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Les Dessins polémiques de Charlie Hebdo…

Wednesday 20 May 2015 at 15:25

Tout d’abord, rappelons que le site Les-crises.fr condamne sans ambiguïté les attentats de Paris – tout comme toutes les incitations à la haine et tous les terrorismes, des forts comme des faibles.

À aucun moment ce billet ne vise à excuser un acte d’une barbarie inhumaine. Il vise à réfléchir ensemble pour que cela ne recommence pas.

Pour mémoire, nous avons réalisé un très long travail d’analyse sur l’affaire Charlie Hebdo (consultable ici) et ses suites.

La sortie de l’excellent livre d’Emmanuel Todd vient de montrer que l’esprit du 11 janvier (alias “FERME TA GUEULE” – j’ai testé…) n’était pas mort… Nous en reparlerons, car il est bien plus profond que ce qu’en disent les médias.

En attendant, je vous rappelle quelques éléments liés aux caricatures.

Bien entendu, rappelons qu’elles sont minoritaires dans l’ensemble des dessins de Charlie Hebdo – mais à chacun de juger…

La première en 2006 a été celle-ci :

Et les choses sont allées en empirant :

 

 

Un vrai message de fraternité, comme l’ont relevé d’autres dessinateurs :

Celle-là étant ma préférée :

Alors bien sûr, on peut y voir du second degré, mais enfin on a quand même une Une qui indique que “Le coran, c’est de la merde”… Je ne suis pas sûr qu’un tel second degré avec d’autres communautés passe bien…

On notera d’ailleurs que pour le détournement de cette caricature en “Charlie Hebdo c’est de la merde” (que je ne reproduis donc pas, regardez sur Google) sur son compte Facebook, un adolescent a été dénoncé et est poursuivi pour apologie du terrorisme !

Je termine par une incise sur le soutien sans faille de Charlie aux Femens (dont le respect des autres s’insère j’imagine dans les “Valeurs de la République”) – vu que cela a fait partie des reproches qui leur ont été faits :

“Tous unis autour des Femen” ?

Autour de celle-ci, qui résume leur vision ?

Mais pour ce qui nous intéresse, rappelons ce tweet d’anthologie d’une de leurs leaders diffusé le 9 juillet 2013 : « Qu’est ce qui peut être plus stupide que le Ramadan ? Qu’est ce qui peut être plus laid que cette religion ? ». Elle a supprimé par la suite le tweet mais assure « l’assumer entièrement » (Source : L’Express).

Ou encore mieux, celle-ci, qui brule un Coran :

Mais bon, comme certaines sont très heureuses quand l’extrême droite se déchaine à Odessa (35 morts…)

Eugenia Evgenia Krayzman

Heureusement qu’il y a des féministes plus humanistes (car il reste tant à faire pour l’égalité…)

Mais bref…

En tous cas, tout cela avait suscité de larges polémiques A L’INTÉRIEUR MÊME DES JOURNALISTES de CHARLIE HEBDO :

« Le pilonnage obsessionnel des musulmans auquel votre hebdomadaire se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française » [Olivier Cyran] (Source)

« Je posais la question à Charb : « Sous le titre “Mahomet : une étoile est née”, montrer un Mahomet nu, vu de trois quarts dos, en position de prière, couilles pendantes et vit gouttant, en noir et blanc mais avec une étoile en jaune à l’anus, tournez-le dans tous les sens, en quoi est-ce drôle, spirituel?» C’était ce qu’on voyait dans ce numéro de « Charlie Hebdo ». […] Charb qui préférait mourir et Wolin qui préférait vivre. Je t’en veux vraiment, Charb. Paix à ton âme. » [Delfeil de Ton] (Source)

« Structuré par le schéma de “la conspiration”, Charlie Hebdo s’est directement mis à la fabrication de “complots”, avec les articles de Fiammetta Venner sur l’islam. Recourant à des amalgames répétés entre l’islam comme religion, les différents courants de l’islam politique, l’intégrisme et le terrorisme, Charlie Hebdo – hormis quelques courageux résistants de la nuance et de la complication – s’est alors inscrit dans une croisade de la Civilisation (“européenne”) contre la Barbarie (“musulmane”). » [Philippe Corcuff] (Source)

« Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. » (Wolinsli)

Si Wolinski pensait ça, on a le droit de le penser ???

