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Revue de presse du 15/10/2016

Sunday 16 October 2016 at 02:59

Cette semaine, ça n’est pas joli joli, de la Deustsche Bank à HSBC, du gouvernement portugais à la poste Suisse, de Julliard à Soros, ou de Berlin à la Maison Blanche… Merci à nos contributeurs pour cette revue. Bonne lecture à tous, qui peuvent les rejoindre en postulant via le formulaire de contact du blog !

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-15102016/


140 morts au Yémen, l’Arabie saoudite de nouveau sur la sellette

Sunday 16 October 2016 at 02:45

Vous noterez bien que ces morts n’intéressent presque personne…

Source : Le Point, AFP,  

Selon l’ONU, des frappes aériennes ont touché de plein fouet une importante cérémonie funéraire samedi dans la ville contrôlée par des rebelles chiites.

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L’Arabie saoudite était de nouveau dimanche sur la sellette au lendemain d’un carnage ayant fait plus de 140 morts dans la capitale yéménite Sanaa, qui a poussé Washington à prendre plus de distance avec Riyad. Selon l’ONU, des frappes aériennes ont touché de plein fouet une importante cérémonie funéraire samedi dans la ville contrôlée par des rebelles chiites. Elles ont fait aussi 525 blessés, selon un dernier bilan.

La coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite a nié dans un premier temps toute implication, avant de publier un communiqué dans la nuit annonçant une enquête « immédiate ». Cette attaque a été dénoncée par Washington, Téhéran, la Croix-Rouge et le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen. « Profondément troublés », les États-Unis, alliés de Riyad, ont annoncé le réexamen de leur soutien à la coalition qui avait déjà été réduit ces derniers mois. « La coopération sécuritaire des États-Unis avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc », a affirmé Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche.

Les relations entre Washington et Riyad n’ont cessé de se détériorer ces deux dernières années, en particulier après une amorce de rapprochement américano-iranien. L’objectif de la coalition arabe est de rétablir l’autorité du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale sur l’ensemble du pays, en partie contrôlé par les rebelles chiites houthis qui se sont emparés de Sanaa il y a deux ans. L’Iran, qui soutient les Houthis, a vivement réagi. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi, « a condamné fermement les frappes » saoudiennes, les qualifiant de « crime épouvantable contre l’humanité ».

Victimes collatérales

Depuis le début du conflit actuel en mars 2015, des centaines de civils ont été des victimes collatérales de raids aériens attribués à la coalition sous commandement saoudien. Dans un communiqué, le CICR s’est dit « horrifié » par ces nouvelles pertes « monstrueuses » de vies civiles. Robert Mardini, son directeur pour le Moyen-Orient, a indiqué que le CICR faisait son possible pour apporter des secours, précisant par ailleurs avoir « fourni 300 sacs mortuaires jusqu’ici » pour évacuer les cadavres.

Le coordinateur humanitaire de l’ONU au Yémen, Jamie McGoldrick, n’a pas mâché ses mots. « La communauté humanitaire du Yémen est choquée et scandalisée par les raids aériens qui ont visé une salle publique où des milliers de personnes participaient à une cérémonie funéraire. » Ces personnes étaient venues présenter leurs condoléances pour la mort du père du « ministre de l’Intérieur » des rebelles, Jalal al-Rouichène.

Le maire de la capitale Sanaa, Abdel Qader Hilal, figure parmi les morts, a indiqué Al-Masirah, la chaîne TV des Houthis. Il n’est pas exclu que d’autres hauts responsables rebelles aient été tués samedi. « Un avion a tiré un missile contre la salle et, quelques minutes après, un deuxième appareil a bombardé le site », a indiqué un témoin, qui s’est identifié par son prénom, Moujahid. Le général Jalal al-Rouichène, qui avait été nommé ministre de l’Intérieur par le président Abd Rabbo Mansour Hadi, est resté en poste après la conquête de Sanaa par les rebelles en septembre 2014.

L’attaque « ne restera pas impunie »

Le gouvernement yéménite, qui avait dû fuir le pays en février 2015, tente actuellement de regagner le terrain perdu, avec l’appui de la coalition arabe. Il a renforcé ses positions dans le Sud, mais peine à reconquérir les régions du Nord. Des tentatives de favoriser un règlement politique ont échoué en août dernier lors de pourparlers de paix inter-yéménites sous l’égide de l’ONU au Koweït. Vendredi, le médiateur de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed avait évoqué la possibilité d’instaurer une trêve de 72 heures, mais c’était avant le carnage de Sanaa.

L’attaque « ne restera pas impunie », a prévenu le Conseil politique suprême, mis en place récemment par les Houthis et leurs alliés, les partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Il a appelé ses partisans à « user de tous les moyens pour répondre à ce crime ». Le Conseil a en outre appelé les Yéménites à participer dimanche à une manifestation devant le bureau de l’ONU à Sanaa pour protester contre « les crimes de guerre » de la coalition. Le rassemblement a été baptisé « Volcan de la colère ».

Source : Le Point, AFP,  

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Yémen : les Etats-Unis craignent d’être accusés de crimes de guerre

Source : Le Nouvel Obs11/10/2016

Des frappes aériennes de l'Arabie saoudite ont touché une grande cérémonie funéraire dans la capitale yéménite Sanaa, le 8 octobre 2016, faisant 140 morts et 525 blessés. (Osamah Abdulrhman/AP/SIPA)

Des frappes aériennes de l’Arabie saoudite ont touché une grande cérémonie funéraire dans la capitale yéménite Sanaa, le 8 octobre 2016, faisant 140 morts et 525 blessés. (Osamah Abdulrhman/AP/SIPA)

Les Américains soutiennent et vendent des armes à l’Arabie saoudite qui mène la coalition contre les rebelles yéménites. De nombreux civils ont été tués lors de frappes de la coalition.

22,2 milliards de dollars. C’est le montant total des ventes d’armements signées entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite entre mai 2015 et février 2016. Ces contrats ont permis aux Saoudiens d’acheter pour 1,3 million de dollars de munitions afin de poursuivre leur offensive au Yémen. Et c’est là que le bât blesse.

Lancée en mars 2015, l’intervention militaire saoudienne devait contrer la rébellion houthie et replacer au pouvoir le président Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé par les rebelles. Un an et demi plus tard, le conflit a fait au moins 10.000 morts et trois millions de déplacés, selon l’ONU.

Plusieurs membres de l’administration américaine interrogés par Reuters s’inquiètent de la possible implication des Etats-Unis dans des crimes de guerre au Yémen. Le département d’Etat a également émis, en privé, de sérieux doutes sur la capacité des militaires saoudiens à viser les militants houthis sans faire de victimes civiles.

Un précédent juridique

Une inquiétude renforcée par un jugement, évoqué par certains membres de l’administration dans des emails consultés par Reuters, rendu en 2013 et qui pourrait faire jurisprudence.

En effet, la cour spéciale créée après la guerre civile en Sierra Leone précisait dans son jugement que “l’aide pratique, l’encouragement et le soutien moral” suffisent pour être désignés responsable d’un crime de guerre. Le procureur n’a pas besoin de prouver l’implication du “complice” dans un crime spécifique.

A mesure que l’inquiétude grandit, les Américains multiplient les mises en garde à l’égard de l’Arabie saoudite, sans pour autant stopper la vente d’armes. Ils ont notamment envoyé un expert stratégique et dressé une liste de sites à ne pas frapper afin éviter de nouvelles victimes parmi les civils.

Mais samedi 8 octobre, une frappe saoudienne au Yémen a fait 140 morts. “Profondément troublés”, les Etats-Unis ont annoncé l'”examen immédiat” de leur soutien à la coalition menée par Riyad. “La coopération sécuritaire des Etats-Unis avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc”, a insisté Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

(Avec agences) 

Source : Le Nouvel Obs11/10/2016

Annexe : les documents :  tmsnrt.rs/2dL4h6L; tmsnrt.rs/2dLbl2S;tmsnrt.rs/2dLb7Ji; tmsnrt.rs/2dLbbIX (Source : Reuters)

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Yémen: les Etats-Unis bombardent trois sites radars en zone sous contrôle des Houthis

Source : Le Point13/10/2016

Les Etats-Unis ont bombardé trois sites radars dans des zones contrôlées par les rebelles Houthis au Yémen, suite à des attaques par missiles contre des bateaux de guerre américains dimanche et mercredi, a indiqué le Pentagone mercredi.

