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Ukraine – on en rirait presque… (mise à jour)

Thursday 9 February 2017 at 15:00

[Billet publié le 13 mai 2016] En Ukraine, le président du Parlement, Volodymyr Groïsman, a été nommé premier ministre en remplacement de Iatseniouk. On lira sa prose délirante des années 1990 dans ce billet.

Bien entendu, nos médias ne reprennent pas les dépêches internationales (contrairement aux ukrainiens ou aux arméniens par exemple) précisant l’identifié du nouveau Président du Parlement : le bien connu André Parouby :

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article du grand quotidien ukrainien traduit donc par Le Monde avec une fidélité toute strausskahnienne :

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Bilan de la presse française :

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Ce qui est dommage, quand on connait le pédigrée du type – il n’y a qu’à consulter Wikipédia, certes en anglais :

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mais on a déjà l’essentiel en français :

“En 1991, il fonde le Parti social-nationaliste d’Ukraine avec Oleg Tyahnybok; ce parti combinant le nationalisme radical et plusieurs traits néo-nazi et se revendiquait du nazisme.” [Wikipédia]

Pour mémoire, il a créé le parti néo-nazi ukrainien “Parti social-national ukrainien” en 1991, devenu Svoboda en 2004 – au moment où il l’a quitté. Il en a longtemps dirigé la milice paramilitaire (les SA locaux quoi)…

Il faut le voir pour le croire… Par chance, nous avions réalisé un long dossier là-dessus en 2014… :

 

Eh bien le 26 avril, Parouby a fièrement tweeté sa rencontre fructueuse avec la Ministre américaine des affaires étrangères pour l’Europe, la fameuse Victoria Nulland, et son souhait de continuer à sanctionner la Russie :

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Mais chuuuuut, c’est surement de la propagande pro-russe payée par le Poutine du Kremlin de Moscou de sinistre mémoire…

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Mais bon, cela rappelle le bon vieux temps pour les États-Unis notez…

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Mise à jour mai 2016

Je découvre qu’il avait été reçu avant même sa nomination, en février 2016, au Canada, par le Premier Ministre Libéral-qui-est-trop-moderne-et-chouette Justin Trudeau :

trudeau

Et là, le 13 mai, par le Président de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (source) :

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Bref :

parouby

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N’hésitez donc pas (et je vous y encourage vivement) à faire un petit tweet avec l’image en anglais audit Président : Pedro Agramunt : @PACE_President

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EDIT : Lire ici ce billet sur les écrits de 1999 de Parouby

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Conclusion :

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Source: http://www.les-crises.fr/ukraine-on-en-rirait-presque/


[Scandale] Un FAKE était la source du Monde pour pourrir ma réputation ! (Fake inventé par Bruno Zeni sur LeMonde.fr !)

Thursday 9 February 2017 at 06:30

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Article important pour illustrer les dérives qui se succèdent depuis 6 mois.a

Et en échange de la longueur, vous verrez que c’est vraiment drôle. (enfin, parce que ce n’est pas vous qui en êtes la cible…).

Il se résume très simplement : la source des Décodeurs du Monde pour attenter à ma réputation est un gros fake délirant, très simple à détecter !

I. LA Source du Monde pour essayer de détruire ce blog

Comme vous le savez, les gommetteur en chef des Décodeurs du Monde, ont décidé d’en attribuer une rouge à ce site, au motif suivant :

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Je rappelle ma vision, que j’avais exposée clairement là par exemple, en encadré dès le début pour que tout le monde comprenne assez facilement :

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En gros, je suis assez proche de la vision de Valery Giscard d’Estaing exposée ici !

Et plus généralement je ne crois à aucun complot délirant ! Et surtout pas en Ukraine ! Il faut vraiment ne jamais avoir lu un seul de mes billets pour oser prétendre le contraire…

Et je me suis crevé à faire une série pour démonter les théories fantaisistes sur le 11 Septembre – 10 billets ici sur le seul Pentagone, avec des centaines de photos !

Comme vous le voyez, à l’appui de ce choix de classer ce site avec les Reptiliens et les Antisémites : UNE source unique, indiquée clairement par les Décodeurs du Monde :

Ainsi, un journaliste s’appuie sur une SEULE SOURCE, qui est un BLOG hébergé par LeMonde.fr pour classer ce site en ROUGE DANGEREUX NE RESTEZ PAS LÀ !!!!

Sachant pertinemment qu’en agissant ainsi, il vise à détruire ma réputation, à détruire des années de travail ayant permis de publier près de 3 000 billets, voire à détruisant ma vie sociale (parce que de tels propos tamponnés par Le Monde fort de son image peuvent signer une véritable mort sociale.

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II. Bruno Zeni

J’ai dû voir de mémoire, 3 fois dans ma vie, M. Bruno Zeni, alias Onubre Einz, entre 2010 et 2013.

Il avait lancé un petit blog personnel, dont 100 % des billets étaient des analyses de graphiques sur la Crise économique américaine (Croissance, Dette…).

Son blog est hébergé sur lemonde.fr… (Source)

bruno-zeni  .

Comme je faisais moi aussi ce genre de graphiques, que mon blog avait connu un succès très rapide (bien aidé au démarrage par Paul Jorion, qui m’avait fait connaitre en reprenant certains de mes billets sur le sien, ce dont je lui suis très reconnaissant), et que Bruno Zeni désespérait d’avoir un faible lectorat, il m’avait semblé naturel de lui proposer de faire la même chose en reprenant gracieusement 9 ou 10 de ses billets, comme je le faisais d’ailleurs avec d’autres blogueurs – 1 de plus ou 1 de moins me suis-je dit, si ça peut aider la cause d’Internet…

Zeni accepta donc, tout heureux de pouvoir accéder, – enfin -, à un peu de notoriété. Cependant  ses billets devenant plus agressifs envers d’autres économistes, et générant des retours plutôt négatifs, il était clair pour moi que je ne renouvellerai pas l’expérience à la fin de la série de “Onubre Einz”. En mai 2014, je commençais ma série Ukraine, qui visait à montrer que la réalité était bien plus complexe que le conte de fées présenté par la presse.

Bruno Zeni s’énerva alors brutalement, et m’écrivit d’abord pour que je cesse d’évoquer des questions sur lesquelles, selon lui, j’écrivais n’importe quoi. Je demeurai stupéfait, car outre qu’il ne parlait jamais de géopolitique, il était surtout incapable de m’expliquer clairement en quoi j’aurais pu me tromper (pour que je corrige éventuellement) et en quoi les visions présentées sur ce site étaient fausses (ma vision rejoignait celle de Pierre Maillard, l’ancien conseiller diplomatique de Charles de Gaulle, que j’étais allé interviewer…). Il me demanda rapidement, courroucé, de cesser sa collaboration et me demanda que j’efface tous ses billets, ce que je fis. Les choses en restèrent là – sans la moindre acrimonie de ma part (cesser de le publier m’arrangeait), puisque tout ceci relevait pour moi plus de la 4e dimension qu’autre chose, et je passais à la suite de la série sur l’Ukraine.

Mais on me signala un jour, début 2015, qu'”Onubre Einz” avait écrit sur son blog l’été 2014 plusieurs billets m’attaquant fortement de façon diffamatoire et injurieuse. Hélas, et il faut savoir, la prescription de la diffamation sur Internet est de 3 mois, et je ne pouvais de plus rien faire – la loi sur la presse de 1881, applicable ici, ne semblant plus très compatible avec Internet…

Mais avant d’aller plus loin, je vais enfin répondre à son billet.

III. La grosse Intox / “Fake News” de Bruno Zeni

L’attaque principale de Bruno Zeni contre moi concerne ce passage de mon article source du 8 mai 2014 sur la Responsabilité de l’UE dans la Crise ukrainienne, indiquant :

Au sommet Europe/Ukraine du 25 février 2013, Viktor Ianoukovitch indiqua qu’il ferait de son mieux pour répondre aux demandes européennes, et déclara :

« Je poursuis les négociations avec la Russie pour trouver le bon modèle pour une coopération avec l’Union Douanière orientale »

Mais ce même jour, le président de la Commission José Manuel Barroso indiqua que :

« Un pays ne peut à la fois être membre d’une union douanière et dans une zone avancée de libre-échange avec l’Union européenne »

“Source : UKRINFORM”  (http://www.ukrinform.ua/eng/news/barroso_reminds_ukraine_that_customs_union_and_free_trade_with_eu_are_incompatible_299321)

Rien de bien extraordinaire en soi : oui, l’UE a simplement rappelé une évidence économique : l’Ukraine, qui appartenait alors à la Zone de libre échange avec la Russie (ce qui profitait beaucoup aux régions frontalières de l’est, industrialisées) ne pouvait appartenir à deux zones de libre-échange à la fois. Cela tombe sous le sens, sinon, il n’y en a pratiquement plus qu’une de facto. Bref, l’information que j’ai rapportée est importante… et très logique.

Et là, Bruno Zeni m’accuse :

B – L’utilisation douteuse des sources.

On est en droit d’attendre de cette lecture qu’elle soit étayée par des sources solides et indiscutables sur les choix tragiques de l’UE. On notera que deux citations de Barroso sont utilisées, la première fermant la porte à une union douanière complémentaire avec la Russie, la seconde confirmant cette option qui a tout d’un Diktat.

La source de la première citation de Barroso est la suivante :

Barroso reminds Ukraine that Customs Union and free trade with EU are incompatible

KYIV, February 25 /UKRINFORM/. European Commission President Jose Manuel Barroso has reiterated the EU’s official position that Ukraine cannot simultaneously have a free trade area with the EU and be a member of the Customs Union of Russia, Belarus and Kazakhstan.

He said this at a joint press conference after the EU-Ukraine summit, which took place in Brussels on Monday, a UKRINFORM correspondent reported.

« Agreements on the establishment of a deep and comprehensive free trade area between the EU and Ukraine contain obligations that need to be fulfilled. We discussed this issue with President [Viktor] Yanukovych today. Our positions were clearly defined… One country cannot at the same time be a member of a customs union and be in a deep common free-trade area with the European Union. This is not possible, » Barroso said.

However, he noted that there are « some pragmatic ways to address this issue. »

« And we have to respect the position of Ukraine, » Barroso said, adding that Kyiv and Brussels have a common goal of political association and economic integration.    Ap

(http://www.ukrinform.net/rubric-economics/1461921-barroso_reminds_ukraine_that_customs_union_and_free_trade_with_eu_are_incompatible_299321.html)

Cette source paraît d’autant plus solide qu’elle a été publiée par une agence américaine Ap pour Associated Press.

Mr OB aurait dû faire preuve à l’égard de cette source d’une « méfiance élémentaire » et d’un « esprit pragmatique ».

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Euh, eh bien, la source était pourtant bien dans l’article du blog Les-crises, que Bruno Zeni cite lui-même (on la trouve d’ailleurs archivée ici) :

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Rappelons – et l’auteur semble l’ignorer, c’est le souci quand on écrit pour critiquer sans connaitre le sujet  – que UkrInform est la seule agence de presse nationale Ukrainienne :

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Normalement, c’est déjà largement suffisant pour un journaliste professionnel dans un grand média – alors pour un blogueur amateur… Mais passons.

“Onubre Einz” va alors nous donner une leçon magistrale de “vérification de dépêche d’agence de presse” (sic.) :

Il sait comment on vérifie une source : il suffit de reprendre un extrait significatif du texte et de la placer dans la barre de recherche de Google. Cette simple démarche, régulièrement utilisée par OB pour montrer comment les dépêches d’agences sont reprises sans discernement, ne peut lui être étrangère.”

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Bruno Zeni semble ignorer que les dépêches d’agence sont soumises à un strict droit d’auteur !! Elles se payent et très cher (genre 3 bras) un abonnement au fil de toutes les dépêches AP !!! (quelqu’un connait-il l’ordre de grandeur du prix d’ailleurs ? Merci)

Donc si on ne trouve rien, cela signifie que la dépêche n’a été reprise telle quelle par aucun média sur son site internet ouvert, c’est tout. Elle peut être reprise sur un site avec abonnement, sur l’édition papier, ou juste non reprise, point. Cela ne prouve pas sa fausseté ! Une recherche Google avec résultats peut prouver qu’une dépêche est probablement vraie (ce que je n’ai JAMAIS cherché à faire, je ne suis pas toqué, je regarde juste que tous les médias ont la même source AFP…), mais une recherche Google vide ne prouvera jamais rien quant à la véracité de la dépêche…

Et encore, si on la retrouve, et qu’elle est largement reprise, c’est qu’elle est probablement vraie ; mais si seuls 3 ou 4 sites la relaient, ils ont peut-être simplement utilisé la dépêche UkrInform – et comme Onubre Einz remet en cause sa véracité…

Sérieusement, comment des journalistes professionnels qui ont lu cette simple phrase ont-il pu prendre Bruno Zeni au sérieux ensuite ? On rêve…

Bref, ces méthodes montrent qu’on aboutit à une impasse, et c’est pourquoi on fait généralement confiance aux dépêches de grandes agences de presse

Mais il continue :

“Nous avons donc procédé à la recherche de la source Barroso. Cette dépêche de l’associated Press est un faux grossier ! Les déclarations prêtées à Barroso n’ont jamais été prononcées par lui. Ce texte n’aurait pu être ignoré par l’ensemble des médias du monde entier, Russes compris. Elle avait en effet une importance politique exceptionnelle, elle formule une exclusive vis-à-vis de la Russie.”

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Bon, ok, cherchons :

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Ouch… Ah oui, 438 pages selon Google quand même…

Bon, cela semble suffisant, non ? Ben non :

Faux grossier ? Il suffit pour s’en convaincre de rechercher le point de presse de Barroso dont seraient extraites les déclarations de Barroso. L’ensemble des déclarations du point de presse se trouve à l’adresse suivante. http://eeas.europa.eu/top_stories/2013/250213_eu-ukraine_fr.htm. […]

On n’y trouve guère les propos rapportés par Ukinform, propos repris nulle part ailleurs.

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Enfin, nulle part sauf dans 438 pages…

Et on le trouve même sur  Wikipédia – pour dire le niveau de confidentialité…

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Oui, eh bien s’il n’a pas tenu ces propos dans la première partie de cette conférence de presse retranscrite, il a pu les prononcer dans les questions à la fin, dans une interview donnée à un média… C’est pour cela qu’on envoie des journalistes sur place, sinon, il suffirait de recopier les comptes rendus…

De là à conclure que c’est un faux grossier… ?

En fait, je l’avais trouvée dans… Wikipédia, sur l’article phare pour le sujet évoqué : Ukraine–European Union Association Agreement – que Bruno Zeni n’a donc même pas lu, c’est dommage, tout est bien expliqué, mon article en était principalement un résumé…

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Bref, en gros, tu traduis Wikipédia, et on te traîne dans la boue, normal quoi… :

“La source qu’utilise OB est donc un bien un faux grossier. Il était facile de démonter ce canard. Elle joue pourtant un rôle central dans une argumentation faisant porter à l’UE la responsabilité d’une erreur tragique initiale commandant la suite des événements. La contre-information bascule alors inévitablement dans la désinformation que cette contre-information est sensée combattre.

Au-delà du faux grossier utilisé se pose un problème politique qui aurait dû mettre la puce à l’oreille à notre grand donneur de leçon en matière d’information.

Imaginons que Barroso ait dit ses paroles, faisons l’hypothèse qu’elles aient bien été reprises par la presse internationale ; quel poids leur accorder ? Aucun ! si cette exclusive Européenne n’est pas dans le texte des accords en train d’être négociés, les propos de Barroso n’engagent que lui. Je mets évidemment OB au défi de trouver cette clause dans les textes de l’UE qu’il évoque.

Si cette citation n’existe pas, alors la Russie a bien fait des pressions, mais pour faire dérailler un accord qu’elle ne voulait pas. Il y a bien rivalité autour de l’Ukraine qui est un champ de force pour son plus grand malheur.”

Et tout ça pour un sujet trivial ! De plus, la réalité a confirmé les propos., l’Ukraine a quitte la zone russe fin 2016 – Courrier International le 4 janvier 2016 :

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Mais bon, pour qu’il n’y ait plus le moindre doute, et former un peu “Onubre Einz” au journalisme, j’ai du coup “vérifié la source de la source” l’année dernière ; pas par Google; mais de la seule façon possible, en demandant une confirmation directement à Associated Press (je les en remercie, ils sont très professionnels – même s’ils ont été très étonnés de ma démarche, ce n’est pas fréquent qu’on les contacte pour valider leur dépêche chez un de leurs très grands clients ! J’ai menti en disant que c’était à cause d’un dingue qui me harcelait… 🙂 ), qui m’a confirmé la véracité de la dépêche qui nous aura bien occupée… :

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Merci à Associated Press (après, je n’ai pas vérifié Associated Press, j’avoue…)

On notera au passage qu’elle est encore un peu plus dure que les extraits repris dans la presse :

“BRUXELLES (AP) : Les dirigeants de l’Union européenne avaient un  message très direct lundi dernier pour le président de l’Ukraine : choisissez entre une union douanière avec la Russie et un accord de libre-échange avec nous. Vous ne pouvez pas avoir les deux.
«Un pays ne peut pas en même temps être membre d’une union douanière et être dans une zone de libre-échange commune approfondie avec l’Union européenne», a déclaré José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, organe exécutif de l’UE. “Ce n’est pas possible.”
¶ Mais cela semble être ce que le président ukrainien Viktor Ianoukovitch espère atteindre. L’Ukraine, a-t-il dit, est en négociations avec la Russie pour “trouver le bon modèle” pour une coopération avec l’Union douanière. Et il a dit, aussi, que le chemin pro-UE de l’Ukraine avait été fixé par la loi et ne pouvait dorénavant être changé.
¶ La Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie sont membres d’une union douanière qui prévoit une intégration économique plus étroite, d’une manière similaire à l’Union européenne, avec une libre circulation des marchandises. Cela ferait dès lors d’un accord de libre-échange entre l’UE et l’Ukraine un accord de libre-échange aussi avec les autres pays.
¶ L’échange est survenu lors d’une conférence de presse après un sommet UE-Ukraine à Bruxelles.”

Ayiéééé, c’est bon cette fois ?

EDIT : non, Arrêts Sur Images a trouvé la vidéo :

RIP

Au fait, qu’a indiqué Onubre Einz au fait ?

Ce texte n’aurait pu être ignoré par l’ensemble des médias du monde entier, Russes compris. Elle avait en effet une importance politique exceptionnelle, elle formule une exclusive vis-à-vis de la Russie.”

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Eh oui, Bruno Zeni, vous venez de découvrir à votre âge avancé le “petit” problème de biais de nos médias – et venez donc de comprendre une des raisons majeure de la crise ukrainienne… Et le pourquoi de l’existence du succès de ce blog – jusqu’à ce Le Monde essaie de le détruire…

Et tant qu’on y est :

Ce texte n’aurait pu être ignoré par l’ensemble des médias du monde entier, Russes compris. Elle avait en effet une importance politique exceptionnelle, elle formule une exclusive vis-à-vis de la Russie.”

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Euh, cela n’a pas été ignoré par les Russes (c’était de leurs emplois qu’on parlait !), juste par les Européens… Exemple cet article du Moscow Times, un des grands journaux russes :

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Mais soyons clairs, les Russes ont quand même un gros défaut : ils parlent essentiellement russe... Il vaut donc mieux faire votre recherche fétiche Google dans cette langue, hein – vous tomber rapidement sur l’incontournable dépêche RIA, évidemment reprise ensuite dans la presse russe (comme ici  ou ici) :

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Voilà, voilà…

Mais laissons le dernier mot à Bruno Zeni :

Ce petit papier montre que la fidélité à ses engagements n’est pas le fort de OB : ne dénonce-t-il pas « la capacité des médias à sauter sur n’importe quelle information allant dans leur sens, la répéter en boucle comme si c’était parole d’évangile sans même faire preuve d’une once d’esprit pragmatique ou de méfiance élémentaire (chapeau le 4e pouvoir !) D’une servilité quasi absolue au 1er…), de laisser de coté ou de mépriser ce qui pourrait affaiblir cette information, et d’à peine évoquer son caractère faux quand il est révélé. » (http://www.les-crises.fr/mh17-4-enormes-manipulations-colportees-par-nos-medias-et-jamais-corrigees/).

Il parait pourtant argumenter à leur imitation. Où est la prudence élémentaire ? Où sont les informations qui pourraient soutenir véritablement la thèse de OB ? L’information retenue n’a t’elle pas été choisie parce qu’elle allait dans un certain sens ? Et pourquoi aller dans ce sens ?

Je crois que les lecteurs OB sont en droit d’avoir une explication : OB aura-t-il le courage d « évoquer le caractère faux de ses informations quand il est révélé. » ?

L’avenir le dira…

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Ben, ayiééééééééééééé, il l’a dit… 🙂

Allez, à votre service Bruno Zeni !

Autre chose ? 🙂

IV. Le service après-vente du Fake par Bruno Zeni

Le souci, c’est qu’Onubre Einz a des commentaires sur son blog, où il peut laisser libre court à sa prose fleurie :

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“La dépêche AP qui intéresse les Russes, reprise par les Russes, n’a été reprise par personne, c’est donc bien que j’ai raison, niark, niark, niark…”

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Jean-Pierre Bescherelle dans ses œuvres… 🙂

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“Comme c’est un faux, elle ne peut donc être vraie, CQFD…”

P.S. Bruno Zeni a fait une deuxième accusation que je développe peu, tant elle est aussi délirante. En mai 2014, un groupe de personne a été fait prisonnier par les rebelles à l’Est de l’Ukraine. La presse s’est contentée de les appeler “des observateurs de l’OSCE”. C’était vrai, mais contrairement au sens habituel, c’étaient des “Observateurs militaires de l’OSCE”. J’avais fait un petit billet léger sur ce petit biais dans les medias (source), où je disais :

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Onubre Einz fait croire que je défends l’idée que c’était tous des espions, ce que je n’ai jamais écrit ni pensé…

V. C’est là que c’est “énorme”…

On avait déjà pu lire ça fin 2014 chez Zeni – par un commentateur équilibré :

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D’où la magistrale réponse de Bruno Zeni :

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Donc les propos de Barroso :

Eh bien Zeni s’en fout, ce n’est pas rigoureux…

Et pour la fin du paragraphe, comment vous dire, Bruno… ?

