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Discours du Président Obama à l’Assemblée générale des Nations Unies

Thursday 2 October 2014 at 00:02

J’avais lu beaucoup de critiques dénonçant un discours délirant – c’est en effet largement mérité…

Merci aux traducteurs œuvrant pour la communauté

A vous de comparer avec le discours de Lavrov et de vous faire votre opinion.

24 septembre 2014

Salle des séances de l’Assemblée générale des Nations unies – New York

PRÉSIDENT OBAMA : M. Le Président, M. le Secrétaire général, MM. les délégués, Mesdames et Messieurs. Nous nous retrouvons à la croisée des chemins entre guerre et paix, entre désordre et intégration, entre peur et espoir.

Tout autour du globe, il y a des signes de progrès. L’ombre de la Guerre mondiale qui existait au moment de la fondation de cette institution a été levée et les perspectives de guerre entre les puissances majeures réduites. Le nombre d’états membres a plus que triplé et plus de gens vivent sous des gouvernements qu’ils ont élus. Des centaines de millions d’êtres humains ont été libérés de la prison de la pauvreté, la proportion de ceux vivant dans l’extrême pauvreté ayant été divisée par deux. L’économie mondiale continue de se renforcer après la pire crise financière que nous ayons jamais connue.

Aujourd’hui, que vous viviez dans le centre de Manhattan ou dans le village de ma grand-mère à plus de 300 kilomètres de Nairobi, vous pouvez tenir dans votre main plus d’informations que n’en possèdent les plus grandes bibliothèques du Monde. Ensemble, nous avons appris à guérir la maladie et à exploiter la puissance du vent et du soleil. L’existence même de cette institution est un accomplissement unique — les peuples du monde s’engageant à résoudre pacifiquement leurs différends et leurs problèmes ensemble. Je dis souvent aux jeunes aux États-Unis que malgré les gros titres, ceci est le meilleur moment de tout l’Histoire humaine pour vivre, car vous avez plus de chances que jamais auparavant d’être alphabétisé, d’être en bonne santé, d’être libre de poursuivre vos rêves.

Et pourtant il y a un malaise omniprésent dans notre monde — un sentiment que les forces mêmes qui nous ont réunis ont créé de nouveaux dangers et ont rendu difficile pour n’importe quelle nation de s’isoler des forces mondiales. Alors que nous nous réunissons ici, une épidémie d’Ebola submerge les systèmes de santé publique en Afrique occidentale et menace de se répandre rapidement à travers les frontières. L’agression russe en Europe rappelle les jours où de grandes nations en ont piétiné de petites dans une quête d’ambition territoriale. La brutalité des terroristes en Syrie et en Irak nous oblige à examiner le cœur des ténèbres.

Chacun de ces problèmes exige une attention urgente. Mais ce sont aussi les symptômes d’un problème plus large — l’échec de notre système international à suivre le rythme d’un monde interconnecté. Nous, collectivement, n’avons pas investi en juste proportion dans le système de santé publique des pays en voie de développement. Trop souvent, nous avons échoué à faire respecter des normes internationales quand il était inopportun de le faire. Et nous n’avons pas lutté assez puissamment contre l’intolérance, le sectarisme et le désespoir qui alimentent l’extrémisme violent dans de trop nombreuses parties du monde.

MM. les délégués, nous venons ensemble en tant que nations unies avec un choix à faire. Nous pouvons renouveler le système international qui a permis tant de progrès, ou nous pouvons nous laisser emporter par un courant sous-jacent d’instabilité. Nous pouvons réaffirmer notre responsabilité collective à nous confronter aux problèmes mondiaux, ou nous pouvons être submergés par de plus en plus de crises d’instabilité. Et pour l’Amérique, le choix est clair : nous choisissons l’espoir plutôt que la crainte. Nous voyons l’avenir non pas comme quelque chose qui nous échappe, mais comme quelque chose que nous pouvons façonner pour le meilleur grâce à un effort concerté et collectif. Nous rejetons le fatalisme ou le cynisme lorsqu’il s’agit des affaires humaines. Nous choisissons de travailler pour un monde comme il devrait être, comme nos enfants méritent qu’il soit.

Il y a beaucoup de choses qui doivent être faites pour répondre aux épreuves de ce moment. Mais aujourd’hui je voudrais me concentrer sur deux questions-clés à la base de tant de nos défis — est-ce que les pays ici aujourd’hui vont être capables de renouveler la mission fondatrice de l’ONU ; et est-ce que nous rassemblerons pour rejeter ensemble le cancer de l’extrémisme violent.

Premièrement, nous tous — grandes et petites nations — devons faire face à nos responsabilités d’observer et de faire respecter les normes internationales. Nous sommes ici parce que d’autres ont réalisé que nous gagnons plus par la coopération que par la conquête. Il y a 100 ans, une guerre mondiale a eu raison de la vie de millions d’hommes, montrant qu’avec la puissance terrible de l’armement moderne, la cause de l’empire aboutit au cimetière. Il aura fallu une autre guerre mondiale pour faire reculer les forces du fascisme, les notions de suprématie raciale, et former les Nations Unies pour s’assurer que plus jamais aucune nation ne pourrait subjuguer ses voisins et réclamer leur territoire.

Récemment, les actions de la Russie en Ukraine ont défié cet ordre de l’après-guerre. Voici les faits. Après que le peuple d’Ukraine se soit mobilisé par des manifestations populaires et un appel aux réformes, leur président corrompu s’est enfui. Contre la volonté du gouvernement de Kiev, la Crimée fut annexée. La Russie a déversé un flot d’armes sur l’est de l’Ukraine, alimentant des séparatistes violents et un conflit qui a fait des milliers de victimes. Quand un avion civil a été abattu depuis les régions contrôlées par ces intermédiaires, ils ont refusé l’accès au site de l’écrasement pendant des jours. Quand l’Ukraine a commencé à réaffirmer le contrôle sur son territoire, la Russie a abandonné le simple soutien des séparatistes et a déplacé ses troupes au-delà de la frontière.

C’est une vision du monde où la force dicte le droit – un monde dans lequel les frontières d’une nation peuvent être redessinées par une autre, et où des gens civilisés ne sont pas autorisés à récupérer les restes de leurs proches parce que la vérité pourrait être révélée. L’Amérique soutient une autre vision. Nous croyons que le droit fait la force – que les nations les plus importantes ne devraient pas pouvoir tyranniser les plus petites, et que les gens devraient pouvoir choisir leur propre destin.

Et ce sont de simples vérités, mais elles doivent être défendues. L’Amérique et nos alliés soutiendront le peuple de l’Ukraine dans le développement de leur démocratie et de leur économie. Nous allons renforcer nos alliés de l’OTAN et tenir notre engagement de défense collective. Nous ferons payer à la Russie le prix de son agression et nous opposerons aux mensonges la vérité. Et nous appelons les autres à nous rejoindre du bon côté de l’Histoire – car bien qu’on puisse obtenir des gains modestes au bout du canon d’un fusil, ceux-ci seront finalement anéantis si assez de voix soutiennent le droit des nations et des peuples à décider par eux-mêmes.

Par ailleurs, une autre voie est disponible — la voie de la diplomatie et de la paix, et les idéaux que cette institution est conçue pour promouvoir. Le récent accord de cessez-le-feu en Ukraine offre une ouverture pour atteindre ces objectifs. Si la Russie s’engage dans cette voie — une voie qui au long de la période d’après-Guerre Froide amena la prospérité au peuple russe — alors nous lèverons nos sanctions et ferons bon accueil à la Russie pour relever les défis communs. Après tout, c’est ce que les États-Unis et la Russie ont réussi à faire durant les années précédentes — de la réduction des stocks d’armements nucléaires afin de remplir nos obligations selon le traité de non-prolifération nucléaire, à la coopération pour retirer et détruire les armes chimiques déclarées par la Syrie. Et c’est le genre de coopération que nous sommes préparés à mener à nouveau — si la Russie change de cap.

Ceci soulève une question centrale de notre ère de mondialisation : allons-nous résoudre nos problèmes ensemble, dans un esprit d’intérêt et de respect mutuels, ou allons-nous nous enfoncer dans les rivalités destructrices du passé ? Lorsque les nations trouvent un terrain d’entente, pas simplement basé sur la puissance, mais sur les principes, nous pouvons faire d’énormes progrès. Et je me tiens aujourd’hui devant vous déterminé à investir la puissance américaine dans un travail avec tous les pays pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés au XXIe siècle.

Au moment où nous parlons, l’Amérique déploie ses médecins et ses scientifiques — soutenus par nos militaires — pour aider à contenir l’épidémie d’Ebola et rechercher de nouveaux traitements. Mais nous avons besoin d’un effort plus large afin d’arrêter une maladie qui pourrait tuer des centaines de milliers de gens, infligeant d’horribles souffrances, déstabilisant les économies, et passant rapidement les frontières. Il est facile de considérer ceci comme un problème lointain — jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Et c’est pourquoi nous continuerons à mobiliser d’autres pays pour se joindre à nous en prenant des engagements concrets, des engagements significatifs pour combattre l’épidémie et améliorer notre système de sécurité sanitaire mondial sur le long terme.

L’Amérique recherche une solution diplomatique à la question nucléaire iranienne, dans le cadre de notre engagement à arrêter la propagation des armes nucléaires et à rechercher la paix et la sécurité d’un monde sans elles. Et cela ne peut avoir lieu que si l’Iran saisit cette occasion historique. Mon message aux dirigeants et au peuple de l’Iran a été simple et cohérent : ne laissez pas passer cette occasion. Nous pouvons parvenir à une solution qui répond à vos besoins en énergie tout en assurant au monde que votre programme est pacifique.

L’Amérique est et continuera d’être une puissance pacifique, promouvant la paix, la stabilité et le libre exercice du commerce parmi les nations. Mais nous insisterons pour que tous les pays respectent les règles de circulation et résolvent leurs différends territoriaux pacifiquement, conformément au droit international. C’est ainsi que la région Asie-Pacifique s’est développée. Et c’est la seule façon de protéger ces progrès à l’avenir.

L’Amérique s’est engagée à un ordre du jour de développement visant à supprimer la pauvreté extrême avant 2030. Nous ferons ce que nous avons à faire pour aider les populations à se nourrir elles-mêmes, faire fonctionner leurs économies et prendre soin de leurs malades. Si le monde agit de concert, nous pouvons nous assurer que tous nos enfants jouiront de vies riches en possibilités et dignité.

L’Amérique poursuit des réductions ambitieuses de nos émissions de carbone et nous avons augmenté nos investissements dans les énergies propres. Nous y prendrons notre part et aiderons les pays en voie de développement à prendre la leur. Mais la science nous dit que nous ne pouvons réussir dans le combat contre le changement climatique que si nous sommes rejoints dans cet effort par chacune des autres nations, par chaque puissance majeure. C’est ainsi que nous pouvons protéger cette planète pour nos enfants et nos petits-enfants.

Autrement dit, enjeu après enjeu, nous ne pouvons pas nous appuyer sur un règlement écrit pour un autre siècle. Si nous regardons au-delà de nos frontières — si nous pensons globalement et si nous agissons de façon coopérative — nous pouvons modeler le cours de ce siècle, comme nos prédécesseurs ont modelé la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Mais alors que nous regardons l’avenir, une question nous fait courir le risque d’un cycle de conflit qui pourrait faire dérailler tant de progrès accompli, c’est le cancer de l’extrémisme violent qui a ravagé tant de parties du monde musulman.

Bien sûr, le terrorisme n’est pas nouveau. S’exprimant devant cette assemblée, le Président Kennedy l’a souligné : « la terreur n’est pas une arme nouvelle ». « Tout au long de l’Histoire, elle a été utilisée par ceux qui ne pouvaient pas s’imposer, par la persuasion ou par l’exemplarité ». Au XXe siècle, la terreur a été utilisée par toutes sortes de groupes qui n’ont pu accéder au pouvoir par le soutien du public. Mais dans ce siècle, nous faisons face à une espèce de terroristes plus létale et idéologique qui a perverti une des plus grandes religions du monde. Avec l’accès à la technologie qui permet à des petits groupes de faire de grands dégâts, ces terroristes ont épousé une vision cauchemardesque qui divise le monde entre partisans et infidèles — tuant autant de civils innocents que possible, employant les méthodes les plus brutales pour intimider les personnes dans leurs communautés.

J’ai clairement fait savoir que l’Amérique ne fondera pas l’ensemble de notre politique étrangère sur la réaction au terrorisme. Au lieu de cela, nous avons mené une campagne ciblée contre Al-Qaïda et ses forces associées — en supprimant leurs dirigeants, leur refusant les refuges dont ils dépendent. Dans le même temps, nous avons inlassablement affirmé que les États-Unis ne sont pas et ne seront jamais en guerre avec l’islam. L’Islam enseigne la paix. Les musulmans du monde entier aspirent à vivre dans la dignité et la justice. Et quand il s’agit de l’Amérique et de l’islam, il n’y a pas eux et nous, il n’y a que nous : parce que des millions de musulmans américains font partie du tissu social de notre pays.

Donc, nous rejetons toute suggestion d’un choc des civilisations. La croyance en une guerre de religion permanente est le refuge erroné des extrémistes qui ne peuvent pas construire ou créer quoi que ce soit et ne colportent que le fanatisme et la haine. Et il n’est pas exagéré de dire que l’avenir de l’humanité dépend de notre union contre ceux qui voudraient nous diviser le long de lignes erronées de tribu ou de secte, de race ou de religion.

Mais ce n’est pas qu’une simple affaire de sémantique. Collectivement, nous devons prendre des mesures concrètes pour faire face au danger que représentent les fanatiques aux motivations religieuses, et les réseaux qui alimentent leur recrutement. De plus, cette campagne contre l’extrémisme dépasse un strict enjeu de sécurité. Alors que nous avons atteint méthodiquement le cœur d’Al-Qaïda et soutenu une transition vers un gouvernement souverain en Afghanistan, l’idéologie extrémiste s’est déplacée vers d’autres lieux, particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où un quart de la jeunesse est au chômage, où l’eau et la nourriture pourraient se raréfier, où la corruption est omniprésente et où les conflits tribaux sont devenus de plus en plus difficiles à contenir.

