagne fait savoir qu’elle se solidarisera avec l’Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l’Autriche et la Serbie, si la Russie s’en mêlait, l’Autriche verrait l’Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés.

Mais alors, ce n’est plus seulement le traité d’alliance entre l’Autriche et l’Allemagne qui entre en jeu, c’est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France : “J’ai contre moi deux adversaires, l’Allemagne et l’Autriche, j’ai le droit d’invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés.” A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu.

Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c’est nous qui avions le souci de la France.

Voilà, hélas ! notre part de responsabilités. Et elle se précise, si vous voulez bien songer que c’est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l’occasion de la lutte entre l’Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l’Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n’avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.

Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l’Autriche : “Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, à condition que vous nous passiez le Maroc” et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l’Italie : “Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l’autre bout de la rue, puisque moi j’ai volé à l’extrémité.

Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie. Eh bien ! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d’une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d’autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l’Autriche et qui vont dire : “Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu’on fasse violence au petit peuple slave de Serbie.” Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur ? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l’Autriche : “Laisse-moi faire et je te confierai l’administration de la Bosnie-Herzégovine.” L’administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l’Autriche-Hongrie a reçu l’ordre d’administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n’a eu qu’une pensée, c’est de l’administrer au mieux de ses intérêts.

Dans l’entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, la Russie a dit à l’Autriche : “Je t’autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d’établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople.” M. d’Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l’Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l’Autriche, elle a dit à l’Autriche : “C’est mon tour pour la mer Noire.” – “Quoi ? Qu’est-ce que je vous ai dit ? Rien du tout !“, et depuis c’est la brouille avec la Russie et l’Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d’Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l’Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l’Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie. C’est ce qui l’engage dans les voies où elle est maintenant.

Si depuis trente ans, si depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe ; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine ; elle a voulu la convertir par force au catholicisme ; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.

La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.

Eh bien ! citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.

Vous avez vu la guerre des Balkans ; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.

Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé.

Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.

Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.

J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix.

Jean Jaurès 

discours prononcé à Lyon-Vaise le 25 Juillet 1914

JPEG - 20.2 ko

Source: http://www.les-crises.fr/100-ans-deja-31-juillet-1914-assassinat-de-jean-jaures/


[IMPORTANT Ils ont gagné : la guerre (économique) va commencer avec la Russie] Moscou : “Nous avons honte pour l’Union européenne”

Wednesday 30 July 2014 at 22:20

Voici en exclusivité, grâce à la mobilisation des lecteurs du blog, la traduction du très violent communiqué du Ministre des Affaires étrangères de la Russie de ce jour (il a 5 heures, non encore disponible en anglais…).

Bravo “l’Europe, la paix” !

Il est évident qu’en prenant des sanctions infamantes et humiliantes sans des preuves solides envers un grand pays, on a de sérieux retours de bâtons. Surtout quand on se décide à imposer des sanctions visant à déstabiliser gravement son économie. (Et quel sens du timing juste 100 ans après…)

Comme le souligne “Le Point” : “Les sanctions concernant le secteur financier sont celles qui auront le plus de conséquences macroéconomiques, avec un risque accru pour la croissance et une pression à la baisse qui va se poursuivre sur le cours du rouble”, a estimé la société d’investissement VTB Capital.

On peut remercier les “génies” comme le MAE suédois, Carl Bildt qui réagit :

30-07-2014

Commentaire du Ministère des Affaires étrangères de Russie en lien avec les nouvelles sanctions anti-russes, adoptées par l’Union européenne (Source)

Suite à la mise en place des sanctions antirusses du 29 juillet convenues par l’Union européenne, la Russie ne peut que constater l’absence évidente de volonté politique et de désir de cette Union à s’investir dans le règlement de la crise en Ukraine. L’UE, de son côté, ignore toujours aveuglément les causes du tragique développement des événements du Sud-Est de ce pays, où, dans le cadre de la prétendue « opération antiterroriste » du pouvoir de Kiev, des dizaines de citoyens pacifiques meurent chaque jour, et où des centaines de milliers d’habitants ont été contraints de devenir des réfugiés. Une région immense se trouve désormais au bord d’une catastrophe humanitaire de grande échelle.

L’ensemble des événements est en grande partie dû aux décisions irresponsables de l’Union européenne elle-même, qui se montre indulgente envers l’actuel gouvernement de Kiev. L’UE a en somme donné carte blanche à la « pacification » du pays, et démontre un lourd manque de scrupule politique en acceptant de facto de qualifier l’opération punitive de Kiev contre son propre peuple « d’approche modérée dans la conduite des opérations de rétablissement de la loi et de l’ordre ».

Nous avons honte pour l’Union européenne, qui après avoir longtemps cherché « à parler d’une seule voix », parle désormais de la voix de Washington et a pratiquement abandonné les valeurs européennes fondamentales, y compris la présomption d’innocence.

La politique de l’UE n’est plus fondée sur des faits vérifiés mais s’écrit sous la dictée de Washington, entre deux visionnages de vidéos “Youtube” douteuses. Moscou est déçu par l’incapacité de l’UE à jouer son propre rôle dans la politique mondiale.

L’UE est apparemment prête à sacrifier son économie pour permettre la réalisation d’enjeux géopolitiques équivoques, contraires à ses intérêts. Les économies russe et celle de l’UE sont étroitement liées et la « troisième vague » de sanctions qu’entreprend Bruxelles sera aussi fortement ressentie en Europe qu’en Russie. Il faut cependant souligner le zèle avec lequel certains pays européens soutiennent cette politique, qui est inversement proportionnelle aux conséquences sur leur bien-être.
Les citoyens des États membres de l’UE savent-ils ce qui résultera de ces jeux en termes de pertes d’emplois et de gains commerciaux ?

Nous tenons également à rappeler que des sanctions sectorielles sont en contradiction avec les normes de l’OMC.
Des mesures restrictives touchant les milieux financiers auront également des conséquences négatives pour les banques des États membres de l’Union européenne actives en Russie. Pourtant, certaines d’entre elles tirent à ce jour le plus grand profit de leurs filiales en activité dans notre pays.

Nous sommes consternés par la décision d’instaurer un embargo sur le commerce d’armes et d’équipements militaires avec la Russie. A la différence de Kiev pour qui, au contraire, ces limitations ont été levées dernièrement, la Russie ne prend pas part au conflit militaire.

Dans son empressement à introduire des sanctions, Bruxelles met de son propre chef des barrières à la collaboration avec la Russie, dans des domaines aussi cruciaux que l’énergie. Il s’agit là d’un mouvement irréfléchi et irresponsable qui aura pour conséquence une hausse des prix sur le marché européen de l’énergie.
Concernant les difficultés qui pourraient survenir dans certains secteurs de l’économie russe, elles seront assurément surmontées. L’efficacité et l’autosuffisance de notre économie s’en trouveront accrues.

Il va de soi que nous allons prendre en considération le comportement non constructif et non indépendant de l’Union européenne dans le futur développement de nos relations.

30 juillet 2014

Source: http://www.les-crises.fr/important-ils-ont-gagne-la-guerre-economique-va-commencer-avec-la-russie-moscou-nous-avons-honte-pour-lunion-europeenne/


Ukraine – En vrac (30-07)

Wednesday 30 July 2014 at 21:00

Témoignage de Michael Bociurkiw, un des premier experts de l’OSCE sur le site du MH 17

Il dit avoir vu des impacts ressemblant à des traces de mitraillage… (cf à 6’00 sur la vidéo), Source : CBS.ca

Lire aussi ici un bon papier d’Agoravox, très précis sur les questions, tout comme celui de Jacques Sapir.

MAIS ATTENTION, pas de conclusions hâtives, cela pourrait fort bien avoir été fait par les shrapnels d’un missile…

Le reportage de la BBC est revenu

Eyewitness #1: There were two explosions in the air. This is how it [the plane] tore apart. And it [the remains of the plane] flew off to the sides [gesturing with hands in two opposite directions].
Eyewitness #2: And nearby there was one other airplane, a military one, everyone saw.
Eyewitness #1: Yes, yes. It was going lower, because it could be seen. It was going below the passenger plane.
Eyewitness #3: There were sounds of an explosion. But they were in the sky. Then this plane turned around sharply like this [gesturing with her finger], changed trajectory, and flew in that direction [showing the direction with her hand].

 

Témoin oculaire n° 1 – Il y a eu des explosions en l’air. [L’avion] s’est désintégré comme ça. Et ils [les débris de l’avion] se sont envolés sur les côtés [gestes des mains en directions opposées].

Témoin oculaire n° 2 – Et il y avait un autre avion tout près, un militaire, tout le monde l’a vu.

Témoin oculaire n° 1 – Oui, oui. Il volait plus bas, parce qu’on pouvait le voir. Il volait sous l’avion de ligne.

Témoin oculaire n° 3 – On a entendu des bruits d’explosion. Mais c’était dans le ciel. Ensuite, l’avion a viré brusquement comme ça [geste du doigt], a changé de trajectoire, et a volé dans cette direction [indique la direction de la main].

Source : Mish

L’armée russe combat en Ukraine – selon le Monde…

Du lourd sur LeMonde.fr

Ahh, on reprend donc les propos du cofondateur du Parti National social d’Ukraine, tout va bien…

Donc aucune info solide , en fait – pas grave !

Euh, ou une bombe à bord, ou un missile air-air, ou un mitraillage par avion, ou un missile sol-air de l’armée ukrainienne, etc…

Des combats on éclaté avec l’ARMEE RUSSE à coté de l’avion ?

Ukrainien parlant russe, Russe, ça change quoi après tout ?

P.S. question : il faut avoir fait des études pour bosser au Monde ?

Washington et l’UE frappent sévèrement l’économie russe – Le Nouvel Observateur

Les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions dans des secteurs-clés de l’économie russe : l’énergie, l’armement, et la finance.

Le président américain, Barack Obama, a annoncé mardi 29 juillet, dans la foulée des Européens, une série de sanctions économiques contre la Russie, accusée de déstabiliser l’est de l’Ukraine.

Cette prise de parole est intervenue quelques heures après l’annonce, à Bruxelles, d’une série de mesures pour bloquer l’accès aux marchés financiers européens des entreprises et banques russes et interdire toute nouvelle vente d’armes et de technologies sensibles dans le domaine de l’énergie.

Déplorant que la Russie s’isole de la communauté internationale “après des décennies de réels progrès”, Barack Obama a souligné que cette situation n’était pas inéluctable : “C’est un choix que la Russie et le président [Vladimir] Poutine en particulier ont fait”.

“Ce n’est pas une nouvelle guerre froide”, a-t-il cependant estimé. “C’est un problème très spécifique lié à l’attitude de la Russie qui refuse de reconnaître que l’Ukraine peut suivre sa propre voie”.

L’UE accentue les sanctions

L’Union européenne a durci sa position depuis le crash mi-juillet d’un avion malaisien dans l’est de l’Ukraine, attribué à un tir de missile par les séparatistes prorusses. Ce drame, qui a coûté la vie à 298 personnes dont près de 200 Néerlandais, a poussé les Européens à frapper l’économie russe et à passer à la “phase 3″ de leurs sanctions.

C’est vrai ça, pourquoi attendre les résultats de l’enquête ?

L’Ukraine assassine des civil dans l’Est, Israël assassine des civils à Gaza, Donc la Russie est sanctionnée – logique.

Valeurs européennes 2.0

Les capitales ont bataillé ferme pour que l’impact des sanctions sur leurs économies soit “aussi équilibré que possible”, a affirmé le Premier ministre finlandais Alexander Stubb.

Pour le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ces sanctions constituent un “avertissement fort”. “La déstabilisation de l’Ukraine ou de tout autre pays voisin aura des coûts énormes pour l’économie russe”, a-t-il averti. “Nos appels sont restés lettre morte [...] les armes et les combattants continuent d’affluer en Ukraine depuis la Russie”.

“Inévitable”

Ce geste était “inévitable”, a estimé pour sa part la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a appelé le pouvoir russe “à emprunter la voie de la désescalade et de la coopération”.

Pour Barack Obama, le fait que les Européens, qui ont des liens économiques étroits avec la Russie, aient adopté ces mesures, démontre que “la patience de l’Europe vis-à-vis du président Poutine, dont les mots ne sont pas suivis d’actes, s’effrite”.

Le Trésor américain a précisé que les Etats-Unis interdisaient désormais aux Américains d’effectuer certaines transactions impliquant des financements sur le long terme avec la VTB, deuxième banque de Russie, la Banque de Moscou, qui est une de ses filiales, ainsi que la Banque agricole russe.

Ca, c’est vraiment très dangereux pour le système financier international

La vente de Mistral à la Russie épargné (sic.)

Les mesures prises par l’Europe ne seront pas rétroactives dans le domaine de la défense, permettant à la France d’honorer son contrat de vente de deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie, au grand dam de pays comme la Lituanie, en faveur de la méthode forte à l’encontre de Moscou.

Les Européens ont également décidé de bloquer les avoirs de huit personnes, dont quatre hommes d’affaires russes proche du président Poutine, accusés de bénéficier de l’annexion de la Crimée ou de soutenir activement la déstabilisation de l’est de l’Ukraine. Leur identité sera connue mercredi.

Le site de l’accident d’avion inaccessible

Pour le troisième jour d’affilée, les experts néerlandais et australiens ont renoncé mardi à se rendre sur les lieux de l’accident où demeurent débris et dépouilles, chaque jour qui passe rendant l’enquête sur la catastrophe aérienne plus compliquée.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a appelé le président ukrainien Petro Porochenko pour demander l’arrêt des combats près du site, qui constituent, selon Moscou, une violation de la résolution votée à l’ONU après le drame du vol MH17.

Les militaires ukrainiens ne mènent aucun combat sur la zone de la catastrophe. Cette zone est bloquée par les terroristes”, s’est défendu un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.

Il a cependant ajouté que les forces ukrainiennes faisaient “tout leur possible pour libérer cette zone” et indiqué que dix militaires ukrainiens avaient péri au cours des dernières 24 heures.

OB : le journaliste se rend-il vraiment compte de ce qu’il écrit ?

Sur le plan diplomatique, le président ukrainien a proposé de tenir des pourparlers jeudi à Minsk avec la Russie concernant la situation dans l’Est de l’Ukraine et l’accès au site du crash.

Source : Le Nouvel Observateur

Papier de Libération dans la même veine : Sanctions : le tardif réveil de l’Europe

Après des mois de tergiversations et pour la première fois depuis le début de la crise en Ukraine, l’Union européenne prend des sanctions d’envergure contre la Russie. ”

«Les dirigeants européens sont conscients des risques de représailles mais ils ont fait les arbitrages après un acte impardonnable et la manière dont il a été géré par le président Poutine», a expliqué un diplomate évoquant le crash du Boeing de la Malaysia Airlines abattu par un missile tiré par les séparatistes.”

“Dès lundi, François Hollande, Angela Merkel, David Cameron et Matteo Renzi, en liaison avec Barack Obama, avaient opté pour la ligne dure. Leur poids a permis d’emporter la décision malgré quelques tiraillements au sein des Vingt-Huit, partagés entre d’un côté des pays de l’Est (comme la Pologne ou les Baltes) depuis longtemps partisans de la fermeté, et d’autres plus prudents, inquiets des contrecoups, notamment sur leur approvisionnement en gaz.

Le crash du vol MH 17 a été déterminant dans ce changement. «Cet acte de guerre a obligé les Occidentaux à constater que ce qui se déroule dans l’est de l’Ukraine est bien une guerre, une vraie guerre», note François Heisbourg, conseiller spécial du président de la Fondation pour la recherche stratégique. Les preuves à l’encontre des rebelles prorusses sont accablantes et les responsabilités du pouvoir russe aussi. «Lorsque l’on arme des voyous, on ne doit pas être surpris que ceux-ci se comportent comme des voyous», résumait la semaine dernière l’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud. Des puissances européennes restées longtemps réticentes, comme l’Allemagne, craignant les conséquences économiques d’un bras de fer avec Moscou, ont basculé, y compris sous la pression de leur propre opinion publique. Selon un sondage publié par l’hebdomadaire Der Spiegel, quelque 52% des Allemands sont désormais favorables à des sanctions plus dures «même si cela détruit des emplois». Les milieux d’affaires se sont résignés.”

Bravo, en effet, plus personne ne va tergiverser : bon courage !

Les Russes ont connu bien pire, on parle ici de leur sécurité, ainsi que d’une humiliation nationale, ils sont soudés derrière un vrai leader populaire – ils ont donc des capacité d’acceptation infiniment supérieures aux nôtres, bon courage alors pour le conflit économique, face à nos pays émasculés…

Ca se passe comme ça en Ukraine de l’Est

29/07 :

28/07 : 5 octogénaires tués à Lougansk (Ils ne pourront plus donner de coups de parapluie…) :

Gorlivka bombardée :

(Le résultat ici, mais je vous déconseille de cliquer si vous n’avez pas le coeur bien accroché. Si oui, vous avez l’avant / après ici)

IMAGES TRES DURES :

Longue vidéo, IMAGES TRES DURES :

Mais ça va, on sanctionne la Russie…

“Le jeu dangereux de Poutine” – on croit rêver…

Source: http://www.les-crises.fr/ukraine-en-vrac-30-07/


« Les sanctions contre Poutine renforcent le nationalisme russe », par Vladimir Fédorovski

Wednesday 30 July 2014 at 19:00

Intéressant article d’un opposant à Poutine dans Le Figaro

FIGAROVOX/ENTRETIEN – L’Union européenne a décidé de nouvelles sanctions pour punir la Russie de son soutien aux séparatistes ukrainiens. Pour l’écrivain Vladimir Fédorovski, ces mesures ne font que renforcer Poutine et la haine de l’Occident.


Vladimir Fédorovski est un écrivain russe d’origine ukrainienne, actuellement le plus édité en France. Diplomate, il a joué un rôle actif dans la chute du communisme, il fut promoteur de la perestroika puis porte-parole d’un des premiers partis démocratiques russes. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la Russie mythique, et dernièrement un essai sur Poutine intitulé Poutine, l’itinéraire secret, (Editions du Rocher, 2014). Il présente actuellement en France un spectacle de théatre total intitulé Les mystères de Saint -Petersbourg .


Figarovox: Pour la première fois depuis le début de la crise, l’Union Européenne prend des sanctions d’envergure pour punir la Russie de son soutien aux séparatistes ukrainiens: blocage des ventes d’armes, de l’accès aux marchés financiers, gels des avoirs financiers de plusieurs oligarques proches de Poutine… Ces sanctions sont-elles efficaces? Peuvent-elles faire plier Poutine?

Vladimir Fédorovski: La question des sanctions est celle de leur efficacité. Or je crois que ces sanctions n’auront pas l’effet escompté. Historiquement, j’ai été un des premiers à critiquer Poutine. Mais on est là dans l’esprit de confrontation tel que développé par Obama lors du discours de West Point où il parlait «d’isoler la Russie». Il aurait pu dire «isoler Poutine», mais en disant «isoler la Russie» il a commis une erreur. Une erreur de néophytes diplomatiques qui constitue une offense pour la Russie. La haine ne fait pas une politique.

Poutine a-t’il les moyens de mettre en place des représailles qui pourraient diviser les pays de l’UE?

Poutine va répondre, c’est évident! Aujourd’hui il a déjà commencé à bloquer l’importation de légumes d’Ukraine et de Moldavie. Les Russes vont souffrir, c’est certain, et perdent peut-être jusqu’à 20% de leur revenu.

Le pari de Washington et Bruxelles, serait d’affaiblir l’économie russe pour retourner l’opinion et les oligarques contre Poutine, et à terme, d’obtenir un changement de régime. Cela vous parait-il réalisable?

Poutine a 91% d’avis favorables pour sa politique en Ukraine. L’esprit de confrontation n’aura d’autres résultats que de renforcer Poutine. Oui, l’économie russe va souffrir, peut-être perdre 4% de croissance. Cela va casser la croissance allemande aussi et peut-être même européenne. Mais ce que les Occidentaux ne comprennent pas, c’est que les Russes ont l’habitude de souffrir. C’est un peuple triplement martyr: par les communistes (25 millions de morts), dans la guerre contre le nazisme (25 millions de morts) et la bêtise russo-occidentale de 1991-92 (1800% d’inflation, une économie démantelée).

Oui, l’économie russe va souffrir, peut-être perdre 4% de croissance. Mais ce que les Occidentaux ne comprennent pas, c’est que les Russes ont l’habitude de souffrir.