 

Mais le meilleur est à venir. Le 2 février 2017, suite au démarrage du Décodex, un lecteur de Zeni commente (Notez la fin du commentaire précédent de Tietie007) :

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Le commentateur cite cet article du Spiegel du 24 novembre 2014 (bon, paru 6 mois après mon billet sur Les-crises, mais enfin, au moins les Allemands ont-ils eu l’info, en retard… Fortiche le type, je n’avais pas vu passer cet article). On y lit :

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Banco !!!!!! Eh bien, c’est clair, j’avais raison depuis le début (enfin, je le savais, ça vient d’AP)…

Bruno Zeni va-t-il rendre les armes ? Ou alors “le Spiegel compte pour du beurre” ?

Eh bien… Oui, le beurre !!! :

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Bruno Zeni a supprimé le commentaire précédent (merci au cache Google….) ! (c’est le début du nouveau commentaire qu’on voit, je l’ai coupé ; vous retrouvez la fin du précédent de Tietie007, comme tout à l’heure ; le commentaire entre les deux a bien disparu)

Et c’est confirmé en plus par Bruno Zeni en personne, un autre commentateur se plaignant de cette suppression :

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Dois-je vraiment commenter.. ?

J’adore le “sans grand intérêt ma rédigée” pour la preuve que je ne suis pas un faussaire… Allez, zou, à la poubelle la preuve… Merci pour lui!

Du coup, le commentateur censuré est revenu le 6 février en gueulant, et se l’est joué “Spécial handicapés mentaux” :

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Sauf que le petit problème, c’est que “l’erreur” ne vient pas de moi-même ni du Spiegel… Heum heum…

P.S. Les Allemands ont été informés avec retard. Et les Français lecteurs du Monde ? Il semblerait que non (au conditionnel, signalez-moi si besoin, je manque de temps, vous imaginez) :

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VII. Bonus

Bon, sinon, tout les autres commentaires de Zeni sont du même tonneau, dans une logorrhée verbale sans fin, avec des bouffées de calomnie…

Ca commence par ça, pour montrer le bon esprit (promis, je ne lui ai jamais rien fait, j’ai les mails courtois !), en tête d’un billet, il met en très gros :

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C’est bien de le reconnaitre… Merci aussi pour ce moment de fraternité et de bienveillance…

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(plusieurs fois = de mémoire 2 déjeuners et un café)

Succès facile” avec l’Ukraine ???????????? Je crois que c’est clair – je vous recommande, votre vie est géniale après… !

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Merci pour les lecteurs…Le Monde suit drôlement bien ses blogs, c’est un régal…

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Euh, les ligues sous la Quatrième République, tsssssssss, M. Zeni, enfin…

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Et c’est sûr que le traitement orientée, ça exaspère, hein…

Et pour finir :

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Aussi bon prévisionniste qu’analyste finalement… 🙂

 

Bref, notez que tout ceci n’a suscité AUCUNE méfiance de PLUSIEURS “journalistes”

Merci donc à tous cux qui ont diffusé sur leurs sites des liens vers une telle calomnie envers moi, mon blog, mes lecteurs SANS MÊME LIRE LA PAGE#Professionnalisme #Responsabilité #Éthique

VIII. Attendez, il y a d’autres victimes du manque de qualité de la presse !

Tiens, une autre gommette rouge des Décodeurs à un critique des médias – le journaliste Michel Collon :

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Il a droit à 2 sources plus sérieuses lui…

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Et là, que répond Michel Collon aux Décodeurs ? :

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La deuxième pièce justificative du Décodex est particulièrement éloquente. Il s’agit d’un article de Libération, daté du 9 février 2012. « Des réseaux français au service de la Syrie »[8] cite brièvement Michel Collon. Il aurait participé à un voyage de presse en Syrie aux côtés de sympathisants du Front National. Le hic ? Collon n’a jamais fait partie de cette expédition. Il n’a même jamais mis un pied en Syrie. Ainsi, le Décodex, spécialiste du fact-cheking qui invite à « vérifier une information avant de la partager », relaie un article erroné pour justifier la mise au ban d’Investig’Action. Les braconniers ne font pas les meilleurs gardes-chasse ! –

Du travail de pro encore tout ça…

Et ça ? Le orange ça les gêne apparemment – très belle analyse 🙂

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OB : Rien que le titre, quel HUMOUR, j’adore…

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Bref :

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IX. Nouveau “Big Up” à l’équipe des Décodeurs du Monde

Ceci me semble bien correspondre plus à la situation :

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Avec une pensée amicale, sincère, aux grands journalistes du Monde, que je lis avec plaisir régulièrement – je ne mélange pas tout. Mais si vous n’organisez pas votre profession au global et dans l’entreprise, elle va aller de plus en plus mal. Cette histoire orwelienne de “fact-checking” (il n’y a qu’à voir leur page), ce qui met donc de plus en plus en danger l’image de l’ensemble du journal et des grands journalistes du Monde… Et notez que plus le temps passe, plus ça s’étend : c’était un blog externe, ça a été intégré, ça grossit, ça se répand, ça lance un Décodex…

Je voudrais cependant conclure sur la Direction du Monde : car ce gros problème était hautement prévisible : comment espérer un bon résultat en confiant ce genre de projet stratégique – non seulement pour votre entreprise, mais pour le pays – à des personnes qui se sont déjà fait publiquement écorcher vives pour leur manque de rigueur répété ? Et pas par du menu fretin…

Par M° Eolas en plus : Les déconneurs du Monde

“Je suis sorti effaré de la lecture d’un article de la rubrique “les Décodeurs” du Monde intitulé “le juge d’application des peines au cœur des accusations. Une tel ramassis d’approximations quand ce ne sont pas des erreurs flagrantes et des confusions grossières a de quoi me laisser sans voix, ce qui chez un avocat est chose rare, et est désespérant à trouver dans une rubrique se voulant de vérification et de pédagogie, et qui d’habitude remplit fort bien ce rôle.”

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ou par Jacques Sapir par exemple, Directeur à l’EHESS,

Déconnants décodeurs – 24 septembre 2014

Le 20 septembre dernier Le Monde, dans sa rubrique des « décodeurs », publiait un article […] sous le titre racoleur « La sortie de l’euro prônée par le Front national nous ruinera-t-elle ? »[1]. Ce papier contient des ambiguïtés et des erreurs, parfois si énormes, que l’on se demande s’il ne ressort pas d’une rubrique humoristique des « déconneurs ». Je n’aurai pas eu vocation à le commenter si je n’étais cité, et souvent mal cité, dans le cours de cet article. Me voici donc contraint de rétablir les faits, une fois pour toute.

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Le pire est que, l‘auteur n’a même pas pris le temps de contacter les victimes de son gommettage pour enquêter sérieusement, recueillir l’opinion des intéressés ou ce qu’il avaient à répondre aux liens qui les mettaient en cause (dans mon cas, cela aurait été assez vite -quoique on verra-, vu qu’ils étaient visiblement délirants).

Et toujours dans mon cas, dans l’hypothèse où Bruno Zeni ait eu raison, le fait que la source UKRINFORM que je citais sur un point relativement peu important (car évident), au milieu d’un long article, d’une immense série sur l’Ukraine sur laquelle je me suis échiné, aurait-elle dû entrainer la fichue gommette rouge, donnée aux sites de reptiliens et autres fascistes ?

On notera aussi qu’ils ont mis en source pour justifier de me diffamer et essayer de détruire ce site une source, un blog du monde.fr.

oublient de consulter leur propre Décodex…

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P.S. Message personnel à Bruno Zeni :

  1. ne vous fatiguez pas à effacer des trucs sur votre blog, les constats d’huissiers ont bien entendu déjà été faits. Et en plus, tout est visible sur ce billet…
  2. vous qui rêviez tant de notoriété, excellente nouvelle, vous allez probablement devenir célèbre ! (non, vraiment, ne me remerciez pas, c’est vraiment vous qui avez tout fait…)

P.P.S. Et le pire, c’est que ce n’est pas fini ! À suivre tout à l’heure…

Source: http://www.les-crises.fr/scandale-un-fake-etait-la-source-du-monde-pour-pourrir-ma-reputation-fake-invente-par-bruno-zeni-sur-lemonde-fr/


La “pensée” d’Andry Parouby

Thursday 9 February 2017 at 00:40

[Billet publié le 1909 mai 2016] Dans la série “pépites”, j’ai retrouvé le livre du dispensable André Parouby, cofondateur du parti fasciste ukrainien “Parti social National d’Ukraine” (SNPU) devenu Svoboda, dont il a été membre de 1991 à 2004, et dont il a dirigé la structure paramilitaire :

 Andrii Parubii, alors l'un des leaders du SNPU

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Voici donc le chef-d’oeuvre “Une vue depuis la Droite” (sic.), publié à Lviv en 1999 :

Extraits :

“Seules les personnes réunissant en elles l’esprit du guerrier et le patriotisme ont conduit notre nation sur le devant de l’histoire mondiale. Je mentionnerai le passé récent, notamment les membres de l’OUN (Ndt : l’Organisation des nationalistes ukrainiens) et les soldats de l’UPA (ndt : l’Armée insurrectionnelle ukrainienne). Ils ont pu réunir ces traits caractéristiques dans leur conception du monde. Pour cette raison certains intellectuels galiciens des années 30 appelaient les membres de l’OUN “criminels”, “terroristes”. Cependant seule l’OUN, parmi d’autres forces politiques en Ukraine de l’Ouest, a résisté aux pressions des forces militaires des deux plus grands empires du monde.” (p. 12)

“Le monde criminel russophone, dépourvu de spiritualité, coupé des racines nationales – c’est l’héritage de la période communiste en Ukraine.” (p. 15)

“En réalité, aujourd’hui seule l’Ukraine peut donner à l’humanité une nouvelle conception du monde, qui arrêtera sa déchéance morale et mènera à un autre niveau. La situation en Ukraine est très compliquée, mais dans tous les cas, l’Europe de l’Ouest se trouve dans une déchéance morale encore plus profonde. […] En Ukraine, plus qu’ailleurs en Europe, la conscience nationale est mieux conservée.

Seule l’Ukraine est capable aujourd’hui de proposer au monde entier un véritable nationalisme, qui pourra sortir les gens de la déchéance morale et devenir l’idéologie principale du futur. Je suis convaincu : cette conception du monde sera basée sur le social-nationalisme en tant que maillon final du développement du nationalisme ukrainien traditionnel.” (p. 15-16)

“Dans n’importe quel pays civilisé, les partis qui sont contre l’État, sont interdits et poursuivis par des institutions gouvernementales. Pour cette raison, le parti communiste ukrainien ne devrait pas être considéré comme un parti de gauche, mais comme un groupement anti-ukrainien, antinational, qui joue le rôle de la cinquième colonne. Malheureusement, les forces saines de l’Ukraine sont trop faibles pour obliger le gouvernement à franchir le pas. Le fait même de compter le parti communiste parmi les partis ukrainiens est un phénomène anti-ukrainien. […]

“La mise en pratique de cette idéologie [communiste] a provoqué des grands cataclysmes dans la société, et par conséquent démontré l’irréalisme, le caractère artificiel de ses idées fondamentales, des idéaux sur lesquels se base le communisme et son approche du monde. Qui plus est, sa mise en application, tout comme pour n’importe quelle idéologie erronée, a provoqué une terrible destruction de la culture morale et matérielle des peuples qui ont été sou l’influence de cette idéologie.” (p. 24)

“L’Arbre du Monde [le symbole de l’Univers structuré sur trois niveaux] est une image mythologique qui incarne la conception universelle du monde. […] Le symbole de l’Arbre du Monde et le Cosmos sont des phénomènes du même ordre, les symboles de “l’ordre mondial”. […]  L’universalité de la conception sur trois niveaux du monde ne peut être bien appréhendée que si elle est utilisée comme la structure de base non seulement du Macro- , mais aussi du Microcosme.” [ensuite digression sur Freud, avec ses notions de ÇA, MOI et SURMOI]

Toute la vie de l’homme, c’est la lutte, au niveau du subconscient, entre les énergies des ÇA et SURMOI . Plus forte est l’énergie du SURMOI , plus la décision est proche de l’idéal […] Donc, à notre avis, le chemin vers l’homme idéal consiste dans la soumission de l’énergie de ÇA aux idéaux du SURMOI, dans le contrôle par le SURMOI des instincts animaux de l’homme.”

[Ensuite il parle de l’élite qui est constituée des gens avec l’énergie du SURMOI la plus forte, qui a le droit moral de diriger une nation, possède la passion énergétique la plus puissante, et qui joue le rôle du SURMOI concentré dans la société.]

OB : Je crois que c’est clair… 🙂

Il y a un document qui circule – mais je ne sais pas si c’est un fake ou pas. Ce serait un certificat attestant du “retard mental léger” de Parubiy à 6 ans établi à l’hôpital de Lviv. L’intéressé a démenti, accusant le Kremlin…

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Le “meilleur” article entre tous : “Notre chemin” qui commence p. 21

“Rappelons-nous les temps de l’État kievien (note: le gars appelle ainsi la Rous’ kievienne et sous-entend que c’était Ukraine). À cette époque, l’Ukraine était l’un des plus importants centres de la vie culturelle en Europe, la plus grande force militaire de l’Europe. C’est alors que l’Ukraine a défendu la race blanche contre les hordes asiatiques. Elle s’est dressé pour sa défense. Ce grand conflit des deux races, où l’Ukraine avait dignement accompli sa mission, a affaibli la puissance de notre pays. Mais il a assuré le libre développement des autres peuples européens. […]

C’est en cela que consiste la mission de l’Ukraine, c’est notre devoir sacré, notre tâche auprès du monde civilisé – créer une nouvelle vie.

L’histoire démontre la mission de l’Ukraine d’une manière spectaculaire. Jadis, c’est la Pré-Ukraine qui était le berceau de la civilisation indo-européenne. Jadis, c’est l’État kievien qui livrait une lutte acharnée contre l’invasion asiatique, défendant la civilisation européenne. À noter : seulement quand l’État kievien commença à perdre son rôle prépondérant dans la vie culturelle et militaire, l’Europe s’est détournée de son chemin, elle a été envahie par des pseudo-idées aventuristes qui prônaient le chaos et le désordre. Il a fallu des siècles avant que la race blanche comprenne le caractère néfaste de ces idées, mais elle n’a plus de force pour s’en sortir. Plusieurs grands philosophes européens parlent aujourd’hui du déclin, du crépuscule de l’Europe. Mais beaucoup ne perdent pas la foi en un chevalier qui dessillera les yeux des nations européennes, en de nouvelles idées qui, tel un vent frais, souffleront sur les étendues de l’Europe. Et alors les peuples blancs réuniront de nouveau leurs forces pour lutter contre le Chaos, pour le retour de l’Ordre. Telle est la mission historique de l’Ukraine.

Tout comme à l’époque de l’UPA, quand on luttait contre les deux plus grands empires du monde, maintenant l’Ukraine se trouve à la frontière entre les deux mondes, et notre devoir aujourd’hui – faire face aux idées destructrices qui submergent l’Occident et que les ennemis tentent d’exporter en Ukraine ; faire face à l’agressivité des idées pernicieuses du monde asiatique sauvage, dont l’incarnation aujourd’hui est la Russie. Oui, l’Ukraine est capable de sortir le monde de la déchéance morale et économique. […]

L’Ukraine est appelée à faire sortir l’Humanité de l’obscurité morale, la mener vers l’Âge d’or. Et nous allons remplir cette mission sacrée, qui nous a été confiée par la Providence. C’est encore la nuit. Mais les premiers feux apparaissent déjà à l’horizon, annonçant le jour nouveau. La nuit ne peut pas durer éternellement, la lumière succède à l’obscurité, l’ordre succède au chaos ! Nous sommes les précurseurs du jour nouveau ! La Providence nous a choisis ! […] L’idée sacrée et la foi en la victoire sont dans nos cœurs, les épées de vérité et de justice sont dans nos mains.”

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Je reviens sur ces histoires d’OUN et UPA.

L’UPA (lire ici) était une armée non officielle de nationalistes Ukrainiens. Durant la guerre, elle a un petit peu massacré de 35 000 à 80 000 civils polonais en Volhynie (Source : Wikipedia)

Quant à l’OUN (lire ici), qui était l’organisation politique, voilà ce qu’elle disait dès 1929 :

« N’hésitez pas à effectuer les actes les plus dangereux » et « Traitez les ennemis de votre nation avec haine et cruauté. ».

En mai 1941, lors d’une réunion à Cracovie la direction de l’OUN-B indiqua que :

« Les Juifs en URSS constituent le soutien le plus fidèle du régime bolchevique, et l’avant-garde de l’impérialisme moscovite en Ukraine. Le gouvernement moscovito-bolchévique exploite les sentiments anti-juifs des masses ukrainiennes pour détourner leur attention de la véritable cause de leur malheur et de les canaliser dans un moment de frustration dans les pogroms contre les Juifs. L’OUN combat les Juifs en tant que pilier du régime moscovito-bolchévique et, simultanément, il rend les masses conscientes du fait que l’ennemi principal est Moscou. »

Lors de cette réunion, l’OUN a adopté le programme « Lutte et l’action de l’OUN pendant la guerre » qui décrit le plan d’action lors du début de l’invasion nazie de l’URSS. Dans la section G de ce document – « Directives pour les premiers jours de l’organisation du nouvel État ukrainien », est dressée la liste des activités à mener durant l’été 1941. Dans le paragraphe « Politique envers les minorités » l’OUN-B ordonne :

« Les Moscovites, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte, en en particulier ceux qui résisteraient à notre régime : il faut les reconduire dans leurs terres, surtout : détruire leur intelligentsia qui pourrait être dans des positions de pouvoir. […] Les soi-disant paysans polonais doivent être assimilés, et il faut détruire leurs leaders. […] Les Juifs doivent être isolés, relevés de leurs fonctions gouvernementales pour empêcher le sabotage, et ceux qui sont jugés nécessaires ne pourront travailler qu’avec un surveillant. […] L’assimilation des Juifs n’est pas possible. »

Le 25 juin 1941, Yaroslav Stetsko – le futur « chef de l’État ukrainien» auto-proclamé quelques jours après, dirigeant de l’OUN – , dans un rapport à Bandera, écrivait : «Nous créons une milice qui aidera à éliminer les Juifs et à protéger la population. ».

En aout 1941, le même Stetsko écrivit son autobiographie, qui contenait plusieurs passages antisémites notoires, en particulier, il y déclarait qu’il considérait le marxisme comme un produit de la pensée juive, mise en pratique par le peuple moscovite-asiatique avec l’aide des Juifs ; que Moscou et le judaïsme sont les porteurs des idées internationales des bolcheviks. Il y déclare aussi :

« Bien que je considère que c’est Moscou, qui en fait tient l’Ukraine en captivité, et non pas les Juifs, comme l’ennemi principal et décisif, je considère tout de même pleinement le rôle indéniablement nuisible et hostile des Juifs, qui aident Moscou à asservir Ukraine. Je soutiens donc la destruction des Juifs et la pertinence de l’apport des méthodes allemandes d’extermination des Juifs en Ukraine, plutôt que de tenter de les assimiler. »

Les mémoires de Stetsko

On voit ce “brave homme” ici, en 1941, offrant le pain et le sel traditionnels aux anciens maîtres “libérateurs allemands” :

Et ici, quelques décennies plus tard, avec les nouveaux maîtres :

Stetsko rencontre George Bush, alors responsable de la CIA

(tiens, ça me rappelle quelque chose ces poignées de main – voir plus bas…)

Les rapports de l’OUN ont été conservés. On y lit par exemple ceci :

« N° 82 P

Ville de Lvov, le 28 juillet 1941.

Au service de sécurité de l’OUN de Lvov, le père Tabinsky nous informe : « Notre milice procède maintenant à de nombreuses arrestations de juifs, avec les services allemands. Avant leur liquidation, les Juifs se défendent par tous les moyens, et, en premier lieu, par l’argent ».

Suivant les informations du père Tabinsky, il y a, parmi nos miliciens, certains qui, pour de l’or ou de l’argent, libèrent des juifs : ils doivent être arrêtés. Nous n’avons pas de données concrètes, mais nous vous transmettons ceci pour informations et utilisation ultérieure.

Gloire à l’Ukraine !

Organisation des nationalistes ukrainiens OUN.»

Dans un rassemblement le 6 juillet 1941, les membres de l’OUN déclarèrent : « Les Juifs doivent être traités durement. […] Nous devons en finir avec eux. […] En ce qui concerne les Juifs, nous allons adopter des méthodes qui conduiront à leur destruction. »

Bon, après, chacun ses “héros”, hein…

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Je crois donc qu’à Libé, ils ont oublié de nous préciser 2 ou 3 trucs dans sa Bio en 2014… :

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Ce personnage a donc été élu Président du Parlement Ukrainien par 284 députés il y a deux mois :

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Avec le secrétaire général adjoint de l’OTAN, le General Alexander Vershbow en 2014 :

Avec le premier Ministre Canadien (en février 2016) :

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Avec la Ministre Américaine pour l’Europe après sa nomination :

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Et là, le 13 mai, par le Président de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (source) :

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Mais, bon, j’imagine qu’on dira que c’est surement de la “propagande russe”, hein, c’est tellement plus simple que de répondre à ça…  🙂

Source: http://www.les-crises.fr/la-pensee-dandry-parouby/


[WTF] « Le Monde » s’engage dans “l’éducation à l’information” maintenant !

