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[Vidéo] Einsatzgruppen, les commandos de la mort

Sunday 6 July 2014 at 01:24

Les Einsatzgruppen (mot qui signifie « groupes d’intervention ») fait l’objet de ce documentaire exceptionnel en deux volets de 90 minutes.

Ces unités de police politique militarisées du IIIe Reich ont été chargées, à partir de l’invasion de la Pologne, de l’assassinat systématique des opposants réels ou imaginaires au régime nazi et en particulier des Juifs. Ces groupes sous l’autorité administrative de l’armée étaient principalement composés par des membres de la SS.

De 1940 à 1943, les Einsatzgruppen assassinèrent plus d’un million de personnes, essentiellement des Juifs et, à partir du 22 juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques. Leur action fut la première phase de la Shoah, au moyen, dans un premier temps, de fusillades massives (appelées “Shoah par balles”), et dans un deuxième temps (au vu des dégâts psychologiqes), de camions à gaz itinérants.

“Les Fosses” relate l’amateurisme sanglant de la solution finale mise en oeuvre de juin à décembre 1941 dans le sillage de l’opération Barberousse, tandis que “Les Bûchers” (1942-1945) décrit l’implacable machine à tuer perfectionnée par Himmler à l’Est et dans les pays Baltes. Les images d’archives inédites, les photos, les témoignages de survivants, les analyses des meilleurs historiens composent un document implacable – et parfois insoutenable – sur la déshumanisation à l’oeuvre, la banalisation de l’horreur absolue au fil des progrès techniques. Le réalisateur, Michaël Prazan, a dû affronter ces anciens bourreaux ordinaires pour recueillir les témoignages tranquilles de ces serviteurs zélés de la barbarie

Ce billet complète les billets précédents sur la bien triste histoire de la seconde guerre mondiale en Ukraine. Comme ils ont suscité de nombreux commentaires, je précise qu’ils visaient à bien connaître ce qui s’était passé il y a 70 ans dans ces terres gorgées de sang, afin de comprendre la puissance de certaines images et évocations – comme ré-inhumer des Waffen SS avec les honneurs -, en Ukraine comme en Russie.

Les fosses :

Les bûchers :

Source: http://www.les-crises.fr/einsatzgruppens-les-commandos-de-la-mort/


Revue de presse du 05/07/2014

Saturday 5 July 2014 at 01:59

Pour l’été, nous allons tenter de tenir le rythme des revues de presse. Merci d’avance à tous nos courageux contributeurs !

Source: http://www.les-crises.fr/rdp-05-07-2014/


Rapides portraits de Porochenko et ses amis oligarques

Saturday 5 July 2014 at 01:02

Tout le monde se rappelle de Sarkozy allant fêter au Fouquet sa victoire aux présidentielles, puis allant sur le yacht de Bolloré.

Regardons donc avec qui Porochenko a fêté sa victoire, avec l’aide de cet article ukrainien.

Petit tour de ces puissants qui sont venus en personne féliciter le nouveau roi de Kiev :


 

Rinat Akhmetov, 47 ans, 15,4 milliards de dollars.

Spécialisé dans la métallurgie, le charbon, l’énergie, télécommunications, finances, médias.

Propriétaire de l’équipe de football FC Chakhtar Donetsk, vainqueur de la coupe UEFA en 2009

Il est, de loin, le plus riche en Ukraine.

Pour vous donner une idée, un exemple parmi tant d’autres, il possède la 6eme propriété la plus chère au monde, d’après un article de Forbes en 2014, un appartement a Londres qui est évalué a la coquette somme de 221 millions de dollars.

Il a ses principales mines dans le Donbass, et a été récemment éconduit de cette région par les indépendantistes.

Depuis le torchon brule, Akhmetov est parti trouver refuge a Kiev, sous la protection du gouvernement, et réclame le retour a une Ukraine unie, et surtout le retour de ses usines.


Igor Kolomoisky, 47 ans, 6.5 milliards de dollar.

Spécialisé dans la métallurgie, la pétrochimie, les finances, et médias.

Propriétaire de l’équipe de football FC Dnipro Dnipropetrovsk

Il est le patron de la plus grosse banque ukrainienne : la PrivatBank, banque dont est issu le ministre des Finances Oleksandr Shlapak, ancien directeur de la branche a Lviv.

Il a été nommé, par le gouvernement provisoire de Kiev, seigneur, pardon gouverneur, de la région de Dnipropetrovsk.

Il joue un rôle important dans les événements en Ukraine, via ses milices, par exemple il a accueilli les Pravy Sektor dans son fief, et leur donne un support, financier, logistique. Yarosh ayant déclaré être impressionné par Kolomoisky, et en collaboration avec lui, sans pour autant être ami. C’est lui aussi qui verse des salaires et des primes pour les miliciens et soldats luttant contre les ‘terroristes’ : 10000$ pour chaque séparatiste arrêté, 200 000$ pour les bâtiments repris.

 


Kostyantyn Zhevago, 40 ans, 1.8 milliards de dollars

Spécialisé dans la métallurgie, finance

Propriétaire de l’équipe de football FC Vorskla Poltava.

il est le patron de la banque “Finance and Credit”.


Oleksandr Yaroslavsky, 54 ans, 3.5 milliards de dollars

Spécialisé dans la construction, chimie, finance.

Propriétaire de l’équipé de football FC Metalist Kharkiv

Il est l’ancien patron de la banque UkrSibbank, banque depuis rachetée par BNP Paribas.


 

Petro Porochenko, 48 ans, 1.6 milliard de dollars

Spécialisé dans le chocolat, média, et industrie automobile.

Propriétaire de la chaine de télévision Channel 5, du magazine Korrespondant


Boris Lozhkin, 42 ans, 144 millions de dollars

Très récemment, Porochenko a nommé Boris Lozhkin à la tête de l’administration présidentielle

Magnat de la presse, il a lancé la version ukrainienne de Forbes par exemple, avant de tout revendre a un autre oligarque dans une affaire louche : Sergei Kurchenko était implique dans de grands scandales lies aux gaz ukrainiens. Une enquête était en cours par les journaux de Lozhkin. Kurchenko a alors acheté tout le groupe afin d’étouffer, avec succès, les affaires. Tant de déontologie laisse songeur quand a son rôle a la tête de l’administration présidentielle …

 

 

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/porochenko-et-ses-amis/


[Traduction] La “Victoire” Irakienne de Washington, par Paul Craig Roberts

Friday 4 July 2014 at 00:39

Billet de Paul Craig Roberts du 14 juin 2014.

Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape, en général…

Les citoyens des États-Unis ne savent toujours pas pourquoi leur gouvernement détruit l’Irak. La «Sécurité nationale» les empêchera de savoir de toute manière. La «Sécurité nationale» est le tapis sous lequel se cachent les crimes du gouvernement américain.

George Herbert Walker Bush, ancien directeur de la CIA devenu président grâce au fait d’avoir été choisi comme vice-président de Ronald Reagan, a été le dernier président modéré. Quand Bush père a attaqué l’Irak, il s’agissait d’une opération limitée, dont le but était d’expulser Saddam Hussein de son annexion du Koweït.

Le Koweït était une autrefois une partie de l’Irak, mais une puissance coloniale occidentale a créé de nouvelles frontières politiques, comme le Parti communiste d’Union soviétique l’a fait en Ukraine. Le Koweït s’est émancipé de l’Irak en tant que petit royaume pétrolier indépendant. (Lien internet)

Selon les rapports, le Koweït forait à travers la frontière entre l’Iraq / Koweït dans les champs de pétrole irakiens. Le 25 juillet 1990, Saddam Hussein, avec les troupes irakiennes massées à la frontière avec le Koweït, demanda à l’ambassadeur du président George HW Bush, Avril Glaspie, si l’administration Bush avait une opinion sur la situation. Voici la réponse de l’ambassadeur Glaspie:

« Nous n’avons pas d’opinion sur vos conflits arabo-arabes, tels que le litige avec le Koweït. Le Secrétaire [d'Etat James] Baker m’a chargé de mettre l’accent sur la consigne, la première donnée à l’Irak dans les années 1960 – que la question Koweïtienne ne concerne pas l’Amérique ».

Selon cette transcription, Saddam Hussein est en outre assuré par de hauts responsables du gouvernement américain que Washington ne s’oppose pas à sa manière d’intervenir pour la réunification de l’Irak et pour mettre un terme au vol du pétrole irakien par une famille de gangsters :

Lors d’une conférence de presse à Washington le lendemain, le porte-parole du département d’Etat Margaret Tutweiler a été questionnée par les journalistes:

« Est-ce que les États-Unis ont envoyé un quelconque type de message diplomatique aux Irakiens à propos du déplacement de 30.000 soldats à la frontière avec le Koweït ? Y a-t-il eu une quelconque opposition communiquée par le gouvernement des États-Unis ? »,

À laquelle elle a répondu:« Je ne suis pas au courant d’une quelconque protestation ».

Le 31 juillet, deux jours avant l’invasion irakienne [du Koweït], John Kelly, secrétaire d’Etat adjointe pour les affaires du Proche-Orient, a témoigné devant le Congrès que les « États-Unis n’ont aucun engagement à défendre le Koweït et les États-Unis n’a pas l’intention de défendre Koweït s’il est attaqué par l’Irak ».

