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[Syrie] Quand le berceau de la civilisation devient son cimetière, par Diana Johnstone

Wednesday 23 September 2015 at 00:06

Source : Counterpunch, le 07/09/2015

Des dégâts syriens qui ne pourront jamais être réparés

Quand le berceau de la civilisation devient son cimetière

par Diana Johnstone

Paris, 6 septembre 2015

Ce lundi 7 septembre, sept citoyens syriens vont au tribunal à Paris pour appuyer leur plainte contre le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. Ces 5 hommes et 2 femmes ont tous perdu des membres de leur famille et des amis dans des massacres perpétrés par les rebelles armés, qui sont soutenus moralement et logistiquement par Fabius. Ils demandent une indemnité symbolique de un euro.

Au final, la plainte sera très probablement rejetée. Cette audience du 7 septembre se trouve confrontée à une jurisprudence qui interdit les tribunaux de juger les actes du gouvernement relevant de ce cas, même si l’accusation est fondée. Et pourtant cette poursuite futile aborde un point crucial que les médias et politiques occidentaux préfèreraient beaucoup ignorer.

Les dirigeants occidentaux portent une lourde responsabilité dans la création d’un monde inadapté à la vie humaine normale. Et, jusqu’à présent, ils échappent à toute condamnation. La crise massive de réfugiés qui inondent l’Europe n’est que le début des ennuis que ces dirigeants sans scrupules ont apporté à leurs propres pays.

Laurent Fabius peut honnêtement être assimilé à un néoconservateur français. Son alignement avec les politiques israéliennes est visible par le fait qu’il ait été le plus réticent de tous les ministres étrangers impliqués dans les négociations sur le nucléaire iranien à valider l’accord final.

Il a été l’un des plus enthousiastes à préconiser un changement de régime en Syrie, un pays dans le point de mire de la liste des néocons pour son nationalisme arabe et son soutien à la cause palestinienne.

Les plaignants syriens ont fait remarqué que :

En tant que groupe, les plaignants affirment que, par ses déclarations, le ministre des affaires étrangères Fabius a aggravé la guerre civile en Syrie et a encouragé les assauts de la rébellion armée contre le gouvernement en place.

Individuellement, chacun des plaignants a perdu des membres de sa famille et de proches amis lors d’attaques armées et de massacres perpétrés par la les rebelles armés de la milice al-Nosra.

L’épouvantable jumeau d’Israël : “L’Etat islamique”

Sous direction américaine et influence israélienne, les dirigeants politiques français ont soutenu “le changement de régime” en Libye et en Syrie en partant du postulat tacite que la guerre civile valait mieux pour les peuples de ces pays que vivre sous une “dictature”. En réalité, la plupart des gens s’accommodent mieux de vivre sans vote que de vivre sans toit au-dessus de leurs têtes, ou sans tête tout court.

Il n’est pas vraiment surprenant que les vidéos efficacement filmées et diffusées de “l’Etat Islamique” (EI) montrant leurs méthodes disciplinaires aient causé un mouvement de panique parmi les peuples qui vivent sur la route de leurs conquêtes.

Les guerres transforment les gens en réfugiés. Les médias occidentaux ne s’intéressent de près aux réfugiés uniquement lorsqu’ils apprécient le “scénario” sous-jacent. Lorsque les Albanais du Kosovo fuyaient la guerre, en 1999, de l’OTAN contre les Serbes, une énorme attention leur a été portée, parce que ces réfugiés pouvaient être décrits comme des victimes du “nettoyage ethnique” serbe et donc comme une justification de la guerre otanienne en elle-même.

En revanche, aucune attention médiatique n’a été déclenchée par le nombre bien plus important de réfugiés fuyant l’invasion de l’Iraq par les Etats-Unis en 2003, partis pour ne jamais revenir. Plus d’un million de réfugiés iraquiens ont fui en Syrie, où ils ont été bien reçus.

La situation au Moyen-Orient est critique. Armés par les équipements abandonnés de l’armée étatsunienne en Iraq, enrichis par les ventes illégales de pétrole, ses rangs gonflés par de jeunes djihadistes venus du monde entier, l’Etat Islamique menace les peuples du Liban et de la Jordanie, déjà mis en difficulté par l’accueil de réfugiés en masse de la Palestine, de l’Iraq et maintenant de la Syrie.

L’Etat Islamique est vraiment l’horrible caricature de l’adversaire de “l’Etat Juif”, une autre entité politique basée sur une identité religieuse exclusive. Comme Israël, il est dépourvu de frontières clairement établies, mais possède un potentiel démographique bien plus important.

La seule force qui peut empêcher l’Etat Islamique d’étendre son joug fanatique sur et au-delà de la Mésopotamie est l’état syrien mené par Bashar al-Assad. Le choix n’est pas entre Assad et la “Démocratie Occidentale”. Le choix est entre Assad et l’Etat Islamique. Mais les politiciens occidentaux n’ont toujours pas complètement abandonné leur ritournelle démente : “Assad doit partir !”

Réfugiés, Migrants et Terroristes

Le résultat de cette folie est en train d’échouer sur les rivages de la Méditerranée. Les images et les émotions ont remplacé la réflexion sur les causes et leurs effets. Une photo d’un bambin noyé déclenche une tempête médiatique et politique. Les gens sont surpris ? Ils ne savaient pas que des enfants se font tailler en pièces par les bombardements étatsuniens en Iraq, par les drones étatsuniens en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen ? Et qu’en est-il des enfants massacrés par la guerre de l’OTAN pour “libérer la Libye” de son “dictateur” ?

L’actuelle crise des réfugiés en Europe est l’inévitable, prévisible, résultat attendu de la politique occidentale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La Libye de Kadhafi était le mur qui empêchait des centaines de milliers d’Africains d’immigrer illégalement en Europe, non seulement par des méthodes policières mais encore plus efficacement en leur offrant le développement chez eux et du travail payé décemment en Libye. Dorénavant la Libye est source à la fois de migrants économiques et de réfugiés en provenance de Libye et d’autres terres dévastées. Dans le but d’affaiblir le Soudan, les Etats-Unis (et Susan Rice en particulier) ont activement soutenu la création du nouvel état du Sud-Soudan, qui n’est pas du tout un état mais le théâtre de massacres entre rivaux poussant de plus en plus de réfugiés vers des pays réticents à les accueillir.

La célèbre photo du petit Aylan noyé dans la Méditerranée est utilisée très largement pour culpabiliser les Européens. Les gouvernements devraient en effet se sentir coupables – c’est certainement le cas du riche mégalomane Bernard-Henri Lévy, qui se vante d’avoir convaincu le gouvernement français de Nicolas Sarkozy de déclarer la guerre contre la Lybie où, affirme-t-il, il n’y avait point d’extrémistes islamiques, mais uniquement des pro-occidentaux aspirant de toutes leurs forces à la démocratie. Grâce à l’OTAN, les extrémistes islamiques ont depuis essaimé dans tout le pays.

La chancelière allemande Angela Merkel a accepté d’accueillir huit cent mille réfugiés syriens. D’un point de vue humanitaire, cela est admirable. L’Allemagne est économiquement forte et démographiquement faible; avec sa population en diminution progressive, les Syriens appartenant à la classe moyenne, nombre d’entre eux des chrétiens terrifiés, peuvent sembler être une addition bienvenue à la population. Mais cela approfondit les divisions politiques entre l’Allemagne et l’Europe.

