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[Démocratie 0.0] Hammadi et Le Roux veulent interdire aux députés PS de voter “contre” les textes du gouvernement

Wednesday 4 March 2015 at 02:09

Excellente initiative !

On pourra ainsi réduire le nombre des députés à 3, 2 pour la majorité et 1 pour l’opposition, un des deux de la majorité étant remplacé par un nouveau pour l’opposition tous les 5 ans…

Confidence : le comportement des socialistes me fascine…

Razzy Hammadi et Bruno Le Roux veulent interdire aux députés socialistes de voter "contre" les textes du gouvernement
Razzy Hammadi et Bruno Le Roux

LA DÉMOCRATIE POUR LES NULS - Si le gouvernement a dû se résoudre à recourir au 49.3 pour faire adopter la loi Macron “en force”, c’est en raison de l’intention d’un certain nombre de députés socialistes de voter “contre” le texte.

Pour ne plus revivre ce genre d’événements, Razzy Hammadi a une proposition très simple : interdire aux députés PS de s’opposer aux textes du gouvernement. Tout simplement. L’élu socialiste de Seine-Saint-Denis formule cette idée auprès du Figaro, interrogé dans les couloirs de l’Assemblée pendant le vote de la motion de censure contre le gouvernement, qui a été rejetée jeudi 19 février.

Il explique que cette mesure pourrait être décidée et intégrée au “règlement du parti” lors du Congrès de Poitiers au mois de juin :

Le congrès du PS à Poitiers peut intégrer cette disposition dans le règlement du parti. [...] L’abstention oui mais le vote contre… C’est la raison de nos difficultés aujourd’hui.

Si *certains* considéraient autrefois l’utilisation de l’article 49.3 comme un “déni de démocratie”, nul doute que l’argument ressortira contre cette suggestion de Razzy Hammadi.

Rappelons simplement ici l’article 24 de la Constitution de la Vème République :

Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. Il comprend l’Assemblée nationale et le Sénat.

La Constitution dispose également dans son article 27 que “tout mandat impératif est nul” et que “le droit de vote des membres du Parlement est personnel”.

[Edit 21h50]

Bruno Le Roux a l’air plutôt d’accord avec Razzy Hammadi et estime même qu’il s’agirait d’un ”principe élémentaire” à établir au sein des députés socialistes. Francetvinfo cite le patron du groupe PS et écrit :

Bruno Le Roux [...] entend poser ‘un principe élémentaire’ : que les députés PS ne votent pas contre le gouvernement ou la majorité. Il estime que des députés socialistes ont voté contre le gouvernement et que c’est une fois de trop’.

Source : Etienne Baldit, pour Le Lab d’Europe 1, le 19/02/2015

Source: http://www.les-crises.fr/democratie-0-0-hammadi-et-le-roux-veulent-interdire-aux-deputes-ps-de-voter-contre-les-textes-du-gouvernement/


[La propagande de guerre comme on l'aime] Le Petit Journal Spécial Poutine

Wednesday 4 March 2015 at 00:01

Ca se passe largement de commentaire !

Où comment des clowns intégraux essaient de se mettre à faire un journal…

Spéciale Poutine – Le Petit Journal du 26/02/2015

Source: http://www.les-crises.fr/le-petit-journal-special-poutine/


Actu’Ukraine 03/03

Tuesday 3 March 2015 at 03:01

Actu’Ukraine semaine du 23 février au 1er mars 2015

Lundi 23 février 2015

Retour sur la situation à Karkhov. Kharkov rappelons-le est la deuxième ville du pays avec 1,4 million d’habitants (Kiev, : 1,9 million, Donetsk : 900 000). Elle est le lieu d’implantation d’une importante usine d’armement et sa population est très nettement pro-russe. Un “patriote” ukrainien décrit même la ville comme un “cauchemar” (FortRuss). La mairie est à l’image de la ville. Le conseil municipal a d’ailleurs nettement refusé d’inscrire à son ordre du jour la qualification de la Russie de  “pays  envahisseur” (refus vote par 47 membres du conseil municipal contre 19  et 3 abstentions)  (VZ), position soutenue par le maire Guennadii Kernes. Liashko a accusé le même maire,  qui a échappé à une tentative d’assassinat l’année dernière, d’être impliqué dans l’attentat de dimanche dernier. Voilà pour le décor.

Là dessus, Le SBU arrête des suspects de l’attentat de dimanche en une vitesse record… à tel point qu’ils remontent le temps… L’arrestation en question est annoncée avoir eu lieu l’après-midi avec des images montrant une opération en pleine nuit ! Sans que l’on sache s’il s’agit de la malencontreuse révélation d’un complot ou de l’erreur d’un journaleux charger d’illustrer le JT (rnbo.gov.ua, da-dzi.livejournal.com, Youtube, sous-titres anglais : Youtube). Kiev en profite pour mener une “opération anti-terroriste” dans cette ville stratégique (Russia Insider) avec en prime une guerre de propagande via les réseaux sociaux (FortRuss). La population de Kharkov utilise plutôt des méthodes de résistance passive. Par exemple,  sur le FB de Gerashchenko on apprend qu’une capitaine de police de Kharkov a été licenciée car elle avait porté un ruban de St Georges (signe de soutien aux novorusses)  (Facebook, cxid.info)

•  l’Ukraine refuse d’éloigner ses armes lourdes de la ligne de front  malgré les accords de Minsk 2 et un début de retrait côté novorusse (Reuters via Russia Insider). A cela plusieurs raisons possibles : la volonté de reprendre les combats avec un avantage tactique, le refus de prendre acte de la cessation des combats et donc de devoir s’attaquer aux autres points de l’accord de Minsk 2 ou encore le manque de contrôle sur les forces armées du pays…

• Les combats de plus ou moins faible intensité se poursuivent dans la zone neutre entre Marioupol et les lignes novorusses, autour du village de Shyrokyno (Sputniknews, Youtube). Le reste du front est calme.

vision ukrainienne de la situation par un membre du bataillon Azov

video des combats côté ukrainien

• Journée des défenseurs de la Patrie en Russie. Aujourd’hui est le jour ou la Russie honore tout ceux qui se sont battus pour défendre le pays. C’est un jour important pour les Russes, surtout dans un contexte où la guerre est à leurs portes, en Novorussie, et que le spectre de la guerre nucléaire avec les USA ressurgit. En ce jour particulier, le leader de la république de Donetsk, Aleksandr Zakharchenko, annonce dans la séance de questions suite à une annonce dédiée à la population novorusse (Novorossia.today) que l’Ukraine achemine des armes lourdes supplémentaires sur la ligne de front (au lieu de les retirer) et que, selon son analyse, Kiev pourrait lancer une nouvelle offensive contre la Novorussie fin mars ou début avril (Youtube, FortRuss).

Remise de médailles aux héros de la Novorussie (Youtube)

Séance de questions à Alexandr Zakharchenko (Youtube)

Interview d’habitants de Debaltsevo lors d’une distribution d’aide alimentaire après la prise de la ville par les Novorusses (Youtube)

• En Russie, Poutine déclare lors d’une interview télévisée  (video Youtube, transcript anglais FortRuss) : “I have said it before, and will say it again, if the Minsk agreements will be followed,  I am convinced that the situation will gradually normalize. And Europe  is interested in the implementation of the Minsk agreements, no less  then Russia, because no one needs a military conflict on the periphery  of the EU.”

 pour les russuphones russophiles (Youtube)

 

• Discours de M. Lavrov devant le Conseil de Sécurité de l’ONU : Dans la continuité de son discours du 27 Septembre 2014 à la 69eme assemblée générale de l’ONU (Les Crises), le Ministre des Affaires Etrangères russe Sergueï Lavrov a dénoncé, lors du Conseil de Sécurité du 23 février, la marginalisation et l’instrumentalisation du Conseil de sécurité de l’ONU dans le règlement des conflits internationaux au profit de décisions unilatérales du “leader” dans son propre intérêt et appelle l’ONU à prendre pleinement son rôle de gardien de la paix pour l’ensemble de la communauté internationale sous peine d’être “mis de  côté” dans les réglements à venir (transcript complet de la déclaration : MID.ru). Il a de nouveau dénoncé les sanctions unilatérales qui attisent les tensions et les interventions en Serbie, en Irak, en  Libye, en Syrie comme autant d’interventions militaires en dehors du droit international et appelé à la fin des “doubles standards” dans ces domaines (Sputniknews.com, Sputniknews).

Rappelons au passage que les résolutions de l’ONU concernant le conflit Israëlo-Palestinien ont systématiquement été bloquées par le veto des Etats-Unis au Conseil de Sécurité au cours des 50 dernières années.

Lavrov a ainsi déclaré (RT) : «Pour poursuivre l’illusion d’une domination globale, on utilise  plusieurs méthodes peu attirantes, par exemple, la pression massive sur  les Etats souverains, des tentatives d’imposer ses propres décisions et  standards dans les domaines politiques, économiques et idéologiques.  Pour ceux qui ne voudraient pas obéir, il y a des technologies pour  provoquer des troubles internes et des coups d’Etat. Et dans la série,  des encouragements ouverts à un coup d’Etat anticonstitutionnel en  Ukraine». Le soutien à un changement de régime anticonstitutionnel (coup d’Etat) étant formellement prohibé par le droit international depuis 1970.

Plus loin: «On recourt à des tentatives intenses qui ont pour but de transformer le Conseil de sécurité de l’ONU en  une organisation qui va entériner les décisions du “leader”, mais comme  cela ne marche pas,on essaie de détourner le Conseil de sécurité des Nations unies de ses compétences principales: le maintien de la paix et de la sécurité internationales».

On notera cependant que le budget annuel de l’ONU est abondé à hauteur de 22% par les USA et à hauteur de 2.4% par la Fédération de Russie (un.org), ou encore que les pays de l’OTAN contribuent à hauteur de plus de 50% (+10% avec le Japon) quand les BRICS représentent quelques 11%.

Transcript en anglais du Ministère des Affaires Etrangères russe ( MID.ru)

Thank you, Mr Chairman, 
I’d like to begin by  expressing gratitude to the Foreign Minister of China, Mr Wang Yi, for  organising this open debate. Its agenda is very significant: ahead of  the 70th anniversary of the United Nations, it allows us to critically  assess international relations and discuss ways to overcome accumulated  systemic problems. 
The UN Charter, which  was the result of the great victory over Nazism, has been and is the  cornerstone of the system of international relations. The goals,  principles and rules sealed in the charter are a vital source of  international law, the basis of the code of conduct on the international  stage and the foundation of the ever growing agglomeration of  international treaties and agreements. Of course, the UN is not an ideal  organisation. But as Dag Hammarskjöld said, “The United Nations was not  created in order to bring us to heaven, but in order to save us from  hell.”
For the first time, the  UN Charter formulated principles for creating an operating mechanism  for governing the world by coordinating the positions of the leading  nations. In other words, it formulated the key elements of a polycentric  world order. For the first four decades since its establishment, the UN  operated under conditions of harsh bipolar confrontation. However, the  end of the Cold War lifted the objective obstacles to the UN Security  Council becoming an effective format for synthesizing the collective  will of the international community.
Unfortunately, the path  towards this goal turned out to be much more difficult and serpentine  than we imagined 25 years ago. We have seen numerous violations of the  fundamental principles of the UN Charter, including the independence and  sovereign equality of nations, non-interference in their internal  affairs and peaceful settlement of disputes. I am referring to the  bombing of Serbia, the occupation of Iraq under a patently false pretext  the consequences of which remain a heavy burden on the Iraqi people, as  well as gross manipulation of the UN Security Council mandate that  resulted in destruction and chaos in Libya. 
All of these are the  consequences of attempts to claim domination in global affairs and  control everyone everywhere, and the unilateral use of military force in  the pursuit of selfish interests. These actions contradict the  underlying UN principles and the objective trend for the  decentralisation of the global economic and political power.
In the pursuit of the  illusory goal of global domination, they are using a wide range of  unsavoury methods, such as heavy pressure on sovereign states and  attempts to force political, economic and ideological solutions and  standards on them. For those who “misbehave” they have a technology for  inspiring internal unrest and promoting regime change. An example of  this is the open encouragement of an unconstitutional state coup in  Ukraine last year. 
Consistent attempts are  being made to turn the Security Council into an office to rubberstamp  the decisions of the “leader,” and when these attempts fail, they try to  remove the UN Security Council from developing a policy on its key  competence: the maintenance of international peace and security. At the  same time, they completely disregard the latest examples of the  unilateral use of military force, which pushed the Middle East and North  Africa into instability and chaos, largely creating a breeding ground  for the growth of extremism.
Under the UN Charter, only the Security Council has the power to take enforcement measures against  states. Unilateral restrictions and attempts at the exterritorial use  of national legislation are elements of an obsolete bloc mentality that  can only generate confrontation in international affairs and complicate  the joint search for solutions to arising problems. 
The international  climate is seriously worsened by information wars through the use of  global media, the internet and social media. I am convinced that freedom  of speech and expression must not be used to justify manipulation with  information, brainwashing and subversive activities against other  states’ institutions and policies, or to foment religious strife. 
Now is the time to  answer one question: Do we really want the UN Security Council to be an  effective and influential instrument for maintaining international peace  and security, or are we willing to allow it to become a platform for  propagandised confrontation and exclude the Security Council from the  search for vital international solutions. If the latter is true, it will  inevitably have a negative impact on other international and regional  formats, further reducing the opportunities for finding solutions to  current issues. 
We believe that we must  immediately take resolute action to rid ourselves of double standards  in global politics, to restore the UN Security Council’s role as the  leading agency for coordinating collective approaches based on respect  for cultural and civilisational diversity in the world, and for  democratising international relations.
Everyone must accept  the fact that people have the right to independently choose their future  without foreign interference in their internal affairs. In this  connection, I suggest that we consider reaffirming and strengthening the  relevant provisions of the 1970 Declaration  on Principles of International Law concerning Friendly Relations and  Co-operation among States in accordance with the UN Charter.  The focus should be on the unacceptability of supporting the  unconstitutional change of government. We must agree to use the UN  Charter for joint risk management within increasingly complex  international relations. In the early 1990s, the UN Secretariat prepared  a handbook on the peaceful settlement of disputes between states. Maybe we need to update this handbook so that it incorporates the experience we have accumulated since its adoption.
Positive results are  only assured when the Security Council members work together to find  solutions that can help them coordinate their positions. It is on this  basis that we addressed the key issues of chemical disarmament in Syria  and laid out measures to resist foreign terrorists. The other day the UN  Security Council adopted, at Russia’s initiative, Resolution 2199  designed to prevent terrorist groups from benefiting from trade in oil.  Another recent example is the deployment of new peacekeeping missions  in Mali and the Central African Republic. We now plan to directly  address another painful issue in Africa, the terrorist threat coming  from Boko Haram. We hope the special high-level group created by the UN  Secretary-General will provide recommendations on increasing the  effectiveness of UN peacekeeping efforts. 
In general, it would do  us good to review global challenges and threats which can only be  resisted collectively. One of the key priorities on this list is the  threat of terrorism and extremism, which has grown to an unprecedented  scale, especially in the Middle East and North Africa, and which has  been spreading into Southern Africa, Asia and Europe. Unilateral actions  have no future, as we have seen. This problem must be addressed within  the framework of the UN. We are against decentralising counterterrorism  efforts and forcing the international community to accept action plans that are developed in a non-participatory format. 
I hope that we will use  this open debate to seriously discuss the future of the United Nations  as a vital mechanism for regulating international relations.
 

Extrait de la déclaration de Lavrov (français) (Youtube)

Session complete du Conseil de Sécurité (anglais) – Déclaration de Lavrov de 21mn44 à 29mn36 (Youtube)

La lutte contre les réfractaires à la mobilisation s’amplifie : Selon le SBOu, les internautes qui auront écrit des posts contre la mobilisation seront passibles d’une peine de 8 ans de prison (Korrespondent.net).

• Un seul secteur de l’économie ukrainienne est pourvoyeur d’emplois : l’armement ! Ce n’est pas un bon signe de la volonté de Kiev de respecter les accords de Minsk 2. Les usines d’armements ukrainiennes, jusqu’à récemment soutenues par les commandes de l’armée russe, ont perdu ces débouchés avec un épuisement des commandes en cours prévu en 2017. Malgré cela, le secteur embauche (vpk.name) : 3000 postes à pourvoir !