Wednesday 8 February 2017 at 06:55

Planquez vos gosses ! L’école les rendait analphabètes, elle risque de les rendre bêtes désormais !

« Le Monde » s’engage dans “l’éducation à l’information” maintenant !

Source : Delphine Roucaute, pour Le Monde, le 2 février 2017.

Un groupe de journalistes volontaires du « Monde » se propose d’aller faire des interventions en classe, sur la base de contenus pédagogiques mis à disposition de nos lecteurs.

En parallèle du Décodex, ce guide créé par l’équipe des Décodeurs qui permet de vérifier la fiabilité d’un site Internet, s’est développé un projet qui a très vite fusionné avec lui. Car ils sont tous les deux nés d’une même nécessité : rendre le flux d’informations continu plus lisible et plus compréhensible, notamment pour nos jeunes lecteurs. Pour ce faire, Le Monde a décidé de s’engager dans une démarche d’éducation à l’information, à destination des collégiens et des lycéens, par le biais d’interventions en classe et par la mise à disposition, sur son site Internet, de contenus pédagogiques.

Ce projet est né d’un constat : toutes nos démarches de pédagogie que nous lançons au quotidien à travers nos articles ou par l’intermédiaire d’opérations plus ponctuelles comme le Décodex sont essentielles. Mais nos articles ne s’adresseront jamais qu’à nos lecteurs ou – du moins – à des personnes qui ont l’habitude de s’informer.

OB : C’est cruel quand l’inconscient parle, non ?

Alors, comment donner, au plus grand nombre, les clés de compréhension pour naviguer dans l’océan de l’offre médiatique ?

Lutter contre les fausses rumeurs

La question est d’autant plus grave à une époque où tant de fausses informations, rumeurs et autres complots sont diffusés à grande échelle sur les réseaux sociaux, ces plates-formes d’échanges devenues médias, et où les recommandations de nos contacts valent hiérarchie de l’information. À tel point que Facebook a été accusé d’avoir influencé l’issue de l’élection américaine de novembre 2016, en laissant proliférer les fausses informations. C’est à cette occasion que s’est popularisée l’expression « fake news », qui désigne les informations volontairement trompeuses empruntant les codes et la présentation de la presse traditionnelle. Un ennemi difficile à combattre, puisqu’une analyse ne sera jamais autant diffusée que le mensonge d’origine.

Au-delà de notre travail quotidien de journalistes, il nous a semblé essentiel de revenir à la base du problème, et d’expliquer aux adolescents, particulièrement vulnérables aux fausses nouvelles, ce qu’est une information, pour qu’ils apprennent à adopter, pour eux-mêmes, des réflexes journalistiques. Ceux que tout le monde devrait avoir en tête quand il lit, écoute ou regarde un document. Ce que je lis, est-ce une information, une opinion, une rumeur ? D’où vient-elle ? Est-ce du discours rapporté ? Cette image que je vois, de quand date-t-elle ? A-t-elle déjà été utilisée dans un autre contexte ? Etc.

OB : Comme ils vont prendre chers les missionnaires du Monde quand ils vont découvrir la réalité hors de Paris intra-muros…

Précision : il n’y a aucune allusion ethnique dans mon propos – je cherchais juste un dessin d’évangelisateur. Les journalistes risquent bien de commencer plutôt par Louis le Grand que par Bobigny…

Un groupe de journalistes prêt à intervenir en classe

C’est pour toutes ces raisons que Le Monde a décidé de s’engager dans l’éducation à l’information.

OB : et comme c’était ça ou la mise en place d’un contrôle de qualité interne…

Notre objectif est de participer à l’effort déployé par l’éducation nationale depuis la rentrée 2016 et de donner aux élèves les clés pour une lecture critique et distanciée de ce qu’ils lisent ou consultent tous les jours à la télévision ou sur leur smartphone via Facebook, Twitter, Snapchat et autres réseaux sociaux.

OB : ce que je donnerais pour voir un journaliste du Monde donner “les clés pour une lecture critique et distanciée”…

En complément du Décodex lancé jeudi 2 février sur Le Monde.fr, nos journalistes ont mis à disposition des internautes une série de fiches pédagogiques destinées à guider leur lecture au quotidien. Nous expliquons notamment pourquoi il est important de vérifier une information avant de la partager, la manière dont on peut juger la fiabilité d’un site ou vérifier une rumeur qui circule sur les réseaux sociaux. Des vidéos déclinant ces thématiques sont également en ligne et peuvent servir de support aux enseignants pour leurs cours. En outre, nous avons développé un kit pédagogique à destination des professeurs, qui comprend des exercices pratiques.

OB : si quelqu’un a envie de regarder ces bidules et de donner son analyse en commentaire… (polie, l’analyse svp…)

Pour tenter de répondre un peu plus à la demande des enseignants, un groupe de journalistes volontaires s’est constitué au Monde, prêt à aller faire des interventions en classe, sur la base de ces contenus, et pour expliquer leur métier, dans une tentative de démystifier toujours un peu plus les idées qu’on se fait d’une profession si visible et si peu connue à la fois.

D’ici à la fin de l’année scolaire 2016-2017, nous tâcherons d’intervenir dans différents établissements, aussi bien généraux que professionnels, de la 6e à la terminale. Cette première phase exploratoire nous permettra, grâce aux retours des élèves et des professeurs, de proposer un projet pédagogique plus ambitieux pour la rentrée de septembre 2017. Aussi, nous lançons un appel aux enseignants intéressés par cette démarche et les invitons à nous contacter pour organiser une rencontre avec leur classe avant le début du mois de juillet.

En seulement deux jours,

OB : soit bien plus que la durée de vie d’une information aujourd’hui…

nous avons déjà reçu près de deux cents demandes de la part d’enseignants de toute la France pour venir intervenir en classe.

OB : 200 sur 1 053 000 – joli… On peut prévenir les parents de ces 200 svp ?

Nous ne serons malheureusement pas en mesure de répondre à toutes ces sollicitations, mais nous nous efforcerons de satisfaire le plus grand nombre d’entre vous.

OB : C’était le “groupe” des 2 Décodeurs du Monde du Décodex ? Si c’est eux, je suis assez pour les renvoyer à l’école en effet…

Ou Piotr Smolar ? 🙂

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Retour aux commentaires : Je rappelle que le Monde est une société commerciale à but lucratif, et que je vois mal au nom de quoi elle va aller faire de la retape et de la com’ auprès des enfants à l’école.

Et puis c’est pas comme si ça manquait de bras pour assurer le meilleur niveau de qualité dans le journal, hein…

Bientôt les volontaires d’Amazon pour “ne pas se faire avoir lors de ses achats en ligne”, de Microsoft pour “comment choisir son système d’exploitation” ou de McDonald’s pour “La nutrition, c’est important !”.

Du coup, je lance aussi un appel :

Quand on peut aider à la formation de l’esprit critique… 🙂

En synthèse : “C’est plein de bonne volonté, merci, mais occupez-vous plutôt de bien faire votre travail, ça aidera bien plus la cause….”

Quelqu’un saurait-il si des associations de parents d’élèves ont réagi à cette drôlerie ? C’est encore aux professeurs d’éduquer, pas aux journalistes, non ? Si quelqu’un peut en prévenir certaines…

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/wtf-le-monde-sengage-dans-leducation-a-linformation-maintenant/


Macron : 3,6 millions d’euros de revenus, et patrimoine négatif ?

Wednesday 8 February 2017 at 01:15

Nous allons nous intéresser aujourd’hui à un lièvre détecté par l’indispensable Canard enchaîné (bravo à lui, qui a bien défriché et m’a donné l’idée de creuser un peu)

Je précise bien qu’il s’agit d’un travail d’amateur sans prétention – qui vise simplement à aiguillonner quelques journalistes. (c’est bien le but de les rendre publics sur Internet)

Emmanuel Macron serait-il très très dépensier – ce qui expliquerait alors son regard positif sur les rêves de devenir milliardaire ?

Ou aurait-il des actifs qu’il a oublié de déclarer ?

Nous n’en savons rien du tout, disons le clairement par prudence. C’est une simple question de citoyen qui émerge à la lecture de ses déclarations, et qui n’est pas absurde.

Mais il est difficile de le savoir si aucun journaliste ne lui demande quelques comptes sur ses comptes, afin de les comprendre et de simplement clarifier les choses…

(Et comme il refuse de répondre aux questions du Canard, alors qu’il est dans l’ancien ministère de Cahuzac, on devient suspicieux…) Regardez pourquoi.

J’espère en tout qu’un journaliste étudiera ces faits que nous nous mettons en avant,  afin qu’un professionnel mène pour le coup une vraie enquête…

 

EDIT 08/02 : je note que ce billet publié initialement le 3 juin 2016 sur le patrimoine de Macron, candidat presque officiel du journal Le Monde, a commencé à se mettre à buzzer il y a une semaine. Je le ressors donc, un peu toiletté sur la forme, je n’ai pas revu le fond – et je n’ai vu passer aucune enquête d’un média là-dessus depuis juin (si quelqu’un a des informations…).

Je signale donc que je subis depuis une semaine une très grave campagne de diffamation publique du Monde visant à me faire fermer ce blog (mais il est vrai que je les agace depuis quelques années en montrant leur erreurs et omissions, je le reconnais) #JeDisCaJeDisRien

Comme ce ne sont quand même pas des juniors anciens de chez BuzzFeed qui vont m’intimider, je ressors donc ce billet – pour vous faire patienter, la suite de la série Décodeurs prend plus de temps que prévu – il y a tant à dire aussi… 🙂

(Billet édité) Emmanuel Macron a donc déclaré : «Vous me faites pas peur avec vos t-shirts. La meilleure façon de se payer un costard est de travailler ».

C’est qu’en effet le travail génère des revenus, dont une partie sert à se constituer de l’épargne et donc un patrimoine.

Eh bien nous allons analyser aujourd’hui celui de notre Ministre de l’économie, Inspecteur général des Finances…

Nous disposons en effet grâce à la nouvelle loi sur la transparence de sa déclaration de revenus (Source : HATVParchive) et de patrimoine (Source : HATVParchive).

Comme il a été nommé en août 2014 dans le gouvernement Valls II, ses déclarations (isolées donc) n’ont pas figuré avec celles de ses collègues, qui avaient suscité beaucoup d’articles quelques mois auparavant. Cela va être corrigé.

I. Les revenus d’Emmanuel Macron

Voici sa déclaration d’octobre 2014 :

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Vous notez la progression stratosphérique : 2009 Directeur à 30 ans, 2010 Gérant, 2011 Associé Gérant, 2012 Élysée… !!!

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En voici une synthèse (avec une estimation prudente de ses revenus depuis l’ENA, entre 2002 et 2008, dont je vous passe le détail, vu qu’ils sont modiques par rapport aux suivants) :

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Bilan, environ 3,6 millions d’euros de revenus en 13 ans, (soit 23 000 € par mois) dont 2,5 M€ en 2011 et 2012 chez Rothschild (soit 105 000 euros par mois), avant impôts bien entendu (Source).

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C’est donc trèèèèès confortable. Voyons ce que cela a donné au niveau de son patrimoine.

II. Le patrimoine d’Emmanuel Macron

Voici sa déclaration d’octobre 2014 :

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(cliquez pour agrandir – comme pour les autres)

Le coeur de son patrimoine est donc, comme souvent, l’immobilier, avec un seul appartement parisien de 83 m², d’une valeur annoncée de 935 000 € au 3T 2014.

Il a été acheté en juin 2007 pour 820 000 € et a nécessité 70 000 € de travaux (à l’achat, j’imagine, ce n’est pas dit, mais vu le montant, ce sont de gros travaux), soit un coût de 890 000 €

Et c’est là que c’est amusant, car l’Insee nous indique ceci pour l’évolution des prix de l’immobilier des appartements parisiens :

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Donc entre le début 2007 et le 3T 2014, les prix ont augmenté de 37,5 % à Paris (EDIT : le Canard enchaîné du 1er juin indique + 33 % pour son quartier).

Pour un appartement rénové de 890 000 €, cela aurait dû le conduire à 1 235 000 €, soit 300 000 euros de plus que ce qui est annoncé par M. Macron.

Comme j’imagine qu’un Inspecteur des finances sait compter et se renseigner, j’imagine qu’il avait en fait acheté son appartement bien trop cher en se faisant avoir, que ses travaux ont été loupés, et qu’il n’a pas entretenu le bien depuis lors – il n’y a donc aucun problème… 🙂

Le Canard de cette semaine indique à ce propos : “‘J’ai acheté cher’ a expliqué [Macron], quand le Canard lui a posé la question. Bien la peine d’être inspecteur des finances et banquier chez Rothschild pour faire de si mauvaises affaires…”

(Au passage je ne comprends pas pourquoi la loi ne prévoit pas d’indexer par cet indice les évaluations de biens pour l’ISF plutôt que de laisser les gens décider… Passons.)

La suite :

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74 000 € de valeurs en Bourse, plus :

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1 action à 20,92 €… Puis :

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86 000 € d’assurance vie, ok. Puis :

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105 000 € de liquidités… (50 000 € en compte courant, il faut penser à le mettre sur un livret bancaire M. Macron, a fera des petits. Ces énarques… 🙂 ) Et :

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Une voiture à 6 000 €.

Et c’est apparemment tout… (Mais pourquoi n’y a t-il pas un récapitulatif à la fin ? Ils ont peur de la transparence ou quoi ? )

Soit 266 000 € de liquidités en dehors de l’appartement. Pour quelqu’un qui a donc gagné 2 800 000 € les 4 dernières années…

Mais il y a mieux, car M. Macron… a des dettes ! Et pas qu’un peu, car il doit de l’argent à 3 structures à ce qu’on comprend :

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Intéressons-nous à ce dernier prêt, de 550 000 € à l’origine, contracté en 2007 pour 10 ans, et qui se terminera en… 2022 (oui, je sais, mais ce n’est pas moi qui ai rempli le document… J’imagine qu’une période d’indigence énarchique l’a obligé à rallonger ce prêt…)

On note donc qu’en 2007 :

Il reste en tous cas à estimer les intérêts à rembourser in fine.

En 2007, les taux à 10 ans étaient à 3,9 %

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Et l’inflation entre 1,6 % et 2,1 % les 3 années précédentes :

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En considérant qu’il n’a évidemment pas bénéficié d’une donation déguisée, on peut estimer à 3 % le taux demandé.

Et les amortissements peuvent être estimés ainsi, pour donner un ordre de grandeur (avec une autre estimation à un taux de 2 %):

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Donc environ 159 000 € d’intérêts…

Je m’arrête sur un point : il a des amis vraiment très très sympas, Macron :

“Eh, Manu, tu ne vas quand même pas emprunter à la banque 550 000 € à 4 % ? Je t’en prie, je te les prête moi, à X %, ça te fera une belle économie. Et puis tu me les rends dans 10 ans 15 ans, sans me payer d’intérêts dans l’intervalle… Tu sais, je n’en fais vraiment rien du tout, alors que toi, avec tes enfants ton chien Figaro à charge, tu ne peux pas te permettre ça, je t’en prie, ça me fait plaisir de t’aider, mon ami Manu !”

et donc en 2012 :

“Oh Manu, mon ami Manu, alors je vois que tu viens de gagner 2,4 millions d’euros chez Rothschild ! Oh, tu es un bon, toi ! Mais je t’en prie, ne me rembourse pas le reste de mon prêt, je préfère continuer à ce qu’il me rapporte peau de balle pendant 5 ans encore, et allez, disons 10 ans même ! Pour moi, ce n’est rien, et pour toi, c’est de quoi t’acheter plein de costards…”

Alors du coup, il semblerait quand même utile de connaître le nom du créancier de 500 000 € sur le Ministre de l’Économie, parce que vu le profil, on imagine aisément que c’est quelqu’un qui doit avoir affaire de temps en temps à ce ministère…. Le Canard, fidèle à sa qualité, poursuit donc :

Le Canard indique : Qui lui a prêté ? Pour quel objet ? “Cela ne vous regarde pas”, dit encore le ministre.

Bon je vous avoue, à un moment j’ai même pensé que ce prêt pouvait être “clean” et totalement avouable, genre famille. Mais c’est donc réglé…

Allez, 5 contre 1 que c’est un vieil IGF, ancien (ou pas) patron de banque…

En marche ! Mais pas vers la transparence hein…

Bref, on aboutit alors à cette situation patrimoniale (notez que si ce tableau figurait à la fin des déclarations de patrimoine – vu que c’est le but -, ça éviterait de faire ce genre de calculs, multipliant les risques d’erreur – c’est à Macron de la faire, pas à moi) :

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Soit un patrimoine net négatif… (ou pas bien haut en tous cas…)

(et donc tout au plus dans les +150 000 € environ sans cette histoire d’intérêts in fine)

Bon, ce n’est plus le cas s’il a sous-estimé son appartement, et vous me direz, à raison, que c’est un peu biaisé car il y a des emprunts qui servent au couple, et pas à son seul patrimoine, ce qui n’est pas faux. Ce billet vise aussi à montrer comme les promesses de transparence après l’affaire Cahuzac sont un réel plus, mais restent imparfaites en pratique…

Bon, après, sa femme n’est pas trader non plus :

macron

Je rappelle que son souci d’ISF sorti par la presse concerne cette maison secondaire ré-évaluée de 1,2 à 1,4 million. Certes, on n’a pas le montant des éventuelles dettes personnelles de Madame, ni le reste de son patrimoine, mais enfin, comme le couple ne payait pas l’ISF avec l’estimation à 1,2 M€ et le paie à 1,4 M€, alors que le seuil est de 1,3 M€, on voit bien qu’il ne doit y avoir que peu de dettes du côté de Madame, et donc qu’elle possède la majeure partie du patrimoine net du couple, et Macron pas grand chose… Pourquoi pas .

On aurait pu en savoir plus, si on disposait du rapport de la Haute Autorité, mais le Canard indique :

“L’intéressé ne souhaite pas fournir au Canard le résultat de ces cruelles investigations.”

En marche ! Mais pas vers la transparence, hein…

Mais une chose est claire. Oublions ces histoires d’immobiliers sous-évalués ou pas, ces intérêts in fine ou pas.

 

Macron, c’est plus de 3,3 millions de revenus en 6 ans, aucun achat immobilier dans l’intervalle, et à la fin, 266 000 € de liquidités

Je vous passe différentes hypothèses, mais, par rapport au niveau de revenus de 2009, ceci doit correspondre à environ 1 200 000 € d’excédents de revenus nets d’impôts sur la période.

À consommation inchangée, et compte tenu de la hausse des liquidités (qui ne partaient pas de zéro) et du remboursement des emprunts, ce sont donc environ 1 000 000 € nets en 4 ans qui manquent à l’appel.

Bien entendu, cela a pu être consommé. Mais enfin, cela fait quand même la bagatelle d’une consommation (en plus des crédits, et en plus du niveau de vie précédent Rotschild) d’environ 700 € nets en plus claqués chaque jour pendant 4 ans...

Il joue ou quoi ? S’il a tout donné aux bonnes œuvres, je veux bien revoir un peu mon jugement sur lui… 🙂

Le Canard indique à ce propos : “Où est passé l’argent ? Dépensé ? Voilà un homme qui fait beaucoup pour la relance de la consommation…”

 

Bref, cela ne sert à rien de mettre en place une transparence si on n’a pas la réponse à ce genre de question – surtout après un scandale Cahuzac…

Un esprit mal intentionné pourrait même le soupçonner d’avoir un compte à l’étranger… 🙂

 

Après, il y a sans doute une bonne explication, parfaitement légale, – surtout que c’est certifié par Macron :

macron

mais c’est dommage qu’il ne la donne pasEt qu’aucun journaliste ne lui demande…

En tous cas, M. Macron, vous êtes bien l’homme qui convient à la France ! 🙂

macron

EDIT . Le Canard indique que Macron a vendu son appartement fin 2015, et soldé ses dettes. Nous verrons à la prochaine déclaration le résultat… Mais d’ici là, quelqu’un pourrait-il lui demander combien il a vendu son appartement qu’il estimait à 935 000 € en 2014 ?

P.P.S. :

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Moi, je dis que, quand on gagne plusieurs millions d’euros, qu’on envisage de faire de la politique, et qu’on n’est pas fichu de payer quelques centaines d’euros d’honoraires à un fiscaliste pour qu’il fasse vos déclarations bien dans les règles, on devrait avoir la morgue et la paranoïa plus limitée – surtout que le patrimoine des élus, c’est juste LE truc qui sort toujours en premier pour leur chercher des noises…

Et il en rajoute le bougre :

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COMPLOTISTE LE GARS EN PLUS !!!