En tant que communauté internationale, nous devons répondre à ce défi, en nous concentrant sur quatre points. Premièrement, le groupe terroriste connu sous le nom d’EIIL doit être affaibli puis détruit.

Ce groupe a terrorisé tous ceux qu’ils ont rencontrés en Irak et en Syrie. Mères, sœurs, filles ont subi le viol comme arme de guerre. Des enfants innocents ont été abattus. Des cadavres ont été entassés dans des fosses communes. Des minorités religieuses ont subi une famine meurtrière. Dans un des crimes les plus horribles à imaginer, des êtres humains innocents ont été décapités et des vidéos de ces atrocités ont été diffusées pour choquer la conscience du monde.

Aucun Dieu n’absout cette terreur. Aucune revendication ne justifie ces actions. Il ne peut y avoir aucun échange raisonnable, aucune négociation avec cette expression du mal. Le seul langage compris par des tueurs comme ceux-ci est le langage de la force. Aussi, les États-Unis d’Amérique travailleront avec une large coalition pour démanteler ce réseau de mort.

Dans cet effort, nous n’agissons pas seuls — nous n’avons pas non plus l’intention d’envoyer des troupes américaines occuper des terres étrangères. Nous soutiendrons plutôt les Irakiens et les Syriens qui combattent pour reconquérir leurs villages. Nous utiliserons notre puissance militaire dans une campagne de frappes aériennes pour faire reculer EIIL. Nous entraînerons et équiperons les forces combattant contre ces terroristes sur le terrain. Nous nous emploierons à couper leurs financements et à faire cesser l’afflux de combattants depuis et vers la région. Et déjà plus de 40 nations ont proposé de se joindre à cette coalition.

Aujourd’hui, je demande au monde de se joindre à cet effort. Ceux qui ont rejoint l’EIIL doivent quitter le champ de bataille tant qu’ils le peuvent. Ceux qui continuent à combattre pour une cause haineuse se trouveront de plus en plus isolés. Car nous ne nous soumettrons pas aux menaces et nous démontrerons que l’avenir appartient à ceux qui construisent — et non à ceux qui détruisent. Voici donc un défi immédiat, le premier défi que nous devons relever.

Deuxièmement : il est temps pour le monde — tout particulièrement les communautés musulmanes — de rejeter explicitement, énergiquement et complètement l’idéologie des organisations comme Al-Qaïda et l’EIIL.

C’est une des tâches de toutes les grandes religions de faire coexister une foi fervente avec un monde multiculturel moderne. Aucun enfant ne naît plein de haine et aucun enfant — nulle part — ne devrait être élevé dans la haine d’autres gens. Il ne devrait plus y avoir de tolérance envers de soi-disant religieux qui appellent les gens à s’attaquer à des innocents parce qu’ils sont juifs, ou chrétiens, ou musulmans. Il est temps pour un nouveau pacte entre les peuples civilisés de ce monde pour éradiquer la guerre à sa source la plus fondamentale, qui est la corruption des jeunes esprits par une idéologie violente.

Cela signifie tarir le financement qui alimente cette haine. Il est temps de mettre fin à l’hypocrisie de ceux qui accumulent des richesses via l’économie mondiale et siphonnent ensuite des fonds vers ceux qui enseignent aux enfants à la démolir.

Cela signifie contester l’espace que les terroristes occupent, y compris Internet et les médias sociaux. Leur propagande a contraint des jeunes à voyager à l’étranger pour se battre avec leurs guerres et des étudiants — des jeunes pleins de potentiel — à se tourner vers des attentats-suicide. Nous devons offrir une vision alternative.

Cela signifie réconcilier les peuples de croyances différentes. Toutes les religions ont été attaquées par des extrémistes de l’intérieur à un moment donné et tous les gens de foi ont pour responsabilité de faire ressortir les valeurs au cœur de toutes les grandes religions : agissez envers votre voisin comme vous le feriez envers vous-même.

L’idéologie de l’EIIL, Al-Qaïda ou Boko Haram dépérira et mourra si elle est constamment exposée, confrontée et réfutée en pleine lumière. Voyez le nouveau Forum pour la Promotion de la Paix dans les Sociétés musulmanes — le cheikh bin Bayyah a décrit son but : « Nous devons déclarer la guerre à la guerre, afin que la paix s’ajoute à la paix ». Voyez les jeunes musulmans britanniques qui ont répondu à la propagande terroriste par la campagne “#NotInMyName” ( « Pas en mon nom »), déclarant que « l’EIIL se cache derrière un faux Islam ». Voyez les dirigeants chrétiens et musulmans qui se sont rassemblés en République centrafricaine pour rejeter la violence ; écoutez l’imam qui dit « la politique essaie de diviser le religieux dans notre pays, mais la religion ne devrait pas être une cause de haine, de guerre ou de conflits ».

Plus tard aujourd’hui, le Conseil de Sécurité adoptera une résolution qui souligne la responsabilité des États s’agissant de contrer l’extrémisme violent. Mais les résolutions doivent être suivies d’engagements tangibles, afin que nous soyons tenus pour responsables lorsque nous ne les respectons pas. L’année prochaine, nous devrions tous être prêts à annoncer les mesures concrètes que nous aurons entreprises afin de contrer les idéologies extrémistes dans nos propres pays — en chassant l’intolérance des écoles, en stoppant la radicalisation avant qu’elle ne se répande, et en promouvant des institutions et des programmes qui tissent de nouveaux liens pour une compréhension mutuelle.

Troisièmement, nous devons nous attaquer au cycle de conflit — en particulier de conflit sectaire — qui crée les conditions qui nourrissent le terrorisme.

Les guerres de religion n’ont rien de nouveau. La Chrétienté a enduré des siècles de cruel conflit sectaire. Aujourd’hui, c’est la violence parmi les communautés musulmanes qui est devenue la source de tant de misère humaine. Il est temps de reconnaître la destruction apportée par les guerres par procuration et les campagnes de terreur entre sunnites et chiites à travers tout le Moyen-Orient. Et il est temps pour les dirigeants politiques, civiques et militaires de rejeter les luttes sectaires. Soyons bien clairs : c’est un combat sans vainqueur. Une guerre civile brutale en Syrie a déjà tué près de 200 000 personnes, déplacé des millions d’autres. L’Irak est à nouveau dangereusement près de replonger dans l’abîme. Le conflit a créé un terreau fertile pour le recrutement de terroristes qui exporteront inévitablement cette violence.

La bonne nouvelle, c’est que nous avons également des signes que la marée pourrait s’inverser. Nous avons un nouveau gouvernement de coalition à Bagdad : un nouveau Premier ministre dont l’arrivée est saluée par ses voisins ; des factions libanaises qui rejettent ceux qui essaient de provoquer la guerre. Et ces progrès doivent être suivis d’une trêve plus vaste. Il n’y a nulle part où cela soit aussi nécessaire qu’en Syrie.

Ensemble avec nos partenaires, l’Amérique entraîne et équipe l’opposition syrienne pour être un contrepoids aux terroristes de l’EIIL et à la brutalité du régime Assad. Mais la seule solution durable à la guerre civile en Syrie est politique – une transition politique incluant toutes les parties et qui réponde aux aspirations légitimes de tous les citoyens syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique, quelles que soient leurs croyances.

Les cyniques pourront arguer qu’un tel résultat n’arrivera jamais. Mais il n’y a pas d’autre chemin pour que cette folie cesse – que ce soit dans un an ou dans dix. Et cela conduit au fait que le temps est venu pour une négociation plus large dans la région, au cours de laquelle les principales puissances traiteront de leurs différends directement, honnêtement et de façon pacifique, l’une en face de l’autre autour d’une même table plutôt qu’au travers de groupes armés alliés. Je peux vous promettre que l’Amérique restera engagée dans la région et que nous sommes prêts à nous engager dans cet effort.

Mon quatrième et dernier point est simple : les pays du monde arabo-musulman doivent se concentrer sur le potentiel extraordinaire de leur population, spécialement les jeunes.

Et ici j’aimerais parler directement aux jeunes du monde musulman. Vous êtes les héritiers d’une grande tradition qui soutient l’éducation, pas l’ignorance, l’innovation, pas la destruction, l’existence digne, pas le meurtre. Ceux qui vous détournent de ce chemin trahissent cette tradition, au lieu de la défendre.

Vous avez démontré que lorsque les jeunes ont les outils pour réussir — de bonnes écoles, une éducation en mathématiques et en sciences, une économie qui favorise la créativité et l’esprit d’entreprise — alors les sociétés seront florissantes. Aussi l’Amérique sera-t-elle partenaire de ceux qui promeuvent cette vision.

Là où les femmes participent pleinement à la politique et à l’économie du pays, les sociétés sont les plus à même de réussir. Et c’est pourquoi nous soutenons la participation des femmes aux parlements et aux processus de paix, aux écoles et à l’économie.

Lorsque la jeunesse vit dans des endroits où la seule alternative est entre la dictature d’un État et l’attrait de mouvances extrémistes, alors aucune stratégie ne peut réussir contre le terrorisme. Mais là où une véritable société civile a la possibilité de fleurir – où l’on peut exprimer son point de vue et se mobiliser de manière paisible pour une vie meilleure – alors on accroît nettement le champ des alternatives à la terreur.

Et un tel changement positif ne se fait pas nécessairement aux dépens de la tradition et de la foi. On le voit en Irak, où un jeune homme a lancé une bibliothèque pour ses pairs. « Nous relions l’héritage de l’Irak à leurs cœurs », a-t-il dit, et « leur donnons une raison de rester ». Nous le voyons en Tunisie, où les partis laïques et islamistes ont travaillé ensemble dans le cadre d’un processus politique destiné à produire une nouvelle constitution. Nous le voyons au Sénégal, où une société civile prospère à côté d’un gouvernement démocratique fort. Nous le voyons en Malaisie, où l’entrepreneuriat vibrant est en train de propulser une ancienne colonie dans les rangs des économies les plus avancées. Et nous le voyons en Indonésie où ce qui a commencé par une violente transition a évolué en une véritable démocratie.

En dernier lieu, rejeter le sectarisme et l’extrémisme est une tâche générationnelle – et qui incombe aux populations du Moyen-Orient elles-mêmes. Aucun pouvoir extérieur ne peut parvenir à les faire changer. Mais l’Amérique sera un partenaire constructif et respectueux. Nous ne tolérerons jamais qu’il existe des lieux de refuge pour les terroristes ni n’agirons comme une armée d’occupation. Nous prendrons des mesures pour contrer les menaces envers notre sécurité et nos alliés, en mettant en place un dispositif de coopération antiterroriste. Nous augmenterons nos soutiens à ceux qui s’opposent aux idéologies extrémistes et qui cherchent à résoudre les conflits sectaires. Nous augmenterons aussi nos programmes de soutien aux entrepreneurs et à la société civile, l’éducation et la jeunesse – puisqu’en dernière analyse il s’agit là des meilleurs antidotes contre la violence.

Nous reconnaissons également qu’une gouvernance sera nécessaire pour traiter le conflit entre Palestiniens et Israéliens. Aussi morne que le paysage apparaisse, l’Amérique n’abandonnera pas la recherche de la paix. Comprenez : la situation en Irak et en Syrie et en Libye devrait guérir chacun de l’illusion que le conflit israélo-arabe est la principale source de problèmes de la région. Depuis trop longtemps, cette excuse a été utilisée pour distraire les peuples de leurs problèmes internes. La violence qui engloutit la région aujourd’hui a fait abandonner par trop d’Israéliens le dur travail vers la paix. Et c’est quelque chose à quoi il vaut vraiment la peine de réfléchir au sein d’Israël.

Car que cela soit clair : le statu quo en Cisjordanie et à Gaza n’est pas tenable. Nous ne pouvons nous permettre de nous détourner de cet effort – pas lorsque des missiles sont tirés sur des Israéliens innocents ou quand les vies de si nombreux enfants palestiniens nous sont retirées à Gaza. Aussi longtemps que je serai Président, nous défendrons le principe qu’Israéliens, Palestiniens, toute la région et le monde seront plus justes et plus sûrs avec deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.

C’est ce à quoi l’Amérique est prête : agir immédiatement contre les menaces tout en visant un monde dans lequel la nécessité de telles actions se fera moins ressentir. Les États-Unis ne reculeront jamais dans la défense de leurs intérêts, mais ils ne reculeront pas non plus par rapport à la promesse de l’ONU et de la Déclaration universelle des Droits de l’homme – cette notion que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre, mais la présence d’une vie meilleure.

Je suis conscient que les critiques de l’Amérique s’empresseront de souligner que nous aussi avons parfois échoué à incarner cet idéal ; que l’Amérique a beaucoup de problèmes au sein de ses propres frontières. Tout cela est vrai. Cet été, marqué par l’instabilité au Moyen-Orient et en Europe de l’Est, je sais que le monde a aussi remarqué la petite ville de Ferguson, Missouri – où un jeune homme a été tué et où une communauté a été divisée. Donc oui, nous avons nos propres tensions ethniques et raciales. Et comme tout pays, nous luttons continuellement pour concilier les énormes changements introduits par la mondialisation et une plus grande diversité avec les traditions qui nous sont chères.

Mais nous souhaitons que le monde nous observe – car ce que vous voyez en l’Amérique, c’est un pays qui a travaillé petit à petit à traiter ses problèmes, à rendre son union plus parfaite, à combler les clivages qui existaient à la fondation de cette nation. L’Amérique est différente de ce qu’elle était il y a 100 ans, ou 50 ans, ou même une décennie. Parce que nous combattons pour nos idéaux et que nous sommes prêts à nous critiquer nous-mêmes quand nous échouons. Parce que nous traitons nos différences dans l’espace ouvert de la démocratie – dans le respect de la règle du droit ; en faisant une place pour les personnes de toutes les races et toutes les religions ; et avec une croyance inflexible dans la capacité des individus hommes et femmes à changer leurs communautés et leurs conditions et leurs pays pour le meilleur.

Après bientôt six années comme Président, je crois que cette promesse peut éclairer le monde. Parce que j’ai vu des changements positifs sur la durée – pour la paix et la liberté, les perspectives d’avenir et la fin du sectarisme – dans les yeux des jeunes que j’ai rencontrés à travers le monde.