Cela est particulièrement le cas avec les nouveaux membres de l’UE en Europe de l’est. Avec la Hongrie en première ligne, leurs dirigeants ont exprimé sans détour que leurs pays se préoccupaient avant tout de leur identité ethnique, et ne veulent pas accepter un nombre important de personnes ne parlant pas leur langage. Contrairement aux pays d’Europe de l’ouest, les états ethniques d’Europe de l’est n’ont pas de tradition de prise en charge d’immigrants et aucun attachement idéologique à l’idéologie occidentale des Droits de l’Homme. En Europe de l’est, “les droits de l’homme” sonnaient bien comme arme à utiliser contre les Russes et l’Union Soviétique mais ça s’arrête là.

La crise grecque a dores et déjà beaucoup pesé sur l’unité de l’Union Européenne. Pour la première fois, de nombreuses personnes se posent des questions sur l’idée en elle-même. La crise a montré qu’il n’y a aucun sentiment de réel solidarité entre les peuples d’Europe ; quand il faut prendre une décision douloureuse, les Allemands sont les Allemands, les Grecs sont les Grecs et “l’Européen” est une abstraction. La crise des réfugiés montre de nouvelles fissures dans “l’unité européenne”.

L’essentiel de l’Europe souffre aujourd’hui d’un chômage de masse, en particulier les pays du sud où les réfugiés débarquent en premier : Grèce, Italie, Espagne. Les politiques de l’Union Européenne, qui étranglent déjà la Grèce, ne favorisent pas la création d’emplois pour des centaines de milliers d’arrivants. Même les réfugiés avec des qualifications professionnelles trouveront difficile ou impossible de se plier aux normes protégeant l’accès à leurs professions dans leurs pays d’accueil. La plupart des emplois qu’ils arriveront à trouver seront à faibles qualifications et illégaux, poussant les salaires et les conditions de travail des pays d’accueil à la baisse.

De plus, il est impossible de distinguer dans les mouvements de masse actuels les “réfugiés” des “migrants économiques” – c’est à dire, des personnes simplement à la recherche de meilleurs opportunités d’emplois. Aujourd’hui, l’UE a peu à leur offrir et le ressentiment envers cette immigration non sollicitée est certain de contribuer à l’amélioration du sort politique de la droite nationaliste.

Il y a une autre raison pour laquelle de nombreux citoyens européens se sentent assez peu enthousiastes à l’idée d’accueillir des centaines de milliers d’étrangers inconnus dans leurs communautés. L’Etat Islamique s’est ouvertement vanté d’envoyer des terroristes en Europe parmi les réfugiés, avec l’intention ferme de perpétrer des actes violents afin de déstabiliser l’Occident. Bien sûr, la menace du terrorisme est utilisée de manière cynique par les gouvernements pour mettre en place des politiques policières étatiques, mais cela ne veut pas dire que la menace de terrorisme est irréelle. Malheureusement, elle existe, et il faut remercier très largement pour cela les politiques de ces mêmes gouvernements.

La crise des réfugiés devrait être vue comme un signal d’alarme que les Etats-Unis et ses alliés de l’OTAN – en particulier l’Angleterre et la France – sont en train d’emmener le monde vers un état de chaos qui continuera de s’étendre et qui approche un point de non-retour. Il est facile et rapide de casser quelque chose. La réparer peut se révéler impossible. La civilisation elle-même pourrait être plus fragile qu’elle n’en a l’air.

Source : Counterpunch, le 07/09/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/quand-le-berceau-de-la-civilisation-devient-son-cimetiere/


Quand Michel Onfray recadre sévèrement “On n’est pas couché”

Tuesday 22 September 2015 at 00:58

IM-PRES-SIO-NANT !

Le Philosophe face aux “journalistes” roquets du XXIe siècle (effrayants, eux, petits inquisiteurs sans talent…)

On peut ne pas être d’accord sur tout, mais ça fait du bien, cette bouffée d’intelligence et de débat non tronqué…

C’est un exemple fabuleux de chiens de garde tentant de détruire toute personne s’écartant de la doxa – 148 attaques violentes (oups pardon “contradiction journalistique élémentaire” hein, comme on l’observe souvent face à BHL par exemple), presque 148 échecs…

Les chiens de garde de la presse ont vite réagi

Libération, Laurent Joffrin, Onfray, La pente glissante du souverainisme

Challenge, Bruno Roger-Petit, Onfray humilie Moix: l’inquiétant triomphe du populisme de bistrot   :” Onfray, c’est un formidable discours pour amateurs de Gitane maïs et Pastis 51. C’est un genre, mais est-ce une pensée ?”

Source: http://www.les-crises.fr/quand-michel-onfray-recadre-severement-on-nest-pas-couche/


[Scoop] Selon Hollande, Israël n’aurait pas l’arme nucléaire…

Monday 21 September 2015 at 01:17

J’avais loupé cet incroyable passage de l’interview du 14 juillet 2015 de François Hollande… :


« La France a été très ferme dans cette négociation et Laurent Fabius l’a conduite avec beaucoup de rigueur et également de fermeté.

Quelle était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire. Cela veut dire quoi la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie Saoudite, [silence] Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. Donc, il fallait empêcher que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. »

CQFD

Enfin, presque..

Or on sait qu’Israël est l’une des quatre puissances nucléaires non-signataires du Traité de non-prolifération (avec l’Inde, le Pakistan et la République populaire démocratique de Corée).

C’est même en 1956 que le Président du Conseil Guy Mollet (prédécesseur de François Hollande à la tête du Parti socialiste) organisa ce transfert de technologie nucléaire entre la France et Israël…

Je vous renvoie vers ce billet pour en savoir plus sur ce programme…

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Le dire obligerait à passer de “l’Iran est le gros méchant car il va introduire des armes nucléaires au Moyen-Orient” à “”Tiens, l’Iran est en train de réagir à 1/ un État non-ami qui a déjà introduit des armes nucléaires au Moyen-Orient 2/ au fait qu’un de ses pays frontaliers a été rasé en 2003 par les États-Unis sous un faux prétexte, sans la moindre sanction.” Pas bon…

Grosses félicitations à Claire Chazal et David Pujadas (les deux bidules à gauche et à droite sur la photo) pour leur phénoménale réactivité – ils devraient donc être récompensés en réalisant l’interview en 2016…

Source: http://www.les-crises.fr/scoop-selon-hollande-israel-naurait-pas-larme-nucleaire/


Le Pentagone admet qu’Israël est une puissance nucléaire

Monday 21 September 2015 at 00:12

 En introduction, vous pouvez vous reporter à l’article Wikipédia sur le programme nucléaire militaire israélien, initié en 1956 par une coopération avec la France.

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Source : Land Destroyer, le 31/03/2015

31 mars 2015 (Vladimir Platov – NEO) – Début février, le Pentagone a déclassifié des rapports concernant le programme nucléaire militaire mené par Israël jusqu’en 1987. Selon ces documents, les scientifiques israéliens étaient capables à cette date de produire une bombe à hydrogène. Bien que cette publication ait été largement ignorée par les médias occidentaux, certains analystes ont remarqué que la déclassification de ces rapports secrets coïncide avec la récente et rapide détérioration des relations entre les USA et Israël. Alors que Tel Aviv lançait une campagne massive de critiques envers l’administration Obama, à la fois dans les médias occidentaux et partout dans le monde, les révélations du Pentagone suivirent rapidement. Il est aussi intéressant de noter que seuls les éléments concernant le programme nucléaire israélien ont été déclassifiés, alors que les informations concernant d’autres programmes du même type de pays alliés membres de l’OTAN (en particulier, la France, l’Italie, la RFA) sont restées sous le sceau du secret.