Oups, pardon, un type du système n’est JAMAIS complotiste, c’est vrai…

Après, c’est sûr que, comme les types des impôts ont fait la même analyse que moi, ils doivent se poser de sérieuses questions…

Finissons par le prix Orwell :

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parce qu’en effet, il n’a pas payé (à tort) l’ISF en 2013 et 2014… (Les Echos)

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Bref, j’ai fait de mon mieux, aux journalistes de prendre le relais maintenant, c’est leur boulot, pas le mien… 🙂

Source: http://www.les-crises.fr/macron-36-millions-deuros-de-revenus-cumules-patrimoine-negatif/


[Synthèse finale] L’Allemagne tient le continent européen – Interview d’Emmanuel Todd

Tuesday 7 February 2017 at 23:52

Voici comme promis l’interview complète d’Emmanuel Todd en pdf, comprenant les 5 parties précédemment publiées :

N’hésitez pas à diffuser le lien direct vers elle : http://www.youscribe.com/catalogue/tous/interview-emmanuel-todd-l-allemagne-tient-le-continent-europeen-2493433

Source: http://www.les-crises.fr/synthese-finale-emmanuel-todd/


(1) DEC-INDEX : Quand Le Monde ressuscite L’Index de l’Église catholique…

Tuesday 7 February 2017 at 06:04

Je compte sur vous pour diffuser largement cette série sur les réseaux sociaux…

Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

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Sommaire :

I. Quand le Monde ressuscite l’Index librorum prohibitorum

L’Index librorum prohibitorum (Index des livres interdits) est un catalogue instauré par le pape Paul IV en 1559 durant le Concile de Trente (1545-1563).

Il s’agit d’une liste d’ouvrages que les catholiques romains n’étaient pas autorisés à lire. Le but de cette liste était d’empêcher la lecture de « livres pernicieux » jugés immoraux ou contraires à la foi.

La Congrégation de l’Index fut instituée en 1571. L’Index fut régulièrement mis à jour jusqu’en 1961, par ajout de la Congrégation de l’Inquisition ou du pape. La liste n’était pas un simple travail de réaction ; les auteurs étaient invités à défendre leurs travaux, qu’ils pouvaient corriger et rééditer s’ils désiraient éviter l’interdiction, et une censure avant publication était encouragée.

On a ainsi pu trouver parmi les centaines d’auteurs dans l’Index : René Descartes, Daniel Defoe, Blaise Pascal, Pierre-Joseph Proudhon, Jean de La Fontaine, Johannes Kepler, Alexandre Dumas, Érasme, Honoré de Balzac, Charles Baudelaire, François Rabelais, Jean-Jacques Rousseau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Pierre Larousse, Fénelon, Gustave Flaubert, Fontenelle, John Locke, Martin Luther, Jean Calvin, Anatole France, Baruch Spinoza, Nicolas Machiavel, Frédéric II de Prusse, André Gide, Auguste Comte, Condorcet, Nicolas Copernic, Thomas Hobbes, David Hume, Emmanuel Kant, Montaigne, Montesquieu, Voltaire, Victor Hugo, Émile Zola…

J’ai une pensée émue pour toutes ces personnes, qui, un jour, ont découvert qu’elles étaient mises à l’Index et que c’était diabolique de les lire – vous comprenez pourquoi.

Depuis la « Notification de la suppression de l’index des livres interdits », émise par le Vatican en 1966, cet index perd son caractère obligatoire et n’a plus valeur de censure, même s’il reste un guide moral.

C’est de cet Index qu’est venue l’expression “Être mis à l’Index“.

Ainsi, cette censure a gravement attenté à la Liberté d’expression, et a pourri le débat public pendant plus de 400 ans.

Nous en étions débarrassés depuis plus de 50 ans, croyant être enfin entrés définitivement dans une période de liberté de pensée et d’expression.

Et puis Le Monde a ressuscité l’Index…

II. Quand les journalistes découvrent la concurrence – la vraie…

Certes, le fait qu’un nombre pléthorique de fausses ou douteuses informations, parfois émises par le pouvoir en place, circulent aussi largement, interpelle et pose un réel problème démocratique.

 

Il est cependant savoureux d’observer que tant de commentateurs font mine de découvrir subitement un nouveau phénomène, tout fiers d’inventer les “Fake News”, “Fake”, “Intox”… Comme si les erreurs, les rumeurs, les mensonges, les manipulations ou le bourrage de crâne était inédits – on doit pourtant à ceux-ci la naissance du formidable Canard Enchaîné il y a un siècle…

Le paramètre qui modifie véritablement la donne est d’ordre quantitatif et ne doit évidemment pas être nié : Internet démultiplie et amplifie ce phénomène inhérent à la nature même des médias, et beaucoup plus de particuliers peuvent désormais diffuser de fausses informations. Tout comme ils peuvent aussi en relayer de vraies, ou pointer les erreurs, mensonges ou omissions des grands médias.

Bref, les journalistes ont perdu le monopole de l’information, et découvrent les charmes de la concurrence – dont les médias élevés à l’école néolibérale se font par ailleurs volontiers les chantres.

Or la concurrence n’est bénéfique que si elle s’exerce à l’intérieur d’un cadre bien défini.

« La concurrence est naturellement malfaisante. Elle devient bienfaisante lorsqu’elle s’exerce dans le cadre juridique qui la plie aux exigences de l’optimum du rendement social. » [Maurice Allais, 1943]

Du coup, les journalistes ont aussi perdu le monopole du bourrage de crâne, et découvrent les délices de la concurrence déloyale.

Un peu comme quand, un jour, on a mis un fabricant de chaussures de Roman en concurrence avec des ouvriers chinois, et qu’on lui a dit “Que le meilleur gagne !” Et il a “étrangement” perdu…

Alors comment les journalistes, traumatisés par le Brexit, l’élection de Trump puis le naufrage de leur propagande pro-djihadistes à Alep allaient-ils réagir ?

Eh bien, mal, évidemment…

III. Le Monde lance le Decodex – ou Dec-Index ?

Les Décodeurs du Monde ont donc lancé ce 1er février leur propre Index, liste de 600 sites classés en 4 catégories.

Je précise que j’ai la liste, mais que je ne la diffuse pas pour ne ne pas participer à une large opération de diffamation, et ce pour deux raisons :

Le tout dans un but clairement Orwellien et assumé comme tel :

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“Avec Les Décodeurs, créé en 2009 sous la forme d’un blog et devenu une rubrique depuis 2014, Le Monde s’est donné une mission, celle de la vérification de la parole publique (« fact-checking »), qu’il s’agisse de propos politiques ou de rumeurs sur le Web.” (Source)

On parle bien du Monde, qui nous a vendu les charmes des Khmers Rouges à leur arrivée au pouvoir, Timisoara, les couveuses du Koweït, Le vrai-faux plan Fer à cheval d’épuration ethnique au Kosovo, les armes de destruction massive en Irak, les bobards sur la Libye en 2011, ou encore récemment le quasi-génocide lors de la Libération d’Alep Est (sérieux, ça s’est vu grave, même ses confrères le disent)…

Si le Monde pouvait se donner pour mission d’être irréprochable sur son propre travail, cela serait déjà une sacrée avancée pour lutter contre les fausses informations…

L’article continue :

“Les Décodeurs du Monde.fr ont référencé un peu plus de 600 sites d’information, classés selon une « grille » méthodologique, qui prend en compte non leur orientation politique ou idéologique, mais avant tout leur fiabilité journalistique : publient-ils des informations vérifiées ? Donnent-ils leurs sources ? Les auteurs sont-ils identifiés ? […]

Notre outil doit permettre à l’internaute de savoir qu’il ne se trouve pas sur un site « neutre », mais sur un organe militant. Avec les réseaux sociaux, il est très simple de se donner les atours d’un site d’information sérieux pour mieux diffuser sa propagande.”

Il est vrai que tant qu’on n’enseignera pas Noam Chomsky en Terminale et en école de journalisme, on pourra lire ce genre de choses qui vous laissent pantois…

Le Décodex propose trois outils :

Leur classement est le suivant :

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“Bien entendu”, pour rester dans l’ambiance, ils ont aussi créé l’outil automatisé de délation :

Bientôt votre blog ou votre page Facebook seront-ils concernés ? Car oui, oui, ils “gommettent” de simples pages Facebook aussi – et des comptes Twitter ! Et ils s’en vantent :

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Évidemment, en matière de délation, le Français s’y connaît… :

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Et attention, ils cherchent des auxiliaires pour bien vous faire le portrait :

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De toute façon, le but est clair : c’est bien un “Index” :

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Un des créateurs du Decodex a retweeté l’intervention de son patron (bonne idée le coup de lèche, ça va lui être utile…) qui confirme :

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Dans le Monde aussi :

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Eh bien M. Fenoglio, la qualité de “L’équipe des Décodeurs, pionnière en France”, vous en avez sur ce blog un petit exemple aujourd’hui, mais surtout, revenez demain, vous allez être TRÈS intéressé… (parce qu’en vrai, le mardi, c’est le jour de la semaine où je suis gentil – vous verrez donc la différence demain…)

Mais rassurez-vous, elle est tout-à-fait en phase avec la qualité de votre équipe de correspondants en Ukraine – puisqu’il semble bien que vous m’en voulez clairement pour avoir osé m’intéresser à cette thématique et poser certaines questions :

Par ailleurs, petite précision qui a son importance, révélée par le site Arrêt sur Images (soutenez-les…) :

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Le Monde est allé tendre la main auprès du Fonds “Google / Presse” pour avoir les 60 000 € du projet (eh bien, les temps sont apparemment durs au Monde…) – fonds que Google a octroyés à la presse pour qu’elle accepte son Google News :

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J’imagine donc que le Conseil d’administration a trouvé que c’était une bonne idée de pourrir plein de sites internet – belle illustration de la limitation de la liberté d’expression qui risque d’advenir dans le futur…

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On note donc qu’il n’y a pas que Google qui trouve ça bien, de nombreux journalistes aussi !

Google qui se lance aussi dans les gommettes – mais au moins n’accorde-t-il que des vertes, et relativement à des informations, pas à des sites…

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IV. Les lourds problèmes posés par le Decodex

Ainsi, le Decodex n’a rien inventé de bien nouveau, les listes de proscription sont vieilles comme Hérode, et sont en général l’apanage de philosophies plus ou moins totalitaires, allant de l’Inquisition au stalinisme, du maoïsme aux fascismes.

Et les listes de “mauvais sites Internet” existent depuis des années, sauf que jusqu’ici elles tournaient en général dans les bas-fonds d’Internet, où elles étaient souvent mises en avant par des affabulateurs, des manipulateurs ou des  personnes dérangées. Le fait que le plus grand journal du pays s’y mette, sans même avoir fait précéder ceci d’un large débat, est surréaliste. Et ce, sans même parler de la qualité du classement.

Et le fait que presque personne n’ait réagi, et, pire encore, que certains journalistes s’en réjouissent, est pour moi d’une tristesse incommensurable : le débat intellectuel du pays sombre dans le coma…

Merci cependant à Élisabeth Levy au passage pour ce bel article – on n’est pas d’accord sur tout, mais on a au moins ici une intellectuelle qui sait poser les bonnes questions… (par chance, Causeur est trop gros, ils n’ont pas -encore- osé le marquer conspirationniste…)

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4-1/ Mais pour qui se prend le Monde ?

Il est incroyable de voir que des journalistes se sentent à l’aise avec le fait de re-créer une Congrégation de l’Index.

Se croire autorisé à “labelliser” des sites qui n’ont rien demandé, en considérant qu’ils “diffusent des intox et des faux”…

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C’est vraiment une sacrée vision du métier de journalisme – je vais d’ailleurs alerter et me plaindre au SNJ.

“Tout homme journal qui a du pouvoir est porté à en abuser jusqu’à ce qu’il trouve des limites.” [d’après Montesquieu, De l’esprit des lois,1748]

4-2/ Les conséquences sur les “Rouges” : Crève !

“Red is Dead” en effet…

Quelle que soit l’intention du Monde, obtenir une étiquette rouge, et même orange, de sa part condamne le récipiendaire à la fermeture, ou à mort sociale de l’auteur, à l’impossibilité de travailler honnêtement comme il pourrait le faire, ou à être cantonné dans les marges sombres dans le meilleur des cas.

De plus, si la catégorie comprend une masse de sites débiles (Illuminati News ou Je suis stupide, j’ai voté Hollande) et/ou antisémites, elle comprend aussi des sites dont une telle classification est si peu rationnelle qu’elle pourrait éveiller des soupçons (si on avait l’esprit mal tourné, ce qui n’est pas mon cas) relatifs à un possible simple règlement de comptes (à l’insu de la Direction du journal ?). Surtout pour des sites de critique médias qui ont osé… critiquer le Monde !

Enfin, sans doute pire, pour une application téléchargée par quelques milliers de personnes (lectrices du Monde et donc souvent peu enclines à la pensée critique, qui ne risquaient pas grand-chose…) :

12 000 utilisateurs, 8 000 dénonciations de sites, intéressant sur l’état d’esprit des utilisateurs…

le Monde diffuse largement la liste des pires sites à ne pas regarder, ce qui va leur faire une publicité gigantesque dans le plus pur effet Streisand – merci au Monde sans qui personne n’aurait pensé aller visiter Reptiliens.blogspot…

Et je ne parle même pas des faux indétectables qui vont désormais pulluler partout – et il faudra s’en justifier en permanence :

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Source : Topito

4-3/ Les conséquences sur les “Orange” : Ferme ta gueule !

Finalement l’analyse des 600 sites du classement est assez simple :

On voit très bien que ce classement vise à décrédibiliser le travail des sites en question “Ce site peut être régulièrement imprécis, ne précisant pas ses sources et reprenant des informations sans vérification. Soyez prudent” (c’est presqu’aussi grave qu’Ebola donc ?)

Et à faire pression, façon “attention ou tu vas passer en rouge…” (ça se passe comment ? Qui décide ? On a droit à combien d’erreurs ? Graves ? On peut faire appel ? Il y a un purgatoire ? Ce ne sont pas les critères que vous utilisez pour les journalistes du Monde j’imagine, sinon personne ne passera jamais en rouge ?)

Et par ricochet, cela va évidemment museler la liberté d’expression, dissuader beaucoup de gens d’ouvrir un nouveau site.

Car qui va désormais oser ouvrir un site un peu critique, s’exprimer, c’est-à-dire prendre le risque de se tromper, de faire une erreur, de dire une bêtise qui buzzera, si :

Le goût de la Vérité (= Pravda en russe) officielle, ce n’est pas nouveau…

Cela illustre un fait préoccupant, dont on parle peu : cette façon qu’ont désormais des journalistes professionnels, payés par des médias, de s’attaquer non pas seulement à des informations fausses (ça, pourquoi pas, c’est important de rétablir la vérité des faits), mais bien à des sites non professionnels, voire même à des personnes physiques, les transformant en bêtes immondes pour parfois une seule erreur réalisée de bonne foi.

Comment un particulier, non professionnel des médias, peut-il encore s’exprimer librement si, lorsqu’il commet une erreur (parfois même dans un simple Tweet !), Le Monde ne se contente pas de rétablir les faits, de corriger l’erreur, mais rédige un papier stigmatisant pour montrer à la terre entière qu’il est un incompétent notoire – alors qu’il aura peut être sorti 1000 choses remarquables ?

Et le Droit à l’oubli pour une “connerie” dans un tweet épinglée par un grand média, c’est prévu ? Ou on pourrit tout le monde à vie, et on verra après ?

Bref, voici comment on brise une réputation, une vie professionnelle, une vie sociale, bref, une vie.

4-4/ Les conséquences sur les “Verts” : Couché ! [ou le soupçon permanent]

Deux centaines de sites ont été classés en vert, : presque tous sont ces fameux médias “mainstream” qui parviennent manifestement trop peu à satisfaire leurs lecteurs pour les dissuader de chercher de l’information ailleurs. Il y a donc dedans les propres concurrents directs du Monde.

C’est déjà en soi une démarche incroyable – il ne semble pas venir à l’idée de Renault de donner des gommettes vertes à Peugeot et BMW pour certifier de la qualité de leurs voitures.

Vu le poids du Monde, cette démarche à la Gault & Millau va surtout désormais laisser planer le doute en permanence sur l’objectivité de ces médias : vont-ils faire ou ne pas faire quelque chose pour plaire ou ne pas déplaire au Monde qui pourrait les dégrader en orange (Effet “Perte de ma 3e étoile”…).

D’ailleurs, il y a des “Ouf” qui ne trompent pas :

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Un autre journaliste résistant :

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Petit conseil de lecture pour ces journalistes, donc :

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C’est assez incroyable que les journalistes ne voient pas des évidences qui sautent même aux yeux d’une toute jeune fille lambda sur Twitter :

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Remarque en passant : contrairement à une pratique habituelle des médias, vous noterez je me suis quand même demandé si je devais afficher ou pas son identité, et en l’espèce, elle restera anonyme dans la copie d’écran. Ce serait bien qu’une réflexion ait lieu sur ce point dans la profession, et sur la capacité à refuser qu’on se serve de vos propos et images dans un média (ou autre) #DroitD’Auteur 🙂

Bon, je suis méchant, il semble rester quelques vrais journalistes dans le pays :

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(Source)

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Ainsi, désormais, tout site vert qui ne relèvera pas, à l’occasion, une erreur ou un comportement fautif du Monde, sera soupçonné par certains de trembler à l’idée d’un possible déclassement, renforçant évidemment la défiance envers les médias (qui est la base de nos problèmes) et alimentant le conspirationnisme.

V. Maccarthysme 2.0

DONC : je ne demande pas à obtenir ma gommette verte, ni même une gommette orange, je demande ne pas figurer dans cette liste Maccarthyste, visant à museler au final la Liberté d’expression.

Eh oui, dans ce contexte, même une gommette verte qui me serait attribuée par ces gens-là, représente un préjudice, car elle pourra laisser penser que j’ai perdu mon indépendance vis-à-vis du Monde, et nuira à ma lutte contre le conspirationnisme. 

Le Monde a une image beaucoup beaucoup trop puissante pour jouer à ce genre de jeu. Sa liste ne sera jamais “une opinion”, cela sera pour la majorité de la population “la Vérité”. C’est comme si l’AFP en faisait une…

Et donc, à chaque fois que le Monde sortira “une connerie”, et que je n’en parlerai pas (trop de boulot, désolé, je ne peux m’engager à ça…), certains penseront que j’ai peur d’eux…

Je n’ai pas créé un site d’information, mais un simple blog personnel pour échanger avec les lecteurs ; et le Monde n’a pas à utiliser l’immense poids de son image pour tenter de me discréditer – sans fondement en plus.

Ce qui se passe est gravissime, car cela veut dire que désormais, les grands médias décident de s’attaquer en masse à des non-professionnels (et même pas à leurs écrits un par un).

Il est évident que le temps de l’Internet libre et insouciant est terminé.

Il aura duré environ 20 ans.

EDIT : alors que j’allais publier ce billet, je tombe sur l’information du jour :

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extrait :

decodex

Encore qu’au moins ils ne discutent que d’une information, et pas d’une source entière – ce qui est déjà fort différent du Décodex.

Mais si c’est le seul plan d’actions qu’ils ont et qu’ils ne se remettent pas en question, les fake news vont largement gagner…

En effet, huit médias discrédités qui se rassemblent ne font pas un média crédible…

VI. Mais Le Monde ne s’arrête pas là…

Comme 2017 s’annonce l’année Orwell, le Monde a aussi annoncé qu’il ne s’arrêterait pas en si bon chemin, et s’occuperait aussi de nos enfants :

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Un groupe de journalistes prêt à intervenir en classe

C’est pour toutes ces raisons que Le Monde a décidé de s’engager dans l’éducation à l’information. Notre objectif est de participer à l’effort déployé par l’éducation nationale depuis la rentrée 2016 et de donner aux élèves les clés pour une lecture critique et distanciée de ce qu’ils lisent ou consultent tous les jours à la télévision ou sur leur smartphone via Facebook, Twitter, Snapchat et autres réseaux sociaux. […]

Pour tenter de répondre un peu plus à la demande des enseignants, un groupe de journalistes volontaires s’est constitué au Monde, prêt à aller faire des interventions en classe, sur la base de ces contenus, et pour expliquer leur métier, dans une tentative de démystifier toujours un peu plus les idées qu’on se fait d’une profession si visible et si peu connue à la fois.

D’ici à la fin de l’année scolaire 2016-2017, nous tâcherons d’intervenir dans différents établissements, aussi bien généraux que professionnels, de la 6e à la terminale. Cette première phase exploratoire nous permettra, grâce aux retours des élèves et des professeurs, de proposer un projet pédagogique plus ambitieux pour la rentrée de septembre 2017.

Aussi, nous lançons un appel aux enseignants intéressés par cette démarche et les invitons à nous contacter pour organiser une rencontre avec leur classe avant le début du mois de juillet. (Source)

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On reste donc dans le même domaine que l’Index, avec cette fois une Mission évangélisatrice – mais ils comptent fonder une religion ou quoi ?  🙂

Conseil amical : il faut qu’ils se méfient quand même, les jeunes, aujourd’hui, fréquentent largement les réseaux sociaux, et il est probable qu’ils soient mieux renseignés sur un certain nombre de choses que les journalistes du Monde (genre il se peut bien qu’ils sachent que le Président du Parlement ukrainien est un “ex”-néo-nazi, ou qu’ils aient entendu parler de l’opération Timber Sycamore, eux) – le cours officiel de propagande risque donc de les énerver un peu, faites gaffe à vous, il y a eu des précédents fâcheux… 😉

Je rappelle que le Monde est une société commerciale à but lucratif, et que je vois mal au nom de quoi elle va aller faire de la retape et de la com’ auprès des enfants à l’école.

Et puis c’est pas comme si ça manquait de bras pour assurer le meilleur niveau de qualité dans le journal, hein…

Bientôt les volontaires d’Amazon pour “ne pas se faire avoir lors de ses achats en ligne”, de Microsoft pour “comment choisir son système d’exploitation” ou de McDonald’s pour “La nutrition, c’est important !”.

