les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Chuuuuut, on a les résultats des élections dans le Donbass (1,5 M de votants)

Monday 3 November 2014 at 19:20

Je reprends le billet de Bertrand.

Plus d’un million et demi de votants quand même…. Une paille pour nos médias…

C’est quand même plus que l’Estonie, ou la somme Chypre + Luxembourg + Malte…

Ne nous leurrons pas non plus : il n’y avait pas de réel parti d’opposition. Mais un détail : LA PAYS EST E N GUERRE. C’est un point qui semble anecdotique à nos journalistes (c’est valable dans les 2 camps)

Il faut arrêter de plaisanter, il n’y aura aucune “élection démocratique” dans un pays en guerre civile, à Kiev comme à Donestz… (et pourquoi pas des élections démocratique sous la Commune assiégée aussi… ?)

A ce stade, il vaut mieux ça que pas d’élection, puisque sinon on ne peut savoir s’il y a un soutien populaire minimal, ou si 10 000 personnes terrifient le peuple.

Ce qui compte vraiment, c’est donc la participation. Et là, on a la réponse.

L’étape suivante, c’est donc un vrai cesser le feu, une pacification, et un vrai référendum sous contrôle international – enfin, si on croit au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…

Graham Phillips après le concert d’hier soir à Donetsk + friends

Lyagin (CCE-RPD) : “le Donbass ne fait plus partie de l’Ukraine, que cela plaise ou non, “

A. Zakharchenko

Après dépouillement de 100% des bulletins, le chef d’état élu de la RPD est le premier ministre sortant de la République Alexandre Zakharchenko qui a rassemblé 765.340 électeurs. Vient ensuite le vice-président du Parlement de Nouvelle Russie Alexandre Kofman, avec un résultat de 111.024 votes, et ferme la marche le président du Conseil suprême de la RPD Youri Sivokonenko, qui a recueilli 93.280 votes.

Dans les élections au parlement de la RPD, le plus grand nombre de votes obtenu est pour l’association publique “République de Donetsk”, avec 662.752 électeurs devant “Donbass Libre” avec 306.892 votes.
A l’annonce des résultats, le président du Comité Consultatif Électoral (CCE) Lyagin a noté que le pourcentage du vote n’a pas été compté, car il “considère les chiffres bruts plus transparents et suffisamment clairs”. Il a annoncé la formation d’un pouvoir légitime en RPD.
“Les élections étaient légitimes et sans violations importantes qui auraient pu influer sur le résultat. Maintenant, nous avons une autorité légitime, le Donbass ne fait plus partie de l’Ukraine, que cela plaise ou non, “. L’inauguration du nouveau siège de la république non reconnue, selon Lyagin, sera faite “un de ces prochains jours” (cité par Interfax)- (source)

Sergei Koziakov (CCE-RPL) a annoncé les résultats définitifs des élections du Conseil du peuple et de la République populaire de Lougansk. 

Igor Plotnisky

Dans la République Populaire de Lougansk (RPL), le président de la république sortant I.V. Plotnisky a été réélu largement. les observateurs internationaux ont été unanimes dans leur évaluation des élections en RPL – elles sont en conformité avec les procédures démocratiques et les normes internationales (Source).

Le nombre d’électeurs inscrits est 1.027.012. Ainsi, le taux de participation était de 68,7%.

Résultats du vote dans les élections de la RPL: Plotnisky : 445 095 votes (63,08%), Akimov : 106 661 votes (15,12%), Penner : 71 140 votes (10,08%), Hayrapetyan 51 341 votes (7,28%)
Résultats du vote pour l’élection du Conseil national: “Mir Luganshchine” – 489 805 votes (69,42%), “Union économique de Lougansk” 156 855 votes (22,23%), “Union populaire” – 27 181 votes (3,85%). (source)

Aux élections d’hier dans le Donbass, le taux de participation a été sans précédent pour l’Europe, a déclaré l’observateur autrichien Ewald Stadler, représentant du parti “REKOS” (droite conservatrice autrichienne)

«Je veux dire la chose principale: je n’ai jamais vu autant de gens dans les bureaux de vote. Certaines personnes ont attendu plus d’une heure pour voter. Pour l’Europe, c’est sans précédent – aux élections européennes jamais plus de cinq minutes d’attente n’est nécessaire.

Dans les médias européens, je vois des informations qui disent que les gens sont opprimés, intimidés, mais ici nous voyons le contraire : les gens sont vraiment sympas, tout le monde est très sympathique, on peut même dire détendu, ça se passe très bien, et imaginer que cela se passe en pleine guerre civile – est impossible. Et nous pouvons dire que les autorités ukrainiennes ont fait une erreur de ne pas répondre à ces gens. L’Ukraine a perdu non seulement les voix mais aussi les cœurs des habitants de Donetsk, qui ne pourront jamais retourner à l’Ukraine “, a dit Stadler qui a également commenté la déclaration du SBU selon laquelle les observateurs étrangers seront désormais déclarés persona non grata. “Vraiment? Eh bien, pour moi il n’y a rien de nouveau, puisque je suis déjà dans la liste noire depuis le référendum en Crimée. Mais croyez-moi, il en faut plus pour m’empêcher de dormir. Je ne suis pas le premier qui est mis à l’index, et pas le dernier”. (Source)

Source : gaideclin

Source: http://www.les-crises.fr/chuuuuut-on-a-les-resultats-des-elections-dans-le-donbass-15-m-de-votants/


[Le Parisien] Mutuelles : le patient va souffrir

Monday 3 November 2014 at 00:39

J’avais alerté il y a 2 semaines sur ce sujet dans ce billet : Comment le gouvernement s’apprête à baisser la mutuelle santé de 10 millions de salariés

Je note avec plaisir que le Parisien a aussi bien vu le problème – la journaliste Christine Monin livre ici un papier de haute qualité, avec des sources que je n’avais pas creusées… (c’est ça le contre pouvoir de la presse quand il marche…)

Mais Marisol Touraine, imperturbable, continue par pure idéologie (aucun impact sur les finances publiques) à vouloir baisser la complémentaire santé d’au moins 10 millions de salariés (en espérant que les médecins baisseront alors leurs tarifs !), sans oser s’attaquer au sujet des dépassements d’honoraires des médecins…

Si vous travaillez dans une grande ou moyenne entreprise, qui vous couvre par une mutuelle, vous êtes très certainement concerné : adieu à tout remboursement au delà de 46 € à l’avenir (sécu comprise)…

Pour limiter les dépassements d’honoraires des médecins, le gouvernement s’apprête à plafonner les remboursements des complémentaires santé pour 10 millions de salariés.