Ils me rappellent que, qui que vous soyez, d’où que vous veniez, quelle que soit votre silhouette, ou le Dieu que vous priez, ou encore qui vous aimez, il y a quelque chose de fondamental que nous pouvons partager. Eleanor Roosevelt (une grande figure pour les Nations Unies et le rôle de l’Amérique à l’ONU) se demandait : « Où commencent les Droits de l’homme ? Près de chez vous, répondit-elle, des endroits si proches et si petits qu’ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde. Et pourtant, ils représentent le monde à l’échelle d’un individu : le quartier où il vit habituellement ; l’école ou l’université qu’il fréquente ; l’usine, la ferme ou le bureau où il travaille ».

À travers le monde, la jeunesse a soif d’un monde meilleur. À travers le monde, par endroits, la haine, le fanatisme, et le sectarisme triomphent. Et ces jeunes apprennent à se respecter mutuellement, en dépit de leurs différences.

Le monde entier nous regarde maintenant, ici, attend de nous la même dignité, la même décence et le même courage que celui dont ils font preuve dans leur vie quotidienne. À cette croisée des chemins, je peux vous promettre que les États-Unis d’Amérique ne seront pas distraits ni dissuadés de faire ce qu’il y a à faire. Nous sommes les héritiers d’une fière tradition de liberté et sommes prêts à faire tout ce qui conviendra pour assurer cet héritage pour les générations futures. Je vous demande de nous rejoindre dans cette mission commune, pour les enfants d’aujourd’hui et ceux de demain.

Merci beaucoup (Applaudissements)

Source : Maison-Blanche, 24/09/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/discours-du-president-obama-a-lassemblee-generale-des-nations-unies/


[Manipulations par nos médias] Flash Ukraine : la chute d’une statue de Lénine à Kharkiv (et l’ignominie…)

Wednesday 1 October 2014 at 05:00

Merci à Ektor pour son aide à la rédaction de ce flash…

Un rapide flash sur une actualité en cours avec, comme à notre habitude, la présentation des faits par notre presse, et la présentation de ces mêmes faits sous d’autres angles, avec un peu plus de recul et de recherches.

Tout d’abord de quoi parlons-nous :

Une statue de Lénine a été mise à terre par un groupe, à Kharkiv.

Nous sommes là dans la grande tradition des révolutions à la sauce occidentale : déboulonner les repères culturels.

Méthode d’ailleurs conseillée par la CIA, par exemple dans son livre : CIA PSYCHOLOGICAL OPERATIONS IN GUERRILLA WARFARE, et qui a été appliquée à toutes les révolutions pro-occidentales de ces dernières 20 années.

Rappelez-vous en 2003, la révolution en Irak où une statue de Saddham Hussein, sous les caméras occidentales, avait été démontée, une belle opération de propagande.

Revenons à l’actualité ukrainienne :

Une statue de Lénine est démontée à Kharkiv, événement immédiatement repris par nos médias.

Nous allons nous intéresser plus particulièrement aux termes utilisés par notre presse pour décrire qui sont ces manifestants:

 

Le Monde : Ukraine : la plus grande statue de Lénine détruite

chez le Monde, on nous parle de «nationalistes opposés à l’influence de Moscou» qui ont fait chuter la statue et on nous montre un court montage vidéo plutôt festif

Courrier International : UKRAINE Même dans l’est du pays, Lénine à terre

On nous parle de «manifestants ukrainiens»

Un peu plus d’informations au courrier, toutes les déclarations du gouvernement de Kiev sont reprises, aucun mot sur l’opposition.

L’article se termine ainsi :

“A quelques semaines des législatives, la destruction d’une des dernières statues géantes de Lénine encore debout en Ukraine est un signal fort, par lequel les manifestants et les autorités entendent prouver que Kharkiv est bien ukrainienne.”

Notons bien que ce “signal fort” a été fait par les autorités et les manifestants, le courrier se garde bien de parler de la population locale.

Rue89 : Le jour où Lénine est tombé de son piédestal à Kharkhiv (Ukraine)

On nous parle d’«une foule considérable».

la aussi, une “spectaculaire vidéo” nous montre une scène festive, ” aux cris de « U-krai-ina » (Ukraine) et entouré d’une nuée de drapeaux ukrainiens” d’après un journaliste américain sur place. Le journal nous rappelle, quand même, qu’en février dernier, la population locale avait protégée la statue contre les vandales !!!

L’Express : En Ukraine, la plus grande statue de Lénine déboulonnée

On nous parle de «nationalistes ukrainiens » « plusieurs centaines de personnes » « manifestants »

Là aussi on reprend les déclarations d’un journaliste américain, ainsi que sa vidéo.

Ensuite on nous donne la version de Kiev, où le ministre de l’Intérieur Avakov parle de la statue de Lénine comme étant une «raclure d’idole communiste».

A noter, le journal nous donne tout de même la version du maire de la ville, Kernes, qu’ils associent immédiatement à des media pro-russes, vous pouvez vous rafraichir la mémoire sur Kernes et Avakov un peu plus bas (1)

Le JDD : L’une des plus grandes statues de Lénine est tombée

On nous parle de « personnes » « activistes avec des drapeaux ukrainiens et des nationalistes avec des drapeaux rouge et noirs »

Toujours la même vidéo du même journaliste américain. Fait amusant : le journal reprend la même déclaration du ministre de l’Intérieur mais eux coupent la citation avant le mot raclure. Ils parlent de drapeaux rouges et noirs sans nous en dire plus, dommage.

(drapeau rouge et noir = drapeau historique de l’UPA = drapeau actuel de Secteur Droit)

Le Parisien : VIDEO. Ukraine : la statue de Lénine déboulonnée par la foule à Kharkiv

Là on y va carrément, mode décomplexé à la BHL : on nous parle de «militants pro-européens».


Et maintenant voici les mêmes faits, mais avec d’autres angles de vue :

Reprenons des vidéos prises cette journée, facilement trouvables sur Youtube :

Sur celle-ci, un petit groupe vient commencer le travail pour saper la base de la statue en après-midi :

Nous pouvons noter qu’il s’agit de membres du bataillon “Azov“, reconnaissable au blason et aussi au port de la cagoule, ainsi que leur drapeau jaune et noir néonazi (2)

A la 13ème seconde, nous voyons qu’un cameraman et une personne avec un drapeau d’Ukraine, sont éconduits par des membres encagoulés d’Azov, tout en laissant toute une troupe sur la statue. il y a donc bien un désir de mettre en scène, de contrôler l’image.

La suite, c’est la chute de la statue, comme filmée par ce journaliste américain tant cité par notre presse indépendante.

Une fois tombée, le même groupe responsable de la chute va poser devant le socle.

Notez bien qu’en début de la vidéo, les “manifestants” nettoient la statue des nombrables bouquets de fleurs, tout le monde ne déteste donc pas cette statue, et logiquement il y a eu des opposants, qui sont venus exprimer leur opinion, comme en démocratie. Et la, ça dégénère très vite.

En effet, ils ont rapidement été pris à parti par les activistes.

Une vidéo un peu plus longue où nous voyons un homme, battu par les “militants pro européens”, qui vont alors l’obliger à s’agenouiller tout en le frappant.

JE VOUS LA RECOMMANDE :

Cet homme est probablement communiste (qui fait dans les 25 / 30 % des voix dans cette zone) et s’oppose à la destruction de la statue. Il abuse donc…

Ces images m’ont bouleversé – c’est effroyable ce qu’on voit dans les yeux de ce pauvre homme :

Un communiste à Kharkiv…

Welcome to the 30′s…

Dans le même ordre d’idées, à Odessa, le député de la Rada du Parti des régions Nestor Shufrych a été tabassé :

(quelqu’un peut-il vérifier, on dirait que la même femme apparait sur la vidéo de Kharkiv ?)

Ce site d’informations de Kharkiv nous montre d’ailleurs des vidéos avec tous ces jeunes manifestants, ces démocrates en herbe, le jour même des événements, dans la même ville, écoutez, on sent la démocratie, ça transpire la grande Europe, une Europe qui sera très nationaliste, très ukrainienne…

Le journal de Kharkiv nous indique qu’il s’agit d’Ultras, donc des fans de football.

Nous avions déjà parle des hooligans en Ukraine, par exemple lors des événements d’Odessa où ils ont joué un grand rôle (3)


Mais alors qui sont ces manifestants ? Qui dit la vérité ?

il se trouve que des observateurs de l’OSCE étaient sur place, comme nous le rapportent plusieurs sites, et ils ont fait un rapport sur les événements.

Extrait traduit :

Le 28 Septembre, à 14 h 30:

la SMM (Mission Special d’Observation) a observé, à Kharkiv, une grande manifestation de quelque 2 000 partisans de l’Ukraine se rassemblant devant l’Opéra.

La foule, composée d’hommes et de femmes de différents âges et y compris des enfants, a été dirigée par des membres du bataillon bénévole ”Azov“, ainsi que des jeunes hommes et les femmes avec des masques.

Certains des manifestants ont défilé vers la place de la Liberté, où se trouve le monument de Lénine.

Là, le SMM a observé un groupe de jeunes hommes, avec des masques, essayant de monter au-dessus de la statue de Lénine, tandis que la foule présente sur la place avait augmenté à environ 5000 personnes.

Les manifestants qui avaient grimpé jusqu’à la statue, ont commencé à utiliser un instrument de coupe électrique afin de démonter le socle de la statue.

 

Ce rapport, disponible comme vous le voyez sur le site officiel de l’OSCE, organisme mandaté pour observer les événements en Ukraine, nous indique bien un enchainement d’événements correspondant aux diverses vidéos trouvées sur le net :

une bande d’hooligans, associée à des membres du bataillon néonazi Azov sont venus mettre en scène la chute de la statue, sous les caméras de journalistes, américains entre autres, et ont découragé tout contre-manifestant de s’exprimer, par leur spécialité : la violence.

Quant aux chants, ce sont des chants ultranationalistes, avec beaucoup d’obscénités en direction des Russes.

Il n’y a donc aucun mouvement spontané,tout a été organisé, les activistes venant d’autres villes.

De plus, durant tous les faits, la police était présente mais n’est pas intervenue, sur ordre du ministre de l’Intérieur, qui au contraire a exprimé son soutien aux néonazis.

Et ce n’est pas la première fois qu’Avakov le fait, il a déjà à plusieurs reprises cité en exemple le bataillon Azov, disant que ce sont des héros de la Nation, mais nous reviendrons là dessus dans un autre billet, tellement il y en a à dire.

Comment donc notre presse a pu qualifier de “manifestants nationalistes et/ou pro européens” des ultra-néonazis ???

Comment nos journalistes n’ont ils pas pris en compte le rapport de l’OSCE ? ainsi que les nombreuses vidéos montrant les faits ?

“Hasard”, on trouve depuis quelques jours dans la rue de Kharkiv de charmants tracts :

dont voici la traduction :

On est donc prévenus de ce qui risque d’arriver – bah oui, ces gens là ne vont pas laisser les choses se calmer…


1) Un petit rappel sur Kernes, et Avakov, tiré de l’Actu Ukraine du 2 mai :

28 avril 2014 : Tentative d’assassinat sur le maire de Kharkiv, Avakov suspecté:

Gennady Kernes, maire, pro russe, de Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, s’est fait tirer dessus, dans le dos. Il est actuellement hospitalisé, dans un état très grave, en Israël. Au moment des faits, et ce depuis mars, ce maire était assigné à résidence, sous surveillance du gouvernement de Kiev, étant accuse de séparatisme, ce qui est devenu un crime depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.

L’affaire ne s’arrête pas la : un proche du maire a mis en cause directement le ministre de l’Intérieur, M. Avakov. “Lors des dernières élections pour la ville de Kharkiv, Kernes avait battu Avakov, de 0.63%. Ce dernier avait alors accusé Kernes de tricheries.”

Depuis ce temps, l’ambiance était devenue très mauvaise entre ces deux personnes, Kernes accusant Avakov de blanchiment d’argent, Avakov en retour appelait la ville de Kharkiv à se réveiller en décembre dernier.

Malgré cela, l’enquête sur cette tentative d’assassinat va être confiée au ministère de l’Intérieur, donc M. Avakov.

En réaction, le parti des régions a déposé une motion a la Rada demandant la démission du ministre de l’Intérieur, M. Avakov, pour banditisme, et tentative d’assassinat (note : Avakov a déjà été arrêté  par Interpol en 2012 pour une affaire de transfert illégal de terrains)


2) Un petit rappel destiné à nos médias sur qui sont Azov, nous avions fait tout un billet sur eux ici.

Et une vidéo très récente de la ZDF sur Azov et montrant des symboles nazis sur leurs casques :


3) Rappel sur les Ultras et autres gangs de supporters des clubs de foot ukrainiens (et russes aussi)  extraits de l’Actu Ukraine du 5 mai parlant des evenements d’Odessa:

Petits rappels sur le foot en Ukraine : les matchs avaient déjà été la source de gros combats, en effet les hooligans sont, comme dans tous pays, prompts à la bagarre, la violence, mais en Ukraine ils paraissent l’être encore plus. Jugez par vous-même :

Euro 2012, retour, sur la presse, en particulier anglaise, qui est plus sensible au sujet des hooligans et surtout plus connaisseuse :

Dailymail : de violents hooligans ukrainiens racistes menacent

Skynews : Des néo-nazis ukrainiens menacent les fans anglais

Guardians : Euro 2012 : des relents antisémites menacent la célébration

Los Angeles Times : l’équipe officielle de foot US refuse de jouer à Kharkiv, de peur des ultras ukrainiens

RTBF : Le hooliganisme en Ukraine, un fléau

Pour terminer, un rappel sur les propriétaires des clubs, que vous trouverez facilement dans l’article sur ce site : Porochenko et ses amis

Source: http://www.les-crises.fr/chute-statue-de-lenine-a-kharkiv/


[Vidéo] Comme quoi, en Allemagne, il y a de l’autocritique dans les médias…

Wednesday 1 October 2014 at 02:30

Nous avions déjà traduit il y a quelques mois une excellente émission sur l’Ukraine de Die Anstalt, émission d’humour sur la 2e chaine allemande, la ZDF.

Ils ont remis ça avec un regard sur le parti-pris des médias – honte de ce 4e pouvoir collaborant avec les autres au lieu de les contrôler.