(voir entre autres sources : http://www.freerepublic.com/focus/f-news/1102395/posts )

Était-ce un coup monté vis-à-vis de Saddam Hussein, ou est-ce que la reprise Irakienne du Koweït n’a pas eu pour effet de produire quelques appels [téléphoniques] frénétiques au Moyen-Orient des associés d’affaires de la famille Bush ?

Quelle que soit l’explication du dramatique, et soudain, revirement complet de position du gouvernement des États-Unis, le résultat produisit une action militaire qui a rapidement tourné à la guerre contre l’Irak lui-même.

De 1990 jusqu’en 2003, la situation Irakienne était acceptable pour le gouvernement américain.

Soudain, en 2003, le régime en Irak n’était plus acceptable. Nous ne savons pas pourquoi. On nous a sorti une ribambelle de mensonges : Saddam Hussein avait des armes de destruction massive qui étaient une menace pour l’Amérique. Le spectre d’un « champignon atomique sur une ville américaine » [1] a été soulevé par le conseiller à la sécurité nationale. Le secrétaire d’État a été envoyé à l’ONU avec une collection de mensonges qui permit de construire l’acceptation de l’agression américaine contre un Irak sans défense. La cerise sur le gâteau a été l’accusation que le gouvernement laïc de Saddam Hussein « avait des connexions avec al-Qaïda », Al-Qaïda portant le blâme pour le 11/9 [2001].

Comme ni le Congrès ni les médias américains n’ont intérêt à connaître les véritables motivations de Washington à propos de l’Irak, la « menace Irakienne » restera un mystère pour les Américains.

Mais les conséquences de la destruction par Washington du gouvernement laïc de Saddam Hussein, un gouvernement qui a réussi à maintenir l’Irak unie sans la violence américaine induite qui a fait du pays une zone de guerre permanente, ont été des années continues de violence à un niveau égal voire supérieur à la violence associée à l’occupation américaine de l’Irak.

Washington est dépourvu de préoccupations humanitaires. L’hégémonie est la seule préoccupation de Washington. Comme en Afghanistan, en Libye, en Somalie, au Pakistan, au Yémen, en Ukraine, en Syrie et en Irak, Washington apporte seulement la mort, et la mort est en cours en Irak.

Le 12 juin, 500 000 habitants de Mossoul, deuxième plus grande ville de l’Irak, bénéficiaires de « la liberté et la démocratie » apportées par Washington, ont fui la ville alors que l’armée [régulière Irakienne] pourtant entraînée par les Américains s’est effondrée et s’est enfui devant l’attaque d’Al-Qaïda. Le gouvernement installé par Washington, craignant que Bagdad soit la prochaine, a demandé à Washington des frappes aériennes contre les troupes d’Al-Qaïda. Tikrit et Kirkouk sont également tombées. L’Iran a envoyé deux bataillons de gardes révolutionnaires pour protéger le gouvernement de Washington installé à Bagdad.

(Après la publication de cet article, le président de l’Iran, Hassan Rouhani a démenti les articles des médias – Wall Street Journal, World Tribune, The Guardian, Telegraph, CNBC, Daily Mail, Times Of Israël, etc – assurant que l’Iran avait envoyé des troupes pour aider le gouvernement Irakien. Une fois de plus les médias occidentaux ont créé une fausse réalité avec de fausses informations)

Qui se souvient de la propagande que Washington utilisa pour renverser Saddam Hussein afin d’apporter « la liberté, la démocratie et les droits des femmes aux Irakiens » ? Nous devions vaincre Al-Qaïda – qui à l’époque n’était pas présent en Irak – « là-bas avant qu’ils ne viennent ici »

Vous rappelez-vous les promesses des néo-conservateurs à propos d’une guerre que se déroulerait « comme du gâteau » ; qui ne durerait que quelques semaines, qui ne couterait que 70 milliards de $ qui seraient de toutes façons payés sur les revenus pétroliers irakiens, [vous rappelez-vous] du conseiller économique de George W. Bush viré pour avoir dit que la guerre coûterait 200 milliards de $ ? Le vrai coût de la guerre a été calculé par l’économiste Joseph Stiglitz et Linda Bilmes – experte en finances publiques de l’Université de Harvard – qui ont montré que la guerre en Irak a coûté aux contribuables 3 000 milliards de dollars, une dépense qui menace le filet de protection sociale des États-Unis.

Vous souvenez-vous des promesses de Washington que l’Irak serait remise sur pied par l’Amérique en tant que démocratie dans laquelle tout le monde serait en sécurité et que les femmes aurait des droits ?

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Mossoul, la deuxième plus grande ville en Irak, vient d’être envahie par les forces d’Al-Qaïda. Ce sont les forces que Washington a prétendu à plusieurs reprises avoir complètement vaincues.

Ces forces « vaincues » contrôlent désormais la deuxième plus grande ville d’Irak et un certain nombre de provinces. La personne à qui Washington avait confié l’Irak est à genoux priant pour obtenir de l’aide militaire et un appui aérien contre les forces djihadistes que le régime incompétent de Bush a déchaînées dans le monde musulman.

Ce que Washington a fait en Irak et en Libye, essaye de faire en Syrie, est de détruire les gouvernements qui ont gardé les jihadistes sous contrôle. Washington fait face à la perspective d’un gouvernement jihadiste englobant l’Irak et la Syrie. La conquête néo-conservatrice du Moyen-Orient est en train de devenir une conquête d’Al-Qaïda.

Washington a ouvert la boîte de Pandore. C’est l’accomplissement de Washington au Moyen-Orient.

Même si l’Irak tombe sous la coupe d’Al-Qaïda, Washington fournit actuellement les forces d’Al-Qaïda qui attaquent la Syrie avec des armes lourdes. Les USA diabolisent l’Iran qui a envoyé des troupes pour défendre le régime installé par Washington à Bagdad ! Est-il possible pour un pays de passer pour plus idiot ?

Une conclusion que nous pouvons tirer est que l’arrogance et l’orgueil qui définit le gouvernement américain a rendu Washington incapable de prendre une décision logique et rationnelle. C’est la Mégalomanie qui règne à Washington.

[1] intervention de Condoleeza Rice du 8 septembre 2002 sur CNN

Source : PaulCraigRoberts.org (traduit par Surya pour www.les-crises.fr)

Source: http://www.les-crises.fr/la-victoire-irakienne-de-washington/


[Reprise] Notre exceptionnalisme-suprématisme, par Philippe Grasset

Wednesday 2 July 2014 at 01:27

Je reprends ici un article de l’excellent site DeDefensa (pensez aussi à le soutenir si vous pouvez), que je trouve particulièrement juste et important…

Considérant en toute logique, et selon un point de vue assez objectif sur cette question comme il nous a habitués, le site ZeroHedge.com estimait, le 2 juin 2014, que le bloc BAO, et pour notre cas la partie européenne (UE) du bloc, avait simplement tiré un trait sur l’Ukraine. (Comme elle l’a fait, précédemment, pour la Syrie, après deux ans d’activisme déstructurant et hystérique aboutissant à un complet échec). Ainsi Tyler Durden, de ZeroHedge.comnotait :

«Considering that even German publication Spiegel is now reporting that that “Vladimir Putin has won the propaganda war over Ukraine and the West is divided”, it is hardly surprising that western coverage of the Ukraine civil war has ground to a halt: without a coherent agenda, the western propaganda machine is unsure of just what the right angle is in its coverage of Ukraine events, which is why as in the case of last summer’s Syrian conflict coverage, the “free media” has simply decided to push back events in east Ukraine to the page 8, if cover it at all. Unfortunately, for the locals in the separatist regions, while the west may now chose to simply close its eyes to the consequences of its intervention the civil war is all too real and deadly: as RIA reports, there were multiple casualties after a fighter jet attack struck the eastern city of Luhansk. “The assault was followed by heavy gunfire on the ground, causing panic among civilians.”»

Durden n’avait pas tort quant au silence de la presse-Système, – “silence de mort”, si l’on ose dire d’une façon sinistre. Pour autant, il n’a pas raison du point de vue de l’avis implicite qu’il semble donner, selon lequel il s’agit, de la part du bloc BAO, d’un aveu implicite de défaite («Vladimir Putin has won…», etc.). Il s’agit effectivement d’un silence de convenance, silence de mort qui n’est même pas un salut silencieux aux morts innocents de la chose ; silence de convenance comme, dans les salons, on évite les sujets qui tachent, sinon éclaboussent. Pour le reste, le bloc BAO est plus que jamais assuré de sa vertu, de sa surpuissance, et surtout de sa supériorité. Cela vaut bien entendu pour les USA, mais également, de façon au moins aussi intense et même plus intense dans certains cas, pour l’Europe-UE et ceux des pays-membres qui n’existent et n’agissent qu’en fonction de cette référence. Nous allons d’abord évoquer deux cas dans ce sens…

• Lundi (3 juin) a eu lieu à Bruxelles une rencontre de négociations sur la question de l’énergie (gaz), en relation principalement avec la crise ukrainienne, entre l’UE et la Russie. Ce qui nous intéresse ici n’est pas le déroulement et les effets de cette réunion, qui était de toutes les façons un événement d’un processus qui en comportera d’autres, – donc, rien de décisif ; ce qui nous intéresse, c’est le “document de travail” dont disposaient les représentants de l’UE pour cette réunion. Ce “document de travail“ représente une sorte de “feuille de route“ synthétisant la position de l’UE, son orientation, l’argumentation à suivre, etc., c’est-à-dire qu’il résume l’état d’esprit de l’UE dans ces négociations, sa position psychologique, etc. Une source européenne, non impliquée dans ces négociations mais qui a eu accès au document, nous donne son sentiment à partir de son point de vue qui est d’embrasser les matières concernées en se référant à la situation générale, notamment en tenant compte des facteurs politiques de la situation aussi bien que des facteurs spécifiques à la question en négociation. Le résultat est une extraordinaire démonstration de suprématisme, cet autre nom de l’“exceptionnalisme”, – ou bien son complément pour nous proposer l’expression d’exceptionnalisme-suprématisme…