Les frappes autorisées par le président Barack Obama ont été menées avec des missiles de croisière Tomahawk tirés par le destroyer USS Nitze, a précisé un responsable américain.

Les frappes “visaient des des radars impliqués dans les récents tirs de missiles menaçant l’USS Mason et d’autres bateaux opérant dans les eaux internationales en Mer Rouge et ans le détroit de Bab Al-Mandeb” entre la mer Rouge et l’Océan indien, indiqué le porte-parole du Pentagone dans un communiqué.

“Ces frappes limitées de légitime défense ont été conduites pour protéger nos personnels, nos navires, et notre liberté de navigation sur cette voie maritime importante”, a-t-il indiqué.

Les Etats-Unis “répondront à toute nouvelle menace sur nos navires et sur le trafic commercial comme il le convient”, a-t-il ajouté.

Mercredi, l’USS Mason a été pris pour cible par un missile tiré depuis une zone contrôlée par les rebelles Houthis. Le missile s’était abîmé en mer avant d’atteindre sa cible.

Dimanche, l’USS Mason et l’USS Ponce avaient déjà été visés par deux missiles, qui là encore se sont perdus en mer avant de les atteindre.

Les Etats-Unis avaient prévenu que ces attaques ne resteraient pas impunies.

Le Yémen est en proie à une guerre civile opposant les rebelles Houthis et les forces de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

Les Etats-Unis ne participent pas aux combats mais appuient la coalition menée par l’Arabie saoudite, qui elle-même soutient les forcesloyalistes et mène depuis mars 2015 une campagne de bombardements aériens dénoncée pour son caractère meurtrier pour la population civile.

Les Etats-Unis apportent du renseignement à la coalition arabe et font du ravitaillement en vol pour les avions qui vont bombarder le Yémen.

La guerre au Yémen a déjà fait plus de 6.700 morts et a déplacé au moins 3 millions de personnes depuis le début des frappes de la coalition arabe, selon des chiffres de l’ONU.

Source : Le Point13/10/2016

Source: http://www.les-crises.fr/140-morts-au-yemen-larabie-saoudite-de-nouveau-sur-la-sellette/


Grèce : le monde sans pitié de l’Eurogroupe, par Romaric Godin

Sunday 16 October 2016 at 02:30

Source : La Tribune, Romaric Godin, 11/10/2016

Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, ne fait aucun cadeau aux Grecs. (Crédits : © Eric Vidal / Reuters)

Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, ne fait aucun cadeau aux Grecs. (Crédits : © Eric Vidal / Reuters)

L’Eurogroupe n’a versé qu’une partie de la tranche prévue à la Grèce. Un nouveau geste de défiance envers le gouvernement grec.
L’Eurogroupe n’est pas tendre avec le gouvernement grec. La délégation hellénique se rendait pourtant à Bruxelles lundi 10 octobre avec l’espoir de voir se débloquer les 2,8 milliards d’euros de la tranche du programme prévue pour cet automne. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, avait réussi, non sans peine, à faire accepter les 15 « mesures préliminaires » exigées par les créanciers. Du reste, les 18 autres ministres des Finances en ont convenu et ont applaudi. Mais ils n’ont libéré que 1,1 milliard d’euros sur les 2,8 milliards prévus.

Payer ses dettes avec de la dette

Pourquoi ? Les 1,1 milliard d’euros sont destinés au service de la dette, notamment les 450 millions d’euros que la Grèce doit rembourser d’ici à la fin de l’année au FMI. C’est le fonctionnement habituel de « l’aide » à la Grèce, nom donné à cette cavalerie financière qui consiste à rembourser la dette grecque par de la dette accordée à la Grèce. C’est aussi ce qui est nécessaire à empêcher tout défaut de la Grèce. Cette somme pouvait (et devait pour la tranquillité de l’Eurogroupe lui-même) être libérée immédiatement.

La question des arriérés

Ce n’est pas le cas des 1,7 milliards d’euros restant. Cette somme a une autre destination : elle doit venir payer les arriérés de l’Etat vis-à-vis de ses fournisseurs. C’est un élément important pour l’économie grecque, parce que ces impayés de l’Etat mettent souvent en difficulté les entreprises helléniques. Rappelons que, hors service de la dette, l’Etat grec a dégagé entre janvier et juin près de 3 milliards d’euros d’excédent « primaire », mais que cet argent ne peut être utilisé pour solder ces arriérés et doit être consacré entièrement au paiement de la dette. Dans la logique du « programme », ces arriérés sont donc payées par de la dette nouvelle afin que la dette ancienne puisse être remboursée. Il ne s’agit donc pas réellement d’un « cadeau » fait aux Grecs.

Chicane administrative

Reste que l’Eurogroupe avait décidé en mai que pour débloquer cette partie de la tranche de crédit, il fallait que l’Etat grec ait préalablement entièrement utilisé la tranche précédente au solde d’une partie de ses arriérés. Techniquement, rien ne justifie cette méthode, c’était en réalité un geste de défiance de plus envers le gouvernement grec. L’idée était de s’assurer que les Grecs utilisent correctement ces sommes et de ne continuer à les verser qu’à cette condition. Il y avait là une véritable volonté d’infantilisation des Grecs qui allait de pair avec l’autre grande mesure décidée en juin : la baisse automatique des dépenses en cas de déviation de l’objectif d’excédent primaire en 2018.

On pouvait cependant se montrer plus souple dans l’exécution de cette méthode. Mais l’Eurogroupe a décidé ce lundi 10 octobre de montrer à Athènes qu’il n’entendait pas faire preuve d’une telle souplesse. L’Eurogroupe n’a pas disposé des informations lui permettant de s’assurer de l’utilisation complète des 1,8 milliard d’euros de juin pour le paiement des arriérés. Pourtant, le gouvernement grec assure qu’en septembre, il a versé 105 % des sommes fixées par l’Eurogroupe. Mais il n’a pas su apporter les éléments concrets de ce fait. L’Eurogroupe a donc suspendu le versement de la deuxième partie de la tranche. Le gouvernement grec espère désormais que cette tranche pourra être libérée le 24 octobre lors de la prochaine réunion du conseil d’administration du MES qui est un Eurogroupe élargi.

L’Eurogroupe insiste sur l’absence de confiance

Cette chicanerie administrative prouve que le gouvernement grec ne devra compter sur aucune « compréhension » de la part de l’Eurogroupe. L’intérêt du gouvernement et de l’économie grecque elle-même ne détermine jamais les décisions des 17 ministres des Finances qui agissent bien, plus que jamais, comme un simple syndicat de créanciers soucieux de faire sentir leur puissance à un débiteur qu’ils jugent responsable de ses déboires. L’absence de souplesse n’est pas simplement un fait administratif, car l’Eurogroupe a lui-même fixé ces règles et il peut donc montrer en théorie de la compréhension. C’est bien un message envoyé au gouvernement grec : la « confiance » n’est pas encore revenue. L’Eurogroupe ne croit pas le gouvernement grec sur parole. Or, cette « confiance » est précisément l’excuse avancée depuis l’été 2015 pour exiger toujours plus de concessions à Alexis Tsipras qui, nolens volens, doit s’y soumettre. Les ministres des Finances tiennent donc plus que jamais en surveillance étroite le gouvernement d’Alexis Tsipras.

Coup dur pour Alexis Tsipras

En tout cas ce « retard technique » est un nouveau « coup dur » pour le premier ministre grec, alors que l’espoir d’un allègement de la dette grecque semble s’éloigner compte tenu de l’impossibilité pour le FMI de faire plier Berlin sur ce sujet.Alexis Tsipras comptait sur le bouclage rapide de cette deuxième revue du programme pour avancer sur le sujet de la dette et pour pouvoir, en fin de semaine, aller à un congrès de Syriza qui s’annonce difficile, avec un élément positif. Ce ne sera pas le cas. Le premier ministre devra donc justifier sa politique alors que l’Eurogroupe reste défiant et que Berlin refuse toute avancée d’envergure sur la dette. Le tout dans un contexte difficile où Syriza est désormais largement devancée par les Conservateurs de Nouvelle Démocratie. L’Eurogroupe ne pouvait ignorer une telle situation. En se montrant tatillon, il savait qu’il affaiblirait encore un Alexis Tsipras qui, en dépit de ses efforts, n’a pas su créer un vrai climat de confiance avec des créanciers qui, eux, n’ont jamais vraiment oublié leurs objectifs politiques.