A savourer, en contemplant notre champ de ruine médiatique national…


Die Anstalt – Ukraine – 25 septembre par les-crises

P.S. merci aux traducteurs et au sous-titreur :)

Source: http://www.les-crises.fr/allemagne-autocritique-dans-les-medias/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade)

Wednesday 1 October 2014 at 00:42

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : Olivier Delamarche sur BFM Business : BCE, le résultats des stress tests ça sera l’école des fans – 29/09

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Fluctuations de la parité euro/dollar: quel impact sur l’économie de la zone euro ?, dans Intégrale Placements – 29/09 1/2

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Que peut-on attendre des stress tests des banques ?, dans Intégrale Placements – 29/09 2/2

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade : Hyundai envisagerait d’acheter un terrain à 10 milliards – 24/09

Bilan Hebdo de Béchade & Cussac: Cac 40 : “on a une vaccination à la baisse” – 19/09

III. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : “Le marché semble ne plus croire en Mario Draghi” – 23/09

IV. D’ou vient la russophobie en Europe?

Par La Voix de la Russie | La russophobie, par quoi est-elle dictée au niveau de l ‘Européen moyen? Si la russophobie est une sorte de marchandise que des medias sont avides à vendre, qui sont les acheteurs?

Est-ce possible de changer cette attitude à proiri négative envers la Russie parmi des journalistes occidentaux? Hélène Richard-Favre, écrivaine suisse, répond aux questions de Boris Toumanov et Anna Karpova.

Hélène Richard-Favre. Moi, je crois que les russophobes aujourd ‘hui sont ceux qui ont intérêt à ce que la Russie ne prenne pas trop d’importance dans le monde. On voit d ‘un mauvais oeil cette Russie qui petit à petit prend de plus en plus de place dans le monde. Et c ‘est pourquoi la moindre occasion de critiquer la Russie est saisie.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_09_19/D-ou-vient-la-russophobie-en-Europe-2420/?fb_action_ids=773141929410414&fb_action_types=og.recommends

Vidéo


 

 






Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi, ou les sites Soyons sérieux et Urtikan.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-01-10-2014/


Les réponses du gouvernement allemand sur le MH-17 abattu

Tuesday 30 September 2014 at 00:01

L’Allemagne étant plus démocratique que nous, le gouvernement a répondu ce moi-ci aux questions (en gras) du Front de gauche local (Die Linke) concernant le vol MH-17 abattu.

En fait le gouvernement indique ne pas savoir grand chose…

À quand la même chose au Parlement français ?

Merci au travail acharné des traducteurs ce week-end, qui nous permet de l’avoir en français.

MH17 : les réponse du gouvernement allemand au Bundestag from les-crises

 

Dr Markus Ederers
Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères

Berlin, le 05 septembre 2014

Question orale, entre autres des Députés Dr. Alexander Neu, Sevim Dagdelen, Dr. Diether Dehmet et du Groupe Die LINKE (« La Gauche », parti politique allemand) 

Monsieur le Président du Parlement

Ci-joint la réponse du gouvernement fédéral à la question orale mentionnée ci-dessus. Une partie des réponses est classée “confidentiel” et sera transmise au groupe du Parlement en charge des affaires confidentielles pour étude par les personnes autorisées.

Cordialement, (signature)

===============================================

Réponse du gouvernement Fédéral à la question orale des députés Dr. Alexander S. Neu, Sevim Dagdelen, Dr. Diether Dehm, Heike Hänsel, Inge Höger, Andrej Hunko et au groupe Die Linke.

Imprimé du parlement Nr 18-2316 du 08.08.2014

État des connaissances concernant des activités armées en Ukraine orientale

Remarques préalables des questionneurs.

Le 17 juillet 2014, un avion de la Malaysia Airlines s’est écrasé en Ukraine de l’Est. Le vol MH17 se rendait d’Amsterdam à Kuala Lumpur. A bord du Boeing 777 se trouvaient 298 civils, qui, selon les informations actuellement disponibles, sont tous décédés dans cet accident.

On présume que l’appareil a été abattu. L’armée ukrainienne et les insurgés en Ukraine de l’Est s’accusent mutuellement d’avoir abattu l’avion. Le gouvernement ukrainien en place, accuse par ailleurs la Russie d’aider de manière opérationnelle et logistique les rebelles en leur fournissant des systèmes d’armes. D’après les médias et agences de presse, cette présentation des faits est ouvertement soutenue non seulement par les représentants de l’OTAN, mais également par le Gouvernement fédéral et certains parlementaires allemands. Ainsi, le représentant du groupe parlementaire CDU/CSU en charge des affaires extérieures, de la défense et de la sécurité, le Dr. Andreas Schockenhoff, a déclaré sur la chaîne de radio WDR qu’il serait avéré que les rebelles d’Ukraine de l’Est auraient introduit dans le territoire de l’armement lourd, ainsi que des forces spéciales russes. Que « Poutine ait une influence directe » a été “confirmé plusieurs fois par le passé” – des forces spéciales russes dirigeraient les rebelles d’Ukraine orientale et les auraient instruits dans l’utilisation du système de missiles anti-aériens Bouk avec lequel l’avion de la compagnie Malaysia Airlines a probablement été abattu. Ces connaissances seraient confirmées par des messages radio interceptés.

 (www.wdr.de/mediathek/audio/wdr2/mt-audios-sendung100_tag-31072014.html )

S’appuyant sur l’affirmation d’une implication de la Russie dans les activités des rebelles en Ukraine orientale et notamment suite au crash du vol MH17, l’UE a prononcé le 1er août 2014 la troisième phase de sanctions contre la Russie, qui inclut pour la première fois de graves composantes économiques.

(www.european-council.europa.eu/home-page/highlights/additional-restrictive-measures-against-russia?lang=en).

Au moment du crash du vol MH17, des avions de surveillance AWACS patrouillaient dans la région (AFP, 18.07.2014). Le détachement de stations-radar AWACS en Pologne et en Roumanie avait déjà été décidé par le conseil de l’OTAN en mai 2014, afin d’observer l’espace aérien de l’Ukraine depuis les États voisins de l’Ukraine membres de l’OTAN (Reuters, 11.03.2014). Le 18.07.2014, il fut exigé que soient délivrées les conclusions du traitement des enregistrements radar des AWACS de l’OTAN qui étaient en service le 17.07.2014, en considération de l’hypothèse d’une destruction par tir d’artillerie de l’avion de transport civil de la Malaysia Airlines. (AFP, 18.07.2014).

Nous demandons au parlement fédéral :

1.         Quels messages radio ou autre télécommunication, voire quels autres échanges de données en relation avec le crash du vol MH17 du 17 Juillet 2014 ont été, à la connaissance du gouvernement fédéral ou de postes subordonnés, écoutés ou captés par quelles instances nationales ou étrangères, et quel était le contenu de ces éléments de communication ?

Le bureau néerlandais d’enquête sur les accidents aériens a été commissionné par l’Ukraine pour enquêter sur les circonstances du crash. Le gouvernement fédéral dispose d’informations liées au contenu des échanges radio du trafic aérien. Cependant le contenu de l’enquête sur l’accident est soumis, conformément à l’annexe 13 de la convention internationale de Chicago de l’organisation de l’aviation civile et à la directive Européenne Nr. 996/2010, à un respect précis de la confidentialité. La convention de Chicago (Annexe 13) indique qu’aucun rapport intermédiaire, même partiel, ne doit être transmis aux Etats tiers sans autorisation spécifique de l’Etat en charge de l’enquête. Exception faite des informations déjà publiées par l’Etat en charge de l’enquête. De ce fait, d’éventuelles informations concernant l’état du trafic aérien ne peuvent être divulguées que par les autorités d’enquête néerlandaises.

Le gouvernement fédéral a également connaissance d’un extrait de conversation téléphonique des services secrets ukrainiens, publié dans les médias. Son authenticité n’a pas pu être vérifiée.

2.         Le gouvernement fédéral, ou toute autorité subordonnée, peut-il confirmer les affirmations, entre autres, du Dr Schockenhoff, le responsable du groupe parlementaire CDU/CSU en charge des affaires extérieures et de la politique de défense et de sécurité, prétendant que le Président russe Poutine, aurait une “influence directe” sur les rebelles de l’Est de l’Ukraine, que ces rebelles auraient été soutenus avec de l’armement lourd de la Russie, c. à. d. par des organismes d’Etat russes et que le vol MH17 aurait été abattu par des rebelles formés par des forces spéciales russes grâce à la présence d’un système de missile anti-aérien positionné dans l’est de l’Ukraine ?

En ce qui concerne la question portant sur la mise en évidence d’une collaboration ou d’un support des rebelles dans l’est de l’Ukraine avec ou par des organismes russes, nous vous prions de vous reporter à la question 6. Le gouvernement fédéral fait appel à la Russie à agir sur les séparatistes pour arriver à un cessez-le-feu bilatéral. L’arrêt du réapprovisionnement des séparatistes en combattants et en armes en provenance de Russie doit se faire grâce à un contrôle large et efficace de la frontière.

Le gouvernement fédéral demande que la Russie fasse toute la lumière sur les informations faisant état d’une violation répétée des frontières ukrainiennes par des troupes et du matériel militaire russes. Ceci représente une évolution très sérieuse que rien ne justifie. Le gouvernement fédéral a exigé que la Russie évite tout ce qui pourrait conduire à favoriser l’escalade.

Par ailleurs, veuillez-vous référer à la réponse à la question 1.

3.         Cela est-il éventuellement fondé par des conversations radio écoutées ou captées de manière différente ?

4.         D’où venaient les éventuelles conversations radio écoutées ou captées ? Qui les a recueillies, où, quand et comment ?

5.         Quelles informations supplémentaires ces échanges radios contenaient-ils ?

En raison du lien qui les unit, nous apporterons une réponse commune aux questions 3, 4 et 5. Nous renvoyons aux réponses concernant les questions 1 et 2.

6.         Le gouvernement fédéral ou toute autorité désignée disposent-ils de preuves irréfutables quant à une collaboration ou un aide apportée par des organismes russes aux rebelles dans l’est de l’Ukraine ?

Le gouvernement fédéral a connaissance de déclarations faites par des séparatistes et des soldats russes allant dans ce sens mais démenties par la Russie. Le gouvernement fédéral a connaissance de rapports concernant l’arrivée, par des postes frontières contrôlés par des séparatistes, de soldats et d’armes russes dans l’est de l’Ukraine. A ce sujet, le gouvernement ukrainien a, par exemple, fait état de l’arrestation le 26 août 2014 de dix soldats russes appartenant à l’unité 71211 du régiment 331 de la 98e division sur le territoire ukrainien de Donetsk à proximité du village de Dzerkalne. Le 27 août 2014, l’OTAN a publié un document très complet faisant état de la présence d’au moins mille soldats russes dans l’est de l’Ukraine.

Une réponse plus étayée à cette question n’est pas possible. La réponse à cette question contient des informations qui, en raison de la protection nécessaire du travail de renseignement en collaboration avec des services étrangers, doivent être particulièrement protégées. La révélation d’informations portant sur les capacités techniques et les compétences des services de renseignements étrangers avec lesquels nous collaborons, et, donnant de ce fait accès à ces découvertes à des personnes non autorisées, aurait des conséquences négatives sur la confiance qui caractérise notre collaboration. La protection des intérêts allemands à l’étranger serait négativement affectée par la perte de confiance qu’auraient les services de renseignements étrangers en notre capacité à maintenir la confidentialité des informations, et ceci entraînerait une perte significative d’informations. La mission future des services de renseignements fédéraux en serait fortement affectée. De ce fait, la publication des informations concernées menacerait la sécurité de la République Fédérale Allemande et pourrait engendrer de gros dégâts concernant ses intérêts. C’est pourquoi la réponse à cette question, en application du code de confidentialité en vigueur, est classée comme “secret”. Nous faisons ici référence au document déposé auprès de la cellule des services secrets du parlement allemand.

7.         De quels documents et de quelles découvertes s’agit-il en particulier et quel est leur contenu ?

Il n’est pas possible de répondre ouvertement à cette question. La réponse à cette question contient des informations qui doivent être particulièrement protégées eu égard à la protection de la collaboration avec des services de renseignement étrangers.

La révélation d’informations portant sur les capacités techniques et les compétences des services de renseignements étrangers avec lesquels nous collaborons, et, donnant du même coup l’accès à ces connaissances à des personnes non autorisées, aurait des conséquences négatives sur la confiance qui caractérise notre collaboration. La protection des intérêts allemands à l’étranger serait négativement affectée par la perte de confiance qu’auraient les services de renseignements étrangers en notre capacité à maintenir la confidentialité des informations, ce qui résulterait en perte significative d’informations. La mission future des services de renseignements fédéraux en serait fortement affectée. De ce fait, la publication des informations concernées menacerait la sécurité de la République Fédérale Allemande et pourrait engendrer de gros dégâts concernant ses intérêts. C’est pourquoi la réponse à cette question, en application du code de confidentialité en vigueur, est classée comme “secret”. Nous faisons ici référence au document déposé auprès de la cellule des services secrets du parlement allemand.

8.         Quand portera-on à la connaissance des Députés du Bundestag comme du public les réponses aux questions 1 à 7 ?

9.         Pourquoi a-t-on caché aux Députés du Bundestag comme à l’opinion publique les documents et informations auxquelles se réfèrent les réponses aux questions 1 à 7 ?

Il a été répondu simultanément aux questions 8 et 9 en raison de la similarité du sujet. Il a été fait état des questions 6 et 7.

10.       De quelles informations, collectées par des satellites de reconnaissance par ex. des Etats-Unis et de la Fédération de Russie concernant les raisons possibles ou l’élément déclencheur du crash du vol MH17 du 17 juillet 2014 disposent le gouvernement fédéral ou des instances subordonnées ?

Le chef d’Etat-major adjoint de l’armée russe, le Général Kartapolov, a présenté le 21 juillet 2014, dans le cadre d’une conférence de presse, des photos de satellites russes sur lesquelles on verrait quels systèmes de défense aériens ukrainiens auraient été déployés dans la région et auraient été à bonne distance au moment du crash du MH17. L’authenticité de ces photos ne peut pas être confirmée ici.