Le rapport de 386 pages intitulé “Сritical technology assessment in Israel and Nato nations” [Evaluation des technologies critiques en Israël et dans les pays de l'OTAN] a été produit en 1987 par l’Institut pour les Analyses de Défense (IDA) et s’intéressait aux moyens dont Israël disposait déjà à cette époque nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires. L’étude souligne particulièrement le fait que les laboratoires secrets d’Israël, engagés dans le développement d’une bombe atomique, étaient au même niveau que les principaux centres de recherche sur les armes nucléaires des USA : Los Alamos, Lawrence Livermore et Oak Ridge National Laboratory.

Selon ce rapport, les experts israéliens étaient parvenus au milieu des années 80 au même stade de recherche et de développement en matière d’armes nucléaires, en particulier de la bombe à hydrogène, que les scientifiques américains entre 1955 et 1960. Les experts d’IDA étaient assez courageux pour reconnaître que, dans certains domaines, les israéliens avaient même surpassé leurs collègues américains de l’époque, surtout ceux travaillant dans le centre de recherche israélien secret « Raphaël », qui avaient trouvé de nouvelles méthodes de réaliser la fission nucléaire leur permettant de créer leur propre version de la bombe à hydrogène.

A la lumière de ces faits, il serait intéressant de revenir sur l’article du Sunday Times du 5 octobre 1986 publié sous le titre “Revealed: The Secrets of Israel’s Nuclear Arsenal” [Révélations : les secrets de l'arsenal nucléaire israélien]. Cet article se fondait sur les révélations d’un savant atomique israélien – Mordechai Vanunu – qui a divulgué les secrets du programme nucléaire israélien.

En 1986, cet expert en armes nucléaires israélien, âgé de 31 ans, travaillait déjà depuis 10 ans au centre atomique secret Machon 2, enfoui sous terre dans le désert de Néguev et fabriquant des armes nucléaires dès le milieu des années 60. Les experts internationaux auxquels Mordechai a alors présenté les preuves et les images ont été totalement pris par surprise. Ils ont dû reconnaître qu’au milieu des années 80 Israël était devenu la sixième puissance nucléaire après les États-Unis, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne, la France et la Chine, même s’il a tout fait pour dissimuler cette information. Même à cette époque, le potentiel nucléaire israélien était déjà beaucoup plus important que celui de l’Inde, du Pakistan et de l’Afrique du Sud, soupçonnés eux aussi de développer des armes nucléaires.

Selon ce scientifique lanceur d’alerte israélien, dès le milieu des années 80, l’état juif possédait des installations cachées de production de plutonium depuis plus de 20 ans, capables d’atteindre, à la longue, une capacité de production annuelle de 40 kilogrammes, suffisante pour produire 10 bombes nucléaires. Dans les années 80, Israël s’est également muni d’équipements nécessaires à la production d’engins thermonucléaires. En particulier un réacteur de fabrication française d’une capacité de 26 mégawatts a été amélioré par les israéliens pour atteindre une capacité de 150 mégawatts, ce qui a permis à Israël de se lancer dans la production de plutonium.

Les experts en armes atomiques, qui ont commenté l’article de Sunday Times, ont confirmé qu’Israël pouvait détenir déjà en 1986 entre 100 et 200 bombes atomiques.

Cette information permet de comprendre la volonté d’Israël de maintenir son monopole nucléaire au Moyen-Orient à n’importe quel prix, en empêchant ses adversaires potentiels de développer des armes nucléaires. Tel Aviv a par exemple lancé de manière totalement irresponsable des raids aériens sur le réacteur nucléaire irakien Osirak le 7 juin 1981 et continue à avoir la même attitude négative vis-à-vis du programme nucléaire iranien.

Au vu de ces révélations et de la reconnaissance officielle d’Israël par les USA comme une puissance nucléaire en possession d’armes nucléaires depuis plus d’un demi-siècle, il est impératif que les acteurs internationaux commencent à discuter de ce problème au sein de l’ONU, forcent Israël à signer le Traité sur la Non-prolifération d’Armes Nucléaires et contrôlent strictement les importations et exportations de telles armes par le gouvernement israélien.

Vladimir Platov, spécialiste du Moyen-Orient, pour la revue en ligne “New Eastern Outook“.

Source : Land Destroyer, le 31/03/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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 Source : the Times of Israel, 6/9/2015

Vanunu libre de discuter du nucléaire israélien en prime-time

L’homme reconnu coupable de trahison pour avoir divulgué des détails de l’arsenal nucléaire israélien a été autorisé à mettre en garde contre le « danger » posé par « la poudrière de Dimona »

Aprèès des décennies de secret nucléaire, les censeurs militaires israéliens ont autorisé, de façon incroyable, l’espion nucléaire Mordechai Vanunu à donner une longue interview en prime-time à la télévision israélienne vendredi soir.

L’interview sur la Deuxième chaîne comprenait plusieurs révélations et anecdotes fascinantes, mais son aspect le plus spectaculaire était que Vanunu – auquel il était interdit de donner des interviews au terme de sa libération de 18 ans de prison pour trahison en 2004 – a été autorisé à parler librement, avec la pleine autorisation de l’establishment de la sécurité, de ce que son interlocuteur a qualifié de la divulgation de « l’un des plus grands secrets d’Israël ».

Technicien de 1976 à 1985 à la centrale nucléaire d’Israël de Dimona, Vanunu a révélé des preuves accablantes du programme nucléaire israélien au Sunday Times britannique en 1986, et publié des dizaines de photographies, permettant à des experts nucléaires de conclure qu’Israël avait produit au moins 100 ogives nucléaires.

À ce jour, Israël n’a jamais reconnu disposer d’un arsenal nucléaire, préférant maintenir une politique d’ « ambiguïté nucléaire » tout en jurant qu’il ne sera pas le premier à utiliser des armes nucléaires au Moyen-Orient.

Le moment de l’interview, vendredi, était particulièrement révélateur.

Israël venait de comprendre que ses efforts de lobbying n’ont probablement pas réussi à empêcher le Congrès d’approuver l’accord nucléaire des puissances mondiales avec l’Iran, qualifié par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’ « erreur historique ».

Netanyahu a maintes fois promis d’agir seul si nécessaire pour assurer que l’Iran ne se dote pas de l’armement nucléaire. Il y a deux semaines, la censure militaire a permis la diffusion à la télévision de conversations enregistrées sur bande, dans lesquelles l’ancien ministre de la Défense Ehud Barak révélait qu’à au moins trois reprises en 2010, 2011 et 2012, Israël était à deux doigts de frapper les installations nucléaires iraniennes.

Le Sunday Times de 1986 avec des révélations de VanunuLe Sunday Times de 1986 avec des révélations de Vanunu

Vanunu, aujourd’hui âgé de 60 ans, a été interviewé dans l’appartement d’un ami situé à Tel-Aviv. Il décrit un lent processus par lequel il a décidé, au cours de ses années de travail à Dimona, qu’il avait une obligation de révéler « aux citoyens israéliens, au Moyen-Orient et au monde » la nature de ce qu’il appelait « la poudrière » de Dimona : « les quantités, les nombres, les types ».