 Source : La Tribune, Romaric Godin, 11/10/2016

Source: http://www.les-crises.fr/grece-le-monde-sans-pitie-de-leurogroupe-par-romaric-godin/


La complicité des USA dans le carnage au Yémen, par le New York Times

Saturday 15 October 2016 at 10:10

Source : The New York Times, le 17/08/2016

Par le comité de rédaction. Le 17 août 2016

Des travailleurs ramassent des restes humains dans un hôpital dirigé par Médecins Sans Frontières après une frappe aérienne, mardi, au Yémen. Abduljabbar Zeyad/Reuters

Des travailleurs ramassent des restes humains dans un hôpital dirigé par Médecins Sans Frontières après une frappe aérienne, mardi, au Yémen. Abduljabbar Zeyad/Reuters

Un hôpital associé avec Médecins Sans Frontières. Une école. Une usine de chips. Selon les lois internationales, ces installations au Yémen ne sont pas des cibles militaires légitimes. Cependant, elles ont toutes été bombardées ces derniers jours par des avions de guerre appartenant à la coalition menée par l’Arabie saoudite, et tuant plus de 40 civils.

Les États-Unis sont complices de ce carnage. Ils ont appuyé la coalition de bien des manières, notamment par la vente d’armes aux Saoudiens pour les apaiser après l’accord nucléaire avec l’Iran. Le Congrès devrait mettre en suspens les ventes d’armes, et le président Obama devrait informer discrètement Riyad que les États-Unis retireront leur aide cruciale si les Saoudiens n’arrêtent pas de viser des civils et s’accordent à négocier la paix.

Les frappes aériennes sont une nouvelle preuve que les Saoudiens ont accéléré leur campagne de bombardements contre les milices houthies, qui contrôlent la capitale, Sanaa, depuis que les pourparlers furent suspendus le 6 août, rompant un cessez-le-feu qui avait était déclaré il y a plus de quatre mois. Ils suggèrent également une des deux possibilités désagréables suivantes. La première est celle que les Saoudiens et leur coalition de partenaires principalement arabes sunnites n’ont pas encore appris à identifier des cibles militaires autorisées. L’autre est que tuer des civils innocents leur importe peu. Le bombardement de l’hôpital qui, à lui seul, a tué 15 personnes, était la quatrième attaque sur un établissement soutenu par Médecins Sans Frontières l’année passée, bien que l’on ait indiqué l’emplacement des hôpitaux à toutes les parties en conflit.

En tout, la guerre a tué plus de 6500 personnes, déplacé plus de 2,5 million d’autres, et a poussé l’un des pays les plus pauvres du monde aux privations et à la dévastation. Un rapport récent de l’ONU incriminait la coalition pour 60% des morts et des blessures d’enfants l’année dernière. Les groupes des droits de l’homme et de l’ONU ont suggéré que des crimes de guerre avaient été commis.

L’Arabie saoudite, qui débuta la guerre aérienne en mars 2015, a la plus lourde responsabilité dans l’attisement du conflit avec les Houthis, un groupe chiite autochtone avec de faibles connexions avec l’Iran. Les Saoudiens sont intervenus au Yémen dans le but de défaire les Houthis et de réinstaller le président Abdu Rabbu Mansour Hadi, que les rebelles avaient évincé. Ils considèrent l’Iran comme leur ennemi principal et redoutaient que Téhéran ne gagne trop d’influence dans la région.

Bien que beaucoup d’experts pensent que la menace soit exagérée, M. Obama accorda un soutien à l’intervention au Yémen – sans autorisation formelle du Congrès – et vend encore plus d’armes aux Saoudiens, en partie pour apaiser la colère de Riyad à propos de l’accord nucléaire avec l’Iran. Cela dit, depuis son investiture, M. Obama a vendu aux Saoudiens 110 milliards de dollars d’armes, dont des hélicoptères Apache et des missiles.

M. Obama a également fourni à la coalition une aide inestimable en renseignement, ravitaillement en vol d’avions et une aide dans l’identification de cibles appropriées. Des experts déclarent que la coalition serait clouée au sol si Washington retirait son soutien. Au contraire, la semaine dernière, le département d’État a approuvé la vente potentielle de 1,15 milliards de dollars de plus en chars et autres équipements à l’Arabie saoudite, pour remplacer ses éléments détruits dans la guerre. Le Congrès a le pouvoir de bloquer cette vente ; le sénateur Chris Murphy, démocrate du Connecticut, dit qu’il discute de cette possibilité avec des législateurs. Mais les chances sont maigres, en partie à cause de la politique.

Au vu des pertes civiles, un soutien prolongé des Américains dans cette guerre est indéfendable. Comme M. Murphy l’a déclaré sur CNN mardi : « Il y a une empreinte américaine sur chacune des vies civiles perdues au Yémen. »

Source : The New York Times, le 17/08/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/la-complicite-des-usa-dans-le-carnage-au-yemen-par-le-new-york-times/


Syrie : un Vannetais raconte l’enfer de la guerre à Alep

Saturday 15 October 2016 at 01:45

Source : Lionel Cabioch, pour Ouest France, le 13 octobre 2016.

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Depuis huit mois, le Vannetais Pierre Le Corf vient en aide aux habitants d’Alep en Syrie grâce à son ONG « We are superheroes ». A 27 ans, il est le seul étranger à vivre dans la ville assiégée confrontée à des bombardements incessants ces derniers jours. Il développe des projets éducatifs avec des enfants des rues et de jeunes diplômés à Alep mais aussi des actions de formation aux premiers soins. Témoignage.

Entretien avec Pierre Le Corf, 27 ans, seul étranger à vivre depuis huit mois à Alep.

De retour en France cet été, vous avez finalement décidé de repartir vivre à Alep. Pourquoi ?

Je devais revenir pour poursuivre ce que j’ai initié ici. Je me suis attaché aux habitants dont je suis très proche. J’essaie de les aider du mieux que je peux. J’ai envie de me battre avec eux, jusqu’à mon dernier souffle.

Concrètement que faites-vous sur le terrain ?

J’ai développé des projets qui commencent à bien fonctionner, notamment un programme d’actions culturelles. Il vise à emmener entre 400 et 600 jeunes, personnes âgées et familles, au cinéma.

Sans cette initiative, personne n’y aurait accès, car les places sont très chères. C’est une belle évasion pour eux, même si y aller est un risque, car l’unique salle se trouve près de la ligne de front et reçoit beaucoup de mortiers.J’essaie aussi de connecter les jeunes et les personnes âgées une fois par mois. Je fais également des jeux avec les enfants. Un autre programme consiste à former aux premiers soins, avec une distribution de matériel médical.

Votre mission est aussi de préparer l’après-guerre…

Oui. Nous accompagnons les jeunes dans le montage de projets personnels et professionnels. L’important est qu’ils bâtissent des choses à Alep. Et bien sûr, on les aide dans leur reconstruction psychologique.

Comment vivent-ils la situation ?

On vit en état de siège. On n’a ni eau ni électricité. Les gens ont du mal à vivre avec la guerre, mais pour autant ils l’ont acceptée. Ils vivent une sorte de déni et font semblant de ne pas la voir. C’est très difficile. Il y aura beaucoup de travail à faire pour reconstruire les gens de l’intérieur.

Y a-t-il un fossé entre ce qui se dit en France et ce que vous vivez à Alep ?

Il y a un abysse. Ici, à l’ouest, c’est particulier, nous vivons comme des fantômes. Nos bombardements, personne n’en parle. Le monde a les yeux tournés vers l’est de la ville, mais ferme les yeux sur l’ouest, où vivent 1 200 000 personnes qui doivent affronter le terrorisme au quotidien.

Nous subissons les roquettes, les mortiers, les balles explosives, les bonbonnes de gaz montées en roquette… Tout ça est envoyé par le Front Al-Nosra, des terroristes affiliés à Al-Qaida que l’on appelle des rebelles modérés en Occident, alors qu’ils essaient de conquérir le territoire pour en faire un état islamique. On est pris en otages.

Quel est le quotidien de la population ?

La population essaie de continuer à vivre et à croire en demain. Ce qui est très difficile, puisque la guerre a saccagé les rêves des gens. La journée est rythmée par les explosions, les attaques, la mort des gens que l’on connaît ou pas. Mais le quotidien, c’est aussi de belles histoires d’amitié, de fraternité, d’entraide.