Il n’est pas possible de répondre ouvertement à cette question. La réponse à cette question contient des informations qui doivent être particulièrement protégées eu égard à la protection de la collaboration avec des services de renseignement étrangers.

La révélation d’informations portant sur les capacités techniques et les compétences des services de renseignements étrangers avec lesquels nous collaborons, et, donnant du même coup l’accès à ces connaissances à des personnes non autorisées, aurait des conséquences négatives sur la confiance qui caractérise notre collaboration. La protection des intérêts allemands à l’étranger serait négativement affectée par la perte de confiance qu’auraient les services de renseignements étrangers en notre capacité à maintenir la confidentialité des informations, ce qui résulterait en perte significative d’informations. La mission future des services de renseignements fédéraux en serait fortement affectée. De ce fait, la publication des informations concernées menacerait la sécurité de la République Fédérale Allemande et pourrait engendrer de gros dégâts concernant ses intérêts. C’est pourquoi la réponse à cette question, en application du code de confidentialité en vigueur, est classée comme “secret”. Nous faisons ici référence au document déposé auprès de la cellule des services secrets du parlement allemand.

11.       De quelles informations concernant des radars ou d’autres activités de positionnement de missiles enregistrés ou répertoriés le 17 juillet 2014 disposent le gouvernement fédéral ou une autre instance subordonnée ?

Les informations dont dispose le gouvernement fédéral ne permettent pas de conclure de manière fiable que des missiles anti-aériens ont été utilisés contre l’avion MH17. Nous renvoyons à la question 14.

12.       Ces informations proviennent-elles de l’analyse des enregistrements radar des avions AWACS décidé le 18 juillet 2014 ?

Oui.

13.       Qu’a apporté l’analyse des enregistrements radar des avions AWACS ?

Le vol MH17 a été repéré aussi bien par radar, par les deux avions AWACS qui se trouvaient par mesure de consolidation et de réassurance dans leur orbite, c’est-à-dire dans leur zone de vol au-dessus, respectivement, du territoire des états polonais et roumain, dans le cadre des mesures de réassurance des alliés orientaux ordonnées par le conseil de l’OTAN (NATO Re-Assurance Measures) et par les émissions du transpondeur de l’avion MH17. Les enregistrements radar du vol MH17 disparaissent vers 14:52 heures du domaine de reconnaissance des avions AWACS.

14.       Quelles conclusions ont été tirées de l’analyse des enregistrements faits par les radars des avions AWACS concernant l’activité de systèmes de défense anti-aériens sol-air et air-air dans le rayon d’action dans lequel le vol MH17 aurait pu être touché et quels autres signaux les AWACS ont-ils enregistrés ?

Les AWACS ont capté des signaux d’un système de défense anti-aérien et un autre signal radar non identifié. Le système de défense anti-aérien a été classé automatiquement par l’AWACS comme un “Missile sol-air SA-3″, un signal capté de manière habituelle dans toute la région.

15.       S’il n’y a pour l’instant pas d’informations définitives tirées de l’analyse du matériel enregistré par les avions AWACS, quand peut-on espérer en avoir ?

Nous renvoyons aux réponses concernant les questions 13 et 14.

16.       Dans le cas où des conclusions de l’analyse du matériel collecté par les avions AWACS existent et que le gouvernement fédéral et les services concernés n’y auraient pas encore accès,

a) pourquoi, jusqu’à présent, ces conclusions ne sont-elles pas accessibles ?

b) quand peut-on estimer qu’elles seront accessibles ?

c) qu’est ce qui a été entrepris, quand et par quel service allemand, pour avoir accès à ces données ?

Les observations des AWACS sont incorporées à la représentation d’ensemble de l’espace aérien de l’OTAN. Celui-ci est résumé et analysé et mis à la disposition des états-membres. Nous renvoyons à la réponse aux questions 13 et 14.

17.       Quels ont été les jours sans vol de reconnaissance par les AWACS envoyés par l’OTAN ou sans vols de reconnaissance pendant lesquels le territoire de l’Ukraine a été surveillé entre le 1er avril 2014 et le 31 juillet 2014 et pour quelles raisons ?

Dans l’intervalle de temps indiqué, deux vols d’AWACS par jour ont été commandités dans le cadre de la crise russo-ukrainienne pour des raisons de consolidation et de réassurance dans ce qu’on appelle une orbite, c’est-à-dire un espace de vol au-dessus respectivement des territoires polonais et roumain. Plus de 95% de ces vols ont été effectués. Les exceptions s’expliquent en général par le mauvais temps régnant sur l’aérodrome de départ ou d’arrivée.

18.       Quelles informations le gouvernement fédéral tire-t-il du matériel collecté par satellites et radars et éventuellement de leur analyse par le gouvernement russe dans le contexte du crash du vol MH 17 et quelles conséquences et quelles conclusions en tire-t-il ?

Le gouvernement fédéral a pris connaissance de “L’information du ministère de la défense concernant le crash de l’avion malaisien en Ukraine” envoyé par l’ambassade de Russie à Berlin le 4 août 2014. Le gouvernement fédéral n’en sait pas plus en ce qui concerne la validité des affirmations et des estimations qui sont faites ni en ce qui concerne une analyse plus détaillée.

19.       Est-ce que le gouvernement russe a mis le matériel collecté par satellites et radars à la disposition de la République Fédérale d’Allemagne, de l’OTAN ou, à la connaissance du gouvernement fédéral, ou d’une autre organisation internationale, dans le but de vérifier ce matériel ? Si ce n’est pas le cas, le gouvernement fédéral sait-il pourquoi cela n’a pas eu lieu ?

Nous renvoyons à la réponse aux questions 1 et 18.

20.       Est-ce que le gouvernement fédéral va réclamer ce matériel au gouvernement russe, pour le vérifier ? Si non, pourquoi ?

Nous renvoyons à la réponse aux questions 1 et 18.

21.       Quelles connaissances le gouvernement fédéral ou une instance subordonnée ont-ils en ce qui concerne un soutien opérationnel, logistique ou financier du gouvernement ukrainien de fait ou de l’armée ukrainienne par l’Union Européenne ou des instances de l’OTAN, de L’U. E ou d’autres Etats en vue de leur intervention en Ukraine de l’Est ?

Dans le cadre de l’OTAN et de l’U. E., il a été décidé que de telles demandes de soutien, même s’il elles sont posées à ce niveau, doivent être traitées de manière strictement bilatérale. De plus, ni l’OTAN ni l’U. E. n’ont ce qu’on appelle une fonction “Clearinghouse”pour des aides à l’armement ou d’autres mesures de soutien qui seraient mises à la disposition de l’Ukraine par l’U. E. ou d’autres partenaires de l’OTAN. Le gouvernement fédéral n’a donc pas d’informations d’ensemble sur les livraisons bilatérales de partenaires particuliers de l’OTAN ou de l’U. E. Mais le gouvernement fédéral sait par exemple que la Lituanie a annoncé la livraison de biens d’équipement non létaux comme des gilets pare-balles ou des sacs de couchage.

Le gouvernement fédéral a autorisé des firmes allemandes à exporter des biens d’équipement non létaux et de défense pour la protection personnelle de soldats.

Source (pdf) : Jungewelt ou Bundestag

Source: http://www.les-crises.fr/les-reponses-du-gouvernement-allemand-sur-le-mh-17-abattu/


Discours du ministre russe des Affaires étrangères à l’ONU

Monday 29 September 2014 at 17:15

Dans la série, “la voix de la Russie”, voici la très intéressante intervention du ministre russe à l’ONU – afin que chacun puisse se faire son opinion sans le filtre déformant des médias…

Merci au travail acharné des traducteurs ce week-end, qui nous permet de l’avoir en français avant même la version anglaise :)

Discours du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov à la 69ième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le 27 septembre 2014

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui apparaît de plus en plus clairement la contradiction entre d’une part, la nécessité d’actions collectives de partenariat dans l’intérêt de l’élaboration de réponses appropriées aux défis communs et, d’autre part, le désir pour un certain nombre de pays de dominer, de restaurer la mentalité archaïque de la confrontation des blocs s’appuyant sur une discipline de caserne et sur une logique préjudiciable : « nous — les autres ». L’alliance occidentale avec, en tête, les États-Unis, qui se posent comme défenseurs de la démocratie, de la primauté de la loi et des droits de l’homme dans des pays tiers, agit directement à l’inverse sur la scène internationale, en rejetant le principe démocratique de l’égalité souveraine des États, tel que fixé par la Charte des Nations Unies, et en essayant de décider pour tout le monde ce qui est bien et ce qui est mal.

Washington a proclamé ouvertement son droit d’utiliser la force militaire de façon unilatérale et n’importe où pour la défense de ses propres intérêts. L’intervention militaire est devenue la norme, même en dépit du fait que toutes les opérations de force menées par les États-Unis au cours de ces dernières années se sont terminées de façon piteuse.

De rudes coups ont été portés à la stabilité internationale : bombardement de la Yougoslavie par l’OTAN, intervention en Irak, attaque de la Libye, échec en Afghanistan. Ce n’est que grâce à des efforts diplomatiques intenses que l’agression contre la Syrie en 2013 n’a pas eu lieu. On ne peut s’empêcher de penser que les diverses « révolutions de couleur » et autres projets visant le remplacement des régimes indésirables n’ont pour but que de provoquer le chaos et l’instabilité.

Aujourd’hui, l’Ukraine est devenue la victime de cette politique. La situation révèle la persistance de défauts profonds, systémiques dans l’architecture existante de la zone euro-atlantique. L’Occident a mis le cap vers une « structuration verticale de l’Humanité » en fonction de ses propres standards, qui sont loin d’être inoffensifs. En proclamant leur victoire dans la « guerre froide » et l’avènement de la prétendue « fin de l’Histoire », les États-Unis et l’Union européenne ont entrepris d’élargir leur espace géopolitique sans prendre en compte l’équilibre des intérêts légitimes de tous les peuples d’Europe. Nos partenaires occidentaux n’ont pas entendu nos avertissements répétés sur l’inacceptabilité de la violation des principes de la Charte des Nations Unies et de l’Acte final d’Helsinki, ils se sont dérobés à chaque occasion de faire en commun un travail sérieux en vue de créer un espace unique de sécurité égal et indivisible et de coopération de l’Atlantique au Pacifique. La proposition russe d’étudier un traité de sécurité européenne a été rejetée. On nous a carrément déclaré que des garanties juridiquement contraignantes en matière de sécurité ne peuvent être obtenues que par les membres de l’Alliance atlantique, qui entre-temps a continué à se déplacer vers l’Est malgré les promesses du contraire données précédemment. Le passage instantané de l’OTAN à une rhétorique hostile, à la réduction de la coopération avec la Russie même au détriment des intérêts propres des pays occidentaux, à l’intensification supplémentaire de l’infrastructure militaire aux frontières russes a mis en évidence l’incapacité de l’alliance à changer son code génétique mis en place à l’époque de la « guerre froide ».

Les États-Unis et l’Union européenne ont soutenu le coup d’État en Ukraine, ils se sont mis à justifier sans discernement toutes les actions des autorités autoproclamées de Kiev, qui avaient choisi comme cap politique d’écraser par la force la partie du peuple ukrainien qui avait rejeté les tentatives d’imposer à l’ensemble du pays un ordre anticonstitutionnel et voulait défendre ses droits à sa langue maternelle, à sa culture et à son histoire. C’est justement cette offensive agressive contre ces droits qui a contraint les habitants de Crimée à prendre leur destin en main et à faire leur choix en faveur de l’autodétermination. Cela a été un choix totalement libre, quoi que puissent inventer ceux qui sont les premiers responsables du conflit interne en Ukraine.

Les tentatives de déformer la vérité, de masquer les faits par des accusations sans fondement ont été entreprises à tous les stades de la crise ukrainienne. Rien n’est fait pour identifier et sanctionner les responsables des événements sanglants de février sur le Maïdan, des massacres de masse à Odessa, Marioupol et dans d’autres régions de l’Ukraine. L’épouvantable catastrophe humanitaire causée par les actions des forces de sécurité ukrainiennes dans le sud-est du pays a été délibérément minimisée. Ces derniers jours ont été révélés de nouveaux faits horribles, quand des charniers ont été découverts près de Donetsk. En contradiction avec la résolution 2166 du Conseil de sécurité des Nations Unies, on tarde à mener une enquête approfondie et indépendante sur le crash de l’avion de ligne de la Malaisie sur le territoire ukrainien. Les coupables de tous ces crimes doivent être identifiés et traduits en justice. Sinon, il sera difficile d’espérer une réconciliation nationale en Ukraine.

La Russie est sincèrement intéressée à la restauration de la paix dans le pays voisin, quiconque connait un peu l’histoire des relations profondes et fraternelles entre les deux pays doit en être conscient. La voie menant à un règlement politique est connue : en avril dernier déjà, Kiev a pris l’engagement dans la déclaration de Genève signée par la Russie, l’Ukraine, les États-Unis et l’Union européenne, d’entamer sans attendre un dialogue national avec toutes les régions et les forces politiques en Ukraine afin de mettre en œuvre la réforme constitutionnelle. La réalisation de cet engagement permettrait à tous les Ukrainiens de se mettre d’accord sur la façon de vivre ensemble en accord avec leurs traditions et leur culture, elle permettrait à l’Ukraine de revenir à son rôle organique de maillon, entre les différentes parties de l’espace européen, ce qui suppose sans conteste la préservation et le respect de son statut de pays non-aligné, neutre. Nous sommes convaincus qu’avec de la bonne volonté, en arrêtant de soutenir le « parti de la guerre » à Kiev, qui essaie de pousser les Ukrainiens dans l’abîme de la catastrophe nationale, la sortie de la crise est à portée de main.