A-t-on le droit de se demander quel est le sens de dessiner ceci :

quand on est hélas sur la liste des 9 personnes à abattre d’Al Qaeda Yemen ?

C’est cependant logique, et revendiqué :

Le problème est que tout ceci était bon enfant dans les années 1970, mais qu’avec la mondialisation, ce genre d’humour n’est plus cloisonné au pays…

 

Souvenons-nous des avertissements – en 2006 et 2012, quand les caricatures sortaient, les choses étant pourtant bien plus claires :

« Je condamne toutes les provocations manifestes, susceptibles d’attiser dangereusement les passions. » [Jacques Chirac, 08/02/2006]

« C’est le pire exemple d’extrémistes provoquant des extrémistes. » [Vygaudas Usackas, représentant spécial de l'Union européenne pour l'Afghanistan, JDD, 19/09/2012]

Condamner l’attentat odieux ne signifie donc pas soutenir le message des dessinateurs – c’est un principe de base…

Et Dieu sait que j’admirais Cabu, Marris, Charb sur leurs autres combats – comme vous nous manquez…

Pourquoi ne pas adopter les principes anglo-saxons : liberté absolue de caricaturer, blasphémer, etc – donc de s’exprimer (ce que de plus en plus de lois réduisent chez nous), mais désapprobation morale de la population et des médias, visant à respecter les convictions de chacun (raison pour laquelle ces caricatures n’ont pas été montrées dans les médias anglo-saxons, au grand désespoir des extrémistes français, genre Fourest sur Sky News).

On juge aussi un acte à ses conséquences. Quel est le bilan de ces caricatures ? :

En quoi la « liberté d’expression est-elle renforcée en quoi que ce soit – au contraire, ceci terrorise forcément les dessinateurs et médias.

SACRÉ bilan ! On continue ?

À chacun de se faire son opinion, mais il est INACCEPTABLE de chercher à empêcher le débat.

“La vérité est que, enfermés dans notre laïcisme radical, nous nous retrouvons seuls, tragiquement provinciaux, comme une banque ethnique qui encenserait son idole dans l’indifférence ou la désapprobation générale. A l’âge de la mondialisation, on n’insulte pas les symboles culturels des autres pour le fun.” [Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?]

Observer des tabous, ce n’est pas forcément une régression, ce n’est pas un pas en arrière pour la liberté d’expression : c’est un pas en avant pour l’intelligence.” [Plantu, 10/2006]

Source: http://www.les-crises.fr/la-polemique-charlie-hebdo/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Béchade)

Wednesday 20 May 2015 at 04:30

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche : “Les banques centrales ont flingué la classe moyenne” – 18/05

Olivier Delamarche VS Marc Riez: Pourquoi l’économie américaine a-t-elle ralenti ? – 18/05

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade: QE: beaucoup de bulles mais pas de croissance – 13/05

Philippe Béchade VS Julien Nebenzahl (1/2): Doit-on s’inquiéter de la hausse des taux obligataires ? – 13/05

Philippe Béchade VS Julien Nebenzahl (2/2): Quelles sont les valeurs à privilégier suite aux publications d’entreprises ? – 13/05


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-19-05-2015/


Barbares, ogres et assassins … la propagande anti-allemande dans les cartes postales

Wednesday 20 May 2015 at 01:12

 

Source : centenaire.org

Cette sélection de cartes postales de propagande anti-allemande provient du fonds de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC).

Dès le mois d’août 1914 on assiste en France à un déferlement de propagande alimenté par des fausses nouvelles colportées par la presse et aussitôt mises en images par les illustrateurs. Toutes sortes d’atrocités prétendument commises par l’ennemi, forcement barbare, y sont montrées : crimes de guerre, exécutions de curés et de notables, atrocités contre les enfants ou les femmes.
Ce florilège présente essentiellement des cartes produites dans les premiers mois du conflit, les plus meurtriers et chaotiques, où faute de représentations de la guerre telle qu’elle avait lieu on était obligé de puiser dans l’imaginaire collectif ou dans le stock existant des représentations d’avant-guerre. Il en résulte une vision de la guerre largement fantasmatique, forcément perméable aux thèmes diffusés par la propagande.