La guerre a vraiment rapproché les habitants, leur a donné l’envie de se tenir plus par la main. Ils essaient de maintenir l’espoir en se réunissant en famille ou entre amis. Mais il y a beaucoup de périodes de latence où ils errent dans les rues, dans les cafés, ne sachant pas quoi faire et ne sachant surtout pas ce qu’ils vont devenir.

Et vous, quelle est votre condition d’étranger à Alep ?

Mon quotidien c’est d’essayer d’aider les gens. Ce qui n’est pas évident car en tant que seul étranger ici, je dois faire face à une pression énorme. Je suis un peu cassé de l’intérieur. J’ai vu beaucoup de gens mourir. J’ai essayé d’en secourir. J’ai pu sauver quelques vies. Je passe mon temps avec les familles. Je travaille avec des volontaires.Pour l’heure, je finance tout de ma poche et ça demande beaucoup d’investissement. Ça commence à être dur. Je dois désormais lever des fonds pour pouvoir continuer…

Quand pensez-vous rentrer ?

Je ne sais pas. Je n’ai pas de date. L’idée pour moi est de travailler dur pour que les projets puissent se pérenniser avec ou sans ma présence.

Il est possible de faire un don à l’organisation sur le site internet de We are superheroes ou via sa page Facebook.

Source: http://www.les-crises.fr/syrie-un-vannetais-raconte-lenfer-de-la-guerre-a-alep/


Premier coup d’œil au documentaire explosif sur “l’argent des Clinton”

Saturday 15 October 2016 at 01:08

1313Source : New York Post, le 17/05/2016

Selon Hillary Clinton, quand elle et son mari ont quitté la Maison-Blanche, il y a quinze ans, ils étaient « sur la paille ». Aujourd’hui, ils possèdent plus de 150 millions de dollars.

Dans le nouveau documentaire « Clinton Cash », il apparaît on ne peut plus clairement que l’ancien couple présidentiel est passé de la pauvreté à une richesse obscène – mais oui, obscène.

Comme le montre le film, les Clinton sont des parrains de la politique qui passent à travers tout, si on les compare, par exemple, à un autre couple du microcosme de Washington, l’ancien gouverneur de la Virginie, Bob McDonnell et sa femme, Maureen.

Les McDonnell ont été condamnés pour avoir accepté  plus de 150 000 dollars de cadeaux d’un homme d’affaires, quand le gouverneur était en poste. Les Clinton, quant à eux, ont engrangé 700 fois ce montant, soit 105 millions, alléguant qu’il s’agissait de rémunérations pour des conférences données à l’époque où Hillary occupait une fonction publique.

Pourtant il se pourrait bien que les McDonnell se retrouvent en prison alors que les Clinton, eux, sont de nouveau en route vers la Maison-Blanche.

Le documentaire s’inspire d’un livre de l’ancien membre de l’Association Hoover, Peter Schweizer, et il vient juste d’être présenté au Festival de Cannes. Il va être projeté dans les grandes villes américaines, y compris à Philadelphie, pendant la Convention du parti démocrate qui s’y déroule en juillet.

Le travail de Schweizer a résisté un an à l’examen pointilleux des critiques. Ce sont, en effet, des faits qui nous sont rapportés ici, ce n’est pas une fiction. Et ces faits sont éloquents.

Ce film vous emmène autour du monde, pour retracer la façon dont les Clinton ont personnellement empoché, pour des conférences, des sommes à six chiffres et amassé des milliards de dollars pour leur fondation familiale.

De quelle façon ? En mettant à profit le poste d’Hillary comme Secrétaire d’État et potentielle future présidente.

Elle et son ex-président de mari se sont vendus aux titans, aux dictateurs et à des personnages peu recommandables du Nigéria, du Congo, du Kazakhstan et des Emirats arabes unis, sans oublier Goldman Sachs et la TD Bank.

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En chemin, les Clinton ont trahi les valeurs dont ils font tant de cas dans la campagne électorale comme les droits de l’homme, le respect de l’environnement et la démocratie.

C’est la raison pour laquelle Schweitzer va projeter ce documentaire à Philadelphie, il veut montrer aux militants sincères la façon dont, pour amasser leur fortune, les Clinton ont utilisé leurs principes progressistes et les ont bafoués.

Ils ont gagné la plus grande partie de leur argent en donnant des conférences. Rien de plus simple : les rémunérations de Bill se sont envolées quand Hillary a été nommée Secrétaire d’État en 2009. Cet élément suggère que les pays et les sociétés qui l’invitaient comptaient avoir plus qu’une conférence de Bill, ils s’attendaient aussi à obtenir ce que sa femme pouvait offrir.

Ainsi, le propriétaire d’un journal nigérien lié au Parti démocratique du peuple au pouvoir, parti qui n’a rien de démocratique d’ailleurs, a-t-il payé à Bill une somme faramineuse de 1,4 million de dollars pour deux conférences en 2011 et 2012. En encaissant leurs chèques, les Clinton ont, bien sûr, ignoré les violations des droits de l’homme commises par le président, Goodluck Jonathan.

La secrétaire Clinton a même fait une visite officielle au Nigeria en 2012 et a félicité Goodluck Jonathan pour ses « efforts de réforme », qui n’ont pas la moindre réalité. Ce pouvoir se voyait ainsi légitimé par les États-Unis à un prix défiant toute concurrence. Et en agissant ainsi, elle fait exactement le contraire de ce que le Comité des Droits de l’homme l’avait implorée de faire.

Encore un exemple des agissements douteux mais lucratifs de ce couple. Ainsi la TD Bank n’a jamais demandé à Bill Clinton de venir faire une conférence pendant les huit années après son départ de la Maison-Blanche. Mais, en 2009, quatre jours après la nomination de Hillary au poste de Secrétaire d’État, Bill a donné la première d’une série de conférences pour lesquelles TD Bank a payé plus de 2 millions de dollars. Une somme ahurissante.

Et vous savez quoi ? La TD Bank était l’actionnaire principal de l’oléoduc Keystone XL, pour lequel il fallait l’aval du Département d’État. Et voilà que Hillary Clinton décide de soutenir la construction de l’oléoduc, pourtant une hérésie pour les écologistes, et qu’elle retarde son rejet par l’administration Obama.

Coïncidence ? Il n’y a pas de preuves irréfutables que les conférences des Clinton soient rétribuées ainsi en échange de promesses. Cependant, selon Schweizer, on a la certitude que d’autres hommes politiques qui se conduiraient de cette façon devraient certainement en subir les fâcheuses conséquences. Certains sont d’ailleurs allés en prison pour bien moins.

Regardez les McDonnell. Leurs avocats soutiennent qu’ils sont innocents parce qu’ils se sont contentés d’ouvrir des portes. Ils n’ont jamais dit expressément : « Donnez-moi de l’argent et je ferai ce que vous voulez. »

Les McDonnell ont fait appel devant la Cour suprême où il se peut que leur condamnation soit cassée. Le président de cette cour, John Roberts, a suggéré, en effet, que les hommes politiques ne devraient pas être condamnés pour corruption à moins qu’on ne puisse fournir la preuve d’une contrepartie.

Cela peut être une bonne norme pour les tribunaux.

Les électeurs cependant sont à même de voir la corruption à l’œuvre dans cette politique d’octroi de marchés aux donateurs. C’est la raison pour laquelle, le jour de l’élection, ils doivent voter contre la Reine des corrompus, Hillary Clinton.

Betsy McCaughey est membre sénior au London Center for Policy Research.

Source : New York Post, le 17/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/premier-coup-doeil-au-documentaire-explosif-sur-largent-des-clinton/


Les États-Unis rappellent qu’ils ne veulent pas s’interdire la première frappe nucléaire

Friday 14 October 2016 at 03:45

Après tout, il n’y a toujours qu’un seul État au monde qui a utilisé en premier la bombe atomique sur des populations civiles…

La situation devient de plus en plus dangereuse, comme on le verra…

La doctrine nucléaire dite de la « frappe préventive » ne changera pas, a déclaré Carter

Source : Military.com, le 27/09/2016

Le Secrétaire à la Défense Ash Carter s'adresse aux troupes sur la base Kirtland de l'Air Force, au Nouveau Mexique, le 27 septembre 2016. (Image : Département de la Défense des États-Unis)

Le Secrétaire à la Défense Ash Carter s’adresse aux troupes sur la base Kirtland de l’Air Force, au Nouveau Mexique, le 27 septembre 2016. (Image : Département de la Défense des États-Unis)

Military.com, le 27 septembre 2016, par Richard Sisk

Le Secrétaire à la Défense Ashton Carter a déclaré mardi que la doctrine de dissuasion nucléaire, qui permet la possibilité d’une « frappe préventive » avant une attaque ennemie, restera à la base de la doctrine américaine, en dépit de l’introduction de nouvelles générations d’armes nucléaires.