C’est une mesure hautement polémique, qui pénalisera 10 millions de patients. Malgré les critiques réitérées de certains députés et l’opposition quasi unanime des professionnels de santé, le gouvernement devrait publier, courant novembre, un décret au contenu explosif. Il prévoit qu’à compter de 2017, les remboursements des dépassements d’honoraires par les complémentaires santé soient plafonnés à 100 % du tarif de la sécurité sociale. Soit 46 euros pour un généraliste ou un spécialiste autorisé à dépasser le prix fixé par l’Assurance-maladie (médecins dits de secteur 2) : 23 euros de tarif conventionnel et 23 euros de dépassement. Seuls les actes effectués par des praticiens ayant signé le contrat d’accès aux soins – un dispositif créé en 2012 qui a convaincu à peine 11 000 d’entre eux – y échapperont.

Les complémentaires qui ne se plieront pas à cette règle seront surtaxées. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, y voit un bon moyen d’améliorer l’accès aux soins : « Les complémentaires trop généreuses finissent par entretenir des honoraires trop élevés », déclarait-elle en mars dernier. Si l’intention est bonne – les dépassements s’élèvent à 2,4 milliards en 2013 –, le principe est alambiqué. « Au lieu de s’attaquer frontalement au problème, le gouvernement reporte la pression sur les patients », analyse Paul Dourgnon, économiste de la santé. « C’est une aberration ! s’exaspère Yan Le Men, de la Chambre syndicale des courtiers d’assurance (CSCA). Non seulement les tarifs des médecins ne baisseront pas, mais les patients devront payer plus ! » Les professionnels du secteur pointent les effets pervers de cette mesure.

1/ Une usine à gaz

La mesure va d’abord complexifier la tâche pour les entreprises : 500 000 d’entre elles devront renégocier leur complémentaire santé dans les trois prochaines années. Sans compter les nouveaux contrats qui seront signés dans le cadre de la généralisation des mutuelles d’entreprise à l’ensemble des salariés. Au total, 10 millions de personnes verront baisser leurs remboursements, dont 5 à 7 millions assez durement. « Les employeurs risquent de réduire les garanties au minimum, explique Yan Le Men. Pour le reste, les collaborateurs se débrouilleront. C’est une marche arrière pour la démocratie sociale dans l’entreprise ! »

2/ Des patients à l’amende

La mesure peut paraître indolore : les dépassements d’honoraires s’élèvent en moyenne à 56 % du tarif de la sécurité sociale, loin du plafond de 100 % fixé par le
décret. « Ce n’est pas une contrainte forte », analyse Etienne Caniard, président de la Mutualité française, favorable à un plafonnement plus drastique, à 50 %.
Mais ce chiffre masque d’importantes disparités. En Ile-de-France, près de 70 % des gynécologues ou des pédiatres dépassent 46 euros pour une consultation. « Fixer un plafond uniforme sur l’ensemble des contrats n’a aucun sens », pointe Frédéric Bizard, économiste de la santé et enseignant à Sciences-Po. Au ministère, on estime que ce plafond est juste : seuls 12,3 % des patients paieraient des dépassements supérieurs à 100 %.

Mais, selon la Chambre syndicale des courtiers d’assurance, « cette mesure va multiplier par 2,9, en moyenne, ce qui reste à la charge des Français (après les remboursements de la Sécu et de la mutuelle, NDLR). Avec de fortes disparités régionales et par spécialité (lire ci-dessous). » Croire que les patients changeront de médecin parce qu’ils seront moins remboursés est illusoire. La santé n’obéit pas à la seule logique économique. « Pour soigner ses proches, on est prêt à s’endetter », souligne le professeur André Grimaldi, diabétologue à la Pitié-Salpêtrière. Le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), qui représente les patients, est remonté. « Les plus démunis seront pris en charge par la CMU, les plus aisés pourront payer et les classes moyennes qui vont trinquer »,
tempête Christian Saout, son administrateur.

3/ Une médecine à trois vitesses

L’accès aux soins risque encore d’être fragmenté. « Plafonner les remboursements sans limiter les dépassements d’honoraires n’a pas de sens. Le gouvernement est en train de favoriser l’émergence d’une couverture maladie à trois étages. Seuls les très aisés pourront souscrire des surcomplémentaires coûteuses, explique Christian Saout, qui rappelle qu’une mutuelle pour une famille de quatre personnes coûte déjà 100 euros par mois. On est en train de détruire notre système de soins, universel et solidaire ! » « Mieux vaudrait interdire les dépassements d’honoraires trop élevés, reconnaît Etienne Caniard. Et réévaluer les montants remboursés par la sécurité sociale, gelés depuis des années. »

4/ Un système coûteux

Le dispositif ne rapportera rien à la Sécu. Pis, il pourrait même lui coûter. « Les médecins pourraient décider de recevoir certains patients mal remboursés pour moins cher (afin de rester sous le plafond, NDLR), mais plus souvent. Ce qui augmenterait le nombre d’actes remboursés », analyse Frédéric Bizard. Le décret envoie aussi un message négatif aux médecins : « C’est leur dire que les dépassements à 100 % sont normaux », déplore le professeur Grimaldi. « La mesure risque enfin d’augmenter les coûts administratifs des assureurs », ajoute Yan Le Men. Et de se répercuter sur les patients…

Source : Le Parisien Mag, 31/10/2014

Téléchargez le pdf original ici.