« Je voyais ce qu’ils produisaient et son importance », dit-il, qualifiant le programme nucléaire israélien d’ « échec » qu’il a « exposé », dans une critique manifeste de l’ensemble de la stratégie nucléaire israélienne.

Il raconte avoir apporté « un appareil photo ordinaire, un Pentax » dans l’établissement où il travaillait depuis neuf ans, peu après avoir appris qu’il allait être congédié, et avoir utilisé deux pellicules – soit l’équivalent d’environ 58 photos. Il n’a pas été suspecté parce qu’il était un habitué, et qu’il portait habituellement un sac à dos rempli de ses livres universitaires.

Il a ensuite gardé la pellicule pendant des mois, l’emportant à l’étranger, en Thaïlande, au Népal et en Australie avant de la développer à Sydney. « J’ai pris le risque que la pellicule soit abîmée, » dit-il.

Il nie avoir exposé le programme nucléaire pour se venger de la perte de son emploi, et avoir reçu de l’argent du Sunday Times ou autres pour ses révélations. Son avocat de longue date, Avigdor Feldman, travaille pour lui à titre bénévole, dit-il.

Vanunu décrit comment il a été attiré de Londres à Rome et arrêté – et s’être lié d’amitié avec l’agent « Cindy » (Cheryl Bentov), dans un guet-apens du Mossad. « Tout homme serait tombé » dans le stratagème, dit-il au journaliste Danny Kushmaro, « même vous ».

Il raconte qu’il est venu chercher Cindy, et non l’inverse, puis qu’ils ont traversé une rue à Londres. Il ne s’est jamais douté qu’elle était un agent jusqu’à ce qu’il se réveille trois jours plus tard, drogué sur un bateau en partance pour Israël. Elle avait suggéré qu’ils voyagent en Italie, où le Mossad a perquisitionné leur appartement et l’a maintenu enchaîné à un lit pendant sept jours. Même en Italie, il pensait que Cindy « était aussi une victime ».

A la question de savoir s’il était tombé amoureux d’elle, il dit : « Oui, non, je ne suis pas tombé amoureux d’elle. J’ai dit qu’une liaison pourrait s’être développée. »

Il dit que sa peine – 11 années sur 18 en prison dans un cachot – avait été radicalement injuste. Il a payé le prix, dit-il, de détruire la réputation du service de sécurité intérieure, le Shin Bet, en exposant le secret nucléaire. « Je m’en suis pris au Shin Bet, au Mossad, à l’armée, » dit-il.

Il ne dit pas qu’il n’était « pas un espion étranger », mais plutôt quelqu’un qui a agi comme il l’a fait « parce que je pensais que c’était le droit du peuple de savoir… Moi, Mordechai Vanunu, ai pris la responsabilité d’informer les citoyens du danger nucléaire… Dimona est très dangereux. »

Ce rôle a pris fin avec la publication du Sunday Times, dit-il. « J’en ai fini avec cette histoire. Je n’ai plus de secrets. »

Par conséquent, il a plaidé pour être autorisé à quitter Israël et à vivre à l’étranger avec sa nouvelle épouse norvégienne. (Il a épousé Pr Kristin Joachimsen à une cérémonie à l’église à Jérusalem en mai.) Il dit avoir voulu annuler sa citoyenneté. Il ne se sent plus Israélien et s’est converti au christianisme. Il s’interroge : « Pourquoi me gardent-ils encore ici ? »

Le Centre de recherche nucléaire du Néguev à Dimona (Capture d'écran : YouTube, via Dixième chaîne)Le Centre de recherche nucléaire du Néguev à Dimona (Capture d’écran : YouTube, via Dixième chaîne)

Il dit qu’il serait prêt à s’engager à ne pas donner d’interviews s’il était autorisé à quitter Israël, mais il a semblé s’être rétracté. (Il a donné plusieurs interviews à la presse étrangère au fil des ans, en violation de ses conditions de libération.)

A plusieurs reprises, Israël lui a refusé l’autorisation de quitter le pays, en partie sous prétexte qu’il constituerait toujours une menace pour la sécurité.

Une nouvelle audience de la Haute Cour sur la question est prévue pour bientôt. (En 2007, Vanunu a été emprisonné pendant six mois supplémentaires pour violation de ses conditions de libération quand il a voyagé dans la ville de Bethléem en Cisjordanie, à bonne distance de sa maison de Jérusalem.)

Vanunu affirme avoir été puni plus sévèrement parce qu’il vient d’un milieu marocain pauvre. Mais il conclut simplement : « Ils devraient fermer l’affaire Vanunu ».

 

Source: http://www.les-crises.fr/le-pentagone-admet-quisrael-est-une-puissance-nucleaire/


[Entraide] Butineurs, Modérateurs, Synthèse, Intervieweurs

Sunday 20 September 2015 at 03:26

Bonjour – 3 appels à l’entraide aujourd’hui

Butineurs

Cela fait un an et demi que les revues de presse existent – et sont assez largement reprises sur le web.

Cela n’est possible que grâce au travail de “butineurs”, qui surveillent ce qui se publie sur le web.

Nous avons donc besoin de volontaires, curieux de l’actualité, pour nous aider à réaliser ce travail.

Modérateurs

Nous avons toujours grandement besoin de modérateurs – sans quoi une partie des billets sera désormais fermée aux commentaires, faute de moyens…

J’en profite pour rappeler que, à notre déplaisir, nous ne pouvons justifier à chaque fois les raison de refus de certains commentaire, faute de moyens humains. Tentez de vous rapprocher le plus possible de la Charte des commentaires, ça limitera les soucis…

Synthèse

Ayant beaucoup œuvré sur la série Démocratie kaput, je cherche une fine plume pour synthétiser ses éléments principaux 3 ou 4 pages … Me contacter pour le détail…

Intervieweurs

Merci à ceux qui m’ont répondu pour le job de cameraman :)

Du coup, je vois les choses un peu différemment, et je me demande si’il n’y aurait pas parmi vous quelqu’un se sentant de faire (ou faisant déjà) des interviews assez “punchy”, pour me seconder…

Contact

Contactez-moi ici en indiquant en objet le sujet sur lequel vous vous proposez…

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-butineurs-moderateurs-intervieweurs/


Le silence fait sur l’accès au commerce européen donné au tabac est un signe inquiétant de la menace du TTIP

Sunday 20 September 2015 at 01:45

La transparence (ou son absence) à la Commission Européenne.

Plus tôt dans la semaine, la Commission européenne a rendu public des documents au contenu fortement “révisé” (cf. les PDF ci-dessous) concernant les rapports qu’elle a pu avoir avec l’industrie du tabac dans le cadre des négociations commerciales que mène l’Europe, y compris celles en cours avec le Japon et celles avec les États-Unis (TTIP alias TAFTA alias PTCI, partenariat transatlantique de commerce et d’investissement). Dans tous ces quatre documents (correspondance et minutes des rencontres avec les lobbies du tabac) quasiment tout est censuré (caviardé à l’encre noire), y compris les noms de tous les lobbyistes de l’industrie du tabac et des officiels de la Commission impliqués. Dans une lettre de 14 pages de “British American Tobacco” par exemple, moins de 5% du texte est visible (quelques phrases insignifiantes de remarques introductives et conclusives). Dans un résumé d’une seule page relatant une rencontre avec Philip Morris, même la date de la rencontre a été effacée, et nulle part on ne peut savoir de quelles négociations il s’agit. C’est ce que la Commission qualifie “d’accès partiel”.