«Ce document est stupéfiant, observe cette source. Il implique un discours qui constitue une véritable intervention unilatérale et autoritaire. Pratiquement, on dit aux Russes : voici comment cela va se passer, vous allez faire ceci, ceci et ceci, etc. Tout cela est énoncé sans la moindre possibilité envisagée de donner à l’autre le moyen d’objecter, de contre-argumenter, pour chercher par exemple un compromis. Il s’agit d’une dialectique bureaucratique sous une forme implicite, voire parfois explicite, d’ultimatum… Il était enjoint aux fonctionnaires de parler aux Russes exactement comme les représentants de l’UE ont parlé à Ianoukovitch, en novembre 2013, lors de la rencontre qui a mené au refus de l’Ukraine de l’accord de coopération avec l’UE. Nulle part il n’y a la moindre allusion à la situation politique en Ukraine, aux positions russes, etc. Il s’agit d’une dialectique de diktat et rien d’autre.»

• Nous revenons, pour compléter ce rapide dossier, sur une dépêche de l’agence Reuters, du 30 mai 2014. L’événement est anodin, – la visite du ministre tchèque des affaires étrangères Zaoralek à Londres, ce jour-là, – et il est ainsi d’autant plus significatif … L’attitude montrée ici, durant une conférence donnée par le ministre, est quelque chose de naturel, qui est suivie même dans les circonstances les plus anodines, justement.

«Speaking during a visit to London to meet British Foreign Secretary William Hague, Zaoralek said that Russia was clearly behind violent unrest in eastern Ukraine, but that there were no immediately effective steps the West could take to stop it. [...] “I have no doubts that Russia is responsible for the situation in Donetsk and Slaviansk,” Zaoralek said in an interview over breakfast at a west London hotel. “There is no chance for us to solve this situation by power, there is no possibility to solve it in the short term.” [...]

»[...W]hile underlining the importance of a coordinated Western response on sanctions, [Zaoralek] was skeptical of any near-term change in Putin’s stance. “In the real world this process is going to happen over the more long term – to solve it in a few months is probably impossible,” he said. “Putin’s behavior is ambiguous and probably will continue to be. On one side he is trying to show that he is ready to negotiate and make some concessions, and on the other side we see the Russians are delivering uniformed militaries to Donetsk and the Dombas (region).”

»The West’s best chance of securing a shift in policy from Russia is to show them that Europe is an economic partner they need to modernize their economy, Zaoralek said. “For Russia I see no other alternative than to co-operate with Europe when we’re talking about modernizing,” he said. “Maybe for us this situation represents difficulties but for Russia this isolation could be a fundamental problem.” “I see no future development of Russian industry this way. That’s why I can’t understand this Putin decision. From the point of view of future development, it’s a disaster.”»

Bien sûr, Zaoralek, ministre de la Tchéquie, voilà qui est de peu d’importance ; mais c’est ce “peu d’importance” qui fait toute l’importance de la chose. Voici donc un de ces hommes des nouveaux et petits pays de l’UE, tous imprégnés de l’“esprit de l’UE” dans lequel ils croient trouver aussi bien la puissance du bloc BAO que la revanche contre l’ex-URSS, et qui conduit une pensée complètement exceptionnaliste et suprématiste. On passera, – à peine et tout de même en le notant, – sur la certitude du ministre que les Russes sont derrière les événements d’Ukraine orientale, alors que rien, absolument rien, ne justifie un tel jugement et qu’au contraire ont été déjà dévoilés les plus grossiers montages du susdit bloc BAO, à l’actif des institutions les plus “honorables” (voir le 25 avril 2014, à la gloire du quotidien “de référence” de la civilisation entière, le New York Times). On s’arrêtera par contre sur cette affirmation que, sans le bloc BAO, et l’UE plus précisément, la Russie est perdue, destinée à s’enfoncer dans le délabrement industriel et la quasi-barbarie, comme un pays du tiers-monde en train de glisser dans le quart-monde. Zaoralek parle de la Russie de 2014 comme s’il parlait, en outrant le propos, de celle de 1994, celle d’Eltsine, ivre du matin au soir et soumise à l’encan du capitalisme sauvage venu du bloc BAO et des oligarques déchaînés. Et cela est dit, par Zaoralek, en s’appuyant implicitement sur la référence des références, l’exceptionnelle Amérique, qui a notamment, comme exemple de modernité industrielle à proposer à la Russie, la ville de Detroit… (Voir le 20 décembre 2008, – encore n’était-ce que le début de l’agonie de Detroit.)

Ainsi parlons-nous d’exceptionnalisme, et encore plus de suprématisme, en observant que l’UE, et donc les pays européens, ont endossé cette dialectique prédatrice caractérisant aujourd’hui l’Occident dans son entier, sous l’habit du bloc BAO en mode de surpuissance-autodestruction. On pourrait dire que le suprématisme est au racisme, dans l’échelle des délits éventuels, ce que l’assassinat prémédité systématique est à un homicide involontaire accidentel, pour ce qui est de l’intensité et de l’orientation de la psychologie gouvernant l’attitude qui en résulte. L’exceptionnalisme-suprématisme a complètement envahi l’UE, à visage découvert, véritablement comme une doctrine active de fonctionnement, dans tous les cas depuis le coup de force de novembre 2013 (négociations avec l’Ukraine). Ce qui était sur le moment le simple résultat d’une mécanique bureaucratique est devenue une sorte de doctrine activiste, fondée sur l’affirmation d’une sorte de supériorité morale, psychologique et technologique comme un équivalent postmoderniste à la supériorité raciale et ethnique des suprématismes des XIXème-XXème siècles. Il s’agit du plus récent avatar de l’extension du concept d’“occidentalisation” (que nous nommons plutôt “anglosaxonisation”) identifié par le philosophe de l’histoire et historien des civilisations Arnold Toynbee après 1945, qui s’est très fortement sophistiqué au niveau de la de la communication et de la perception que ceux qui l’éprouvent en ont, jusqu’à changer de nature pour devenir l’actuel et postmoderne exceptionnalisme-suprématisme…

(Les pays anglo-saxons et l’anglosaxonisme étaient déjà partie prenante de cette forme de suprématisme, et ce sont eux qui ont mené la transmutation de cette attitude, comme on peut le déduire, notamment, des remarques d’Arnold Toynbee et de nos propres développements dans La Grâce de l’Histoire. On peut lire une approche de ces conceptions le 15 octobre 2013, avec notamment l’observation centrale que l’“occidentalisation”/“anglosaxonisation” développé dans l’exceptionnalisme-suprématisme est d’une nature complètement différente du colonialisme ; la confusion entre les deux implique une énorme confusion des jugements politiques, avec contresens et contradictions, dont le Système profite allégrement … «L’“occidentalisation” du monde est entamée justement, selon Toynbee, juste après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le paradoxe est que ce démarrage coïncide exactement avec le début de la décolonisation (indépendance de l’Inde en 1947, guerre d’Indochine, etc.). Cela nous conduit à considérer l’“occidentalisation”, non comme la poursuite de la colonisation, comme on l’avance souvent, mais bien comme quelque chose de tout à fait différent de la colonisation. En fait, la décolonisation, c’est-à-dire la destruction de la colonisation, était nécessaire pour permettre le lancement de l’occidentalisation. Il n’y a pas complémentarité ni substitution, mais bien opposition entre les deux termes. [...] La notion de “racisme anglo-saxon” avancée par Toynbee doit être appréciée avec une extrême attention. Pour nous, les Anglo-Saxons ne sont pas racistes, ils sont suprématistes, le suprématisme n’étant pas une catégorie du racisme, mais un caractère en soi… Pour nous, le racisme se définit par rapport aux autres, de diverses façons, dans un univers relatif et circonstanciel ; le suprématisme se définit par rapport à soi, et à soi seul à l’exclusion du reste, comme un caractère identitaire dans un univers absolu. (Le racisme ne conduit pas nécessairement à l’oppression et il peut changer, évoluer, éventuellement disparaître ; le suprématisme ne peut évoluer par définition et conduit nécessairement à l’oppression.) L’anglosaxonisme, ou panaméricanisme, est suprématiste, comme le fut le pangermanisme et son rejeton catastrophique que fut le nazisme…»)

Pour nous, il ne fait aucun doute que ces doctrines ont pénétré avec une rapidité extraordinaire la bureaucratie de l’UE et les directions politiques de nombre des pays-membres de l’UE, particulièrement les plus faibles et les plus irresponsables, et notamment nombre de ceux de l’ancienne Europe communiste, qui trouvent ici un supplément de puissance de communication sans assumer la moindre responsabilité à cet égard. Il est assuré, jugeons-nous, qu’il existe un sentiment de supériorité (suprématisme) complètement implicite et assumé sans véritable conscience de la chose des bureaucraties de l’UE et des pays-membres de l’UE surtout dans les catégories envisagées ; cette attitude conduit par exemple, – et exemple particulièrement puissant et significatif aujourd’hui, – à juger les Russes comme un type humain inférieur du point de vue moral, psychologique et technologique (des “barbares”, des “sauvages” ou Untermenschen, – selon les références culturelles). A cet égard, la proximité avec les doctrines extrémistes des XIXème-XXème siècles est évidente ; l’exemple extrême se trouve dans les sentiments d’hostilité furieuse par rapport aux Russes des ultra-nationalistes est-européens, notamment ukrainiens, polonais et baltes, qui établissent ainsi un lien historique entre le suprématisme actuel et le suprématisme des doctrines du XXème siècle dont ils ont hérité.