« C’est notre doctrine actuelle et nous n’avons pas la moindre intention de la changer, » a dit Carter aux aviateurs lors d’une session de questions-réponses sur la base aérienne de Kirtland, au Nouveau Mexique.

Carter répondait à une question à propos de nations telles que la Corée du Nord et la Russie qui exhibent leur arsenal nucléaire pour bousculer, intimider et voir si les États-Unis donneraient suite.

« Ce n’est pas la méthode américaine de brandir ses armes, pas la méthode américaine d’intimider, a précisé Carter. Aussi loin que je puisse me souvenir, les dirigeants américains se sont toujours conduits avec un immense respect vis-à-vis de l’effrayant pouvoir destructeur de ces armes. »

OB : il ne ment pas, notez, vu qu’il est né en 1954…

bombardement-hiroshima

Toutefois, Carter a suggéré que la doctrine de la dissuasion pourrait être « ajustée » dans le futur pour s’adapter aux nouvelles menaces. « On ne peut pas toujours faire la même chose, a-t-il dit. Nous devons observer ceux que nous dissuadons et nous adapter en fonction de cela. »

Les États-Unis doivent « être conscients que les autres raisonnent différemment en matière d’armes nucléaires, » a déclaré Carter, et « nous allons devoir adapter notre approche de la dissuasion en conséquence. » Il n’a pas donné de détails sur la façon dont les États-Unis pourraient s’adapter.

Depuis l’aube de l’ère nucléaire, la base de la doctrine de dissuasion des États-Unis a été que toute « première frappe » ennemie serait suivie d’une réponse massive. Mais aucun président américain n’a exclu la possibilité de lancer d’abord une attaque nucléaire avant qu’un ennemi ne frappe.

En réponse aux rapports indiquant que le président Obama envisageait d’exclure par décret la possibilité d’une « frappe préventive », 30 sénateurs américains lui ont envoyé la semaine dernière une lettre l’exhortant à conserver la possibilité d’une telle frappe.

La politique de frappe préventive a fait partie du débat lundi soir entre le candidat présidentiel républicain Donald Trump et la candidate démocrate Hillary Clinton.

Dans un premier temps, Trump a semblé plaider en faveur de la destruction des stocks d’armes nucléaires. « J’aurais aimé que tout le monde y mette fin, que tout le monde s’en débarrasse, tout simplement. Je ne ferais certainement pas de frappe préventive. »

Puis Trump a semblé changer d’avis : « En même temps, nous devons être prêts, je ne peux éliminer cette hypothèse. »

Clinton a critiqué les précédents commentaires de Trump, qui suggérait que les États-Unis pourraient bénéficier du développement de l’arme nucléaire par des alliés comme le Japon, la Corée du Sud et l’Arabie saoudite. « Son attitude désinvolte au sujet des armes nucléaires est très inquiétante, » a-t-elle affirmé.

Kirtland constituait la seconde escale du voyage d’une semaine de Carter, destiné à faire pression pour la modernisation de la triade nucléaire de la nation et aussi pour renouveler l’engagement des États-Unis pour le rééquilibrage des forces américaines dans la région du Pacifique.

Lundi, Carter était sur la base de l’Air Force de Minot, dans le Dakota du Sud, où sont basés le 5e Bomb Wing et le 91e Missile Wing. Là, il a déclaré que le Département de la Défense des États-Unis cherche 108 milliards de dollars pour les cinq prochaines années afin de débuter le processus de mise à niveau de la triade nucléaire de la nation, comprenant les missiles balistiques intercontinentaux, les sous-marins et les bombardiers stratégiques.

« Je pense que nous sommes maintenant déterminés à rattraper l’époque où les investissements étaient insuffisants, » a déclaré Carter à Kirtland, siège du 377e Air Base Wing et du 498e Nuclear Systems Wing, et où se trouve également le Nuclear Weapons Center (NWC) de l’Air Force Materiel Command. Le NWC a la responsabilité d’acquérir et de moderniser les programmes nucléaires pour les Départements de la Défense et de l’Energie.

Mercredi, Carter visitera le Sandia National Laboratory et le Los Alamos National Laboratory au Nouveau-Mexique, et, jeudi, il a prévu d’être à bord du porte-avions Vinson, mouillé au port de San Diego, pour un discours sur les priorités américaines croissantes dans le Pacifique. Carter se rendra ensuite à Honolulu pour des réunions avec les ministres de la Défense asiatiques.

Le Congressional Budget Office (CBO) a prévu un financement pour la modernisation de l’arsenal nucléaire de la nation jusqu’en 2024 à hauteur d’environ 348 milliards de dollars. Dans son rapport, le CBO a déclaré :

** « Les forces nucléaires stratégiques actuelles, constituées de sous-marins lance-missiles balistiques (SSBN), de missiles balistiques intercontinentaux terrestres (ICBM), de bombardiers à long rayon d’action, avec les armes nucléaires qu’ils transportent, atteignent la fin de leur durée d’utilisation. »

** « Au cours des deux prochaines décennies, le Congrès devra prendre des décisions dans la mesure où la quasi-totalité des systèmes d’armes nucléaires et leur logistique devront être modernisés ou remplacés par de nouveaux. »

Source : Military.com, le 27/09/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Les Etats-Unis ne veulent pas s’interdire la première frappe nucléaire

Source : 7 sur 7, 28/09/16

Le chef du Pentagone Ashton Carter © getty.

Le chef du Pentagone Ashton Carter © getty.

Les Etats-Unis ne veulent pas s’interdire de dégainer les premiers l’arme nucléaire en cas de conflit, a déclaré mardi le chef du Pentagone Ashton Carter, en visite dans un site de recherche nucléaire militaire américain.

Parmi les puissances nucléaires, la Chine par exemple a pris l’engagement de ne jamais utiliser l’arme atomique en premier. Mais les États-Unis, et leurs alliés de l’Otan, ne veulent pas renoncer à cette option, a affirmé M. Carter. Le maintien d’une possibilité de tirer les premiers “a été notre politique depuis longtemps et fait partie de nos plans pour l’avenir”, a déclaré le secrétaire à la Défense américain sur la base aérienne de Kirtland (Nouveau-Mexique, sud-ouest), qui accueille le centre de recherches atomiques.Des rumeurs à Washington ont récemment prêté à Barack Obama l’intention de faire cette déclaration de renoncement à la première frappe.En 2009, le président américain avait affirmé à Prague, dans un discours resté célèbre, son attachement à un monde sans armes nucléaires.La question de première frappe a été soulevée mardi soir par Lester Holt, le présentateur du premier débat télévisé opposant les candidats à la Maison Blanche Hillary Clinton et Donald Trump.Mais les deux candidats n’ont pas articulé de réponse claire, Donald Trump répondant par des phrases ambigües, et Hillary Clinton n’abordant pas la question.Source : 7 sur 7, 28/09/16premire-frappe

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Le regard des trotskystes américains :

Le chef du Pentagone annonce les plans américains pour une guerre nucléaire avec la Russie

Le ministre de la Défense américain Ashton Carter a prononcé un discours devant des “missileers” (lanceurs de missiles) sur la base du Global Strike Command (commandement des frappes mondiales) à Minot, dans le Dakota du Sud, lundi, défendant la modernisation massive de l’arsenal nucléaire américain et émettant des menaces belliqueuses contre la Russie.

Le voyage de Carter à Minot a été le premier qu’il a fait à une base de missiles nucléaires depuis qu’il est devenu ministre de la défense en février 2015. Il a coïncidé avec l’escalade constante des conflits opposant les États-Unis à la Russie et à la Chine, toutes deux dotées d’armes nucléaires, qui menacent de déclencher une nouvelle guerre mondiale.

L’axe principal du discours de Carter était la défense de la proposition du plan du Pentagone de 348 milliards de dollars pour reconstruire la « triade » nucléaire de Washington de bombardiers stratégiques, de missiles et de sous-marins. On estime que sur une période de 30 ans, ce renforcement nucléaire drainera la somme de mille milliards de dollars de l’économie américaine.

Prononcé devant les officiers et les soldats professionnels chargés de lancer des missiles balistiques intercontinentaux Minuteman III, chacun portant des têtes portant de 60 fois la capacité de destruction des bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, le discours semble parfois faire écho au titre du film satyrique de 1964 Docteur Folamour ou : comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe.