Cette volonté d’humilier la Russie ne risque-t-elle pas d’exacerber les tensions?

Les sanctions sont géopolitiquement contre-productives et moralement inacceptables. Plus l’Occident punit la Russie, plus le nationalisme russe en sort renforcé. Aujourd’hui, Poutine se retrouve piégé par la pression nationaliste, et apparait comme un modéré sur l’échiquier politique russe. L’opposition, bousillée, a été réduit à la dissidence.

L’opinion russe est-elle en train de se retourner contre l’Occident?

Les Russes sont aujourd’hui dans une mentalité post-versaillaise, comme les Allemands entre les deux guerres. Ils ont le syndrome de la citadelle assiégé, sont persuadés d’un complot occidental visant à leur nuire. Résultat: on a un retour esthétique, mental de l’URSS et de ses valeurs, qui aboutit à une négation de la réalité pro-

Les sanctions sont géopolitiquement contre-productives et moralement inacceptables.

occidentale de la classe moyenne russe qui était en train de naitre. Cela aura des répercussions en France, et pas qu’à Cannes et aux Galeries Lafayette!

Les russes sont de plus en plus antioccidentaux, et c’est une tragédie. Quand j’étais sur le char avec Elstine lors du putsh de 1991, l’opinion russe était à 90% pro-occidentale. Les Américains vivent sur l’illusion qu’ils ont gagné la Guerre Froide, mais c’est faux! C’est nous qui avons tué le communisme!

Le risque n’est-il pas, à terme de pousser la Russie dans les bras de la Chine et de l’Asie qui seront autant d’alliés et de marchés de substitution?

Bien sûr! La rupture historique avec Tchaïkovski, Dostoïevski et Tolstoï, cette Russie qui s’est construite en relation avec l’Europe, va pousser la Russie à faire une alliance économique avec la Chine , des alliances militaires avec les chiites (Iran).

La diplomatie américaine d’aujourd’hui n’est pas un chef d’œuvre de compétence. Obama a déclaré en juin que le monde n’avait jamais été aussi peu violent («The world is less violent than it has ever been»)! Un tel déni de réel, on dirait du Brejnev! Le monde n’a jamais été aussi dangereux!

Dans ce contexte international, si la Russie est repoussé dans son coin, il y aura des répercussions dans d’autres crises, notamment au Proche Orient. La Russie était un allié sûr en Orient. La vocation historique, civilisationnelle, et géopolitique de la Russie est d’être l’allié objectif de l’Occident contre l’islamisme radical.

Alors, quelle solution pour apaiser les tensions?

Je voudrais que se poursuive ce qui avait été ébauché lors de la rencontre pour la commémoration du Débarquement. «L’esprit de Normandie», cette diplomatie du dialogue qu’avait initié François Hollande était une attitude diplomatique plus intelligente que l’esprit de confrontation d’Obama.

L’urgence en Ukraine n’est pas politique, mais économique. Il faut absolument trouver 35 milliards d’euros pour sauver l’Ukraine avant l’automne où celle-ci basculera définitivement dans le chaos. Le magnat du chocolat Petro Porochenko doit trouver la force de se transformer en Nelson Mandela ukrainien pour apaiser les tensions, et permettre à nouveau aux deux Ukraine de coexister après cette guerre civile.

Source: http://www.les-crises.fr/les-sanctions-contre-poutine-renforcent-le-nationalisme-russe/


La Haye condamne la Russie à payer 50 milliards de dollars dans l’affaire Ioukos

Wednesday 30 July 2014 at 17:10

Un bel exemple encore, outre le fond du sujet, permettant de comparer l’information Médias Mainstream et Blogs…

50 Md$, c’est environ 70 % de l’impôt sur le revenu en France

LES ECHOS : La Haye condamne la Russie à payer 50 milliards de dollars dans l’affaire Ioukos

La Russie condamnée pour spoliation des actionnaires de l’ex-pétrolier. C’est le plus gros jugement arbitral de tous les temps.

C’est historique. Rendant le plus gros arbitrage international de tous les temps, le tribunal de La Haye a condamné l’Etat russe à payer 50 milliards de dollars aux actionnaires de l’ex-premier groupe pétrolier russe, Ioukos, démantelé , entre 2004 et 2007 pour des raisons dénoncées à l’époque comme politiques. Après vingt mois de délibérations, la cour a jugé qu’il s’agissait bien d’une expropriation au profit du pétrolier étatique Rosneft, qui avait hérité des actifs.

A l’époque, Vladimir Poutine avait présenté la manœuvre comme l’annulation d’une privatisation. Une de celles restées dans la mémoire collective russe comme une braderie au profit d’oligarques mafieux. Et Rosneft, bien qu’en majorité publique, est devenu par son volume de production le plus gros pétrolier coté au monde.

Mikhail Khodorkovski, le fondateur de Ioukos lors des grandes privatisations russes, ne touchera rien : il avait cédé ses intérêts à son partenaire Leonid Nevzlin. C’est la holding GML, regroupant quatre actionnaires majoritaires (60 %) de Ioukos, qui recevra les 50 milliards. Leonid Nevzlin, qui vit maintenant en Israël, possède 70 % de GML, le solde appartenant à parts égales à Platon Lebedev, Mikhail Brudno, Vladimir Dubov et Vasily Shakhnovsky.

Remporter cette victoire

Le cabinet d’avocats Shearman, qui a remporté cette victoire après dix ans de procédure (et touchera 75 millions de dollars d’honoraires) avait demandé 114 milliards… Néanmoins, « c’est une bonne valorisation, estime Emmanuel Gaillard, patron mondial de l’arbitrage chez Shearman et fer de lance du dossier. Le montant accordé est fondé sur la valeur de marché la plus récente des sociétés comparables, à commencer par Rosneft », valorisé 65 milliards de dollars, hier, à la Bourse de Londres.

Emmanuel Gaillard ne doute pas que la Russie paiera. Soit l’Etat russe se soumet à la sentence (ce qu’il n’a pas fait dans le passé pour d’autres condamnations), soit ses actifs à l’étranger seront saisis. « Il existe deux types d’actifs possibles, explique-t-il. Les actifs de l’Etat russe non couverts par l’immunité souveraine, c’est-à-dire ceux à but commercial, ou les actifs appartenant à des émanations de la Russie », en particulier des entreprises étatiques comme Gazprom et Rosneft, qui détiennent des actifs en direct mais aussi des participations dans des sociétés.

La décision de la cour arbitrale est directement exécutoire au niveau des pays mais des recours contre les saisies sont à prévoir (si la Russie refuse de payer). Auquel cas, comme il n’existe pas de droit international pour les actifs émanant d’un Etat, l’affaire Ioukos sera l’occasion d’affiner les jurisprudences nationales… ce qui servira aux futurs litiges, maintenant que le tabou sur la mise en cause des grandes nations est tombé.

Une autre échéance

Les 50 milliards de dollars devront être payés d’ici mi-janvier 2015, date à partir de laquelle des intérêts de retard courront, et il existe peu de possibilités d’appel à la sentence, hormis auprès des tribunaux hollandais sur des fondements techniques. N’importe : la Russie, qui était représentée à la Haye par le cabinet américain Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, tempête. Moscou « va contester les décisions de la Cour d’arbitrage devant les tribunaux des Pays-Bas et espère y obtenir un résultat équitable », selon un communiqué du ministère russe des Finances. Il estime par ailleurs que le tribunal arbitral n’était « pas compétent pour étudier la question qui lui a été soumise ».

Moscou a aussi une autre échéance : la Cour européenne des droits de l’homme s’apprête à juger la demande de 38 milliards de dollars de dédommagement déposée par l’ancien management de Ioukos contre la Russie au profit de l’ensemble des actionnaires…

Source : Les Echos

LIBERATION / AFP : La Russie devra verser de 50 milliards de dollars aux ex-actionnaires de Ioukos, la holding de l’opposant Mikhaïl Khodorkovski.

La Russie a été condamnée par la cour d’arbitrage de La Haye à payer une indemnité record de 50 milliards de dollars aux ex-actionnaires majoritaires de la compagnie pétrolière Ioukos, démantelée par Moscou il y a dix ans dans le cadre d’un procès controversé visant l’oligarque et opposant politique Mikhaïl Khodorkovski.

«Le tribunal a de façon unanime et spécifique confirmé que l’offensive de la fédération de Russie contre Ioukos, ses fondateurs, dont Mikhaïl Khodorkovski, et ses employés, était motivée par des raisons politiques», s’est réjoui Tim Osborne, directeur de GML, l’ancien actionnaire majoritaire.

La Russie a annoncé dans la foulée qu’elle ferait appel, tout en estimant que le tribunal arbitral «n’est pas compétent» pour rendre une telle décision. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prévenu que Moscou utiliserait «toutes les options juridiques disponibles» pour défendre sa position.

Cette décision sans précédent intervient dans une période déjà tendue pour le pouvoir en Russie, qui fait l’objet de sanctions croissantes des Occidentaux pour son implication dans la crise en Ukraine. Bien que le Kremlin ait adopté ces derniers mois une attitude de défi dans l’affaire ukrainienne, des experts ont souligné qu’il serait difficile pour la Russie d’ignorer cette décision judiciaire sans appel. «Elle sera appliquée, que ce soit avec ou sans l’accord de la Russie. Ses avoirs à l’étranger peuvent être saisis», a averti le juriste Konstantin Loukoïanov, cité par l’agence de presse russe Itar-Tass.

«MAFIA LIÉE À L’ETAT»

Il s’agit donc d’une victoire pour les représentants de GML, dont deux filiales avaient porté plainte contre Moscou aux côtés d’un fonds de pension des ex-salariés de la compagnie pétrolière. Ils estimaient avoir été floués par le dépeçage de Ioukos, l’ex-numéro un du pétrole en Russie accusé par Moscou de fraude fiscale et escroquerie à grande échelle il y a une dizaine d’années.

Ioukos avait été placé en liquidation judiciaire en août 2006, à l’issue d’un procès retentissant largement considéré comme inspiré par le Kremlin pour contrecarrer les ambitions politiques affichées par son patron Mikhaïl Khodorkovski. Le principal objectif de Moscou dans cette procédure «n’était pas de récupérer des impôts mais de précipiter la banqueroute de Ioukos au profit de l’Etat», a souligné Tim Osborne, ravi que la cour d’arbitrage permanente de La Haye ait donné raison à GML.

Cette holding basée à Gibraltar appartenait à Mikhaïl Khodorkovski, oligarque milliardaire jeté en prison à l’époque avant d’être gracié à la surprise générale en décembre dernier par le président russe Vladimir Poutine, après une décennie passée derrière les barreaux.

Khodorkovski a salué lundi la décision de la cour de la Haye, «premier tribunal indépendant à s’être penché de façon pleine et entière sur le cas Ioukos»«Du début à la fin, l’affaire Ioukos a constitué un cas exemplaire du pillage sans réserve d’une entreprise brillante par une mafia liée à l’Etat», a-t-il ajouté sur son site internet. L’oligarque a toutefois cédé ses actifs dans GML dès 2005 à son ex-partenaire d’affaires et homme de confiance Leonid Nevzline et a réaffirmé lundi qu’il ne tirerait aucun profit financier du verdict.

L’avocat des actionnaires majoritaires de Ioukos, Emmanuel Gaillard, a salué une décision «historique et unanime» de la cour d’arbitrage de La Haye après «dix ans de bataille»: l’indemnité fixée représente 20 fois le montant le plus élevé jamais exigé par cette instance.

AFP

Une source difficile à trouver : Mikhaïl Khodorkovski sur Wikipédia !

Acquisition du groupe Ioukos

Sa première expérience dans la vie économique est la création, dans le cadre du Komsomol, d’un Centre d’innovation technique, pratiquant essentiellement des activités de conseil aux entreprises d’État, ainsi que du commerce de matériel technique (ordinateurs) occidental. Selon certaines sources, il aurait également créé un café coopératif vers 1985, en pleine perestroïka. Il aurait profité de ces structures pour faire de l’importation et de la revente de faux cognac et d’autres produits occidentaux. Ce trafic lui aurait permis d’amasser assez d’argent pour fonder, en 1988, Menatep, la banque qui deviendra par la suite le holding de son groupe.

Sympa le gars…

En 1995, lors de la privatisation des entreprises russes par distribution de parts aux habitants puis ventes aux enchères, Khodorkovski rachète le groupe Ioukos (en russe : Юкос) pour 360 millions de dollars lors d’une vente critiquée : les deux seuls acheteurs autorisés par le pouvoir de Boris Eltsine à participer aux enchères étaient des compagnies détenues à 51 % par la Menatep. En 2004, la valeur de Ioukos est estimée à 27 milliards de dollars, soit une multiplication par 75 par rapport au prix d’achat lors de cette vente controversée.

Ah, une bonne privatisation conforme aux “valeurs européennes”

Influence politique

Dans les années 1990, Mikhaïl Khodorkovski fait partie d’un groupe de sept oligarques, appelé Semibankirchtchina, qui aide et finance la réélection de Boris Eltsine en 1996.

Il finance le Président qui lui a fait faire fortune donc ? Ah comme on regrette le bon vieux temps d’Eltsine…

Affaire Ioukos

Investissements américains dans Ioukos

Au début des années 2000, Khodorkowski se rapproche des Etats-Unis. Il siège au conseil d’investissement du groupe Carlyle, groupe d’investissement américain dans lequel siègent entre autres la famille Bush, la famille Ben Laden et George Soros.

A la même époque, le groupe Ioukos noue des alliances avec le groupe américain Exxon Mobil.

En 2003, Exxon Mobil et Chevron Texaco étaient supposés racheter la majorité des parts de Ioukos. Cette vente de parts de Ioukos à hauteur de 20 milliards de dollars aurait mis l’une des plus importantes compagnies de ressources naturelles russe sous contrôle d’investissements américains.

Accusations de malversations financières

Durant l’été 2003, l’entreprise Ioukos est soupçonnée de malversations financières. Le numéro 2 de l’entreprise pétrolière, Platon Lebedev (en), est arrêté par la justice le 2 juillet 2003. Suite à cette arrestation, Khodorkovski est entendu comme témoin. Trois mois plus tard, le 25 octobre 2003, il est arrêté à l’aéroport de Novossibirsk, en Sibérie.

L’avocate de Platon Lebedev, associé de Khodorkovski, déclare qu’il est une victime politique pour s’être opposé au président Vladimir Poutine.

En particulier, le chef de la sécurité de la banque Menatep puis de Ioukos, Alexeï Pitchouguine, est condamné en 2005 à 20 ans de réclusion pour le meurtre de Sergueï Gorine, un dirigeant de la banque Menatep, et de sa femme Olga. En 2007, cette sentence est commuée en peine de prison à vie après qu’il eut été reconnu coupable de trois autres meurtres :

Vladimir Poutine a estimé que le chef de la sécurité de Khodorkovski n’avait sûrement pas agi de sa propre initiative, concluant que ce dernier avait « du sang sur les mains » et avait « tué des gens pour protéger les intérêts économiques de sa compagnie ». Dans les faits, il n’est jugé coupable que de délits financiers (blanchiment, évasion fiscale notamment) et condamné à quatorze années de prison. Les avocats de Khodorkovski ont critiqué l’ingérence et les pressions du président dans le procès.

Le 1er novembre, les agences de presse Reuters et AFP annoncent que le tribunal de Moscou venait de prolonger de trois mois l’enfermement de Khodorkovski, ce qui repoussait sa détention jusqu’au 14 février. Jugé au printemps 2005, il est condamné le 31 mai 2005 à 9 ans de prison. Il fait appel, et le tribunal de la ville de Moscou le 22 septembre de la même année, ramène sa peine à 8 ans fermes.

En décembre 2010, Khodorkovski est condamné à 6 ans de prison supplémentaires pour « vol de pétrole » et « blanchiment d’argent », puis à 5 ans en appel. Début août 2013, sa peine de onze ans de prison a été réduite de deux mois par la Cour suprême russe ; Khodorkovski dénonce alors à nouveau un procès honteux, selon lui motivé politiquement.

Source : Wikipedia

Donc on rappelle ses propos dans la dépêche AFP qui sert de sous titre : Du début à la fin, l’affaire Ioukos a constitué un cas exemplaire du pillage sans réserve d’une entreprise brillante par une mafia liée à l’Etat» .

Tout va bien, le peuple russe va apprécier…

Le verdict Yukos, ou l’inversion de la loi : l’“esprit de TAFTA”, par Philippe Grasset

Je m’étonnais de n’avoir lu nulle part ce lien évident avec TAFTA…

a Cour Internationale d’Arbitrage de La Haye a statué sur les plaintes (en 2004) d’actionnaires de l’ancienne société pétrolière russe Yukos et ordonné à la Russie de payer autour de $50 milliards. L’un des actionnaires principaux parmi les trois sociétés plaignantes est l’oligarque russe Khodorkovski, emprisonné pour fraudes diverses après le démantèlement (équivalent à une nationalisation) de Yukos en 2004 et récemment gracié par le pouvoir russe (voir le 24 décembre 2013). Depuis, le cas général a été l’objet de diverses procédures et batailles légales, au cours desquelles la position russe a été en général favorisée, – y compris pour le cas personnel de Khodorkovski, effectivement considéré par la Cour Européenne de Strasbourg comme un délinquant majeur et non pas comme une victime d’un pouvoir politique soi-disant oppressif comme lui-même a argué après sa libération, avec l’appui de tout l’appareil de communication-Système du bloc BAO. L’affaire fleure donc la politique et si la décision tombe aujourd’hui (hier), en pleine crise ukrainienne et peu après l’affaire du vol MH17, on sera pardonné de n’y pas voir qu’un coïncidence ; par contre, il est recommandé d’y voir un cas remarquable par sa pureté absolue de l’inversion totale de la notion de justice.

Dans tous les cas, la Russie est condamnée au nom de l’article 26 de la “Charte énergétique” européenne, dans le cadre du traité de la CNUDCI que la Russie des années Eltsine a signé, mais a eu le réflexe salvateur de ne pas ratifier. Elle n’est donc pas légalement tenue d’appliquer les décisions prises dans ce cadre. Sur son siteRussiaPolitic, la juriste française résidant en Russie Karine Bechet-Golovko commente cette affaire le 28 juillet 2014. Elle reproche à la Russie d’avoir participé à ce procès, fait selon les normes anglosaxonnes, totalement manipulé dans ce sens, avec cabinets d’avocats anglosaxons, en langue anglaise, selon les habituelles procédures labyrinthiques US, etc., – c’est-à-dire, d’avoir complètement “joué le jeu” de ses adversaires anglosaxons sans avoir aucun moyen de le faire, sans détenir aucun atout à cet égard. On reconnaît là une critique qui s’adresse à l’obsession légaliste de la Russie poutinienne, et à sa tendance (peut-être en cours de révision avec la crise ukrainienne) à vouloir s’intégrer dans le système occidental du bloc BAO, tout en maintenant avec une grande force la souveraineté russe. Les deux, constate Bechet-Golovko, ne sont tout simplement pas compatibles : qui veut jouer le jeu anglosaxon, c’est-à-dire américaniste, c’est-à-dire le jeu du Système, celui-là laisse les principes au vestiaire, et notamment celui de la souveraineté.

«Sans entrer dans le fond de l’affaire, quelles leçons peuvent-être tirées ? Tout d’abord, si la Russie veut jouer selon les règles anglo-saxonnes, elle doit former ses propres juristes à cela. Quand une affaire est technique, il est possible de la “sous-traiter”. Ici et maintenant c’est du suicide. La preuve en est faite.

»Il est peut-être temps pour la Russie de sortir de sa traditionnelle position défensive pour être plus offensive. Pour cela aussi, elle a besoin d’avoir ses spécialistes à l’intérieur du pays. Mais elle doit surtout faire un choix. Car elle ne peut pas laisser jouer “les grands occidentaux” sur son dos, sans maîtriser ni le processus, ni les règles. C’est un renoncement de souveraineté et cela contrevient totalement à sa politique et à son discours souverainiste. Les effets s’annulent donc les uns les autres et entraînent une certaine confusion, notamment à l’intérieur.

»Les réactions peuvent être de contester en justice, mais en attaquant réellement cette fois-ci. Ou alors le moment est peut-être venu de sortir de certains organismes internationaux dont les processus sont de plus en plus politisés. Rappelons que les Etats Unis sont particulièrement réticents à reconnaître la juridiction internationale.»