Quelqu’un saurait-il si des associations de parents d’élèves ont réagi à cette drôlerie ? C’est encore aux professeurs d’éduquer, pas aux journalistes, non ? Si quelqu’un peut en prévenir certaines…

Du coup, je lance aussi un appel :

Quand on peut aider à la formation de l’esprit critique… 🙂

En synthèse : “C’est plein de bonne volonté, merci, mais occupez-vous plutôt de bien faire votre travail, ça aidera bien plus la cause….”

VII. La bonne réponse aux Fake News

Le problème n’était pourtant pas complexe, mais encore faut-il le prendre par le bon bout.

Beaucoup de gens ne s’informent plus uniquement avec les grands médias.

Du coup, ils tombent plus ou moins souvent sur des fausses informations – dont les journalistes parisiens devraient arrêter d’exagérer l’importance, tout le monde ne passe pas sa vie sur Twitter, et ne gobe pas tout…

Face à ça, la première des missions n’est pas de s’occuper de sites rouges (la plupart des gens ne vont pas par hasard sur Iluminatis.com ou Mon-voisin-est-un-extraterestre.fr), mais de redonner à la masse de la population confiance dans les grands médias.

C’est le principal sujet, qui devrait occuper 90 % des débats et non pas 0,1 % comme aujourd’hui.

On est dans une situation surréaliste : c’est comme si 80 % de la population n’avait plus confiance dans les médecins, et allait consulter des chamanes, et que l’Ordre des médecins réagissait en… faisant la liste des mauvais chamanes, soit presque tous… Le tout sans s’interroger sur l’origine de la perte de confiance envers eux, ni y remédier…

Bref, le jour où tout le monde pourra aller en confiance sur Le-Monde.fr, sans se demander s’il n’y aura pas des mensonges non corrigés ou des omissions préoccupantes, où de vrais débats pluralistes seront présents, les gens ne passeront plus leur temps à aller sur des sites sur Internet.

Et ceci réalisé, je pourrai alors fermer mon site, ce qui est mon objectif, ou, à tout le moins, je ne serai plus obligé de scruter les âneries du plus grand journal français ou de donner la parole à des gens qui devraient l’avoir naturellement, dégageant de la sorte un temps précieux pour me consacrer à des analyses de fond, comme j’aime le faire.

Hélas, la profession de journaliste est l’une des plus corporatistes qui soit et elle a théorisé et parfaitement assimilé le fait qu’elle ne devait pas avoir à subir la moindre régulation. Ca marche mal, ça a des conséquences graves : surtout ne changeons rien !

 

Et ce, alors qu’elle est censée être un pilier de la Démocratie ! Car comment bâtir une démocratie digne de ce nom si les citoyens ne sont pas éduqués et correctement informés ? Sans cela, parler de politique est une plaisanterie.

Et ce, alors qu’elle est une des bases de la Démocratie ! Comment avoir une démocratie si les citoyens ne sont pas éduqués et correctement informés ? Sans cela, parler de politique est une plaisanterie.

Bien sûr, la profession a réfléchi : le SNJ a rédigé une Charte d’éthique professionnelle des journalistes qui est une base de travail intéressante. Mais la régulation ne peut-être facultative ni volontaire…

La profession devrait donc réfléchir et apporter à mon sens des réponses solides à ce genre de questions :

Je n’ai pas les réponses ; tout au plus un avis, mais c’est aux journalistes de répondre les premiers…

VIII. Le fact-checking qu’il nous faut d’urgence

Il est piquant de voir ce Décodex légitimé par ses auteurs par un sincère et authentique désir d’innover dans le cadre de la lutte contre la désinformation au titre de ce qu’il convient aujourd’hui de nommer le “fact-checking”. Pourtant, cette pratique n’a rien de nouveau, la référence mondiale en étant sans doute l’équipe de fact-checking du New Yorker.

Cette équipe interne au journal passe son temps dans l’ombre à vérifier les faits, bien sûr, mais UNIQUEMENT les faits publiés par le journal !

C’est en fait l’équipe interne de contrôle qualité, qui vérifie les faits rapportés par les propres journalistes du journal – et qui, par exemple, rappelle une personne interviewée pour s’assurer que ses propos n’ont pas été déformés par le journaliste, etc. On comprend que ce fonctionnement n’a donc rien à voir avec ce que cherche à nous imposer aujourd’hui Le Monde : le contrôle extérieur…

Si ce contrôle interne était obligatoire, sérieux, contrôlé, et si le lecteur pouvait se plaindre en cas de mauvais fact-checking, la crédibilité des médias s’améliorerait probablement fortement…

P.S. quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi c’est à moi de faire ce genre d’article le dimanche, quand il y a 36 000 journalistes dans le pays ?

IX. Et comme le dit le grand Edward Snowden

« Le problème des “Fake News” (fausses nouvelles) ne se résout pas en espérant faire intervenir un arbitre, mais plutôt parce que nous, en tant que participants, en tant que citoyens, en tant qu’utilisateurs de ces services, nous nous aidons mutuellement.

La réponse aux fausses informations, ce n’est pas la censure. La réponse aux fausses informations, c’est plus d’informations, discutées en commun.

Trop de gens dépendent d’une seule source, comme Facebook, pour s’informer. Lorsque vous allez sur votre page Facebook, c’est Facebook qui décide quelles nouvelles vous voyez sur votre page. Ils créent plus de silence qu’ils ne créent d’informations.

Vous comprenez à quel point il est dangereux qu’une entreprise puisse avoir assez de pouvoir pour remodeler notre façon de penser.

Nous devons mettre en pratique et répandre l’idée que la pensée critique est aujourd’hui plus importante que jamais, étant donné que les mensonges semblent devenir très populaires. » [Edward Snowden, Newsweek, Periscope,  Youtube et The Independant – 11/2016]

 

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Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

P.S. Merci de vous modérer si vous commentez. Les commentaires déplacés ou insultants seront comme d’habitude supprimés.

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/quand-le-monde-ressuscite-l-index-de-l-eglise-catholique/


(2) Le Décodex du Monde : du gros travail de BuzzFeed !

Tuesday 7 February 2017 at 06:03

Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

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Après notre longue entrée en matière présentant la problématique, nous allons regarder de plus près la liste du Décodex.

I. Mais qui a sélectionné, classé et commenté la liste du Décodex ?

C’est donc l’équipe de fact-checkers du Monde, Les Décodeurs, qui a réalisé ce travail.

Un des décodeurs du Monde a indiqué dans un tweet qu’un journaliste de l’équipe a joué un rôle essentiel là-dedans : Adrien Sénécat

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Enorme big up au travail titanesque d’@adriensnk pour constituer la base du #Décodex. Il mériterait d’être rebaptisé @aprincedelamour.[La fin est une private joke sur le nom d’un internaute qu’ils flinguent]

Comme à ce stade, les Décodeurs visent clairement à détruire ce blog, je me suis permis de jeter un coup d’oeil sur le parcours d’Adrien Sénécat.

Et là, tu découvres que le “journaliste expert” que Le Monde a mandaté pour juger de la qualité de ton travail (sic.), et qui te pourrit gravement, est un très jeune journaliste, ancien de… BuzzFeed !

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Pour ceux qui ne connaissent pas ce site BuzzFeed – le nom parlant de lui même – je vous ai sélectionné le meilleur de la page d’accueil (je n’ai pas fait de recherches, j’avais trop peur de me faire surprendre en train de lire ce site) :

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BDSM = Sado-Masochisme

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=> “Comment on peut se retrouver au Monde en venant de BuzzFeed” en fait-il partie ?

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Avec Le Monde, ça fait 27…

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N’ayez crainte, après vérification, ils ne parlaient pas du journal…

 

Bref, je pourrais en dire beaucoup en m’énervant, mais on va le faire sur le ton de l’humour…

Imaginons donc l’entretien d’embauche fictif au Monde de d’Adrien Sénécat :

DRH du Monde : Bonjour. Nous cherchons un élément clé de l’équipe des Décodeurs, afin de constituer la première mondiale qu’est le grand retour de l’Index en 2017

Adrien Sénécat : Bonjour. Je pense être exactement la personne qu’il vous faut, je viens de Buzzfeed !

DRH du Monde : Dingue, notre principal concurrent ! Vous nous intéressez donc beaucoup – c’est un gros plus de débaucher les forces vives des autres. Le Mercato de l’année ?  🙂

DRH du Monde : vous vous occupiez de quoi chez Buzzfeed ? Pages Culture, Philosophie… ?

Adrien Sénécat : plutôt journalisme d’investigation je dirais…

DRH du Monde : fantastique, pile ce qu’on cherche ! Vous avez des références ?

Adrien Sénécat : Bien entendu, je suis justement venu avec :

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DRH du Monde : HAL-LU-CI-NANT ! Vous êtes un don du ciel ! Exactement ce qu’on cherche désormais au Monde. Pour convaincre la Direction, il me faudrait votre chef-d’œuvre chez Buzzfeed, votre article le plus représentatif… Allez, sans réflechir, vous pensez auquel ?

Adrien Sénécat : Sans vouloir me vanter, je ne suis pas peu fier de celui-ci, vous imaginez bien la patience et la rigueur qu’il m’a fallu pour mener à bien une telle enquête à la Denis Robert :

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DRH du Monde : M. Adrien Sénécat – ou plutôt, devrais-je dire, “Son Éminence”, c’est plus adapté, vous êtes embauché, voici les clés de la base du Décodex à remplir…

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Samuel Laurent et Adrien Sénécat présentent le Decodex (Vidéo Facebook à voir ici)

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Comment diraient-ils chez BuzzFeed déjà ?

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II. Analyse de la base Décodex du Monde

Avec un tel architecte, on sent bien que la base Décodex du Monde allait être solide comme le béton…

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On rappelle le principe : la liste compte environ 600 sites classés en 4 catégories.

Je précise que j’ai la liste, mais que je ne la diffuse pas pour ne pas participer à une large opération de diffamation, et ce pour deux raisons :

Leur classement est le suivant :

Bien sûr, l’objet de cet article est que Le Monde a classé ce blog dans la catégorie rouge. Nous allons donc analyser la qualité du travail réalisé…

L’article est hélas un peu laborieux, mais il est indispensable de faire une telle présentation…

2-1 Les verts

C’est bien simple, vous avez là-dedans toute la presse mainstream nationale et régionale, et même certains titres étrangers…

Alors comme dirait BuzzFeed, découvrez : Les 48 classements les plus délirants des Décodeurs du Monde (le 27e va vraiment vous étonner !)  🙂

Et donc à tout “saigneur” tout honneur :

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De même pour Le Figaro, La Croix, L’Humanité…

On a les agences de presse (Le Monde labellise les agences de presse, on aura donc tout vu…) :

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De même pour AP, Reuters…

Idem pour la télé :

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De même pour France Télévision, M6…

On a aussi Le site du Canard Enchaîné :

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ce qui est super utile, car ils ne diffusent presque aucune information dessus, préférant en rester au papier

mais pas de Charlie Hebdo dans la base à ce stade…  🙁

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Je pense que les Décodeurs ont prévu 4 ou 5 jours de boulot, hésitant entre les gommettes vertes, oranges et bleues…

Plus étonnant, le choix au petit bonheur de sites étrangers, comme Die Tageszeitung , qui n’a pourtant aucune édition anglaise et encore moins française :decodex

ou Frankfurter Rundschau :

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En fait, le Monde va bientôt vérifier la Planète, niark niark niark… 🙂

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De même pour CNN, BBC, ABC… Ou le Denver Post (hein, pourquoi lui ?), mais en revanche rien a priori sur les médias espagnols…

On a The Intercept aussi :

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Jusque-là, on va dire que c’est assez attendu… Pas trop de surprise réelle sur 140 sites verts sur les 200.

Quoique si, un point, il n’y a étonnement pas Causeur :

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mais on se doute bien pourquoi

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Faut pas te plaindre après, Élisabeth, si tu l’ouvres et que tu critiques tout Le Monde…  🙂

Sinon, punition !

 

Mais après, ils passent aux magazines, féminins surtout – qui sont des “sites d’information” bien connus :

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ou d’autres magazines culturels :

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ou moins culturels…

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De même pour Capital, Point de Vue, Psychologie Magazine (mais pas de Philosophie Magazine, tu m’étonnes…), Réponse à tout, Numérama, Notre temps, etc…

Autre catégorie, assez courte, deux anciens du Monde (qui ont d’excellents sites, mais pourquoi ceux-ci plus que d’autres ?) :

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Comment réagira le formidable Hervé Kempf à ceci ? Acceptera-t-il cette “légion d’honneur” du Monde, plus que celle de Ségolène Royal ? 🙂

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Mais aussi :

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Message amical à Daniel Schneidermann : vous voyez Daniel, ce que je disais précédemment, c’est que ce genre de procédé va jeter le trouble sur votre indépendance chez certaines personnes (et ce n’est nullement mon cas, je sais à quel point vous êtes chatouilleux sur ce point), sur le thème “Le Monde récompense les anciens du Monde“, “Tiens, on comprends mieux pourquoi l’enquête le publireportage d’@si, intéressant au demeurant, présentant en avant-première le Décodex, avait un niveau d’esprit critique et d’analyse proche de celui de David Pujadas face à François Hollande”  🙂  Bref, ça alimente la défiance envers les médias – et il n’y a pas besoin de ça…

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Il n’y a pas que la “fachosphère” qui grince des dents, tout journaliste intègre et un minimum éclairé devrait au moins se poser des questions sur le tour étrange que prend sa profession…

EDIT : je viens de voir que Daniel Schneidermann, qui prouve une fois de plus son indépendance, a écrit un très beau billet sur le site de Libération samedi :

Sauf que NON, Daniel, ça n’a jamais été une “belle idée” – qui n’a, notez, rien de nouveau…

P.S. vous noterez le chemin parcouru en seulement 5 ans, entre cet article et l’intitulé de la catégorie à laquelle il appartient ; on passe de l’analyse des discours politiques à la parole de simples particuliers…

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P. P.S. Si les journalistes pouvaient aussi arrêter d’inventer et d’utiliser des mots stupides et creux tous les 3 jours (infaux, fake, conspi, troll, fachosphère, “Internet” ou “Twitter” présentés comme des personnes…), c’est fatiguant à force…

Pas d’Acrimed, vous notez :

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Oh, ils sentent le pétrole ou quoi, vu le boulot fondamental qu’ils font – ils méritent au moins autant de pub que les sites reptiliens, non ?

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Oups, pardon, désolé, je ne savais pas qu’ils avaient critiqué le chef des Décodeurs du Monde, Samuel Laurent – Cayenne pour eux, c’est logique…

Ah, dans la catégorie “ancien du Monde“, j’ai oublié Slate de Colombani :

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Une bien belle source d’information, en effet, fiable :

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Ce n’est pas comme Les-crises hein :

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Oui, je sais, c’est énervant, hein… ?

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Pourtant, aucun génie, là-dedans, il suffit d’écouter Jean Rostand :

« La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison ; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût. » [Jean Rostand.]

Continuons la liste. Ils notent aussi des sites analysant les rumeurs (pourquoi eux, et pas d’autres sur d’autres thématiques ?) :

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On a ça aussi, dans le style grand n’importe quoi (pourquoi eux ???) :

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Pour poursuivre, on a aussi trois chaînes Youtube (pourquoi elles ? Sénécat doit les regarder j’imagine…) :

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Et à la fin du pointage des sites verts, il n’en reste qu’une poignée que je vous livre.

Le pompon, et vous l’avez peut-être vu venir, c’est bien entendu… BUZZFEED !

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Eh oui, quand le créateur principal de la liste du Décodex note son ancien employeur… Un bien beau “site d’information” d’ailleurs :

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Ce site a donc été classé par Le Monde dans la même catégorie que… Le Monde (mais ça, je ne critique pas, j’aurais fait pareil, vu ce que devient ce journal… Et comment ne pas se transformer petit à petit en BuzzFeed si on débauche les gens de Buzzfeed ? Et, non, le “Pardon pour BuzzFeed, j’étais jeune, je crevais de faim”, ça ne marche pas, désolé…)

Site qui, pour mémoire, s’est fait vomir dessus par toute la presse internationale sérieuse pour son manque de déontologie, ayant intoxiqué toute la Planète en publiant le rapport de ragots délirants sur Trump – un mois à peine avant la sortie du Décodex…

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La future rédaction du Monde (?)

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Le futur service international du Monde en plein comité de rédaction sur l’Ukraine (?)

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Ah, la prescience légendaire de Libération aussi…

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Quand Sud-Ouest fait largement mieux que les Décodeurs du Monde

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Quel dommage que les Décodeurs du Monde parlent apparemment peu aux journalistes du Monde – on y trouve de très grands professionnels (oui oui, je ne plaisante pas, je lis souvent les bons articles du Monde – je ne mets pas tout dans le même panier)…

On a Konbini aussi :

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OK, c’est parfois faux, mais c’est vert, hein…

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Et on termine la liste des verts par ceux-ci, qui montrent à quel point on a perdu l’équipe des Décodeurs :

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Mon hypothèse est qu’Adrien Sénécat a dû passer deux ou trois mois à vérifier si tous les horaires de diffusion annoncés par le Télé Z de sa semaine d’embauche étaient bien justes ; cela expliquerait la qualité parfois discutable du reste du travail par manque de temps… 🙂

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C’est souvent le cas pour un hebdo de télévision, hein…

Et la 4e dimension :

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Et bien entendu, Ameli, le fameux “site d’information” de la Sécurité sociale :

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Moi, souvent, j’imprime mes décomptes Sécu pour m’informer en les lisant dans le métro… 🙂

C’est en revanche bizarre, ils semblent avoir oublié de “gommetter” les sites de La Poste, des Impôts, de la RATP, d’EDF, de TOTAL, de BNP, du Gouvernement… Pour la V2 ?

Ah, j’oubliais…

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Le blog d’Eolas est fantastique. Mais c’est un blog qui ne diffuse pas “d’information”, jamais, mais des analyses juridique très longues, fouillées et brillantes.

Pourquoi Le Monde se mêle-t-il de ça ?

Ils vont donc désormais vérifier qu’un type qui donne son avis sur son blog est fiable ? Mais comment, car un tel type sera juste 50 fois cultivé qu’eux à l’évidence ? (Oui, bonjour M. Mozart, j’ai 24 ans, une carte de presse, je vais bientôt muer et je viens évaluer la qualité de votre musique..”)

Enfin, bon, au moins reconnaissent-il la grande qualité d’analyse de M° Éolas, et c’est très bien.

Je vous recommande donc son fameux article du 31 juillet 2016 : Les déconneurs du Monde

“Je suis sorti effaré de la lecture d’un article de la rubrique “les Décodeurs” du Monde intitulé “le juge d’application des peines au cœur des accusations. Une tel ramassis d’approximations quand ce ne sont pas des erreurs flagrantes et des confusions grossières a de quoi me laisser sans voix, ce qui chez un avocat est chose rare, et est désespérant à trouver dans une rubrique se voulant de vérification et de pédagogie, et qui d’habitude remplit fort bien ce rôle.”

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2-2 Les oranges

Nous allons passer un peu plus vite aux sites oranges, vu que c’est du grand n’importe quoi ; en résumé, c’est en gros pour toi si “tu n’es ni un média mainstream, ni un antisémite ou psychotique patenté, et tu as des opinions un peu tranchées qui ne sont pas celles du Monde.”

La preuve :

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que je vous laisse comparer à un vert dont je n’ai pas parlé :

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=> Quand en 2017, tu peux être condamné pour provocation à la haine raciale, et être labellisé vert par Le Monde, et en toute connaissance de cause, après réflexion !

=> Quand la haine à l’extrême-droite est moins grave que l’engagement militant à gauche donc… #J’Adore

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Ce qui m’a étonné, c’ets que les gens ce soient étonnés de la couleur de Fakir, mais pas de sa présence dans le classement, qui ne compte qu’une centaine de sites oranges…

Et ce alors que Fakir  est environ 11 000e site français :

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Causeur “tant dans les 2 500e

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Fakir ne serait-il pas particulièrement visé, hmmm ?

Car sinon, pourquoi ne pas avoir intégré Acrimed ?

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Mais on va y revenir…

Bon après, il abuse Ruffin – faut pas qu’ils se plaigne s’il critique le Monde… :

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Sérieux, François, si tu crois qu’avec un telle bannière tu vas obtenir ta gommette verte du journal de l’oligarchie, t’es pas rendu…

Rappelons ce que Le Monde a dit au début :

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puis :

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Et puis en plus, les types ont bien vu le problème, et longuement hésité… (Source : @si) :

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Ah ben Fakir, NON, plutôt mourir – mais bon Valeurs Actuelles, on va voir (et ils ont [mal] vu…).

Mais je parie que ça changera vite – mais peu importe, toute erreur dans la version initiale d’une telle liste de proscription publique venant du Monde est inacceptable.

Enfin, cette espèce de fascination pour des “faits” présentés comme une Vérité absolue, alors que leur simple sélection est déjà un biais subjectif considérable laisse pantois.