Echanges d’amabilités autour de la Crimée (pour imager l’ambiance politique assez peu propice à la conciliation…). Porochenko a déclaré que la Crimée redeviendrait ukrainienne. Les autorités de Crimée ont dit pour leur part que Porochenko serait jugé devant un tribunal en Crimée (VZ). Vladimir Markine, le porte-parole du Comité d’Enquête de la fédération de Russie (Investigative Committee of Russia – SKR) (Wikipedia.org), a traité Porochenko de “clown” suite à ses déclarations sur la Crimée (VZ).

• L’Ukraine ouvre un nouveau front très “orwellien” : le Ministère de la politique de l’information (lire le “Ministère de la Vérité”) a commencé à recruter des internautes pour ses “bataillons de l’information” destinés à flooder internet de “vérités vraies” au sujet de l’Ukraine et à troller tout ceux qui ne pensent pas comme eux. Le but annoncé est de créer des comptes dans les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, VKontakte,…) avec des localisations géographiques en Novorussie, Ukraine de l’Est ou en Crimée (pour faire plus vrai)… et des nouvelles adresses e-mails “occidentales” (histoire de ne pas avoir d’historique compromettant…).  Le nombre des futurs recrutés n’est pas indiqué (VZ)…

 

Mardi 24 février 2015

Décidemment les anglo-saxons, tenu en dehors des accords de Minsk 2, ne veulent pas la paix en Ukraine ! Tout d’abord ce sont les USA qui annoncent qu’ils vont envoyer une dizaine de militaires pour former l’armée ukrainienne (ABCnews), Le Royaume-Uni emboite le pas et surenchéri en annonçant qu’il va envoyer 75 conseillers militaires dès le mois de mars en Ukraine pour former les forces armées du pays (la guerre américaine ouverte a commencé ainsi au Vietnam, par l’envoi de conseillers militaires…) (Sputniknews, Zerohedge). Puis c’est au tour des polonais et des canadiens de proposer de “former” les ukrainiens (Russia Insider, Sputniknews, Sputniknews, RT). Et tout ce petit monde ne se pose même pas la question de savoir si leurs initiatives sont contraires au point 10 des accords de Minsk 2 : ” 10. Withdrawal of all foreign armed formations, military equipment, as  well as mercenaries from the territory of Ukraine under monitoring of  the OSCE. Disarmament of all illegal groups.” (Russia Insider) ! L’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vitaly Churkin, va jusqu’à dire que les USA veulent réécrire les accords de Minsk (DNR-news)…

Après les instructeurs… le matériel ! ce sont d’abord les USA, encore eux, qui gentiment commence à donner du matos d’Afghanistan à la Pologne… qui bien sûr ne sera pas tenter de le donner à l’Ukraine (Sputniknews) avec laquelle elle a une frontière commune… De plus,  Porochenko va faire son marché à l’exposition militaire IDEX-2015 aux Emirats Arabes unis. 20 contrats auraient été signés avec des entreprises américaines entre autre sans que l’on en connaisse, pour l’instant, la teneur exacte (il est notamment question de missile antichar Tow) (Defensenews.com, Sputniknews, TASS, Colonel Cassad, DNR-news, Sputniknews, Ukrainianpolicy.com)… Avec un début de rétropédalage trois jours plus tard. Le Ministère des Affaires étrangères des Emirats arabes unis démentent en effet vendredi 27 vouloir fournir des armes à l’Ukraine (VZ, RT).

Deux camps se dessinent, pour ou contre la guerre, avec comme nouveauté la division de l’OTAN. La France (qui aurait signé pour 24 avions Rafale en Inde) et l’Allemagne, tout deux signataires des accords de Minsk 2, ont indiqué qu’ils ne fourniraient ni instructeurs, ni matériel (Sputniknews). Les pro South Stream (Autriche, Hongrie, Slovaquie) et les bénéficiaires de son remplaçant (Turquie et Grèce) sont aussi à placer du côté de l’apaisement du conflit. Il reste comme va-t-en guerre les USA et le Royaume Uni qui ont chacun un territoire sanctuarisé d’une guerre terrestre par une mer ou un océan, les anciennes puissances rivales de la Russie depuis le moyen-âge (Pologne, Lituanie et les deux autres pays baltes) et certains pays de l’Europe de l’Est encore traumatisé par l’époque soviétique (Roumanie et Bulgarie) (VZ). Si les USa peuvent offrir un semblant de couverture aérienne, ils ne sont pas en mesure de peser au sol. En termes de déploiement terrestre, seule la Pologne a réellement les capacités militaires soit de fournir du matériel soviétique à l’Ukraine, soit d’intervenir directement avec pas loin de 1000 chars. Les autres sont des nains militaires qui ne feraient qu’attirer inutilement l’hostilité politique, économique voire militaire de la Russie et au-delà des BRICS et de l’OCS (Zerohedge).

Graphiques tirés du rapport préliminaire de la conférence de Munich 2015 (MunichSecurityReport2015.pdf )

• Du grand n’importe quoi… Cela date du 15 février, mais c’est trop sympa pour le laisser passer. Dans son délire nationaliste teinté de complexe d’infériorité, l’Ukraine fait de plus en plus fort. Un député a sorti que la langue russe n’existe pas… c’est en fait le dialecte nordique de l’Ukrainien (FortRuss).

face à la chute de la devise ukrainienne, les rayons de supermarché se vident dans le pays, Kiev instaure des rationnements à l’achat  (DNR-news, FortRuss, VZYoutube, Sputniknews). Avec en prime un joli Bank run , pas moins de 2.2 milliards de Hryvnia ont été retirés des banques en une seule journée, le 23 février (UNIAN) !

L‘Ukraine interdit le transit de résidents de Novorussie sur son territoire (Russia Insider) et bloque également l’approvisionnement en nourriture des régions rebelles (Novorossia.today), sans doute plus, dans ce dernier cas, pour réserver les denrées alimentaires à sa population en panique que par pure mesure de rétorsion (FortRuss).

Mercredi 25 février 2015

Vladimir Poutine déclare à Chypre (tout en signant un accord militaire avec le pays (Sputniknews, eng.kremlin.ru) que la  suspension des livraisons de gaz à la Novorussie par les autorités de Kiev a un “relent de génocide” (VZ, Sputniknews) : “As if hunger [in Donetsk and Luhansk] was not enough – the OSCE has  already stated that the region is experiencing a humanitarian  catastrophe –  they had their gas supplies cut off. What would you call  it? I would say this bears the hallmarks of genocide.”  Ces livraisons de gaz font apparemment partie des accords gaziers de 2009 et de leurs modifications. Gazprom a suppléé au manque de Kiev et entend se faire payer le gaz livré, ce que refuse Kiev qui cherche à négocier (Sputniknews). Le ton monte, d’autant que le montant prépayé par Kiev est presque épuisé. Gazprom annonce qu’elle est prête à couper l’alimentation en gaz de l’Ukraine au début du mois de mars (avec des retentissements possibles sur l’UE) si celle-ci ne paye pas son gaz en avance comme stipulé dans les contrats actuels. Gazprom ajoute qu’elle pourra toujours livrer du gaz à la Novorussie (Sputniknews).  Une réunion trilatérale (Russie, Ukraine, UE) de conciliation est prévue début mars (Sputniknews, UNIAN). Entre temps, l’Ukraine semble céder (Sputniknews) et les Russes se préparent à livrer du gaz en direct à la Novorussie (Russia Insider).

La qualification de génocide donnée par Poutine est à rapprocher du discours de Lavrov sur le rôle de l’ONU. parlez de génocide implique lancer un appel à la communauté internationale, et donc à l’ONU. Donc, c’est un test de la volonté de l’ONU de parle de sa propre voix ou alors de perdre toute crédibilité sur la scène internationale (voir la news sur Lavrov et l’ONU, le mardi 23 février, dans ce même billet).

Voici l’intégralité de la question et de sa réponse où le mot “génocide” a été prononcé (eng.kremlin.ru)

QUESTION: I apologise but my question does not concern  Russian-Cypriot relations. Based on the information coming in, there is a  new full-scale gas crisis brewing between Russia and Ukraine. Today,  Gazprom announced that the prepaid volume of gas will be enough for  three days at the most, and at the same time, the company is expressing  concern that stopping deliveries could hit European consumers of Russian  gas. And today, it became known that Naftogaz of Ukraine announced one  of the conditions for renewing prepayments would be for Gazprom to stop  supplying gas through the Prokhorovka and Platovo gas metering stations –  in other words, directly to southeast Ukraine. Mr President, what do  you see as the resolution to this situation? Is there a threat to gas  transit, and how can the issue of supplying gas to southeast Ukraine be  resolved?
VLADIMIR PUTIN: We have come back to the question we already  touched on; President Anastasiades already spoke about the reason for  the deteriorating relations between Russia and the EU: the crisis in  Ukraine. 
We also mentioned the Minsk Agreements today, which were signed in Minsk just recently, but were also reinforced by  a corresponding United Nations Security Council resolution. In this  regard, I will note that these Minsk Agreements have become an  international legal act, and it must be respected.
 Why am I saying this? Because one of the provisions in these agreements concerns the revival of  the economy and social sector in individual areas within the Donetsk  and Lugansk regions, in other words, the ones that are now calling  themselves the Lugansk People’s Republic and the Donetsk People’s Republic.  In this respect, of course, in fulfilling this provision, which they  signed, the current authorities in Kiev must ensure energy supplies to  these regions.
 We  have learned that due to alleged damage to pipelines, Kiev suspended  the provision of energy or gas to this region several days ago. At the  same time, in compliance with the contract signed back in 2009 and its  amendments from October 2014, and acting in full accordance with this  contract, Gazprom is supplying gas to Ukraine within the framework of  the prepayments in the volume needed by Ukraine. These contracts also  indicate the crossing points you just named – both the contract itself  and the technical annex to the contract. So Gazprom is not violating  anything.
 I  do not know for sure whether or not the pipeline is damaged in those  areas. What I do know is that they are home to four million people.  Imagine if these people have no gas during winter. Not only are they  already going hungry, and the OSCE has stated that the situation there  constitutes a humanitarian crisis, but cutting off these people’s gas as  well? What do you call that? It sounds like genocide. Apparently,  certain decision-makers in today’s Ukraine do not understand what  humanitarian issues are, what is humane in general, the very concept, I  think, has been forgotten. I just can’t understand who could support  this policy.
 When  we discuss such issues with the Ukrainian leadership and we talk about  the need to renew the payment of pensions, social benefits, etc., we  hear the same thing in reply: “They are at war with us, we will not pay  them anything.” Well, all right, there are people there who have indeed  taken up arms and are defending their rights and interests. There are  people like that, we won’t discuss who is guilty of what right now. But  there are also women and children, there are elderly people who have  earned their pensions since Soviet times and have the right to these  pensions. There are people with disabilities who have nothing to do with  any conflicts. Who has the right to take away their livelihood? Either  the Ukrainian authorities believe this to be their territory, and then  they are fully responsible for the situation there, or this is not the  case – and then they should say so openly.
 Gazprom  is fulfilling all its contractual obligations and will continue to do  so. The prepayments made by the Ukrainian side are equivalent to three  or four more days of gas. If there is no further prepayment, Gazprom  will suspend deliveries in accordance with this contract and its  amendments. Naturally, this may create a certain threat for the transit  of gas to Europe to our European partners.
 The  Russian Energy Minister and Gazprom executives have been making  vigorous attempts to not only inform but also involve our European  partners in the resolution of this problem over the past several days.  We hope that it will not come to extreme measures and that gas  deliveries will not be suspended. But this does not depend on us alone;  it depends on our Ukrainian partners’ financial discipline.

• On continue dans l’escalade du côté de l’OTAN et des pays baltes. Les pays baltes accroissent leur préparation militaire et leur propagande. La Lituanie envisage de réinstaurer le service militaire pour se préparer à une invasion russe (csmonitor.com). En estonie, l’armée parade en compagnie de soldats américains à Narva, près de la frontière avec la Russie. Cette ville est essentiellement habitée par des russophones qui ont largement boudé l’évènement. Cette parade d’ailleurs, en dehors de la propagande US sur papier glacé, est au final assez pathétique (VZ, RT, Youtube, Youtube, Youtube)…

La parade estonienne en question (Youtube)

une estonien agite un drapeau russe au passage de la parade (Youtube)

Quant aux USA, le commandant des forces de l’OTAN en Europe a déclaré devant la commission de défense du Congrès que la Russie pourrait agresser la Moldavie (VZ).

• La devise ukrainienne, la hryvnia, a perdu 70% de sa valeur en un an… pourtant la directrice de la Banque Nationale d’Ukraine et la Ministre de l’Economie tentent de calmer le jeu et ne voient aucune raison à la panique (sharij.net) mais tout le monde n’est pas de cet avis (Fortruss)…. Le taux officiel est de 33 hryvnia pour un dollar US (contre environ 10 Hr pour 1 USD il y a un an (bloomberg) et ne négocie jusqu’à 44 Hryvnia pour un dollar à Marioupol (bfm.ru). Plus tôt dans la semaine, la banque centrale d’Ukraine a intervenu en instaurant un contrôle des changes pour éviter que la Hryvnia ne dégringole d’avantage (bloomberg) … Puis y renonce sous la pression du gouvernement ( bourse.lesechos.fr, .le figaro).  A présent, le salaire minimum en Ukraine est d’environ 43 USD soit moins que la Zambie et le Ghana où il est de 47 USD (Fortruss)…

Quelques jours plus tard, le Washingon Post, en rajoutera une couche en déclarant  que si l’inflation officielle est de 28,5%, l’inflation réelle, elle,  est de 272 % (Washington Post)…

La gouverneure de la banque centrale, Valeriya Gontareva, est en tête de liste comme bouc émissaire pour le Blame Game (Youtube)…

Infographie sur l’économie ukrainienne (Sputniknews)

• Conférence de presse du ministre de la défense de la république de Donetsk (Youtube)

• Le premier ministre ukrainien, , en appelle sur Fox News, avec 50 ans de retard, au “leader du monde libre” pour défendre l’Ukraine contre la Russie (Russia Inside, Youtube) : “The United States of America is the leader of the free world. We are  fighting for our independence and we are fighting for our freedoms and  liberties and this is our joint work to fight together……” et de continuer “Russia is constantly supplying tanks, surface-to-air missiles and the  rest of the stuff. And again everyone knows this. And we still use  outdated Soviet style equipment!”

• Peut-être enfin une bonne nouvelle pour tout le monde ! Premier jour de réelle trève ? Kiev ne relève aucune perte humaine dans son camp, une première depuis des semaines… (smh.com.au, Youtube)… Même si les bombardements sur Donetsk continuent…

Il faut bien trouver de l’argent quelque part… Le Fond d’investissement américain Siguler Guff & Company (sigulerguff.com) acquiert  50%  des parts  de Container Terminal Illyichevsk (CTI) (il-ct.com) qui gère le port d’Ilyichevsk à 20km au sud-ouest de la ville d’Odessa (Interfax, DNR-news).  Ilyichevsk est le port d’attache (siège et usines de transformation) de la plus grande pécherie d’Ukraine, Antarktica. La partie transport maritime du port est l’une des plus grandes en Europe (worldportsource). Dans un autre genre, une des conreparties de l’allocation de prêts internationaux est la privatisation des très riches terres arables du pays (l’Ukraine était considérée comme le “grenier à blé” de l’URSS) entre les mains d’oligarques ou de multinationales agro-alimentaires. (Deutsche Wirtschafts Nachrichten via Russia Insider).

Jeudi 26 février 2015

• La Novorussie partage avec l’Ukraine la même devise et donc souffre autant de la dévaluation. Les autorités ont décidé de passer à un système de paiement multi-devises incluant le dollar US (USD), l’Euro (EUR) et le Yuan (CNY)  (http://russia-insider.com/en/2015/02/27/3941 ). En novembre 2014, les républiques de Novorussie avaient déclaré leur intention d’introduire leur propre devise. Elles ont adopté depuis une ligne plus pragmatique, Donetsk et Lougansk ayant des enjeux bien plus prioritaires à gérer pour l’instant.

• Les Ukrainiens travaillant pour des médias russes sont passibles de poursuites judiciaires (sharij.net, korrespondent.net, VZ).