Une autre intervention est intéressante à lire, qui est celle d’un gestionnaire de fonds énergétiques résidant à Moscou, Eric Kraus. Interviewé par Russia Today le 28 juillet 2014, il prend l’affaire du point de vue technique mais selon un arrière-plan politique marqué, et aussi développe le contexte politique et les conséquences politiques de cette affaire. Selon Kraus, la Russie ne payera pas, et aucun mécanisme juridique n’existe qui puisse l’y obliger. Mais au-delà, Kraus voit dans ce jugement, d’abord un acte d’agression indirect mais puissant du bloc BAO, spécifiquement les USA, contre la Russie, et d’autre part un point de rupture supplémentaire, et peut-être majeur, entre la Russie et le susdit bloc BAO.

Russia Today : «The International Arbitration Court in the Netherlands has ended a decade long case against Russia brought by shareholders in the defunct Yukos oil company. Why after so many years [did it crop up] today?»

Eric Kraus : «I think the timing is extremely suspicious. The entire judgment is rotten. Mr. Khodorkovsky was found guilty not only in Russian courts, but that guilty sentence for tax evasion and fraud was upheld by the European Court of Human Rights. It is an outrage that anyone should imagine that Russia is going to pay 50 billion dollars to these criminals.»

Russia Today : «How will the situation develop? Will Russia pay this sum?»

Eric Kraus : «How it is going to develop? Basically this is a judgment which is going to have no real consequences. The Russian state will never pay. The Russian Duma never ratified the treaty under which this judgment has been made. It is not a legally binding judgment. To get settlement from the Russian state is impossible. I would invite you to look at the attempts that have been made to enforce judgments against Argentina, which have failed.

»But this judgment is significant as it marks a true divorce between Russia and the West. I personally have been working for 17 years to build economic relations between Russia and the West and we have failed. Russia must now turn away from Western powers and look to the rising world, to the rising countries of the East.»

Russia Today : «Is there somebody behind such a sudden arbitration decision? Or the International Arbitration Court in the Netherlands has just finally examined the case to pronounce judgment?

Eric Kraus : «Personally I would put the responsibility with Washington, not with Europe. Europe is the tail, Washington is the dog. Europe has not been able to articulate a reasonable foreign policy response, and there are people in Washington who make very good careers out of creating trouble with Russia, out of portraying Russia as the enemy. Russia is not the enemy, but Russia is an independent state with its own needs, its own foreign policy and this obviously does not please Washington.»

Russia Today : «Is it a fair decision meaning how much fraud was conducted by the ex-Yukos and Menotep officials?

Eric Kraus : «It strikes me as a very political decision. The West manages to create this illusion of fair play, of rule of law, of fairness in the judicial process, and this is a bad joke. Russia will appeal it but even if they lose an appeal, there is essentially no way to enforce the judgment unless the Russian state decides to pay it, and I do not see the Russian state paying money to a group of murderers and fraudsters. The people who ran Menotep were the worst old-type oligarchs, and Russia is simply not going to pay. There is no mechanism that I am aware of for enforcing payment.»

Cette affaire Yukos-Russie apparaît comme archétypique, comme exemplaire des conditions nouvelles, post-postmodernes de l’affrontement en cours. Le Système (les USA) y tient une place essentielle, en utilisant tous les artifices des structures financières et juridiques étendues au niveau international d’une part, en utilisant ses alliés, les élites-Systèmes internationales corrompues, et, nouvel allié qui prend une place privilégiée avec tout ce qui gravite autour du centre de fusion ukrainien, le crime organisé du monde ex-communiste, les oligarques profiteurs de l’effondrement de l’URSS devenus internationalistes, etc. De ce point de vue, l’affaire Yukos est un acte de guerre, d’une guerre menée contre tout ce qui est structurant, contre les principes organisant cette structuration, dont le principe de la souveraineté d’abord. Il y est bien sûr question de la souveraineté des nations, de la légitimité des gouvernements, attaquées par la poussée de surpuissance-autodestruction du Système, ce qui nous ramène à l’affrontement Système versus antiSystème. Encore une fois, il est impératif, pour bien situer l’enjeu et les modalités de son opérationnalité, d’établir un lien serré entre ces divers événements, éléments d’une même crise, et, pour le cas qui nous intéresse ici, entre la crise ukrainienne et cette affaire du jugement sur le cas Yukos. Nous voulons dire par là que l’affrontement n’est pas d’essence géopolitique, même s’il emploie ici (en Ukraine) l’outil de la géopolitique, – mais aussi, on le voit bien, l’outil de la communication. Derrière les outils, c’est la lutte suprême du Système contre l’antiSystème, une lutte à mort qui se fait sans nécessité de savoir ce qui pourrait en résulter, y compris en cas de “victoire” de l’antiSystème, puisque tout tourne autour d’une seule question, d’un seul enjeu dont tout dépend et à partir duquel, si c’est l’issue de l’affrontement, tout sera différent, – dito, la destruction du Système et rien de moins.

D’autre part, on a pu voir à l’œuvre, avec ce jugement, un avant-goût extrêmement prononcé de l’“esprit TAFTA”, ou de ce que deviendrait la situation des pays européens en cas de réalisation du monstrueux accord de libre-échange transatlantique TAFTA (TTIP en anglais). L’essentiel de cet accord ne porte pas sur le libre échange, sur le commerce, etc., mais sur la destruction assurée des principes de souveraineté et de légitimité, avec la réduction totale des gouvernements pour l’administration et le contrôle des pays qu’ils sont censés conduire, puisque ces gouvernements seraient à la merci de l’attaque permanente des grands groupes industriels transnationaux, souvent avec des organismes de “justice” absolument acquis à leur cause. Là aussi, le raccourci est saisissant, à partir de la crise ukrainienne, de la poussée hystérique de russophobie, et du lien véritable qu’il faut établir avec l’accord TAFTA/TTIP en cours de négociation. C’est dire également, avec ce dernier cas, combien le désordre est grand, puisqu’on voit qu’au jugement fondé de Kraus sur l’affaire Yukos («a true divorce between Russia and the West») se substitue une perspective plus complexe, également fondée, où l’“Ouest” lui-même se trouve agressé par ses propres productions-Système, – justifiant l’énoncé surpuissance-autodestruction de sa dynamique. (On peut même ajouter, pour renforcer encore la complexité, que TAFTA/TTIP est considéré avec une extrême méfiance, sinon avec hostilité par une grande partie du public US, et une partie importante de la représentation législative, notamment les démocrates du Sénat, et particulièrement le leader de cette majorité démocrate, Harry Reid. TAFTA/TTIP est bel et bien une production du Système.)

Source ; Dedefensa (pensez à soutenir ce site aussi, il a besoin de quelques euros d’ici demain)

Affaire Yukos: la Russie vient de s’offrir une leçon à 50 milliards de dollars, par Karine Bechet-Golovko

Il est des leçons qui coûtent cher, mais il peut être encore plus risqué de ne pas en tirer toutes les conséquences, aussi désagréables soient-elles. La Russie vient d’être condamnée en arbitrage international à payer plus de 50 milliards de dollar de compensation à trois actionnaires offshore de Yukos en violation des dispositions de la Charte européenne de l’énergie du 17 décembre 1994 dans le cadre de la CNUDCI, la Commission de l’ONU pour la mondialisation de la réglementation commerciale, qui s’est également trouvée dotée d’un mécanisme d’arbitrage international. Or, la Russie n’a pas ratifié cette Charte. Plusieurs questions se posent donc. Pourquoi la Russie a nommé un arbitre auprès d’un tribunal arbitral dont elle ne reconnaît pas la compétence? Pourquoi un tribunal arbitral peut être compétent dans une affaire quand l’Etat visé ne reconnait pas sa compétence? Pourquoi la Russie recours-elle à des cabinets d’avocats américains ? Quelles sont les conséquences? Peut-on réellement dire que la décision est politique?

Le 2 novembre 2004, trois compagnies offshores situées à Chypres, Hulley, YUL et UPL, qui sont trois actionnaires de la OAO Yukos Oil Company, s’adressent au Président russe pour contester ce qu’ils considèrent être l’expropriation illégale de Yukos faite par l’Etat russe au profit de compagnies étatiques. La procédure amiable échoue et ces trois actionnaires s’adressent à l’arbitrage institué auprès de la CNUDCI.
En effet, cette procédure a la particularité, par rapport aux autres procédures d’arbitrage, de prévoir la possibilité, grâce à l’article 26 de laCharte énergétique, de permettre aux investisseurs – ici aux actionnaires – de défendre leurs intérêts en arbitrage, sans que l’Etat ne donne son consentement inconditionnel. C’est un pas phénoménal dans la lutte contre la justice étatique, ressentie comme un mécanisme de soumission du business à la souveraineté des Etats. Par ce renversement des valeurs, l’on met des compagnies internationales au-dessus des lois nationales, quasiment au même niveau que les Etats.
Or, si la Russie des années 90 a eu la faiblesse de signer cette Charte, elle a eu le réflexe de ne pas la ratifier. Cette Charte, quelle que soit son appellation, est un simple traité international. Il ne peut donc être opposable qu’après ratification, dans le cas contraire il ne peut produire aucun effet juridique envers l’Etat qui ne l’a pas ratifié.
Donc comment apprécier la compétence de la juridiction? Et en effet, la Russie a contesté pendant 4 ans cette question. Le 15 octobre 2005, elle rejette la compétence du tribunal arbitral, qui finira quand même par se reconnaître compétent lui-même en 2009. En effet, les investisseurs peuvent le saisir sans le consentement de l’Etat visé. C’est plus simple.
Etant dans une impasse, comprenant qu’elle peut de toute manière se faire condamner sans même avoir un arbitre pour la défendre, elle en nomme un, un américain. Donc concernant le droit russe, pour une affaire qui touche une société russe, qui se trouve en Russie, les règles de la Charte énergétique non ratifiée par la Russie seront appliquées contre elle par des “arbitres” dont aucun n’est russe.
Pour achever le tableau, la Russie recourt aux services de deux cabinets américains, Cleary Gottlieb Steen and Hamilton et Baker Botts LLP. La langue “choisie” est exclusivement l’anglais et le règlement se fait à La Haye.
Donc, la Russie accepte de jouer le jeu de cet arbitrage qu’elle ne reconnaît pas, selon des règles qu’elle ne maîtrise pas et sans reconnaissance de sa langue nationale comme langue de procédure.
Toutefois, si la Russie estime qu’une telle procédure est apte à être équitable, à respecter les intérêts légitimes de la Russie, pourquoi ne recourt-elle pas aux services de cabinets juridiques russes? Peut-on réellement penser qu’un grand cabinet d’avocats américains va réellement se battre pour la Russie dans une affaire aussi politique au risque de perdre en image? C’est absurde et naïf. Pourquoi aussi avoir choisi un arbitre américain? En définitive, l’affaire se joue “entre soi”, dans une logique exclusivement anglo-saxonne, à laquelle la Russie s’est alors pliée, soit par naïveté, soit par incompétence.
Ensuite, le déroulé du procès est intéressant. La personnalité des témoins-experts. D’un côté, l’on appelle, notamment, des personnalités à caractère politique en tant que témoins ou experts. Par exemple, Leonid Nevzlin, le numéro deux de Yukos qui est parti en Israel ou Andreï Illarionov, l’ex-conseiller du Gouvernement et l’un des symboles de l’opposition anti-Poutine. De véritables experts, en effet, d’une objectivité incontestable.
Face à cela, la position russe cherchant des experts juristes n’émettant qu’un avis “défensif” totalement décalé du contexte politique.
Résultat, la Russie est très lourdement condamnée. La somme est historique. L’agence Reuters affirme même que cela tombe dans une période de grande stabilité financière de la Russie et qu’il est possible qu’elle prenne fin. Surtout si l’on pense que dans quelques jours la CEDH va rendre une décision qui pèse également plusieurs milliards. La décision tant attendue apparaît juste après le crash du Boeing et dans le contexte de tension internationale que nous connaissons. Ce peut être le moyen de faire plier la Russie, si elle ne veut pas détruire son économie et renoncer à sa politique.
De plus, elle a 10 jours à compter du prononcé de la décision pour faire appel. Et comme le tribunal arbitral se trouve à La Haye, l’appel se ferait devant les juridictions nationales hollandaises. Après le crash, peut-on garantir une réelle impartialité?
Sans entrer dans le fond de l’affaire, quelles leçons peuvent-être tirées.
Tout d’abord, si la Russie veut jouer selon les règles anglo-saxonnes, elle doit former ses propres juristes à cela. Quand une affaire est technique, il est possible de la “sous-traiter”. Ici et maintenant c’est du suicide. La preuve en est faite.
Il est peut-être temps pour la Russie de sortir de sa traditionnelle position défensive pour être plus offensive. Pour cela aussi, elle a besoin d’avoir ses spécialistes à l’intérieur du pays. Mais elle doit surtout faire un choix. Car elle ne peut pas laisser jouer “les grands occidentaux” sur son dos, sans maîtriser ni le processus, ni les règles. C’est un renoncement de souveraineté et cela contrevient totalement à sa politique et à son discours souverainiste. Les effets s’annulent donc les uns les autres et entraînent une certaine confusion, notamment à l’intérieur.
Les réactions peuvent être de contester en justice, mais en attaquant réellement cette fois-ci. Ou alors le moment est peut-être venu de sortir de certains organismes internationaux dont les processus sont de plus en plus politisés. Rappelons que les Etats Unis sont particulièrement réticents à reconnaître la juridiction internationale.

Source : Russie Politics

Pourquoi la Russie doit-elle payer 50 milliards de $ de dommages-intérêts ?, par Kiergaard

e me propose dans cet article d’offrir une présentation un peu plus juridique que ce qu’on pourra en lire de la sentence rendue publique aujourd’hui par la Cour Permanente d’Arbitrage de la Haye.

 

Les trois juges qui ont rendu les sentences. De gauche à droite : M. le juge Stephen M. Schwebel (États-Unis), L'Honorable L. Yves Fortier (Canada),  Dr Charles Poncet (Suisse)

Les trois juges qui ont rendu les sentences. De gauche à droite : M. le juge Stephen M. Schwebel (États-Unis), L’Honorable L. Yves Fortier (Canada), Dr Charles Poncet (Suisse)

Voici une version PDF de l’article : Russie – Cour Permanente d’Arbitrage – 50 milliards de $.pdf

Communiqué de la Cour Internationale d’Arbitrage : 

Le 18 juillet 2014, les Tribunaux arbitraux constitués en vertu du Traité sur la Charte de l’Énergie ont rendu leurs sentences finales dans trois affaires impliquant des anciens actionnaires de OAO Yukos Oil Company (« Yukos ») et la Fédération de Russie.

Les arbitrages ont été introduits en 2005 par les anciens actionnaires de Hulley Enterprises Limited (Chypre), Yukos Universal Limited (île de Man) et Veteran Petroleum Limited (Chypre) («demanderesses »).

Les parties se sont accordées pour que les affaires soient entendues ensemble devant des Tribunaux arbitraux identiques. Les Tribunaux arbitraux étaient composés de L’Honorable L. Yves Fortier PC CC OQ QC du Canada (président), Dr Charles Poncet de Suisse et M. le juge Stephen M. Schwebel des États-Unis d’Amérique.

Dans les sentences finales, les Tribunaux arbitraux ont décidé à l’unanimité que la Fédération de Russie avait adopté des mesures ayant un effet équivalent à une expropriation des investissements des demanderesses dans Yukos et, par conséquent, violé l’article 13(1) du Traité sur la Charte de l’Énergie. En conséquence, le Tribunal arbitral a ordonné à la Fédération de Russie de verser aux demanderesses des dommages-intérêts à titre d’indemnisation.

Parallèlement, les Tribunaux arbitraux ont constaté certaines fautes secondaires de la part des demanderesses, ce qui a conduit les Tribunaux à réduire le montant des dommages-intérêts accordés.

Sentences du Tribunal d’Arbitrage

Sentence concernant Ioukos

Sentence concernant Hulley Enterprises Limited

Sentence concernant Veterand Petroleum Limited
N.B : Les analyses qui suivent ne peuvent pas reprendre l’intégralité du processus et du raisonnement du juge, les trois sentences font 1800 pages au total (3 fois la même de 600 pages). Cependant, j’essayerai d’être précis.

  • Un point central de procédure : Pourquoi la Russie est-elle condamné pour un traité qu’elle n’a pas ratifié ? 

C’est un fait, la Russie a signé le Traité sur la Charte de l’Énergie (texte - informations synthétiques sur l’accord) en 1994 (contrairement aux États-Unis et au Canada, l’une des raisons pour laquelle ce sont un juge américain et canadien je pense) mais ne l’a jamais ratifié. Cela a d’ailleurs parfois été une pomme de discorde entre l’UE et la Russie, pomme de discorde jugée superficielle dans un rapport d’information sénatorial de 2006 d’ailleurs.

Pourquoi donc est-elle concernée par cette décision ?

L’interprétation des dispositions de l’article 45 a constitué le point central lors de l’examen de la recevabilité de la requête (page 88 à 145), le premier examiné par le Tribunal. En vertu de l’article 45.1 du Traité (Application provisoire) : « Les signataires conviennent d’appliquer le présent traité à titre provisoire, en attendant son entrée en vigueur pour ces signataires conformément à l’art. 44, dans la mesure où cette application provisoire n’est pas incompatible avec leur Constitution ou leurs lois et règlements ». Le point 2. de l’article prévoit un second cas Le point 3. a), b) et c) de cet article dispose également que : «a) Tout signataire peut mettre un terme à son application provisoire du présent traité en notifiant par écrit au dépositaire son intention de ne pas devenir partie contractante au présent traité. La fin de l’application provisoire prend effet, pour tout signataire, à l’expiration d’un délai de 60 jours à compter du jour où le dépositaire reçoit la notification écrite du signataire. – b) Lorsqu’un signataire met fin à son application provisoire en vertu du point a), l’obligation qu’il a, en vertu du par. 1, d’appliquer les parties III et V à tout investissement réalisé dans sa zone au cours de l’application provisoire par des investisseurs des autres signataires reste néanmoins valable, en ce qui concerne ces investissements, pendant vingt ans à compter de la date effective de fin d’application, sauf disposition contraire du point c). - c)  Le point b) ne s’applique pas aux signataires énumérés à l’annexe PA. Tout signataire est retiré de la liste figurant à cette annexe dès qu’il a adressé une demande à cet effet au dépositaire ». 

La Russie n’a pas eu le nez creux lors de la signature de l’accord et n’a pas suivi le même régime juridique que l’Allemagne, la République-Tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Lituanie qui ont refusé de se voir appliquer l’article 45, point 3, b). Concernant la Russie, cela signifie que les parties III (Promotion et Protection des Investissements), IV (Dispositions Diverses) et V (Règlements des Différends). Concernant la Partie V, c’est l’article 26 qui règle la question des différends entre investisseurs et états.

Concernant l’interprétation de l’article 45, le Tribunal écarte le moyen, invoqué par les requérants,  tiré du lien automatique entre la déclaration exigée à l’article 45.2 et la protection potentiellement offerte à l’État à l’article 45.1. Il écarte ensuite l’argument tiré de la nécessité d’une déclaration formelle pour que l’état estime que l’application provisoire de certaines dispositions est incompatible avec sa Constitution, ses lois ou ses réglements. Tout le débat s’est donc focalisé sur l’interprétation de la portion de phrase suivante : “Les signataires conviennent d’appliquer le présent traité à titre provisoire, en attendant son entrée en vigueur pour ces signataires conformément à l’art. 44, dans la mesure où cette application provisoire n’est pas incompatible avec leur Constitution ou leurs lois et règlements“. Le Tribunal a estimé que cette phrase devait se lire, non pas comme s’il fallait interpréter chaque article du traité pour voir si l’application provisoire de telle ou telle disposition était compatibles avec les règles nationales, mais comme si le principe de l’application provisoire de l’ensemble du Traité était compatible avec les règles nationales. Cette approche “tout ou rien” est défavorable aux états. Cette interprétation étant posée, la Russie s’est retrouvé relativement démunie pour contester que l’application de l’ensemble du traité pouvait être en soi contraire à ses règles nationales. On le voit clairement à partir de la page 122 de la sentence sur la recevabilité. In fine, on renvoyait uniquement à la question de savoir si la Russie avait bien signé le traité.