On rappellera la citation du fondateur du Monde :

L’objectivité n’existe pas… L’honnêteté oui !” [Hubert Beuve Méry]

Notez, il y a dans le Décodex l’excellent site de Fakir (amitiés à l’équipe, “Courage ! On les aura !“), mais pas l’excellent site de Mermet : la-bas.org (qui, comme il est de gauche, serait évidemment classé orange – sauf s’il m’invite ? 🙂 )

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Mais il n’y a pas que Fakir :

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Bien entendu, les Russes en orange MAIS les coupeurs de têtes en vert (Le Monde, toujours parfaitement aligné avec notre Diplomatie) :

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Mais bon, il est vrai qu’entre les gens qui ont de l’argent et les gens qui te critiquent…

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On dirait que les Russes ont vraiment du mal à comprendre le principe de soumission… Tare historique héréditaire ? 🙂

Donc… punition :

Et puis tu découvres que des journalistes qui ont de la barbe depuis à peine 3 ans, et malgré leur niveau, se permettent de “gommetter” orange le site perso d’un des plus grands intellectuels français, Directeur d’études à l’EHESS :

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Mais bon, il a parlé en mal de l’Ukraine, alors…

Et EN PLUS il s’est permis de critiquer les Décodeurs :

Déconnants décodeurs – 24 septembre 2014

Le 20 septembre dernier Le Monde, dans sa rubrique des « décodeurs », publiait un article […] sous le titre racoleur « La sortie de l’euro prônée par le Front national nous ruinera-t-elle ? »[1]. Ce papier contient des ambiguïtés et des erreurs, parfois si énormes, que l’on se demande s’il ne ressort pas d’une rubrique humoristique des « déconneurs ». Je n’aurai pas eu vocation à le commenter si je n’étais cité, et souvent mal cité, dans le cours de cet article. Me voici donc contraint de rétablir les faits, une fois pour toute.

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Donc… punition :

Ceci étant, vous notez qu’on a dans le Décodex le blog de M° Eolas (j’imagine qu’il a survécu car c’est un des grands avocats français – pourtant tout aussi engagé dans son domaine que Fakir. Courageux mais pas téméraire le Décodeur ?), celui de Sapir, mais pas celui de Frédéric Lordon, également très suivi… :

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On se demande pourquoi quand même, non ? (Relire impérativement cet article du coup) :

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‘tain, Freddo, tu comprends bien qu’après ça, ta petite gommette du journal de l’oligarchie, ça va pas être possible non plus… Pourtant, je suis sûr qu’un insistant à peine, ils t’en auraient filé une rouge – comme tu aimes bien la couleur… 🙂

Donc… punition (on a compris, non ?) :

J’aime bien ça aussi :

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Mais il a un “site d’information” Ramadan ?

Euh non, il s’exprime, c’est tout :

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Cool, le Monde “gommette” donc même les personnes maintenant ! #LeProgrès

Mais bon, l’audience est gigantesque, non ?

Non : 27 000e site français…

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Un tel traitement discriminatoire ne risque-t-il pas de susciter encore plus de conspirationnisme ?

Mais bon, avec les musulmans, hein… (on se comprend, ami du Monde, dont le journal n’a pas parlé du scandale Zemmour début septembre (ici) – quand tu dois t’informer chez Télérama, c’est que ça va très mal) :

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C’est sûr que se tromper, ce n’est jamais arrivé au Monde !

Les Décodeurs poursuivent leurs règlements de comptes – ils sont même allés chercher les Éconoclastes (sérieux, genre 400 sites français, et le site des Éconoclastes est dedans ???) qui ne diffuse aucune information, mais des analyses…:

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Tout ça à cause d’une grosse polémique entre un membre et le boss des Décodeurs…

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Car les Éconcolastes est un tout petit site : 22 000e ! Pourquoi ne pas avoir sélectionné les autres sites (dont beaucoup d’oranges du coup) devant avant ? Qu’est-ce qui justifie un tel “traitement de faveur” ?

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Mais bon, on pense avoir bien compris la règle… :

Donc… punition (on a compris, non ?) :

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C’est sûr que c’est bien moche de faire des papiers à charge sans contacter les gens, hein les Décodeurs ? (ils osent tout…)

Mais on adit qu’il ne faut pas s’en prendre aux Décodeurs du Monde… !!

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Du coup ça n’aura pas étonné ce site je pense…

Donc… punition (ah oui, quand même…) :

Il y a ça des trucs plus connus :

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C’est bizarre de pastiller le 20 minutes suisse en orange, en parlant d’une seule erreur, mais bon, je n’ai pas creusé (ils ont dû déplaire aux Décodeurs d’une façon ou d’une autre j’imagine…).

Et puis tu as ça, mais c’est juste orange, pas trop de souci :

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Mais on a aussi des résultats plus étonnants :

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Eh oui, tu fais une fausse citation de ministre, t’es grillé…

Ou alors c’est pour ça ? :

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Ne vous bilez pas : vu le montant cumulé des condamnations judiciaires à venir, ils sont probablement déjà en valeur négative ; vous pourrez ainsi les racheter pour l’euro symbolique, mais attention, avec les dettes… Enfin, ça vosu intéresse, je passe mon tour moi, BuzzFeed n’est ni mon passé ni, j’espère, mon futur… 🙂

Donc… punition (eh beh…) :

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Oulaaaaaaaaaa des biais…

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Oulaaaaaaaaaa racoleuse… Rappel :

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De même, il ne faut pas trop exagérer quand tu défends les Contribuables :

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Vous vous demandez peut-être ce que vient foutre le site d’une association de contribuables dans cette liste ? :

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Ce n’est pas sa taille 11 500e site, c’est un mini-site ! – ce qui est normal, on a affaire à une simple association loi 1901…

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Mais ne cherchez pas trop longtemps non plus, hein

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Donc… punition (gratuite pour vous…) :

Et puis après, tu as les sites de gauche, il n’y a pas que Fakir :

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Oulaaaaaa, le type s’exprime en vérifiant moins que 50 journalistes payés pour ça, attention… Du coup, je te mets avec Minute et Quenel Plus, ça ne te gêne pas ?

Tssssssss, encore un qui a montré qu’un article du Monde était un tas de boue :

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Donc… punition (décroissante…) :

EDIT : ah si, ça les gêne apparemment – OUPS – très belle analyse (je n’ai pas regardé le reste du site [Précision pour la police de la pensée…], mais je le ferai) 🙂

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VOULOIR RÉDUIRE LES INÉGALITÉS ???? Et ce n’est pas en catégorie ROUGE direct ça ???????

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Une erreur de présentation (et encore c’est compliqué cette affaire), et zou, tu es conspirationniste !

Après on a les frères jumeaux de BuzzFeed, mais qui n’ont jamais embauché Sénécat eux :

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Et on continue avec ces fameux “sites d’information”, dont je n’avais jamais entendu parler, merci pour la pub…

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Le risque est en effet réel… Il a baissé le niveau des lecteurs du Monde, ou c’est moi ?

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Merci au Monde, j’aurais pu croire que c’était un site sérieux…

Et là encore, on les a perdus :

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J’ai voulu mettre un commentaire là, mais c’était vraiment au dessus de mes forces…

2-3 Les rouges

Et donc on termine par la catégorie rouge, où ces marioles ont classé ce blog…

Avec ceux qui ont vraiment énervé les Décodeurs, comme le critique des médias Michel Collon et son site Investig’Action ? :

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BON LÀ, ça fait 10 fois qu’on le dit, tu arrête de t’en prendre aux Décodeurs du Monde, y’en a marre… !!

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Donc… punition (allez, rouge, au mitard Michel !) :

EDIT : tiens, il semble, sous réserve, que les Décodeurs se soient plantés une fois de plus… (il y a des gens qui ont vraiment de la chance d’être autant protégés ; de telles erreurs ailleurs dans de vraies entreprises, et tu dégages vite fait…) :

[Le deuxième lien du Décodex justifiant le classement] est particulièrement éloquent. Il s’agit d’un article de Libération, daté du 9 février 2012. « Des réseaux français au service de la Syrie » cite brièvement Michel Collon. Il aurait participé à un voyage de presse en Syrie aux côtés de sympathisants du Front National. Le hic ? Collon n’a jamais fait partie de cette expédition. Il n’a même jamais mis un pied en Syrie. Ainsi, le Décodex, spécialiste du fact-cheking qui invite à « vérifier une information avant de la partager », relaie un article erroné pour justifier la mise au ban d’Investig’Action. Les braconniers ne font pas les meilleurs gardes-chasse ! (Source)

Avec les anti-Hollande délirants (oui, on peut en faire une catégorie – en précisant “délirant” bien sûr, ça ne marche pas sinon, il y aurait tout le monde…) :

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Avec les sites que le Décodex considère en vrac comme d’extrême-droite, antisémite, islamophobes, “nationalistes révolutionnaire”, etc. :

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On sent en effet le site sérieux et neutre – comme le Monde

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Avec les conspirationnistes :

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Le titre faisait sérieux pourtant…

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Avec, euh, hein ? :

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Avec les psychopathes :

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Bref le Monde labellise les sites des débiles mentaux – pour que ses lecteurs ne se fassent pas prendre… (sic.)  Et fait donc de la pub pour eux, leur fréquentation lilliputienne va exploser…

Quand tu découvres qu’un ancien de BuzzFeed t’a classé avec les conspirationnistes d’une race secrète humain-porc (Balkany est dedans ?), alors que le regretté Michel Rocard t’a écrit :

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Splendide…

Donc ce blog, au fait, comment les Décodeurs (qui ont parfois merdé dans les grandes largeurs, comme l’ont montré M° Eolas, Jacques Sapir ou le traitement des résultats de l’élection américaine…) ont-ils justifié mon classement ?

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Nouveauté 2017, je ne savais pas qu’il existait des “théories con. sp1r .ati0nn.1stes sur la crise ukrainienne” (un coup des reptiliens ou du Mossad hmmmm ?) – au pire des visions et analyses divergentes…

Je rappelle ma vision, que j’avais exposée clairement  par exemple, en encadré dès le début pour que même un débile profond comprenne assez facilement :

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En gros, je suis assez proche de la vision de Valery Giscard d’Estaing !

Et plus généralement je ne crois à aucun complot délirant !!!! Et surtout pas en Ukraine ! Faut-il ne jamais avoir lu un seul de mes billets pour dire le contraire…

Et je me suis crevé à faire une série pour démonter les théories fantaisistes sur le 11 Septembre – 10 billets ici sur le seul Pentagone, avec des centaines de photos !

Mais c’est sûr, il ne faut pas s’en prendre au Monde on a dit…

Flute, flute, flute, je le savais pourtant, mais pourquoi, pourquoi, pourquoi, ne leur ai-je pas laissé le monopole de l’information sur l’Ukraine, c’est vrai que c’est eux les journalistes professionnels ???  😥

Ah ouiiiiiiiiiiiiiii, c’est vrai, c’était pour ça…  😯   😆

Et il y a un tel mépris de la Vérité et des Faits au Monde, que cette vidéo de Smolar soit toujours en ligne sur lemonde.fr sans le moindre commentaire démentant ces incroyables propos, après un débat avec lui, une vidéo pour les 2 ans, un billet, etc. Chapeau !

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Bon, après, c’est sûr que démonter Le Monde ET publier Lordon sur les Décodeurs : 

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implique que tu prends 2 fois plus cher que les autres… Donc… punition (pas de jaloux comme ça, et je vais être en bonne compagnie…) :

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En conclusion :

“Le Décodex, lancé mercredi 1er février, est l’un des fruits de ce long travail, sur lequel il reste encore beaucoup à faire”

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On se rend en effet compte du travail fourni à la qualité du rendu final… 

Mais à ce stade, l’euthanasie est aussi une piste envisageable

Et ce n’est que le début !

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À suivre donc…  😈

“Mais qui gardera ces gardiens ?” [Juvénal, Satires]

P.S. ENTRAIDE : si quelqu’un a du temps, parle bien anglais, et est motivé pour qu’on rendre dans le chou de ces inconscients, merci de me contacter… Juristes et avocats bienvenus, ainsi que, si possible, un profil genre journaliste bilingue, ou capable de bien se débrouiller en écriture pour traduire un billet.

Comptez sur moi, ils y a des choses qui ne vont pas passer.

Vraiment pas…

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Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

P.S. Merci de vous modérer si vous commentez. Les commentaires déplacés ou insultants seront comme d’habitude supprimés.

Source: http://www.les-crises.fr/le-decodex-du-monde-decode-du-travail-de-pro/


(3) Les Décodeurs du Monde : Naufrage sur les résultats de l’élection américaine

Tuesday 7 February 2017 at 06:02

Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

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Fact-checkons donc les fact-checkeurs du Monde, encadrés par Samuel Laurent, ou plus précisément intéressons-nous à leurs compétences, leur méthodologie et leur éthique…

Voyons-donc le billet qu’ont fait les Décodeurs du Monde pour les résultats de l’élection américaine (dans sa version du 10/11 15h48).

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(toujours non modifié au 06/02/2017…)

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Quand j’ai lu ça, je suis tombé de ma chose : écrire que le corps électoral BAISSE aux États-Unis ?

Un pays qui croît de 10 millions d’habitants tous les 4 ans ???

Les Décodeurs confirment :

J’ai été stupéfait de voir Le Monde faire naufrage sur des choses aussi basiques, repérable avec deux sous de culture.

Je vais les développer pour que vous puissiez vous aussi aiguiser votre esprit critique, et ne pas vous laisser avoir… (les personnes joueuses peuvent prendre quelques minutes et ne regarder que le graphe précédent pour détecter toutes les erreurs manifestes et les points peu logiques).

Allons-y par étapes.

1. FAUX : l’abstention n’a pas augmenté (en termes relatifs)

Il est bien évident que si on en croit le graphique ci-dessus, s’il y a 3,7 millions d’électeurs potentiels en moins mais seulement 1,4 millions de votants en moins (en gros, ça fait donc le tiers), alors que les votants représentent en gros la moitié des électeurs, cela signifie évidemment que la participation a légèrement augmenté – comme on le voit en prenant la peine de la calculer – : l’abstention a donc diminué, pas augmentéUne 1ère erreur évidente – en plus on voit mal cette élection moins mobiliser que la précédente vu les enjeux…

2. FAUX : le nombre de votants n’a pas diminué depuis l’élection de 2012

Les États-Unis sont un des pays occidentaux avec la plus forte croissance démographique. La population américaine augmente actuellement d’environ 10 millions tous les 4 ans ! Avec une telle tendance, la « population en âge de voter » ne risque donc pas de baisser (même avec des à-coups de pyramide des âges, en plus ils n’ont pas eu de grosses classes creuses dans la leur à cause des guerres), et encore moins de 4 millions… Oser parler d’une « réduction du corps électoral » est donc le signe d’une méconnaissance lourde des fondements démographiques des États-Unis, et donc de ce pays. Ennuyeux..

Pour que tout soit clair, une petite interpolation à partir des données démographiques officielles américaines montre que la « population en âge de voter » est passée entre le 1/11/2012 et le 1/11/2016 de 240,5 à 251,1 millions (soit + 10,6 millions).

(N.B. pour le Monde : à propos du « 231 556 622 » : on n’utilise pas des chiffres avec 9 chiffres significatifs sur des estimations, et encore moins en parlant d’une population qui augmente de 7 000 personnes par jour, c’est ridicule… On fait ça éventuellement pour des résultats en voix, pour montrer que chacune compte, et là, on est sûr de la précision unitaire)

INCISE : Constatant ces gros problèmes, j’avoue qu’il ne m’est pas venu l’idée d’en faire un billet pour hurler à l’incompétence du Monde – une erreur de ce type, ça peut arriver. Il ne peut plus y avoir de Liberté d’expression dans une société sans Droit à l’erreur ; elle se paralysera.

Cela ne m’amuse pas de discréditer en permanence les journalistes. Je le fais, parfois, quand je considère que la personne a largement dépassé les bornes de la bêtise, de la manipulation, ou que les conséquences sont graves. Ce n’est pas le cas ici.

Bien au contraire, je trouve cette situation scandaleuse. Car en fait, pour économiser, les grands médias font souvent appel à des très jeunes journalistes inexpérimentés, de 22 à 30 ans, qu’ils envoient au feu sans les compétences nécessaires, sans le temps de les développer, leur mettant une pression de dingue – on a affaire au LumpenProlétariat de la presse…

Syndiquez-vous  d’ailleurs les amis, et ne vous laissez pas faire : car en plus d’être dur pour vous au quotidien, cela met en péril votre réputation, qui est désormais votre SEUL actif. Une fois détruit – par plusieurs articles de ce genre, en plus cruel encore – vous serez bon pour une reconversion… Raison pour laquelle je n’ai pas mis le nom du journaliste – bien qu’il commence à avoir beaucoup de casseroles à son actif mais il semble de bonne volonté, et il fait habituellement un travail intéressant de fact-checking sur des déclarations politiques, et a très utilement œuvré sur les problèmes du CETA. Il serait temps que Le Monde staffe mieux l’équipe ou réduise la pression éditoriale, et que M. Samuel Laurent contrôle mieux la qualité de ce qui sort de son service…

Car en l’espèce, Le Monde envoie au front – et c’est un front, avec des masses de snipers derrière leur PC attendant son faux pas -, un jeune journaliste, et lui demande de fact-checker, en gros pour caricaturer, les élections américaines le matin, la Syrie l’après midi, la pollution de l’air le lendemain matin, et les conséquences de la fin de l’euro le lendemain soir… Sans aucune connaissance préalable. Comment s’étonner ensuite du fort taux de boulettes – voire de boules de bowling ?

Bref, bonne poire, je contacte donc (avec difficulté – il n’affichent pas leur adresse mail…) l’auteur des Décodeurs au Monde par mail et lui signale l’erreur la plus importante, pour qu’il la corrige – et revérifie tout.

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(Vous notez que j’ai bien été traité en retour par les Décodeurs, merci pour ce moment…)

La reconnaissance est une maladie du chien non transmissible à l’homme.” [Antoine Bernheim]

L’auteur me répond brièvement par mail, reconnaissant son erreur et indique que l’article va être corrigé – ce qu’il a fait, montrant 9 millions d’électeurs en plus :

Et c’est là que ça devient bigrement intéressant, car voici l’article en ligne depuis lors :

On voit donc que l’auteur n’a même pris la peine de relire son billet à la lumière des éléments nouveaux (ce qui est quand même ballot pour un article de 61 mots et 346 caractères…) ou il n’a pas compris ce dont il parlait.

Au passage, on note qu’il a corrigé un autre petit souci – que je viens de voir du coup : il parlait bien précédemment des Américains « en âge de voter », mais comptait dedans les résidents étrangers sans droit de vote (21 millions…) et les citoyens privés de leurs droits civiques (3 millions)

Ce n’était donc pas le corps électoral pouvant voter, et cela a donc faussé les chiffres de participation précédents. 3e erreur. Cette notion « d’électeurs potentiels » est donc la bonne (on parlerait chez nous d’inscrits sur les listes électorales), et les chiffres sont apparemment justes.

Hélas, juste ceux-ci ! 🙁

C’est là qu’on en vient au vrai souci. Car on a à l’évidence des individus qui viennent « décoder » l’élection américaine sans en avoir apparemment toutes les compétences nécessaires. Notez qu’on demande au jeune journaliste de comparer les élections américaines de 2016 avec celles de 2012 alors qu’en 2012 il était encore apparemment à l’école de journalisme…

Alors ayant pour ma part l’habitude de suivre ces élections, je me permets de souligner quelques importantes différences avec les pratiques électorales françaises :

  1. Les résultats mettent près de 2 mois à devenir définitifs pour ce pays-continent ; on a encore des masses de votes qui arrivent 4 ou 6 semaines après le scrutin (votes par correspondance, validations tardives, etc.) ;
  2. Il n’y a aucune centralisation rapide des résultats au niveau national. Il n’existe pas l’équivalent de la Direction s’occupant des élections dans notre Ministère de l’Intérieur proclamant les résultats définitifs le lendemain. Tout se fait par État. La source du Monde est d’ailleurs le site Elections Project, mais qui n’est que le site non officiel d’un professeur de Sciences politiques en Floride, Michael McDonald (qui a l’air compétent et a fait un gros boulot de synthèse très utile). On a un résultat officiel seulement en début d’année suivante (Ici, le 17 janvier 2013 pour la dernière élection) ;
  3. La notion de participation ne semble étrangement pas aussi importante que chez nous, on la commente peu et les données ne sont pas toujours simples à trouver – à cause de plus de laxisme sur les listes électorales que chez nous à mon avis.

Dans ces conditions, on ne peut clairement pas faire le genre d’analyse à laquelle se sont essayés les Décodeurs du Monde le 10 novembre, car il manque justement beaucoup trop de votes. S’y essayer revient forcement à se tromper lourdement, et à tromper ses lecteurs.

C’est ainsi pour ne pas induire en erreur mes lecteurs que je n’ai encore diffusé aucun chiffre sur mon blog, l’analyse viendra bientôt. Hélas, la rapidité de l’information ne permets pas aux grands médias de prendre le temps d’une analyse posée, avec du recul, ce qui est un vrai problème désormais.

Ainsi, comment ne pas se poser de questions par rapport à ça, pour continuer :

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9 millions d’électeurs potentiels en plus, on a vu, 300 000 votants de plus, participation en baisse de plus de 2 points ??? Pour l’élection la plus clivante depuis 30 ans ??? Ce n’est pas impossible, bien sûr, mais il faut contrôler sérieusement ses chiffres avant de sortir un truc comme ça, et avoir une bonne explication…

Alors qu’a-t-on en réalité, quand on prend les chiffres quasi finaux depuis près de deux mois (d’après Elections Project et New York Times) ?

N.B. J’ai repris l’estimation du chiffre de votants de la source du Monde, bien qu’elle donne sur le passé des résultats un peu différents des chiffres communément admis – mais ça ne change pas grand chose…

Source : Elections Projects – 2012, 2016.

Ajouté au fait que l’auteur ne donne apparemment pas sa méthode de calcul, je n’aurais pas repris les chiffres comme ça sur mon blog – je me méfie beaucoup du manque de rigueur de ce qu’on peut trouver sur Internet, ça me prend toujours beaucoup de temps à contrôler. Ceci étant, comme Le Monde l’a fait, je les garde pour l’exercice. En revanche je prends les pourcentages de vote des candidats sur le New York Times, ce qui explique l’écart si vous calculez.