 

Leur façon de faire la guerre. Carte illustrée. Georges Scott, d’après “L’Illustration”. Editeur ELD (L&D ?), Eugène Le Deley, Paris. Dessin daté du 28 août 1914. Ce dessin Georges Scott fit la couverture de “l’Illustration” du 29 août 1914. C’est le résultat d’un mois de bourrage de crânes sur les prétendues atrocités allemandes. Pouvait-on dès lors voir l’ennemi autrement qu’en brute assoiffée de sang, s’en prenant aux populations civiles, détruisant des villages, tuant femmes, enfants et curés?
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

1914 : l’entrée. Carte illustrée. Anonyme. Pas de mention d’éditeur. 1914. Carte imprimée en Belgique. Une des nombreuses reprises du motif de Scott.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Le gros de l’ennemi tel qu’il faut se le représenter. Carte Illustrée. Maurice Pepin. Editeur Gallia, Paris. 1914. Evolution de l’archétype : soldat laissant derrière lui une ville enflamme et des cadavres d’enfants, un couteau ensanglanté à la main et une bague à chaque doigt, fruits du pillage.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Peints par eux-mêmes : sans commentaire. Carte Illustrée. Richard Graef (1879-1945). Editeur Gallais et Cie, Paris.1910. Carte postale française à partir d’un dessin de presse allemand détourné. Cette lithographie parut dans le journal satyrique allemand “Simplicissimus” le 7 mars 1910, publié à l’origine sans titre ni légende, il représente la répression d’un mouvement social en Prusse. Ce dessin “emprunté” est désormais doté d’une légende illustrant la cruauté de l’armée allemande envers sa propre population.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Les allemands achèvent les blessés. Carte Illustrée. Anonyme. Pas de mention d’éditeur. 1914-1915. Carte faisant appel à l’imagerie des guerres du 19e siècle.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Barbarie allemande – générosité française. Carte Mixte. M.Boulanger. Editeur Gloria. 1914-1915. En contrepoint de la barbarie de l’allemand qui achève les blessés, le français les soigne, fussent-ils allemands.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

…ils dépouillent les morts (les journaux). Carte Photographique. Anonyme. Pas de mention d’éditeur. 1914-1915. Le titre de la carte donne l’origine de l’information “(les journaux)”.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Les traitres fusillent l’adversaire désarmé à la vue du drapeau blanc. Carte Illustrée. Big. Edition Patriotique I.Lapina, Imp.-Edit., Paris. 1915. L’ennemi est fourbe et cruel et se joue des règles de la guerre. Du point de vue graphique, on remarquera que les éléments constitutifs de la tranchée (parapet, pilastre et meurtrières) forment un visage.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Et les lâches emploient les gaz asphyxiants et le pétrole enflammé contre nos soldats. Carte Illustrée. Big. Edition Patriotique I.Lapina, Imp. Edit., Paris. 1915. Réprobation face à l’utilisation d’armes nouvelles comme les gaz ou les lance-flammes, qui furent pourtant utilisées par l’ensemble des belligérants.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Leur 1er crime. Carte Illustrée. Anonyme. Editeur A.L. Paris. 1914. L’envahisseur allemand s’en prend aux religieux.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Guerre 1914 : Leurs crimes. Carte Illustrée. Clérice frères (François et Victor). Editions Niquet, Paris. 1914. La soldatesque entre dans une église et tue le curé qui sonne le tocsin.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Atrocités allemandes : assassinat d’Alexis Samain / assassinat du curé de Moyenvic. Carte Illustrée.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Dans un village du Nord : avant l’exécution. Carte Illustrée. Anonyme. Editeur AN, Armand Noyer, Paris. 1914. On fusille le curé, le maire (?) et une femme.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Une jeune victime. Carte Illustrée. R.Bataille. Editeur Cl.Noé, Paris. 1914. La légende rend compte de façon circonstanciée de la fausse nouvelle : un enfant de sept ans met en joue des soldats allemands avec un fusil en bois, qui le fusillent aussitôt sous les yeux de sa mère.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Un enfant de sept ans fusillé. Carte Illustrée. Louis Boucher. Pas de mention d’éditeur. 1914. Le fait état universellement connu, il n’est plus besoin de longues explications, la légende est minimaliste, le dessin reprend les éléments nécessaires : le fusil en bois et la mère coiffée en alsacienne.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Nos Prussiens orientaux, “barbares allemands” en Russie. Carte Photographique. Carte postale allemande. 1914-1915. La propagande allemande essaye d’allumer un contre-feu à cette déferlante de fausses nouvelles, ici une carte photographique mettant en scène les occupants allemands sous un jour favorable. Cette carte ne se trouve pas à la BDIC, elle appartient aux collections de la Bibliothèque d’histoire contemporaine de la Bibliothèque du Land du Württemberg (BfZ/WLB).
© Bibliothèque d’histoire contemporaine de la Bibliothèque du Land du Württemberg