Le tribunal a néanmoins pris la peine de préciser que le fameux article 26 n’était pas incompatible avec les règles nationales russes dans le contexte de l’affaire. La conclusion (page 146) était que le Traité s’appliquait à la Fédération de Russie en entier en ce qui concerne les investissements réalisés en Russie. (Dans la foulée de cette décision elle a cessé l’application  provisoire des dispositions du traité).

  • Quelles ont été les autres points pour conclure à la recevabilité de la demande ?

Je passe rapidement :
- Le Tribunal a conclu que les requérants étaient des “investisseurs protégés” qui “possédaient ou contrôlaient” un “investissement” au sens du Traité sur la Charte de l’Énergie.

- Concernant l’interprétation de l’article 17 (Non application de la partie III dans certaines circonstances). Le Tribunal adopte tout d’abord une interprétation du point 1 de cet article s’opposant à une application rétroactive par la Russie. Ensuite elle estime que la détention du demandeur (la société) par des trusts de Gibraltar et Guernesey les rattache au Royaume-Uni et ne permet pas de le considérer comme un “ressortissant d’un pays tiers” au sens de l’article 17, point 1. De même, la Russie n’était pas un état tiers.

- Le Tribunal écarte rapidement les autres moyens ou renvoi au stade ultérieur de l’arbitrage.

N.B : À la dernière page de la décision sur la recevabilité, on trouve un schéma de la structure de la Holding Ioukos qui n’est pas inintéressant.

  • Quel verdict ? 

La Russie est accusée d’avoir reconnu coupable d’avoir violé ses obligations au titre de  l’article 13 du Traité sur la Charte de l’Énergie, notamment le point 1 qui prévoit que : « Les investissements d’un investisseur d’une partie contractante réalisés dans la zone d’une autre partie contractante ne sont pas nationalisés, expropriés ou soumis à une ou plusieurs mesures ayant des effets équivalents à une nationalisation ou à une expropriation, dénommées ci-après «expropriation», sauf lorsque cette expropriation:

a) est effectuée pour des motifs d’intérêt public;
b) n’est pas discriminatoire;
c) est effectuée avec les garanties prévues par la loi, et
d) est accompagnée du prompt versement d’une compensation adéquate et effective.

Cette compensation équivaut à la valeur marchande équitable de l’investissement exproprié au moment qui précède immédiatement celui où l’expropriation ou l’annonce de l’expropriation a été officiellement connue et a affecté la valeur de l’investissement, ci-après dénommé «date d’estimation» (…) ».

En conséquence, la Russie doit (hors coûts judiciaires) verser 40 milliards de dollars à Hulley Enterprise Limited, 8 milliards de dollars à Veterand Petroleum Limited et 1.8 milliards à Yukos Universal Limited (arrondi).

  • Quelle motivation des juges ?

Je vais à nouveau la faire brève :

La Tribunal estime que les requérants (Ioukos et actionnaires etc…) ne pouvaient pas s’attendre à une telle réaction de la Russie dans l’application de sa législation fiscale, même au regard de l’incertitude pesant sur la légalité de nombreuses opérations de l’entreprise. Les arrestations et le montant des amendes ne pouvait pas être anticipé par les requérants (point 1578).

- Le Tribunal estime, comme d’autres tribunaux avant lui, que “l’objectif premier de la Fédération de Russie n’était pas de collecter des taxes, mais plutôt de mettre en faillite Yukos et de s’approprier ses actifs précieux“. Cette conclusion est déduite du traitement judiciaire infligé aux requérants. On ne parle pas ici des conditions de détention ou autre, mais principalement du montant de recouvrement de TVA infligé à YNG (Yugansneftegaz) (13 milliards de dollars) et de sa mise aux enchères à un prix minime. Cependant, le tribunal relève que pour ses actions, justifiées ou non, Yukos aurait été en mesure de payer sans avoir à être mise en faillite et liquidée.  Le tribunal précise entre parenthèses : “à moins que la Fédération de Russie ait eu pour but sa liquidation et ait trouvé de nouveaux motifs supplémentaires pour parvenir à cette fin, ce que le second procès criminel de Messieurs Khodorkovski et Levedev suggère en effet“.

- Le Tribunal estime que les mesures prises par la Russie s’analyse comme des mesures ayant un “effet équivalent à une expropriation” au sens de l’article 13 du Traité sur la Charte de l’Énergie.

- Les 4 conditions cumulatives prévues à l’article 13 ne sont pas remplies :
1° L’intérêt public de la “destruction” de la première compagnie pétrolière russe est “profondément questionnable”.
2° Le traitement de Yukos aurait pu être discriminatoire eu égard au traitement des autres compagnies, mais aucune des parties n’a pu prouver ou infirmer de manière satisfaisante cette assertion.
3° Les mesures prises par la Russie n’ont pas été effectuées avec “toutes les garanties prévues par la loi” notamment eu égard au traitement des accusés et au fait qu’il semble que le tribunal se soit plié à la volonté du Kremlin en mettant en faillite la compagnie, en assignant ses actifs à une entreprise contrôlée par l’état et en incarcérant un homme qui donnait des signes de devenir un opposant politique.
4° Il n’y a pas eu de compensation juste et équitable.

La responsabilité de la Russie est donc établie. 

Le Tribunal a cependant reconnu des fautes secondaires de la part des requérants. Fautes secondaires dont le Tribunal a néanmoins estimé qu’elles ont contribué à 25% du préjudice qu’ils ont éprouvés du fait de la destruction de Yukos (point 1637). Proportion qualifiée de juste et raisonnable par le Tribunal (le mode de fixation étant laissé à l’appréciation des juges).

  • Mode de calcul du dommage subi

Le mode de calcul exact du dommage est relativement complexe au niveau des estimations (voir annexes), mais assez simple dans sa logique :

Pourquoi la Russie doit-elle payer 50 milliards de $ de dommages-intérêts ?

Le cadre général de détermination du dommage est fixé par l’article 26, point 8 du Traité sur la Charte de l’Énergie et par les articles 34 à 39 de la Résolution 56/83 de l’AG de l’ONU sur la responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite. Plusieurs experts ont été engagés pour discuter de la fixation des montants, les juges ont appréciés plusieurs travaux de la doctrine etc… La méthode retenue à été d’appliquer au montant de titres détenus par les requérants un intérêts égal à la moyenne des taux à 10 ans des Bons du Trésor américain (c’est un peu plus compliqué en réalité, le montant des dividendes perdus etc… est pris en compte).

Le Tribunal laisse à la Russie une période de grâce de 180 jours avant que des intérêts supplémentaires ne soient appliqués en cas d’absence du paiement. 

Le montant du dommage et donc des dommages-intérêts aurait pu être diminué de près de la moitié sans la pratique habituelle des tribunaux d’arbitrage de laisser le requérant choisir entre la valorisation boursière à la date de l’expropriation ou celle à la date de la décision (division par 2 du montant). 

Pour simplifier, le montant total est le suivant : Montant des titres détenus par les requérants estimés à la date de la décision (30 milliards de dollars) + Montant des dividendes et intérêts sur dividendes qui aurait été payé sur la période (36 milliards de dollars !). Cette somme totale étant minorée de 25% en raison de la reconnaissance d’une responsabilité dans le préjudice subi par la victime de 25% = 50 milliards de dollars.
La Russie doit rembourser également près de 60 millions de dollars en frais de procès sur toute la période (!) soit 75% du montant total mobilisé. 

Conclusion 

On pourrait dire que les détails d’un accord juridique international ont mené la Russie à perdre un procès en raison d’agissements relevant de ses affaires intérieures. C’est très probablement ce que l’on doit penser en ce moment même à Moscou en se maudissant de ne pas avoir pris plus de précautions au moment de la signature de cet accord jamais ratifié. 

On peut également s’inquiéter de cette nouvelle démonstration de la puissance des investisseurs privés au sein des tribunaux arbitraux qui n’hésitent pas à s’appuyer sur les clauses les plus techniques des traités internationaux pour mettre en difficulé des états-souverains. Dans le contexte de la négociation du TTIP et de la discussion sur les mécanismes de règlement des différends investisseurs-états, la question va se poser surtout quand on connaît la puissance financière des holdings américaines. 

L’affaire étant couverte par les articles 1049 et 1050 du Netherlands Arbitration Act de 1986, un appel est possible devant un second tribunal arbitral (il me semble)

P.S : Contrairement à la dépêche AFP, la Russie n’a pas été condamnée à une “amende” mais à indemniser des parties. 

Source : www.points-de-vue-alternatifs.com

 

Source: http://www.les-crises.fr/la-haye-condamne-la-russie-a-payer-50-milliards-de-dollars-dans-laffaire-ioukos/


La guerre approche, La Russie (et l’Humanité) ont-elles un avenir ? Paul Craig Roberts

Wednesday 30 July 2014 at 02:05

5 billets de Paul Craig Roberts à la suite aujourd’hui !

Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape, en général…

Il emploi ici des mots très durs – on sent son inquiétude face au risque de guerre grandir

La Russie (et l’Humanité) ont-elles un avenir ?

Paul Craig Roberts — 25 juillet 2014

L’Europe complice de sa propre chute

Le gouvernement russe a enfin réalisé qu’il n’avait aucun « partenaire » occidental, et se plaint amèrement de la propagande mensongère et de la désinformation publiée  contre lui sans la moindre preuve par Washington, ses vassaux européens et la presse prestituée [jeu de mots composé avec presse et prostituée]. 
Peut-être le gouvernement russe pensait-il que seuls l’Irak, la Libye, la Syrie, la Chine et Edward Snowden feraient l’objet de mensonges et de diabolisation de la part de Washington.
Il était assez évident que la Russie serait la prochaine sur la liste.
Le gouvernement russe et l’Europe doivent voir plus loin que la propagande de Washington, parce que la réalité est bien pire.
Le Commandant Suprême de l’OTAN Breedlove et la proposition de loi  n°2277 du Sénat montrent clairement que Washington prépare, avec l’Europe, la guerre contre la Russie (voir mon billet précédent).
L’Europe hésite à s’aligner sur Washington pour inclure l’Ukraine dans l’OTAN. Les Européens comprennent que si Washington ou ses larbins à Kiev provoquent une guerre contre la Russie, l’Europe sera la première victime. Washington s’impatiente du manque de complaisance de ses vassaux. Rappelez-vous de la tirade « fuck the EU » de la Secrétaire d’État adjointe, Victoria Nuland. Et c’est justement ce que Washington est sur le point de faire.
La « Loi sur la  Prévention d’une Agression Russe » du Sénat des États-Unis, dont je parlais dans mon précédent billet, se révèle encore plus néfaste que je ne le disais. Si le projet de loi passe, ce qui est probable, Washington se donne la possibilité de contourner l’OTAN et d’accorder à l’Ukraine le statut de « nation alliée » indépendamment de son adhésion à l’OTAN. Ce faisant, Washington peut envoyer des troupes en Ukraine et ainsi engager l’OTAN dans une guerre contre la Russie.
Voyez avec quelle rapidité  Washington transforme la « crise » orchestrée en Ukraine  en « agression russe », sans l’ombre d’une preuve. Du jour au lendemain le Commandant Suprême de l’OTAN et les sénateurs des États-Unis prennent des mesures contre une « agression russe » sans que personne n’en ait aucune preuve.
Avec l’Irak, la Libye et la Syrie, Washington a appris que Washington pouvait agir sur la base de mensonges éhontés. Aucun État, ni le Royaume-Uni, ni la France, ni l’Allemagne, ni l’Italie, ni les Pays-Bas, ni le Canada, ni l’Australie, ni le Mexique,ni la Nouvelle-Zélande, ni Israël, ou le Japon, ou Taïwan ou (ajoutez ici le pays de votre choix…) ne s’est levé pour demander à Washington de répondre de ses mensonges flagrants et de ses crimes de guerre. L’ONU a même accepté l’ensemble des mensonges grossiers et manifestes que Colin Powell a proférés devant l’ONU. Les  inspecteurs de l’ONU chargés d’enquêter sur les armes de destruction massives avaient déjà réfuté toutes les affirmations de Powell. Et pourtant les lopettes de l’ONU ont donné le feu vert à une guerre dévastatrice.
La seule conclusion est que tous les pourris ont été payés. Les pourris peuvent toujours compter sur l’argent de Washington. Contre de l’argent, ils sont en train de liquider la civilisation au service de la guerre de Washington, guerre qui sera probablement nucléaire et annihilera toute vie sur Terre. L’argent des pourris brûlera avec eux.
Il n’est guère surprenant que Washington vise désormais la Russie. Le monde a donné à Washington carte blanche pour agir à sa guise. Nous en sommes à la troisième administration de criminels de guerre américains accueillis et honorés où qu’ils aillent. Les autres gouvernements continuent de rechercher les invitations à la Maison Blanche comme autant d’indices de leur propre valeur. Être reçu par des criminels de guerre est devenu le plus grand des honneurs. Même le président chinois vient à Washington pour recevoir l’adoubement de l’Empire du Mal. Le monde n’a pas remarqué les crimes de guerre de Washington contre la Serbie et n’a pas réagi quand Washington a alors traîné le président serbe, qui avait essayé d’empêcher que son pays soit mis en pièces par Washington, devant un tribunal comme criminel de guerre.
Le monde n’a fait aucun effort pour tenir Washington responsable de la destruction de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, et maintenant de la Syrie et de Gaza. Le monde n’a pas demandé que Washington arrête d’assassiner des gens au Pakistan et au Yémen, pays avec lesquels Washington n’est pas en guerre. Le monde regarde ailleurs quand Washington crée le Commandement des États-Unis pour l’Afrique. Le monde regarde ailleurs quand Washington envoie des armes mortelles à Israël avec lesquelles seront assassinés femmes et enfants du ghetto de Gaza. Washington vote des résolutions au Congrès applaudissant le meurtre des Palestiniens par Israël. Washington est habitué à ce que le monde lui donne carte blanche pour assassiner et mentir, et l’utilise actuellement contre la Russie.
Le président Poutine a fait le pari qu’en répondant à l’agression américaine en Ukraine sans provocation et d’une manière raisonnable, il démontrerait à l’Europe que la Russie n’est pas la cause du problème. Ce pari n’a pas porté ses fruits. Les pays européens sont des nations captives, incapables de penser et d’agir par elles-mêmes. Elles ploient devant la volonté de Washington. Pour l’essentiel, l’Europe est une non-entité qui suit les ordres de son maître. Si le gouvernement russe espère empêcher la guerre avec Washington, qui serait vraisemblablement la dernière pour la vie sur Terre, il doit agir maintenant et régler le problème ukrainien en acceptant la requête des provinces séparatistes : la réunification avec la Russie. Une fois votée la proposition de loi 2277, la Russie ne pourra sauver la situation sans une confrontation militaire avec les États-Unis, car l’Ukraine sera déclarée alliée des Américains.
Le pari de Poutine était raisonnable et responsable, mais l’Europe l’a laissé tomber. Si Poutine n’utilise pas la puissance russe pour mettre fin au problème ukrainien tant qu’il le peut, la prochaine action de Washington sera de lâcher la bride à ses centaines d’ONG (Organisations Non Gouvernementales) en Russie, dans le but d’accuser Poutine de trahison pour avoir abandonné les populations des anciennes provinces russes – que les responsables soviétiques ont de façon inconsidérée rattachées à l’Ukraine.
Le problème quand on est dirigeant, c’est que l’on hérite des problèmes suppurants laissés par ses prédécesseurs. Poutine, lui, est face aux problèmes légués par Eltsine. Eltsine a été un désastre pour la Russie. Il était la marionnette de Washington. Il n’est pas certain que la Russie survive aux erreurs d’Eltsine.
Si Washington parvient à ses fins, la Russie ne subsistera qu’en tant qu’État fantôche, marionnette des États-Unis.
Dans un éditorial précédent, j’ai décrit l’article de Foreign Affairs, le journal de la communauté washingtonienne des affaires étrangères, qui fait valoir l’argument selon lequel les États-Unis ont un tel avantage stratégique sur la Russie en ce moment qu’une “fenêtre d’opportunité” existe pour éliminer la Russie comme frein à l’hégémonie américaine, en lançant une frappe nucléaire préventive.
Il est presque certain que l’on est en train de dire à Obama que le président John F. Kennedy a eu cette opportunité mais ne l’a  pas utilisée, et qu’Obama ne doit pas la laisser passer une seconde fois.
Comme Steven Starr l’a expliqué dans un éditorial invité, il n’y a pas de gagnants lors d’une guerre nucléaire. Même si les États-Unis échappent aux frappes de représailles, tout le monde mourra, quoi qu’il arrive.
L’opinion des néoconservateurs de Washington, qui contrôlent le gouvernement d’Obama, est qu’une guerre nucléaire peut être gagnée. Aucun expert ne soutient cette hypothèse mais ce sont les néocons qui sont au pouvoir, et non les experts.
Le peuple des États-Unis est aux abonnés absents. Il n’a aucune idée de son destin probable. Les Américains sont un peuple mal informé, préoccupé par leurs problèmes financiers et personnels croissants. Si les Européens ont une vision plus claire, ils ont décidé de vivre pour le moment avec l’argent de Washington.
La vie sur terre est confrontée à la lutte pour l’hégémonie de Washington dans l’indifférence générale du reste du monde.
Les Américains, préoccupés par les dettes non finançables de Washington et la viabilité de leur future pension de Sécurité Sociale, ne vivront pas assez longtemps pour en profiter.
Source : www.paulcraigroberts.org
=====================================================================
=====================================================================