Bref, l’analyse donc donc :

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Quoi qu’il en soit, si ces informations ne sont pas inintéressantes, il faut à mon sens se garder de trop présenter des résultats exprimés en voix pour un pays comme les États-Unis, c’est très trompeur, la preuve.

Il faut en rester le plus possible au pourcentage des suffrages, qui permet de mieux comprendre ce qui se passe. Je vous suggère donc d’utiliser plutôt ce genre de graphique à l’avenir (chers Décodeurs, je vous l’ai même préparé, je suis une vraie mère pour vous, vous voyez… 🙂 ).

(Note : ne prenez pas mes chiffres tels quels, comme vous avez fait avec Elections Project, vérifiez-les bien, on ne sait jamais, une erreur est vite arrivée, hein…)

Donc en synthèse sur l’élection :

Pour le dernier point, on se gardera de rentrer dans les arguments classiques des mauvais perdants. L’élection américaine se fait sur un nombre d’États à gagner, pas un nombre de voix, c’est un système fédéral. De plus :

 

Après, je reconnais qu’en pourcentage, on analyse bien mieux, mais on ne peut plus trop écrire comme ici ce genre de titre pour faire du buzz facile :

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Mais au moins, on dit des choses justes – vu que Clinton a obtenu en fait le même nombre de suffrages qu’Obama – et ça permet au lecteur de comprendre que malgré ça, elle a néanmoins fait une très mauvaise performance…

En tous cas, M. Laurent, n’hésitez pas à me contacter en cas de besoin pour de futures élections – si je peux vous rendre service et éviter la diffusion d’intoxs auprès de vos millions de lecteurs, c’est vraiment très important… 🙂

P.S. Je ne sais pas si vous comptez mettre à jour votre billet, mais ce serait bien car il risque de tromper plein de lecteurs vu la diffusion qu’il a eue…

Certains s’impatientent d’ailleurs – je suis très étonné que vous ne traitiez pas les alertes répétées de lecteurs vous signalant vos erreurs#Contrôle_qualité ?

Dès le 12 novembre :

Et tenace, il recommence de nouveau le 19 décembre, avec 2 destinataires :

Cela fait plus de trois mois que vous trompez ainsi le public – vu la puissance de la notoriété du Monde, l’artcile est très bien référencé quand on fait une recherche sur le résultat des élections…

Donc vos leçons à tout le monde, du coup, c’est juste énorme.. :

Rappel : La Charte de Munich (et en particulier son point 6) est ton amie :

Bref, chapeau – du GRAND Décodeurs du Monde – et ça, c’est un fait ! 😉

Prévision : après ces billets, apparition prochaine dans le Décodex d’une nouvelle catégorie NOIRE, pour ce site et le blog de Marc Dutroux… ? 😉

C’était donc la série “Décodeurs” gentille du mardi.

À demain pour la suite…

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Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

P.S. Merci de vous modérer si vous commentez. Les commentaires déplacés ou insultants seront comme d’habitude supprimés.

Source: http://www.les-crises.fr/les-decodeurs-du-monde-naufrage-sur-les-resultats-de-lelection-americaine/


(4) L’indispensable fact-checking interne : l’exemple du New Yorker

Tuesday 7 February 2017 at 06:01

Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

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Le vrai “fact-checking”, celui qu’il nous faut au plus vite… (Merci à P.R. 🙂 )

Points de contrôle, par John McPhee

Source : The New Yorker, le 09/02/2009

Les vérificateurs de faits cochent les cases une à une.

Par John McPhee

Sara Lippincott, qui vit actuellement à Pasadena, après avoir pris sa retraite en tant que rédactrice à ce magazine au début des années 90, a travaillé dans le département de vérification des faits du New Yorker de 1966 à 1982. Elle était passionnée par la science, et quand des articles scientifiques parvenaient au magazine elle en trouvait généralement la photocopie sur son bureau. En 1973, un de mes longs articles nommé “La courbe de l’énergie de liaison” (“The Curve of Binding Energy”) a bénéficié de son attention exclusive pendant trois ou quatre semaines et en requérait chaque instant. Expliquant son travail devant un public d’une école de journalisme, Sara déclara un jour, “Chaque mot d’un article qui a la moindre chance de se corréler à un fait s’y rapportant est examiné, et, s’il passe le test, il reçoit l’imprimatur du vérificateur, qui consiste en un minuscule coup de crayon.” De mon article brut de 6000 mots (qui portait sur du matériel nucléaire militaire utilisé dans l’industrie privée et de ce que des terroristes pourraient ou ne pourraient pas faire avec), un paragraphe est resté en mémoire à cause du niveau de difficulté qu’il présentait et l’effort qu’elle a fait pour le garder ou l’écarter.

C’était une histoire que m’a racontée John A. Wheeler qui, durant la Seconde Guerre mondiale, fut le physicien résident en chef au Hanford Engineer Works, sur la rivière Columbia dans le sud du centre de Washington, où il a assisté au démarrage et à la production de plutonium du premier réacteur nucléaire de grande échelle au monde. En 1939, avec le physicien danois Niels Bohr, Wheeler avait identifié les noyaux atomiques les plus propices à la fission et à l’importante libération d’énergie de liaison induite par cette fission. En 1943-44, tandis que le premier réacteur était en cours de conception pour Hanford, Wheeler insista pour que sa section initiale circulaire soit étendue à un carré, de sorte que cinq cents barres de combustible supplémentaires puissent, si nécessaire, être insérées dans la matrice en graphite du réacteur (une modification extrêmement onéreuse réalisée parce que Wheeler suspectait que quelque chose comme une contamination au Xénon pourrait affecter la réaction. Ce fut le cas, et l’augmentation du flux de neutrons générée par les barres de combustible supplémentaires ont résolu le problème. En 1973, dans le bureau du professeur Wheeler de l’université de Princeton, j’avais griffonné des notes depuis environ une heure quand il dit, comme une arrière-pensée, qu’une chose étrange se produisit à Hanford durant l’hiver 1944-45, ou peut-être pas. Il ne l’avait pas observé lui-même. Il ne l’avait jamais vu mentionné dans un écrit. Hanford était un endroit vaste, étendu dans une région de graminées, plein de rumeurs, de secrets et d’histoires apocryphes. Si j’avais du exploiter cette histoire, j’aurais dû l’authentifier par moi-même parce qu’il n’avait aucune idée au sujet de sa véracité. Il déclara qu’il avait entendu qu’un ballon incendiaire japonais (un des ballons militarisés qui furent lâchés au Japon et transportés par le jet-stream au-dessus de l’Océan Pacifique) avait atterri sur le réacteur qui fabriquait le plutonium qui détruisit Nagasaki, et avait provoqué son arrêt.

Les japonais nommèrent ces ballons fusen bakudan. De trente-trois pieds de diamètre, ils étaient faits en papier et étaient équipés de dispositifs incendiaires ou hautement explosifs. En moins d’un an, neuf mille furent lâchés d’une plage de l’île de Honshu. Ils tuèrent six habitants de l’Oregon, dont cinq enfants, déclenchèrent des feux de forêt, et atterrirent de l’Alaska au Mexique, et au plus loin à l’est à une quinzaine de miles du centre de Détroit. En complément du manuscrit de “La Courbe de l’Energie de Liaison”, qui par ailleurs n’était pas au sujet de Hanford, j’écrivis une demi-douzaine de phrases au sujet du ballon qui provoqua l’arrêt du réacteur, et j’ai remis l’article tel quel. Si l’histoire de Wheeler était vraie, elle serait éditée. Si elle était invérifiable, elle serait supprimée. J’espérais qu’elle serait vraie. La suite dépendait de Sara

Ses appels téléphoniques ricochèrent sur l’ensemble des États-Unis : de Brookhaven à Bethesda, de La Jolla à Los Alamos, sans mentionner Hanford et diverses cibles du district de Columbia. Parmi tout ce qu’elle devait faire d’autre pour finaliser – un mot à la fois – ces indénombrables coches, elle en arriva à passer des appels au sujet du ballon incendiaire pendant des jours. Enfin vint une percée apparente. Quelqu’un lui dit qu’il ne pouvait pas authentifier l’histoire, mais il connaissait sans aucun doute quelqu’un qui le pourrait.

“Ah, oui ? Qui ?”

“John Wheeler.”

Je dis à Sara d’abandonner l’anecdote. L’histoire était assurément l’invention de quelqu’un ; nous n’avions qu’à la supprimer ; elle en avait fait assez. Elle continua à passer des appels téléphoniques.

Si Sara était en train de chercher des informations dans le noir, l’obscurité était la longue ombre du secret de guerre, quand quarante-cinq mille personnes, des maçons jusqu’aux théoriciens, vivaient à Hanford, Pasco, Kennewick, et particulièrement à Richland, une bourgade de deux cents âmes que l’armée acheta en 1943 et étendit aussitôt avec plus de quatre mille maisons. L’importante population, nonobstant Hanford Engineer Works, du projet Manhattan était si secrète que même le chef d’état-major inter-armée n’en connaissait pas l’existence. Harry Truman ne l’apprit qu’après la mort de Franklin Roosevelt, en avril 1945. Le personnel d’Hanford vivait au milieu d’affiches énonçant “Ne Soyez Pas Pris La Bouche Ouverte.” Ils plaçaient leur bouteille d’urine à leurs pas de porte le soir afin qu’elle soit testée sur la présence de plutonium. Les habitants de Richmond firent plus de bébés que partout ailleurs dans le pays. Il n’y avait pas grand-chose à faire en dehors du plutonium. Pour coller une oreille au sol, façon de parler, et rechercher des espions, un agent résident du FBI alla dans les bordels de Pasco et de Kennewick, emmenant avec lui sa belle épouse. Elle restait assise dans la voiture tandis qu’il faisait du contre-espionnage à l’intérieur. Pour faire le profil de ceux qui pourraient être des cibles faciles pour des espions, les agents du FBI allaient de maison en maison, tentant de savoir qui étaient les plus gros buveurs, et qui allait coucher dans le lit de quel voisin. Hanford Engineer Works avait ses propres juges de paix, sa propre prison. Des tavernes étaient érigées pour le “biberonnage” de nuit des ouvriers du bâtiment, dont la tendance à la bagarre était telle que Wheeler se rappela plus tard “ces clandos à bière avec les fenêtres proches du rez-de-chaussée de sorte que des gaz lacrymogènes puissent y être projetés.”

Le personnel-clé était connu sous de faux noms. Enrico Fermi était M. Farmer. Eugène Wigner était M. Winger. Arthur Compton était M. Comas. Les gens se référaient à Wheeler comme étant Johnny le génie. L’exposition aux radiations était appelée “la brillance”, et le mot pour les radiations était “l’activité”. Un technicien qui fauta et utilisa le mot en “R” fut convoqué dans un bureau et fut copieusement assaisonné. À de très rares exceptions, le personnel n’avait aucune idée de ce qu’ils accomplissaient, mais ils faisaient ce qu’on leur disait. (“Nous lavions nos mains tellement de fois par jour que je pensais être Lady Macbeth.”) Le projet Manhattan, à Hanford comme ailleurs, réclamait “l’immédiate amputation haute” de tout membre humain avec une coupure contaminée au plutonium.” Il aurait pu y avoir un tableau d’affichage : 29 JOURS SANS L’ABLATION D’UN HUMERUS. Il y avait des veuves noires (araignées venimeuses) dans les maisons des gens. Une femme appela l’hôpital gouvernemental et demanda ce qu’elle devait faire si une veuve noire mordait sa fille de trois ans. L’hôpital : “Si elle entre en convulsions, emmenez-la…”

À l’intérieur et à l’extérieur du site, les rumeurs étaient incessantes au sujet de la contribution de Hanford à l’effort de guerre : au hasard, c’était un camp de prisonniers de guerre, une usine de combustible solide pour fusées, une cuisine biologique préparant des choses pour la guerre bactériologique, une ligne de production de nylon (DuPont était le principal sous-traitant industriel). Interrogé sur ce qui se passait réellement, le porte-parole bien informé de l’Armée de terre, le capitaine Frank Valente, a déclaré : “Nous déshydratons le fleuve Columbia pour l’expédier à l’étranger”.

Et maintenant, à la fin de 1973 au New Yorker, le moment où « La Courbe de l’Energie de Liaison » allait devoir être imprimé approchait rapidement, et les modifications ne seraient plus possibles. Encore une fois, j’ai remercié Sara et lui ai dit de supprimer l’histoire du ballon japonais. O.K., dit-elle, mais peut-être que si elle trouvait un moment libre ce dernier après-midi, elle ferait encore un appel ou deux. Ou trois. Et elle l’a fait, et elle a retrouvé quelqu’un dans le Delaware qui lui a dit qu’il ne pouvait pas authentifier l’histoire, mais qui savait absolument qui le pourrait.

Ah ? Qui serait-ce ? John Wheeler ?

Le gestionnaire du site Réacteur B. Il aurait certainement su si un ballon incendiaire avait enflammé son bâtiment.

Où est-il maintenant ?

Retraité en Floride.

Sara chercha son numéro de téléphone. Le département de vérification de l’époque était équipé du sol au plafond avec des annuaires téléphoniques. Elle a appelé. Il n’était pas à la maison. Il était parti faire ses courses.

Où ?

Au centre commercial.

Sara a appelé la police, leur a expliqué la situation, a demandé de l’aide et leur a donné son numéro de téléphone.

Quelques minutes passèrent, moins d’une heure. L’article n’était pas encore parti à l’impression lorsque le gestionnaire du site a appelé. Il était dans une cabine téléphonique, l’ancêtre des téléphones portables. Sara expliqua le but de son appel et lui lut un passage qui se terminait comme suit :

Les ballons incendiaires ont été tellement efficaces, en fait, que les journaux ont été invités à ne pas imprimer d’informations à leur sujet, parce que les États-Unis ne voulaient pas encourager les Japonais à en lâcher plus. Le ballon qui a atteint Hanford a traversé non seulement le Pacifique, mais aussi Olympic Mountains [État de Washington, NdT] et les glaciers alpins de la chaîne des Cascades. Il a atterri sur le bâtiment abritant le réacteur qui produisait le plutonium de Nagasaki et provoqua son arrêt.

Le gestionnaire a dit à Sara, “Comment avez-vous appris cela ?”

Il a ajouté que le ballon n’était pas réellement tombé sur le bâtiment, mais sur une ligne à haute-tension transportant le courant vers le réacteur. Il y avait juste assez de temps pour corriger l’article.

A-Rod fait une erreur de temps en temps, et donc le New Yorker également. Le plus rare de tous est un fait qui n’était pas erroné dans le manuscrit original, mais est devenu une erreur dans le processus de vérification. Lorsque cela se produit, il peut assez bien être appelé un événement, comme le jour où le savon a coulé à Procter & Gamble. Cela ne m’est arrivé qu’une seule fois – et il y a près de trente ans. Si le blâme est à assigner, Dieu ne plaise, je ne suis pas le cessionnaire, et ni Sara, qui a vérifié la pièce. Appelé « Bassin, Montagnes et Vallées », il était le premier d’une série de longs articles sur la géologie qui apparaissaient de temps en temps sur une douzaine d’années. Il comportait de nombreux passages introductifs sur des thèmes comme la tectonique des plaques et le temps géologique. Dans le manuscrit original, un paragraphe disait :

Ce sont les plaques qui se déplacent. Elles se déplacent toutes. Elles se déplacent dans différentes directions et à des vitesses différentes. La plaque Adriatique se déplace vers le nord. La plaque Africaine arriva un jour derrière elle et la poussa vers l’Europe – enfonçant l’Italie comme un clou dans l’Europe – et ainsi créa les Alpes.

Problème C, problème B, problème A, le programme dériva, comme toujours, vers la limite temporelle, le bouclage final et irréversible. Dans la tête de chacun comme dans les immeubles environnants, les choses s’accélèrent et peuvent devenir, c’est un euphémisme, frénétiques. Joshua Hersh, un vérificateur des faits moderne qui est plus froid de caractère que le marbre, se réfère à ce moment comme à “la dernière minute la trouille aux fesses.” Alors que “Bassin, Montagnes et Vallées” arrivait à 5 minutes du bouclage, tellement de cailloux volaient autour de ma tête que j’aurai cru Sara si elle m’avait dit qu’il y a des noyaux de calcaire dans les fruits. A une minute de la fin, elle vint me dire que j’avais tort sur la plaque Adriatique, elle ne bouge pas vers le nord, mais vers le sud-ouest.

Désespérément, j’ai dit, “Qui a dit ça ?”

Elle dit, “Eldridge Moores.”

Théoricien de calibre mondial de la tectonique des plaques, auteur d’innombrables articles scientifiques sur la séquence ophiolitique comme signature des mouvements globaux de la tectonique, président de la Société géologique de l’Amérique, Eldridge Moores était le géologue généreux et excentrique qui s’était engagé à m’enseigner, de voyages d’études en voyages d’études, l’histoire géologique de, parmi tant d’autres, la Californie, l’Arizona, la Grèce et Chypre. Le cerveau en ébullition, je dis à Sara : « Si Eldridge Moores dit que la Plaque de l’Adriatique se déplace vers le sud-ouest, elle se déplace vers le sud-ouest. Change la phrase s’il te plait.”

Dans le New Yorker du lundi suivant, la plaque Adriatique se dirigeait vers le Maroc. Feuilletant le magazine pendant un moment libre cette semaine-là, j’ai appelé Eldridge et je l’ai trouvé dans son bureau à l’université de Californie, Davis. Je dis : “Eldridge, si la plaque adriatique bouge vers le sud-ouest, qu’est-ce que les Alpes font là ?”

“La plaque Adriatique ?”, dit-il.

Je répondis, “La plaque Adriatique.”

Je crois que je l’ai entendu se frapper le front. “Oh, non !” dit-il. “Pas la plaque Adriatique ! La plaque Egéenne. La plaque Egéenne bouge en direction du sud-ouest.”

La pire des erreurs de vérification, c’est quand on dit qu’une personne est morte alors qu’elle ne l’est pas. Selon les mots de Josh Hersh, “Ca les ennuie vraiment.” Sara se souvient d’un lecteur d’une maison de retraite médicalisée qui avait lu dans le New Yorker qu’il était “feu le lecteur de la maison de retraite.” Il a écrit pour demander une rectification. Le New Yorker, dans son édition suivante, bien sûr s’y plia, et par erreur reproduisit l’erreur, parce que le lecteur en fait mourut durant le week-end alors que le magazine était à l’impression.

Toutes les erreurs ont une longue vie. Comme Sara dit à des étudiants en journalisme, une fois que l’erreur est à l’impression, “elle prend vie, elle est dans les bibliothèques, elle est soigneusement cataloguée, scrupuleusement indexée… Digitalisée, elle trompe chercheurs après chercheurs, à travers les âges, tous ils feront de nouvelles erreurs sur la base de ces erreurs originales, etc. etc. jusqu’à une explosion finale d’errata.” Epée sortie, le vérificateur se tient au bout du pont. C’est en partie la raison pour laquelle ce travail existe et pourquoi, selon les mots de Sara, une publication croira en “une meute de professionnels sceptiques perdus dans ses propres épreuves.” Les journaux n’ont pas de service de vérification des faits séparés, mais n’importe quel magazine en a. Quand j’ai commencé à travailler au Time -en l’année 957 sous le règne de Eadwig le Juste- les rédacteurs du Time étaient des hommes, et les vérificateurs de faits, des femmes. C’était des expertes. Quand je produisis un article en freelance à l’Atlantic, j’ai demandé qui ferait la vérification, et on m’a répondu : “C’est comme vous voulez.” L’Atlantic n’avait pas de budget pour la vérification. Un peu plus tard, quand j’ai vendu un article à National Geographic, il apparut qu’ils avaient plus de vérificateurs qu’il n’y a d’Indiens en Amazonie. Holiday et le Saturday Evening Post étaient les seuls un peu moins assidus. Alors que le service de vérification du New Yorker avait une réputation dès le départ dans ce domaine, de nombreux autres magazines étaient autant engagés et prudents. Vingt-huit ans après ce premier article pour l’Atlantic, j’en ai vendu un second, et cette fois j’ai eu droit à une vérification comme avec le New Yorker.

Les éditeurs de livres préfèrent considérer la vérification des faits comme relevant de la responsabilité des auteurs, ce qui, contractuellement, se résume à la simple question de savoir qui ne paiera pas. Si du contenu qui est apparu dans un magazine vérifié réapparaît dans un livre, l’auteur n’est pas le seul bénéficiaire du travail du vérificateur. L’éditeur du livre a gagné un billet gratuit à la respectabilité factuelle. Les éditeurs qui, pour des raisons initiales de marketing, mettent un texte sous presse avant que le service de vérification d’un magazine ne l’ait fait, récoltent ce qu’ils méritent. Une protection presque infaillible pendant la progression du magazine jusqu’au livre réside dans le lectorat vigilant du magazine. Après une erreur dans The New Yorker, des missiles à détection de chaleur s’élèvent et retombent sur l’auteur, le vérificateur des faits, le rédacteur en chef, et même l’ombre du fondateur. Comme le département de vérification le résume, “Aucune erreur ne passe inaperçue des lecteurs.” Au cours des derniers jours de 2005, Rebecca Curtis a écrit une belle et courte histoire “Twenty Grand” qui est parue dans The New Yorker. Ses personnages, en 1979, vont dans un McDonald’s pour manger des McNuggets de poulets. Les McNuggets sont apparus dans le courrier de Noël du New Yorker. McDonald’s les avait introduits en 1983.