==============================================

Action !

Comme certains me l’ont suggéré, voici quelques actions qui pourraient être efficaces. Si vous êtes choqués, vous pouvez vous plaindre en citant l’article du Parisien à :

Arrivés à 500 mails, ils regarderont de plus près ce sujet kafkaïen…

Diffusez aussi largement l’info…

Source: http://www.les-crises.fr/le-parisien-mutuelles-le-patient-va-souffrir/


Chuuuut, on a voté dans l’Est de l’Ukraine

Monday 3 November 2014 at 00:25

Le processus est simple :

On l’a vu lors du référendum du 11 mai (lire Le référendum éloquent… Et le mépris occidental… ), où les journalistes ont reconnu la vérité le jour du vote, mais où ce fait a été évacué de l’histoire d’une façon totalement orwellienne…

En attendant, HORREUR, les gens votent (attention cependant, il y a de longues queues car il y a peu de bureaux ; mais cela montre bien qu’ils sont motivés…) :

(Purée, on se croirait presque aux élections européennes en France, non ?)

==============================================================

Vidéos :

La RTS, un peu plus honnête que la moyenne :

Pour les hommes en armes, c’est certes déplorable, mais un peu lié aux “pro-occidentaux” et à leur respect de la démocratie :

Alors peut on avoir une grande confiance dans le résultats du vote ?

Probablement pas, au vu des conditions, de l’état de guerre civile, des difficultés à faire campagne. Mais ce serait aussi prendre les Ukrainiens pour des imbéciles en imaginant qu’ils se sont assez largement mobilisés pour aller voter, dans un scrutin qui aurait été truqué, comme el vomit la “presse” occidentale :

Dans un autre registre, FranceTvInfo :

Dingue, je pensais que c’étaient les millions d’Ukrainiens de l’Est qui votaient moi !

==============================================================

Ce qui compte, c’est de voir que BEAUCOUP d’Ukrainiens à l’Est ne veulent pas rejoindre tel quel le giron de Kiev.

Et la seule conclusion à laquelle on puisse honnêtement aboutir est que, dès lors, il faut tenir dans de bonnes conditions un référendum sous contrôle international, ce peuple ayant bien le droit de décider de son avenir…

Source: http://www.les-crises.fr/chuuuut-on-a-vote-dans-lest-de-lukraine/


[Reprise] Elections en Ukraine(s), par Jacques Sapir

Sunday 2 November 2014 at 05:00

Des élections se sont tenues en Ukraine le 26 octobre. D’autres se tiendront le dimanche 2 novembres. Ces élections entérinent en fait la partition de l’Ukraine. Les pays de l’UE et les Etats-Unis se refuseront sans doute à reconnaître les résultats des élections qui se tiendront dans l’Est de l’Ukraine, en territoire insurgé. C’est une faute, et une faute dont les conséquences seront graves. En effet, dans une guerre civile, et ce qui se passe en Ukraine depuis le mois de mars est bien une guerre civile, il est impératif de trouver des compromis. Ces compromis exigent que l’on discute avec des gens avec lesquels on n’est pas d’accord. Il n’y a que dans le monde des bisounours que l’on passe des compromis avec ses propres amis. De ce point de vue, les élections qui se tiendront dans la zone contrôlée par les insurgés permettront de vérifier le degré de légitimité des autorités insurgées.

Une faute, trois erreurs.

On dira que rien ne garantit la tenue de ces élections dans des conditions qui soient acceptables. Peut-être ; mais, si les pays de l’UE avaient déclarés leur intention de reconnaître, le cas échéant ces élections, ils auraient pu demander à avoir des observateurs, et ils auraient eu un moyen indiscutable de savoir si le scrutin était valide ou pas. En déclarant d’emblée ces élections « illégitimes », les pays de l’UE et les Etats-Unis se sont mis hors-jeu pour contester les conditions dans lesquelles se tiendront ces élections. Première erreur, que n’a pas commise la Russie qui, elle, a reconnue les élections qui se sont déroulées sur le territoire ukrainien sous le contrôle de Kiev, ce qui lui permettra d’avoir un partenaire, tout en se préparant à reconnaître les élections qui se tiendront en zone insurgée. J’ai le regret de la dire à M. Laurent Fabius, notre Ministre des Affaires Etrangères mais la position de M. Lavrov, le Ministre russe, est beaucoup plus réaliste et beaucoup plus cohérente que la sienne.

Par ailleurs, il est scandaleux, au sens le plus profond du terme scandale, que des Etats qui font de la « démocratie » le point central de leur politique étrangère (ou qui du moins affectent de le faire) se refusent à reconnaître un processus électoral. Il en résulte une image profondément brouillée de l’attitude de ces pays. On peut, à juste titre, considérer qu’ils estiment qu’il y a des « bons » et des « mauvais » ukrainiens, les premiers ayant le droit de voter et pas les seconds. Venant après les palinodies et les contradictions sur la Libye, depuis 2011, et sur la Syrie, cela est très inquiétant quant aux principes mêmes dont ces pays prétendent s’inspirer pour conduire leur politique. Voilà qui donne raison à ceux qui prétendent que les grands principes du Droit et de la Morale ont été instrumentalisés et connaissent une application variable suivant les camps en présence. Ceci n’est pas nouveau ; on se souvient du « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà… ». Ce scandale révèle la profonde erreur qui sous-tend la politique des pays de l’UE.