Le monde est condamné par l’indifférence occidentale

Paul Craig Roberts — 26 juillet 2014
Préparez-vous à mourir bientôt
Les gouvernements européens et les médias occidentaux ont mis le monde en danger en ne s’opposant pas à la propagande de Washington et à son agression contre la Russie.
Washington a réussi par des mensonges flagrants à diaboliser la Russie, présentée comme un pays agressif et dangereux dirigé par un nouvel Hitler ou un nouveau Staline, tout comme Washington avait réussi à diaboliser Saddam Hussein en Irak, les Talibans en  Afghanistan, Kadhafi en Libye, Assad en Syrie, Chavez au Venezuela et, bien sûr, l’Iran.
Les vrais démons – Clinton, Bush, Obama – sont ”les personnes exceptionnelles et indispensables”, hors de portée de toute diabolisation. Leurs crimes horribles, mais bien réels, passent inaperçus, tandis que des crimes fictifs sont attribués à des personnes et pays ordinaires et superflus.
La raison pour laquelle Washington diabolise un dirigeant ou un pays est que cela crée les conditions nécessaires permettant de justifier l’usage de la force contre ce dirigeant ou ce pays.
Les mensonges incessants de Washington alléguant d’une “agression russe” ont créé cette agression comme par magie. John Kerry et Marie Harf, du département d’État, profèrent quotidiennement de nouveaux mensonges, sans jamais les appuyer sur des faits. Le terrain étant préparé, le Sénat américain, le commandant de l’OTAN et le chef d’état-major des armées des États-Unis sont occupés à huiler la machine de guerre.
La proposition de loi 2277 du Sénat prévoit le renforcement des troupes aux frontières de la Russie et la promotion de l’Ukraine au statut d’”allié des États-Unis”, afin que les troupes américaines puissent aider les Ukrainiens dans leur guerre contre les “terroristes”. http://un.ua/eng/article/522930.html Voir aussi : http://www.globalresearch.ca/collapse-of-ukraine-government-prime-minister-yatsenyuk-resigns-amidst-pressures-exerted-by-the-imf/5393168
Le commandant Breedlove, de l’OTAN, prépare ses plans pour accumuler du matériel de guerre aux frontières de la Russie, afin que ses troupes puissent attaquer la Russie plus rapidement. http://rt.com/news/175292-nato-poland-supply-base/
Le chef d’état-major des armées des États-Unis, le général Martin Dempsey, prépare l’opinion américaine à une guerre prochaine.
Le 24 juillet Dempsey a dit au Forum sur la Sécurité d’Aspen, un groupe de haut niveau chargé d’orienter l’opinion américaine, que l’agression de Poutine en Ukraine est comparable à l’invasion de la Pologne par Staline en 1939, et que la menace russe n’est pas limitée à l’Ukraine ou à l’Europe de l’Est, mais est mondiale. http://www.commondreams.org/news/2014/07/25/gen-dempsey-were-pulling-out-our-cold-war-military-plans-over-ukraine
Les brillants cerveaux du Forum d’Aspen ont écouté sans rire Dempsey leur déclarer que l’engagement (supposé mais non prouvé) de la Russie en Ukraine était la première fois depuis 1939 qu’un pays choisissait délibérément d’utiliser ses forces militaires sur le territoire d’une autre nation souveraine pour atteindre ses objectifs. Personne n’a demandé à Dempsey ce qu’a fait Washington durant les trois derniers régimes présidentiels : Clinton en Serbie, Bush et Obama en Afghanistan, en Irak, en Somalie, au Pakistan et au Yemen, et Obama en Libye et en Syrie.
Voici les mots exacts de Dempsey : “Nous avons un gouvernement russe qui a délibérément  choisi d’utiliser ses forces militaires sur le territoire d’une autre nation souveraine, pour atteindre ses objectifs. C’est la première fois depuis 1939 ou à peu près (sic) qu’une telle chose se produit. Ils sont clairement en voie de s’affirmer différemment, non seulement en Europe de l’Est, mais au cœur même de l’Europe, puis en direction des États-Unis.”
Le point de vue de Washington, considérant que le monde entier est à sa portée,  est si enraciné que ni Dempsey, ni sa hiérarchie siégeant au Forum d’Aspen n’ont noté l’absurdité de sa déclaration.
Washington et la population américaine lobotomisée tiennent pour acquis que ”l’exceptionnelle et indispensable nation” n’est pas limitée dans ses actions par la souveraineté des autres pays.
Washington tient pour acquis que les lois américaines prévalent sur les lois nationales des autres pays, demander à la France et à la Suisse, que  Washington peut dire à des institutions et à des entreprises financières avec qui elles peuvent ou non faire des affaires, demandez un peu aux pays et entreprises accusés de commercer avec l’Iran, que Washington peut envahir n’importe quel pays, en diaboliser et en renverser le dirigeant, demandez à l’Irak, au Honduras, à la Libye, à la Serbie, etc… et qu’enfin Washington s’arroge le droit de mener des opérations  militaires contre les populations de pays étrangers, comme le Pakistan ou le Yémen, avec lesquels Washington n’est pas en guerre 
Tout ceci est possible parce que Washington a revendiqué le titre d’Israël de “Peuple élu de Dieu”. Bien sûr, qu’Israël ait perdu ce titre ne l’empêche pas de se comporter encore comme tel.
Washington a mis en route la machine de guerre. Maintenant que cette machine de guerre est lancée, l’élan la fait avancer. Les gouvernements et les médias européens, complétement stupides, ne semblent pas conscients de la façon dont Washington orchestre leur avenir  (ou leur manque d’avenir), ou ils y sont indifférents. Ils [les européens] courent à leur perte, et toute l’humanité avec eux, à cause de leur insouciance. Que je sois damné si le Premier ministre britannique ou le président français ou la chancelière allemande n’ont pas été invités à la Maison Blanche ou si la non-entité polonaise n’a pas obtenu son pot-de-vin de Washington.
Les lecteurs qui ne peuvent tolérer de problèmes sans solutions réclament toujours des solutions. Ok, voici la solution :
La seule possibilité pour éviter une guerre est que Poutine plaide sa cause à l’ONU. Si Washington a pu envoyer Colin Powell à l’ONU, porteur d’aucune vérité, pour argumenter en faveur de leur guerre contre l’Irak, Poutine devrait être en mesure de plaider à l’ONU contre la guerre de Washington contre la Russie.
Le roi est nu, et il est facile de le démontrer.
Contrairement à Washington, Poutine est prêt à montrer les preuves dont il dispose de qui fait quoi en Ukraine. C’est une tâche aisée de démontrer que Washington a organisé un coup d’état qui a renversé un gouvernement élu, a soutenu les violences contre ceux qui protestent contre ce coup d’état, et a fait la sourde oreille aux demandes répétées de la Russie que s’ouvre une négociation entre Kiev et les séparatistes.
Poutine devrait montrer au monde entier que Washington continue son escalade militaire provocatrice à l’égard de la Russie, avec des concentrations de troupes aux frontières et des demandes pour en accroître le nombre; avec le projet de loi S.2277 qui ressemble à une préparation américaine pour la guerre : avec des provocations et des accusations du fait de généraux américains et de représentants du gouvernement contre la Russie, et avec des manœuvres pour isoler la Russie et l’affaiblir économiquement et politiquement.
Poutine  devrait montrer au monde entier qu’il y a une limite aux provocations que la  Russie peut accepter et que la Russie croit que la Russie est en danger d’essuyer une attaque nucléaire préventive de Washington.
Poutine peut décrire le retrait de Washington du traité ABM, la construction de bases anti-ballistiques aux frontières de la Russie et le changement annoncé de la doctrine de guerre de Washington qui élève les forces nucléaires américaines d’un rôle de représailles à un rôle d’attaque préventive. Ces actions sont clairement dirigées à l’encontre de la Russie (et de la Chine – Réveillez vous la Chine ! Vous êtes  les prochains !).
Poutine doit établir clairement que la conséquence la plus probable si le monde continue de permettre les mensonges et les agressions de Washington ne sera pas simplement une autre guerre désastreuse mais bien la fin de toute vie.
Il doit être dit aux gouvernements du monde, et particulièrement aux vassaux de Washington en Europe, au Canada, en Australie et au Japon, qu’il est de leur responsabilité de ne plus donner leur assentiment aux agressions commises par Washington ou alors, d’accepter leur responsabilité dans le déclenchement d’une troisième guerre mondiale.
Au moins nous pourrions tous avoir le plaisir d’observer l’arrogante Samantha Powers et le lâche petit toutou britannique se lever et quitter les débats de l’ONU. Il n’y a aucun doute  que Washington serait incapable de répondre aux accusations.
Rappelons une fois de plus la doctrine Wolfowitz, qui domine la politique étrangère américaine et qui condamne la planète à la destruction : “Notre premier objectif est d’empêcher la résurgence d’un nouveau rival, sur le territoire de l’ex-URSS ou ailleurs, qui serait une menace du même ordre que celle que représentait l’Union Soviétique. Ceci est un point de vue dominant qui souligne la nouvelle stratégie de défense régionale, et qui exige que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources pourraient, sous un contrôle renforcé, être suffisantes pour nourrir une puissance mondiale.”
Une puissance hostile est définie comme étant n’importe quel pays qui n’est pas un vassal de Washington. La doctrine Wolfowitz engage les États-Unis, ses citoyens, ses alliés européens crédules et toute personne en conflit avec la Russie et la Chine. À moins que la Russie et la Chine ne se rendent, le monde sera détruit.
La destruction du monde est ce que les gouvernements imbéciles d’Europe et les médias occidentaux prostitués encouragent en facilitant la propagation des mensonges et de l’agressivité de Washington.
Source : www.paulcraigroberts.org
=====================================================================
=====================================================================

Une autre intox du Département d’État ?

Paul Craig Roberts — 27 juillet 2014
J’ai un mail qui semble émaner de l’office de presse du département d”état. Il est daté du dimanche 27 juillet à 8 heures 45 minutes (EDT = UTC – 4 heures)
Il est écrit :
Corps de Presse du Département d’Etat :
Partageant avec vous le document ci-joint contenant les images du DNI ( Director of National Intelligence) — preuve que la Russie tire vers l’Ukraine.
Cordialement,
Bureau de Presse du département d’Etat
Il y a un fichier de 1,1Mo joint avec des photos et quelques mots disant que les images indiquent un tir Russe vers le territoire de l’Ukraine.
Étant quelqu’un disposant d’expérience dans l’information et la gouvernance, je suis confiant du fait que des informations présumées aussi importantes ne seraient pas publiées de cette manière. Cela fait plusieurs jours que des journalistes demandent à la porte-parole du Département d’État Marie Harf de fournir des preuves pour étayer leur affirmation que l’armée russe est en train d’attaquer les forces ukrainiennes.
Soudain voilà qu’apparait la preuve dans un courriel et elle se diffuse sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas crédible. Une telle preuve, si elle existait réellement, serait révélée dans une conférence de presse à Washington par de hauts responsables, le tout avec experts à l’appui pour éclaicir les journalistes sur chaque photo et répondre à leurs questions. Aucun journaliste sérieux, pour peu qu’il en reste, ne pourrait croire qu’une telle information puisse être révélée par courriel. De plus, les photos sont dénuées de sens pour les non initiés, et il n’y a aucun moyen d’en vérifier l’authenticité.
Qui plus est, il n’est pas crédible qu’une information aussi importante sorte à une heure creuse médiatiquement - 8h45 du matin un dimanche alors que la côte Ouest dort encore.
Que pouvons-nous en conclure ?
Une explication est que des gamins, inconscients de la gravité du sujet, ont fabriqué un canular pour s’amuser.
Une autre explication est qu’après qu’il ait été incapable de justifier une seule de ses accusations contre la Russie, le département d’État, a décidé d’utiliser les réseaux sociaux pour répandre de fausses informations dans le cadre de sa guerre de propagande contre le gouvernement Russe. C’est Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine, qui a posté les images sur Twitter. Le même Pyatt s’était associé avec Victoria Nuland pour orchestrer le coup d’État contre le gouvernement ukrainien.
 A 17h45 (UTC – 4) dimanche, aucun officiel du Département d’État dont j’ai connaissance n’a garanti qu’il s’agissait d’un communiqué dudit Département d’État ou pas. En effet, comme il est si peu professionnel de lâcher par courriel un communiqué important un dimanche matin, je ne crois pas que cette information soit valable, même dans le cas où Marie Harf l’incompétente serait derrière sa divulgation.
L’intérêt de ce “communiqué de presse” est de créer chez un public naïf l’image d’une Russie dangereuse, sans qu’en soient nécessairement convaincus les reporters, le tout grâce aux réseaux sociaux.
Une fois cette image établie, Washington peut l’utiliser afin de bâtir un soutien populaire lui permettant de mener sa politique, telle que l’augmentation des budgets de la défense ou l’envoi de troupes américaines en Ukraine.
A mon avis, il est imprudent de la part de Washington de convaincre la Russie qu’ils continueront de mentir pour la discréditer et qu’ils continueront de balayer d’un revers de main les protestations russes. Ainsi, Washington fait comprendre à la Russie qu’ils ont lancé une campagne de propagande très agressive à son égard, pouvant facilement faire basculer le monde dans une guerre.
En mon temps, si Washington avait une telle information comme le prétend ce courriel, Washington aurait fait usage de cette information pour désamorcer la situation. L’ambassadeur russe aurait été convoqué et invité a s’expliquer. L’ambassadeur comprendrait alors qu’il devrait dire au Kremlin de reculer sous peine de voir l’information révélée lors d’une conference de presse.
Aujourd’hui, avec le régime Obama cherchant la confrontation avec la Russie, le régime aurait sorti l’information lors d’une conférence de presse en présence de tous les chefs de bureau importants. Pour des journalistes de mon âge, faire cette révélation dans un email lambda destine aux réseaux sociaux aurait complètement discredité l’information.
Le UK Daily Mail a mordu a l’hameçon, reproduisant les images et les présentant comme des publications gouvernementales officielles, mais le Département d’État n’a fait aucune déclaration officielle en lien avec cet email, repassant au contraire les questions a l’ambassade US en Ukraine. Les médias russes ont répété les accusations avec scepticisme, contribuant ainsi a répandre la propagande.
Source : www.paulcraigroberts.org
=====================================================================
=====================================================================

MISE A JOUR Une autre intox du Département d’État

Paul Craig Roberts — 26 juillet 2014
Le  ministre de la défense Russe a déclaré comme fausses les prétendues photos satellites postées sur Twitter par l’ambassadeur états-uniens d’Ukraine. http://rt.com/news/176120-fake-ukraine-images-defence/
Je  pourrais qualifier ces images de fausses, non seulement à cause de leur faible résolution et de l’absence d’appellation convenable, mais également à cause du manque de professionnalisme par lequel elles ont été révélées. http://www.paulcraigroberts.org/2014/07/27/another-state-department-hoax-paul-craig-roberts/
Bien  entendu, beaucoup d’utilisateurs de réseaux sociaux n’auront pas l’expérience et auront tendance à se faire piéger par le canular, ce qui était une intention évidente du gouvernement US.
La campagne de propagande anti-Russe conduite par Washington suit trait pour trait la campagne conduite à l’encontre de Saddam Hussein, Kadhafi, Assad, et l’Iran. Les mensonges de Washington contre la Russie montrent l’absence d’intégrité du gouvernement états-uniens qui ne soucie pas que cette situation puisse conduire à la guerre.
Peter Duveen, qui a commenté mon article mettant en évidence l’intox du Département d’État, a expliqué que Washington  contrôle l’explication des événements avant même qu’aucune preuve ne soit disponible, car il connait par anticipation les propres événements qu’il crée lui-même. Et le temps que des preuves soient réunies a posteriori, Washington a déjà imposé son récit et les preuves contradictoires sont ignorées:
Une partie de l’effort de la machine de propagande états-uniennes consiste à alimenter les discussions. Une fois que certains récits commencent à prendre, qu’ils soient vrais ou faux, ils en évincent certains autres. Ainsi, tout l’effort est dirigé afin d’avoir le contrôle du récit, d’alimenter les discussions quelque soit la qualité des sources disponibles, fausses la plupart du temps. Ensuite, bien entendu, l’information sera considérée comme vraie et la direction du récit sera établi. Par exemple, le récit mis en place est que la Russie serait en quelque sorte responsable de la chute du vol 17. Avec l’aide des médias, ils ont dans l’espoir que ce récit prendra de l’ampleur. Au point même que, si cette version devient incontournable, il sera alors impossible de la remettre en question sans être pris pour un conspirationniste, un peu comme les gens qui posent des questions sur la version officielle concernant les attentats du 11 septembre (9-11). Voici les raisons pour lesquelles les récits sont diffusés le plus rapidement possible. Nous avons alors pu voir avec quelle rapidité il a été annoncé que le vol 17 fut abattu par un missile sol-air. Ceci m’a poussé à croire qu’il ne s’agissait justement pas d’un missile sol-air. De même, avec cet incroyable effort d’amateurisme concernant le pilonnage russe de positions ukrainiennes. La réaction russes n’est par ailleurs jamais parvenu dans des articles sur ce sujet, et il n’est question de mentionner que l’armée ukrainienne a pilonné le territoire russe.”
Lavrov, le ministre des affaires étrangères Russe, a exprimé la préoccupation du gouvernement russe quant à la possibilité que Washington corrompe l’enquête officielle autour du MH-17: “Nous sommes inquiets quant au fait que certains de nos partenaires essayent d’organiser l’enquête en tenant des discussions bilatérales à part avec les autorités ukrainiennes.” La Russie espère que ”seule une participation collaborative et honnête de tous ceux qui possèdent des informations sur la catastrophe” puisse être considérée comme la bonne marche à suivre et que “personne n’essaiera de dissimuler des preuves.” http://rt.com/news/176040-lavrov-russia-ukraine-plane/
Source : www.paulcraigroberts.org
=====================================================================
=====================================================================

La guerre approche

Paul Craig Roberts — 28 juillet 2014
La propagande extraordinaire déployée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et leurs Ministères de la Propagande (c’est-à-dire les “médias occidentaux”) à l’encontre de la Russie a pour but de mener le monde à une guerre que nul ne peut gagner. Les gouvernements européens doivent s’extraire de cette insouciance car l’Europe serait la première à partir en fumée du fait des missiles américains qu’elle abrite et qui sont sensés garantir sa “sécurité”.
Une Cour corrompue aux Pays-Bas, pourtant illégitime à se prononcer sur cette affaire, a condamné la Russie à payer une amende de 50 milliards d’euros au bénéfice des actionnaires de Yukos, une entité corrompue qui pillait la Russie et pratiquait l’évasion fiscale. Comme souligné par Tyler Durden du blog Zero Hedge, la réaction de la Russie face à cette décision est révélatrice : « Une guerre approche en Europe. Vous croyez que ce jugement ait quelque importance ? » a répondu un conseiller de Poutine.
L’occident s’est ligué contre la Russie, parce que les occidentaux sont totalement corrompus. La richesse des élites est non seulement basée sur le pillage des pays plus faibles dont les dirigeants peuvent être achetés (lire Confessions of an Economic Hit Man de John Perkins pour savoir comment fonctionne ce pillage), mais aussi sur celui de leurs propres citoyens. Les élites américaine sont passées expertes dans le pillage de leurs propres concitoyens et ont anéanti la majorité de la classe moyenne américaine en ce début de XXIe siècle. Par contre, la Russie a émergé de la tyrannie et d’un gouvernement construit sur des mensonges, pendant que les États-Unis et la Grande-Bretagne plongent, eux, dans une tyrannie protégée par des mensonges. Les élites occidentales désirent procéder à un pillage de la Russie, une juteuse cagnotte, mais voila que Poutine se mets au travers de leur chemin. La solution est de se débarrasser de ce dernier comme ils se sont débarrassé du président Yanukovich en Ukraine.
Les élites prédatrices ainsi que les néconservateurs hégémonistes ont le même but : faire de la Russie un État vassal. Un but qui réunit les impérialistes financiers et politiques. J’ai souligné pour les lecteurs la propagande dont il est fait usage aux fins de diaboliser Poutine et la Russie. J’ai pourtant été surpris par les stupéfiant et vicieux mensonges du journal anglais “The Economist” (26 juillet 2014). La couverture montre le visage de Poutine dans une toile d’araignée, avec comme titre – vous l’aurez deviné – “Une Toile de Mensonges” (http://www.economist.com/news/leaders/21608645-vladimir-putins-epic-deceits-have-grave-consequences-his-people-and-outside-world-web?spc=scode&spv=xm&ah=9d7f7ab945510a56fa6d37c30b6f1709).
Vous devez lire ces textes afin de mesurer le niveau dégoutant de propagande atteint en occident et la manœuvre évidente visant à mener à la guerre contre la Russie. Il n’existe aucune preuve d’aucune sorte qui soutiennent les accusations sauvages [rapides ?] de The Economist ainsi que son appel à mettre un terme à « l’apaisement » occidental envers la Russie, de même qu’une action ferme envers Poutine.
Le genre de mensonges imprudents et la propagande évidente relayés par “The Economist” n’ont pour autre but que de mener le monde à une guerre.
Les élites et les gouvernements occidentaux ne sont pas simplement corrompus, ils sont déments. Ainsi que je l’ai précédemment écrit, n’espérez pas vivre trop longtemps. Dans cette vidéo, un des conseillers de Poutine ainsi que des journalistes russes parlent ouvertement de projets américains d’une frappe préventive sur la Russie: http://financearmageddon.blogspot.co.uk/2014/07/official-warning-u-s-to-hit-russia-with.html.
Source : www.paulcraigroberts.org
Source : FT

Source: http://www.les-crises.fr/la-russie-et-lhumanite-ont-elles-un-avenir/


[Pan sur le bec] Le Canard enchaîné, victime lui aussi du syndrome de Gilles de la Russette…

Wednesday 30 July 2014 at 00:10

Vous connaissez peut-être le syndrome Gilles de la Tourette, qui est associé à la production involontaire et répétée de mots obscènes (et utilisé par Kad dans ses sketchs par exemple).

Je propose de définir désormais le syndrome de Gilles de la Russette, à savoir la production involontaire et répétée de propos obscènes envers la Russie.

Vous avez constaté que cette maladie a touché tous nos grands médias.

J’avais rapidement parlé du Canard enchaîné à ce propos cette semaine, mais beaucoup ont pensé à du second degré de sa part. – exemple : “Le dessin du Canard est-il vraiment de l’ironie contre Poutine ? Le lisant toutes les semaines, j’y vois plutôt de l’ironie contre la propagande anti-Poutine”

Hélas non, il s’agit bien d’une victime de plus de la Russette… La preuve…

P.S. pensez à cliquer sur les photos pour les agrandir…

 

Sur sa petite page Internet, le Canard se présente ainsi :

“Le Canard enchaîné a été fondé le 10 septembre 1915 par Maurice et Jeanne Maréchal avec la complicité de Victor Smell. Il se donna pour mission, sous une coloration pacifiste, anticléricale et antimilitariste, d’être une tribune impertinente luttant contre la propagande du gouvernement et également de se battre contre la censure, les méfaits du conformisme et le « bourrage de crâne ».