Cette énorme machine de mort américain, a insisté Carter, fournirait « le fondement de la sécurité » qui « a permis à des millions et des millions de se lever le matin pour aller à l’école, d’aller travailler, de vivre leur vie, de rêver leurs rêves et de donner à leurs enfants un avenir meilleur ».

Il a continué prédisant que « compte tenu de ce que nous voyons dans l’environnement de sécurité d’aujourd’hui, il est également probable que nos enfants et leurs enfants doivent probablement vivre dans un monde où il existe des armes nucléaires ». En réalité, en supposant la poursuite de

« l’environnement de sécurité » actuel et l’existence continue des armes nucléaires, il y a de bonnes raisons de craindre que le monde sera incinéré du vivant de « nos enfants et de leurs enfants ».

Tout en utilisant le jargon anodin du Pentagone, « notre entreprise nucléaire » pour désigner

l’arsenal américain de guerre nucléaire, le discours de Carter contenait des passages faisant allusion au fait indéniable que la menace d’une conflagration nucléaire est maintenant plus concrète qu’à n’importe quel moment depuis le plus fort de la Guerre froide.

Il a averti que si « au cours des plus de sept décennies depuis 1945, les armes nucléaires n’ont pas encore été utilisées dans la guerre, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons prendre pour définitivement acquis ».

Il a ajouté : « Dans le contexte de l’environnement de sécurité actuel, qui est radicalement différent de la dernière génération, et certainement de la génération d’avant celle-là, nous faisons face à un paysage nucléaire qui continue de poser des défis […] qui continue à évoluer, à certains égards, de manière moins prévisible que durant la Guerre froide, même si beaucoup de gens dans le monde entier et même certains aux États-Unis restent figés dans leurs conceptions héritées de la guerre froide ».

Ce qui a changé dans le sillage de la Guerre froide et de la dissolution par la bureaucratie stalinienne de l’Union soviétique en 1991, est l’éruption du militarisme américain, fondé sur la conviction de l’establishment américain selon laquelle, avec la disparition de l’URSS, il pourrait librement employer sa puissance militaire dans le but d’affirmer l’hégémonie mondiale et d’inverser le déclin économique mondial du capitalisme américain.

Les guerres menées au cours du dernier quart de siècle, en particulier au Moyen-Orient, ont produit une série de débâcles et une catastrophe historique mondiale pour les peuples de la région. En même temps, elles se sont métastasées en des conflits plus larges opposant les États-Unis de plus en plus directement à la Russie et à la Chine.

Dans une conférence de presse après son discours, Carter a donné libre cours à la frustration grandissante à Washington sur l’échec de sa guerre par procuration depuis cinq ans pour le changement de régime en Syrie. Cela a pris la forme de dénonciations de plus en plus hystériques contre la Russie pour des « crimes de guerre » – Cela de la part d’un gouvernement responsable de plus d’un million de morts dans la région.

« Ce qui se passe maintenant en Syrie est tragique, honteux, évitable, et, comme tout le monde l’a souligné pendant le week-end, la Russie et le régime syrien portent la responsabilité de la violence, en particulier contre des civils », a déclaré Carter aux médias.

La véritable préoccupation à Washington n’est pas la perte de vies civiles, mais plutôt la perspective que le gouvernement syrien, soutenu par la force aérienne russe, est sur le point de reprendre l’est d’Alep, l’un des derniers bastions des milices affiliées à Al-Qaïda qui constituent la force de combat principale dans la guerre américaine orchestrée pour un changement de régime.

Attaquant la Russie dans son discours, Carter a déclaré : « les rodomontades récentes et la construction de nouveaux systèmes d’armes nucléaires de Moscou soulèvent de sérieuses questions quant à l’engagement de ses dirigeants envers la stabilité stratégique, leur respect pour l’ horreur profondément ancrée face à l’utilisation des armes nucléaires et leur respect de la profonde prudence que les dirigeants de l’époque de la guerre froide avaient montré par rapport à l’étalage menaçant d’armes nucléaires ».

Le gouvernement Obama, qui a récemment signalé sa décision d’abandonner même la prétention du président démocrate de renoncer à une première frappe nucléaire comme la politique officielle des États-Unis, a tenté de présenter la Russie comme responsable pour avoir déclenché une nouvelle course aux armements nucléaires. Étant donné que le budget militaire de la Russie est un peu plus d’un dixième de celui des États-Unis, et inférieur à celui du plus proche allié arabe de Washington, l’Arabie Saoudite, cela revient à un prétexte absurde.

Les rodomontades nucléaires sont le fait du gouvernement américain, et le déplacement de Carter à Minot en a fait partie.

Le ministre de la Défense a décrit les bombardiers et missiles nucléaires comme une force qui a servi à « permettre » aux troupes américaines « d’accomplir leurs missions conventionnelles dans le monde entier ».

« Comme vous le savez, elles sont aux côtés de nos alliés de l’OTAN et tiennent tête à l’agression de la Russie en Europe », a-t-il dit, se référant également aux opérations américaines dans « la région vitale de l’Asie-Pacifique », « en dissuadant les provocations de la Corée du Nord » et « en s’opposant aux activités malveillantes de l’Iran au Moyen-Orient ».

Se référant au renforcement militaire sans relâche des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie, Carter a déclaré : « De l’autre côté de l’Atlantique, nous mettons à jour le manuel de stratégies nucléaires de l’OTAN afin de mieux intégrer la dissuasion conventionnelle et nucléaire pour nous permettre à nous entraîner et planifier comme cela se produirait au combat et à dissuader la Russie d’envisager même qu’elle puisse bénéficier de l’ utilisation d’arme nucléaire dans un conflit avec l’OTAN, et au lieu de faire monter la pression, de la désamorcer, comme certains l’appellent là-bas ».

Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN déploient des milliers de soldats à la frontière occidentale de la Russie et ont créé une force de réaction rapide de 40 000 soldats en préparation à cette guerre. L’engagement déclaré à « intégrer les forces conventionnelles et nucléaires » comme partie intégrante de cet effort, ont fait que l’éclatement d’une guerre nucléaire ne tient qu’à un fil.

La semaine dernière, l’agence de presse russe Tass a cité le commandant de la force de missiles stratégiques de la Russie, Sergey Karakayev, comme indiquant que les systèmes de missiles balistiques mobiles les plus récentes, les Yars, sont déployés dans la région de Tver, le centre de commandement des ICBM (missile balistique intercontinentale) le plus à ouest du pays. Moscou mène ce déploiement en réponse à l’installation par Washington d’un système de défense antimissile en Roumanie qui prévoit de mettre en place des batteries similaires en Pologne. Alors que le prétexte des États-Unis est que ces systèmes sont dirigés contre l’Iran, qui n’a pas d’armes nucléaires, Moscou voit les déploiements comme une tentative de rendre plus réalisable une première frappe contre la Russie. Moscou affirme également que les systèmes ABM peuvent être facilement convertis pour tirer des missiles nucléaires de longue et moyenne portée.

Dans son discours de lundi, Carter a également fait une brève référence à un effort du Pentagone pour stimuler le moral des militaires affectés à lancer une guerre nucléaire, en disant qu’il « portait ses fruits ». En 2013 et 2014, plus de 100 officiers et personnel incorporé dans les bases nucléaires ont été impliqués dans un scandale de toxicomanie, de tricherie dans les tests de compétence et de violations caractérisées des règles de sécurité. Dans le commandement de la guerre nucléaire une série de hauts officiers s’est vue également écartée de leurs postes.

L’affirmation que le moral s’est amélioré depuis a été remise en cause, cependant, lorsque la cour martiale a inculpe en juin un membre des forces de sécurité à la base de missiles nucléaires F.E Warren dans le Wyoming pour avoir utilisé et distribué de la drogue hallucinogène LSD. Quatorze autres membres du personnel de l’armée de l’Air ont été mis à pied pour usage présumé de cette drogue là-bas.

(Article paru en anglais le 28 septembre 2016)

Source : World Socialist Web Site 

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-rappellent-quils-ne-veulent-pas-sinterdire-la-premiere-frappe-nucleaire/


Alep – Témoignage à contre courant d’une journaliste britannique

Friday 14 October 2016 at 03:15

Source : Youtube, Vincent Parlier, 11-10-2016

Vanessa Beeley est une journaliste indépendante, activiste pour la paix. Elle est la fille de Harold Beeley, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne en Arabie Saoudite.
Elle est allée sur le terrain et explique pourquoi elle appelle les rebelles “terroristes”.
Mais comme d’habitude, dans ces guerres de propagande sans fin, on prendra ceci avec prudence et recul, en se gardant bien d’être trop sûr d’avoir compris toute la complexité de la situation.