Enfin, alors que montent les rumeurs, souvent adossées à des évidences, sur l’existence de charniers dans les zones qui ont été évacuées par l’armée de Kiev, alors qu’abondent les témoignages sur des violations des droits de l’homme dans la zone des combats, ces élections auraient pu permettre à une commission d’enquête d’aller sur place et de chercher à trier ce qu’il y a de faux et ce qu’il y a de vrai. Ne pas reconnaître un pouvoir, même si on le considère comme un pouvoir « de fait », quand ce pouvoir a une réalité, et va voir cette réalité probablement confirmée dans un scrutin interdit toute tentative pour établir la vérité sur des accusations qui, si elles devaient être confirmées, montreraient un degré de violence inconnue depuis 1945 en Europe, à l’exception de la guerre civile yougoslave. Il y a là un enjeu non seulement moral mais aussi politique. Refuser le voir, faire la sourde oreille et l’aveugle devant ces faits constitue alors une erreur grave, et une erreur dont les conséquences pourrait bien se révéler dans les années qui viennent.

L’importance de la participation

Pour revenir à ces élections, il faut ici rappeler que la première des choses consiste à regarder avec soin le niveau de participation. Il a été faible pour les élections de la semaine dernière, avec une participation d’environ 52% dans les zones contrôlées par le gouvernement de Kiev, ce qui est un chiffre faible même pour l’Ukraine. Ce chiffre doit être évalué à l’aune de deux réalités. D’une part, il est évident que des régions n’ont pas votée. C’est le cas de la Crimée, qui a décidé par référendum de se rattacher à la Russie, et c’est le cas des zones insurgées. On estime à environ 5 à 6 millions, soit environ 16% du corps électoral, le nombre de personnes qui n’ont pas pris part au scrutin pour ces raisons. Mais, il faut ici rappeler une loi régulièrement vérifiée dans tous les pays et qui veut que dans une situation de forte crise la participation soit au contraire forte, et en règle générale plus forte que dans la moyenne des scrutins précédents. On aurait du s’attendre à voir la participation monter au moins à 70-75% et, compte tenu que cette participation ne concernait que 84% du corps électoral, on aurait dû avoir un chiffre de 60% pour la participation vérifiée. On voit que l’on est loin du compte.

Cela signifie que ces élections, loin d’avoir été le « triomphe » des partis pro-occidentaux que prétend une partie de la presse française, ont montré que la division de l’Ukraine reste très profonde[1]. Le parti du Président, M. Porochenko, et celui du Premier-Ministre démissionnaire, M. Iartseniouk, ont fait jeu égal avec environ 22% des suffrages exprimés. Ils sont suivis du parti constitué par le maire de Lviv, puis par les survivants du « Parti des Régions » de l’ancien Président Yanukovitch. La fragmentation du spectre politique ukrainien et l’influence des forces oligarchiques restent très importantes. Qui plus est, les votes ne sont toujours pas également répartis sur le territoire. Le « Parti des Régions » et divers mouvements d’opposition au régime de Kiev font des scores bien supérieurs dans les parties de l’Est du territoire contrôlé par Kiev qu’à l’Ouest. La zone centrale, Kiev est les régions environnantes, continue d’affirmer une spécificité politique qui n’est pas réductible à l’Ouest du pays. Enfin, la répartition géographique de l’abstention montre que cette dernière a constitué, en partie, un véritable vote d’opposition au régime de Kiev. Alors que l’économie ukrainienne continue de s’effondrer, on s’attend à une chute de -8% à –10% pour le PIB en 2014, le futur politique du pays apparaît comme fort sombre. On ne peut exclure que dans certaines régions de l’Ouest, en particulier à Lviv, apparaissent des mouvements séparatistes qui demandent soit leur indépendance soit, plus probablement leur rattachement à la Pologne. Ceci aurait pour conséquence l’émergence dans un délai très court, de mouvement demandant à leur tour le rattachement à la Hongrie et à la Slovaquie dans la zone carpathique de l’Ukraine. En réalité, le processus d’éclatement de l’Ukraine engendré par les événements de février 2014, se poursuit. [...] C’est pour cela que la position des pays de l’UE, et de la France en particulier, d’appeler à ne pas reconnaître ces élections n’est pas seulement une faute, comme on l’a dit au début de ce texte, mais c’est une stupidité grave.

Le principe de réalité

La réalité finira cependant par imposer sa loi. L’Ukraine était une construction étatique extrêmement fragile. Elle n’a pas résisté aux erreurs des uns et des autres. A l’entêtement stupide de l’ex-Président Yanoukovitch a hélas répondu un entêtement non moins stupides de l’opposition, entêtement qui hélas a été encouragé et parfois financé par les Etats-Unis et l’UE. Le résultat est aujourd’hui le risque d’un démantèlement complet du pays, sur fond de crise et de misère. Il convient de reconnaître cette réalité si l’on veut au moins pouvoir la tempérer. De même que la Russie a reconnu les élections dans la partie sous le contrôle de Kiev, les pays de l’UE seraient bien inspirés d’en faire de même avec les élections de dimanche 2 novembre en zone insurgée. La désescalade dans ce conflit est à  ce prix.


[1] Krasnolutska D., « Putin Narrative of Abandoned Ukraine East Fueled byVote », Bloomberg, 27/10/2014  http://www.bloomberg.com/news/print/2014-10-27/putin-narrative-of-abandoned-ukraine-east-fueled-by-vote.html

Source : Le blog de Jacques Sapir, 1/11/2014

==================================================

Bon, ceci étant, le vote n’a pas eu lieu, mais Mediapart SAIT :

Bah, de toute façon, un truc chez les pro-russes, ça ne peut évidemment jamais être démocratique…

Pour m part j’attendrai de voir (surtout s’il y a de la foule dans les bureaux) pour avoir une opinion…

==================================================

En épilogue, je vous propose la vision de Xavier Moreau, analyste français vivant à Moscou :

EDIT : les premières images du vote dans l’Est de l’Ukraine :

Les “pro-occidentaux” et leur respect de la démocratie :

En attendant, HORREUR, les gens votent (attention cependant, il y a de longues queues car il y a peu de bureaux ; mais cela montre qu’ils sont motivés…) :

 

Source: http://www.les-crises.fr/elections-en-ukraines-par-jacques-sapir/


[Ukraine] Quand un scoop de l’AFP n’intéresse que le Québec et la Belgique…

Sunday 2 November 2014 at 04:00

“Amusant” ce papier du Journal de Montréal du 1er novembre…

Ukraine : Des réformes ou un putsch, prévient l’armée

DNIPROPETROVSK – Vitali Fechtchenko, l’un des milliers de soldats ukrainiens qui combat les séparatistes prorusses dans l’Est, lance un avertissement aux autorités pro-occidentales à Kiev: ses hommes aguerris viendront les renverser si le vieux système corrompu ne change pas en profondeur.