On apprend sur Wikipedia une louable initiative :

“Le 29 novembre 1916, Le Canard enchaîné pastichant les jeux, les concours, les référendums proposés par la presse, lance un référendum pour l’« élection du grand chef de la tribu des bourreurs de crâne ». La question était « Lequel, à votre sens, parmi les journalistes qui se mettent quotidiennement en vedette, mérite, à tous égards, le titre de Grand chef » ?. Publié le 20 juin 1917, le vainqueur fut Gustave Hervé” ["homme politique socialiste puis fasciste français" - no comment]

En 2013, un des journalistes du Canard, Alain Guédé, confie :

 Quelle est la “patte” Canard ?

Être contre le “bourrage de crâne”.

Bas, il faut croire que la lutte contre le “bourrage de crâne”, ça ne lui en casse plus 3 pattes à l’approche du centenaire…

Canard enchaîné du 26 février 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

Ianoukovytch : “Président brutal et corrompu d’Ukraine”  => quand je pense que l’UE a négocié avec lui pendant 4 ans… Au fait, c’est sans doute vrai, mais on a des preuves ? D’autant que le nouveau président est son ancien ministre…

“Des dizaines d’entre aux sont tombés sous les balles de sa police et de ses milices” => c’est très probablement faux, comme on l’a vu longuement sur ce blog, comme par exemple avec le reportage ARD ou le fait que le procureur néonazi a bêtement perdu toutes les preuves

“Mort pour une Europe qui indiffère ceux qui en font partie” => c’est beau comme du BHL. Au fait, ils sont morts pour qu’une faction prenne le pouvoir, et qu’on pique l’Ukraine aux Russes, et sans doute aussi pour du pétrole…

Notez, c’est cohérent avec ça le 28 mai par exemple :

canard enchaine ukraine 2014

 

canard enchaine ukraine 2014

=> pas mal d’autres élus français aussi… On a des preuves qu’il voulait acheter qui que ce soit ?

 

canard enchaine ukraine 2014

canard enchaine ukraine 2014

=> Le papier commençait bien pourtant : Fabius “précise la position de la France : Notre objectif est de soutenir l’opposition ukrainienne, ce qui aboutira à un changement de régime”. C’est un concept intéressant touchant à un pays démocratique voisin. [M. Poutine, cela ne vous dirait pas de soutenir l'opposition française aussi, svp, c'est urgent... ?].

=> Puis le grandiose : “Puis, comme plusieurs directeurs paraissent inquiets, et l’interrogent su rle risque de provoquer une partition du pays, Fabius se montre catégorique : C’est un risque qu’il faut assumer”. Et il ajoute : Catherine Ashton partage cette opinion.” No comment – si ce n’est qu’il y a heureusement des gens compétents au Ministère, hélas impuissants face aux élus incompétents et fanatiques (condoléances).

canard enchaine ukraine 2014

=> du journalisme d’investigation :)

 

Canard enchaîné du 5 mars 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> C’est bizarre, c’est pas les soldats américains qui sortent sur toute la planète ?

 

canard enchaine ukraine 2014

=> C’est moi ou c’est l’uniforme de Staline ? Il est communiste Poutine ? Ou c’est parce qu’il est russe ? On peut mettre Merkel en nazie alors…

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Ah oui, les fameux chars russes qui ont envahi… euh qui exactement ?

 

Canard enchaîné du 12 mars 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> Quelle belle phrase ! : “Les bruits de bottes pour l’Ukraine, les journaux en étaient pleins, alors que les gouvernements européens se concertaient pour trouver une solution diplomatique, s’amuse un haut fonctionnaire du quai d’Orsay”. Je suis sûr qu’il s’en amuse moins maintenant…

canard enchaine ukraine 2014

=> Quel talent… Tiens, cela me rappelle ceci :

Le gros de l’ennemi tel qu’il faut se le représenter. Carte Illustrée. Maurice Pepin. Editeur Gallia, Paris. 1914. Evolution de l’archétype : soldat laissant derrière lui une ville enflamme et des cadavres d’enfants, un couteau ensanglanté à la main et une bague à chaque doigt, fruits du pillage. [OB : tiens, tiens, des bagues volées aux morts...] Source

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Et la Roumanie à l’Ukraine après ?

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine, cela veut dire veiller à ce qu’elle ne soit pas attaquée de l’extérieur. Si l’Ukraine traite mal une région autonome, et que celle-ci souhaite démocratiquement quitter l’Ukraine, je vois mal au nom de quoi un traité international l’interdirait…

=> C’est un bel exemple ce texte je trouve, qui montre qu’on a des journaliste plutôt honnêtes mais aveuglés (ou hémiplégiques cérébraux), et rarement des vrais “vendus”. Ou comment il peut faire un papier très critique de la Russie, appelant à des ripostes fortes quand DANS LE PAPIER il écrit que 70 des habitants de la Crimée rêvent de revenir dans le giron de la Russie ?

=> au passage, belle prouesse posthume de Staline, mort le 5 mars 1953… (c’était Khrouchtchev…)

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Ah putain, un Bush ou Mc Cain président, au moins, il ne se laisserait pas faire, on aurait du sang…

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Eh tu m’étonnes, Poutine = russe = communiste, évidemment !

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Cardon, 78 ans : la vieillesse est un naufrage.

 

canard enchaine ukraine 2014

=> “Faits pour s’entendre” : hein ? C’est quoi cette horreur ? On dirait des caricature de banquiers juifs des années 1930…

 

Canard enchaîné du 19 mars 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> Ah putain, un Bush ou Mc Cain président, au moins, il ne se laisserait pas faire, on aurait du sang…

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Rôôô un beau char russe encore…

 

Canard enchaîné du 26 mars 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> “Obama a tellement peur d’être entrainé dans une nouvelle guerre“. Non, il a peur d’être entrainé dans LA guerre, on ne va pas comparer la Russie avec l’Irak – très peu d’aviateurs rentreront par exemple…

=>”L’irritable Poutine” : hein ?

 

Canard enchaîné du 2 avril 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> ahahaha…

 

Canard enchaîné du 9 avril 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> des soldats russes en Russie, face à un pays avec des nazis dans le gouvernement, quel scandale !

=> On regrette Bush ? Ah oui, ça manque de guerres – et donc de tirage pour les journaux… ?

 

Canard enchaîné du 16 avril 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> passé de 74 k€ à 200 k€, soit au final juste entre Sarkozy et Hollande (qui l’a baissé de 30 %) : un scandale pour un homme à 80 % de cote de popularité (il a d’énormes revenus par ailleurs, mais on est dans le symbole là, il gagnait moins que ses ministres et ses conseillers…)

 

Canard enchaîné du 23 avril 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> LOL ?

 

canard enchaine ukraine 2014

=>”Mais tous devront accepter la stratégie américaine : pas de guerre” !!!  Hein ????? Encore heureux !!!

=> Notez encore la sagesse de nos fonctionnaires, qui n’arrivent plus à influer sur les politiques intégristes…

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Ah c’est sûr qu’on rigole plus avec Mister Blagues chez nous…

 

Canard enchaîné du 29 avril 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> ayons bien peur du Russe, terroriste informatique en puissance…

 

Canard enchaîné du 6 mai 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> Mais bien sûr…
canard enchaine ukraine 2014

=> “La France a peur” : je me demande la faute à qui…

 

canard enchaine ukraine 2014

=> Un restaurant de méchoui sans doute ? – on est 4 jours après la tragédie d’Odessa là…

=> Depardieu est proche de la Russie, il parle d’Odessa, donc la Russie va envahir toute l’Ukraine – CQFD

 

Canard enchaîné du 14 mai 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> Trop drôle.

La vérité :

(Je vous rappelle ce billet sur le référendum)

 

Canard enchaîné du 21 mai 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> Idem que ci-dessus…

=> C’est pénible pour l’Europe qui s’empare de l’Ukraine en un seul bloc…

 

Canard enchaîné du 28 mai 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

 

Canard enchaîné du 11 juin 2014 : 

canard enchaine ukraine 2014

=> Alors là, on arrive dans le grandiôôôse : la fermeté d’Obama a fait remonter sa côte, d’autant que des bombardiers US sont arrivés en Grande-Bretagne avec des armes nucléaires.

AU FOUUUUUUUUUUUUUUU

 

Canard enchaîné du 2 juillet 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> “400 tueurs de Poutine” : bien sûr !!!!

 

Canard enchaîné du 23 juillet 2014 :

canard enchaine ukraine 2014

=> Cardon, 78 ans : La vieillesse etc.

 

Bon, ils ont quand même parlé de ça – ce qui devrait suffire à se dresser pour exiger un traitement des autres identique au nôtre, mais non…

canard enchaine ukraine 2014

Adresse de la rédaction du Canard enchaîné si vous voulez réagir :  redaction@lecanardenchaine.fr

Alors je laisse le mot de la fin à un lecteur, qui a laissé ce joli mail en commentaire sur le blog :

Mon cher Canard,

Je suis un de tes lecteurs depuis 1958, j’avais alors 13 ans, mon frère participait à “la pacification de l’Algérie française” et un beau jour de septembre mon père qui ne supportait plus le bourrage de crâne de la presse écrite et de la radio te ramena à la maison.

Depuis, je n’ai jamais manqué un seul de tes numéros, je peux te l’assurer …

Mais voici quelques temps que je m’interroge au sujet de ta santé ou des ravages que ton âge pourrait provoquer.

En effet ta mare aux canards est devenue une simple flaque qui ne risque plus d’éclabousser personne, mais il y a plus grave et je me permets de citer quelques exemples :

  • cet incroyable article d’il y a quelques semaines dans lequel tu nous affirmais que le traité transatlantique ne présentait finalement pas tellement de dangers pour nous autres français.
  • dans tes derniers dossiers l’invraisemblable choix des ouvrages choisis pour se documenter sur la grande guerre, le bouquet étant la biographie de Joffre qui a dû se faire retourner Galtier-Boissière dans sa tombe ! N’as tu jamais entendu parler des ouvrages de Le Naour, Cazals, Bach, Offenstad ? Je me permets de te rappeler que ta vocation tracée en 1915 par Maurice Maréchal était de lutter contre le bourrage de crâne et la justification de la guerre. Un de tes plus illustres collaborateurs, Anatole France, n’avait-il pas déclaré : “on croit mourir pour la patrie et on meurt pour des industriels.”
  • enfin, que signifie ce dessin de Cardon au sujet de Poutine ? Ce dernier, comme Obama, a-t-il ordonné d’assassiner des civils au moyen de drones ? Oui, je sais il y a l’affaire de l’avion malaisien mais peut-être n’as tu pas été suffisamment vigilant : figure-toi que beaucoup de personnes y compris des journalistes américains mettent sérieusement en doute ce que nous racontent Washington, Bruxelles, Varsovie et Kiev.

Bref, je commence à sérieusement me demander si ma fidélité va aller jusqu’à mes 70 ans, surtout que je ne suis pas le seul de tes lecteurs à trouver que tu ne te distingues plus guère de tes confrères “chiens de garde”.

Je crois que tu ne risques plus que Valls, à l’instar de Marcellin, ne vienne faire installer des micros dans ton bureau !

En espérant malgré tout un sursaut de ta part.

EDIT : merci de l’avoir signalé, un EXCELLENT papier d’Acrimed sur ce sujet : Romancer pour dénoncer ? Entretien avec Jean-Yves Viollier, ancien journaliste au Canard enchaîné

Source: http://www.les-crises.fr/pan-sur-le-bec-le-canard-enchaine-victime-lui-aussi-du-syndrome-de-gilles-de-la-russette/


[Analyse des médias, spécial journaliste] MH17 : 4 énormes manipulations colportées par nos médias, et jamais corrigées…

Monday 28 July 2014 at 05:00

Ce qui m’aura vraiment frappé dans cette histoire du MH 17 (mais sans grande surprise, hélas, Mark Twain disait déjà avec justesse au XIXe siècle : “Si vous ne lisez pas le journal, vous n’êtes pas informé ; si vous lisez le journal, vous êtes mal informé.”) c’est la capacité des médias à sauter sur n’importe quelle information allant dans leur sens, la répéter en boucle comme si c’était parole d’évangile sans même faire preuve d’une once d’esprit pragmatique ou de méfiance élémentaire (chapeau le 4e pouvoir ! D’une servilité quasi absolue au 1er…), de laisser de coté ou de mépriser ce qui pourrait affaiblir cette information, et d’à peine évoquer son caractère faux quand il est révélé.

Petit récapitulatif.

1 “Le colonel Strelkov a avoué sur sa page VK”

“L’information” dans nos médias

Source : Métro

 

Source : Le Figaro

On note que la fabuleuse source est Twitter et Facebook (ouahou… du solide)

Ce qu’on peut en dire

Oh, 3 fois rien : Strelkov n’a pas de compte vk officiel comme il l’a plusieurs fois indiqué (le gars est juste en guerre là…).

Comme c’est pourtant indiqué sur la page vk en question, ou un simple particulier sympathisant rediffuse à la fois les communiqués officiels de Strelkov (et ce n’en était pas un), et ce qu’il trouve lui même sur les réseaux sociaux.

Source : ici et ici

Bref, un peu comme si j’ouvrais une page Facebook au nom de “Laurent Fabius” quoi…

Donc fiabilité : 0 %

 

2 “Les pro-russes ont avoué dans une conversation transmise par le SBU”

“L’information” dans nos médias

Source : Le Huffington Post

Source : Le Parisien (finalement, il vaut mieux l’avoir en voisin…)

Ce qu’on peut en dire

Comme cela était sorti sur Internet, et comme plusieurs lecteurs du blog l’ont analysé ici (merci à vous), on a un montage de plusieurs conversations distinctes (avec des types d’enregistrement mono/différents), sans disposer de l’intégralité des conversations. Rien en dit donc qu’elles ont été tenues le même jour parlant de la même chose. Cela pourrait bien être l’aveu d’avoir abattu un avions milliaire la veille avec celles de la découverte de l’épave.

L’agence russe ITAR-TASS le confirme :

“Le deuxième fragment de l’enregistrement est composé de trois parties, mais on l’a présenté comme un seul et unique enregistrement audio. Toutefois, une analyse spectrale et temporelle a montré que le dialogue avait été découpé en plusieurs parties puis assemblé. De brèves pauses lors de l’enregistrement sont tout à fait éloquentes : le fichier audio a gardé des marques montrant que le dialogue a été assemblé à partir de plusieurs passages, d’après les experts. L’analyse linguistique du document démontre aussi que ceux qui ont fabriqué l’enregistrement falsifié manquaient clairement de temps et de matériel, ajoute l’expert. C’est pourquoi, pour ce qui est du sens, des fragments de discours sont à peine cohérents les uns par rapport aux autres, et l’image spectrale des matériaux audio diffère également, toujours selon l’expert. Mais l’aspect le plus révélateur est que l’enregistrement audio indique clairement qu’il a été créé presque un jour avant que l’avion de ligne ne s’écrase, conclut l’expert.”

Et on parle donc d’un document fabriqué par les services secrets ukrainiens, et “authentifié” par l’ambassade américaine à Kiev – on croit rêver.

L’affaire des scandaleux montages bidons des photos dans le New York Times en avril (manipulation par les mêmes services) n’a donc servi à rien – et on voit bien l’importance de les dénoncer haut et fort, ce qui n’a pas été fait.

Donc fiabilité : 0 %

Alors comme  France Télévision a fait un beau papier disant : Crash du MH17 : pourquoi les séparatistes pro-russes sont pointés du doigt, on voit donc que la réponse est : RIEN DE FIABLE.

 

3 “Les corps des victimes ont été mal traités”

“L’information” dans nos médias

Source : Le Parisien (finalement, il vaut mieux l’avoir en voisin…)

Source : Libération

Et puis ce n’est pas tout : il  les enlèvent, et puis ils les laissent pourrir ensuite :

Source : Nouvel Obs

Ce qu’on peut en dire

Alors donc on a, dixit, “critiqué les séparatistes prorusses (sic.) qui se sont précipité pour enlever les corps“.

Je n’avais pas connaissance que la procédure standard consistait à laisser pourrir les corps sur place au soleil pendant plusieurs jours ou dans les maisons dans lesquelles ils étaient tombés (je suis un peu bête). Pour vous dire, il me semblait même qu’on les enlevait assez rapidement en général…

Après, que le relevé précis des endroits ou étaient les corps aurait pu être mieux fait, je pense que c’est une évidence, tout comme l’est le fait que c’est une zone de guerre dans la région la plus pauvre d’Europe…

Et puis ce qu’il y a de bien, c’est que je peux vous communiquer en exclusivité le titre du Huffington Post s’ils n’avaient rien fait : “L’Horreur : non évacués par les pro-russes, les corps de certaines victimes ont été dévorés par les animaux !” (non ?)

Quand au train, ce n’est pas parce qu’il y a une odeur, qu’il n’est pas réfrigéré : il y a plus de 250 corps morts depuis plusieurs jours dedans…

On va donc conclure en laissant la parole non plus à de pseudo-journalistes mais à un vrai expert insoupçonnable…

Si on le lit dans le Monde, on a, en tout tout petit dans un long article :

C’est déjà pas mal, mais bon, la vérité émerge clairement si on lit la dépêche Reuters :

L’expert néerlandais dit que l’équipe de récupération des corps « a fait un sacré boulot »

Hrabové/Grabové – Ukraine (Reuters) — Le chef d’une équipe des Pays-Bas envoyée pour identifier les corps des victimes du vol MH 17 de la Malaysia Airlines a félicité l’équipe ukrainienne de récupération qui a retrouvé des centaines de corps sur une immense superficie dans une zone de guerre : elle « a fait un sacré bon boulot ».

Peter van Vliet, chef d’une équipe néerlandaise composée de trois experts en identification des corps néerlandais, les premiers enquêteurs internationaux à se rendre sur la zone de l’accident, a déclaré que sa priorité était de déplacer les centaines de dépouilles actuellement stockées dans des wagons frigorifiques vers un endroit où ils pourront être identifiés et renvoyés à leur famille.

En dépit des rapports selon lesquels certains des corps auraient été dépouillés et qu’ils n’ont pas été mis à l’abri, mais laissés dans le soleil d’été pendant plusieurs jours, Van Vliet a exprimé son admiration pour les équipes qui ont récupéré les dépouilles.

« Je suis très impressionné par le travail qui a été accompli ici », a-t-il déclaré après avoir inspecté le site principal de l’écrasement, où l’on retrouvait encore la veille des corps coincés sous des débris de l’épave.

Faisant allusion à la chaleur et aux dimensions du lieu, il a ajouté : « Je pense qu’ils ont fait un sacré boulot dans une zone infernale ». [...]

Van Vliet a déclaré qu’à son avis la récupération n’était pas terminée, mais il a reconnu qu’une coopération internationale de grandeur ampleur pourrait bien ne jamais être possible dans la zone de conflit. « Selon mon avis professionnel, ce n’est pas terminé », a-t-il dit.

Quant à savoir ce qu’il faudrait faire, il a répondu : « Un ratissage médico-légal de l’ensemble de la zone. Mais, je ne sais pas si c’est possible. »

Plus tôt, Van Vliet a examiné les wagons frigorifiques où les corps ont été rassemblés et s’est dit satisfait de la façon dont ils ont été stockés.

Les corps sont conservés dans un train de cinq wagons de marchandise gris réfrigérés au diesel, garés derrière une locomotive le long du quai principal d’une gare complètement délabrée à Torez, une petite ville située à environ 40 minutes en voiture du lieu principal de l’écrasement.

À l’ouverture des portes pour permettre à l’équipe de Van Vliet d’y pénétrer, on pouvait voir des tas de sacs mortuaires noirs en plastique. La puanteur était insupportable. Van Vliet et ses deux collègues ont grimpé à l’intérieur avec des gants de plastique bleu et des masques chirurgicaux pour examiner les sacs.

Les responsables ukrainiens espèrent que les dépouilles parviendront en train à Kharkov, une ville de l’Est à l’extérieur de la zone de conflit, où des équipes internationales d’identification pourront les examiner. [...]

Donc fiabilité : 0 %. Et félicitations aux journalistes pour la justesse du rendu envers ces hommes. 