Source : Youtube, Vincent Parlier, 11-10-2016capture-decran-2016-10-12-a-01-31-51

Source: http://www.les-crises.fr/alep-temoignage-a-contre-courant-dune-journaliste-britannique/


Syrie : la Russie et le régime de Bachar Al-Assad mènent “une guerre d’extermination”, par Nicolas Tenzer

Friday 14 October 2016 at 03:00

Alors pour les lecteurs élèves de Sciences-Po, voici aujourd’hui un cours de propagande.

La Russie et le régime de Bachar Al-Assad mènent “une guerre d’extermination“, par Nicolas Tenzer

Donc on commence par un titre bien choc, avec si possible undes mots Exterminer, Boucher ou Criminel.

Il faut que ce soit vraiment choc (comme la Stratégie du choc), pour frapper votre esprit de stupeur puis d’indignation, afin qu’il cesse de réfléchir.

Et que vous ne vous interrogiez pas sur le pourquoi des choses, les stratégies à l’oeuvre, les intérêts…

Source : France TV info, Nicolas Tenzer, 04/10/2016

Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po, accuse sur franceinfo la Russie de vouloir “tuer tout ce qui peut être tué” à Alep. Il explique que “seuls les États-Unis peuvent intervenir, l’Europe ne peut vraiment rien faire”.

C’est bien, on va encore avoir du coup la qualité du corps professoral de Sciences-Po, et donc al qualité de nos futurs (et donc, du coup, probablement derniers…) dirigeants à l’avenir, vu l’endogamie de la classe politique.

Douma, ville tenue par les rebelles à l'est de Damas, le 3 octobre. (ABD DOUMANY / AFP)

Douma, ville tenue par les rebelles à l’est de Damas, le 3 octobre. (ABD DOUMANY / AFP)

Alep est sous les bombes des avions russes et du régime de Bachar Al-Assad. La communauté internationale semble impuissante alors que les habitants de la ville du nord de la Syrie appellent à l’aide. Nicolas Tenzer, président du Think Tank Cerap et professeur à Sciences Po, a accusé mardi 4 octobre sur franceinfo la Russie de vouloir “tuer tout ce qui peut être tué”. Il a dénoncé la “faillite stratégique des Etats-Unis”.

franceinfo : Dans une tribune dans Libération vous évoquez une “guerre d’extermination”

Nicolas Tenzer : C’est bien une guerre d’extermination, on frappe délibérément. Les frappes russes et les frappes du régime visent des enfants, des civils, des marchés, des hôpitaux, des sauveteurs. Il y a une volonté de tuer tout le monde. De tuer tout ce qui peut être tué (…)

Ben oui, cible hautement stratégiques ! Je crois aussi que leurs snipers visent surtout les grands-mères en fauteuil roulant…

Cela renvoie la communauté internationale à une impuissance totale, qui correspond à une réalité. Face à une puissance aussi forte que la Russie, seuls les Etats-Unis peuvent intervenir, l’Europe ne peut vraiment rien faire.

Eh oui, c’est important d’appeler à l’aide, face à des bombardements en plein guerre, la puissance qui est à l’origine de tout ça (Merci Georges Bush) et qui, accessoirement, a rasé Hiroshima et Nagasaki…

Les Etats-Unis ont suspendu les discussions bilatérales avec la Russie. Qu’est-ce que cela va changer ?

Cela ne change absolument rien pour les Russes. Toutes les discussions, toutes ces négociations dans lesquelles les Américains n’auraient jamais dû s’engager, n’ont abouti à rien, sinon à renforcer les positions russes. C’est le cas de la dernière trêve [le 12 septembre], qui n’a pas été plus appliquée que les autres. C’est une faillite stratégique des États-Unis.

Obama n’aurait-il pas raté le coche en 2013 ?

François Hollande avait pris la bonne décision. (…)

Toujours féliciter le Pouvoir en place quand on est propagandiste attitré. D’ailleurs, qui pourrait douter que Hollande soit LA bonne personne pour prendre LES bonnes décision, hein… En plus, il était aidé par Fabius alors…

Il y avait des crimes contre l’humanité qui avaient été commis (…)

Bien sûr, plein..

Il fallait y aller, Barack Obama avait donné son accord et, on le sait, il l’a retiré après.

Ben oui, il a dit que les infos n’étaient pas fiables. Il a dû se dire qu’on risquait un jour d’appliquer le lois du Tribunal de Nuremberg, et qu’il pourrait finir pendu…

Ensuite, il s’est enlisé dans des négociations sans aucun sens.

On sent bien que pour le prof à Sciences-Po, les négociations sont à proscrire – c’est pour les faibles.

Concrètement, chaque seconde, chaque minute, chaque mois qui passe, ce sont des milliers voire des centaines de milliers de morts.

oui des centaines de milliers tous les mois, bien sûr… (300 000 en 60 mois, dont 100 000 djihadistes),

Comment empêcher que le massacre continue en Syrie ?

La seule solution, ce n’est pas d’armer les rebelles, c’est d’empêcher que les avions de la Russie et du régime d’Assad survolent Alep et les autres villes. (…)

Eh oui, le gouvernement syrien ne va pas survoler ses villes quand même !

C’est d’empêcher qu’ils puissent décoller et, donc, prendre le risque d’une confrontation avec la Russie.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ce qui se passe en Syrie actuellement est peut-être le pire évènement depuis la Seconde Guerre mondiale.

Tiens j’aurais parlé du Vietnam, des millions de morts en Irak, du génocide des Khmers Rouges ou du Rwanda ou du Congo…

Mais je ne suis pas prof à Sciences Po…

Il y a eu des crimes bien pires en nombre de victimes, mais là c’est un changement stratégique. Pour la première fois, on a un membre permanent du Conseil de Sécurité qui est un État criminel.

États-Unis : Hiroshima, Vietnam, Irak, etc.

France : Algérie, etc.

Chine : Tibet, etc.

Royaume-Uni : Inde, Afrique, Irlande…

Et en l’espèce, si la Russie est criminelle car elle bombarde Alep pour en chasser les terroristes qui ont hélas pris la population ne otage, il faudra m’expliquer ce qu’on bombarde nous-même en Syrie…

On est face à un criminel de guerre. Il faut le dire en ces termes. On ne peut pas dire : “On va négocier avec Poutine”. C’est quelqu’un qui a du sang sur les mains.

Je préfère ne pas dire le fond de ma pensée pour évite rl’injure publique (et soyez aussi polis en commentaire svp, sous peine de banissement)…

RIP Sciences-Po

Pour voir l’extrait vidéo et écouter l’interview c’est ici

Source : France TV info, Nicolas Tenzer, 04/10/2016

nicolas-tenzer

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2e couche sur Slate :

tuer

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Rappel : Article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’Onu de 1966 :

propagande-guerre-1

Toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi.

avec cette réserve que la France s’est empressée de mettre:

propagande-guerre-2

“Adéquate” comment du coup ?

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C’était déjà bien drôle, mais alors quand j’ai vu ça ce soir :

onu-376

Passons sur le fait que quand on bombarde les djihadistes, ça aide les djihadistes.

Mais parlons du bilan à Alep : 376 morts en 2 semaines à cause des “bombardements massifs” !

Cela fait 25 morts (de trop !) par jour – sans qu’on sache combien ils y a de djihadistes dedans. Prenons l’hypothèse 0 pour être sympas.

La guerre en Syrie a fait 300 000 morts en 5 ans, donc 100 000 civiles environ, soit 55 par jour.

J’ai donc du mal à voir le changement brutal qu’il y aurait et qui nécessite ce délire dans tous nos médias…

Je rappelle que le génocide au Congo, c’est 6 millions de morts en 15 ans, soit 1 100 par jour... Et là, ce n’est même pas qu’on n’est pas intervenu, c’est qu’on en a même pas entendu parler !