Ces divers constats complètent notre appréciation selon laquelle l’UE va de plus en plus évoluer comme une machinerie oppressive et incontrôlable, durcissant son attitude à mesure que la contestation populaire va augmenter, affirmant des doctrines de plus en plus extrémistes sans aucune conscience de leur extrémisme à cause du vernis moraliste qui les habille. En effet, cette attitude qu’on décrit vis-à-vis de la Russie n’est pas limitée à ce pays, mais constitue une émanation parmi d’autres dans le même sens de l’exceptionnalisme-suprématisme. On retrouve l’idée développée au niveau institutionnel le 31 mai 2014.

Mis en ligne le 4 juin 2014 sur DeDefensa

Source: http://www.les-crises.fr/notre-exceptionnalisme-suprematisme/


[No comment] L’euro court toujours : la Lituanie, 19e victime

Wednesday 2 July 2014 at 00:03

Source : Le Monde

P.S. “Dans un sondage Eurobaromètre publié en novembre, 49 % des Lituaniens se déclaraient hostiles au remplacement du litas par l’euro par crainte d’une hausse des prix. 40 % y étaient favorables.” (Le Figaro)

P.P.S. “le salaire minimum mensuel en Lituanie est de 1 000 LTL (290 €)”. (Source : Cleiss)

Source: http://www.les-crises.fr/l-euro-19e-victime/


[Vidéo] Les “experts” ont parlé : il n’y a pas de nazis en Ukraine !

Tuesday 1 July 2014 at 04:01

Excellente vidéo de Vincent Parlier, qui fait un gros boulot sur des vidéos :

A faire suivre largement…

Par ailleurs, les nervis pro-Kiev ont arrêté (puis finalement relâché) Vladislav, plus connu dans la blogosphère comme “Streamer Vlad”, jeune citoyen de 16 ans à Marioupol. Révolté par ce qu’il voyait se passer dans sa ville, il a décidé, seulement armé de sa caméra, d’informer le monde sur la réalité du conflit ukrainien :

Voici son interrogatoire – tout va bien (alloooo Caroline Fourest ?) :

N’hésitez pas à consulter les vidéos de Vincent Parlier ici, et les informations de Bertrand du Déclin ou de Danielle Bleitrach

Source: http://www.les-crises.fr/les-experts-ont-parle/


Une nouvelle récession et un nouveau monde débarrassé de l’arrogance américaine ?, par Paul Craig Roberts

Tuesday 1 July 2014 at 02:25

Billet de Paul Craig Roberts du 26 juin 2014.

Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape, en général…

Le chiffre définitif de la croissance réelle du PIB des Etats-Unis pour le premier trimestre 2014 est tombé le 25 juin: pas de progression de 2,6%, comme l’avaient prédit en janvier les économistes qui ne savent rien, mais une baisse du PIB de 2,9%.

Cette croissance négative de -2,9% est en elle-même un euphémisme car, si l’on obtient ce chiffre en déduisant l’inflation du PIB nominal, la mesure de l’inflation est minimisée. Durant les années Clinton, la Commission Boskin a truqué la mesure de l’inflation afin de tromper les bénéficiaires de l’aide sociale sur les ajustements indiciels. Quiconque achète des aliments, du carburant ou autre chose sait que l’inflation est beaucoup plus élevée que le chiffre officiel, et il se peut que la chute du PIB au premier trimestre soit trois fois supérieure au chiffre officiel. Néanmoins, la différence entre la prévision de janvier (+2,6%) et la récession à fin mars (-2,9%) est déjà importante.

Tout véritable économiste (c’est-à-dire qui n’est pas rémunéré par Wall Street, le gouvernement fédéral ou l’Establishment) savait que cette prévision de +2,6% était du pipeau. Les revenus des Américains n’ont pas augmenté, à l’exception de ceux des plus riches (le fameux 1% de la population), et l’unique croissance du crédit concerne les prêts aux étudiants, alors que tous ceux qui ne peuvent trouver un emploi se tournent à tort vers « l’éducation est la solution ».

Dans une économie basée sur la consommation, l’absence de croissance des revenus et du crédit signifie aucune croissance économique. L’économie des Etats-Unis ne peut pas croître parce que les grandes entreprises, poussées par Wall Street, ont délocalisé l’économie. Les produits manufacturés américains sont fabriqués à l’étranger.

Regardez les étiquettes sur vos vêtements, vos chaussures, votre vaisselle et vos casseroles, vos ordinateurs, etc. ! Les emplois américains qualifiés, comme dans l’ingénierie informatique, ont été déplacés à l’étranger. Une économie délocalisée n’est pas une économie. Tout cela s’est déroulé à la vue de tous, tandis que les comparses grassement payés du libéralisme déclaraient que les Américains étaient bénéficiaires de ce système qui donnait les emplois de la classe moyenne aux Chinois ou aux Indiens.

Cela fait près de 20 ans que j’expose ces mensonges, raison pour laquelle je ne suis plus invité à m’exprimer dans les universités américaines ou devant les associations économiques américaines. Les économistes adorent l’argent qu’ils reçoivent pour mentir. Ils ne veulent surtout pas parmi eux d’une personne qui dit la vérité.

Une baisse officielle de 2,9% au premier trimestre implique une baisse du PIB pour le deuxième trimestre. Deux baisses consécutives est la définition d’une récession.

Imaginez les conséquences d’une récession. Cela signifie que les années d’assouplissement quantitatif sans précédent n’ont pas réussi à ranimer l’économie. Cela veut dire que les années de déficits budgétaires keynésiens n’ont pas réussi à ranimer l’économie. Ni la politique budgétaire ni la politique monétaire n’ont marché.

Alors, qu’est-ce qui pourrait ranimer l’économie ? Rien, à part le retour forcé de l’économie que les grandes entreprises anti-américaines ont déménagée à l’étranger. Mais pour se faire, il faudrait un gouvernement crédible. Malheureusement, le gouvernement américain a perdu toute crédibilité. Depuis le deuxième mandat du régime de Clinton [1996], il n’en a plus.

Aujourd’hui, personne dans le monde ne croit plus le gouvernement américain, à l’exception des Américains eux-mêmes, qui lisent et écoutent les « médias du courant dominants » et qui sont en état de mort cérébrale . La propagande de Washington règne sur les esprits des Américains, mais ne produit que railleries et mépris partout ailleurs.Puisse la récession aux Etats-Unis nous débarrasser de l’arrogance de Washington! Les mauvaises perspectives économiques ont conduit les deux plus grands lobbies d’entreprises des Etats-Unis – la Chambre de commerce des Etats-Unis et la National Association of Manufacturers (ou ce qu’il en reste) à entrer en conflit avec la menace du régime d’Obama de nouvelles sanctions contre la Russie.

Selon Bloomberg News, à partir du 26 juin, ces groupements d’entreprises publieront des publicités dans le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post s’opposant à de nouvelles sanctions contre la Russie. Les associations d’entreprises américaines disent que ces sanctions nuiront à leurs profits et entraîneront de nouveaux licenciements.

Donc, les deux plus grandes associations d’entreprises des Etats-Unis, sources importantes de financement pour les campagnes électorales, ont finalement ajouté leurs voix à celles des entreprises allemandes, françaises et italiennes.

Tout le monde, à part le peuple américain dont le cerveau a été lavé, sait que cette « crise en Ukraine » est entièrement l’œuvre de Washington. Les entreprises américaines et européennes demandent : « Pourquoi nos profits et nos employés devraient-ils encaisser les coups au nom de la propagande de Washington contre la Russie ? »

Obama n’a aucune réponse. Peut-être ses raclures néoconservatrices de Victoria Nuland, Samantha Powers et Susan Rice peuvent-elles trouver une réponse ? Obama peut se tourner vers le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal et le Weekly Standard pour expliquer pourquoi des millions d’Américains et d’Européens devraient souffrir afin que le vol de l’Ukraine par Washington ne soit pas compromis.

Les mensonges de Washington rattrapent Obama. Angela Merkel, la Chancelière allemande, a beau être la prostituée absolue de Washington, l’industrie allemande dit à la prostituée de Washington que leurs affaires avec la Russie leur importent plus que de souffrir pour le compte de l’empire washingtonien. Les chefs d’entreprises français demandent à François Hollande ce qu’il propose de faire de leurs employés au chômage s’il suit Washington. Les entreprises italiennes rappellent à leur gouvernement, dans la mesure où l’Italie en a encore un, que ces rustres d’Américains n’ont aucun goût et que les sanctions contre la Russie signifient un coup dur porté au secteur économique le plus reconnu d’Italie – ses produits de grand luxe.

Le désaccord avec Washington et les deux grands dirigeants fantoches de l’Europe se creuse.