• Juste parce que c’est ridicule !! Les fonctionnaires du Ministère de la Culture d’Ukraine ont l’interdiction d’utiliser des boîtes mail ayant un nom de domaine en  .ru (sharij.net)

• Le climat de guerre et de faillite économique en Ukraine transforme un match de foofball en défouloir. Le match Dynamo de Kiev Guiguamp est arrêté suite à des actes de violence de supporters ukrainiens (20minutes.fr, dailymotion)

• Le ministre de la défense de la république de Donetsk a donné un état plus détaillé des pertes ukrainiennes en hommes et matériel lors de l’offensive d’hiver entre le 12 janvier et le 20 février 2015 (fortruss) qui est a rapproché d’une première estimation sur les chars donnée dans la précédente Actu’Ukraine (Les Crises).

Pertes humaines
4110 tués
6830 blessés
1178 prisonniers
Pertes en matériel
299 tanks (28 capturés intact à Debaltsevo)
38 obusiers automoteurs (12 capturés)
4 canons automoteurs 2S7 Pion 203mm  (3 capturés)
4 obusiers automoteurs 2S3 Akatsiya 152mm
3 obusiers automoteurs 2S1 Gvozdika 122mm
24 lance-roquettes multiples Grad 122mm (15 capturés à Debaltsevo)
1  lance-roquettes multiples Smerch 300mm MRL
205 pièces d’artillerie
36 mortiers de 120mm
16 canons anti-aérien ZU-23-2 (capturés at Debaltsevo)
151 véhicules blindés de combat d’infanterie BMP (33 capturés)
4 véhicules blindés de combat d’infanterie BMD
2 auto-mitrailleuses BRDM
115 transports de troupes blindés BTR (30 capturés)
6 transports de troupes blindés MT-LB
290 véhicules à moteur (145 capturés)
3 avions d’attaque au sol Su-25
1 hélicoptère
4 drônes

• Malgré cela, une députée de la Verkhovna Rada du bloc de Porochenko a déclaré en direct sur la chaîne de télévision “112 Ukraine” “Debaltsevo n’est pas une événement tragique pour nos hommes… Debaltsevo entrera sûrement dans l’histoire militaire de l’Ukraine comme une opération réussie des forces armées…”  (Ria Novosti). Il y a un point sur lequel elle a raison, cette bataille restera dans l’histoire du pays…

•  Une manifestation populaire nommée “Financial Maidan”  avec tentative d’installer un campement devant la banque centrale d’Ukraine est réprimée par la police.  Bizarrement, pour cette manifestation pas de BLH, pas d’ONG américaines, pas de Mc Cain ni de Nuland (VZ, fortruss, Youtube)… Le pouvoir doit être quelque peu inquiet du symbole et du parralèle avec les débuts du Maidan car le lendemain il s’excuse dans la presse (kyiv post).

• Encore et toujours. Bombardements de nuit à Donetsk malgré le cessez-le-feu (novorossia.today, Youtube)

Vendredi 27 février 2015

• Une arme des USA en train de perdre toute crédibilité. L’agence de notation Moody’s menace de dégrader la note de la banque centrale biélorusse (après avoir dégradé la note de la Russie. La banque centrale biélorusse estime que l’évaluation de Moody est “viciée et partiale” et ne reconnaît plus l’autorité de cette agence (Ria Novosti).

•  Eléments chiffrés sur la production militaire ukrainienne. Les chiffres en question concernent le char d’assaut T84U Oplot (wikipedia.org).   En 2014, l’usine de tank de Kharkov en a produit 5… ça fait pas des masses, comparés à ce qui a été détruit et capturé ! Le plan ukrainien de développement prévoit d’en produire 40 en 2015, et 120 en 2016…  Ce qui est totalement irréaliste sachant que l’industrie d’armement est encore sous un modèle soviétique avec des usines spécialisées dans la production de telle ou telle partie du char et dont certaines ne sont plus en Ukraine… Par exemple si l’assemblage se fait à Kharkov, les blindages composites sont uniquement produits à Marioupol (Colonel Cassad). L’ukraine manquerait d’unités de production pour les moteurs diesel, certaines munitions et équipements électroniques (vpk.name). En fait, il apparait que l’Ukraine a fait jusqu’à présent la guerre essentiellement avec les arsenaux soviétiques constitués par l’URSS dans la région dans les années 1960-1980 en prévision d’une guerre en Europe. Aussi vastes soient-ils, ils finissent par s’épuiser (véhicules, munitions, pièces détachées, armes légères,..) (fortruss) et donc l’Ukraine est face à une obligation de soit fabriquer son matériel militaire en autarcie, donc refonder en partie son industrie militaire suivant un nouveau modèle, soit acquérir le matériel dans d’autres pays.

• Petites nouvelles de la mobilisation en Ukraine. Devant  la désobéissance civile massive (80% de réfractaires), l’état ne manque  pas d’imagination comme constituer des bataillons de “volontaires”  parmi les détenus des prisons du pays (sharij.net) Une première (pour moi), réprimer des grèves en envoyant des ordres de mobilisation aux grévistes (fortruss). De l’autre côté, l’imagination ne manque pas non plus, avec la  Hongrie (qui avait promis de protéger la minorité hongroise d’Ukraine)  qui naturalise hongrois pas moins de 94000 personnes pour les soustraire  à la mobilisation (Sputniknews.com).

• Les républiques de Novorussie ont presque achevé le retrait de leurs armes lourdes de la ligne de front conformément aux accords de Minsk 2 (Youtube, video complete en russe Youtube, transcript en anglais fortruss) et attendent que l’Ukraine fassent de même, accompagné d’un ultimatum d’Alexander Zakharchenko : “In the event of the Ukrainian side  violating the declaration as of February 12, 2015 and a complex of  measures on the fulfillment of the Minsk agreements,  DPR will reserve  the right to return heavy equipment to its former locations as of  February 12, 2015…  The entire responsibility for violating  the peace agreement in the declaration as of February 12, 2015 and the  complex of measures to fulfill the Minsk agreements,  DPR is placing on  the Ukrainian side. This declaration was given to OSCE in a written form, signed…”

Et ajoute : “There is no need to give us ultimatums,  if the attacks and shelling will not stop we will consider the Minsk  agreement violated by the Ukrainian side. I announced in Minsk, that if they will  continue to violate the agreement, there will not be any more Minsk  agreement. The equipment will be returned to it’s positions. Any attempts to attack our cities and villages will be stopped at the beginning.  I will be honest, dear Ukrainian government, judging by the map, prepare for more cauldrons if you don’t follow the Minsk agreements…”

Zakharchenko pour les russophones russophiles

Basurin sous-titré

Samedi 28 février 2015

Une réponse à l’ultimatum de Zakharchenko ?  Poroshenko considère comme mensonger le retrait des troupes des insurgés de la ligne de front : “Nous n’acceptons pas le retrait ‘mensonger’ des armes lourdes et des pièces d’artillerie, que la télévision russe essaye de nous montrer : ils ont placé des journalistes, montré une colonne quittant le front, mais celle-ci est revenue à son point de départ. (…)” (sharij.net)

• Assassinat à Moscou d’un opposant politique à Poutine,  Boris Nemtsov. Peu avant minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, Boris Nemtsov a été assassiné alors qu’il se promenait en compagnie d’une amie sur un pont près du Kremlin. Les assassins se déplaçant à bord d’un véhicule seraient au nombre de 4. ils sont aussitôt pris la fuite après les faits (sputniknews.com). Par sa mort, Nemtsov prend une stature internationale de détonateur alors qu’en Russie il était crédité de moins de 5% d’intentions de vote. Les medias sont inondés d’articles, de réactions, de théories et de complots (russeurope.hypotheses.org, fortruss) . Il est malheureusement fort à parier que cet événement va être utilisé (instrumentalisé) pour augmenter l’hostilité envers la Russie et remettre en question le difficile cessez-le-feu en Ukraine. Déjà, Porochenko en profite pour annoncer que le meurtre de Nemtsov “a détruit les ponts entre la Russie et l’Ukraine” (perso, je croyais que c’était plutôt environ 9 mois de guerre à l’est et autour de 50 000 morts…) (sputniknews). Ban Ki Moon est choqué (sputniknews). Porochenko et Biden expriment leur inquiétudes (sputniknews). Kerry condamne (sputniknews). Poutine considère qu’il s’agit d’une provocation et exprime ses condoléances (sputniknews). Gorbachev  pense que les assassins cherchent à déstabilier la Russie (sputniknews)… Les Crises consacrent un article à cet assassinat (Les Crises ) et un autre sur l’opposition russe (Les Crises).

http://cdn3.img.sputniknews.com/images/101886/57/1018865739.jpg

Heureusement,  en Ukraine, on sait résoudre des affaires à une rapidité phénoménale... Après le SBOU (service de sécurité ukrainien) qui a, tout de suite après le crash du MH-17, intercepté une conversation téléphonique entre des insurgés dans laquelle ils disent avoir abattu l’avion ; idem après les bombardements de Mariopol en début d’année et l’attentat de Kharkov dimanche dernier ; maintenant c’est le président ukrainien Piotr Poroshenko qui a déjà résolu le meutre de M. Nemtsov , seulement quelques heures après les faits : “Il y a quelques semaines, j’ai eu une conversation avec [Boris Nemtsov] sur comment construire les relations entre l’Ukraine et la Russie. Du moins, comment on aurait voulu les voir. Boris a déclaré, qu’il devait publier des preuves convaincantes de la participation des forces armées russes en Ukraine. Quelqu’un avait très peur de cela. Boris n’avait pas peur, les bourreaux oui. Ils l’ont tué.” (sharij.net). Dans “ils”, il faut bien sûr comprendre le pouvoir russe, d’ailleurs il a été tué à 200 m du Kremlin. Poutine, tireur d’élite ?

 

Dimanche 1er mars 2015

• Les novorusses achèvent le retrait de leurs armes lourdes (DNR-news, RT, sputniknews)

• L’Ukraine, elle, regroupe ses armes lourdes près de la ligne de front en violation des accords de Minsk 2 (sputniknews)

• Toujours plus de repression en Ukraine : Une proposition de loi a été introduite à la Rada visant à modifier le Code Pénal et à prévoir des peines de trois ans de prison pour toute personne ayant porté atteinte à l’autorité de l’état (VZ).

• Le soutien de l’église gréco-catholique d’Ukraine va, encore et toujours, à M. Poroshenko et au pouvoir en place. Ce dernier a aujourd’hui rencontré l’archevêque Sviatoslav Chevtshouk au terme de laquelle il a annoncé :” Vous apportez une contribution sans prix dans la sauvegarde de la paix, la paix de l’âme, en effet l’ennemi de l’Ukraine essaye, non seulement, de remporter des victoires militaires, mais aussi d’ouvrir un deuxième front à l’intérieur du pays en diffusant la haine. Et les paroles de l’Eglise appellent à l’unité de l’Ukraine, aujourd’hui plus nécessairement que jamais, et sûrement jamais autant dans notre histoire.”

L’homme d’église l’a soutenu en soulignant, qu’actuellement, la seule mission de l’Eglise était la défense de l’Etat : “L’Eglise, en Ukraine et au-delà, comprent la difficulté de cette mission, que Dieu a mis sur vos épaules. Et non seulement nous prions pour vous, nous vous soutenons, mais nous essayons activement de travailler à différents niveaux. Aujourd’hui, une mission nous incombe, nous devons défendre l’Etat.” (korrespondent.net).

Cette prise de position vient encore souligner la ligne de fracture religieuse qui existe également dans ce conflit entre, d’un côté, à l’Ouest, la prédominence de l’Eglise gréco-catholique et de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, et de l’autre, à l’Est, celle de l’Eglise orthodoxe russe.

Dans la même veine, le chef des gréco-catholiques ukranien a décélé des “éléments” de “propagande soviétique” dans les propos du Pape François qui a parlé de guerre “fraticide” dans le Donbass (glagol.su)

• A Moscou une marche est organisée à la mémoire de Boris Nemtsov. Environ 21 000 personnes y participent sans incident notable (sputniknews, fortruss) hormis l’arrestation d’un député ukainien, Alexei Gontcharenko, venue à Moscou pour participé à cette marche et dont le nom est lié aux événements d’Odessa du 2 mai 2014 où plusieurs dizaines de militants pro russes sont morts brûlés vif (VZ, fortruss, sputniknews)

Source: http://www.les-crises.fr/actu-ukraine-03-03-15/


[Nos assassinats politiques] Retour sur l’assassinat de Jean de Broglie le 24 décembre 1976

Tuesday 3 March 2015 at 01:11

Comme on aime apparemment bien les enquêtes “rapides” sur les assassinats politiques, peut-être que notre gouvernement pourrait du coup lever le secret-défense et communiquer l’ensemble des dossiers de police sur celui-ci ?

Qui est Jean de Broglie ?

Descendant du Duc de Berry, fils de Charles X, Jean de Broglie fut maître des requêtes au Conseil d’État. Il eut une riche carrière de grand serviteur de l’état, étrangement éclipsée par les circonstances de sa disparition.

Il fut élu conseiller général de l’Eure pour la canton de Rugles en 1951 sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français. En 1955, il fut élu maire de Broglie. Il conserva ces deux mandats jusqu’à sa mort.

En 1951, il avait été victime de la loi sur les apparentements. Tête de liste du RPF, il obtint 19 % des voix et ne fut pas élu. En 1956, tête de liste du Centre national des indépendants et paysans, il obtint un peu moins de 11 % et ne fut pas élu. La troisième tentative fut la bonne: en 1958, il fut élu député de la première circonscription de l’Eure avec plus de 62 % au 2e tour, face au député communiste sortant, Roland Plaisance, et à un candidat radical, A. Vincentelli. Il sera réélu à cinq reprises.

L’étrange histoire de son assassinat

Jean de Broglie fut assassiné le 24 décembre 1976 en sortant du domicile de Pierre de Varga, son conseiller fiscal (financier au passé sulfureux, il avait mêlé Jean de Broglie à plusieurs de ses investissements troubles), qui sera rapidement arrêté, soupçonné d’être le « personnage-clé » de l’affaire en compagnie de l’autre commanditaire, Patrick de Ribemont, qui fut défendu par Raymond de Geouffre de la Pradelle.

Quelques jours après l’assassinat, le ministre de l’Intérieur Michel Poniatowski organisa une conférence de presse dans laquelle il donne le mobile officiel, une histoire de prêt entre Jean de Broglie et de Varga. Le groupe Charles-Martel, « mystérieux groupe d’extrême-droite », revendique par ailleurs l’attentat, indiquant que « le prince de Broglie avait été liquidé en tant que responsable de l’invasion de la France par les hordes nord-africaines ».

Néanmoins, cette revendication semble plutôt constituer un leurre. En effet, deux rapports d’un inspecteur de la direction de la police judiciaire de Paris, datés des 1er avril 1976 et du 27 septembre 1976, avaient mentionné l’imminence de l’assassinat de Broglie pour un motif lié à une « indélicatesse commise par l’homme politique lors d’une affaire précédente portant sur plusieurs millions ».

Par ailleurs, le journaliste d’investigation Alain Laville affirma, qu’à la fin de mai 1976, le tueur à gages marseillais Roland Luperini, indicateur de police et familier du milieu de la fausse monnaie, recherchait un tueur pour exécuter un « contrat » sur la personne de Broglie, le budget de l’assassinat étant fixé à 70 000 francs par ses commanditaires.

Le tireur Gérard Frêche et Guy Simoné, ancien inspecteur de police et ami de Pierre de Varga, sont arrêtés et interrogés par la Criminelle. Ils passent aux aveux circonstanciés. À l’issue du procès le 23 décembre 1981, Varga fut condamné par la cour d’assises à dix années de réclusion pour « complicité d’assassinat ». Les débats ne permirent pas de mettre en lumière les responsabilités exactes, comme le déplora le président André Giresse, soulignant le manque de coopération complet des services de police avec la justice et le caractère manifestement mensonger de nombreux témoignages. Patrick de Ribemont fut mis hors de cause après avoir été publiquement présenté comme coupable par Michel Poniatowski, et fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l’homme les 10 février 1995 et 7 août 1996.