Et face à ces 376 morts (pour combattre Al-Qaïda, hein !), on a eu ça la semaine passée :

 

sanaa

38 % du total d’Alep en un seul raid, chapeau ! Et pour un bel objectif :

sanaa-2

Bref, on semble quand même bien loin de ça (Vietnam) :

Conclusion : on augmente encore le risque de confrontation pour un bien triste évènement, mais sans nouveauté…

Source: http://www.les-crises.fr/syrie-la-russie-et-le-regime-de-bachar-al-assad-menent-une-guerre-dextermination-par-nicolas-tenzer/


SYRIE. “Crimes de guerre” à Alep : Hollande menace de ne pas recevoir Poutine

Friday 14 October 2016 at 02:25

Source : Le Nouvel Obs, 10-10-2016

François Hollande et Vladimir Poutine, le 26 novembre 2015 à Moscou. (YURI KADOBNOV / AFP)

François Hollande et Vladimir Poutine, le 26 novembre 2015 à Moscou. (YURI KADOBNOV / AFP)

Samedi à l’ONU, la Russie a, comme elle l’avait annoncé, mis son veto à un texte présenté par la France qui appelait à une cessation immédiate des bombardements à Alep.

Alors que la ville d’Alep en Syrie croule sous les bombes du régime et de l’armée russe, François Hollande montre les muscles. Dans une interview rendue publique dimanche, qui doit être diffusée ce lundi 10 octobre sur la chaîne TMC, le chef de l’Etat a indiqué qu’il hésitait à recevoir le président russe lors de sa venue à Paris le 19 octobre, vu “les crimes de guerre” à Alep dont les auteurs devront répondre “y compris devant la Cour pénale internationale”.

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“Je me suis posé la question […] Est-ce que c’est utile ? Est-ce que c’est nécessaire ? Est-ce que ça peut être une pression ? Est-ce que nous pouvons encore faire en sorte qu’il puisse lui aussi arrêter ce qu’il commet avec le régime syrien, c’est-à-dire l’appui aux forces aériennes du régime, qui envoient des bombes sur la population d’Alep. Donc, j’aurai à recevoir, je me pose encore la question, Vladimir Poutine”, a dit François Hollande dans cette interview réalisée samedi lors d’un déplacement à Tulle en Corrèze.

Et le président de la République d’ajouter au sujet du président russe :

“Si je le reçois, je lui dirai que c’est inacceptable. Que c’est grave même pour l’image de la Russie.”

A la question de savoir ce qu’il avait envie de dire aux civils d’Alep-Est, la partie de la grande ville du nord contrôlée par les rebelles et soumise à d’intenses bombardements du régime et de son allié russe, François Hollande a répondu : “Ce que je leur dis, c’est que ces populations sont des populations qui aujourd’hui sont victimes de crimes de guerre. Et que ceux qui commettent ces actes auront à en payer la responsabilité, y compris devant la Cour pénale internationale”.

Vladimir Poutine doit participer à l’inauguration d’un nouveau “Centre spirituel et culturel orthodoxe russe” construit en plein centre de la capitale française. Pour Moscou, pas question d’annuler la visite du président russe. Les préparatifs pour la visite de Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre “continuent”, a déclaré ce lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Veto russe à l’ONU

Toutes les initiatives diplomatiques pour tenter de faire cesser les combats dans la métropole meurtrie ont à ce jour échoué. Samedi à l’ONU, la Russie a, comme elle l’avait annoncé, mis son veto à un texte présenté par la France qui appelait à une cessation immédiate des bombardements à Alep. La proposition française a recueilli l’adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de Sécurité : la Russie et le Venezuela ont voté contre, la Chine et l’Angola se sont abstenus. C’est la cinquième fois que la Russie utilise son droit de veto à l’ONU au sujet du conflit syrien.

François Hollande avait estimé avant le vote qu’un pays qui opposerait son veto “serait discrédité aux yeux du monde”.

Heureusement qu’il est là pour protéger notre crédit, entre ses déclarations, ses livres et les tweets de son ex…

La Russie a elle aussi soumis au vote un texte concurrent, appelant plus généralement à “une cessation des hostilités, notamment à Alep”, mais pas à un arrêt des bombardements. Neuf pays, dont la France, le Royaume-Uni et les États-Unis l’ont rejeté.

Ben oui, on ne va quand mêle laisser bombarder les zones tenues par les djihadistes…

Plus de deux semaines après le début d’une offensive d’envergure dans la deuxième ville de Syrie, les forces prorégime – appuyées par les frappes de son allié russe – ont continué dimanche de progresser rue après rue pour reprendre les quartiers est d’Alep, contrôlés par les rebelles depuis 2012.

“Des affrontements au sol, accompagnés de violentes frappes aériennes, ont eu lieu toute la nuit et se poursuivaient dimanche, notamment dans le quartier Cheikh Saïd” dans le sud d’Alep, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Selon l’OSDH, 290 personnes – des civils pour la plupart -, dont 57 enfants, ont été tuées à Alep par des tirs d’artillerie et surtout des raids aériens du régime et de Moscou depuis le lancement de l’offensive le 22 septembre.

Les Russes frappent moins Daech

Selon une analyse de la firme américaine IHS publiée dimanche, les bombardements russes visent de moins en moins le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Si au premier trimestre 2016, 26% d’entre eux ciblaient l’EI, ce chiffre est passé à 22% au 2e et à 17% au 3e.

Oui dans le reste il y a surtout Al-Qaïda et ses alliés, penser à le rappeler…

Le président Vladimir Poutine avait pourtant “déclaré que c’était la mission de la Russie de lutter contre le terrorisme international et spécifiquement contre l’EI”, rappelle Alex Kokcharov, analyste de l’IHS spécialiste de la Russie.

IHS indique que le territoire contrôlé par l’EI en Irak et en Syrie s’est réduit de 16% depuis le début de l’année, passant de 78.000 km2 à 68.300 km2, soit environ la taille de la Belgique et les Pays-bas réunis.

L’EI a notamment reculé en Irak sous la poussée de l’armée qui se prépare à lancer une offensive sur son bastion de Mossoul, avec le soutien des frappes de la coalition anti-djihadistes menée par les Américains.

Mais attention, là, les frappes ne tuent jamais de civils…

G.S. avec AFP

Source : Le Nouvel Obs, 10-10-2016

hollande-russie

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OB : Il serait grand temps que ce genre de propos puisse être poursuivis au niveau “déontologie des journalistes”  (et non pas judiciaire, bien entendu)

Poutine, tsar du contre-pied

Source : Le Nouvel Obs, Vincent Jauvert, 11-10-2016

Vladimir Poutine, en mai 2016 (ARIS MESSINIS / AFP)

Vladimir Poutine, en mai 2016 (ARIS MESSINIS / AFP)

Pas question pour le boucher d’Alep de se laisser imposer les états d’âme et le timing de François Hollande.

C’est vrai, quel monstre, on l’humilie, et il réagit !!! Ce n’est pas Hollande qui ferait ça…

Une fois encore, Poutine prend tout le monde à contre-pied. Pas question pour le maître du Kremlin de se laisser imposer les états d’âme et le timing de François Hollande. Le chef de l’Etat s’interrogeait lundi sur l’opportunité d’accueillir son homologue russe, le 19 octobre, à Paris, alors que son aviation martyrise Alep. Le tsar a – logiquement – décidé de ne pas attendre la décision définitive de Hollande. Selon l’Elysée, il souhaite “reporter” sa visite en France.

Somme toute modérée, cette réaction ménage l’avenir. Face à la déclaration du président français et aux attaques – tout à fait justifiées – de la France contre la Russie au Conseil de sécurité, le président russe aurait pu claquer la porte, annuler sa venue avec fracas.

Mais une telle attitude radicale aurait probablement déplu à une partie de la population russe qui s’inquiète de l’isolement croissant de son pays sur la scène internationale.

Rappel : Scène internationale = Occident

Elle aurait sans doute déçu une partie de la communauté russe de Paris qui souhaite une inauguration majestueuse de la cathédrale orthodoxe qui vient d’être érigée sur les quais de Seine, à l’emplacement de l’ancien siège de Météo France. Enfin, une rupture aurait, sans doute, donné de nouveaux arguments à ceux qui souhaitent maintenir, voire durcir, les sanctions économiques contre la Russie.

Evidemment, ce “report” arrange François Hollande. Alors qu’il entre en campagne pour un second mandat, la perspective d’inaugurer un lieu de culte avec le boucher d’Alep ne l’enchantait guère.

Source : Le Nouvel Obs, Vincent Jauvert, 11-10-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/syrie-crimes-de-guerre-a-alep-hollande-menace-de-ne-pas-recevoir-poutine/