Une voie pour la surmonter a été ouverte avec la conclusion de l’accord de cessez-le-feu dans le sud-est de l’Ukraine sur la base des initiatives des Présidents Petro Porochenko et Vladimir Poutine. Avec la participation de représentants de Kiev, de Donetsk, de Lougansk, de l’OSCE et de la Russie, sont en train d’être décidées les modalités pratiques de la mise en œuvre cohérente de ces accords, y compris la séparation des parties, le retrait des armes lourdes des forces militaires ukrainiennes et de l’organisation de la surveillance par l’OSCE. La Russie est prête à continuer d’aider activement à faire avancer le règlement politique dans le cadre du processus de Minsk, qui a fait ses preuves, et dans le cadre d’autres formats. Mais il doit être clair que nous le faisons au nom de la paix, de la tranquillité et du bien-être du peuple ukrainien, et non pour satisfaire les ambitions de quiconque. Les tentatives de faire pression sur la Russie, de l’obliger à renoncer à ses valeurs, à la vérité et à la justice, n’ont aucune chance d’aboutir.

Je vais me permettre un rappel de faits historiques pas tellement éloignés. Comme condition à l’établissement des relations diplomatiques avec l’Union soviétique en 1933, le gouvernement des États-Unis a exigé de Moscou des garanties de non-ingérence dans les affaires intérieures des États-Unis et l’engagement d’éviter toute action visant à modifier la structure politique et sociale de l’Amérique. À l’époque, Washington redoutait le virus révolutionnaire, et ces garanties ont été mises en place dans les relations entre l’Amérique et l’Union soviétique sur la base de la réciprocité. Il serait peut-être bon de revenir à cette question et de reproduire l’exigence du gouvernement américain de l’époque à l’échelle universelle. Pourquoi ne pas adopter une déclaration de l’Assemblée générale sur l’inadmissibilité de l’ingérence dans les affaires intérieures des États souverains, sur la non-reconnaissance des coups d’État comme méthode de changement de pouvoir ? Il est temps d’exclure complètement des relations internationales les tentatives de pression illégales de certains pays sur d’autres. L’exemple de l’embargo américain contre Cuba démontre de façon évidente l’absurdité et la contre-productivité des sanctions unilatérales.

La politique des ultimatums, la philosophie de la supériorité et de la domination ne répondent pas aux exigences du XXIe siècle : ils entrent en conflit avec les processus objectifs de formation d’un ordre mondial démocratique multipolaire.

La Russie propose un ordre du jour fédérateur et positif. Nous avons toujours été et serons ouverts au dialogue sur les questions les plus difficiles, aussi insolubles qu’elles puissent paraître au premier abord. Nous serons prêts à chercher des compromis et l’équilibre des intérêts, à accepter un échange de concessions, mais seulement si le dialogue est honnête, respectueux et équitable.

Les accords de Minsk en date du 5 et du 19 septembre sur les voies de sortie de la crise ukrainienne, le compromis sur les délais d’entrée en vigueur de l’accord d’association entre Kiev et l’UE sont de bons exemples à suivre, tout comme la volonté enfin déclarée de Bruxelles d’entamer des négociations sur une zone de libre-échange entre l’UE et l’Union Douanière de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan, comme proposé par le président Vladimir Poutine en janvier de cette année.

La Russie a toujours préconisé l’harmonisation des projets d’intégration en Europe et en Eurasie. L’harmonisation des orientations politiques et des délais d’une telle « convergence des intégrations » serait une véritable contribution au travail de l’OSCE sur le thème « Helsinki plus 40 » [Référence aux Accords d'Helsinki, signés en 1975, ndt]. Un autre axe important de ce travail devrait être l’instauration d’un dialogue pragmatique et désidéologisé sur l’architecture militaro-politique dans la zone euro-atlantique, afin que non seulement les membres de l’OTAN et l’OTSC [Organisation du Traité de la Sécurité collective, rassemblant la Russie, 5 républiques ex-soviétiques + les observateurs], mais également tous les pays de la région, y compris l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, se sentent dans un état de sécurité égal et indivisible et ne soient pas placés devant un faux dilemme: « soit avec nous, soit contre nous. »

Nous ne pouvons pas admettre de nouvelles lignes de démarcation en Europe, d’autant plus que dans le contexte de la mondialisation, ces lignes peuvent devenir une ligne de partage entre l’Occident et le reste du monde.

Il faut le dire honnêtement : personne n’a le monopole de la Vérité, personne n’est plus en mesure d’ajuster les processus mondiaux et régionaux à ses besoins propres.

Aujourd’hui, il n’existe pas d’alternative à un consensus sur les règles d’une gouvernance mondiale durable dans les nouvelles conditions historiques, dans le plein respect de la diversité culturelle et civilisationnelle du monde et de la multiplicité des modèles de développement. Parvenir à un tel consensus sur chaque point sera difficile, probablement éprouvant. Mais la reconnaissance de ce que, dans chaque État, la démocratie est « le pire des régimes — à l’exception de tous les autres » a mis également beaucoup de temps à se frayer un chemin jusqu’à ce que Winston Churchill n’émette son jugement. Il est temps de réaliser que cet axiome est incontournable également dans les affaires internationales, aujourd’hui caractérisées par un énorme déficit démocratique.

Bien sûr, certains devront briser des stéréotypes multiséculaires, abandonner leurs prétentions à l’« exceptionnalisme éternel ». Mais il n’y a pas d’autre solution. Les efforts solidaires ne peuvent être construits que sur les principes du respect mutuel et de la considération des intérêts réciproques, comme cela se fait, par exemple, dans le cadre du Conseil de sécurité de l’ONU, du « G 20 » , des BRICS et de l’OCS [Organisation de Coopération de Shanghaï, ndt].

La théorie sur les avantages du travail d’équipe est confirmée dans la pratique : c’est le progrès dans le règlement de la situation autour du PNI [programme nucléaire iranien, ndt], la réussite de la démilitarisation chimique de la Syrie. D’ailleurs, en parlant des armes chimiques, je voudrais obtenir une information honnête sur l’état des arsenaux chimiques en Libye. Nous comprenons que nos collègues de l’OTAN, après avoir bombardé ce pays en violation de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, ne voudraient pas « remuer » le chaos qu’ils ont eux-mêmes créé. Cependant, le problème des arsenaux chimiques libyens hors contrôle est trop grave pour fermer les yeux. Je pense que le Secrétaire général des Nations Unies doit faire preuve de responsabilité dans cette affaire aussi.

L’essentiel aujourd’hui est de considérer les priorités globales et de ne pas les rendre otages d’un ordre du jour unilatéral. La gestion des conflits nécessite urgemment l’abandon du deux poids, deux mesures. En général, tous s’accordent à dire que la tâche principale consiste en une opposition ferme aux terroristes qui tentent de prendre le contrôle de zones de plus en plus vastes en Irak, Syrie, Libye, Afghanistan, dans le Sahara et au Sahel. S’il en est ainsi, alors ce problème ne peut pas être sacrifié à des schémas idéologiques ou à des règlements de compte personnels. Les terroristes, quels que soient les slogans derrière lesquels ils s’abritent, doivent rester hors la loi.

Dans le même temps, bien sûr, la lutte contre le terrorisme doit s’appuyer sur la base solide du droit international. Une étape importante dans cette lutte a été l’adoption unanime d’une série de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, y compris récemment sur la question des combattants-terroristes étrangers. Au contraire, les tentatives d’agir en contradiction avec la Charte des Nations Unies n’aident pas au succès des efforts conjoints. La lutte contre les terroristes sur le territoire de la Syrie doit être menée en coopération avec le gouvernement syrien, qui a clairement affirmé qu’il était prêt à le faire. Damas a déjà prouvé par son action sa capacité à agir avec la communauté internationale et à respecter ses engagements dans le cadre du programme de l’élimination des armes chimiques.

La Russie a demandé dès le début du « printemps arabe » de ne pas laisser ce dernier à la merci d’extrémistes et de créer un front uni pour lutter contre la menace croissante du terrorisme. Nous avons mis en garde contre la tentation de prendre comme alliés presque tous ceux qui se déclaraient adversaires d’Assad, fussent-ils « Al-Qaïda », « Djebhat an-Nousra » ou autres « compagnons de route » du changement de régime, y compris l’État islamique, qui est maintenant au centre de l’attention générale. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais. La Russie n’en est pas à sa première contribution réelle à la lutte contre l’État islamique, ainsi que d’autres formations terroristes de la région. Nous effectuons des livraisons à grande échelle d’armes et de matériel militaire à l’Irak, à la Syrie et à d’autres pays de la région MENA et nous continuerons à soutenir leurs efforts visant à éliminer les terroristes.

La menace du terrorisme nécessite une approche globale, si nous voulons éradiquer ses causes et ne pas être condamnés à réagir uniquement aux symptômes. L’État islamique est seulement une partie du problème. Nous proposons d’organiser, sous les auspices du Conseil de sécurité des Nations Unies, une étude en profondeur des menaces extrémistes et terroristes dans l’espace MENA et dans leur intégralité. Une approche complète implique la prise en compte des conflits de longue date, principalement le conflit arabo-israélien. Le problème palestinien en suspens depuis de nombreuses décennies reste largement reconnu comme l’un des principaux facteurs d’instabilité dans la région, du fait qu’il permet aux extrémistes de recruter de plus en plus de djihadistes.

La mise en commun des efforts pour l’application des décisions de l’AG et du Conseil de Sécurité de l’ONU en ce qui concerne la lutte contre le virus Ebola est une autre nécessité criante. Nos médecins travaillent déjà en Afrique. Nous prévoyons une livraison supplémentaire d’aide humanitaire, d’équipement, de matériel médical, de médicaments, d’équipes d’experts pour aider le programme des Nations Unies en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone.

L’Organisation des Nations Unies, créée sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, entre dans l’année de son soixante-dixième anniversaire. Nous avons tous le devoir de célébrer l’anniversaire de la Grande Victoire, et de rendre hommage à tous ceux qui sont morts au nom de la liberté et du droit de chaque peuple à déterminer son propre destin.

Les leçons de cette terrible guerre, tout comme le cours général des événements dans le monde actuel, exigent d’unir nos efforts, d’oublier les intérêts unilatéraux, les cycles électoraux nationaux quand il s’agit de faire face à des menaces globales pesant sur l’humanité tout entière, il ne faut pas permettre que l’égoïsme national l’emporte sur la responsabilité collective.

Source : Sergueï Lavrov, Ministère russe des Affaires étrangères, 27/09/2014 – Traduction collective par les lecteurs du site www.les-crises.fr (souligné par nous)

Source: http://www.les-crises.fr/discours-du-ministre-des-affaires-etrangeres-russe-a-l-onu/


La menace de guerre et la réponse russe, par Sergei Glaziev

Sunday 28 September 2014 at 23:42

Voici un très récent article de Sergei Glaziev sur la vision russe du problème. À prendre comme toujours avec recul et esprit critique…

Comment mener une coalition et éviter un conflit mondial

Sergei Glaziev est un des conseillers du Président de la Fédération de Russie et membre de l’Académie des Sciences russe.

Résumé : Le monde a besoin d’une coalition de forces solides en faveur de la stabilité – une coalition mondiale anti-guerre avec un projet positif de réorganisation de l’architecture financière et économique internationale, sur les principes du bénéfice mutuel, de l’équité et du respect des souverainetés.

Les actions américaines en Ukraine devraient non seulement être classées comme hostiles pour ce qui concerne la Russie, mais aussi comme visant une déstabilisation mondiale. Les États-Unis provoquent ce qui est essentiellement un conflit international pour sauvegarder leur autorité géopolitique, financière et économique. La réponse doit être systémique et complète, visant à mettre à jour la domination politique des États-Unis et à y mettre fin, et, plus important, à saper leur pouvoir politico-militaire basé sur l’émission du dollar comme monnaie de réserve.

Le monde a besoin d’une coalition de forces solides en faveur de la stabilité – une coalition mondiale anti-guerre avec un projet positif de réorganisation de l’architecture financière  et économique internationale, sur les principes du bénéfice mutuel, de l’équité et du respect des souverainetés.

LIMITER L’ARBITRAIRE DES ÉMETTEURS DE MONNAIE DE RÉSERVE

Cette coalition pourrait inclure les grands États indépendants (BRICS) ; les États émergents (la plus grande partie de l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine) contre lesquels le système financier et économique actuel a exercé des discriminations ; les États de la CEI intéressés par un développement équilibré et sans conflits ; et les nations européennes non préparées à obéir au diktat méprisant des États-Unis. La coalition devrait prendre des mesures pour éliminer les causes fondamentales de la crise mondiale, y compris :

Les conditions doivent être créées pour permettre aux autorités fiscales nationales de prêter de l’argent pour construire une économie basée sur les nouvelles technologies et réaliser la modernisation économique et pour encourager l’innovation et les affaires dans les secteurs de croissance potentielle. Les émetteurs des monnaies de réserve doivent garantir leur stabilité en maîtrisant leur dette nationale, leur balance de paiements et leur balance commerciale. Ils devront également employer des mécanismes transparents d’émission monétaire et assurer le libre échange pour tout arbitrage d’actifs dans leurs pays.

Un autre élément important que les émetteurs de monnaies de réserve doivent observer est le respect des lois honnêtes de la concurrence et un accès non discriminatoire aux marchés financiers. D’autres pays respectant ce genre de contraintes devraient être en mesure d’utiliser leur monnaie nationale comme instrument d’échange et en permettre également l’usage comme monnaie de réserve par les pays avec qui ils sont associés. Il serait bon d’envisager le regroupement des monnaies nationales prétendant au statut de réserve régionale ou mondiale en catégories dépendantes du degré de respect de certains standards par les émetteurs.

Au-delà de l’établissement de règles pour les émetteurs de monnaies de réserve mondiales, des mesures devraient être prises pour renforcer le contrôle sur les mouvements de capitaux, afin de prévenir les attaques de la spéculation qui déstabilisent les monnaies nationales et internationales ainsi que le système financier. Il sera nécessaire aux membres de la coalition d’interdire les transactions avec les juridictions off-shore et ne pas permettre l’accès au refinancement aux banques et sociétés créées avec des résidents off-shore. L’usage des monnaies ne respectant pas ces règles ne devrait pas être autorisé pour les règlements internationaux.

Une remise à niveau majeure des institutions financières internationales est nécessaire pour assurer le contrôle des émetteurs de monnaie globale de réserve. Les pays participants doivent être représentés honnêtement suivant des critères objectifs tels que leur part dans la production mondiale, dans les échanges et la finance, leurs ressources naturelles et leur population. Les mêmes critères devraient s’appliquer au panier de monnaies de pays émergents pour le nouveau DTS (Droits de Tirage Spéciaux) qui peut être utilisé comme un étalon permettant de déterminer la valeur des monnaies nationales, incluant les monnaies de réserve. À l’origine, ce panier devrait contenir les monnaies des membres de la coalition d’accord pour observer ces règles.