Le dernier sondage en Allemagne révèle que les trois-quarts de la population allemande rejettent les bases permanentes de l’Otan en Pologne et dans les Etats baltes. L’ancienne Tchécoslovaquie, la Slovaquie et la République Tchèque, bien qu’Etats membres de l’Otan, ont rejeté l’installation de troupes et de bases américaines et de l’Otan sur leurs territoires. Dernièrement, un ministre polonais a déclaré que pour plaire à Washington, il fallait lui faire une pipe à l’oeil et ne rien attendre en retour.

Les pressions qu’exercent les crétins de Washington sur l’Otan pourraient faire voler l’organisation en éclats. Prions pour que cela se produise! L’excuse de l’Otan pour justifier son existence a disparue avec l’effondrement de l’Union soviétique, il y a 23 ans. Pourtant, Washington a accru la présence de l’Otan bien au delà des frontières de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. A présent, l’Otan s’étend de la Baltique à l’Asie Centrale.

Afin de justifier la poursuite des opérations coûteuses de l’Otan, Washington a dû se fabriquer un ennemi avec la Russie.

La Russie n’a aucune intention d’être l’ennemie de Washington ou de l’Otan et l’a bien fait savoir. Mais le complexe militaro-sécuritaire de Washington, qui absorbe environ 1.000 milliards de dollars par an de l’argent des contribuables en difficulté, a besoin d’une justification pour maintenir le flux de ses profits.

Malheureusement, les imbéciles à Washington ont choisi un ennemi dangereux. La Russie est une puissance nucléaire, un pays aux vastes dimensions et qui dispose d’une alliance stratégique avec la Chine.

Seul un gouvernement submergé d’arrogance et d’hubris, dirigé par des psychopathes et des sociopathes, choisirait un tel ennemi.

Le président russe, Vladimir Poutine, a fait remarquer à l’Europe que la politique de Washington au Proche-Orient et en Libye est non seulement un échec complet mais qu’elle a également des retombées dévastatrices pour l’Europe et la Russie. Les fous à Washington ont renversé les gouvernements qui réprimaient les Djihadistes. A présent, les Djihadistes violents sont lâchés. Au Proche-Orient, ils sont à l’œuvre pour redessiner les frontières artificielles établies par les Anglais et les Français dans le sillage de la Première Guerre mondiale.

L’Europe, la Russie et la Chine ont des populations musulmanes et ont des raisons de s’inquiéter, maintenant que la violence libérée par Washington pourrait apporter la déstabilisation de régions entières d’Europe, de Russie et de Chine.

Personne, nulle part dans le monde, n’a de raison d’aimer Washington. Personne ! Et encore moins les Américains qui sont saignés à blanc afin que Washington puisse faire étalage de sa force militaire sur toute la planète. La cote de popularité d’Obama est à un lamentable 41% et personne ne veut qu’Obama reste à son poste une fois son second mandat terminé. En contraste, les deux-tiers de la population russe veulent que Poutine reste président après 2018.

En mars, l’agence de sondages Public Opinion Research Center a publié un rapport montrant que la cote de popularité de Poutine se maintenait à 76% malgré l’agitation fomentée contre lui par les ONG russes financées par les Etats-Unis – des centaines d’institutions de la cinquième colonne que Washington a établies durant les deux dernières décennies.

En plus des problèmes politiques des Etats-Unis, le dollar américain a du souci à se faire. Le dollar est maintenu à flot par des marchés financiers manipulés et la pression que Washington exerce sur ses vassaux. Ils doivent faire tourner leurs propres planches à billet afin de soutenir la valeur de la devise américaine en achetant des dollars. Pour maintenir le dollar à flot, une grande partie du monde connaîtra l’inflation monétaire. Lorsque les gens finiront par piger et se rueront sur l’or, ils s’apercevront que les Chinois ont tout pris.

Sergueï Glazyev, un conseiller de Poutine, a dit au président russe que seule une alliance contre le dollar pour qu’il s’effondre pourrait arrêter l’agression de Washington. C’est mon opinion depuis longtemps. Il ne peut y avoir de paix tant que Washington peut créer à volonté de la monnaie pour financer plus de guerres.

Ainsi que le gouvernement chinois l’a déclaré, il est temps de « désaméricaniser le monde ». Le pouvoir à Washington a totalement déçu, ne produisant rien d’autre que des mensonges, de la violence, de la mort et la promesse de plus de violence. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont d’exceptionnel que le fait que Washington a, sans aucun remords, détruit en tout ou partie sept pays depuis le début du 21ème siècle. A moins que le pouvoir à Washington ne soit remplacé par des dirigeants plus humains, le vie sur terre n’a aucun avenir.

Paul Craig Roberts a été vice-ministre des Finances sous Reagan, il a été chroniqueur et rédacteur en chef au Wall Street Journal.

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Traduction : [JFG pour QuestionsCritiques]

Source: http://www.les-crises.fr/nouvelle-recession/


[Reprise] L’Europe au rythme de Juncker, par Philippe Grasset

Monday 30 June 2014 at 01:27

Reprise de 2 bons articles de DeDefensa et un de la Tribune sur Juncker.

Enorme ça : des élections montrant que les peuples ne veulent pas de plus d’Europe, et les types choisissent un fédéraliste forcené (issu d’un paradis fiscal), alors que l’Angleterre n’en veut absolument pas !! Ce qui la pousse vers la sortie (ce qui n’est pas un mal pour elle, et pourrait nous donner des idées…)

Au prétexte de “Démocratie”, que le PPE (qui n’existe pas, on est d’accord, un lecteur aurait-il une carte du PPE là ?) aurait “gagné les élections” : “David Cameron, le Premier ministre britannique, refusant de se voir imposer Jean-Claude Juncker, la tête de liste du PPE (conservateurs) qui a pourtant gagné les élections” (Quatremer Inside)  

Question : depuis quand 28 % des sièges, ça s’appelle “gagner les élections” ?

Pour information, les socialistes, dont les rares députés du PS, vont voter pour Junker – normal quoi… Mais rassurez-vous, ils se sont déjà partagés les postes avec le PPE…

 

Épreuve de force et lutte à mort

(billet du 31 mai 2014) Nul ne se plaindra du départ du citoyen-président Barroso, effectivement président de la Commission Européenne (CE) doté de l’exceptionnalité d’une médiocrité sans limites, exercée pendant de longues années colorées d’une ternitude palpable. Barroso avait été choisi pour cela, – sa médiocrité, sa ternitude, – et il a n’a pas démérité : Mission accomplished, comme disait l’autre. Son successeur devrait être l’ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et l’on passe à une autre dimension, à un autre rythme ; la perspective s’est brusquement éclairée à cet égard avec le très récent tournant de Merkel en faveur du soutien de Juncker (voir le 30 mai 2014, en consultant le Guardian). Avec Juncker, nous changeons de registre par rappeur à Sa-Médiocrité Barroso : activiste, adepte du franc-parler, brillant et corrosif, la pensée ferme et droite, toujours intéressant sinon explosif dans ses déclarations, Juncker est une sorte d’antithèse de son éventuel prédécesseur.

Le choix de Merkel («The German chancellor said at the National Catholic Congress in Regensburg: “I will now lead all negotiations in the spirit that Jean-Claude Juncker should become president of the European commission.”») nous permet d’assumer que Juncker a de fortes chances de devenir le nouveau président de la CE, et nous pouvons raisonner sur cette hypothèse, – mais en comprenant bien que l’hypothèse est un cas-limite d’une situation des institutions européennes qui évoluera complètement, inéluctablement, avec ou sans lui, dans le sens décrit. Effectivement, la nouvelle situation, Merkel regnante, nous permet d’assumer qu’au moins l’esprit de la direction européenne est bien dans le sens qu’opérationnaliserait le choix éventuel de Juncker. Certes, on peut s’arrêter aux considérations démocratiques, qui permettent de badigeonner d’un peu de vernis convenable la situation européenne, puisque Juncker est le choix pour la présidence de la CE du premier parti (PPE, ou centre-droit type-démocrates-chrétiens) du Parlement Européen (PE) renouvelé. Tenons-nous-en là pour ce domaine du simulacre et passons aux choses sérieuses : la montée de Juncker implique le renforcement d’une résolution de la direction européenne qui colore un état de l’esprit particulièrement remarquable. Parlant après le résultat des élections européennes et la montée des “eurosceptiques”, Juncker a abruptement répondu qu’il n’en avait cure (bref, qu’il s’en fout, – “I don’t care”) puisque la vraie et belle “démocratie”, c’est la première place du PPE au PE, et que, “démocratiquement”, il est naturel que lui-même soit désigné. (Effectivement, le PE joue désormais un rôle important dans diverses décisions européennes, et notamment dans la désignation du président de Commission Européenne.)

Poursuivons l’hypothèse et constatons que la désignation éventuelle de Juncker se fait sur un fond déclamatoire qui confirme, que non seulement “on s’en fout”, de la montée des “eurosceptiques”, mais qu’en plus on la tient pour pire encore que ce qu’elle est : la montée de la “peste brune”, résurrection d’une protohistoire toujours prête à servir dans l’arsenal sexydes pro-européens, ces hyper-postmodernistes vivant au rythme des années 1930. Dans un autre article du Guardian, du 28 mai 2014, on lisait des échos de déclarations qui ne nous l’envoient pas dire…

«Speaking at a conference in Berlin, Wolfgang Schäuble, the German finance minister and one of the most influential politicians in the EU, deplored the outcome of the European election in France where Marine Le Pen’s FN made its biggest breakthrough to win the ballot with 25% of the vote. “A quarter of the electorate voted not for a rightwing party but for a fascist, extremist party,” said Schäuble. [...]