Le tireur Gérard Frèche fut condamné à dix années de prison ; Serge Tessèdre, un complice sans épaisseur, à cinq ans. Guy Simoné, défendu par Roland Dumas, fut également condamné en 1981 à dix ans de prison pour complicité du meurtre en tant qu’organisateur bien que Dumas ait mis en évidence les liens du prince de Broglie avec la Matesa espagnole. Réhabilité en 1988, il se fut reconverti dans le conseil et la formation en gestion et clame depuis son innocence. Il s’efforce de reprendre l’enquête. L’affaire de Broglie étant encore classée « secret-défense », les archives de la police ne sont pas disponibles. Il avance que la mort de de Broglie pourrait être liée à un trafic d’armes. Jean de Broglie avait été le trésorier des républicains indépendants, chargé à ce titre de financer la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974.

Source : Wikipédia


Une affaire appartenant aux Grandes Affaires de la République

Le 24 décembre 1976, rue des Dardanelles, à Paris, le prince Jean de Broglie est abattu au sortir de chez Pierre de Varga, son conseiller juridique. Ancien ministre du général de Gaulle, ami personnel du président Giscard d’Estaing, Jean de Broglie a été l’un des négociateurs des Accords d’Évian qui ont mis un terme à la guerre d’Algérie.

Selon le ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, le mobile serait une sombre affaire financière, un prêt de 4 millions de francs consenti par Patrick Allenet de Ribemont et Pierre de Varga pour l’acquisition d’un restaurant, la Rôtisserie de la reine Pédauque, près de la gare Saint-Lazare. L’instruction est close le 21 mars 1980, mais Le Canard enchaîné publie, le 2 avril, deux documents prouvant que la police avait suivi les principaux protagonistes de cette affaire et que ces filatures avaient cessé le 8 décembre 1976, soit une quinzaine de jours avant l’assassinat. Pourquoi? Aucune réponse n’a été apportée à cette question.

Source : L’Express, le 27 octobre 2009.


L’affaire est relancée en 2001

C’EST L’UNE des plus sombres affaires de la V e République, l’assassinat du prince Jean de Broglie en 1976, que la justice vient de ressortir des placards de l’Histoire. La commission de révision des condamnations pénales a jugé hier recevable la requête de Guy Simoné, ancien inspecteur de police, condamné en 1981 à dix ans de prison pour complicité du meurtre de l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires africaines du général de Gaulle.

« C’est une porte qui s’entrouvre vers la révision d’un procès », s’est félicité Emmanuel Ludot, avocat de Guy Simoné. La commission devrait prendre sa décision très rapidement, soit en rejetant cette demande, soit en saisissant la cour de révision. Dans le cadre d’un supplément d’information ordonné hier, les magistrats de cette instance devront se pencher sur les zones d’ombre d’une enquête éclair. L’assassinat de Jean de Broglie remonte au 24 décembre 1976. Vers 9 h 15, le député (républicain indépendant) de l’Eure est exécuté froidement d’une balle de revolver dans la nuque devant son domicile rue des Dardanelles à Paris (XVII e ). Cinq jours plus tard, Michel Poniatowski, ministre de l’Intérieur de Valéry Giscard d’Estaing, annonce que l’énigme est élucidée. Selon l’enquête, Pierre de Varga, conseiller juridique de Jean de Broglie, considéré à l’époque comme le commanditaire de ce contrat, aurait emprunté 4 millions de francs au député pour se rendre propriétaire du restaurant la Reine Pédauque. Un financement opaque qui aurait été à l’origine de la mort du prince de Broglie. Guy Simoné, proche de De Varga, est accusé d’être l’organisateur de cet assassinat, et Gérard Frêche, petit truand, est désigné comme le tueur.

Guy Simoné clame toujours son innocence

Vingt-cinq ans plus tard, Guy Simoné clame toujours son innocence. « C’est un flingage politique. Un an avant la mort de Jean de Broglie, Varga m’avait dit que des membres du gouvernement voulaient le tuer. De Broglie était mouillé dans un trafic d’armes et cela gênait beaucoup de monde. La police savait tout cela et n’est jamais intervenue », jure Guy Simoné. L’une des pièces remises par M e Ludot à la commission confirmerait que les autorités policières étaient au courant d’un contrat lancé sur la tête de De Broglie. Récemment, une historienne faisant des recherches sur la Seconde Guerre mondiale, a découvert par hasard un dossier classé aux Archives nationales qui contiendrait des documents relatifs à l’affaire de Broglie. « Ecoutes téléphoniques, filatures, photographies, ce dossier a dû réintégrer les archives de la police. Je ne peux en dévoiler le contenu », écrit l’historienne dans une attestation qu’a désormais en sa possession la justice. Selon nos informations, l’historienne, qui sera prochainement entendue par un membre de la commission de révision, serait tombée sur des comptes rendus d’écoutes téléphoniques entre un ancien haut personnage de l’Etat et Pierre de Varga, peu de temps avant le meurtre de De Broglie. Que se disaient ces deux hommes aujourd’hui décédés ? C’est ce que veut savoir la commission de révision. La teneur de cette conversation pourrait alors relancer cette affaire.

Source : Le Parisien

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Pour de plus amples informations sur cette affaire, vous pouvez consulter cette émission de RTL ici.

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Enfin, je vous recommande l’émission Rendez-vous avec M.X ici

Source: http://www.les-crises.fr/nos-assassinats-politiques-retour-sur-lassassinat-de-jean-de-broglie-le-24-decembre-1976/


Mais qui a tué Boris Nemtsov ?

Tuesday 3 March 2015 at 00:13

Un article classique de l’Obs, prétendant faire le tour du sujet, et omettant bien entendu plusieurs pistes…

Différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de l’opposant russe et ancien vice-Premier ministre vendredi au coeur de Moscou.

Les gens allument des bougies à la mémoire de Boris Nemtsov, au monument des prisonniers politiques "Solovetsky Stone", à Saint-Pétersbourg, le 28 février 2015 (Dmitry Lovetsky/AP/SIPA).
Les gens allument des bougies à la mémoire de Boris Nemtsov, au monument des prisonniers politiques “Solovetsky Stone”, à Saint-Pétersbourg, le 28 février 2015

Qui a tué l’opposant Boris Nemtsov, abattu vendredi de plusieurs balles dans le dos, à deux pas du Kremlin ?

Anna Douritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans, en couple depuis 2 ans et demi avec l’opposant [OB : tiens, c'est juste "l'opposant" maintenant... 55 ans au passage], a pris la parole lundi 2 mars dans la presse. La compagne de l’ancien vice-Premier ministre, qui se trouvait avec lui sur un pont situé à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné vendredi soir, dit ne pas avoir vu l’assassin : “Je ne sais pas comment l’assassin s’est approché, il était derrière moi”, a-t-elle déclaré. Elle s’est refusée à évoquer les hypothèses entourant le meurtre : “Je ne pense rien (…) je ne sais pas qui a fait ça”.

De fait, depuis ce week-end, différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de Boris Nemtsov. “L’Obs” fait le point.

Un meurtre politique orchestré par Poutine ?

L’hypothèse privilégiée par l’opposition russe et l’Occident est celle d’un meurtre politique orchestré par Vladimir Poutine contre un critique radical du Kremlin qui dénonçait la corruption du pouvoir et l’implication de la Russie dans la guerre en Ukraine.

Quelques heures avant d’être assassiné, Boris Nemtsov avait appelé à la radio à manifester dimanche dans la capitale russe contre “l’agression de Vladimir Poutine” en Ukraine.

Plusieurs opposants ont été tués ces dernières années en Russie. Parmi eux, la militante des droits de l’homme Natalia Estemirova en Tchétchénie, l’avocat Stanislav Markelov et la journaliste Anastasia Babourova à Moscou, de même que la journaliste Anna Politkovskaïa. Les exécutants ont parfois été arrêtés et condamnés, mais pas les commanditaires.

Hmmm, oui, hélas, c’est un pays violent la Russie, avec une mafia, des oligarques, etc.

Les dirigeants occidentaux, dont le président américain Barack Obama, ont demandé une enquête efficace.

La main des services secrets occidentaux ou de Kiev ?

Les alliés du Kremlin, eux, voient dans cet assassinat la main des services secrets occidentaux ou celle de Kiev.

“Il ne fait aucun doute que le meurtre de Nemtsov a été organisé par les services secrets occidentaux pour provoquer un conflit intérieur en Russie”, a déclaré le leader de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, dont les propos ont été largement repris par les médias pro-Kremlin.

C’est à dire que, parmi les milliers de réactions et de commentaires en Russie, ils vont juste prendre l’excité de Tchétchénie ?

“C’est leur façon de faire : d’abord on prend quelqu’un sous son aile, on l’appelle ‘ami des Etats-Unis et de l’Europe’ et puis on le sacrifie pour accuser les autorités locales. La condamnation à mort (de Nemtsov) prononcée dans une capitale occidentale a très bien pu être exécutée par les services secrets ukrainiens”, selon Ramzan Kadyrov.

“C’est une opération dans laquelle on voit bien la main des services secrets occidentaux”, a également déclaré Guennadi Seleznev, ancien responsable communiste et ex-président de la Douma (chambre basse du Parlement), sur la chaîne d’informations en continu Rossia 24, l’un des principaux relais pro-Kremlin dans l’opinion publique.

“Guerre de l’information contre la Russie”

Le politologue Alexeï Martynov, qui intervenait après Seleznev dans la même émission, est lui allé plus loin dans la théorie du complot occidental : ” Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les Américains ont réagi avec une rapidité suspecte (au meurtre de Nemtsov). Le texte était manifestement déjà prêt. “. ” Tout cela s’inscrit dans la guerre de l’information que mènent les Etats-Unis et l’Europe contre Poutine et la Russie “, renchérit l’ancien chef du FSB (services secrets) et député du parti du Kremlin Russie Unie, Nikolaï Kovalev.

“Théorie du complot” : nom féminin. Théorie tendant à innocenter la Russie ou Vladimir Poutine. Contraire : “Vérité” – même pour des accusations de complot où Poutine ou Saddam Hussein tiendrait les ficelles.

Face à ses accusations, l’ancien ambassadeur américain à Moscou, Michael McFaul, a de son côté déclaré sur Twitter recevoir “des centaines si ce n’est des milliers de tweets disant que ce sont les Etats-Unis qui ont tué Nemtsov.” Ce qui lui fait dire que “c’est manifestement une campagne payée”.

Chapeau, ça c’est un article d’enquête sérieux, destiné à augmenter la conscience populaire ! A reprendre dans les écoles de journalisme.

Source : L’Obs, 2/3/2015

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L’amie de Nemtsov se plaint d’être retenue

Par LeFigaro.fr avec AFP, 02/03/2015

La compagne ukrainienne de l’opposant russe Boris Nemtsov, tué par balles à Moscou, s’est plainte aujourd’hui d’être retenue en Russie, sa mère ayant de son côté appelé à l’aide les autorités de Kiev craignant pour la sécurité de sa fille.

C’est dommage qu’ils n’aient pas pensé plus tôt à la sécurité de leur fille…

Anna Duritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans habitant à Bila Tserkva, à 70 kilomètres de Kiev, se trouvait avec Boris Nemtsov sur un pont à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné par balles vendredi.

La compagne de 23 ans du “leader de l’opposition russe” de 55 ans…

Une précédente amie du  ”leader de l’opposition russe”. Bien entendu, on n’évoquera même pas de pistes éventuelles de maris jaloux / proches ulcérés…

(il a 4 enfants : un avec sa femme (avec qui il est toujours marié), deux avec une journaliste, un autre avec sa secrétaire…)

Bref…

“Les enquêteurs m’interrogent et ne me disent pas quand je serai libérée et pourquoi ils me retiennent ici. On m’explique que c’est pour des raisons de sécurité”, a déclaré la jeune femme dans une interview à la chaîne d’opposition russe Dojd. La jeune femme, qui affirme se trouver “dans l’appartement d’un ami à Moscou”, a par ailleurs reconnu être “dans un état psychologique très difficile” et “se sentir mal”.

C’est vrai, on se demande pourquoi ils retiennent ce témoin clé…

Elle s’est refusée à évoquer les hypothèses à propos du meurtre: “Je ne pense rien (…) je ne sais pas qui a fait ça”. “Je ne sais pas comment l’assassin s’est approché, il était derrière moi”, a-t-elle dit. “Je veux rentrer à la maison, chez ma mère, mais je suis sous protection et on ne m’autorise pas à sortir”.

“J’ai le droit de quitter la Russie, je ne suis pas un suspect. Je suis témoin et j’ai donné toutes les informations que j’avais, j’ai tout fait pour aider l’enquête”, a-t-elle assuré. Interrogée par la télévision ukrainienne, la mère d’Anna, Inna, a de son côté dit craindre pour la sécurité de sa fille.

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Poutine, Nemtsov : pourquoi nous ne comprenons rien à la Russie, par Irina de Chikoff

FIGAROVOX/HUMEUR- Quand une ancienne correspondante à Moscou s’étonne de voir les Français s’étonner de ce que la Russie de Vladimir Poutine ne ressemble pas aux démocraties occidentales.

Irina de Chikoff est journaliste et écrivain. Elle a été correspondante à Moscou pour Le Figaro. Elle est notamment l’auteur d’»Adrien ou le songe Russe» aux éditions de Fallois.

Faut-il en rire ou en pleurer? Après l’assassinat à Moscou de Boris Nemtsov dont presque personne ne connaissait le nom, les titres les plus racoleurs ont fleuri dans la presse: «Poutine m’a tuer». «Je suis Nemtsov». Et le visage de ce vieux jeune homme de 55 ans dont les boucles brunes étaient devenues grises, passe, en boucle, sur les écrans des télévisions. Tous les commentateurs, après un rapide clic sur Wikipédia, chantent les louanges de l’ancien gouverneur de Nijni Novgorod qui fut vice premier ministre chargé du secteur énergétique sous Boris Eltsine. Juste avant le grand krach de 1998 qui a sonné la fin de la récréation pseudo démocratique de la Russie.

Toute une génération, celle de Boris Nemtsov mais aussi de Egor Gaïdar, Irina Khakamada, Grigori Iavlinski ou encore Serguei Kirilienko, considéré comme un Wunderkind, fut balayée par ce tsunami. Que celui qui ne s’est jamais trompé, leur lance la première pierre.

Pris en tenaille entre les barons rouges reconvertis dans les affaires, les truands des bas-fonds soviétiques et les anciens copains du Komsomol (jeunesses communistes) qui avaient estimé plus judicieux de s’emparer des richesses du pays plutôt que de pavaner sur les estrades, les démocrates se sont volatilisés tel un essaim de moineaux tandis que Vladimir Poutine, tout d’abord à la tête du FSB (ex KGB) puis nommé Premier ministre, était appelé à la rescousse d’un pays en faillite. Près de 48 % de la population ne recevait plus de salaire ou bien sous la forme de boîtes d’allumettes.

Longtemps les Russes ont tenu rigueur à cette génération de jeunes apprentis sorciers qui les avait conduits, après tant de larmes, à un nouveau désastre. Beaucoup, aujourd’hui encore, ne leur ont pas pardonné. Et si les Russes, au grand étonnement des Occidentaux, développent une forme d’eczéma quand on leur vante les mérites de la démocratie, c’est qu’ils se souviennent qu’elle s’est achevée par un gigantesque «bardak». (bordel).

Les Russes ont de la mémoire. De la compassion aussi. Ils ont rendu hommage à l’ancien gouverneur de Nijni Novgorod, comme ils s’inclinent toujours devant les morts. Mais les bons sentiments étalés comme de la confiture les laissent indifférents. Quant aux leçons de morale… Pauvres médias occidentaux! Ils ont avec la Russie bien du mal à faire prendre la bouture. C’est que la Russie est une terre dure! Glacée! Impitoyable aux siens. Et dans la toundra, dans la taïga, quand vous marchez, ca fait: crac! crac! Parce que ce sont des millions d’ossements que vos bottes piétinent!

Faut- il en rire ou en pleurer? «Poutine m’a tuer». «Je suis Nemstov». Toute la futilité des médias occidentaux, leur inculture, leur mépris même pour l’histoire tragique d’un pays, sont résumés par ces «Unes» dérisoires.

La presse a oublié que dans les belles années de la démocratie triomphante, à l’époque des Nemtsov, des Gaïdar, des Iavlinski, des Khakamada ou des Kirilienko, des dizaines de banquiers, de députés, de journalistes ou d’hommes d’affaires ont été assassinés. La méthode était presque toujours la même. Une ou plusieurs balles dans le dos. Et en ces temps-là les tueurs à gages, débordés, banquetaient joyeusement dans les plus somptueux restaurants qui avaient ouverts leurs portes. Le champagne coulait à flot. Les filles étaient belles. L’argent facile. Fouette cocher!