De telles réformes ambitieuses nécessiteront un support législatif et institutionnel approprié. À ce dessein, les décisions de la coalition devraient avoir le statut d’engagements internationaux et les institutions de l’ONU, d’autres organisations internationales représentatives ainsi que tous les pays intéressés dans la réforme devraient être largement impliqués.

Pour encourager l’application au niveau mondial des réussites socialement importantes de ce nouveau mode technologique, les pays vont devoir concevoir un système international de planification stratégique du développement socio-économique. Il doit inclure des projections à long terme de développement scientifique et technologique ; définir les perspectives pour l’économie mondiale, les associations régionales et les pays phares; s’intéresser aux moyens de surmonter les différences, y compris le fossé entre les développements des économies industrialisées et émergentes et définir les priorités et objectifs pour les organisations internationales.

Les États-Unis. et autres pays du G7 rejetteront probablement ces propositions de réforme du système monétaire et financier international sans discussion, de peur de voir s’ébranler le monopole leur permettant l’émission incontrôlée de monnaie mondiale. Tout en engrangeant d’énormes bénéfices de ce système, les pays occidentaux phares limitent l’accès à leurs propres actifs, technologies et marché du travail en imposant de plus en plus de restrictions.

Si le G7 refuse de « faire de la place » à la coalition anti-guerre dans les agences dont dépendent les organisations financières internationales, celle-ci devra se rendre maîtresse d’une synergie assez grande pour créer des régulateurs mondiaux alternatifs.

Les BRICS pourraient servir de banc d’essai et prendre les mesures suivantes pour maintenir leur sécurité économique :

LA RUSSIE, LEADER MALGRÉ ELLE

La Russie aura un rôle de leader dans la mise en place d’une coalition contre les États-Unis car elle est hautement vulnérable et ne sortira pas vainqueur de la confrontation en cours sans une telle alliance. Si la Russie échoue à faire preuve d’initiative, le bloc anti-russe que les États-Unis sont en train de former absorbera ou neutralisera les alliés potentiels de la Russie. La guerre contre la Russie, à laquelle États-Unis poussent l’Europe, peut bénéficier à la Chine, car l’affaiblissement des États-Unis, de l’Union européenne et de la Russie permettra à Pékin d’atteindre plus facilement un leadership mondial. De même, le Brésil pourrait céder aux pressions des États-Unis tandis que l’Inde se concentrerait davantage sur la résolution de ses problèmes intérieurs.

La Russie a autant d’expérience en matière de direction dans la politique mondiale que les États-Unis. Elle possède la nécessaire autorité morale et culturelle ainsi que des capacités militaires et technologiques suffisantes. Mais l’opinion publique russe doit encore surmonter son complexe d’infériorité, retrouver une fierté historique pour les siècles d’efforts qu’elle a fourni afin de créer une civilisation qui a rassemblé de nombreuses nations et cultures et qui a sauvé de nombreuses fois l’Europe et l’humanité de l’auto-extermination. Elle a besoin de ramener une compréhension du rôle historique que le monde russe a joué en créant une culture universelle, de la Rus kiévienne, héritière spirituelle de l’Empire byzantin jusqu’à la fédération de Russie, qui a succédé à l’Union soviétique et à l’Empire russe. Le processus d’intégration eurasienne devrait être présenté comme un projet global destiné à restaurer et à développer un espace commun pour des nations qui, de Lisbonne à Vladivostok et de Saint-Pétersbourg à Colombo, ont vécu et travaillé ensemble.

UNE SYNTHÈSE SOCIAL-CONSERVATRICE

Un nouvel ordre mondial pourrait être fondé sur un concept de synthèse sociale-conservatrice en tant qu’idéologie qui combinerait les valeurs des religions mondiales avec les acquis de l’État-providence, ainsi que le paradigme scientifique du développement durable. Ce concept devrait servir de programme positif pour construire une coalition anti-guerre et établir des principes universellement compréhensibles destinés à  rationaliser  et à harmoniser les relations sociales, culturelles, et économiques dans le monde.

Les relations internationales ne peuvent être harmonisées que sur la base de valeurs fondamentales partagées par toutes les cultures et civilisations majeures. Ces valeurs incluent la non-discrimination (égalité) et le fait de s’accepter mutuellement, un principe que déclarent toutes les confessions sans que l’on ait besoin de diviser les gens entre « nous » et « eux ». Ces valeurs peuvent être exprimées à travers des notions de justice et de responsabilité, ainsi qu’en formes légales des droits de l’homme et des libertés.

La valeur fondamentale d’un individu et l’égalité de tous, indépendamment de toute religion, ethnie, classe, ou autre arrière-plan, doit être reconnue par toutes les confessions. Cela découle, du moins dans les religions monothéistes, de la perception de l’unité de Dieu et du fait que chaque type de foi offre son propre chemin vers le salut. Cette vision permet d’éliminer les conflits religieux et ethniques violents tout comme elle permet à chaque individu de faire un libre choix. Mais des mécanismes légaux doivent être en place pour rendre possible cette participation des confessions à la vie publique et à la résolution des conflits sociaux.

Cette approche permettra de neutraliser un des instruments les plus destructeurs de cette guerre mondiale du chaos qu’emploient États-Unis : l’utilisation des luttes religieuses pour pousser à des conflits religieux et ethniques qui se transforment ensuite en guerres civiles et régionales.

Le rôle de la religion, en façonnant la politique internationale, fournira la base morale et idéologique nécessaire à la prévention des conflits ethniques et à la résolution des tensions ethniques, en utilisant des instruments nationaux de politique sociale. De nombreuses religions peuvent être aussi impliquées dans la planification de la politique sociale, fournissant ainsi un cadre moral pour les décisions des gouvernements, restreignant les attitudes de permissivité et de laxisme qui dominent les esprits des élites au pouvoir dans les pays développés, et ramenant une compréhension de la responsabilité sociale des autorités vis à vis de la société. Alors que les valeurs contestées de l’État-providence gagnent un fort soutien idéologique, les partis politiques devront reconnaître l’importance des limites éthiques qui protègent les principes fondamentaux de la vie humaine.

Le concept de synthèse sociale-conservatrice sera la base idéologique de réforme de la monnaie internationale, des relations financières et économiques en se fondant sur les principes de justice, de respect mutuel de la souveraineté nationale et d’échanges mutuellement avantageux. Cela exigera certaines restrictions de la liberté de forces du marché qui pratiquent constamment une discrimination à l’encontre de la plupart des personnes et des pays en limitant leur accès à la richesse.

Le mondialisme libéral a miné la capacité des pays à influencer la distribution du revenu national et des richesses. Les multinationales délocalisent sans contrôle les ressources auparavant contrôlées par des gouvernements nationaux. Ces derniers doivent opérer des coupes dans les prestations sociales pour préserver l’attractivité de leurs économies. Les investissements sociaux publics, dont les bénéficiaires n’ont plus d’identité nationale, ont perdu leur puissance. À mesure que l’oligarchie qui a pour centre les États-Unis capte une part grandissante du revenu généré par l’économie mondiale, le niveau de vie s’érode dans les économies ouvertes et la difficulté d’accès à la richesse publique s’accroît. Pour surmonter ces tendances destructrices, il sera nécessaire de changer toute l’architecture des relations financières et économiques et de restreindre le libre mouvement du capital. Cela devrait être fait pour empêcher les multinationales d’échapper à leur responsabilité sociale d’une part, et pour égaliser les coûts des politiques sociales partagés par les états d’autre part.

La première chose implique d’éliminer les juridictions offshore, qui permettent l’évasion fiscale, et de reconnaître les droits des états à réguler les mouvements de capitaux transfrontaliers. La seconde signifierait établir des critères sociaux minimaux pour assurer l’amélioration accélérée de la sécurité sociale dans les pays relativement pauvres. Cela peut être fait en créant des mécanismes internationaux pour équilibrer les niveaux de vie, ce qui, en retour, demandera un financement approprié.

En travaillant conformément au concept de synthèse sociale-conservatrice, la coalition anti-guerre peut réformer le système de sécurité sociale mondial. Une redevance de 0,01% sur les opérations de changes de devises pourrait financer des mécanismes internationaux prévus pour égaliser les niveaux de vie. Cette redevance (de plus de 15 000 milliards de dollars par an) pourrait être facturée sous un accord international et les législations fiscales nationales et transférée aux organisations internationales comme la Croix-Rouge (prévention et intervention lors des crises humanitaires causées par les catastrophes naturelles, guerres, épidémies etc) ; l’Organisation Mondiale de la Santé (prévention des épidémies, réduction de la mortalité infantile, vaccinations, etc) ; l’Organisation Internationale du Travail (surveillance mondiale des normes de sécurité et du droit du travail, y compris des salaires conformes aux niveaux minima de subsistance, interdiction du travail des enfants et du travail forcé, migrations économiques) ; la Banque mondiale (construction d’infrastructures sociales – réseaux d’approvisionnement en eau, routes, évacuation des eaux usées, etc) ; l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (UNIDO) (transfert de technologies aux pays en développement) et l’UNESCO (soutien à la coopération internationale en sciences, éducation et culture, protection des héritages culturels). Les dépenses devront être faites selon les budgets approuvés par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Une autre tâche consisterait dans la création d’un système mondial de protection de l’environnement financé par les pollueurs. Ceci peut être fait par la signature d’un accord international qui établirait des amendes généralisées pour la pollution et affecterait les sommes récoltées à la protection de l’environnement, sous des législations nationales, et sous la supervision d’une organisation internationale autorisée. Une partie de cet argent devrait être allouée à des activités liées aux problématiques environnementales mondiales et à la surveillance. Un mécanisme alternatif peut être fondé sur le marché des quotas de pollution, sous le protocole de Kyoto.

Un aspect important est la création d’un système mondial pour éliminer l’illettrisme et assurer l’accès public à l’information et à une éducation moderne, à travers le monde. Cela demandera la standardisation des exigences minimales pour une éducation primaire et secondaire complètes, et le financement des pays en voie de développement avec des revenus générés par le système de taxes ci-dessus. Il doit y avoir un système universellement accessible d’éducation de troisième cycle fourni par les plus grandes universités des pays industrialisés. Ces dernières peuvent établir des quotas d’admission d’étudiants étrangers sélectionnés sur concours internationaux et financés par la même source. De façon simultanée, les universités participantes pourraient instaurer un système d’enseignement à distance pour toutes les personnes détentrices d’un diplôme de fin d’études secondaires. L’UNESCO et la Banque mondiale pourraient s’engager à créer et à soutenir l’infrastructure d’information nécessaire, en tirant leurs fonds de la même source.

HARMONISATION ANTI-CRISE DE L’ORDRE MONDIAL

Le fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres menace le développement et l’existence même de l’humanité. Ce fossé est créé et maintenu par des institutions nationales, aux États-Unis et dans les pays alliés, qui s’arrogent un certain nombre de fonctions sur les échanges économiques internationaux dans leur propre intérêt. Ils ont monopolisé le droit à l’émission de monnaies mondiales et en utilisent les revenus pour leurs propres bénéfices, donnant un accès illimité aux prêts à leurs banques et sociétés. Ils ont monopolisé les droits de définition des standards techniques permettant à leur industrie de maintenir une suprématie technologique. Ils ont imposé au monde leurs propres lois sur les échanges internationaux, imposant aux autres pays l’ouverture de leurs marchés et limitant de manière substantielle leur propre capacité d’action sur la compétitivité de leurs économies nationales. Finalement, ils ont forcé la majorité des pays à ouvrir leurs marchés des capitaux, permettant de ce fait la domination de leur propres nababs financiers, qui ne cessent de multiplier leur richesse en exerçant un monopole sur la monnaie.

Il est impossible d’envisager avec succès un développement socio-économique durable sans élimination de l’usage, pour des intérêts privés ou nationaux, du monopole sur les échanges économiques internationaux. Des restrictions nationales et mondiales peuvent être imposées pour soutenir le développement durable, harmoniser les affaires publiques mondiales, et éliminer les discriminations dans les relations économiques internationales.

Afin d’empêcher une catastrophe financière mondiale, des mesures urgentes doivent être prises pour créer à la fois une nouvelle monnaie sure et efficace ainsi qu’un système financier basé sur un échange mutuellement avantageux des monnaies nationales. Ce nouveau système exclurait l’appropriation par une prééminence mondiale pour des intérêts privés ou nationaux.

Pour égaliser les chances de développement socio-économique, les économies émergentes doivent avoir un accès libre aux nouvelles technologies conditionné à leur promesse de non usage à des fins militaires. Les pays se conformant à ces restrictions et donnant accès aux informations concernant leurs budgets militaires seront exemptes des contraintes de contrôle de leurs exportations et recevront de l’assistance pour l’acquisition de nouvelles technologies de développement.

Un mécanisme international empêchant les multinationales d’abuser de leur monopole sur le marché assurerait une concurrence loyale. L’OMC pourrait assurer un contrôle anti-trust grâce à un accord spécial engageant tous les états membres. Ceci permettrait aux entités économiques de demander l’élimination des abus de monopole commis par les multinationales ainsi que la compensation des pertes résultant de tels abus en imposant des sanctions contres les entités fautives. En plus des prix sur ou sous-facturés, des tromperies sur la qualité ou autres exemples de concurrence déloyale, les salaires inférieurs au niveau régional du minimum de subsistance tel que défini par l’OMT devraient également être considérés comme un abus. De plus, devrait exister une régulation raisonnable des prix pour les produits et services émanant de monopoles régionaux ou mondiaux.

En raison d’échanges économiques inégalitaires, les pays devraient se réserver le droit de réguler leurs propres économies afin de pouvoir égaliser les niveaux de développement socio-économiques. En plus des mécanismes de protection contre la concurrence déloyale des marchés nationaux par l’OMC, cette égalisation pourrait se faire aussi en encourageant le progrès scientifique et technologique et en assurant le soutien de l’État à l’innovation et l’investissement; en établissant un monopole d’État sur l’usage des ressources naturelles; en introduisant le contrôle des monnaies pour limiter la fuite des capitaux et empêcher les attaques spéculatives sur les monnaies nationales; en maintenant le contrôle gouvernemental sur les industries stratégiques; et en utilisant d’autres mécanismes pour renforcer la compétitivité.