 

P.S. tiens, pour Air Algérie, c’est pas pareil – là c’est juste “très difficile”, j’imagine que c’est parce que l’avion est tombé du ciel et que ce n’est pas une zone de guerre, rien à voir donc… (Source : Libération)

(Bon alors, après un crash, les corps, on est censé les récupérer ou pas finalement ? J’ai du mal à comprendre…)

4 “Un chef séparatiste avoue avoir des missiles ‘Bouk’ “

“L’information” dans nos médias

Source : Le Monde

Source : Le Figaro

Source : Nouvel Obs

On note que la fabuleuse source est Twitter et Facebook (ouahou… du solide)

Ce qu’on peut en dire

DONETSK, 24 juillet – RIA Novosti

Alexandre Khodakovski, chef du bataillon Vostok qui combat les troupes de Kiev, a démenti avoir reconnu dans une interview à l’agence Reuters que les insurgés ukrainiens possédaient des missiles Bouk, rapporte jeudi la chaîne RT.

“Nous avons discuté d’éventuelles pistes, mais une phrase constituait le fil directeur de cette discussion, consistant à dire que je ne dispose pas de données sur la présence de ce type d’armes chez les forces d’autodéfense”, a indiqué M.Khodakovski dans une interview à la chaîne russe.

Le chef militaire a notamment démenti les informations selon lesquelles les insurgés luttant aux alentours de la ville de Snejnoïe (région de Donetsk), située non loin de la zone du crash du Boeing 777 malaisien, disposaient de missiles sol-air Bouk.

Alexandre Khodakovski a annoncé qu’il possédait un enregistrement vidéo de son interview avec l’agence Reuters et pouvait le fournir à tout moment pour prouver ses propos.

Khodakovski a indiqué avoir expliqué à l’agence que n’étant pas un expert, il ne pouvait pas commenter la chute de l’avion.

Mercredi, l’agence Reuters a diffusé une interview avec M.Khodakovski dans laquelle ce dernier aurait reconnu que les insurgés de la république autoproclamée de Donetsk pouvaient posséder un système de missiles Bouk.

 

Mieux encore, le blog RussiePolitics sort des informations très intéressantes à propos de cet homme – car QUI s’est demandé qui était cet Alexandre Khodakovski,  et au nom de quoi il parlait ?

“Alexandre Khodakovski, « échoue » lors de l’attaque de l’aéroport de Donetsk et détruit littéralement son bataillon Vostok dans la petite ville de Marinovka par une très mauvaise attaque. Les erreurs commises sont à ce point surprenantes, que, selon la rumeur, il l’aurait fait exprès et est accusé de trahison. Son capital de confiance chez les rebelles, depuis ce jour, est quasi-inexistant. Sa réputation d’agent infiltré, pour le compte de l’oligarque Akhmetov notamment, est faite. [...]

A ce jour, on peut définir Khadokovski comme :

  • en conflit avec Strelkov et son équipe;
  • soumis à Akhmetov qui est à Kiev;
  • militairement discrédité, voire qualifié de traître;
  • politiquement écarté et inexistant.

La première question qui vient à l’esprit est : pourquoi l’agence Reuters avait-elle besoin de prendre une interview auprès d’un individu qui n’a plus aucune fonction, ni militaire, ni politique, et qui est totalement discrédité dans le clan qu’il est censé représenter ? [...]

Et finalement, que restera-t-il de tout cela? En Europe, la communication américaine se porte bien, personne n’entendra parler du démenti que Khodakovski a fait sur la chaîne Russia Today au lendemain de son interview à Reuters. La position américaine sera sauve.

 

Donc fiabilité : 0 %   (comme les journalistes ont apparemment décidé une bonne fois pour toute qu’ils ne consulteraient jamais RIA par principe, il y a évidemment des conséquences sur la qualité de notre information…)

 

Bonus, spécial Nouvel Obs, à propos de la photo du séparatiste avec le “doudou”, qui a déjà fait l’objet d’une édifiante analyse chez RT que nous traduisons :

Vérité dénaturée : Comment des rebelles qui pleurent les victimes du vol MH17 sont devenus des pilleurs brandissant un trophée

À Grabové, dans l’est de l’Ukraine, le 18 juillet 2014, un membre des forces d’auto-défense tient un animal en peluche, alors que d’autres contemplent le site de l’écrasement d’un avion de ligne malaisien qui transportait 298 personnes en provenance d’Amsterdam et à destination de Kuala Lumpur.

Twitter est rapide, trop rapide parfois — Récemment, il regorgeait de photos d’un vil milicien ukrainien qui s’était emparé à titre de trophée d’un ours en peluche appartenant à une victime de l’accident d’avion de la Malaysia Airlines. Pourtant la vidéo complète montre qu’il ne faisait que rendre hommage aux victimes.

« Pro-Russe brandit jouet en peluche comme trophée. M. @PutinRF_Eng, êtes-vous fier de vos compatriotes ? », d’écrire l’utilisateur de Twitter John Gosling.

Une photo légendée « combattant pro-russe brandit un jouet trouvé parmi les débris du site de l’accident du vol MH17 » a été reprise par les grands médias comme la BBC et NBC. Certains médias sont allés jusqu’à dire que des « combattants pro-russes » s’emparaient des biens des passagers du funeste vol MH17 de la Malaysia Airlines.

Pro-Russe brandit jouet en peluche comme trophée. M. @PutinRF_Eng, êtes-vous fier de vos compatriotes ? http://t.co/3nqxAQbSuX via @NBCNews
— John Gosling (@thedownwinder) 19 juillet 2014

La NBC a titré « Militants pro-russes fouillent les débris sur le site de l’écrasement », la photo servant de preuve.

Plusieurs internautes ont affiché cette photo en disant que les forces d’auto-défense accompagnées des observateurs de l’OSCE ont « fouillé dans les débris du vol #MH17 ».

 

Michael Alexander @Wuyelaolaoshi
Séparatiste ukrainien soutenu par Poutine tient un singe en peluche comme trophée. La famille aimerait sans doute le ravoir.
18 h 17 – 20 juillet 2014

Certains utilisateurs de Twitter ont réclamé une « réaction » :
Photo de séparatiste tenant un singe en peluche près de l’épave est révoltante pour un parent. Réponse des États-Unis fait défaut. Naguère, nous dénoncions le mal.
– Le maire Matt Powell (@MayorPowell) 19 juillet 2014

Les médias ukrainiens étaient encore moins charitables envers les membres des forces d’auto-défense présents sur la scène de l’écrasement ; pour eux l’homme était un terroriste qui volait le jouet.

« Les militants s’emparent des jouets des enfants, des cartes des touristes, des carnets des hommes d’affaires », écrivait le site ukrainien de nouvelles Без цензуры (Sans censure).

« Des terroristes de la République populaire de Donetsk avec un trophée. [Il est] prêt à négocier », commentait le portail ukrainien de nouvelles 24ua.me.

F**trement incroyable #MH17 qui tient un nounours comme si c’était un trophée… #russie #écrasementukraine pic.twitter.com/6CxWho4fg9
– Dutch Design Photos (@ Artstudio23), 19 juillet 2014

Une image poignante et décisive pour moi aujourd’hui : un homme en Ukraine, arme et clope dans une main, peluche d’un enfant assassiné dans l’autre.
– Parkey (@PiscatorRedux), 19 juillet 2014

Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

En réalité, la photo a été prise lors d’une visite de 30 observateurs internationaux de l’OSCE qui sont arrivés sur les lieux de l’écrasement de l’avion pour y enquêter. Des membres des forces d’auto-défense de la région de Donetsk les accompagnaient.

La vidéo montre que l’un des membres de troupes d’auto-défense aperçoit soudain un ours en peluche qui appartenait apparemment à un enfant parmi les 298 passagers à bord du l’avion malaisien. [OB : c'est à 1'00, regardez cela vaut le coup]

« Nous voulons que ces salauds voient qui ils ont abattus », dit l’homme. « Vous voyez ? » Il voulait de la sorte souligner la présence d’innocents enfants parmi les victimes de l’accident.

Puis, il a soigneusement replacé le jouet parmi un tas d’autres effets qui appartenaient aux passagers. Ensuite, il a ôté sa casquette et s’est signé en hommage aux victimes de la catastrophe.

Un membre des forces d’auto-défense de Donetsk enlève sa casquette et se signe pour rendre hommage aux victimes de l’accident d’avion de la Malaysia Airlines (Capture d’écran de la vidéo d’Icorpus.ru)

[OB : QUI a vu dans nos médias la photo d'un "pro-russe" se signant par respect envers les victimes ? Bah non, ce serait un coup à avoir une bonne image d'eux...]

Les débris de l’avion de la Malaysia Airlines jonchent une vaste superficie, de 10 à 50 kilomètres carrés selon diverses sources, car le Boeing 777 du vol MH17 s’est désagrégé à plusieurs kilomètres d’altitude et les débris pleuvaient sur les champs qui entourent le village de Grabovo. [Est-ce le même Grobové qu’en haut ? « o » écrit est souvent prononcé « a » en russe, cf. Rossia]

Cela explique pourquoi les services d’urgence de la République de Donetsk ont décidé de rassembler les effets personnels des passagers récoltés sur ce vaste territoire. Faute de quoi, certains objets auraient pu se perdre tant répertorier un si grand nombre de fragments et d’articles semble être une tâche monumentale.

Les experts internationaux ont insisté pour qu’on ne touche pas aux dépouilles. Toutefois, après une vaine attente de plusieurs jours pendant lesquels aucun des experts internationaux n’est parvenu à quitter Kiev pour se rendre sur le site de l’accident, où la température pendant la journée atteignait 30 degrés Celsius, les forces d’auto-défense ont décidé de recueillir les corps qui se décomposaient et de les entreposer dans des wagons réfrigérés.

Conclusion

Les malheureuses victimes méritaient autre chose que cette propagande américano-ukrainienne de bas étage…

Cependant, ce billet n’a absolument pas pour but de dire que les résistants pro-Donetsk sont innocents.

Mais simplement de montrer qu’il n’y a – à ce jour – pas de réelle raison de les accuser plus que l’armée – dont nous sommes sûrs que elle : 1/ a des Bouk    2/ sait les faire fonctionner (même mal)   3/ a déjà abattu par erreur un avion civil en 2001…

Plus encore, tout ce débat conduit à ne pas se poser la question : “mais que fera-t-on quand on aura une certitude, en restant cohérents avec ce qu’on a fait dans les précédentes catastrophes de ce type ?” (comme expliqué dans ce billet)

Enfin, on peut noter ce miracle : les journalistes tombent TOUJOURS dans la propagande de Kiev, mais alors, c’est étrange, JAMAIS dans celle de Moscou – ce serait bien qu’ils emploient leurs techniques d’analyse du second cas au premier…

 

P.S. Comme ce billet sera peu repris dans les écoles de journalisme, je compte sur vous pour le diffuser largement, car comme l’a écrit Jean-François Revel :

« Ce que le XXe siècle a montré, c’est que l’ennemi du pouvoir personnel n’est pas le suffrage universel, mais l’information du suffrage universel. » [Jean-François Revel, Les origines de la France contemporaine]

P.P.S. Un rajout. La déclaration de Laurent Fabius le 24 juillet sur France Inter :

7. Ukraine – Vol Malaysia Airlines – Entretien de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, avec «France Inter»(Paris, 24/07/2014)

(…)

Q – Les Pays-Bas et la communauté internationale peuvent-ils espérer voir les responsables des 298 du vol MH17 de la Malaysia Airlines traduits devant une cour pénale internationale ? Peut-on parler d’un simple accident quand on utilise un matériel de guerre aussi complexe ? Et, enfin, cet acte ne pourrait-il pas tout simplement être qualifié d’acte de guerre ?

R – Ce n’est pas un accident, c’est un attentat, vous avez raison de le souligner.

Avant-hier, nous avons eu une réunion avec notre collègue, le ministre des affaires étrangères des Pays-Bas. Ce sont pourtant des professionnels qui étaient là, mais il y avait vraiment une émotion terrible, lorsqu’il nous a raconté que, pendant plusieurs jours, on a empêché les enquêteurs de venir sur le terrain mais qu’on a pu voir quand même qu’un certain nombre de corps étaient détroussés, que des bagues de certaines personnes étaient enlevées de leur doigt – c’est mon collègue, ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, qui me l’a dit.

À l’issue de cette réunion, et c’était évidemment notre intention initiale, nous avons exigé que l’enquête soit poursuivie et que les responsables, puisqu’il y en a, soient traduits devant les tribunaux. Malheureusement, cela prend du temps et il y a des gens qui freinent, qui bloquent, et c’est toute la question de l’attitude russe. Nous exigeons que les coupables soient découverts et punis parce que c’est un attentat, parce que c’est un crime. (Source : Ministère)

Primo, je suis content de bien comprendre la règle, donc.  OK. Alors quand va-t-on poursuivre les USA contre leur attentat contre le vol Iran Air 655 en 1988, et la France pour Ustica en 1980 ?

Secundo, encore un délire, issu du désormais “mon cousin qui a lu qu’un journaliste avait vu sur Twitter que….” – qui nous promet un bel avenir de manipulation grâce aux “réseaux sociaux”.

Quand on cherche, on arrive à ceci, qui a circulé sur Twitter, avec cette photo :

C’est issu de cette vidéo :

Spontanément, je n’y avait strictement rien vu. Zoom :

20min.ch, assez prudent :

 Une photo, qui circule actuellement sur Twitter, a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Le cliché montre un homme, en habits militaires, fouiller dans les débris du vol MH17 et ramasser une bague en or. La photo laisse sous-entendre que le séparatiste empoche le bijou. De nombreux internautes dénoncent un «acte odieux et inhumain». D’autres, en revanche, pensent que le rebelle essaie simplement d’identifier les victimes du crash d’avion à l’aide des objets personnels retrouvés sur les lieux du drame.

Conclusion du Daily Mail anglais, pas prudent du tout :

The suggestion is that it could have been found amid a victim’s belongings or even taken from a body.

On pense qu’elle aurait été trouvé au milieu des affaires de la victime ou même prise sur une corps.

“- Bonjour, c’est quoi ton métier ? – Journaliste. – Oh pardon, désolé, je ne pouvais pas savoir…”

Sérieusement, on n’est bien d’accord qu’on n’y voit strictement rien ? QUELLE BAGUE ? On voit un truc brillant de 2 pixels, c’est tout !

Et puis on voit clairement sur la vidéo qu’il remet le truc dans le carton à destination de la poubelle (il n’a rien dans sa main après) – une bague précieuse, il l’aurait probablement mise dans sa poche – pour la garder comme pour la confier aux enquêteurs.

Non mais, on a juste une sale rumeur sans fondement, et ce truc circule, arrive dans la bouche de Laurent Fabius puis dans l’oreille de millions de Français ? Mais qu’est-ce qu’il en sait Fabius de ce qui s’est réellement passé dans cette zone, sérieusement ?

AU SECOURS, la Diplomatie Twitter du XXIe (et dernier ?) siècle débarque ! Prenez bien des photos de la paix, ça ne durera pas… 

Pour ma part, j’arrête de suivre tout ça, il faudrait une équipe de 5 personnes à plein temps vu le niveau ambiant de connerie… Restez vigilants !

Source: http://www.les-crises.fr/mh17-4-enormes-manipulations-colportees-par-nos-medias-et-jamais-corrigees/


Washington est en train de transformer en guerre la “crise” orchestrée en Ukraine, par Paul Craig Roberts

Monday 28 July 2014 at 02:17

2 billets de Paul Craig Roberts à la suite aujourd’hui !

Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape, en général…

Les service de Renseignements américains indiquent qu’il n’y a aucun indice pour accuser la Russie

Paul Craig Roberts, 23 juillet 2014.

Après avoir accusé pendant des jours la Russie d’être responsable du crash de l’avion de ligne malaisien, la Maison Blanche a autorisé les officiels des services de renseignements US à dire aux journalistes qu’il n’y a aucune preuve de l’implication du gouvernement russe. Evidemment, les images satellites US ne corroborent pas les mensonges de l’administration Obama. Si la Maison Blanche avait la moindre preuve de la complicité des Russes, elle l’aurait rendue publique haut et fort depuis plusieurs jours.

Heureusement, contrairement au Service des Opérations Speciales, le Service d’Analyse de la CIA a encore dans ses rangs des analystes intègres malgré la purge de l’agence ordonnée par Dick Cheney. Furieux que la CIA refuse de de s’aligner sur les mensonges guerriers du régime de Bush, Cheney avait purgé l’Agence. Le Service des Operations Speciales, c’est une autre histoire. Beaucoup pensent qu’il aurait fallut stopper ses activités et le démanteler, car cette partie de la CIA opère en violation des lois statutaires des Etats-Unis.

Ne vous attendez pas à ce que Washington abolisse les opérations secrètes ou que le régime Obama s’excuse auprès du gouvernement russe pour les accusations et insinuations sans fondement dirigées contre la Russie.

Malgré l’aveu du renseignement américain, le ministère de la propagande est déjà à l’œuvre pour saper cet aveu. Les responsables du renseignement eux-mêmes prétendent que la Russie est, peut-être, indirectement responsable, en “ayant créé les conditions” qui ont conduit Kiev à attaquer les séparatistes.

En d’autres termes, le coup d’Etat supervisé par Victoria Nuland du Département d’État (NdT: Ministère des Affaires étrangères)- qui a renversé un gouvernement ukrainien démocratiquement élu pour placer des russophobes extrémistes au pouvoir à Kiev, et qui ont attaqué les régions dissidentes d’anciens territoires russes qui furent rattachés à l’Ukraine par les dirigeants du Parti Communiste soviétique à une époque où la Russie et l’Ukraine faisaient partie du même pays – n’a aucune responsabilité dans la situation actuelle.

Washington est innocent. La Russie est coupable. Fin de l’histoire.

Le jour précédent (Jeudi 24 Juillet), la porte-parole du Département d’Etat, Marie Harf, l’une des va-t-en-guerre écervelées du régime Obama, s’est mise en colère contre des journalistes qui l’interrogeaient à propos du rejet officiel de responsabilité de la part du gouvernement russe. “Ne comprenez-vous pas que ce que le gouvernement américain dit est crédible et que ce que le gouvernement russe dit ne l’est pas !”.

Soyez assurés que les propriétaires des médias et les rédacteurs en chefs des journaux pour lesquels travaillent ces journalistes ont reçu des appels et des menaces. Je ne serais pas surpris que ces journalistes perdent leur travail pour avoir voulu vouloir faire leur travail. Là vous l’avez. La presse libre Américaine. La presse américaine est libre de mentir pour le gouvernement, mais ne doit pas oser exercer d’autre liberté.

Washington ne permettra jamais une clarification officielle sur le MH-17. Aujourd’hui (23 juillet), la BBC a déclaré : “Des sources de Whitehall (NdT: gouvernement britannique) disent qu’apparemment les preuves du crash du vol MH17 ont été délibérément altérées, quand les boîtes noires de l’avion sont arrivées au Royaume-Uni.”

Après avoir signalé l’altération des boîtes noires, la BBC s’est elle-même contredite : “Les services néerlandais de sécurité qui mènent l’investigation ont dit que des ‘données valides’ ont été téléchargées depuis les enregistrements des discussions du cockpit du MH17 (CVR) et vont être analysées”. Ces services ont déclaré : “Le CVR a été endommagé mais les modules mémoires sont intacts. De plus, il n’a été trouvé aucune preuve ni indication de manipulation du CVR.”

La BBC ne nous indique pas comment les boîtes noires ont pu se retrouver simultanément entre les mains des Britanniques et des Hollandais alors que les séparatistes les ont données aux Malaisiens avec l’assurance qu’elles seraient remises à L’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (ICAO) pour être examinées par des experts indépendants.

Alors où sont donc les boîtes noires? Si les Malaisiens les ont remises aux Britanniques, Whitehall rapportera tous les mensonges que Washington lui demandera de proférer. Si c’est effectivement cette marionnette qu’est la Grande-Bretagne qui a les boîtes noires, nous ne connaîtrons jamais la vérité. À en juger par les accusations hostiles non fondées contre la Russie émises par le Premier ministre hollandais qui a été dûment acheté, nous pouvons nous attendre à ce que les Hollandais mentent également pour Washington. Apparemment, Washington est parvenu à priver l’ICAO de “l’enquête” pour la confier à ses marionnettes.

Le problème, lorsque vous écrivez des éditoriaux en vous basant sur les comptes-rendus de la presse occidentale, c’est que vous n’avez aucune idée de la véracité de ces comptes-rendus.