 

La lettre de 14 pages sur les négociations commerciales envoyée par le lobby du tabac à la Commission.

Ces documents ont été publiés accompagnés d’une réponse de Catherine Day (secrétaire générale de la Commission Européenne) à une demande au nom du droit d’accès à l’information [Règlement européen nº 1049/200, NdT] faite en mars 2015 par l’Observatoire de l’Europe Industrielle (CEO, Corporate Europe Observatory). Dans une réponse antérieure, la Commission avait déjà rendu publics deux documents quelque peu moins caviardés, mais avait catégoriquement refusé l’accès à quatre autres. Le CEO avait fait appel de cette décision, demandant à la Commission d’autoriser le plein accès à tous ces documents. Le CEO avait fourni une argumentation détaillée, montrant en quoi la divulgation de ces documents était d’un intérêt public primordial. La divulgation de ces documents est nécessaire “pour permettre au public d’examiner la nature des relations existant entre la Direction Générale du Commerce et l’industrie du tabac” et “pour permettre au public d’évaluer dans quelle mesure l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Japon (FTA, Free Trade Agreement) (et aussi le TTIP) crée un risque pour la politique de contrôle du tabac”. Le CEO fait ressortir que la transparence concernant ces documents est nécessaire si l’on veut savoir si les négociateurs commerciaux de l’Europe, à la suite des discussions qu’ils avaient eues avec les industriels du tabac, cherchent à influer sur la réglementation du contrôle du tabac dans d’autres pays et s’ils se font les avocats de l’inclusion dans les nouveaux traités commerciaux du mécanisme controversé de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS).

Le CEO a aussi remis en cause le retrait dans les documents des noms des lobbyistes de l’industrie du tabac et des représentants de la Commission. Le CEO a soutenu que la Commission “devait être complètement transparente sur ses contacts avec les représentants de l’industrie du tabac”, faisant allusion non seulement à la loi européenne sur le droit d’accès public à l’information (Règlement nº 1049/2001), mais aussi aux obligations de transparence en vertu de la convention-cadre sur le contrôle du tabac de l’Organisation Mondiale de la Santé (FCTC). Le FCTC et les directives qui l’accompagnent font obligation aux gouvernements de limiter au maximum les interactions avec l’industrie du tabac et d’assurer une complète transparence à celles des interactions qui peuvent se produire. L’argumentation complète est en ligne ici :

http://www.asktheeu.org/en/request/contacts_with_the_tobacco_indust

Dans sa lettre, Catherine Day a rejeté ces arguments, affirmant que l’intérêt public de la transparence “ne l’emporte ni sur l’intérêt public qu’il y a à protéger les relations internationales de la Commission et ses processus de prise de décision, ni les intérêts commerciaux des entreprises en question”. Day réaffirme les précédents arguments de la Commission, y compris celui selon lequel les documents ne peuvent être publiés parce qu’ils “contiennent des éléments en rapport avec la position de la Commission relative au tabac dans ses négociations bilatérales en cours pour un accord de libre échange avec les États-Unis et le Japon”

“Les documents 3, 4 et 5 contiennent des éléments en rapport avec les positions de la Commission relative au tabac dans ses négociations bilatérales en cours pour un accord de libre échange avec les Etats-Unis et le Japon” – Catherine Day, secrétaire générale de la Commission Européenne, citée depuis cette lettre : http://www.asktheeu.org/en/request/contacts_with_the_tobacco_indust#incoming-7684

Le CEO est profondément préoccupé par le secret qu’entretient la Commission sur ses relations avec les lobbyistes de l’industrie du tabac et plus généralement par le secret entourant les négociations commerciales internationales. Nous sommes donc en train de préparer une réclamation qui sera envoyée au médiateur européen.

Documents PDF en rapport :

(également disponibles à : http://www.asktheeu.org/en/request/contacts_with_the_tobacco_indust)

document_3_redacted.pdf

document_4_redacted.pdf

document_5_redacted1.pdf

document_6_redacted.pdf

hoedeman_2015_1635_en.pdf

Source : Corporate Europe Observatory, le 26/08/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Source: http://www.les-crises.fr/le-silence-fait-sur-lacces-au-commerce-europeen-donne-au-tabac-est-un-signe-inquietant-de-la-menace-du-ttip/


La France en voie de disparition, par Marie-France Garaud

Sunday 20 September 2015 at 01:43

Marie-France Garaud sur France Culture le 20 aout 2015 :

Source: http://www.les-crises.fr/la-france-en-voie-de-disparition-par-marie-france-garaud/


Revue de presse du 19/09/2015

Saturday 19 September 2015 at 02:15

Cette semaine, entre autres, austérité, pauvreté et publicité en Europe ; la démocratie en France mais aussi le code du travail ; et le retour des banques. Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-19092015/


Il n’y a pas à dire, les politiques savent soigner leurs électeurs désormais…

Friday 18 September 2015 at 17:08

La pêche (avariée) du jour :

(Source)

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(Source)

Mais bon, grâce à la série de la semaine, vous comprenez mieux cet apparent paradoxe…

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P.S. : il n’est pas revenu que déjà, il me redonne des boutons…

MADINA NOUINOUI. Dans les années 1980, l’école de la République savait s’adapter, me donnait du poisson ou des œufs mayonnaise quand il y avait du porc. Pourquoi cela pose problème aujourd’hui ?

NICOLAS SARKOZY : Face à l’augmentation des phénomènes migratoires et des tentations communautaires, il faut dire stop ! Il n’y a pas de cantine pour les petits juifs, les petits musulmans, ou les autres : il y a la cantine pour tous ! Ce n’est pas à la République de s’adapter au désir de chacun. La seule solution pour apaiser les tensions, c’est la même règle pour tous.

(Je propose aussi la même prison pour tous, plus de cellules VIP pour les politiques…)

Source: http://www.les-crises.fr/il-ny-a-pas-a-dire-les-politiques-savent-soigner-leurs-electeurs-desormais/


[Démocratie Kaput 5] Voyez comment la France est sous administration de Bruxelles

Friday 18 September 2015 at 00:10

Suite et fin de notre dossier Démocratie Kaput :

  1. Comment Bruxelles a mis l’Europe sous tutelle (1992-2005)
  2. Comment Bruxelles a mis l’Europe sous tutelle (2006-…)
  3. Comment Bruxelles a mis l’Europe sous tutelle (Résumé)
  4. Voyez comment l’Europe est sous tutelle
  5. Voyez comment la France est sous administration de Bruxelles
  6. Épilogue

Eh bien pour terminer, nous allons donc analyser le cas concret de la France.

Accrochez-vous…

XIII. Le rapport 2015 de la Commission pour la France

Eh bien, maintenant que vous avez compris la théorie, voici la pratique.