Neuf mois après la chute du régime prorusse de Viktor Ianoukovitch renversé après plusieurs mois de contestation réprimée dans le sang, les jeunes révolutionnaires se méfient des promesses du président pro-occidental Petro Porochenko et de députés tout juste élus de transformer cette ex-république soviétique corrompue en un pays européen.

«Il n’y aura pas de troisième Maïdan», explique Vitali, un combattant barbu en référence à la contestation de l’hiver dernier, dix ans après la Révolution orange pro-occidentale.

«Ce sera un coup militaire», met-il en garde les autorités déjà confrontées à une crise économique aggravée par le conflit meurtrier dans l’Est, après la perte humiliante sans combat de la Crimée annexée en mars à la Russie.

Les bataillons ont fait leur boulot

«Nous leur donnons six mois pour changer le pays», renchérit Iouri Bereza, commandant du bataillon Dnipro-1 dans un entretien à l’AFP.

Lorsque les forces russes ont occupé la Crimée, l’Ukraine, un pays de 45 millions d’habitants, qui pleurait encore ses morts tués dans le centre de Kiev n’avait pas d’armée digne de ce nom, quelque 6000 hommes prêts aux combats, selon l’aveu du ministre de la Défense de l’époque.

Quand éclate la rébellion prorusse dans l’Est commencent à surgir ces bataillons de volontaires qui affrontent les insurgés aux côtés de l’armée, souvent de façon plus efficace.

«L’armée régulière avait des armes, mais pas le moral» et les volontaires «un fort esprit de combat et au début, pas d’équipements», explique l’analyste militaire Serguiï Zgourets.

«Les bataillons ont fait leur boulot», estime Bereza, commandant de Dnipro-1. «Ils ont freiné l’agression et empêché une Crimée-bis.»

Fusils et argent

L’état-major de Dnipro est situé au rez-de-chaussée de l’administration régionale de Dnipropetrovsk, région industrielle de l’Est voisine de celle de Donetsk rebelle.

Le bureau du gouverneur Igor Kolomoïski, un milliardaire haut en couleur nommé en mars pour mater les pulsions séparatistes se trouve à l’étage qui les finance.

Tout a ici l’air d’une entreprise militaire prospère, des jeunes armés de kalachnikov et plusieurs femmes bien habillées derrière leurs ordinateurs portables dans la réception de Bereza.

À l’intérieur, des cartes, des photos satellites et une de Vladimir Poutine présenté comme un petit-fils d’Hitler. Sur le bureau de Bereza trois téléphones mobiles, un ordinateur, un drapeau ukrainien et une icône de la Vierge Marie.

L’entrevue s’interrompt à plusieurs reprises, le commandant répondant au téléphone ou signant des papiers pour l’acquisition de nouveaux équipements militaires.

Lorsqu’une jeune femme se plaint des difficultés d’organiser un concert pour collecter des fonds pour Dnipro-1, Bereza appelle le directeur du théâtre, hurle pendant une minute avant de demander doucement: «Il y a un problème? Je ne pense pas.»

Selon le ministère de l’Intérieur qui supervise les paramilitaires, il existe 34 groupes de ce type et l’expert Serguiï Zgourets estime que le nombre de troupes prêtes aux combats est passé maintenant à 50 000 hommes.

Les membres de Dnipro-1 ont participé à plusieurs grandes batailles du conflit de près de sept mois qui a fait plus de 3700 morts y compris à celle autour de l’aéroport de Donetsk.

«Ce n’est plus facile pour la Russie», estime Bereza dont le bataillon compte 700 hommes «officiellement» et 7000 en réalité.

Controverses

Mais les penchants ultranationalistes de certains de ces groupes ainsi que les accusations de meurtres de civils jettent un ombre sur leur action.

Le plus controversé est celui d’Azov qui a défendu le port de Marioupol, dernière grande ville de l’Est sous contrôle ukrainien, qui utilise les insignes nazis et dont le commandant Andriï Biletski vient d’être élu député.

Pravy Sektor, mouvement ultranationaliste paramilitaire qui s’est illustré sur le Maïdan à Kiev a aussi un bataillon que le gouvernement refuse d’enregistrer. Son chef Dmytro Iaroch, bête noire de la Russie où il est recherché pour «terrorisme», a également été élu député dans la région de Dnipropetrovsk d’où il est originaire.

«Nationalistes ne veut pas dire nazis. Nous sommes des gens normaux, peut-être un peu plus radicaux», se défend Dacha Sloutskovska, une combattante de 29 ans de Pravy Sektor.

Bon, ok, disons fascistes pour la plupart, alors….

Ils détestent tous Vladimir Poutine, mais presque autant les fonctionnaires ukrainiens corrompus tenus responsables d’échecs sanglants comme celui de la bataille d’Ilovaïsk en août où plus de 100 soldats ukrainiens ont été tués.

«Les gens qui sont au front ne vont pas accepter cela», reconnaît Sviatoslav Oliïnyk, adjoint au gouverneur de Dnipropetrovsk.