»The attack on the FN was taken up by Viviane Reding, the vice-president of the European commission. Asked by a Swiss television station whether the FN’s triumph imperilled democracy in Europe, she responded: “It is absolutely dangerous, like all fascism.” While neo-fascists from Greece, Hungary and Germany won seats in the Strasbourg parliament, the far right also scored dramatic victories in Britain and Denmark and did well in Austria.

»On the other side of the political spectrum, the hard left also won the election in Greece, did well in Ireland and boosted its presence in several countries. Reding branded some of them as fascist, too. “There is also the fascism of the left which will be in the parliament.”»

Un aspect très spécifique de la situation européenne, c’est que l’éventuelle victoire de Juncker serait une défaite cuisante pour le Britannique Cameron. On sait que Juncker déteste les Britanniques, en privé sans aucune retenue et en public avec le sarcasme aux lèvres ; il les juge irrémédiablement anti-européens. “Bien vu”, se réjouiraient certains Français peu sensibles à la contraction du temps et à l’accélération de l’Histoire qui changent toutes les données, et croyant dur comme fer à l’Europe de leurs rêves, celle à laquelle on pouvait encore s’attarder à croire il y a un quart de siècle et même un peu plus. Mais non, Juncker ne dit pas cela parce qu’il veut une Europe indépendante dans le sens qu’elle serait débarrassée de l’influence US que relaient les Britanniques et qui constitue un des aspects importants de son absence d’indépendance politique. Sa démission en 2013 du poste où il semblait inamovible de Premier ministre luxembourgeois (voir par exemple RTBF.info, le 11 juillet 2013) est due au scandale SERL (services de sécurité luxembourgeois). On avait alors appris qu’en 2006-2007, Juncker avait montré un comportement tout à fait indifférent et laxiste devant la révélation que le SERL, bon serviteur du réseau Gladio “géré” par l’OTAN, entretenait un énorme fichier de surveillance des citoyens grands-ducaux, pour servir notamment à l’information et aux entreprises de Gladio, et aussi du MI6 britannique et, par voie de servilité, de la CIA. Juncker n’a pris aucune mesure, il a laissé faire, n’y trouvant rien à redire ; il n’est pas un atlantiste acharné, du type agent actif-neocon, mais simplement un atlantiste disons par habitude sinon par défaut et indifférence, fataliste de la domination US au niveau de toutes ces fonctions régaliennes de la souveraineté et de la sécurité générale, – toutes choses assez étrangères au Luxembourg et à Juncker. Non, répétons-le, si Juncker déteste les Britanniques c’est parce qu’il les juge anti-européens selon ses propres conceptions intégristes de l’Europe, à lui Juncker.

Merkel semble être venue à lui finalement, alors qu’elle favorisait d’abord l’Allemand bon teint Martin Schultz (social-démocrate du Parti Socialiste Européen [PSE] au PE), pour répondre à des pressions nouvelles, y compris en Allemagne même avec un édito fracassant du Bild et d’autres interventions (voir EUObserver le 31 mai 2014), parce que Juncker s’impose comme le candidat le mieux élu et qu’il importe de plus en plus aux instances européennes d’avoir au moins des allures démocratiques. D’autre part, avec Juncker les nécessités démocratiques font bien les choses si l’on considère l’envergure et l’activisme intégriste mais tactiquement habile du personnage. Il faut voir que ces diverses manœuvres tendent à imposer au niveau européen une riposte politicienne des grands partis-Système dont certains font face à une terrible situation au niveau national (en France et au Royaume-Uni, principalement). Considérée d’un point de vue plus élevé, cette évolution installe l’affrontement entre européistes-Système et eurosceptiques-antiSystème à tous les niveaux de pouvoir en Europe ; elle renforce l’antagonisme entre les institutions européennes, salvatrices des grands partis-Système en danger aux niveaux nationaux, et les situations nationales où dans bien des cas monte l’euroscepticisme.

Ce qui est intéressant, c’est que, dans cette passe d’armes, Cameron s’est retrouvé, en s’opposant à Juncker qu’il connaît bien comme européen intégriste sans partage (ses services, MI6 en tête, le tiennent au courant), dans le rôle de défenseur de l’État-nation et de la prise en compte du vote des “eurosceptiques” … «“Europe cannot shrug off theses results. We need an approach that recognises that Europe should concentrate on what matters, on growth and jobs and not try and do so much,” said Cameron. “We need an approach that recognises that Brussels has got too big, too bossy, too interfering. We need more for nation states. It should be nation states wherever possible and Europe only where necessary. Of course we need people running these organisations that really understand that and can build a Europe that is about openness, competitiveness and flexibility, not about the past.”»

“Intéressant” et curieux à la fois, parce que ce rôle-là, ce n’est bien entendu pas Cameron qui aurait dû le jouer mais bien Hollande, parce que la France est de tradition la défenderesse de la souveraineté des nations. Bien entendu, il n’en fut rien et il n’en est rien, le président-poire ajoutant à sa dimension fruitière initiale celle de président-camembert par temps de canicule en pleine dissolution et qui inventerait pour peu le sondage de popularité de type négatif (3% de Français favorables à sa réélection, – bientôt “– 3%” ?) ; par conséquent, il n’en sera rien… Hollande ne peut manifester une véritable opposition de la France au processus en cours, symbolisé par Juncker, puisqu’il n’est plus un acteur français dans le désordre actuel, mais bien un acteur “européen” tenu à bout de bras, relayant le diktat européen à l’Elysée et rien d’autre, et qui plus est “acteur européen” que ses collègues méprisent ouvertement puisqu’il est incapable de tenir sa maison en ordre. C’est une sorte de Juncker en caoutchouc, tout mol, – certes, sans les tripes, la vigueur et le franc-parler, – comme si la France était réduite au Luxembourg, – certes, France réduite au Luxembourg mais sans les banques ni la prospérité. Bref, passons outre puisque la France n’a pour l’instant plus rien d’elle-même dans ses structures principielles vidées de leur contenu, et donc plus aucun rôle institutionnel à jouer.

Poursuivons l’hypothèse Juncker qui est l’hypothèse extrême d’une situation inéluctable d’affrontement entre l’Europe institutionnelle et les nations. Ce qui se profile c’est une machine de guerre institutionnelle européenne (les institutions européennes) plus intransigeante que jamais après ces élections qui lui ont apporté un cinglant démenti. Plus Bruxelles-Europe est mis en question par les événements qu’il suscite, plus Bruxelles-Europe ne supporte pas de l’être puisque Bruxelles-Europe est oint d’une sorte d’huile sacrée nommée “Europe” qui lui interdit d’accepter la moindre réticence, la moindre critique. Il faut entendre du dedans, c’est-à-dire chez certains fonctionnaires de cette direction qui y furent directement impliqués, le récit de la circonstance initiale de novembre 2013 qui déclencha la crise ukrainienne, l’extraordinaire intransigeance du Commissaire à l’Elargissement de la Commission, tchèque de nationalité, qui mena les négociations et refusa la moindre concession à Ianoukovitch, ne lui laissant d’autre choix que de refuser, – et ainsi pourra-t-on mieux comprendre cette crise-là… “Et ainsi” pourrait-on mieux envisager d’autres crises, avec l’évolution probable de l’attitude de Bruxelles-Europe, notamment, et particulièrement d’une manière symbolique pour nous, si Juncker devient président de la CE. Nous aurons une complète intransigeance vis-à-vis des États-Membres, et particulièrement ceux qui ont eu des votes eurosceptiques marquants. S’il le faut et si les circonstances vont dans ce sens, – et rien ne montre qu’elles puissent prendre une autre tournure, – rien n’empêcherait que l’on envisageât de faire subir à la France le sort de la Grèce, et un Juncker, avec toute son alacrité d’acteur européen musclé et expérimenté, jouerait un rôle accélérateur non négligeable dans une telle occurrence.

Cela signifie que nous nous dirigeons vers des affrontements majeurs, parce que, bien entendu, ni la France ni l’Angleterre, pour prendre les deux cas des deux des trois “grands” européens qui ont enregistré la même poussée dévastatrice des eurosceptiques (28% pour l’UKIP, 25% pour le FN), ne sont prêtes à accepter des pressions et des diktat de cette sorte, même adaptés à leurs situations respectives. On envisagerait aisément que de telles circonstances constitueraient un moteur puissant pour accélérer encore des situations quasi-insurrectionnelles vis-à-vis de l’Europe dans ces pays, et la France pourrait alors trouver un rôle à sa mesure, plutôt du type insurrectionnel, dans le registre “Ah ça ira, ça ira, ça ira…” de son inventaire. Les élections européennes suivies du durcissement de Bruxelles-Europe avec des opérateurs tels que Juncker ouvrent donc la voie à une période de grand trouble, – ou bien accélère de façon impressionnante le grand trouble d’ores et déjà existant, – où le facteur économique et le facteur institutionnel pourraient céder la place à des occurrences politiques de violence pure et des menaces graves de rupture. Ce que ces élections européennes décidément historiques d’il y a une semaine menacent de faire céder, c’est l’existence du cordon sécuritaire et quasiment sanitaire que constituaient jusqu’ici les directions nationales, dont le rôle semblait depuis les épisodes intégrateurs de la Constitution européenne, du traité de Lisbonne et de la crise de l’euro, avoir été réduit à la tâche de faire appliquer une “politique européenne” dont on connaît la recette type FMI-Goldman-Sachs, fardée d’une dialectique nationale de circonstance qui avait pour mission de dissimuler la vérité de la situation. Nous sommes désormais à proximité d’un point de rupture menaçant tous les équilibres nationaux et européens, – comme si l’on évoluait vers une véritable épreuve de force à l’échelle d’un continent qui s’est institué lui-même, dans le chef de ses élites-Système, comme un modèle de gouvernance pour le reste du monde et l’avenir de la civilisation. C’est un autre aspect de la crise d’effondrement du Système qui se précise, et toujours avec cette stupéfiante rapidité dans la formation et le développement des événements.