Voici donc le rapport que la Commission a réalisé pour la France :

1 Semestre 2015 FR – Rapport Commission

RÉSUMÉ

Une reprise modeste est attendue pour 2015. Après trois ans de faible activité, le PIB a progressé de 0,4 % en 2014, grâce à la consommation publique et aux stocks. Une reprise modeste est attendue pour 2015; elle devrait s’accélérer en 2016 sous l’effet du raffermissement de la consommation privée. Le taux de chômage, qui atteignait 10,2 % en 2014, ne devrait pas refluer de manière significative au cours des prochaines années. Le déficit et la dette des administrations publiques, qui étaient respectivement de 4,3 % et de 95,2 % du PIB en 2014, restent à des niveaux élevés. Les investissements ont diminué en 2014 dans un contexte où les marges bénéficiaires des entreprises demeurent fragiles, mais ils devraient augmenter au cours des prochaines années. La dépréciation de l’euro et les réformes récentes ne suffiront pas à enrayer les pertes de parts de marchés des exportations. L’inflation devrait tomber à zéro en 2015 avant de rebondir légèrement pour atteindre 1 % en 2016. L’évolution récente des prix en France reflète des facteurs extérieurs mais également la faiblesse de la demande globale.

Ce rapport examine la situation économique de la France à la suite de l’examen annuel de la croissance effectué par la Commission, qui recommande d’articuler la politique économique et sociale de l’Union autour de trois grands axes en 2015: investissement, réformes structurelles et responsabilité budgétaire. En lien avec le plan d’investissement pour l’Europe, il examine également les possibilités d’utiliser au mieux les ressources publiques et de relancer l’investissement privé. En mars 2014, la Commission avait estimé que la France enregistrait des déséquilibres macroéconomiques nécessitant l’adoption de mesures décisives, notamment concernant la détérioration de la balance commerciale et de la compétitivité, ainsi que les conséquence de l’endettement élevé du secteur public. Le rapport s’appuie également sur les mesures spécifiques de surveillance mises en œuvre par la Commission en 2014 concernant les réformes engagées pour corriger les déséquilibres macroéconomiques. Il examine enfin la situation de la France à la lumière du rapport 2015 sur le mécanisme d’alerte, dans lequel la Commission avait jugé utile d’examiner de manière plus approfondie la persistance des déséquilibres ou leur correction. Les principales conclusions du bilan approfondi contenu dans ce rapport sont les suivantes :

Les autres difficultés macroéconomiques qui reflètent les défis spécifiques auxquels l’économie française est confrontée sont les suivantes :

Dans une lettre adressée à la Commission en novembre 2014, les autorités françaises se sont engagées à mener un certain nombre de réformes structurelles pour mettre en œuvre les recommandations par pays de 2014 émises par le Conseil en juillet 2014. Ces réformes structurelles ont été précisées dans une communication du 18 février 2015 concernant le programme national de réforme.

D’une manière générale, la France a accompli des progrès limités dans la mise en œuvre des recommandations spécifiques pour 2014. Au cours de l’année écoulée, la France a entrepris des réformes visant à réduire le coût du travail, principalement par le biais du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et du pacte de responsabilité et de solidarité. Le projet de loi pour la croissance et l’activité économique et la réforme des administrations locales sont examinés par le Parlement. Les efforts destinés à simplifier la charge réglementaire ont également été intensifiés. Ces initiatives constituent un progrès dans la mesure où elles favorisent la concurrence dans les services, en particulier dans le secteur de la vente au détail, et améliorent l’environnement des entreprises. En revanche, les mesures prises pour améliorer la viabilité du système des retraites sont insuffisantes. L’efficacité de l’examen des dépenses est limitée, et au-delà des économies à court terme, peu d’efforts sont déployés pour limiter la progression des dépenses de santé sur le long terme. De plus, trop peu de mesures sont engagées pour améliorer l’efficacité des politiques d’innovation et du système fiscal. Enfin, on a enregistré peu de progrès dans la correction des rigidités du marché du travail, la réforme du système d’allocations de chômage ou l’amélioration des possibilités d’emploi pour les travailleurs âgés. Des progrès ont été accomplis en réponse aux recommandations relatives aux politiques d’activation sur le marché de l’emploi, à l’éducation et à la formation professionnelle.

Le rapport fait apparaître les enjeux politiques découlant de l’analyse des déséquilibres macroéconomiques, à savoir:

L’assainissement budgétaire constitue toujours un défi important pour la France. Conjugué à une lourde pression fiscale, ce défi pèse sur les perspectives économiques. Jusqu’ici, la stratégie de réexamen des dépenses n’a pas permis d’améliorer significativement l’efficience des dépenses publiques, et la viabilité des systèmes de santé et de retraite est en péril sur le long terme.

Les rigidités et les distorsions du marché du travail brident la compétitivité du secteur extérieur français. Compte tenu de la faiblesse actuelle de l’inflation, les rigidités du processus de formation des salaires et l’indexation du salaire minimum compliquent l’adaptation des salaires à l’évolution de la productivité. L’inadéquation des compétences et les rigidités observées sur le marché du travail ont pour effet de le segmenter, ce qui freine l’amélioration de la productivité.

Malgré la stratégie de simplification mise en place par le gouvernement, la complexité de la réglementation continue d’entraver le potentiel de croissance des entreprises et la réglementation du marché des produits limite la concurrence dans les services. En outre, les politiques actuelles n’encouragent pas suffisamment l’innovation et la transition vers une économie à plus forte intensité de connaissances.

Outre les défis liés aux déséquilibres macroéconomiques, l’impact de la réforme sur les régimes d’assurance chômage semble limité, et des mesures adéquates favorisant le retour à l’emploi ne sont pas encore en place. De plus, la réforme de l’éducation et de la formation n’est pas achevée.

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Au vu du résumé, vous craignez le pire pour les recommandations ? Je crois que vous avez raison !

XIV. La recommandation du Conseil pour la France pour 2015

Et c’est là que le drame se noue…

Les considérants :

(6) L’analyse de la Commission l’amène à conclure que la France connaît des déséquilibres macroéconomiques excessifs, qui requièrent l’adoption de mesures décisives et un suivi spécifique. Plus particulièrement, dans un contexte de faible croissance et de faible inflation, auquel s’ajoute une faible rentabilité des entreprises, et étant donné l’insuffisance de l’action engagée jusqu’à présent, les risques liés à la détérioration de la compétitivité-coûts et hors coûts ainsi qu’à l’endettement élevé et croissant, en particulier la dette publique, ont sensiblement augmenté. Il est particulièrement important de prendre des mesures pour réduire le risque de retombées négatives sur l’économie française et, compte tenu de la taille de celle-ci, de répercussions négatives sur l’Union économique et monétaire.

(9) [...] La France devrait veiller à ce que les objectifs de réduction des dépenses tiennent compte du taux d’inflation proche de zéro. Dans le même temps, les économies résultant des coûts plus faibles que prévu de la dette publique, du fait de taux d’intérêt plus bas, devraient être consacrées à la réduction du déficit. Par ailleurs, il est impossible de dégager à court terme d’importantes économies sans ralentir considérablement la croissance des dépenses de sécurité sociale, qui ont représenté 26 % du PIB en 2014, soit près de la moitié des dépenses totales du secteur public. Des économies de 11 milliards d’EUR sur les dépenses de santé sont prévues pour 2015-2017, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires pour limiter les hausses de dépenses dans ce domaine. Il est notamment possible de renforcer encore la mise en oeuvre des politiques de maîtrise des coûts dans le domaine des prix des médicaments et des dépenses hospitalières. Le déficit du système de retraite pourrait continuer à se creuser dans les années à venir et les réformes des retraites menées précédemment ne suffiront pas à le combler. En particulier, le déficit imputable aux régimes des agents de l’État et des salariés des entreprises publiques continue de peser sur le déficit global du système de retraite. De plus, la situation macroéconomique a une grande incidence sur la viabilité du système de retraite, et notamment sur la situation des régimes de retraite complémentaire. Une action décisive doit être engagée pour rétablir la santé financière de ces derniers.