«Nous irons à Kiev avec des armes. Nous ferons un coup», lance Dacha Sloutskovska.

Sebastian Smith et Oleksandr Savochenko / AFP

Source : Le Journal de Montréal

Épilogue

Ce billet est sourcé de 2 correspondants de l’AFP, un à Paris, l’autre en Ukraine ; c’est bien à la base une dépêche de l’AFP, que voilà : Ukraine : des réformes ou un putsch, préviennent les soldats volontaires.

Mais cette dépêche alertant sur des risques de coup d’État, et montrant bien la pression non démocratique sur le gouvernement, n’a “étrangement” intéressé que les journaux du Québec et de Belgique :

=======================================================

=======================================================

=======================================================

=======================================================

=======================================================

Allez, en France, on a eu une reprise automatique par Orange, Yahoo et Boursorama (c’est le problème quand on n’a pas de journalistes !) :

=======================================================

=======================================================

=======================================================

Le plus drôle, seul grand site d’information a reprendre l’information : France24 :

Mais le plus drôle, c’est qu’il ne l’ont repris que sur la version anglophone du site, pas sur la francophone ! …

Finalement, je suis peut-être trop dur avec l’AFP. C’est sûr qu’ils font plein de mauvaise dépêches, très orientées, mais je ne contrôle jamais que de bonnes dépêches ne soient pas escamotées par nos médias…

Source: http://www.les-crises.fr/ukraine-quand-l-afp-informe-le-quebec/


Six mois ferme pour avoir crié «Vive l’État islamique !» à Strasbourg

Sunday 2 November 2014 at 03:00

Tiens, un sujet que j’avais envie de partager avec vous, concernant les libertés publiques.

N’ayez crainte, je n’ai pas la moindre once de sympathie pour de tels propos, mais la sanction interpelle vraiment…

Elle est directement en lien avec la loi sécuritaire du mois dernier.

Dans les médias

Un Strasbourgeois de 54 ans a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir crié «Vive l’Etat islamique !» dans les locaux d’une caisse d’allocations familiales et menacé d’y revenir «avec une arme», a-t-on appris jeudi auprès du parquet. Le prévenu, qui a été incarcéré, a été reconnu coupable mercredi par le tribunal correctionnel de Strasbourg d’«apologie publique d’un acte de terrorisme» et d’«outrage», a précisé à l’AFP la substitut du procureur, Stéphanie Breton, qui avait requis contre lui huit mois de prison ferme en raison du «trouble à l’ordre public».

Les faits remontent à lundi. Le prévenu, un bénéficiaire du RSA déjà condamné deux fois pour des menaces, s’est «mis dans une colère noire» en apprenant que ses droits étaient revus à la baisse, a expliqué Stéphanie Breton.

Lui-même français, il a alors crié : «La France ne vaut rien !» et proclamé : «Chaque fois qu’un Français est décapité, je suis content». A l’audience, l’homme, décrit par le parquet comme «impulsif» et dont le «seuil de tolérance à la frustration» est «très limité», a regretté ses propos, qu’il a mis sur le compte de la fatigue. Il a également qualifié les jihadistes de «voyous».

L’homme n’est «absolument pas connu par les services de renseignement, ce n’est pas quelqu’un qui serait susceptible de partir en Syrie», a commenté Stéphanie Breton.

Source : Libération (AFP)

Précisions supplémentaires du Figaro

Jugé en comparution immédiate, le tribunal correctionnel de Strasbourg l’a condamné à 6 mois de prison ferme pour «apologie directe et publique d’un acte de terrorisme». Ce fils de harki de 54 ans n’en était pas à sa première provocation: il avait déjà été condamné pour outrage, après avoir insulté des agents de la CUS (Communauté Urbaine de Strasbourg) chargés de lui trouver un logement. [...]

L’homme pleurait à l’audience, avouant regretter son acte, commis sous l’impulsion de la fatigue et de l’énervement. «Ce ne sont pas des musulmans, ce sont des chiens», a-t -il affirmé à propos des djihadistes. [...]

Cette peine de six mois ferme intervient dans un contexte de renforcement général de la lutte contre la propagande djihadiste. En septembre dernier, le délit d’apologie du terrorisme a été transféré vers le code pénal, afin notamment d’éviter des délais de prescription auparavant trop court. La personne se rendant coupable d’apologie du terrorisme encourt jusqu’à 5 ans de prison ferme et 45.000 euros d’amendes.

Source : Le Figaro

Sondage

J’an profite pour ressortir un sondage, un peu ancien, de mi-juillet 2014, réalisé avant les décapitations par l’État islamique, et qui montrait une triste spécificité de la jeunesse française :

(Source : sondeur anglais ICM, étude ici)

Au final, on avait 16 % des Français (tous âges) avec une vision favorable, contre 7 % des Anglais, et 2 % des Allemands.

Normalement, quand on voit ça, on arrive à la conclusion qu’il y a un vrai problème, et qu’il va falloir faire preuve de FINESSE – pas forcément sortir l’artillerie lourde qui ne règle jamais grand chose…

Synthèse

Donc, si je comprends bien :

Bon du coup, on est sûr qu’il un logement maintenant… Quand aux réponses aux autres questions, on ne les aura jamais…

Les propos sont évidemment plus graves que de dire “Je nique Sarko, le fils de p… !” , puisque ça c’était 4 mois fermes en 2007

Mais enfin, si l’amende semble un minimum, éventuellement 15 jours avec sursis pour les propos odieux, 6 mois de prison ferme pour des paroles (odieuses), d’un non-terroriste, peut-être simplement borderline ou saoul, j’ai pour ma part des inquiétudes de plus en plus fortes pour notre avenir…

Rappelons qu’on a donc eu droit ces tous derniers mois par exemple :

Et je ne parle même pas du dispositif orwellien d’espionnage de la population – ou devrais-je dire des innocents, car je me demande bien quel terroriste amateur n’a pas compris qu’il ne lui faut pas utiliser son téléphone ou le mail pour ses basses œuvres… ?