Une concurrence loyale dans les technologies de l’information est essentielle. L’accès aux réseaux mondiaux d’informations doit être garanti pour chacun, consommateur ou pourvoyeur. Ce marché peut être maintenu ouvert grâce à de strictes dispositions anti-trust qui ne permettront ni à des groupes ni à des pays d’être en position dominante.

Pour s’assurer du respect des règles nationales et internationales par les participants aux échanges économiques mondiaux, doivent exister des pénalités définies par un code international applicable par la cour sans tenir compte de sa juridiction nationale. Toutefois, faire appel auprès d’une cour internationale dont le jugement serait d’application obligatoire pour tous les états, devrait être possible. Des règles contraignantes et des pénalités pour non-respect des règles (à côté des pénalités infligées pour violation des lois nationales) donneraient aux accords internationaux préséance sur les lois nationales. Les pays ne respectant pas ces principes devraient voir leur participation aux activités économiques internationales limitée par l’exclusion de leur monnaie nationale des règlement internationaux, par des sanctions économiques contre leurs résidents et des limites mises à leurs opérations sur les marchés internationaux.

Pour renforcer tous ces changements fondamentaux dans les relations internationales, une coalition forte devra être créée, capable de surmonter la résistance des États-Unis et des pays du G7, qui recueillent d’énormes bénéfices de leur domination sur les marchés mondiaux et dans les organisations internationales. Cette coalition devrait être prête à utiliser des sanctions contre les États-Unis et les autres pays qui refusent la priorité des obligations internationales sur les règlementations nationales. Rejeter le dollar américain dans les règlements internationaux serait le moyen de pression le plus efficace pour obtenir la collaboration des États-Unis.

La coalition anti-guerre devrait offrir une alternative à la course aux armements, comme un moyen d’encourager une nouvelle ère de développement technologique. Cette alternative conduirait à de larges coopérations internationales tournées vers la résolutions de probèmes mondiaux nécessitant la mise en commun des moyens pour créer des technologies d’avant-garde. Par exemple, il n’y a actuellement pas de solution pour protéger la planète de menaces venant de l’espace profond. Le développement de telles solutions requerra des avancées technologiques qui peuvent être atteintes en combinant les efforts des pays phares et par le partage des coûts.

Le paradigme du développement durable rejette la guerre en tant que tel. Au lieu de la confrontation et de la rivalité, il est basé sur la coopération et la collaboration comme un moyen de mettre en commun les ressources dans les domaines prometteurs de la recherche scientifique et technologique. À la différence de la course aux armements provoquée par la géopolitique, il peut fournir une meilleure base scientifique et organisationnelle pour gérer un nouveau mode technologique. Cela entraînera le  développement de la santé, de l’éducation et de la culture, ce qui n’est que rarement stimulé par les dépenses pour la défense. Ces secteurs non-productifs et la science compteront pour au moins la moitié du PIB dans les grands pays industrialisés, dans les années à venir. Par conséquent, une solution d’avenir devrait comprendre le transfert du centre d’attention du gouvernement des dépenses de défense vers des programmes humanitaires, principalement de  médecine et de sciences biologiques. Puisque l’état paie plus de la moitié des dépenses de santé, d’éducation, et de travaux scientifiques, un tel changement faciliterait la gestion systématique du développement socio-économique et endiguerait les tendances destructrices.

*  *  *

Un nouveau cycle d’élection commencera aux États-Unis en 2017, lequel va probablement faire la part belle à une rhétorique anti-russe en tant que base idéologique d’une guerre mondiale que Washington essaye de déclencher dans une tentative pour conserver son pouvoir. À ce moment là, la crise du système financier américain peut avoir abouti à des réductions de ses dépenses budgétaires, à la dévaluation du dollar, et au déclin du niveau de vie.

Des problèmes intérieurs et des crises de politique étrangère conduiront le gouvernement américain à une montée en puissance de ses tactiques agressives, tout en affaiblissant en même temps ses positions. Si la Russie mobilise son potentiel intellectuel, économique et militaire, elle aura une chance de passer à travers les conflits en 2015-2018 du fait que les États-Unis et ses alliés ne seront toujours pas préparés à une agression directe.

La Russie fera face à la période la plus dangereuse au début des années 2020 lorsque les pays industrialisés et la Chine devraient commencer leur modernisation technologique et que les États-Unis et d’autres pays Occidentaux sortiront de la dépression financière et feront un saut technologique en avant. Mais la Russie peut radicalement rester en retard technologique et économique en 2021-2025, ce qui détériorerait ses capacités de défense et conduirait à des conflits sociaux et ethniques internes en grande partie similaires à que ce qui s’est passé en Union soviétique à la fin des années 1980. Ces conflits seraient fomentés aussi bien depuis l’extérieur que l’intérieur, en utilisant les inégalités sociales, les écarts de développement entre des régions, et des problèmes économiques. Pour éviter le pire scénario possible menant à la désintégration du pays, la Russie devra adopter une politique extérieure et domestique systémique pour renforcer la sécurité nationale, assurer l’indépendance  économique, améliorer la compétitivité internationale, stimuler le développement économique, mobiliser la société et améliorer l’industrie de défense.

Avant 2017, alors que les États-Unis commencent à menacer la Russie ouvertement et sur tous les fronts, l’armée russe devrait disposer d’armes modernes et efficaces, la société russe devrait être renforcée et être confiante en sa force, les intellectuels devraient maîtriser le nouveau modèle technologique, l’économie devrait se développer et la diplomatie russe devrait réussir à créer une large coalition contre la guerre et capable d’unir leurs efforts en vue d’arrêter l’agression américaine.

Sergei Glaziev

Source : GlobalAffairs.ru, 23/09/2014, traduction collective par les lecteurs du site www.les-crises.fr

Source: http://www.les-crises.fr/la-menace-de-guerre-et-la-reponse-russe/


[Reprise] Plan anti-tabac : les cigarettiers menacent de faire payer l’Etat

Sunday 28 September 2014 at 04:30

Énorme… Pour ceux qui se demandent à quoi sert l’UE…

Mais pourquoi diable la Sécurité sociale n’attaque t’elle pas alors les cigarettiers pour chaque cancer du poumon en demandant le remboursement des frais – ça va vite clore le sujet…

Vent debout contre le plan anti-tabac présenté par le gouvernement, les cigarettiers n’excluent pas d’attaquer en justice l’Etat français. Pour violation de la propriété intellectuelle.

Les cigarettiers envisagent une riposte judiciaire qui pourrait “coûter plusieurs milliards d’euros à l’Etat”, après l’annonce ce jeudi 25 septembre par la ministre de la Santé de l’instauration du paquet sans logo.

Les fabricants s’inquiètent d’une forte perte de valeur de leurs marques, et n’excluent pas le recours à des procès, qui pourraient coûter cher à la France”, prévient Japan Tobacco International France.

“L’État s’expose à verser plusieurs milliards d’euros au titre de la compensation du préjudice subi et de l’expropriation de nos marques”, ajoute par communiqué le porte-parole de JTI en France.

Des mesures anticonstitutionnelles ?

Pour Céline Audibert, porte-parole du groupe français Seita, filiale du cigarettier Imperial Tobacco, “le paquet neutre et l’interdiction totale de la publicité sont deux faits anticonstitutionnels”, affirme-t-elle, “perplexe sur [leur] faisabilité”.

La ministre de la Santé Marisol Touraine, dans le cadre de son arsenal anti-tabac, veut cibler le tabagisme des jeunes et instaurer des paquets de cigarettes standardisés qui auront la même forme, la même taille, la même couleur et la même typographie. La marque apparaîtra limitée “à une inscription de taille définie et très discrète”, précise le ministère.”

Propriété intellectuelle

Selon une note de BNP Exane publiée en juillet, en Grande-Bretagne, si l’Etat devait indemniser les fabricants pour la perte de leur marque, cela coûterait entre 9 et 11 milliards de livre sterling, soit 14 milliards d’euros. Or, le marché britannique “est quasi-comparable à celui de la France, ce qui donne une idée de l’indemnisation”, souligne Céline Audibert.

Il est incompréhensible qu’un ministre de la Santé français souhaite proposer une politique qui viole clairement les lois de l’Union européenne et qui crée un risque, pour le reste de l’Union européenne, d’une guerre commerciale et juridique auprès de l’OMC”, s’alarme, de son côté, dans un communiqué British American Tobacco.

Amancio Sampaio, PDG de Philip Morris France, assure dans un communiqué que le projet de Marisol Touraine ”ne tient pas compte de la législation française et des engagements internationaux de la France en matière de respect de la propriété intellectuelle” et “constituera un précédent dangereux pour d’autres secteurs et biens de consommations”.

Dans un communiqué commun, l’Union des fabricants (Unifab) et l’association des praticiens du droit des marques et des modèles s’inquiètent “fortement des conséquences de cette atteinte majeure au droit fondamental, gravé dans la déclaration des Droits de l’Homme de 1789, qu’est la propriété intellectuelle”.

Source : NouvelObs, 25/09/2014

Lire : Paquet neutre, vapotage… Ce que dit le plan anti-tabac

 

Source: http://www.les-crises.fr/plan-anti-tabac-les-cigarettiers-menacent-l-etat/


[Reprise] Tv ukrainienne : Tous millionnaires en région bordelaise !

Sunday 28 September 2014 at 00:19

Je reprends un billet plus léger aujourd’hui…

Les informations sur l’état réel des pays européens, le chômage, la pauvreté, le taux de suicide en hausse la natalité en déclin, etc.. tout cela n’arrive pas en Ukraine ou arrivait par le biais des chaines russes ou biélorusses. Nous allons voir ce qui arrive par contre en Ukraine par le biais d’émissions de divertissement-découverte ukrainiennes, ici pile ou face, et retransmise d’ailleurs aussi en Russie, au Kazakhstan ainsi qu’en Pologne et en Transnistrie.

J’ai eu la surprise de voir le traitement réservé à la région bordelaise. Cette saison de l’émission s’attaque à l’Europe et s’intitule  Орел и решка. Неизведанная Европа c’est-à-dire “Pile ou face, l’Europe inexplorée”.

J’ai été heureux d’apprendre tant de chose que j’ignorais et qu’ont pu découvrir à leur tour les téléspectateurs de Inter en Ukraine. Je vis en Aquitaine depuis plusieurs années et je ne m’étais jamais aperçu de tous ces détails que donne l’émission.
Ainsi le Bordelais ne fait pas grand chose: ils aiment un rythme de vie tranquille, les femmes se promènent, les hommes fument le cigare et ceux qui n’ont vraiment mais vraiment rien à faire, et bien ils repeignent fenêtres et barreaux tous les 6 mois. C’est pour cela que la ville est très belle !

On note aussi dans le documentaire le fait qu’on ne cultive pas son jardin ici, voyons c’est pour les gueux ça, et il n’y en a plus en France depuis bien longtemps grâce à l’Union européenne.. non on ne fait pousser ni concombre ni patate, on n’élève pas de cochon non plus et il n’y a pas de basse-cour. Non en région bordelaise tout ce qu’on fait autour de sa maison, c’est d’y mettre des piscines et des pelouses. Et tenez vous bien il n’y a pas de clôture !! C’est ça le savoir vivre ! Tout est si européen ! Tout est si beau et si raffiné !


J’ai aussi appris (et là je suis très gêné de ne pas respecter cette tradition du sud-ouest), j’ai appris que le dîner d’une famille ordinaire de la région bordelaise commence toujours par du foie gras et du champagne; la protagoniste précise en arrivant: “Dans cette maison d’une valeur de 500 000€ vit une famille ordinaire” laissant croire que chaque famille vit comme cela.

Le reportage est saupoudré de phrase par ci par là comme “tout en France est fait pour que tu prennes plaisir et que tu n’aies besoin de rien” ou encore “ici la vie est sucrée..”

Voici le documentaire intégral pour les curieux :


En résumé, on montre un tableau idyllique faisant croire qu’il s’agit de la normalité française, on y rajoute des imaginaires “valeurs européennes”  et de la légèreté. Quoi de mieux pour donner aux téléspectateurs l’envie d’intégrer l’union européenne ? Les ukrainiens n’ont donc pas assez envie d’intégrer l’UE il faut mentir à tour de bras pour influer sur l’opinion publique ?

Et alors que pour réaliser ce programme l’équipe a séjourné dans un hôtel près de la gare Saint Jean, ils y ont même caché une bouteille avec un billet de 100$, ils n’ont pu ne pas voir l’état réel de certains coins de la ville, ne serait-ce que les sans domicile fixe installés là, les odeurs de vomi au matin, d’excrément ou de bouteilles renversées. Mais non, jamais dans le reportage on ne voit ne serait-ce qu’une crotte de chien dans les rues de Bordeaux, c’est si propre qu’on dirait Minsk !

Ainsi et ce n’est pas une surprise, alors qu’on s’attache à juste titre aux mensonges de guerre du gouvernement putschiste de Kiev, on s’aperçoit aussi des mensonges de paix rajoutant à la propagande euro-atlantiste pour inciter les ukrainiens à intégrer ce havre de paix, de nonchalance, d’insouciance, ce paradis qu’est l’UE !!

Et moi j’ai pris la résolution de devenir un vrai bordelais ordinaire, de manger du foie gras avec du champagne tous les soirs, de ne pas travailler sauf pour repeindre la maison tous les 6 mois et de fumer des gros cigares… merci pile ou face de m’avoir ouvert les yeux car en région bordelaise, nous sommes tous millionnaires !

Gigi Houille

Source de l’article :  quandcafaithouille.blogspot.fr

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-tv-ukrainienne-tous-millionnaires-en-region-bordelaise/


Revue de presse internationale du 28/09/2014

Sunday 28 September 2014 at 00:01

Cette semaine, accent sur l’extension du référendum écossais et une rubrique réflexion regroupant des articles autour de la fin de l’hégémonie américaine. Mais aussi l’Ukraine et ISIS, les miracles des marchés et des armes un peu partout. Bonne lecture !

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-du-28-09-2014/