Source : DeDefensa

 

L’Europe au rythme de Juncker

(Billet du 28 juin 2014) C’est un grand jour pour l’Europe, pour l’UE, pour le Parlement européen (PE) & Cie. C’est-à-dire que c’est un grand jour pour les eurosceptiques et pour le processus de déconstruction de la machinerie européenne qui n’est plus qu’un appendice monstrueux du Système. Il s’agit d’une belle occasion où se fait la démonstration que le Système n’a pas de plus sûr ennemi et d’ennemi plus puissant que lui-même, selon la romantique formule qui nous passionne tant, – l’équation surpuissance-autodestruction. Comme dans chaque occasion de cette sorte, les acteurs changent de script selon les circonstances, et le brillant Cameron s’est trouvé temporairement mais d’une façon efficace, en position d’antiSystème. Ecoutez ses geignements et instruisez-vous des principaux éléments de l’affaire, – l’article de Ian Traynor et de Nicholas Watt, du Guardian, ce 28 juin 2014, fait l’affaire…

«David Cameron took Britain closer to the exit door of the European Union last night following a tumultuous EU summit at which his fellow leaders inflicted a crushing defeat on the prime minister by nominating Jean-Claude Juncker for one of the most powerful jobs in Brussels. In what marked a rift in the UK’s long and troubled relationship with the continent, Cameron was left isolated as 26 of 28 countries endorsed Juncker as head of the European commission for the next five years. “This is a bad day for Europe,” said the prime minister as he voiced bitterness over the nomination of Juncker. “Of course I’m disappointed.” He described the nominee disparagingly as “the career insider of Brussels” and criticised other EU national leaders who he said had “taken different views along the way”.

»Accusing the leaders of Germany, France, Italy and another 23 countries of making “a serious mistake” by abandoning an approach that could have brought consensus on an alternative to the former prime minister of Luxembourg, Cameron said: “We must accept the result … Jean-Claude Juncker is going to run the commission.” Cameron admitted that he now faced an uphill struggle to keep Britain in the EU if his mooted in/out referendum on membership goes ahead as scheduled in 2017. “Today’s outcome is not the one I wanted and, frankly, it makes it harder and it makes the stakes higher,” he said. “This is going to be a long, tough fight. Frankly you have to be willing to lose a battle in order to win a war … Europe has taken one step backwards with its choice of commission president.”

»Pierre-François Lovens, a journalist with La Libre Belgique, tweeted a selfie of himself with Juncker in what appeared to be a bar where he was apparently awaiting the result of the vote. Lovens tweeted: “The man waits, serene, calm, smiling.” Juncker tweeted after the vote that he was delighted to have been nominated. “I am proud and honoured to have today received the backing of the European council.” In a second post he tweeted: “I am now looking forward to working with MEPs to secure a majority in the European parliament ahead of the vote on 16 July.”

»On a momentous day in Brussels which shifted the balance of power in Europe, the decision to back Juncker also handed a big victory to the European Parliament over the way the EU is run. No vote has ever been taken among national leaders on who should head the commission, a decision that until now has always been taken by consensus. But given Cameron’s immovable opposition to Juncker, the issue was put to a qualified majority vote, with Cameron supported solely by Viktor Orbán, the pugnacious Hungarian prime minister. Other allies who had previously voiced sympathy with the British line of argument – the Swedish and Dutch prime ministers – have peeled away to side with the majority over the past week, leaving Cameron unusually isolated.

»But the big shift was that no other candidates but Juncker were considered for the powerful EU executive post because the European Parliament set the leaders by insisting on Juncker after his Christian Democrats grouping won last month’s European elections. The German chancellor, Angela Merkel, a Christian democrat, was the key supporter of Juncker, despite Cameron’s earlier confidence that Berlin shared his reservations about the 59-year-old, who ended a 19-year stretch as prime minister of Luxembourg last year.

»Bowing to the European parliament’s insistence on Juncker marked a seismic shift in the way the EU is run, with the national elected leaders ceding power to the parliament on the question for the first time. There were signs that the government chiefs realised they had blundered, but the momentum behind Juncker had become irreversible. While nominating him, they also decided to review the nomination process, suggesting they would try to claw back their prerogatives from the parliament.»

Juncker est une forte personnalité qui dispose d’un poids politique certain. C’est un Président disons “de substance” et “de caractère”, ce qui le relie directement à Jacques Delors (1985-1995). Entre les deux, Santer (1995-1999), Prodi (1999-2004) et Barroso (2004-2014) ont été des personnalités politiques effacées, avec une mention particulière pour le héros de la bande, pour son exceptionnelle médiocrité, dito Barroso l’imbattable. Ce constat est important. Il signifie plusieurs choses, qui ont toutes un aspect involontairement antiSystème par le biais de la doctrine de “la discorde chez l’ennemi” ; laquelle est, en bonne logique et en bonne tactique qui est presque une stratégie, une réplique à peine indirecte de l’art martial du “faire aïkido” qui ne peut que nous séduire. (Voir le 2 juillet 2012 : «L’opérationnalité de la résistance antiSystème se concentre naturellement dans l’application du principe fameux, et lui-même naturel, de l’art martial japonais aïkido : “retourner la force de l’ennemi contre lui…”, – et même, plus encore pour notre cas, “aider la force de cet ennemi à se retourner naturellement contre lui-même”, parce qu’il est entendu, selon le principe d’autodestruction, qu’il s’agit d’un mouvement “naturel”.») Certains le comprennent parfaitement, comme l’UKIP britannique, pour qui Juncker est le choix idéal pour la cause des eurosceptiques (Novosti, le 28 juin 2014) :

«[Senior UKIP’ MEP David] Coburn also warned that Juncker’s nomination as President would have far reaching consequences for the EU and predicted it would lead to the collapse of the entire European project. “In some ways he’s perfect for UKIP because he’ll bring the whole EU project crashing down. I think that will happen sooner rather than later,” Coburn said. “He’s the worst of all possible candidates in a very poor field. He’s a donkey in a field of donkeys,” Coburn added.»

Nous allons détailler dans quels sens, dans quels domaines, etc., le choix de Juncker est le meilleur qu’on pouvait espérer pour la situation présente et pour ses développements ; “meilleur”, dans le sens de la dynamique la mieux appropriée à une exaspération de la situation-Système dans les institutions européennes.

• Juncker est donc une forte personnalité qui a pour particularité de haïr profondément les Britanniques, – sentiment que les Britanniques lui rendent fort bien. Sur les véritables causes et conséquences de cette haine réciproque, et pour qu’aucune illusion ne subsiste à propos de Juncker, ceci, venu d’un texte du 31 mai 2014 :

«Un aspect très spécifique de la situation européenne, c’est que l’éventuelle victoire de Juncker serait une défaite cuisante pour le Britannique Cameron. On sait que Juncker déteste les Britanniques, en privé sans aucune retenue et en public avec le sarcasme aux lèvres ; il les juge irrémédiablement anti-européens. “Bien vu”, se réjouiraient certains Français peu sensibles à la contraction du temps et à l’accélération de l’Histoire qui changent toutes les données, et croyant dur comme fer à l’Europe de leurs rêves, celle à laquelle on pouvait encore s’attarder à croire il y a un quart de siècle et même un peu plus. Mais non, Juncker ne dit pas cela parce qu’il veut une Europe indépendante dans le sens qu’elle serait débarrassée de l’influence US que relaient les Britanniques et qui constitue un des aspects importants de son absence d’indépendance politique. Sa démission en 2013 du poste où il semblait inamovible de Premier ministre luxembourgeois [...] est due au scandale SERL (services de sécurité luxembourgeois). On avait alors appris qu’en 2006-2007, Juncker avait montré un comportement tout à fait indifférent et laxiste devant la révélation que le SERL, bon serviteur du réseau Gladio “géré” par l’OTAN, entretenait un énorme fichier de surveillance des citoyens grand-ducaux, pour servir notamment à l’information et aux entreprises de Gladio, et aussi du MI6 britannique et, par voie de servilité, de la CIA. Juncker n’a pris aucune mesure, il a laissé faire, n’y trouvant rien à redire ; il n’est pas un atlantiste acharné, du type agent actif-neocon, mais simplement un atlantiste disons par habitude sinon par défaut et indifférence, fataliste de la domination US au niveau de toutes ces fonctions régaliennes de la souveraineté et de la sécurité générale, – toutes choses assez étrangères au Luxembourg et à Juncker. Non, répétons-le, si Juncker déteste les Britanniques c’est parce qu’il les juge anti-européens selon ses propres conceptions intégristes de l’Europe, à lui Juncker.»