Lire : Le Washington Post

Selon toutes les apparences, le régime d’Obama a l’intention de transformer cette “enquête internationale” en acte d’accusation contre la Russie, et les Hollandais semblent s’être déjà alignés derrière cette utilisation détournée de l’enquête. Comme l’article du Washington Post le montre clairement, il n’y a aucune chance que l’enquête puisse amener à soupçonner la responsabilité de Kiev et Washington.

En maintenant sa confiance à l’égard d’un Occident corrompu dénué d’intégrité et de bonne volonté vis-à-vis de la Russie, les séparatistes et le gouvernement russe se sont une fois de plus exposés eux-mêmes à l’opprobre. N’apprendront-ils jamais ?

Au moment où j’écris, cette histoire devient encore plus confuse. Je viens de voir apparaître sur mon écran que Reuters rapporte qu’Alexander Khodakovsky, “un dirigeant rebelle puissant, a confirmé que les séparatistes pro-russes possédaient un missile sol-air du type dont Washington dit qu’il a servi à abattre le MH17 de la Malaysia Airlines et qu’il pourrait provenir de Russie.” Reuters dit que ce commandant séparatiste (ou peut être ancien commandant comme l’a rapporté plus tard Reuters en décrivant Khodakovsky comme “un ancien dirigeant de la cellule anti-terroriste ‘Alpha’ des services de sécurité de Donetsk”) est en conflit avec les autres chefs à propos de la conduite de la guerre.

Khodakovsky indique clairement qu’il ne sait pas quelle unité peut avoir été en possession du missile, ou encore d’où il pourrait avoir été tiré. Il dit clairement qu’il ne dispose pas d’information réelle et précise à ce sujet. Sa théorie est que le gouvernement Ukrainien a berné les séparatistes pour qu’ils tirent le missile en lancant un bombardement aérien dans la région dans laquelle l’avion de ligne volait. Le gouvernement a envoyé des avions de chasse dans la zone de l’avion civil afin de le faire passer pour un appareil militaire. Reuters cite Khodakovsky, “Même si il y avait un Buk, et même si ce dernier avait été utilisé, l’Ukraine a fait tout son possible pour s’assurer que l’avion civil soit abattu”.

Ne connaissant pas la nature du conflit entre Khodakovsky et les autres commandants ou encore ses motivations, il est difficile d’attester de la validité de son récit, mais son histoire explique pourquoi le contrôleur aérien ukrainien aurait envoyé l’avion de la Malaysian Airlines au-dessus d’une zone de combat, une décision jusqu’ici inexpliquée.

Après la partie sensationnelle de son histoire, Reuters semble faire légèrement marche arrière. Reuters cite Khodakovsky disant que le mouvement séparatiste a plusieurs dirigeants différents et que “notre coopération est quelque peu conditionnelle.” Khodakovsky devient ensuite indécis quant à dire si les séparatistes possédaient ou non des missiles Buk opérationnels. Selon Reuters, Khodakovsky “a dit qu’aucun des Buks pris aux forces ukrainiennes n’était opérationnel.” Si tant est que ce missile existe, ceci implique que la Russie a fourni le missile en état de marche aux séparatistes. Je trouve la réponse des séparatistes probante. “Si nous avions eu ces missiles pourquoi les imbéciles de Kiev auraient ils envoyé un avion afin de nous bombarder, et pourquoi leurs bombardements ss si efficaces ?” Les séparatistes possèdent des systèmes de défense sol-air individuels du genre de ceux fournis par les américains aux afghans pendant l’invasion soviétique. Ce genre de missile n’est capable de toucher que des avions volant à basse altitude. Ils ne peuvent en aucun cas atteindre 33,000 pieds (10.050 m).

Selon Reuters, le compte-rendu de cet article provient d’une première personne, son écriture a été réalisée par une seconde et sa publication par une troisième. D’après mon expérience du journalisme, cela signifie que nous ne savons pas de qui est cet article, de quelle manière il a pu être modifié, et quelle peut être sa fiabilité.

Nous pouvons conclure avec certitude que “l’enfumage” ne fait que commencer, et qu’à l’instar du 11/9 ou de l’assassinat de John F. Kennedy, il n’y aura pas d’autre alternative pour les individus qui voudront bâtir leur propre opinion, que de chercher les preuves par eux-mêmes. Le gouvernement des Etats-Unis ne le reconnaîtra jamais, et le gouvernement britannique ainsi que les média prestituées [jeu de mots composé avec presse et prostituée] ne cesseront jamais de raconter des mensonges pour le compte de Washington.

Les pots-de-vin et les menaces de Washington peuvent produire tous les articles que Washington réclame. N’oubliez pas qu’une Maison Blanche totalement corrompue, malgré les objections de ses propres services de renseignement, a envoyé son Secrétaire d’Etat aux Nations Unies pour qu’il raconte au monde entier des mensonges concernant des armes de destructions massives irakiennes dont la Maison Blanche savait indubitablement qu’elles n’existaient pas. Avec comme conséquences des mensonges de Washington, des millions de tués, de mutilés ou déplacés, et la montée de l’instabilité au Moyen-Orient.

Le régime d’Obama a menti en utilisant des “preuves” fabriquées en affirmant qu’Assad avait utilisé des armes chimiques contre le peuple syrien, “preuves” provoquant alors le franchissement de la “ligne rouge” que la Maison Blanche avait elle-même fixée pour justifier une attaque du peuple syrien. Le gouvernement russe a dévoilé l’usage de fausses preuves et le parlement britannique a voté contre la participation du Royaume-Uni à l’attaque du régime d’Obama contre la Syrie. Ainsi isolé, le régime d’Obama n’a pas osé assumer le rôle évident de criminel de guerre.

Ansi bloqué, le régime d’Obama a financé et équipé des militants jihadistes étrangers pour attaquer la Syrie, ce qui a maintenant pour conséquence que l’EIIL est en train de créer un califat formé d’une partie de l’Irak et de la Syrie.

Rappelez-vous que les régimes de George W. Bush et d’Obama ont aussi menti comme des arracheurs de dents au sujet des “armes nucléaires iraniennes”.

La seule conclusion à tirer est qu’un gouvernement qui ment de façon aussi systématique n’est pas crédible. Depuis le régime corrompu de Clinton, les journalistes américains ont été forcés par leurs patrons à mentir dans l’intérêt de Washington. La confrontation de certains journalistes avec Marie Harf leur a permis de retrouver un peu de courage, et constitue un signe d’espoir. Espérons que cela prendra racine et se développera.

Je ne pense pas que les Etats-Unis puissent jamais se relever des dommages infligés par les néoconservateurs qui ont déterminé les politiques des gouvernements Clinton, George W. Bush et Obama. Cependant, lorsque nous voyons des signes d’opposition aux mensonges et tromperies massifs caractéristiques du gouvernement US au 21ème siècle, nous devons applaudir et encourager ceux qui se battent contre ces mensonges.

Notre futur et celui du monde en dépendent.

Source : paulcraigroberts.org, 23 juillet. Traduit collectivement pour www.les-crises.fr


Washington est en train de transformer en guerre la “crise” orchestrée en Ukraine

Paul Craig Roberts, le 24 juillet 2014

En dépit du fait que les services de renseignement américains n’ont trouvé aucune preuve d’implication russe dans la destruction de l’avion malaisien et de tous ses passagers, Washington cherche à intensifier la crise et à la transformer en guerre.

Vingt-deux sénateurs états-uniens ont présenté, lors de la seconde session du Congrès, un projet de loi (S.2277) ayant, entre autres, pour objectif d’empêcher de futures agressions russes à l’encontre de l’Ukraine et d’autres états souverains d’Europe et d’Eurasie.

Le projet de loi est devant la Commission des Affaires étrangères : https://beta.congress.gov/113/bills/s2277/BILLS-113s2277is.pdf

Il est à noter qu’avant même qu’il n’y ait une quelconque preuve d’agression russe, 22 sénateurs se positionnaient déjà en faveur de la mise en place d’une prévention de toute future agression russe.
Accompagnant cet élan de propagande pour créer un environnement propice à une guerre, chaude ou froide, avec la Russie, le commandant général de l’OTAN Philip Breedlove a annoncé son plan pour un déploiement militaire massif en Europe de l’Est, qui permettrait d’apporter des réponses claires à l’encontre de la Russie, en vue de protéger l’Europe de toute agression russe.
Nous la retrouvons ici une fois de plus : l’agression russe. Répétez-le un certain nombre de fois et ça devient réel.

L’existence d’une “agression russe” est présumée, mais pas démontrée. Ni Breedlove, ni les sénateurs ne font référence à un plan d’attaque russe en Europe ou dans aucun autre pays. Il n’y a aucune référence à de quelconques documents mettant en exergue une idéologie expansioniste russe ou une croyance émanant de Moscou selon laquelle les russes seraient “un peuple exceptionnel, indispensable” ayant le droit d’exercer une hégémonie sur le monde. Aucune preuve montrant que la Russie a infiltré les systèmes de communication du monde entier à des fins d’espionnage n’a été présentée. Il n’y a pas non plus de preuves que Poutine a mis sur écoute les téléphones portables privés d’Obama ou de ses filles ou que la Russie télécharge les secrets des entreprises des Etats-Unis au profit du monde des affaires russe.

Néanmoins, le commandant de l’OTAN et les sénateurs américains considèrent urgent le besoin de mettre en place au sein de l’OTAN des moyens permettant de mener une blitzkrieg (« guerre éclair ») aux frontières de la Russie.

Le projet de loi 2277 du Sénat est constitué de trois titres : “Donner un Nouvel Elan à l’Alliance de l’OTAN”, “Dissuader de Futures Agressions Russes en Europe”, “Préparer l’Ukraine et les autres Pays d’Europe et d’Eurasie Contre les Agressions Russes”. Par qui pensez-vous que ce projet de loi a été écrit ? Indice : ce n’est pas l’oeuvre des sénateurs ou de leurs équipes.

Le Titre I parle du renforcement de l’implantation américaine en Europe et en Eurasie, ainsi que de l’alliance de l’OTAN, en accélérant la construction de bases d’ABM (Anti-Ballistic Missile, c.à.d. Missiles Anti-Ballistiques) installées au niveau des frontières russes, afin d’affaiblir la force stratégique de dissuasion nucléaire russe ; de fournir plus d’argent à la Pologne et aux Pays Baltes et de renforcer la coopération entre les Etats-Unis et l’Allemagne sur les problèmes de sécurité globale, et ceci, pour être certain que l’armée allemande devienne bien une composante de l’empire militaire américain.

Le Titre II concerne l’éventualité de sanctions contre “l’agression russe en Europe”, et le soutien financier et diplomatique “en faveur de la démocratie en Russie et de diverses organisations de la société civile”, ce qui signifie l’injection de milliards de dollars dans des ONG (Organisations Non-Gouvernementales) qui peuvent être sollicitées pour déstabiliser la Russie de la façon dont Washington a utilisé les ONG qu’elle a financées en Ukraine pour renverser le gouvernement élu. Pendant 20 ans, la négligence du gouvernement russe a permis à Washington de mettre en place à l’intérieur de la Russie une “cinquième colonne” qui se présente sous l’apparence d’organisations en faveur des droits de l’homme, etc.

Le Titre III traite de la mise en place d’une assistance militaire et de renseignement pour l’Ukraine,en vue d’intégrer l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie à l’OTAN, d’exporter du gaz naturel américain afin de mettre fin à la dépendance énergétique de l’Europe et de l’Eurasie envers la Russie, d’empêcher la reconnaissance de la Crimée comme faisant partie de la Russie, de développer la diffusion de programmes (propagande) dans les province russes, et toujours avec l’objectif “de soutenir la démocratie et les organisations de la société civile dans les pays de l’ancienne Union Soviétique”, ce qui signifie utiliser de l’argent pour corrompre la Fédération de Russie.

Quelle que soit la façon dont vous considérez ce message, il s’agit d’une déclaration de guerre. De plus, ces attaques provocatrices et coûteuses sont présentées comme nécessaires pour contrer l’aggression russe qui n’a toujours pas été prouvée.

Comment qualifier une loi qui n’est pas seulement stupide, inutile et dangereuse mais encore plus Orwellienne qu’Orwell ? Je suis ouvert à toute suggestion.

L’Ukraine actuelle est un état dépourvu d’histoire, avec des frontières artificielles. L’Ukraine est actuellement constituée d’une part de ce qui a été un ensemble plus grand auquel se rattachaient des provinces russes ajoutées à la République Soviétique d’Ukraine par les dirigeants Soviétiques. Quand l’Union Soviétique s’est effondrée et que la Russie a permis à l’Ukraine de prendre son indépendance, sous la pression américaine la Russie a malencontreusement autorisé l’Ukraine à garder ces provinces russes.

Quand Washington a réalisé son coup d’État l’année passée, les russophobes qui se sont emparés du pouvoir ont commençé à menacer en paroles et en actes les populations russes de l’Ukraine orientale et méridionale.

Les habitants de Crimée ont voté pour fusionner avec la Russie, et ont été acceptés par celle-ci. Cette réunification a été grossièrement déformée par la propagande occidentale. Quand d’autres anciennes provinces russes ont voté de façon analogue, le gouvernement russe, se soumettant à la propagande occidentale, n’a pas validé leurs demandes. Au lieu de cela, Vladimir Poutine a demandé à Kiev et à ces anciennes provinces russes de mettre au point une convention permettant de conserver ces provinces en Ukraine. Kiev et ses maîtres de Washington n’ont pas écouté cet appel de Poutine. Bien au contraire, Kiev a lancé des attaques militaires sur ces provinces et était en train de les bombarder au moment où l’avion de ligne malaisien fut descendu.

Washington et ses vassaux européens ont constamment travesti la situation en Ukraine et nié leur responsabilité dans la violence, rejetant toute la faute sur la Russie. Mais ce n’est pas la Russie qui mène ces bombardements et qui attaque les provinces avec troupes, tanks et artillerie. De la même manière que la récente opération militaire d’Israël contre les civils palestiniens ne suscite aucune critique de la part de Washington, des gouvernements européens et des média occidentaux, l’attaque de Kiev contre d’anciennes provinces de Russie n’est pas rapportée et n’est pas critiquée. En effet, il semble que peu d’américains soient même au courant que Kiev attaque les zones civiles des provinces qui souhaitent revenir dans leur mère patrie.

Des sanctions devraient être prises contre Kiev, qui est à l’origine de la violence militaire. Au lieu de cela, Kiev reçoit un support financier et militaire et des sanctions sont émises à l’encontre de la Russie qui n’est pas militairement impliquée dans ces événements.

Lorsque l’éclatement des violences contre les anciennes provinces russes a commencé, la Douma russe a voté pour octroyer à Poutine le pouvoir d’intervenir militairement. Plutôt que d’utiliser ce pouvoir, Poutine a demandé à la Douma d’annuler cette autorisation, ce qu’elle a fait. Poutine préférait régler le problème diplomatiquement, d’une manière raisonnable et sans provocation.

Poutine n’a reçu ni respect ni considération pour avoir encouragé la résolution non violente de la malheureuse situation ukrainienne, créée par un coup d’état initié par Washington, contre un gouvernement démocratiquement élu qui n’était seulement qu’à quelques mois des prochaines élections et d’un nouveau gouvernement.

Les sanctions que Washington a prises et auxquelles Washington presse ses valets européens de se joindre envoient de mauvais signaux à Kiev. Elles indiquent à Kiev que les Occidentaux approuvent et encouragent sa détermination de résoudre ses différends avec les anciennes provinces russes par la violence plutôt que par la négociation.

Cela signifie que la guerre va continuer, et c’est clairement l’intention de Washington. Les derniers rapports annoncent que des conseillers militaires américains seront bientôt en Ukraine pour aider à la conquête des anciennes provinces russes actuellement en rébellion.

La nature “presstituée” (contraction de presse et prostituée) des media occidentaux assure que la masse des populations américaines et européennes restera dans l’étau de la propagande anti-russe. Arrivera un moment où le gouvernement russe devra admettre qu’il n’a pas de “partenaires occidentaux”. La Russie a des ennemis occidentaux qui s’organisent pour l’isoler, la blesser économiquement et diplomatiquement, la soumettre militairement, la déstabiliser en appelant les ONG (Organisations Non Gouvernementales) d’origine américaine à descendre dans les rues, et à défaut de coup d’état pour installer un vassal américain à Moscou, l’attaquer à l’arme nucléaire.

Je respecte la confiance qu’a Poutine en la diplomatie et le bon-vouloir au lieu de la force. Le problème avec l’approche de Poutine, c’est que Washington ne fait pas preuve de bon-vouloir, donc il n’y a pas de réciprocité. Washington a un ordre du jour. L’Europe est constituée de nations captives et ces nations n’ont pas de dirigeants capables de se libérer du projet de Washington.

J’espère me tromper, mais je pense que Poutine a mal calculé. Si Poutine avait accepté la demande des anciennes provinces russes de se réunir avec la Russie, le conflit en Ukraine serait terminé. Je suis certain que l’Europe n’aurait pas rejoint Washington pour une invasion dans le but de reconquérir pour l’Ukraine les anciennes provinces russes. Quand Washington dit que Poutine est responsable du crash de l’avion de ligne malaysien, Washington a raison d’une façon qu’elle ne soupçonne pas. Si Poutine avait achevé sa tâche commencée avec la Crimée et réuni les provinces russes à la Russie, il n’y aurait pas eu de guerre pendant laquelle un avion de ligne aurait été abattu, que ce soit par accident ou par complot pour diaboliser la Russie. L’Ukraine n’a pas la capacité d’affronter la Russie militairement et n’aurait pas eu d’autre alternative que d’accepter la réunification des territoires russes.

L’Europe aurait été témoin d’une décision cruciale de la Russie et aurait mis la plus grande distance entre elle et le projet provocateur de Washington. Cette réponse européenne aurait empêché Washington de provoquer l’escalade de la crise en augmentant graduellement la température sans que la grenouille européenne ne saute hors de la marmite.

Dans ses négociations avec Washington, l’Europe s’est accoutumée à l’usage de la corruption, des menaces et de la coercition. Les nations captives sont habituées à l’impuissance de la diplomatie. Les européens voient la diplomatie comme la carte faible jouée par la partie faible. Et bien sûr, tous les européens veulent de l’argent, que Washington imprime avec largesse.

La Russie et la Chine sont désavantagées dans leur conflit contre Washington. La Russie et la Chine ont émergé de la tyrannie. Les peuples de ces deux pays ont été influencés par la propagande américaine de la guerre froide. Ces deux pays ont des gens éduqués qui croient que l’Amérique a la liberté, la démocratie, la justice, les libertés civiles, le bien-être économique et qu’elle est l’amie des autres pays voulant la même chose.

C’est une dangereuse illusion. Washington a un ordre du jour. Washington a mis en place un état policier pour réprimer sa propre population, et Washington estime que l’histoire lui a transmis le droit d’exercer son hégémonie dans le monde entier. L’année dernière, le président Obama déclarait au monde qu’il croyait sincèrement que les Etats-Unis était la nation d’exception dont le monde dépendait pour sa direction.

En d’autres termes, tous les autres pays et les autres peuples sont ordinaires. Leur opinion ne compte pas. Et leurs aspirations sont mieux servies sous la direction de Washington. Ceux qui ne sont pas d’accord – la Russie, la Chine, l’Iran, et le nouvel état de l’EIIL – sont vus par Washington comme étant des obstacles aux finalités de l’histoire. Toute chose, qu’il s’agisse d’une idée ou d’un pays, faisant obstacle à Washington fait obstacle aux Nécessités de l’Histoire et doit être écrasée.

Vers la fin du dix-huitième siècle et le début du dix-neuvième, l’Europe se trouva face à la détermination de la Révolution française d’imposer à l’Europe la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. De nos jours, l’ambition de Washington est plus vaste, c’est d’imposer son hégémonie au monde entier. À moins que la Russie et la Chine ne se soumettent, cela signifie la guerre.

Source : paulcraigroberts.org, 23 juillet. Traduit collectivement pour www.les-crises.fr

Source: http://www.les-crises.fr/washington-est-en-train-est-en-train-de-transformer-en-guerre-la-crise-orchestree-en-ukraine/


Synthèse de la Crise en Ukraine

Monday 28 July 2014 at 01:00

Belle mise en page de la synthèse précédemment réalisée… (merci Philippe).

La face cachée de la crise ukrainienne publié par les-crises

Source: http://www.les-crises.fr/synthese-de-la-crise-en-ukraine/