Au milieu de ce brouhaha, un ami russe, ivre mort me disait: «Tu vois, ma petite colombe, nous sommes en progrès. Il n’y a pas si longtemps, on comptait nos morts par millions, aujourd’hui, ce n’est plus que par dizaines. Il ne faut pas, il ne faut jamais désespérer de la Russie. Et à défaut de la comprendre, il faut l’aimer».

Irina de Chikoff, leFigaro.fr, 2/3/2015

Source: http://www.les-crises.fr/mais-qui-a-tue-boris-nemtsov/


Un exemple où on essaie d’imposer une théorie du complot : l’assassinat de Boris Nemtsov

Monday 2 March 2015 at 04:28

Je partage avec vous ces éléments après l’odieux assassinat de l’homme politique russe Boris Nemtsov – la bêtise médiatique (manipulatrice) est vraiment décourageante…

Vu par l’Obs

Samedi matin, article en une de L’Obs – Vincent Jauvert alias “legrandreporter” est là :

Lire ici 

On a donc un meurtre innommable, pas la moindre idée des responsables, mais, dans ce contexte, Jauvert ressort ce papier tel quel… Un exemple de déontologie journalistique !

“L’opposant”

Vous noterez la narrative : Boris Nemtsov n’était donc pas un “homme politique”, non non, c’était un “opposant” :

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Bon France bleu reprend cependant la réaction de Poutine – même s’il tombe dans le “Un meurtre dénoncé par la communauté internationale” :

1/ en quoi est-ce une information vu que cela tombe sous le sens - certains pays seraient censés se réjouir d’un meurtre ?

2/ je rappelle que, généralement, “communauté internationale” = États-Unis + UE + Canada + Australie (donc moins d’un milliard d’habitants sur 7…). Le reste du monde a signalé cette information, sans accuser le pouvoir en place, comme cela se fait régulièrement dans ce genre de drame lorsqu’ils surviennent hélas ailleurs qu’en Russie…

Bien entendu, employer systématique le nom “opposant” pour un politique venant de se faire assassiner laisse insidieusement la furieuse impression qu’il a forcément été assassiné par la personne à laquelle il s’opposait…

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Le parcours de Boris Nemtsov

Ce physicien né en 1959 se lance en politique en 1989 avec un programme libéral, et est élu en 1990 au Parlement – battant une dizaine de candidats plus ou moins communistes.

Ayant fermement soutenu Boris Eltsine durant les évènements de 1991, il obtient son soutien et devient gouverneur de la région de Nizhny Novgorod (3 millions d’habitants – autant que la Bretagne par ex.), qui gagne alors le surnom de “laboratoire des réformes” libérales (qui entrainent en effet un boom de la croissance économique). Margaret Thatcher en fera l’éloge lorsqu’elle ira visiter de Nizhny Novgorod en 1993…

A la suite de la visite, il est élu à la chambre haute du Parlement russe, soutenus par les deux partis libéraux.

En mars 1997, il est nommé par Boris Eltsine Vice-Premier Ministre (à 38 ans…), en charge de la réforme du secteur de l’énergie.

Il est alors très populaire et apparait comme le probable dauphin de Eltsine pour la présidentielle de 2000.

Sa carrière prometteuse ne résista cependant pas à la grave crise économique de 1998. Il démissionna au printemps 1998.

En aout 1999, il fut un des cofondateurs du parti de l’Union des Forces de Droite, coalition libérale qui obtient près de 9 % des voix aux législatives de 1999, où il redevint député.

Et ce fut finalement Vladimir Poutine qui fut désigné dauphin de Boris Eltsine.

Sans aller très loin, au début de la fiche Wikipedia en français, on lit :

Après avoir été gouverneur de l’oblast de Nijni Novgorod, il entame une ascension fulgurante sous la présidence de Boris Eltsine et devient vice-premier ministre chargé de l’économie de 1997 à 1998, Boris Nemtsov était ministre de l’Énergie sous Boris Eltsine, ce qui lui valait d’être régulièrement dénoncé par le Kremlin comme un homme politique lié aux oligarques qui ont profité de la vague de privatisations des années 1990.

Aux législatives de 2004, l’Union des Forces de Droite s’écroula, et obtint seulement 4 % des voix, perdant tous ses députés. Nemstov démissionna alors de la direction du parti, endossant la responsabilité de l’échec. Il signa alors un appel alertant du danger d’une dictature de Vladimir Poutine.

En février 2004, il fut nommé directeur de la Neftyanoi Bank, et président de Neftyanoi Concern, sa maison-mère.

Après la révolution orange de 2004 en Ukraine, il devint conseiller économique du président ukrainien pro-occidental Viktor Iouchtchenko.

Il fut révoqué en 2006, et Iouchtchenko perdit au 1er tour de la présidentielle de 2010 face à Viktor Ianoukovytch – avec un peu glorieux 5 % des voix (caramba, ça ne paye pas dans le coin le libéralisme pro-occidental on dirait…).

Fin 2008, Nemtsov cofonda le parti Solidarnosc avec Gary Gasparov. Il a été arrêté plusieurs fois très brièvement pour avoir participé à des manifestations non autorisées.

Nemtsov, natif de Sochi, critiqua fortement la tenue des Jeux Olympiques de 2014. Il se porta candidat aux municipales de sa ville natale de 2009. Il perdit avec 14 % des voix (contestant le score), battu par le candidat du parti de Poutine qui obtint 77 % des voix.

En 2012, Vladimir Poutine fut réélu président de Russie au 1er tour avec près de 65 % des voix. Les autres candidats étaient :

Nemtsov était donc passé du devant de la scène à la fin des années 1990 au fond des coulisses en 2015. Pourquoi la presse occidentale le désigne-t-il comme le “leader de l’opposition en Russie”, nul ne le sait…

Pour ses prises de position récentes, notons qu’il a évidemment soutenu les manifestations du Maidan à Kiev, déclarant fin 2013 : “Nous soutenons le mouvement de l’Ukraine vers l’intégration européenne. En soutenant l’Ukraine, nous nous soutenons aussi nous-mêmes”.

Il condamna le tir sur le vol MH-17 : “Les salauds qui ont fait ceci doivent être détruits.”

Et il fut un des rares hommes politiques russes a avoir condamné le rattachement de la Crimée à la Russie. (en bon démocrate pro-occidental, il n’aimait donc pas que des peuples votent pour refuser de se rapprocher de l’Occident).

Enfin, en septembre 2014, il écrivit dans le Kiev Post que “cette guerre n’est pas notre guerre, ce n’est pas votre guerre, [...] c’est la guerre de Vladimir Poutine”.

Ces positions irritaient donc beaucoup de personnes en Russie. Comme on le sait, il avait appelé à une manifestation le dimanche 1er mars .Ce que nos médias n’ont nullement rapporté c’est que plusieurs groupes d’opposition avaient décidé de ne pas manifester, estimant que la direction de la manif s’était muée en groupe de soutien à Kiev… (http://izvestia.ru/news/583471)

 

Petit détail largement tu, il avait de très bons amis américains, comme le fameux John McCain (ici en 2013) :

qui a du coup déclaré qu’il avait “le cœur brisé” à cause de ce meurtre :

Il aimait bien les Clinton aussi :

Bref, un ancien ministre de l’économie de Eltsine, quoi…

Je suis quand même sidéré que ces informations, pourtant facilement accessibles, ne soient guère rappelées dans nos médias – c’est pourtant à la portée du premier journaliste venu…

 

Mais non, on préfère laisser prospérer les rumeurs délirantes, comme vous l’avez vu – évidemment sans la moindre preuve. Je vous recommande vraiment la lecture des commentaires de l’Obs, c’est du TRÉS lourd !

Dingue oui…

Boris Nemtsov : les liaisons dangereuses

Allez, hors de portée d’un journaliste, après 5 minutes de recherche sur Google, cet extrait sur Nemtsov issu de cette étude de l’école de guerre économique sur l’opposition russe “sous influence” (à lire comme toujours avec recul et esprit critique) :

Boris Nemtsov : les liaisons dangereuses (sic.)

Boris Nemtsov fait également partie des personnalités présentées comme les leaders de la contestation anti-Poutine dans de nombreux médias. Homme politique russe ayant occupé les postes de ministre de l’Énergie et de vice-premier ministre chargé de l’économie durant la présidence de Boris Eltsine, il est également l’un des membres fondateurs et président du parti d’opposition SPS (Soyouz Pravykh Sil – Union des Forces de Droite) de sa création en 1999 jusqu’en 2004 38.

Frédérick William Engdahl, historien et économiste germano-américain, décrit une partie de l’histoire de Boris Nemtsov dans son article « Regime Change in the Russian Federation? Why Washington Wants ‘Finito’ with Putin »39.

« D’après le Business Week Russia du 23 septembre 2007, Nemtsov introduisit le banquier russe Boris Brevnov à Gretchen Wilson, citoyenne états-unienne et employée de l’International Finance Corporation, une succursale de la Banque Mondiale. Wilson et Brevnov se sont mariés. Avec l’aide de Nemtsov, Wilson est parvenue à privatiser Balakhna Pulp and Paper Mill (NdT: grande entreprise de papier) au prix dérisoire de 7 millions de dollars. L’entreprise fut lessivée et ensuite vendue à la banque Swiss Investment de Wall Street, CS First Boston Bank. Les rapports financiers disent que les revenus de l’usine étaient de 250 millions de dollars.

La CS First Boston Bank paya également tous les frais de déplacement de Nemtsov au très exclusif forum économique mondial de Davos en Suisse. Quand Nemtsov devint un membre du cabinet directeur, son protégé Brevnov fut nommé président d’Unified Energy System of Russia JSC. Deux ans plus tard, en 2009, Boris Nemtsov, aujourd’hui le “monsieur anticorruption”, utilisa son influence pour dégager Brevnov des accusations de détournement de fonds par milliards des biens d’Unified Energy System of Russia.

Nemtsov accepta aussi de l’argent de l’oligarque emprisonné Mikhaïl Khodorkovsky en 1999 quand celui-ci utilisait ses milliards pour essayer d’acheter le parlement ou la Douma. En 2004, Nemtsov rencontra l’oligarque milliardaire en exil Boris Berezovsky dans une réunion secrète avec d’autres exilés russes influents. Lorsque Nemtsov fut accusé de financer son nouveau parti politique “Pour une Russie dans la légalité et sans corruption” avec des fonds étrangers, les sénateurs américains John McCain, Joe Liberman et Mike Hammer du Conseil national de sécurité du président Obama volèrent à son secours.

Le sbire très proche de Nemtsov, Vladimir Ryzhkov de Solidarnost est aussi très lié avec les cercles suisses de Davos, il a même financé un Davos sibérien (Forum économique de Belokurikha). D’après les comptes-rendus de presse russes d’avril 2005, Ryzkhov forma un comité 2008 en 2003 pour “attirer” les fonds de Khodorkovsky emprisonné ainsi que pour solliciter des fonds des oligarques en fuite comme Boris Berezovsky et des fondations occidentales comme la Fondation Soros. Le but déclaré de la manoeuvre étant de rassembler les forces “démocratiques” contre Poutine. Le 23 mai 2011, Ryzhkov, Nemtsov et plusieurs autres enregistrèrent un nouveau parti politique le Parti de la Liberté Populaire (PARNAS) de manière à pouvoir aligner un candidat président contre Poutine en 2012. »

Les relations troubles de Boris Nemtsov ne s’arrêtent pas là. En juillet 2009, lui même et Gary Kasparov ont rencontré personnellement Barack Obama durant sa visite au président Medvedev à Moscou. Le président américain a invité les leaders de l’opposition russe ainsi que des représentants d’ONG au Ritz Carlton Hotel de New York le 7 juillet. Avant cette rencontre, Boris Nemtsov est intervenu devant le Council of Foreign Relations où il a plaidé pour que le président Obama rencontre les leaders de l’opposition lors de son voyage à Moscou40.

En septembre 2011, son ancien conseiller Vladimir Kara-Murza fut l’invité de la NED à Washington en tant que membre du Conseil Fédéral du mouvement Solidarnost afin de discuter du thème : « Élections en Russie : Sondages et Perspectives »41. Parmi les quatre autres participants étant Nadia M. Diuk de la NED, modérateur du débat, mais aussi et surtout Angela Stent de l’Université de Georgetown et ancienne membre du National Intelligence Council, un centre de réflexion sur les questions de politique étrangère s’appuyant sur les réseaux de renseignement américain et directement relié au Président des États-Unis42.

Enfin, on retrouve David Satter de l’Hudson Institute, un think tank familier de Gary Kasparov, tous étant venu écouter les chiffres fournis par Denis Volkov de l’institut de sondage/Centre d’analyse Levada, financé par la NED à hauteur de 61,460 $ en 201043 et décrit par celle-ci comme « l’institut de sondage considéré comme le plus indépendant de Russie44 ».

Dernier évènement en date, le 17 janvier 2012, un mois jour pour jour après la prise de fonction du nouvel ambassadeur américain en Fédération de Russie, Michael McFaul, les médias russes ont immortalisé un moment pour le moins atypique puisque le nouvel ambassadeur fraichement nommé par Barack Obama a rencontré de nombreuses figures de l’opposition dans l’enceinte même de l’ambassade américaine à Moscou. Parmi celles-ci Sergeï Mitrokhine, leader du parti Yabloko, mais également Boris Nemtsov en personne. Le procédé est plutôt étrange et pourrait choquer dans de nombreux autres pays45.

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38 Les autres membres fondateurs du parti sont Anatoli Tchoubais (homme politique ayant été l’un des acteurs majeur de la privatisation des entreprises russes sou la présidence de Boris Eltsine), Egor Gaïdar (Premier Ministre ayant mis en place la « Thérapie de choc » durant les années Eltsine) ainsi que Nikita Belykh (dirigeant du SPS de 2004 à 2008). Ce dernier est actuellement Gouverneur de l’Oblast de Kirov où il a travaillé avec Alexeï Navalny et Maria Gaïdar (fille d’Egor Gaïdar), depuis 2009, tous deux étant conseillers auprès de Nikita Belykh.

39 ENGDAHL Frederick William, « Regime Change in the Russian Federation? Why Washington Wants ‘Finito’ with Putin », GlobalResearch, 10 janvier 2012 http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=28571

40 « Obama Will Meet With Russian Opposition”, site de Drugaya Rossiya, 03 juillet 2009 http://www.theotherrussia.org/2009/07/03/obama-will-meet-with-russian-opposition/

41 Site de la National Endowment for Democracy http://www.ned.org/events/elections-in-russia-polling-and-perspectives

42 Site du National Intelligence Council http://www.dni.gov/nic/NIC_home.html

43 Site de la National Endowment for Democracy http://www.ned.org/where-we-work/eurasia/russia

44 Ibid 41

45 SADOVSKAYA Yulia, « В Москве оппозиционеры получали инструкции в посольстве США? », 17 janvier 2012 : http://www.newsland.ru/news/detail/id/868187/

Les réactions

Outre McCain (très touché évidemment, vu que c’était probablement son poulain pour sa révolution orange…), on a pu lire ceci :

“un défenseur courageux et inlassable de la démocratie et un combattant acharné contre la corruption” : c’est vrai qu’il dénonçait fortement celle des pouvoirs en place, mais enfin, venant du ministre d’Eltsine qui a participé à la scandaleuse privatisation du secteur de l’énergie du pays, ils n’ont honte de rien…

Obama a fait bien mieux !

“Les États-Unis condamnent le meurtre brutal [sic.] de Boris Nemtsov, et nous appelons le gouvernement russe à  mener une enquête rapide, impartiale et transparente sur les circonstances de ce meurtre et à s’assurer que les responsables de cet assassinat violent [re-sic.] soient traduits en justice. Nemtsov était un défenseur infatigable de son pays, cherchant à amener à ses concitoyens russes les droits auxquels tous les peuples méritent. J’ai admiré le dévouement courageux de Nemtsov à la lutte contre la corruption en Russie et apprécié sa volonté de partager ses vues franches avec moi quand nous nous sommes rencontrés à Moscou en 2009. Nous offrons nos sincères condoléances à la famille de Boris Efimovich et au peuple russe, qui a perdu l’un des défenseurs les plus dévoués et éloquents de ses droits.” [Barack Obama, 28/02/2015]

Cela vient du type qui espionne le monde entier, tout va bien…

Et on apprend que quand Obama va en Russie, il rencontre Nemtsov – normal, tout va bien… (colonialisme 2.0 ?)