 A priori personne n’a dû leur dire que les baby-boomers vieillissaient en masse, ce qui a forcément des conséquences sur la Sécurité sociale… En plus c’est ballot, ils veulent contraindre le seul secteur de l’économie en croissance…

(10) La France a entrepris de réformer ses collectivités locales en vue d’améliorer l’efficacité du système. Elle devrait continuer à mettre en oeuvre la réduction prévue des dotations de l’État

Ça tombe bien, comme elles s’occupent beaucoup du social et de l’éducation…

(11) Des mesures ont été prises pour réduire le coût du travail et améliorer les marges bénéficiaires des entreprises, notamment le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi de 20 milliards d’EUR et l’allègement des cotisations patronales de 10 milliards d’EUR supplémentaires prévu dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité. Ces deux mesures, qui représentent 1,5 % du PIB, devraient contribuer à combler l’écart entre la France et la moyenne de la zone euro concernant le coin fiscal sur le travail. Leur mise en oeuvre devrait se poursuivre en 2016 mais, compte tenu de leur coût élevé pour les finances publiques, il est important d’évaluer leur efficacité au niveau des entreprises. Cette évaluation devrait particulièrement tenir compte des rigidités affectant le marché du travail et le marché des produits, et tout spécialement celles affectant les salaires. Le coût du salaire minimum reste élevé si on le compare à celui des autres États membres. Le salaire minimum continue d’évoluer d’une manière qui n’est pas propice à la compétitivité et à la création d’emplois. De plus, dans un contexte d’inflation faible, son indexation automatique pourrait conduire à des hausses de salaires supérieures à ce qui est nécessaire pour préserver le pouvoir d’achat.

Il faut évaluer l’efficacité des aides aux entreprises, mais comme il reste un code du travail, c’est normal si ça ne marche pas. Supprimer le code du travail, et poursuivre l’assistanat aux entreprises donc.

Vous notez (c’est important pour la suite), qu’ils trouvent que les salaires augmentent trop vite par rapport aux gains de compétitivité, donc que le Capital dans les entreprises se fait trop tondre par les salariés…

(12) La France devrait prendre des mesures résolues pour supprimer les seuils réglementaires prévus par le droit du travail et les réglementations comptables qui limitent la croissance de ses entreprises, au premier rang desquelles les PME. D’une manière générale, il est possible de renforcer la concurrence dans le secteur des services, et plus particulièrement dans les services professionnels, le commerce de détail et les industries de réseau. Un certain nombre de réglementations et de tarifs appliqués aux professions réglementées brident l’activité économique. De nouvelles mesures visant à améliorer la concurrence dans les professions juridiques ont été prises au travers de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques dont la mise en oeuvre sera cruciale pour s’assurer que les barrières soient levées en pratique. La France devrait également prendre des mesures pour éliminer les obstacles dans d’autres secteurs, et notamment dans le secteur de la santé. Le numerus clausus à l’accès aux professions de santé continue d’entraver l’accès aux services et pourrait être réexaminé sans compromettre la qualité et la sécurité.

Il est quand même fascinant de voir de quoi ils se mêlent…

(13) En 2014, la pression fiscale a atteint 45,8 % du PIB, ce qui est l’un des niveaux les plus élevés de l’Union européenne. Les taux d’imposition des sociétés sont élevés et pèsent négativement sur l’investissement des entreprises françaises. Le taux d’imposition effectif des entreprises s’élève en moyenne à 38,3 %, soit l’un des niveaux les plus élevés de l’Union européenne. Outre la suppression annoncée de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) et la réduction du taux nominal de l’impôt sur les sociétés à 28 % prévue pour 2020, la France devrait accentuer ses efforts sur le court terme pour rendre la fiscalité des entreprises plus propice à la croissance et à l’investissement. [...]

 Donc on passe l’impôt de 38 % à 28 % et on supprime la C3S, mais il faudra encore le baisser notablement…

(14) [...] La France souffre d’une segmentation de son marché du travail, qui se caractérise par une part croissante de contrats à durée déterminée dans les nouvelles embauches. [...] Réviser le cadre juridique régissant les contrats de travail pourrait aider à réduire la segmentation. Les réformes menées récemment n’ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins. Il conviendrait d’accorder aux branches et aux entreprises la possibilité de déterminer de façon flexible, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, s’il y a lieu de déroger à la durée légale du travail de 35 heures par semaine. La loi portant création des accords de maintien de l’emploi n’a pas produit les résultats escomptés. Très peu d’entreprises ont fait usage des nouveaux dispositifs permettant un assouplissement des conditions de travail dans le cadre d’accords d’entreprise. Ce dispositif devrait être revu afin de donner plus de latitude aux entreprises pour adapter les salaires et le temps de travail à leur situation économique.

C’est peut-être le plus beau celui-là, non ?

1/ évidemment que si on peut déroger aux accords de branche, ils ne servent plus à rien…

2/ on rappellera que depuis 20 ans, la loi sur les 35 heures a été largement assouplie plusieurs fois, et que presque rien n’empêche une entreprise de payer des heures supplémentaires…  La preuve est que le temps de travail effectif en France est de 40 heures…

3/ c’est ballot, les belles réformes néolibérales produisent peu d’effet…

4/ et là, LE SUMMUM : on a la vision centrale de ces gens-là : le salarié doit désormais subir les aléas économiques non seulement sur son emploi, mais aussi sur son salaire et son temps de travail. A contrario on notera que les actionnaires exigent eux d’être protégés au maximum desdits aléas (par exemple par des distributions de 120 % du bénéfice…)

(15) La dégradation persistante de la situation sur le marché du travail a affecté le système d’assurance chômage, au point de remettre en cause la viabilité du modèle. [...] Des mesures structurelles sont nécessaires pour garantir la viabilité du système. Les conditions d’éligibilité, la dégressivité des allocations et les taux de remplacement pour les salaires les plus élevés devraient être réexaminés.