D’autant que cela fait près de 20 ans qu’il n’y a pas eu de vague de terrorisme en France – mais purée, ils voteront quoi si par malheur cela arrive ?

Le pire est que tout cela fait le jeu des terroristes, dont le but est justement de nous faire peur (100 % de réussite par exemple avec la couverture médiatique du vaste réseau terroriste de 1 personne du tireur d’Ottawa – merci les médias, cela fera des vocations), et de rogner nos libertés…

Notre avenir ? :

Source: http://www.les-crises.fr/six-mois-ferme-pour-avoir-crie-vive-letat-islamique-a-strasbourg/


Présidentielle 2017 : Hollande meilleur candidat PS pour… 4% des Français

Sunday 2 November 2014 at 02:00

Tout en images

Le score de Valls chez les sympathisants du parti fauxcialiste est assez impressionnant…

Pour rappel, son interview libérale phare est analysée ici…

Source : Odoxa pour Le Parisien

Source: http://www.les-crises.fr/presidentielle-2017-hollande-meilleur-candidat-ps-pour-4-des-francais/


Revue de presse internationale du 02/11/2014

Sunday 2 November 2014 at 00:01

Dans cette revue notamment, les USA comme chez eux en Europe, des choses originales autour du pétrole, d’autres étranges en Turquie, des mouvements en Arctique, des sanctions qui font boomerang et Google de plus en plus partout. La revue internationale fera relâche dimanche prochain donc profitez en bien cette semaine !

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-02-11-2014/


[Délire] José Manuel Barroso : « Sans l’UE, la Russie n’aurait fait qu’une bouchée de la Bulgarie et des pays baltes »

Saturday 1 November 2014 at 18:55

Ultime sortie – délirante – du hautement dispensable Barroso – bon débarras…

Bel exemple de nationalisme (européen) à l’état pur…

Si la Bulgarie et les pays baltes n’avaient pas rejoint l’Union européenne, c’est sur eux et non sur l’Ukraine que la Russie tenterait de mettre la main, a assuré le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso, lors de sa dernière conférence de presse.

José Manuel Barroso, président de la Commission pendant dix ans, a tenu sa dernière réunion mercredi 29 octobre, avant de laisser sa place au président entrant, Jean-Claude Juncker.

L’occasion pour le Portugais de revenir sur les réussites de son mandat, au rang desquelles figure selon lui la politique d’élargissement. Sous sa houlette, l’UE a presque doublé le nombre de ses membres, passant de 15 à 28. Dix pays supplémentaires ont rejoint l’UE en 2004 (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Lituanie, Lettonie, Estonie, Chypre et Malte), puis la Bulgarie et la Roumanie en 2007 et, finalement, la Croatie en 2013.

Barroso a vigoureusement défendu ses décisions et la crédibilité de l’élargissement à la Bulgarie et la Roumanie, même si ces pays sont toujours, sept ans après leur adhésion, étroitement surveillées par la Commission à cause des déficiences de leurs systèmes d’application du droit.

Et si…

« Imaginons un instant que ces pays n’aient pas rejoint l’Union européenne. Si c’était le cas, nous ne parlerions sans doute pas uniquement de l’Ukraine à l’heure qu’il est, mais probablement également de la Bulgarie ou des pays baltes, estime le président sortant.

[OB : Et l'Allemagne, la France, les USA même...]

L’élargissement était donc la bonne décision à prendre. Bien sûr, tout n’est pas parfait, mais laissez-moi vous demander très franchement : ces problèmes de l’intégration européenne que nous rencontrons depuis quelques années, viennent-ils de la Bulgarie, ou de la Roumanie ? Évidemment pas. »

Certains États membres traditionnels compliquent les prises de décision bien plus que les nouveaux membres, a estimé José Manuel Barroso. Cependant, la prise de décision à 28 fonctionne, souligne-t-il, malgré les prévisions pessimistes qui prévoyaient que ce système serait impraticable.

L’UE a une politique cohérente

EurActiv lui a demandé comment, à son avis, l’UE pouvait concurrencer avec la Russie, où toutes les décisions sont prises par une seule personne. Le fait que Vladimir Poutine soit le seul décideur en Russie ne rend pas le système cohérent pour autant, estime-t-il.

[OB : C'est sur que ce n'est pas en France où un seul homme déciderait de tout dans son réduit présidentiel. La différence principale réside cependant dans la popularité...]

« Croyez-moi, nous ne voulons pas du système russe pour l’Union européenne, ça ne serait vraiment pas dans notre intérêt », a-t-il insisté.

Au sujet de la « cohérence » russe, José Manuel Barroso a par ailleurs annoncé qu’il avait justement retrouvé, le jour même, une déclaration de Vladimir Poutine, datant d’il y a quelques années, et assurant que s’il ne voulait pas que l’Ukraine rejoigne l’OTAN, il ne voyait cependant aucun problème à l’adhésion du pays à l’UE.

« Il me l’avait dit très régulièrement dans le cadre de notre dialogue, mais je n’en avais jamais trouvé de trace écrite. Comme vous le savez, la Russie s’oppose à présent non seulement à l’entrée de l’Ukraine à l’OTAN, mais même à un accord d’association et libre-échange avec l’UE. [...] Un système de décision plus centralisé n’a pas nécessairement pour résultat un comportement plus cohérent [...] en réalité, l’UE est l’entité qui fait preuve du plus de cohérence au niveau de la politique mondiale », assure-t-il.

Interrogé sur un éventuel mandat en tant que secrétaire général des Nations unies après le départ de Ban Ki-Moon, José Manuel Barroso a répondu longuement. Il n’exclut pas cette possibilité. « Je n’ai pas pris de décision finale en ce qui concerne la suite de ma carrière politique, dans mon pays ou à l’ONU ».