 

P.S. je voudrais bien voir comment ils ont réagi pour des meurtres “d’opposants” ailleurs, surtout des opposants “de gauche” – si quelqu’un à des idées / sources… Merci de me contacter par mail

 

Tiens, notre ancienne ministre des Affaires euroépennes de Chirac à réagi dignement :

 

Porochenko a lui aussi réagi, en écrivant sur sa page Facebook que “Nemtsov était un pont entre l’Ukraine et la Russie. Ce pont a été détruit par les meurtriers. Je pense que ce n’est pas un hasard. Je suis sûr que les meurtriers seront punis tôt ou tard“.

Mais la palme est remportée (provisoirement) par la présidente de Lituanie (vous savez, le bidule qui est dans l’Europe et désormais dans l’OTAN) :

“Le meurtre de Boris Nemtsov montre que la Russie s’enfonce dans les ténèbres de la terreur contre son propre peuple…”

C’est sidérant, c’est la Présidente du pays, qui vient d’être réélue… Mais pourquoi s’est-on rapprochés de ces fous ?

Le pays va bien d’ailleurs :

Enfin, au niveau presse, mention à la COLOSSALE manifestation à Moscou : 70 000 personnes selon les organisateurs, 18 000 selon la police – pour 12 millions d’habitants dans la capitale…A comparer à Charlie – ce qui donne une idée de la popularité, et donc du danger, de Nemtsov…

La presse aura choisi les bonnes photos :

aze

“Poutine a tué mon ami” – tout va bien…

“Vague d’hommage” : hmm, vaguelette plutôt…

Mais ça bouge à Paris selon le Figaro :

Eh, plusieurs “dizaines de personnes”, ça fait vite 57 personnes… Surtout venant d’une association de premier plan, avec “une centaine de membres” revendiqués – bon, on est seulement 4 000 chez Diacrisis, mais n’ayez crainte, une manifestation de notre part ne sera évidemment pas relayée dans les médias.

Le pompon à l’Obs, encore :

“Hommage massif” : on a vu bien mieux quand même, surtout pour le soi-disant “leader de l’opposition”…

A la fin de l’article :

Eh oui, un article sur le meurtre de Nemtsov doit évidemment contenir une référence à Marine le Pen !!! (indispensable pour toucher la prime de 100 € pour chaque mention de MLP dans un média ? Je ne vois que ça comme conclusion à tirer… :) )

Quant à la citation, en effet, de quoi mourir de rire : oser déclarer qu’on fait confiance à la justice d’un pays frappé douloureusement, quelle stupidité diplomatique : on sait bien que c’est le moment pour s’essuyer les pieds sur un pays, on peut se permettre, vu l’état du nôtre !

Enfin, je signale que si quelqu’un doit mettre la pression sur l’appareil d’enquête russe, c’est bien Poutine, car la 1re règle dans ce cas, c’est “À qui profite le crime ?”…

P.S.. Juste pour rire, c’est dans ce climat que Vincent Jauvert sort une interview d’un rocker russe, sobrement intitulée :

“L’autre bête noire” : la première était Nemtsov j’imagine ?

Avec cette magnifique citation :

Quand Poutine a pris la Crimée, je ne pouvais plus me taire, je me sentais trop mal. Les gens trouvent cette annexion normale. On leur a tellement bourré le crâne. La plupart n’ont pas compris, ils sont trop jeunes. Mais ceux qui, comme moi, ont vécu à l’âge adulte en URSS devraient être immunisés contre une telle propagande, cynique et brutale.”

Voici un fabuleux papier de l’Obs du 2 mars :

Meurtre de Nemtsov : la fin de “l’indulgence coupable” à l’égard de Poutine

Pour les éditorialistes, le meurtre de l’opposant à Vladimir Poutine, Boris Nemtsov, place les Occidentaux devant leurs responsabilités.

Le meurtre de l’opposant à Vladimir Poutine, Boris Nemtsov, place les Occidentaux devant leurs responsabilités. C’est ce qu’estiment lundi 2 mars les éditorialistes. Ils en appellent à la fin de “l’ingénuité” et de “l’indulgence coupable” à l’égard du dirigeant russe.

Certes, “rien ne permet d’accuser le régime ou ses affidés”, note Philippe Gélie dans “Le Figaro”. “Reste que l’ancien ministre défiait Poutine, dénonçait l’agression russe en Ukraine et avait exprimé son soutien à ‘Charlie Hebdo’. Dans la Russie d’aujourd’hui, chacun de ces crimes peut valoir quatre balles dans le dos”, ajoute l’éditorialiste du quotidien conservateur.

[OB : Et en France, faire des dessins de Mahomet peut vous valoir un tir de kalachnikov en pleine face...]

“La rue rend hommage à l’opposant assassiné”

L’homme fort du Kremlin se montre aussi implacable vis-à-vis de ceux qui le défient en interne qu’à l’extérieur“, constate Marc Semo dans le billet qui ouvre les quatre pages que “Libération” consacre à l’évément.

La presse française se fait largement l’écho de l’émotion suscitée par l’assassinat de l’opposant et ancien vice-Premier ministre russe, vendredi près du Kremlin.

“La rue rend hommage à l’opposant assassiné”, titre “La Croix” après le rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes, 70.000 selon les organisateurs, dimanche à Moscou.

Dans “Les Echos”, un reportage de Benjamin Quénelle nous transporte parmi les manifestants qui ont défilé “entre deuil et colère”. “Comment ce meurtre a-t-il pu se faire sans la complicité d’une partie des autorités ?” s’interroge Piotr.

[OB : Ben oui, tirer 4 balles dans le dos de quelqu'un dans la rue, ça demande au moins l'aide des services secrets...]

Pour le quotidien communiste “L’Humanité”, “l’origine politique du meurtre de Boris Nemtsov ne fait aucun doute” et “la gestion par Poutine du conflit avec l’Ukraine alimente les tensions”.

Certes, “20 Minutes” rappelle la popularité écrasante de Vladimir Poutine dans l’opinion russe. “L’assassinat de l’opposant Nemtsov ne devrait pas bouleverser le pays”, croit donc savoir le journal gratuit.

“La dérive impérialiste et autocratique de Poutine”

Mais la presse s’attend et appelle même à de fortes secousses diplomatiques.

“Le meurtre de Nemtsov, qui n’est que le dernier d’une longue série, révèle une image profondément préoccupante et attristante de la politique russe, une image qui devrait faire réfléchir tous ceux qui, chez nous, à droite comme à gauche, font preuve à l’égard de la Russie et de ses intérêts de sécurité d’une compréhension qui s’apparente parfois à une indulgence coupable“, écrit Luc de Barochez dans “L’Opinion”.

“Face à Poutine, les Occidentaux, et notamment les Européens, à commencer par Paris, ont longtemps péché par ingénuité sans vouloir admettre que l’ancien ‘guébiste’ ne comprenait que le rapport de force. L’élimination de cet opposant après tant d’autres assassinés, emprisonnés ou exilés, est un nouvel avertissement”, insiste “Libération” sous la plume de Marc Semo.

Pour Bruno Dive de “Sud-Ouest”, “il faut au moins espérer que ce meurtre dessille enfin les yeux de ces dirigeants politiques, français et européens, de droite comme de gauche. Tous fascinés par le maître du Kremlin”.

“Cumulé à la crise ukrainienne, l’assassinat de Boris Nemtsov marque donc une rupture dans la façon dont l’Occident observe la dérive impérialiste et autocratique de Poutine“, espère Philippe Waucampt du “Républicain lorrain.”

[OB : impérialiste ? On est dans de la folie pure là, faut consulter... Et les USA ils sont dans quelle dérive svp ?]

Le Monde n’est évidemment pas en reste :

Au lendemain de la marche en hommage à Boris Nemtsov, qui a réuni des dizaines de milliers de Moscovites, 70 000 selon un organisateur – un nombre qui rappelle par son ampleur les grandes manifestations organisées en 2011 et 2012 contre le président Vladimir Poutine –, la presse russe se faisait l’écho, lundi 2 mars, du choc causé par le meurtre de l’opposant et ancien vice-premier ministre russe, assassiné vendredi près du Kremlin.

« Les réactions à l’assassinat de Boris Nemtsov ont été extraordinaires, à la mesure de cet homme », salue le quotidien Kommersant, qui voit dans la mort de l’opposant celle « de la politique ». Ce meurtre « constitue une barrière psychologique que vient de franchir la Russie, et elle ne sera plus jamais la même », prévient pour sa part le quotidien financier Vedomosti. « Beaucoup de gens ont dit après l’assassinat “Nous nous sommes réveillés dans un autre pays”. Oui, et certains se sont réveillés tout court », souligne le journal, qui a qualifié de « marche contre la peur » le rassemblement en hommage à Boris Nemtsov.

Alors que les autorités ont déclaré étudier toutes les pistes pour retrouver les meurtriers, certains médias dénoncent le « climat de peur » instauré par le Kremlin. « Cela fait longtemps – au moins un an – que nous vivons dans un pays où la dissidence est assimilée à la trahison, pour laquelle on peut être tué », lance Vedomosti, qui rappelle que « la guerre, tout comme les tueurs à gages, sont faciles à lancer, mais bien plus difficiles à arrêter ».

De son côté, le journal d’opposition Novaïa Gazeta, qui publiait un entretien réalisé avec Boris Nemtsov en avril, rappelle que l’opposant recevait régulièrement des menaces de mort, sans pour autant y croire. « Eh bien oui, ils le peuvent : me tuer je ne sais pas, mais m’envoyer en prison certainement », déclarait l’opposant, qui se disait « immunisé ». Pour le journal, « au lieu d’avoir un Maïdan », mouvement populaire qui a mené il y a un an à Kiev à la destitution du président ukrainien, « Moscou a obtenu le Donbass », région de l’est de l’Ukraine déchirée par les combats entre les séparatistes prorusses et l’armée ukrainienne.

Seul le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda dit ne pas croire à un crime motivé politiquement. « Qui de nous tue ici pour des raisons purement politiques ? Voyons, nous ne sommes pas en Ukraine (…). Pour l’argent, on tue. Pour de la politique, non », soutient le journal.

Mais selon Novaïa Gazeta, peu importe, le résultat est le même : « L’assassinat de Nemtsov c’est un point de non-retour, une déstabilisation radicale de la situation politique en Russie dont les conséquences ne sont pas encore imaginables », s’inquiète le journal. Les répercussions de son meurtre pourraient toucher jusqu’à la politique étrangère de la Russie et « devenir un solide argument en faveur des partisans d’une politique dure à l’égard de Moscou », s’alarme enfin Kommersant.

 

Libération, évidemment (vivement qu’il crève ce torchon, mais bon, comme il y a toujours des millionnaires qui renflouent…) :

Nemtsov assassiné : la responsabilité de Poutine, par Marc SEMO

L’agressivité permanente du président russe contre toute forme d’opposition explique que des sicaires soient passés à l’acte.

S’il était l’une des figures de proue d’une opposition démocratique toujours plus marginalisée, Boris Nemtsov ne menaçait pas le pouvoir d’un Poutine toujours au faîte de sa popularité. Mais cet ancien ministre réformateur des années 90, devenu un inlassable pourfendeur de la corruption comme de la guerre en Ukraine, était un symbole. Les dizaines de milliers de manifestants dimanche à Moscou ont dénoncé, à raison, un crime d’Etat soulignant les responsabilités politiques de Poutine. L’assassinat s’est déroulé au pied du Kremlin dans l’un des lieux les plus sécurisés de Moscou. Jour après jour, en outre, la machine de propagande du pouvoir pourfend les adversaires de l’agression russe dans le Donbass ukrainien comme des traîtres et des agents de l’étranger, donc des ennemis à éliminer.

Ce climat de “licence de tuer” explique que des sicaires soient passés à l’acte. L’homme fort du Kremlin se montre aussi implacable avec ses opposants en interne qu’avec ceux qui le défient à l’extérieur, dans des ex-républiques soviétiques tentées, comme auparavant la Géorgie ou aujourd’hui l’Ukraine, d’échapper à l’emprise russe. Face à Poutine, les Occidentaux, notamment les Européens à commencer par Paris, ont longtemps péché par ingénuité, sans vouloir admettre que l’ancien «guébiste» ne comprenait que le rapport de force. L’élimination de cet opposant après tant d’autres assassinés, emprisonnés ou exilés, est un nouvel avertissement.

 

Sinon, quand on sort du complotisme, selon la presse russe, les enquêteurs travaillent sur au moins cinq pistes possibles :

 

Bref, il ne s’agit pas ici de dédouaner qui que ce soit, mais de demander que les commentateurs laissent la justice travailler (surtout quand ils ne connaissent rien au sujet), ou alors qu’ils donnent des PREUVES de ce qu’ils avancent.

Sinon, on aboutit à ceci : une magnifique théorie du complot, où Poutine tire toutes les ficelles (comme si des nationalistes ne pouvaient pas tuer tout seuls comme des grands !) et fait tuer ce type désormais insignifiant devant le Kremlin, en pleine crise avec l’Occident – mais bon, venant d’un “autiste”…

La minute hélas nécessaire de BHL

« Boris Nemtsov, Poutine et la guerre », par Bernard-Henri Lévy – Le 28 février 2015

J’ai rencontré Boris Nemtsov en avril 2000.

C’était le lendemain de la deuxième guerre de Tchétchénie.

J’étais venu interviewer le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Igor Ivanov.

Et j’en avais profité pour voir, le lendemain, dans les locaux d’une association de mères de soldats, celui qui n’était alors qu’un ancien gouverneur de Nijni-Novgorod, longtemps dauphin présumé de Eltsine, mais que le kagébiste Poutine avait, au dernier moment, coiffé au poteau.

Non, le futur banquier était totalement discrédité par la crise économique

Boris Nemtsov n’était pas encore l’incarnation de l’opposition démocratique en Russie qu’il est devenu avec le temps.

Ahahahahah

Mais il avait le charme, le charisme et, dans son beau visage de boxeur buté et aux aguets, l’intensité hypnotique propre à ceux qui, même s’ils ne le savent pas tout à fait, ont décidé de vouer leur vie à une cause qui les dépasse.

C’est de la bonne ?

Et je me souviens de la colère tranquille, presque logique, avec laquelle il avait évoqué quelques-uns des épisodes les plus sanglants de la chute, le mois précédent, de Grozny : tant de radicalité n’était pas fréquente dans un camp démocrate contaminé par un nationalisme grand-russe qui perdure, aujourd’hui encore, jusque chez un Khodorkovski – et elle faisait de ce jeune homme raisonnable et exalté l’opposant le plus lucide et, surtout, le plus entier à la nouvelle tyrannie rouge brune qui s’abattait sur la Russie.

Oh oui, c’est de la bonne !

Ceux qui l’ont tué, ce 27 février 2015, sur le grand pont de pierre, à deux pas du Kremlin, savaient cela.

Ils savaient qu’ils éliminaient celui qui, de la Tchétchénie donc à l’immense entreprise de corruption que fut l’organisation des JO de Sotchi en passant par la défense intraitable de la liberté de la presse, fut le plus conséquent des chefs de l’opposition.

Ah bon, il est fort ce BHL, il sait tout sur tout ! Un vrai service de renseignement à lui tout seul…

Ils savaient que l’homme qu’ils abattaient et qui n’avait cessé, depuis dix ans et plus, de dénoncer l’essence mafieuse de la tyrannie poutinienne s’apprêtait, puisqu’il l’avait annoncé, à divulguer un rapport prouvant l’implication directe de militaires russes dans le Donbass.

Bien sûr…

Il ne pouvaient pas ignorer que leur cible de cette nuit-là était l’âme et la conscience du parti de ceux, de plus en plus nombreux, qui ont, à Moscou même, compris que cette guerre dans l’est de l’Ukraine est une folie, non seulement criminelle, mais suicidaire et qui est en train de mettre la Russie à genoux.