Et genre augmenter les cotisations – ce qui se fait bien quand une assurance est en déficit… ? Non, je plaisante…

(19) [...] Le Conseil a émis des recommandations spécifiques aux États membres dont la monnaie est l’euro. La France devrait également veiller à mettre en oeuvre intégralement et en temps utile ces recommandations

Ça c’est de la “recommandation”… Re-commander plutôt ? Les voilà en tout cas, asseyez-vous :

Le Conseil RECOMMANDE que la France s’attache, au cours de la période 2015-2016:

  1. à engager une action suivie d’effets au titre de la procédure concernant les déficits excessifs et à assurer une correction durable du déficit excessif en 2017 au plus tard par un renforcement de sa stratégie budgétaire, en prenant les mesures nécessaires pour toutes les années et en consacrant toutes les recettes imprévues à la réduction du déficit; à préciser les réductions de dépenses prévues pour ces années et à fournir une évaluation indépendante de l’impact des principales mesures;
  2. à accentuer les efforts visant à rendre efficace la revue des dépenses et à recenser les possibilités d’économies dans tous les sous-secteurs des administrations publiques, et notamment aux niveaux de la sécurité sociale et des collectivités locales; à prendre des mesures pour limiter l’augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités locales; à prendre des mesures supplémentaires d’ici à mars 2016 pour ramener le système de retraite à l’équilibre, notamment en s’assurant que la situation financière des régimes de retraite complémentaire soit viable à long terme;
  3. à maintenir les réductions du coût du travail découlant du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et du pacte de responsabilité et de solidarité, notamment en les mettant en oeuvre comme prévu en 2016; à évaluer l’efficacité de ces dispositifs en tenant compte des rigidités du marché du travail et du marché des produits; à réformer, en concertation avec les partenaires sociaux et conformément aux pratiques nationales, le système de formation des salaires pour que ceux-ci évoluent au même rythme que la productivité; à veiller à ce que les évolutions du salaire minimum soient compatibles avec les objectifs de promotion de l’emploi et de la compétitivité;
  4. d’ici à la fin de 2015, à éliminer les obstacles réglementaires à la croissance des entreprises, notamment en révisant les critères de taille fixés dans la réglementation pour éviter les effets de seuil; à éliminer les restrictions d’accès aux professions réglementées et à l’exercice de celles-ci, notamment en ce qui concerne les professions de santé à partir de 2015;
  5. à simplifier et à améliorer l’efficacité du système fiscal, notamment en supprimant les dépenses fiscales inefficaces; afin de promouvoir l’investissement, à prendre des mesures visant à réduire les impôts sur la production et le taux nominal de l’impôt sur les sociétés, tout en élargissant la base d’imposition sur la consommation; à prendre des mesures à partir de 2015 en vue de supprimer les impôts inefficaces dont le produit est nul ou faible;
  6. à réformer le droit du travail afin d’inciter davantage les employeurs à embaucher en contrats à durée indéterminée; à faciliter, aux niveaux des entreprises et des branches, les dérogations aux dispositions juridiques générales, notamment en ce qui concerne l’organisation du temps de travail; à réformer la loi portant création des accords de maintien de l’emploi d’ici à la fin de 2015 en vue d‘accroître leur utilisation par les entreprises; à entreprendre une réforme du système d’assurance chômage afin d’en rétablir la viabilité budgétaire et d’encourager davantage le retour au travail.

Téléchargez en pdf les Recommandations 2015 ici (et la source non surlignée ici)

Bref, tout va bien :

XV. Le suivi des recommandations de 2014

Afin de bien percevoir l’impact réel de ces “recommandations”, analysons 2014 et ses conséquences. (j’adore cette novlangue, je le répète. En fait, par nature, les oukases du Conseil peuvent difficilement être obligatoires noir sur blanc, pour faire croire qu’il reste de la Démocratie, et donc tout est écrit au conditionnel, sous forme de suggestions. Alors que, évidemment, tout doit être suivi à la lettre…).

Voici donc les Recommandations de 2014. Je n’ai pas refait l’exercice de surlignage, et vous pouvez vous passer de la lecture – c’est du même acabit (en un peu plus gentil) :

Téléchargez en pdf les Recommandations 2014  ici 

En réponse, et pour 2015, le Gouvernement a présenté son Programme National de Réforme, afin que not’bon’maître l’approuve :

Téléchargez en pdf le Programme National de Réforme 2015  ici  
Je vous laisse parcourir ce sinistre et pitoyable document, où on voit presque Manuel Valls à genoux implorer la clémence bruxelloise.
Mais plus intéressant, en annexe, le document se termine par le suivi des recommandations 2014.
Et toute l’horreur est là : vous voyez que presque toute la législation importante actuelle répond (évidemment) auxdites “Recommandations 2014″…  Réforme des retraites, loi Macron, lois de finances (LFI) ou projet de loi de finances (PLF), création des métropoles, fusions de régions, retraites complémentaires, “Assouplissement des règles en matière d’ouverture des commerces le dimanche et en soirée”, “Modernisation du dialogue social : rationalisation des obligations de consultation et de négociation”, “Réforme du droit des contrats pour le rendre plus lisible, plus accessible et mieux adapté aux exigences des acteurs économiques”, “Gel des salaires dans la fonction publique”, “Absence de revalorisation exceptionnelle du SMIC”, etc :

Téléchargez en pdf le suivi des recommandations 2015  ici 
Vous apprécierez au passage le fait que 100 % des Recommandations 2014 sont à l’état : Fait, En cours, ou À venir…
“Refusé” n’est pas une option…
Pour finir, il y a aussi le Programme de Stabilité, du même tonneau :

Téléchargez en pdf le Programme de Stabilité 2015  ici 

Enfin, un bout de protestation réside dans ce document en annexe, où les corps constitués se prononcent. Je vous “recommande” l’analyse de la CGT page 38

“ Les objectifs UE 2020 :  Certains objectifs fondamentaux concernent l’emploi, la réduction de la pauvreté et de l’exclusion. Par conséquent il est nécessaire de rappeler que les politiques d’austérités prônées par la Commission Européenne vont à l’encontre de ces objectifs. Ils provoquent l’effet inverse. De plus, comme déjà observé dans d’autres pays européens, les politiques d’austérités ont eu pour effet de creuser la dette publique des Etats. La baisse de l’activité économique liée à l’augmentation du chômage et une diminution des dépenses publiques aura pour seul effet de diminuer les recettes de l’Etat ce qui l’entrainera dans un cercle vicieux. Les réformes Hartz en Allemagne sont souvent montrées en exemple. D’une part, le contexte était très différent, l’Allemagne ayant réalisé des réformes structurelles en période d’activité économique stable. De plus les résultats de ces réformes ont été souvent très néfastes pour les salariés. En effet les mini-jobs allemands ont aggravé les inégalités dans le pays ainsi que la pauvreté.”

On appréciera l’humour de la CFDT, qui après quelques justes protestations termine par : “La référence à d’autres réformes en cours est intéressante pour montrer que la France poursuit un programme de modernisation qui va au-delà des contraintes imposées par le cadre de la gouvernance économique. Il conviendrait d’en rappeler les objectifs globaux et d’en monter la cohérence à long terme.”. Merci pour ce moment !

Je rappelle que tous les documents de tous les pays figurent sur cette page. 

Ah, au fait, j’oubliais…

Le 14 juillet 2015 :


#ZoneEuro François Hollande plaide pour un gouvernement de la zone euro avec un “budget spécifique” et un “Parlement”

La France est prête à participer “à une organisation renforcée” de la zone euro et à constituer “avec les pays qui en décideront, une avant-garde”, affirme le président français dans une tribune publiée par “Le Journal du Dimanche”.

“J’ai proposé de reprendre l’idée de Jacques Delors du gouvernement de la zone euro et d’y ajouter un budget spécifique ainsi qu’un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique”, ajoute le chef de l’Etat. (L’Obs, 19/07/2015)

et :

Ce qui rappelle un peu 2008 :

C’est vrai que le contrôle actuel par l’UE était ENCORE un peu mou du genou…

Merci à tous pour ce moment !

RIP Démocratie

P.S. L’épilogue de cette longue série est dans le billet suivant

Source: http://www.les-crises.fr/voyez-comment-la-france-est-sous-administration-de-bruxelles-5/