Lors des quelques occasions où un tel message m’est parvenu, j’ai écrit au lecteur un mot de remerciement (à moins que la lettre se situe quelque part dans le continuum entre la méchanceté et le déplaisant, ce qui est rarement le cas). “Vous avez raison !” dis-je. “Et je vous en suis très reconnaissant, car l’erreur ne sera pas présente quand l’article apparaitra sous la forme d’un livre.” Si, dans la lettre du lecteur apparait l’ombre d’un sourire, je ne peux m’empêcher d’ajouter, “Si un lecteur à l’œil de lynx tel que vous a parcouru ces milliers de mots et n’a trouvé qu’une seule erreur, je suis soulagé.”

Avec la confortable certitude que le département de vérification des faits va passer derrière moi, j’aime supposer avec certitude des noms et des numéros dès le début, pendant que je change et re-change et écoute les phrases, préférant entendre un chiffre ou une date approximatif que le son dissonant de termes journalistique : QUELLE VILLE, 000 000 $, nom AV, nombre AV, En cours. Ce sont des sortes de billets à ordre, et le vérificateur est supposé les payer. En cours veut dire ce qu’il veut dire, juste comme ça ; AV signifie “à venir”. Au moins, pour moi, ils desservent le son d’une phrase autant que des substituts plats, des inventions provisoires. Dans un train de marchandise de deux kilomètres de long, il y a tube vital d’air qui court tout du long et commande les freins. Dans “Coal Train” (Le train de charbon) (2005), j’ai ressenti le besoin d’une analogie et en ai inventé une :

Le relâchement des freins pneumatiques commença aux deux extrémités, et se dirigea vers le milieu. L’ensemble du très long tube d’air du train ressemblait à la vessie natatoire d’une anguille américaine.

Rapidement, le département des vérifications fut au point en ichtyologistes, et je fus informé par Josh Hersh que la vessie natatoire d’une anguille américaine est proportionnellement bien plus courte que chez la plupart des poissons communs.

“Qui le dit ?”

“Willy Bemis.”

“Ah.”

Willy Bemis est à l’anatomie des poissons ce qu’Eldridge Moores est à la tectonique des plaques. Willy était la figure centrale d’un de mes livres paru trois ans plus tôt, dont des extraits furent publiés dans le New Yorker. Il avait depuis quitté l’université du Massachussetts pour le poste de directeur de Shoals Marine Laboratory, les classes situés au large [Shoals Marine Laboratory est situé sur une île du golfe du Maine, NdT] de Cornell University et de l’université du New Hampshire. Je l’ai appelé à Ithaca pour lui demander ce qui pouvait être fait. Toujours accommodant, Willy essaya au début de rationnaliser l’anguille. Peut-être que sa vessie natatoire pourrait faire l’affaire après tout. Peut-être l’analogie fonctionnerait. Je déclarais que l’anguille ne passerait jamais le département des vérifications, ou, pour autant, à travers moi. Nous étions proche de boucler, et Willy était incapable de penser sur l’instant à une espèce ayant une vessie natatoire suffisamment longue. Que faire ? Il appela Harvard. L’ensemble du très long tube d’air du train ressemblait à la vessie natatoire d’un poisson corde [Erpetoichthys, NdT].

Sur la rivière Merrimack à Merrimack, New Hampshire, il y a une brasserie qui a brassé la première Bud en 1970. John et Henry Thoreau, en 1839, passèrent par ce site dans leur skiff fait maison lors d’un voyage qui fut à l’origine du premier livre de Henry. Une chute d’eau blanche connu sous le nom local de “Cascade de Cromwell” depuis le 17ème siècle, mais, écrivit Thoreau, “Ces chutes sont le Nesenkeag des Indiens,” et il continua, “Le Grand Fleuve Nesenkeag arrive sur la droite en haut.” Le New Hampshire a beaucoup d’endroits aux noms finissant en “keag”. Le “keag” est prononcé comme s’il n’y avait pas de “a”, donc “keg”. En 2003, mon gendre Mark Svenvold et moi allâmes à travers les Chutes Nesenkeag, Namaskeag et Amoskeag, dans un canoë Old Town, retraçant le voyage en amont de Thoreau, et, en tirant le canoë pour remonter les rapides, je me suis trouvé en train de me demander combien de “kegs” (barils) cette usine de Budweiser pouvait produire par jour. De retour à la maison et en train d’écrire, j’ai inventé un nombre à partir de rien, et c’est ce qu’Anne Stringfield, vérifiant le fait, dit dans son rapport :

Juste au-dessus des Chutes Cromwell, route 3, très proche mais invisible depuis la rivière, il y a une brasserie Budweiser dont la production moyenne journalière est de 13 000 barils par jours.

Ne jamais sous-estimer AnheuserBusch [compagnie de brasserie qui possède Bud, entre autres, NdT]. La production moyenne par jour se révéla être de 18 000 barils.

Un autre article fluvial – “La rivière au cul serré” – a été vérifié par Josh Hersh en 2004. Il a trouvé cela, dans son rapport :

Les gens disent : “La rivière Illinois ? C’est quoi ? Jamais entendu parler. Où va-t-elle. En fait, il y a deux rivières Illinois en Amérique, chacune, bien sûr, aussi connue que l’autre.

L’une est dans l’Illinois, l’autre en Arkansas et Oklahoma ; et ce sont celles que vous trouvez dans le Dictionnaire géographique Merriam-Webster, qui est une des références préférées des services de vérification. Josh plongea dans le web, et en revint avec une troisième rivière Illinois, en Oregon, qui est presque inconnue même en Oregon.

En fait, il y a bien trois rivières Illinois en Amérique, et chacune, évidemment, est aussi connue que les autres. (Et maintenant, avec cet article, en janvier 2009, le service de vérification des faits a encore trouvé une autre rivière Illinois, en Colorado. Si je devais republier ce morceau d’information fluvial 46 fois de plus, évidemment, je trouverais une rivière Illinois dans chaque État américain.) Cet exploit, de la part de Josh, était juste un exercice d’étirement avant d’embarquer, entre autres choses, sur un bateau qui dérivait, oisif, sur l’Illinois, du même nom, quand un vaisseau plus grand qu’un porte-avion se précipita sur lui avec cinq coups de sirènes brefs, le signal universel de danger immédiat. Le vaisseau de plus de onze cent pieds de long et câblé solidement, était composé de quinze barges poussées par un “remorqueur”. J’étais dans la cabine du pilote, gribouillant des notes. Juste comme le bateau allait entrer dans notre angle mort – mille pieds d’eau que nous, dans la cabine du pilote, ne pouvions voir, des gens apparurent sur le pont du bateau, le bateau démarra et, d’une façon à la fois altière et méfiante, bougea légèrement sur le côté, lentement. Nous avons poursuivi en descendant la rivière, alors que le bateau nous dépassa de port en port, faisant sa route en remontant les mille pieds de péniches jusqu’au niveau de la cabine du pilote. Deux hommes et deux femmes sont dans le bateau. La femme la plus proche – assise à l’arrière à bâbord dans la partie ouverte du cockpit – porte un maillot de bain deux pièces noir et doré. Elle avait le genre de corps que vous voyez sculpté dans le marbre. Elle avait des cheveux dorés. Rapidement et adroitement, elle mit ses mains dans son dos pour dégrafer son haut. Elle le laissa sur ses genoux et pivota de 90° vers le carré du remorqueur. Epaules en arrières, les pommettes hautes, elle tint la pause sans faiblir. Elle s’exposait largement au mépris de la gravité. Pas d’angle de répit. C’est une sirène, et ce sont ses chants.

Jusqu’à présent, c’est vérifiable. Quelque chose comme ça peut – selon le New Yorker – être mis “sur l’auteur”. C’était mon expérience, ma description, ma construction, mon érection. Personne ne semble s’être soucié de la couleur du maillot de bain. J’ai poursuivi, malgré cela, en disant quelque chose comme cela :

Elle est “l’Ovale avec Pointes” d’Henry Moore. Moore a dit : “Formes arrondies portant une idée de fructification, de maturité, probablement parce que la terre, les seins de femmes, et la plupart des fruits sont ronds, et ces formes sont importantes parce qu’elles ont cette résonnance dans nos habitudes de perception. Je pense que l’élément humaniste organique sera toujours pour moi d’importance fondamentale en sculpture.”

Et maintenant nous étions en vérification profonde. En 1975, j’avais téléphoné à Lynn Fraker, qui était docteur du musée d’art de Princeton, où « Ovale avec Pointes » de Moore est l’une des deux douzaines de sculptures monumentales et principalement abstraites qui se trouvent à l’extérieur du campus. Je voulais les utiliser comme exercices de description dans un cours d’écriture où j’allais enseigner pour la première fois. Le Henry Moore, de onze pieds de haut, a la forme d’un donut, et de chaque côté intérieur un renflement conique en forme de sein s’élance vers un autre renflement conique en forme de sein, leurs extrémités se touchant presque, comme s’ils étaient au plafond d’une chapelle. Mon opinion était que les étudiants devraient pouvoir faire une meilleure description que cela. “Donut”, par exemple, n’était pas un mot qui devrait être autorisé à surgir au sujet de l’œuvre d’Henry Moore, et, dans chaque classe où j’ai enseigné depuis lors, j’ai utilisé les notes de cette conversation avec Lynn Fraker. Ils comprennent les mots d’Henry Moore, qu’elle a récités de mémoire. Et maintenant, en 2004, je ne savais pas où elle les avait lus. Elle avait quitté Princeton des décennies auparavant, s’était remariée, et était inaccessible.

L’internet ne fut d’aucune aide, mais Josh, en cherchant dans les catalogues de la Bibliothèque publique de New York, apprit que des recueils de commentaires de Moore sur l’art sculptural se trouvaient dans une annexe du centre-ville, de l’autre côté de la Cinquième Avenue en face du bâtiment principal de la bibliothèque. Après une heure ou deux, il y trouva un essai de Moore dans un numéro de 1937 de The Listener de la BBC. Dans le paragraphe suivant, les mots que Lynn Fraker m’avait soufflés. Ils avaient besoin de très peu d’ajustement pour être rendus textuellement, comme ils sont ci-dessus. Après quoi, nous étions de retour à “sur l’auteur” :

Elle n’a pas bougé — cette Maja demi-nue a dépassé tout le monde. Ses mamelons sont une paire d’yeux fixant le remorqueur. Pour ma part, je veux sauter hors du remorquage, nager vers elle, et demander s’il y a quelque chose que je peux faire pour aider.

Peut-être que je donne trop de crédit aux vérificateurs de faits. Après tout, je fais ce qu’ils font avant qu’ils ne le refassent. Je ne leur laisse pas une montagne de travail, et cela est particulièrement vrai si le New Yorker a rejeté l’article et je me prépare à l’inclure dans un livre, comme cela s’est passé en 2002, lorsque le magazine a jeté un œil froid — pour quelque raison inexplicable — sur douze mille mots sur l’histoire américaine de la pêche. J’ai donc vérifié les parties vierges du livre moi-même, en risquant l’analogie avec l’avocat qui se défend lui-même et a un imbécile pour client. La tâche m’a pris trois mois — essayer de retracer les faits dans le manuscrit d’autant de façons différentes que je pouvais imaginer, comme les vérificateurs le font régulièrement. Il y a eu quelques passages qui m’ont freiné presque jusqu’à l’arrêt, quand, pour une raison ou une autre, il a fallu une éternité sur Internet et plus encore dans les bibliothèques pour déterminer ce qu’il faut faire ou pas.

La fille de Penn Margaret pêchait dans le Delaware, et écrivit à la maison à un frère lui demandant “d’acheter pour moi une solide canne à pêche en quatre parties et un moulinet avec de solides et bonnes lignes…”

Le problème n’était pas avec la canne ou le moulinet mais avec la progéniture de William Penn. Devrait-il y avoir des virgules autour de Margaret ou pas de virgule autour de Margaret ? La présence ou l’absence de virgules indiquerait en fait si Penn avait une fille ou plus. Les virgules — présentes ou absentes — n’étaient pas seulement des virgules ; elles étaient des faits, ni plus ni moins factuels que les fûts de Bud ou la couleur du costume de Santa. Margaret, une des nombreuses filles de Penn, est entrée dans le livre sans virgule. En pousuivant, j’ai essayé de vérifier ceci :

Le mercredi 15 août 1716, près de Cambridge, dans le Massachusetts, Cotton Mather est tombé d’un canot en pêchant sur Spy Pond. Après avoir émergé trempé, perplexe, bredouille, il dit : « Mon Dieu, aide-moi à en comprendre la signification ! » Peu de temps après, il châtiait ses confrères pour perdre le temps de Dieu dans la pêche récréative. Pas beaucoup de chaleur là-bas. Mieux vaut se tourner vers le pasteur Fluviatulis Piscator, connu de sa famille sous le nom de Joseph Seccombe, âgé de vingt et un ans quand mourut Cotton Mather. À côté de la rivière Merrimack, en 1739, Piscator prononça un sermon qui fut publié plus tard comme « Un discours prononcé en partie à Ammauskeeg-Falls, à la saison de la pêche. » Il en existe neuf exemplaires. Un a été vendu aux enchères en 1986 pour quatorze mille dollars. Celui que j’ai vu était à la Bibliothèque de Philadelphie. Il y était inséré la description d’un libraire qui disait, “Premier livre américain sur la pêche à la ligne ; Première publication américaine sur les sports de champ et de ruisseau. La défense de Seccombe de la pêche est remarquable pour venir si tôt, à une époque où la pêche de plaisance devait se défendre.”

Il y avait, dans tout cela, une partie d’une phrase qui a prouvé, en 2002, être exceptionnellement difficile à vérifier. Elle aurait pu facilement être réécrite autrement, mais j’avais obstinément voulu la vérifier. En substance :

Joseph Seccombe, âgé de vingt et un ans quand mourut Cotton Mather.

Afin de cocher ces mots tels quels rigoureusement, vous devez connaître non seulement l’année de la mort de Mather et celle de la naissance de Seccombe, mais aussi le mois et le jour de chacun. Quand Mather mourut, le 13 février 1728, Seccombe avait soit vingt-un, soit vingt-deux ans. Lequel ? L’internet me faisait défaut. Les bibliothèques me faisaient défaut. Les œuvres complètes de Joseph Seccombe et Fluviatulis Piscator me faisaient défaut. J’ai appelé Kingston, dans le New Hampshire, où il avait servi comme curé pendant plus de vingt ans. La personne que j’ai contactée a généreusement promis de regarder dans les registres de la ville et de l’église et de me rappeler, ce qu’elle fit, deux ou trois jours plus tard. Elle était désolée. Elle avait cherché consciencieusement, mais à Kingston de toute évidence la date exacte de la naissance de Seccombe était introuvable. J’étais sur le point d’abandonner et d’insérer “dans sa petite vingtaine” quand une ampoule brilla dans ma tête. Si Joseph Seccombe était prêtre en 1737 (l’année de son arrivée à Kingston), il avait été instruit quelque part et, à l’époque, pour les études supérieures, il n’y avait qu’une possibilité en ville dans la province de Massachusetts Bay. J’ai appelé Harvard.

Par le standard téléphonique, j’ai été mis en contact avec quelqu’un qui écouta ma question et répondit sur le champ, en quelques secondes, “14 juin 1706.”

Source : The New Yorker, le 09/02/2009

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Source : The New Yorker, le 14/09/2009

“J’ai été fact-checké par le New Yorker”, par Evan Osnos

Par Evan Osnos, le 14 septembre 2009

Les rédacteurs au New Yorker sont souvent interrogés sur leurs processus internes de “fact-checking” (vérification des faits). (En février, John McPhee a écrit un papier sur cette pratique et ses praticiens.) Le processus consistant à vérifier de façon indépendante chaque assertion de faits dans un article — chaque détail, chaque hypothèse — est un art tellement important et menacé ces derniers temps que je me plais à l’expliquer à mes interlocuteurs avec souvent plus de détails qu’ils n’en attendraient habituellement. L’étendue du processus de “fact-checking” est spécialement surprenante pour nos amis journalistes chinois. Il se trouve que Qian Gang, rédacteur en chef en vue, que j’ai interviewé pour notre enquête “La Zone Interdite“, a récemment publié un papier dans le Southern Weekend, journal de la province du Guangzhou, intitulé “J’ai été fact-checké par le New Yorker“.

Quand j’ai reçu un appel de “fact-checking” du New Yorker, j’ai eu l’impression de me retrouver plongé au milieu d’un rituel antique.

Cela fait trente ans que je suis dans le métier des médias, mais c’est la première fois que je suis confronté à une telle chose. J’avais répondu à une interview par téléphone d’un reporter du New Yorker, il y a environ un mois de cela. Il faisait un portrait d’un de mes amis, une rédactrice en chef d’une revue renommée de Beijing. Le coup de fil du lundi provenait d’une femme ; elle me dit que son collègue avait proposé son article, et qu’elle souhaitait vérifier les faits avec moi.

L’article de Qiang, qui circule parmi les journalistes chinois, s’embarque dans une discussion sur le rôle disputé de la vérification des faits à l’heure des nouveaux médias. Grâce à un ami qui a fait la traduction depuis la Chine, voici quelques extraits :

La “vérification” dura à peu près une demi-heure. Je ne pouvais m’empêcher de célébrer la diligence que démontrait cette dame, compte tenu que je n’étais qu’un des nombreux interviewés. Après cet appel, je me suis immédiatement renseigné sur le sujet auprès d’experts et fait mes recherches sur internet. A l’origine, le système de vérification des faits dans les médias étatsuniens remonte à l’époque de Joseph Pulitzer, il y a un siècle. La revue du New Yorker créa un service de vérification des faits et embaucha des gens qualifiés comme vérificateurs de faits. Un poste prometteur ; il se dit que les personnes ayant été vérificateurs de faits ont de très grandes chances d’être recrutées comme rédacteurs en chef (dans d’autres publications).

Les vérificateurs de faits sont indépendants et n’ont pas de relations avec les journalistes enquêtés. La procédure est rigoureuse. La professeur Chen Wanying de H.K.U. est passée par ce processus aux États-Unis, en tant que journaliste. Elle écrivait pour le “Village Voice” et quand son article a été proposé, il lui a été demandé de fournir tous les contacts des personnes interviewées. Cela revient indubitablement très cher, seuls quelques grands groupes de presse se le permettent, dit Chen Wanying : “C’est trop coûteux.”

Le professeur Zhan Jiang, qui a étudié les médias étasuniens, m’a dit qu’il y avait de moins en moins de groupes de presse aux États-Unis qui suivaient de telles procédures. Pas étonnant que je ressente alors cette sensation de me retrouver au milieu d’un rituel antique durant l’appel téléphonique de vérification des faits du New Yorker. La devise de M. Pulitzer : “Exactitude ! Exactitude ! Exactitude !” apparaît comme un brouillard évanescent à une époque où les médias font face à une concurrence féroce. La presse prête à investir beaucoup de capital humain et d’argent dans le reportage d’investigation et la vérification des faits est bel et bien chancelante.

Le reportage fait à la va-vite semble dorénavant primer sur l’exactitude. Selon le spécialiste de l’internet Hu Yong, le mode de production de l’information était : “filtrer puis publier”. Nous sommes en train de virer vers : “publier et filtrer ensuite”. A quoi cela nous mène-t-il ? Il cite des experts occidentaux : “Au vingt-et-unième siècle, quand tout un chacun est un journaliste, nous faisons face à une jungle d’informations, dans laquelle le bon et le mauvais coexistent.”

Cette question me taraude. Je ne pense pas que l’essor de l’internet mène nécessairement au déclin de l’idéologie classique de l’information. Après le 18 juillet 2007, lorsque de fortes pluies s’abattirent sur Jinan, Tencent.com demanda aux internautes de Jinan de pouvoir collecter leurs témoignages oculaires. En quelques heures une quantité d’informations exactes était proposée au public. La vitesse et la puissance délivrées dépassaient ce dont était capable la presse traditionnelle. La polémique concernant le “tigre de Hua Nan”(dans laquelle une photo d’un animal menacé avait été truquée) fut aussi creusée par les internautes. Ils ont vérifié les faits et dénoncé les mensonges. De même, nous ne devrions pas oublier que des blogs de particuliers se chargent parfois de la lourde tâche de la vérification des faits.

Mais il y a indubitablement des exemples contraires. Nombres de faits sur internet sont impossibles à vérifier. Bien que l’internet permette de corriger les erreurs, certaines assertions qui finissent sur la toile ne sont pas rectifiées et s’établissent comme des vérités finales. Le problème actuellement est que beaucoup de gens dissertent sur le déclin et la chute de la presse traditionnelle, mais ils décrivent la “révolution” de la nouvelle presse de manière romantique. Ils ignorent intentionnellement ou inconsciemment la richesse apportée par la presse traditionnelle au long de l’Histoire. À l’âge du multimédia, a-t-on toujours besoin de professionnalisme dans le journalisme ? A-t-on toujours besoin de compétences et de qualifications pour faire le travail d’investigation ? Comment enseigne-t-on le journalisme aux étudiants à l’université ? Alors que de plus en plus d’options s’offrent à eux après leur diplôme, et nombreux seront ceux qui poursuivront leur carrière sur la toile, devons-nous continuer à parler de Ta Kung Pao, Fan Changjiang et de l’enquête sur le Watergate dans les classes de journalisme ? Ou devons-nous considérer que ces leçons traditionnelles doivent se confronter à l’innovation. Mais comment ? La proposition fondamentale de l’information – offrir des faits exacts – fait face à un défi majeur. Dans le nouvel environnement médiatique, comment la presse peut-elle faire sa vérification des faits n’est pas une question simple.

Evan Osnos a rejoint le New Yorker comme rédacteur en 2008, et traite de politique intérieure et étrangère.

Source : The New Yorker, le 14/09/2009

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Série : Le naufrage des Décodeurs du Monde

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Source: http://www.les-crises.fr/lindispensable-fact-checking-interne-lexemple-du-new-yorker/