Surtout l’Ukraine quand même, de ce que je vois…

Bref, comme les assassins d’Anna Politkovskaïa en 2006, comme ceux de Sergei Magnitsky en 2009, comme d’autres, ils ont tué celui dont la voix – éclatante et qui, même étranglée, ne se taisait jamais – était l’honneur du peuple russe ; ce même peuple russe dont Vladimir Poutine s’ingénie, lui, au même moment, à défigurer les plus hautes valeurs.

Boris Nemtsov, c’était l’anti Poutine.

Tandis que l’un se réclame de Staline et du pire tsar de l’histoire russe, Nicolas 1er, l’autre était l’héritier conjoint de Sakharov, de Soljenitsyne et des dissidents de l’âge soviétique.

C’est là qu’on voit tout le caractère manipulateur de ce type : il cite Soljenitsyne alors que, quand celui-ci à plaidé pour un réveil des valeurs russes, il a écrit un odieux billet dans Libération du 26 septembre 1990, prononçant la formule du bannissement intellectuel : « Il n’est pas récupérable : Adieu Soljénitsyne ».”

Et il est évident que sa mort est un coup dur pour la vraie grande Russie – celle qui est grande, non par les armes, mais par l’esprit et par cet insatiable désir de liberté qui va des décembristes à Pasternak en passant par cet hymne aux « libertés tcherkesses » de Pouchkine ou Lermontov que Boris Nemtsov avait sans doute en tête lors de notre rencontre d’il y a quatorze ans…

Nul ne sait, à l’heure où j’écris, qui a commandité le crime.

Eh bien on se la ferme alors…

Et l’on peut faire confiance au tortueux Poutine pour produire, le moment venu, un coupable idéal dont la personnalité viendra confirmer le conspirationnisme forcené dont il nourrit son peuple.

Alors que ce papier est garanti 100 % sans conspirationnisme, vu que BHL a toutes les preuves de ce qu’il avance ou sous-entend !

Mais ce que l’on sait, d’ores et déjà, c’est qu’une horreur pareille n’était possible que dans une Russie livrée, depuis vingt ans, à une violence d’Etat impunie.

Eh oui… Et assassiner des dessinateurs, c’est possible où ?

Ce qui est sûr c’est que Boris Nemtsov serait encore en vie et serait demain, dimanche, en tête de la manifestation anti guerre à laquelle il venait encore d’appeler, trois heures avant de succomber, sur l’antenne de Ekho Moskyy, si l’on ne sortait de vingt ans d’une chasse aux opposants où tout ce qui fait profession de démocratie a été méthodiquement trainé dans la boue et réprimé.

Et il en va de ce meurtre comme de celui de Jean Jaurès dont l’Histoire a moins retenu l’auteur direct que le vent de folie qui l’a rendu possible et qui soufflait, depuis des années, dans la presse d’extrême-droite, nationaliste et antidreyfusarde.

Puisse la comparaison s’arrêter là.

Et plaise au ciel que la mort de Boris Nemtsov n’ait pas la même signification rétrospective que celle du dernier chantre de l’internationalisme d’avant 1914.

Il va falloir, demain, regarder de très près ce qu’il adviendra de la manifestation pacifiste qu’il avait voulue et qui est en train de se transformer en manifestation de deuil et d’hommage à son courage et à sa mémoire.

Ou bien l’opposition, sonnée par ces quatre coups de révolver (autant, a dit son ami Kasparov, que d’orphelins qu’il laisse derrière lui), rentre dans le rang et attend.

Ou bien elle répond à l’intimidation par une mobilisation redoublée et fait à Boris Nemtsov un cortège recueilli et glorieux : et, alors, le parti de la guerre (contre l’Ukraine, contre l’Europe et, à la fin des fins, contre la Russie même) connaîtra sa première vraie défaite.

Le parti de la guerre, je vois assez bien qui c’est, c’est marqué dessus…

P.S. juste pour rire :

La minute vraiment nécessaire de Jacques Sapir

Chacun appréciera la différence de niveau…

Assassinat à Moscou

1 mars 2015

Par

Il est aujourd’hui prématuré de vouloir désigner un coupable dans l’assassinat de Boris Nemtsov, mais au vu de l’émotion que cet acte odieux a provoqué, on peut néanmoins poser un certain nombre de questions. Ayant connu personnellement Nemtsov au début des années 1990, quand il fut élu maire de Nijni-Novgorod, puis l’ayant rencontré à plusieurs reprises jusqu’à son entrée au gouvernement, j’ai été ému, comme bien d’autres.

Je n’oublie pas non plus que le ralliement de Nemtsov aux idées libérales qui avaient cours en Russie à cette époque en fit un des responsables (même s’il ne fut pas, et de loin, le principal responsable) de la détestable politique économique qui conduisit le pays à la ruine et sa population à la misère, jusqu’à la crise financière de 1998. A partir de 2004, et de la « révolution orange » en Ukraine, il s’était rapproché de l’équipe de Victor Ioutchenko et des « pro-occidentaux » en Ukraine, au point de devenir un éphémère conseiller du gouvernement ukrainien. Son opposition à Poutine l’avait conduit à fréquenter les milieux oligarchiques et des gens étranges à Kiev. Plus récemment, il avait pris fait et cause pour le mouvement dit « de Maïdan » et il critiquait la position du gouvernement russe à propos de la crise ukrainienne.

Son opposition systématique à Vladimir Poutine l’avait marginalisé et il était bien moins connu que d’autres figures de l’opposition comme Zyuganov (le dirigeant du Parti Communiste de Russie ou KPRF), Alexeï Koudrine, l’ancien ministre des finances, ou même Navalny. Aux dernières élections son micro-parti avait eu moins de 1% des suffrages et, de fait, n’avait aucun poids. Il n’était donc nullement « la » principale figure de l’opposition à Vladimir Poutine comme on cherche à le présenter en France et aux Etats-Unis, mais, en dépit de son jeune âge (il avait 55 ans) il était en fait un « homme du passé ». Il faut avoir ces éléments en tête quand on réfléchit à « qui aurait eu intérêt à tuer Nemtsov ».

Un meurtre mis en scène ?

Les premières questions qui viennent à l’esprit concernent le scénario de son assassinat. On sait qu’il avait diné avec un mannequin ukrainien au restaurant qui se trouve dans l’enceinte du GOUM, dont une des sorties donne sur la Place Rouge. A partir de là, les choses semblent avoir été les suivantes :

  1. Nemtsov et son amie sont sortis à pieds du restaurant, sont passés devant l’église de Basile le Bienheureux et ont pris le grand pont qui traverse la Moskova. Vu l’heure (entre 23h et 24h) et la saison, il n’y avait pas grand monde sur le pont.
  2. Nemtsov a été tué par un tireur qui était dans une voiture (ou qui serait monté), suivant Nemtsov vraisemblablement, et qui a tiré 8 ( ?) balles dont 4 ont fait mouche dans le dos de Nemtsov. L’arme utilisé semble avoir été un pistolet automatique de type Makarov.
  3. La compagne de Nemtsov n’a pas été touchée dans le tir.

Ceci soulève plusieurs questions. Un tir depuis une voiture en mouvement implique que l’on ait parfaitement identifié la « cible » et surtout que l’on connaisse son parcours. Cela implique aussi un degré d’expertise dans le maniement des armes qui n’est compatible qu’avec le meurtre par « contrat ». Le risque de manquer la « cible » ou de ne lui infliger que des blessures non mortelles est élevé. De ce point de vue on peut se demander pourquoi ne pas attendre que Nemtsov soit rentré chez lui ? Le mode classique de l’assassinat par « contrat » se fait dans un lieu où l’on est sûr de trouver la victime, la cage d’escalier de son appartement ou quand la personne sort d’un restaurant en règle générale. Or, ce n’est pas ce qui a été fait. Le choix du lieu du crime pourrait impliquer une intention démonstrative. Comme celle d’impliquer Vladimir Poutine dans ce meurtre ? En tous les cas il est évident que les assassins ont pris des risques qui semblent indiquer une intention politique. Tout ceci fait penser à une mise en scène.

Les conditions techniques du meurtre.

On peut certes comprendre que les assassins ne tirent pas sur Nemtsov à sa sortie du restaurant. C’est un lieu où il y a toujours du monde et qui est très surveillé. Mais, le modus operandi soulève lui aussi plusieurs questions.

  1. Comment les assassins pouvaient-ils être sûrs du trajet qu’allaient suivre Nemtsov et sa compagne ? Si un fort degré de certitude existait, cela pouvait permettre aux tueurs effectivement d’intervenir sur le pont au moment voulu. Mais, si aucune certitude n’existait, comment pouvaient-ils être sûrs que Nemtsov serait, au moment voulu, sur le pont. On voit que cela impliquait un niveau d’organisation important.
  2. La voiture, une Lada blanche, ne pouvait en effet circuler sur la Place Rouge. Nemtsov n’a donc pas pu être suivi par les tueurs de sa sortie du restaurant jusqu’au moment ou il rejoint la voie routière. Pendant plusieurs centaines de mètres la voiture ne peut suivre ni précéder Nemtsov. Elle a donc dû intercepter la trajectoire du couple. Cela vaut que l’on soit dans le cas d’un tireur DEPUIS la voiture ou d’un tireur montant après avoir fait feu et cela implique très probablement un ou plusieurs complices qui suivent Nemtsov et qui indiquent (par téléphone mobile ?) aux futurs tueurs la situation de Nemtsov et de sa compagne. Mais, on peut aussi penser à une autre hypothèse, qui est techniquement possible. Ainsi, une balise aurait pu être emportée à son insu (ou volontairement ?) par Nemtsov ou la jeune femme, qui aurait donné à la voiture des tueurs la position et le déplacement exact du couple.
  3. La différence de vitesse entre des piétons et une voiture implique de plus une synchronisation parfaite pour que la voiture vienne à la hauteur de Nemtsov quand ce dernier est sur le pont. Ici encore, ceci est compatible tant avec l’hypothèse de complices qu’avec celle d’une balise.

On le voit, sauf si pour une raison ou une autre les tueurs savaient parfaitement quelle était la destination de Nemtsov et de la jeune femme, le meurtre impliquait une organisation sophistiquée, impliquant soit des complices (certainement un pour indiquer le moment de sortie du restaurant et un autre pour indiquer le moment où Nemtsov et sa compagne se sont engagés sur le pont) soit des moyens électroniques de surveillance et de localisation (une balise). Ceci explique pourquoi la justice russe a tout de suite privilégié l’hypothèse d’un meurtre organisé.

Quelles hypothèses ?

La presse, en France et dans les pays occidentaux, privilégie l’hypothèse d’un meurtre soit commandité par le Kremlin, soit par des mouvements nationalistes proches du Kremlin. Disons tout de suite que la première hypothèse n’est pas cohérente avec le lieu du crime. De plus, on voit mal quel intérêt aurait le gouvernement russe à faire assassiner un opposant, certes connu, mais désormais tombé à l’arrière-plan politique. Quand Vladimir Peskov, porte-parole du Président Poutine dit que Nemtsov ne représentait aucun danger, aucune menace, pour le pouvoir, c’est parfaitement exact. Si, à travers l’assassinat de Nemtsov on cherchait à terroriser les autres opposants, il aurait été plus simple de le tuer chez lui. L’hypothèse d’une implication, directe ou indirecte, du gouvernement russe apparaît donc comme très peu probable.

Une autre hypothèse, privilégiée par l’opposition russe, est que le crime aurait été commis par une fraction extrémiste, proche mais non directement reliée, au pouvoir russe. Effectivement, des groupes extrémistes ont menacé divers opposants, dont Nemtsov. Ces groupes reprochent d’ailleurs à Vladimir Poutine sa « tiédeur » dans le soutien aux insurgés du Donbass, et alimentent en volontaires l’insurrection. Il est parfaitement possible de trouver dans les rangs de ces mouvements des personnes capables de commettre ce meurtre. Mais alors il faut répondre à plusieurs questions :

  1. Comment un groupe de ce genre peut-il disposer des moyens sophistiqués qui ont été employés pour tuer Nemtsov ?
  2. Pourquoi ces gens, dont on peut penser qu’ils sont viscéralement anti-ukrainiens, auraient-ils épargné la jeune femme accompagnant Nemtsov ?

Ici encore, si l’assassinat avait eu lieu à la sortie du restaurant, ou chez Nemtsov, on pourrait croire à cette hypothèse. Mais, les conditions de réalisation de l’assassinat, et la mise en scène implicite qui l’entoure, semblent difficilement compatibles avec l’acte d’un groupe extrémiste. Disons-le crument : le niveau d’organisation de cet assassinat porte probablement la trace de l’implication de « services », que ces derniers soient d’Etat ou privés (et les oligarques ont les moyens de faire appel à des services « privés »).

Il faut le répéter, l’implication des services russes ne fait aucun sens. Du point de vue de Poutine et du gouvernement cet assassinat est une catastrophe à la fois politique mais aussi en termes de guerre de l’information.

Une provocation ?

L’hypothèse d’une provocation a été tout de suite avancée par Vladimir Poutine et par le gouvernement russe. Bien entendu, on peut comprendre l’intérêt pour Poutine de cette hypothèse. Mais il faut avoir l’honnêteté de dire que c’est elle qui est, en l’état de nos connaissances sur les conditions de la mort de Boris Nemtsov, la plus cohérente. Cette provocation aurait pu être organisée par beaucoup de monde, car bien des pays, et bien des gens, ont intérêt à faire un croc-en-jambe de ce type à Vladimir Poutine.

Cet assassinat, à la veille d’une manifestation d’opposition, peut parfaitement déstabiliser la situation politique, non pas en Russie mais du moins sur Moscou. Il concentre l’attention sur Vladimir Poutine, qui va devoir maintenant faire la preuve de son innocence tant la suspicion dont il est l’objet est forte. L’émotion est importante à Moscou, ce que montre l’ampleur de la manifestation en hommage à la mémoire de Boris Nemtsov, qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes ce dimanche 1er mars. C’est pourquoi, il est de l’intérêt de Vladimir Poutine de faire la lumière le plus vite possible sur ce crime.

Jacques Sapir

P.S. : La réaction de Mikhaïl Gorbatchev :  ”C’est une tentative de compliquer la situation, peut-être même de déstabiliser la situation dans le pays, aggravant la confrontation

« Il est difficile de dire quel côté est responsable pour cela. Que l’on ne se presse pas à des conclusions hâtives et que l’on fasse des enquêtes méticuleuses, »

« Bien sûr, certaines puissances chercheront à exploiter ce crime pour servir leurs propres objectifs, à savoir comment se débarrasser de Poutine? Mais je ne pense pas que l’occident ira aussi loin que ça, qu’il utilisera ce crime à ses propres fins. Cependant, c’était supposément le but des criminels qui ont assassiné Boris, » dit-il.

« Les crimes de ce genre sont exécutés par des individus difficiles à retracer. Tous les efforts doivent être faits pour trouver ces criminels, » a dit l’ex-président.

« Ce crime perturbe les sentiments de tout un chacun. Boris possédait certains traits de caractères controversés, bien sûr, mais c’était un homme d’intégrité, » a dit Gorbatchev.

Source: http://www.les-crises.fr/un-exemple-ou-on-essaie-dimposer-une-theorie-du-complot-lassassinat-de-boris-nemtsov/


Russie, une opposition sous influence

Monday 2 March 2015 at 04:00

Je vous livre un article intéressant de l’école de guerre économique sur l’opposition russe.

À lire, comme toujours avec recul et esprit critique…

Russie : Une opposition sous influence
La conclusion est remarquable, en voici une extrait :

“on ne peut qu’être étonné de la propension des journalistes occidentaux à :

- ne relayer que les informations et les témoignages de l’opposition, sans trop s’encombrer de la vérification de leur crédibilité7879 ;

- à présenter cette opposition comme un bloc, alors que quatre candidats d’opposition étaient en lice et que les manifestations rassemblaient des groupes allant des néonazis aux LGTB (lesbiens, gays, trans- et bisexuels).

- à accorder trop de crédit aux témoignages et informations émanant de personnalités et de groupes de l’opposition, nécessairement partisans d’autant que l’utilisation des médias comme caisse de résonnance fait

partie de leurs modes d’action.