Source : Euractiv

Source: http://www.les-crises.fr/delire-jose-manuel-barroso-russie/


[Reprise] Capitalisme de connivence et libéralisme, par Charles Gave

Saturday 1 November 2014 at 06:00

Tiens, un paléolibéral pour changer… A chacun de trier le bon grain de l’ivraie dedans…

Capitalisme de connivence et libéralisme

Par Charles Gave

Charles Gave

Dans le fond ,je suis un grand naïf.

Pour moi, il y a la même différence entre le « Libéralisme » et le « Capitalisme de connivence» qu’entre l’amour courtois et la prostitution, et je pensais qu’il en était de même pour la plupart des gens, même vaguement cultivés. Le livre de Zeymour m’a fait comprendre mon erreur. L’auteur ne cesse d’attaquer ce qu’il appelle « le Libéralisme « , alors que ce qu’il a en ligne de mire, c’est tout simplement le capitalisme de connivence. (ie Crony Capitalism)

Qu’est que le capitalisme de connivence ?

Tout simplement un système de défense et de création de rentes appuyé sur la capture de l’Etat par ceux qui bénéficient ou bénéficieront de ces rentes.

Dans la rente, on gagne de l’argent parce que l’on a capturé l’Etat, tandis que le profit est la contrepartie d’un risque pris. Une rente ne disparait jamais, un profit peut s’évaporer du jour au lendemain. Le profit est légitime, la rente ne l’est pas.

Les riches et les puissants veulent TOUJOURS transformer leurs profits, incertains, en rentes, certaines par destruction de la concurrence. Pour cela le plus simple est de prendre le contrôle de l’Etat et de mettre le monopole de la violence légitime qui est sa caractéristique à leur service exclusif.

Le but essentiel pour les rentiers est non seulement de défendre leur rente mais aussi de faire croire que cette rente est MORALE et que toute attaque contre elle est de ce fait immorale.

Toute attaque contre une rente étant intellectuellement fondée sur le libéralisme, le plus simple est donc de convaincre le public que le libéralisme est immoral et donc que toute attaque contre les rentes est immorale aussi. Comme le disait Boudon, les intellectuels en France détestent le Libéralisme parce que dans un système Liberal, ils seraient payés à leur vrai prix.

CQFD

Et c’est ce qui s’est passe en France depuis des lustres.

Commençons par la capture de l’Etat.

Et il est bien sur tout à fait normal que tous ces détenteurs de rente s’associent les uns avec les autres pour la défense de leurs avantages acquis. « Rentiers de chaque pays » unissez vous, tel est leur cri de guerre. Dans le fond, dans ou pays où prédomine la recherche de la rente, la séparation des pouvoirs ne PEUT pas exister et donc la Démocratie n’est qu’un théâtre d’ombres où le but n’est pas la gestion de l’intérêt général mais la défense égoïste d’intérêts catégoriels non justifiés, dont la somme se constitue en majorité de gouvernement…

Et donc, depuis quarante ans nous sommes gouvernés par des rentiers qui n’ont qu’un ennemi, le Libéralisme qui après tout est le seul corps de pensée qui a identifié la différence entre la rente et le profit en maintenant que le deuxième est légitime et moral alors que le premier ne l’est pas.

Venons en à la diabolisation de ce qui constitue le seul ennemi de « ces copains et de ces coquins », le Libéralisme, qui en France, grâce à la défense acharnée de leurs rentes par les rentiers est quasiment devenu un gros mot.

Et c’est la, que revient en mémoire, le « newspeak » de Georges Orwell, traduit en Français par le néologisme « novlangue », créé par Amélie Audiberti, la traductrice de 1984.

L’idée d’Orwell et simple.

Pour empêcher les gens de réfléchir, pour ensuite transférer le résultat de leurs réflexions à d’autres citoyens et en discuter, le plus simple pour le Pouvoir en place est sans doute d’inverser complètement le sens des mots. Comme le disait Confucius, « quand les mots changent de sens, les Royaumes deviennent ingouvernables»

Et personne n’a été plus habile à ce jeu que Francois Mitterrand.

Lorsque cet homme dénonce « la force injuste de la Loi », il s’agit d’une des plus belles trouvailles jamais faites de la novlangue et les effets ravageurs de cette formule continuent à se répandre sans cesse…

Dire que la Loi est injuste c’est opposer la Justice à la Loi.

Les Romains disaient « dura lex sed lex ». Oui, la Loi est dure, mais c’est la Loi.

La loi est là pour être respectée pas pour être considérée comme juste, même si cela est souhaitable. Toute Loi peut être considérée comme injuste par une partie de la population, mais il n’en reste pas moins qu’elle doit être respectée.

Et le rôle du Juge est de dire le Droit, et non pas de rende la Justice.

Opposer la Loi à la Justice, c’est corrompre le cœur du système qui permet aux citoyens de vivre ensemble.

La force de la Loi ne vient que de la force de l’Etat et si l’Etat est un Etat sans force, voila qui est bien pire qu’un Etat trop fort. Il n’y a pas d’Etat en Sicile, au Zayre ou dans certaines de nos banlieues, on en voit le résultat tous les jours. Opposer la Loi et la Justice , c’est affaiblir l’Etat.

En fait, il y a une différence essentielle entre vivre dans un état de Droit ou vivre dans un système où le droit de l’ETAT prédomine. Et cette différence nous a été explique par les philosophes des Lumières. Etre pour le droit de l’Etat, c’est donc être contre les Lumières.

Ce qui protège le faible, c’est la Loi, et non pas l’Etat. Tous les grands crimes du XX eme siècle ont été perpétrés par des Etats. Parler de force injuste de la Loi, c’est demander à Socrate de ne pas accepter son jugement et de fuir Athènes. Il a préféré mourir.

Source : Institut des Libertés

Source: http://www.les-crises.fr/capitalisme-de-connivence-et-liberalisme/