• … Il n’y aura donc pas de lutte politique à proprement parler entre Juncker et les Britanniques, ce qui n’est d’ailleurs pas une chose mauvaise parce qu’une lutte politique ne serait qu’une occurrence trompeuse par rapport à ce qu’elle nous ferait croire faussement d’une véritable évolution de la situation. Mais il y aura sans aucun doute une lutte bureaucratique, pour deux raisons : 1) parce que Juncker, spécialiste des arcanes européennes et effectivement fédéraliste acharné, n’a pas l’habitude de lâcher prise. Il voudra faire passer ses options fédéralistes dans la monstrueuse bureaucratie de la Commission, c’est-à-dire aller dans le sens de dessaisir les pays-membres de ce qu’il leur reste de miettes de souveraineté. 2) Contre cela, les Britanniques (pas les Français, certes, dans l’état où ils sont) se battront jusqu’au bout. Or, s’ils sont bien peu “européens”, ils ont par contre une grande maestria bureaucratique et ont réussi à placer leurs hommes (tout fonctionnaire UE de nationalité britannique reste par-dessus tout un “homme de l’Angleterre”) dans nombre de postes stratégiques de la bureaucratie de l’UE. C’est dire si Juncker trouvera à qui parler et que, compte-tenu de son caractère, cela se traduira par des batailles internes et des tensions extrêmes à l’intérieur des bureaucraties européennes, – les deux adversaires, Juncker et l’activisme bureaucratique britannique déployant une égale vacherie dans la bataille à venir. Ces batailles auront pour premier effet de contribuer à réduire sinon paralyser les capacités d’influence et d’action des pouvoirs concernés.

• Un autre aspect intéressant de la nomination de Juncker est que ce processus entend s’oindre de l’huile divine de la légitimité démocratique (Juncker, candidat du premier “parti” (?) européen, qui est un rassemblement hétéroclites des droites-Système des pays-membres. Sacré curiosité : allez dire à l’électeur moyen de l’UMP qui s’est déplacé pour les européennes qu’il a participé à la légitimation de Juncker à la tête de la Commission, et demandez-lui la signification de la chose…). Bien, tout cela est politiquement plutôt grotesque, mais c’est une grotesquerie qui roule et à laquelle les politiciens européanisés tiennent ; c’est-à-dire que la participation du PE au fonctionnement des institutions-UE est désormais elle-même institutionnalisé au nom de l’imagerie démocratique de l’ensemble, avec tout ce que cela suppose de tracasseries, d’intrigues politiciennes et ainsi de suite, et finalement d’entraves à la bonne marche de l’exécution des politiques. On a l’exemple-type à Washington d’un système démocratique auquel Roosevelt avait réussi à donner un exécutif “impérial”, et qui a sombré dans des querelles institutionnelles après que la branche législative ait réussi à reprendre une partie du pouvoir, avec la fin de la Guerre froide, – le résultat étant la paralysie type-usine à gaz ou type-Titanic c’est selon.

• A cette aune, on retiendra le commentaire du Guardian : «Bowing to the European parliament’s insistence on Juncker marked a seismic shift in the way the EU is run, with the national elected leaders ceding power to the parliament on the question for the first time. There were signs that the government chiefs realised they had blundered, but the momentum behind Juncker had become irreversible. While nominating him, they also decided to review the nomination process, suggesting they would try to claw back their prerogatives from the parliament.» Les “souverainistes” de certains États-membres doivent-ils marquer ce jour d’une pierre noire en parlant d’une souveraineté nationale encore diminuée ? C’est à voir même si la souffrance est fondée parce que, selon nous, les gouvernements nationaux en leur état présent, avec le personnel inculte et psychologiquement exsangue dont ils disposent, ne servent qu’à donner un alibi d’apparence de souveraineté puisqu’ils usent des restes de cette souveraineté pour en trahir le principe, pour donner leur soutien à la mentalité européenne. Eh bien, certes ! Que ces gouvernements soient encore plus privés de souveraineté, et l’on aura au moins une vérité de situation, – à savoir que la souveraineté n’existe plus nulle part, que les institutions européennes n’auront plus de relais nationaux pour appliquer leurs directives, qu’elles seront placées devant leurs responsabilités, avec la possibilité d’insurrections nationales relayées par les succès des partis antiSystème… C’est à ce point que l’on comprend la logique du MEP du parti UKIP David Coburn («In some ways he’s perfect for UKIP because he’ll bring the whole EU project crashing down…»)

• La désignation “élective” de Juncker ouvre donc bien des perspectives, dans la mesure où elle pourrait être le pas de clerc de la poussée globalisante, s’exprimant en Europe sous le visage du fédéralisme à outrance. Comme Juncker est un dur, on peut compter sur lui pour contribuer à pousser l’expérience jusqu’à son terme, c’est-à-dire contribuer éventuellement à conduire directement l’Europe à sa Guerre de Sécession avant même que leur ambition des “États-Unis d’Europe” soit rencontrée.

Source : DeDefensa

Et enfin un billet de la Tribune, de l’excellent Romaric Godin

Qui est le grand perdant du Sommet européen, Hollande ou Cameron?

Le Sommet européen a mis l’accent sur la croissance et a nommé Jean-Claude Juncker. Mais François Hollande est loin d’avoir obtenu la victoire escomptée depuis son alliance avec les socio-démocrates européens

A l’issue du Sommet européen, tout le monde, comme toujours s’est dit vainqueurs. Mais tout le monde n’a pas raison.

Une « flexibilité » pas si souple…

Comme on s’y attendait, le Conseil a reconnu le droit aux États membres à plus de « flexibilité » dans l’application du pacte de stabilité dès lors qu’il réalise les réformes structurelles demandées. Matteo Renzi, le président du Conseil italien, pouvait y voir un accord « très, très bon » et se vanter, affirmant qu’il n’aurait pas voté pour Juncker « s’il n’y avait pas eu d’abord un bon accord politique. » Mais en réalité, rien ne change vraiment et Angela Merkel l’a immédiatement précisé : « la flexibilité, cela signifie que le pacte de stabilité sera appliqué de la meilleure manière possible. » Et d’ajouter que « ce ne sera pas aux Etats de décider eux-mêmes de l’application de cette flexibilité, mais à la Commission. » Angela Merkel a tenu bon.

Une Europe du changement ?

Autrement dit, comme aujourd’hui, c’est bien Bruxelles qui continuera à accorder des délais pour l’application du pacte, moyennant évidemment l’application d’une politique qui, rappelons-le, reste une politique de consolidation budgétaire qui porte en soi des éléments déflationnistes. La victoire de Matteo Renzi est donc d’abord, comme il l’a reconnu lui-même « terminologique » : la croissance est affichée comme la priorité du Conseil. On promet d’utiliser les outils actuels : la BEI, les « project bonds », etc. Mais là encore : rien de plus que l’existant. Pas de montant sur les investissements en œuvre. La BEI, dirigée par l’ancien secrétaire d’Etat aux Finances libéral allemand Werner Hoyer, a prouvé sa frilosité. Les project bonds sont encore dans les limbes. Or, pour relancer la machine économique, il faut de l’ambition. L’existant, même amélioré ne sera sans doute pas suffisant.

La France grande perdante ?

Reste un constat : l’Italie dispose d’une légère marge de manœuvre, étant sortie de la procédure de déficit excessif. Pour Paris, les chaînes du pacte de stabilité demeurent quasiment les mêmes, sans vraie compensation d’envergure. François Hollande devra négocier avec la prochaine commission les modalités de son nouveau délai pour la rdéuction du déficit sous les 3% du PIB et ne gagne pas vraiment de nouvelles marges de manœuvre budgétaire. Le train actuel de la consolidation budgétaire devra simplement se maintenir. Lorsque l’on observe « le plan d’attaque » de l’Elysée publié dans Le Monde du 25 juin, on comprend que, encore une fois, Paris n’a guère pesé et n’a pas obtenu grand-chose. Sa défaite est complète.

David Cameron n’a peut-être pas tout perdu

Dans un sens, elle est plus cuisante encore que celle de David Cameron. Humilié en théorie par sa défaite sur Jean-Claude Juncker, il a pu montrer aux Britanniques sa détermination à refuser l’Europe « à l’ancienne » incarnée par le premier ministre luxembourgeois. « La position de Cameron pourrait avoir été renforcée après cet épisode, étant donné le risque de voir le Royaume-Uni de quitter l’UE et celui de voir Berlin se retrouver seule avec un « bloc Club Med » », souligne le Think Tank eurocritique Open Europe. Les autres postes européens, notamment ceux de la Commission seront déterminants pour mesurer si Londres a perdu ou gagné la partie.

D’ores et déjà, Angela Merkel a répété sa volonté de ne pas abandonner le Royaume-Uni et de le conserver dans l’UE. Elle a ainsi reconnu le droit d’une « Europe à deux-vitesses » pour les Britanniques. Preuve que Londres n’a pas tout perdu. Il n’est donc pas impossible que le Premier ministre britannique s’en sorte bien, avec un Commissaire chargé des dossiers économiques (chargé d’appliquer la “flexibilité” des règles budgétaires et un programme de libéralisation très “Tories”) .  Dans ce cas, Paris aura bu sa défaite jusqu’à la lie.

Source : La Tribune

 

Source: http://www.les-crises.fr/l-europe-au-rythme-de-juncker/


[No comment] L’Albanie reconnue officiellement candidate à l’Union européenne

Monday 30 June 2014 at 00:10

Source : La Tribune

N.B. : salaire moyen, 230 € par mois…

Source: http://www.les-crises.fr/l-albanie-candidate-a-l-ue/