- à exagérer le nombre de fraudes sur la base de chiffres fournis par des opposants soi-disant indépendants, tout en les limitant au seul parti en place alors qu’elles concernent tous les partis 80;

- à remettre en cause la légitimité d’un président élu démocratiquement au premier tour avec plus de 63 % des voix, et plus de 50 selon les estimations les plus pessimistes 81

- à assimiler le peuple russe à une centaine de manifestants urbains dans un pays comptant 140 millions d’âmes ;

- à déplorer l’absence de liberté d’expression en Russie, malgré un réseau Internet très développé et en forte hausse, et l’existence de grands journaux d’opposition.

- à relayer des vidéos ou des images censées affaiblir l’image des dirigeants russes sans plus d’informations, ou en en ignorant la provenance, aboutissant à des erreurs

- à transformer des patronymes, à réaliser des traductions trompeuses, voire à confondre des personnes 82;

- à ne jamais relativiser la répression des manifestations par le gouvernement, menée dans un cadre légal pourtant bien moins contraignant que ceux en vigueur en France, par exemple, ou aux États-Unis83 84;

- rejoignant le point précédent, et plus largement, à ne jamais reconnaître les failles des pays occidentaux dénoncés en Russie (quid de la répression brutale du mouvement Occupy Wall Street ? quid de l’élection de George Bush en Floride en 2000 ?)

- à faire porter la responsabilité de la tension entre les deux pays sur les épaules des seuls Russes, alors que les Américains ont une part si ce n’est plus grande, au moins égale, qui mériterait d’être développée, ou au moins mentionnée.

- à appliquer un tel traitement à ces élections sans en avoir fait de même pour d’autres, au moins aussi litigieuses, telles que les élections algériennes de mai 2012, américaines de 2000 ou géorgiennes de 2004 pour n’en citer qu’une infime partie.”

Source: http://www.les-crises.fr/russie-une-opposition-sous-influence/


La géographie politique de la guerre en Syrie, par Fabrice Balanche

Monday 2 March 2015 at 02:59

Billet de Aron Lund
Vendredi 30 janvier 2015

Expert reconnu de la Syrie, Fabrice Balanche a une perspective inhabituelle. Son domaine d’étude est la géographie politique, qui relate l’interaction entre pouvoir, communauté et territoire. Professeur assistant de géographie à l’Université Lyon 2 et directeur du Groupe de Recherches et d’Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), il fait des apparitions fréquentes dans les médias français, où son rejet précoce de l’idée qu’une transition pacifique en Syrie serait possible, ou que la chute du président syrien Bachar el-Assad était imminente ont fait des vagues.

Sa recherche commence à être disponible en anglais, mais est pour la plupart écrite en français; les lecteurs francophones sont donc encouragés à consulter ses travaux les plus récents et à le suivre sur Twitter. Aujourd’hui, Fabrice Balanche nous a fait le plaisir d’accepter une entrevue avec Syria in Crisis afin d’expliquer sa méthode pour cartographier la guerre en Syrie et afin de présenter son point de vue de la situation.

Dites-nous, en quelques mots, comment vous avez été amené à vous consacrer à la Syrie.

J’ai commencé à travailler sur la Syrie en 1990 alors que je rédigeais mon mémoire de maîtrise. Entre 1992 et 2000 je me suis consacré à une longue étude des relations entre la communauté alaouite et les autorités syriennes pour une thèse de doctorat en géographique politique. Celle-ci fut publiée en 2006 (La région alaouite et le pouvoir syrien). J’ai vécu en Syrie pendant six ans durant cette période. J’ai décrit le clientélisme confessionnel qui structure la société syrienne ; ma conclusion était que la Syrie à l’époque du décès du président Hafez el-Assad en juin 2000 se trouvait dans une situation similaire à celle de la Yougoslavie au moment de la mort de son président Josip Broz Tito, et que par conséquent elle risquait de subir un sort identique.

Dans l’édition de décembre 2011 du journal de géopolitique Outre-Terre, vous écrivez un article intitulé Géographie de la révolte syrienne. Il décrit le conflit syrien comme étant prédéterminé par des facteurs sociaux et confessionnels, avec une opposition armée presque entièrement enracinée dans la majorité sunnite de la population – particulièrement parmi les groupes sociaux en déshérence tels que les pauvres des régions rurales — alors que les zones dominées par les minorités et les classes moyennes et supérieures demeurent soit passives, soit soutiennent activement le président. Il s’agit là d’une des premières études approfondies des dimensions confessionnelles et socio-économiques du conflit, publiée bien avant que ce genre d’arguments ne devienne courant dans les médias, et à un moment où les deux parties en présence niaient complètement la dimension confessionnelle du problème syrien. Comment êtes-vous parvenu à ces conclusions ?

Je n’ai point été surpris par l’éclatement de la crise en Syrie. J’ai plutôt trouvé surprenant que le pays n’ait pas explosé quelques années plus tôt étant donné que tous les indicateurs socio-économiques étaient au rouge. On observait des tensions sociales dues à la pauvreté, des tensions territoriales entre le centre et la périphérie, et des tensions confessionnelles – et toutes se superposaient.

L’intifah, ou ouverture économique, de 1990 et les réformes accélérées de libéralisation entreprises sous le régime du président Bachar el-Assad ont créé des inégalités sociales qui se révélaient impossibles à gérer par une bureaucratie syrienne rigide, tout en accroissant les frustrations confessionnelles, spécialement à l’encontre des alaouites. Le vieux système baathiste était alors en bout de course. L’économie syrienne avait un besoin urgent d’une marge de manœuvre, mais le jeune président ne pouvait transformer la Syrie en un “tigre économique“. Cela aurait mis en cause toute la structure du pouvoir méthodiquement élaborée par son père.

La situation a, par conséquent, débouché sur une guerre civile au cours de laquelle la fragile coexistence confessionnelle en Syrie a volé en éclats – coexistence qui dans les années qui précédèrent le conflit reposait de plus en plus sur la répression et de moins en moins sur la redistribution de la richesse économique nationale.

Mais pourquoi les grands médias et le débat politique en occident ne se sont-ils penchés sur le problème que bien plus tard ?

Les médias refusaient de considérer la révolte syrienne comme autre chose qu’un prolongement des révolutions en Tunisie et en Egypte, alors que régnait l’enthousiasme pour le printemps arabe. Les journalistes ne saisissaient pas les subtilités confessionnelles de la Syrie, ou peut-être ne voulaient-ils pas les appréhender ; j’ai été censuré à de multiples reprises.

Les intellectuels syriens d’opposition, dont bon nombre vivaient en exil depuis des décennies, tenaient un discours semblable à celui de l’opposition iraquienne pendant l’invasion américaine de 2003. Certains prenaient honnêtement leur désir d’une société non-sectaire pour la réalité ; mais d’autres – tels les Frères Musulmans – cherchaient à travestir la réalité afin d’obtenir le soutien des pays occidentaux.

En 2011-2012 nous souffrions d’un type de maccarthysme intellectuel relatif à la question syrienne : si l’on affirmait qu’Assad n’allait pas tomber dans les trois mois, alors on était soupçonné d’être à la solde du régime syrien. Les membres de l’opposition en exil du Conseil National Syrien passaient à la télévision l’un après l’autre pour nous assurer que les rares dérapages confessionnels étaient l’œuvre des services secrets d’Assad, que la situation était sous contrôle, et que le Conseil National Syrien avait un plan pour éviter tout risque de guerre civile. Et comme le ministre des affaires étrangères français avait pris fait et cause pour l’opposition syrienne, il eût été de mauvais goût de contredire ses communiqués. Comme Georges Malbrunot et Christian Chesnot en font la remarque dans leur dernier livre Les chemins de Damas : « Il est préférable de se tromper avec tout le monde que d’avoir raison tout seul ».

Le conflit syrien a-t-il été influencé par des facteurs confessionnels dès le début, ou cet aspect est-il apparu plus tard ?

Le conflit syrien a été confessionnel, social et politique dès le début. Ces trois facteurs étaient étroitement liés, parce qu’en Syrie les divisions confessionnelles sont présentes partout. La révolte commença par une tentative de se débarrasser d’Assad, de la bureaucratie étatique, du parti Baath, des services secrets, et de l’état-major de l’Armée Arabe Syrienne. Mais toutes ces organisations sont remplies d’alaouites, dont plus de 90% travaillent pour l’état.

On pouvait repérer les motifs confessionnels sur la carte. Dans les zones mêlant les alaouites et les sunnites, les protestations n’avaient lieu que dans les secteurs sunnites. A Lattaquié, Banias et Homs, les manifestants sunnites s’affrontaient à des contre-manifestants alaouites. Cette mobilisation pro-Assad n’était pas seulement organisée par le gouvernement ; elle faisait plutôt partie du phénomène d’asabiyya urbaine (solidarité communale) que Michel Seurat a si bien décrit dans le cas de Tripoli. Dans la province de Daraa, la population étant presque exclusivement sunnite, les manifestations se sont naturellement propagées – mais seulement jusqu’à la frontière avec la province de Sweida, peuplée de Druzes qui ne sympathisaient pas du tout avec le mouvement. A Alep, les divisions étaient principalement sociales entre les nantis et les pauvres, entre les citadins et les nouveaux arrivants des campagnes vivant dans les bidonvilles. Le facteur confessionnel y était toutefois également présent, avec les chrétiens demeurant farouchement fidèles au régime et les kurdes jouant leur propre jeu comme nous l’avons constaté dans les cantons autonomes d’Afrin, Ain el-Arab (Kobané) et Kameshli.

En fin de compte, le confessionnalisme commença à éclipser tous les autres paramètres de la crise syrienne.

Dans l’édition d’octobre 2013 du journal en ligne français Orient XXI, vous publiez un essai sur la façon dont la division politique en Syrie est représentée sur les cartes (L’insurrection syrienne et la guerre des cartes). Vous y fournissez une estimation approximative de la fraction du territoire syrien et de la population tenus par chacun des camps politico-militaires. A l’époque, vous aviez calculé que 50% à 60% de la population en Syrie – mais moins en termes de territoire – demeuraient sous le contrôle d’Assad et de ses alliés, alors que les divers groupes arabes sunnites insurgés contrôlaient 15% à 20% de la population, et les kurdes peut-être 5% à 10%. Le reliquat comprenait les personnes vivant dans des régions contestées. Pouvez-vous expliquer brièvement comment vous avez calculé ces chiffres ?

Dès mon premier séjour en Syrie, j’ai été frappé par l’absence de sources statistiques et cartographiques fiables. Les chercheurs et les experts extrapolaient simplement à partir d’études de cas locaux, ou de données générales à l’échelle des provinces. Je me suis donc assigné la tâche de construire un système d’information géographique à partir des recensements et des cartes topographiques syriennes.

Je dispose désormais d’une base de données démographiques pour 6 000 localités syriennes, de même que des bases de données au niveau des quartiers pour les dix villes les plus importantes. Ceci me permet de calculer le pourcentage de la population sous le contrôle des rebelles, des kurdes et du gouvernement, quoique de façon approximative étant donné le peu d’information concernant l’origine géographique des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Les chiffres publiés dans Orient XXI étaient fondés sur la situation militaire au début de l’été 2013 et l’état des lieux a bien évolué depuis. Pourriez-vous nous donner votre meilleure estimation du territoire et de la population aujourd’hui sous le contrôle des différentes parties

En premier lieu, il y a eu un exode massif de réfugiés hors de Syrie. Le Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime le nombre actuel de réfugiés syriens à quelque 3,7 millions. Nous pouvons probablement y ajouter un autre million de personnes qui n’ont pas été enregistrées comme réfugiés, parce qu’elles sont suffisamment aisées pour échapper à ce statut, ou bien parce qu’elles ont traversé la frontière clandestinement.

En Syrie, il reste maintenant environ 18 millions d’habitants qui n’ont pas péri à cause de la guerre ou fui le pays. Ils se répartissent comme suit : 3 à 6 millions dans les zones rebelles, 10 à 13 millions dans les zones tenues par le gouvernement, et 1 ou 2 millions dans la région kurde.

Ces différences sont dues aux déplacements internes. Les personnes déplacées à l’intérieur du pays représentent au moins 6,5 millions selon le HCR, bien que nous sachions que ce chiffre est surestimé [NdT : "underestimated" dans le texte original] par toutes les parties afin d’obtenir un supplément d’aide humanitaire. L’origine des réfugiés hors de Syrie est facile à déterminer car ils sont enregistrés par le HCR, mais cela est difficile dans le cas de personnes déplacées. Toutefois, il semble évident que la majeure partie des mouvements de population à l’intérieur des frontières s’effectue depuis les territoires rebelles appauvris et souffrant d’insécurité vers les zones contrôlées par le gouvernement, plus stables et économiquement en état de fonctionner.

Il est plus facile de donner le pourcentage du territoire occupé par les différents camps, mais notez bien que ceci ne fournit pas une image adéquate de la situation militaire, puisqu’une vaste région rurale est stratégiquement moins importante que les grandes agglomérations ou les axes principaux de communication.

A ce jour, le gouvernement syrien contrôle 50% du territoire, mais domine entre 55% et 72% de la population demeurée en Syrie. Les rebelles contrôlent 45% du territoire et 17% à 34% de la population, tandis que les kurdes ne contrôlent pas plus de 5% du territoire et 5% à 10% de la population.

Comme les deux rapports du HCR ainsi que d’autres sources indiquent qu’une large majorité des réfugiés et des personnes déplacées proviennent des zones rebelles, nous pouvons affiner nos statistiques pour conclure qu’environ deux tiers de la population syrienne encore au pays résident dans le territoire sous contrôle du gouvernement, et moins d’un quart dans les zones rebelles. Mais il est difficile d’être plus précis.

Si nous considérons plus en détail ces 45% du territoire syrien et ces 17% à 34% de la population sous contrôle des rebelles sunnites, nous savons que des centaines de groupes différents sont actifs dans cette zone. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Par exemple, l’Etat Islamique, désormais en guerre avec presque toutes les autres composantes de la rébellion, a surgi comme une force de combat entièrement séparée. Quelle fraction de la Syrie l’Etat Islamique contrôle-t-il à présent ?

Il est difficile de savoir quels territoires se trouvent sous le contrôle de groupes rebelles tels que Ahrar al-Sham, le Front al-Nosra, l’Armée Libre Syrienne (ALS), ou d’autres factions analogues. C’est plus facile dans le cas de l’Etat Islamique car il est seul présent sur son territoire. A l’heure actuelle, il contrôle environ 30% du territoire syrien, bien que ceci comprenne de vastes régions désertiques. La population sous la domination de l’Etat Islamique peut être estimée entre 2 millions et 3,5 millions de personnes, ce qui correspond à quelque chose comme 10% à 20% de la population actuelle de la Syrie.

En agrégeant les groupes tels que Ahrar al-Sham, le front al-Nosra, l’Armée de l’Islam, et les différentes factions de l’ALS, on arrive à peut-être 15% du territoire et 1 million à 2,5 millions de personnes, bien que le contrôle politique soit éclaté ou partagé entre de nombreux groupes d’obédiences diverses. Encore une fois, la densité démographique diffère considérablement d’une région à l’autre. Ainsi, l’Armée de l’Islam contrôle un tout petit territoire dans la région de Ghouta Est, dans les environs de Damas, qui représente moins de 0,1% de la superficie du pays. Toutefois, cette zone est densément peuplée et comprend peut-être 350 000 à 500 000 personnes, ce qui signifie que l’Armée de l’Islam contrôle 2% ou 3% de la population syrienne.

Source : Carnegie Endowment for International Peace, le 30/01/2015
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/la-geographie-politique-de-la-guerre-en-syrie-par-fabrice-balanche/


[Vidéo] La conférence des éconoclastes du 29 janvier 2015 à Louvain

Sunday 1 March 2015 at 05:04

En attendant celle du 24 mars à Lille:)

3 heures de vidéo pour ce dimanche généralement pluvieux…

Quantitative Easing rêve ou réalité ?

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L’économie du triangle des Bermudes

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Source: http://www.les-crises.fr/la-conference-des-econoclates-du-29-janvier-2015-a-louvain/


Revue de presse internationale du 01/03/2015

Sunday 1 March 2015 at 03:05

Une bonne dizaine d’articles en traduction française dans cette revue. Plus globalement, au programme, beaucoup de soupçons de manipulation (comptes des banques, cours du pétrole, médias, sondages, réseaux sociaux, etc.), des dettes publiques et privées, les favoris des prochaines élections américaines, et même un site ‘amusant’, oui, oui (“the fun theory”) ! Merci à nos contributeurs et bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-du-01-03-2015/