En pays envahi : ris ou je te fais fusiller. Carte Illustrée. Lorniard. Edition Berger-Levrault, Section d’information, Strasbourg. Une réponse française à la contre-propagande allemande avec le pendant exact de la carte précédente : les concepteurs de la carte pointent le fait qu’il s’agit de mises en scène photographiées.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Ils viennent jusque dans vos bras égorger vos fils, vos compagnes. Carte Mixte. M.Boulanger. Editeur Gloria. 1914-1915. Vision apocalyptique de l’arrivée des allemands, accompagnée d’un couplet de la Marseillaise.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

 

Guerre 1914 (août) : où sont les français ? Que de fois a eu lieu cette odieuse scène ? Carte Photographique. Photo Blanch. Collection Jove. 1914. Au dos on lit à propos de cette collection de cartes qu’elles sont « Composées ou exécutées d’après nature, elles sont […] la reproduction scrupuleuse de la vérité ». La jeune paysanne agressée par un soldat, pose la question « où sont les français ? » qui sonne comme un appel au secours, ou comme un reproche.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Une tête coupée. Carte Illustrée. Ph.Cary (?). Editeur A.F.Laclau, Toulouse. 1914-1915. Du grand guignol : une paysanne enterrée nue et décapitée à coups de sabre.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

1914 : fugitifs d’Anvers sur la frontière hollandaise. Carte Photographique. Anonyme. Editeur ELD, Eugène Le Deley, Paris. 1914. Carte postale bilingue français-anglais. La guerre occasionne l’exode des populations, d’après la légende, ici c’est le cas d’habitants d’Anvers cherchant asile aux Pays-Bas, à une vingtaine de km au nord de cette ville.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Pauvres gens ! Les fugitifs de Belgique et du Nord de la France campés dans une forêt. Carte Photographique. Anonyme. Editeur CCCC, Charles Collas et Cie Cognac. 1914. La même image légendée différemment : qualifiés de « pauvres gens », les réfugiés sont ici des Belges et des Nordistes, la scène est donc censée se dérouler en France et non au nord de la Belgique, comme il apparait dans la carte précédente.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

 

Rapatriés français, Genève 1915. Carte Photographique. Jullien Frères. Carte postale semi-artisanale sur papier photographique Tensi. Fait partie d’un reportage sur l’arrivée à Genève de civils des départements français occupés. Ces « rapatriements » d’indigents et de volontaires (via la Belgique, l’Allemagne et la Suisse) sont mis en place par les autorités allemandes à partir de mars 1915 pour pallier aux difficultés de ravitaillement en zone occupée. Si au début les volontaires pour un rapatriement étaient rares, au point qu’il fallait en désigner de façon autoritaire, avec la dégradation des conditions du ravitaillement les demandes finirent par dépasser le nombre des places disponibles. Entre 1915 et 1918 il n’y eut pas moins de 400 000 personnes déplacées.
© Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

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Source: http://www.les-crises.fr/barbares-ogres-et-assassins-la-propagande-anti-allemande-dans-les-cartes-postales/


Actu’Ukraine 19/05

Tuesday 19 May 2015 at 03:51

Le contenu est trop long, merci de visiter notre site

Source: http://www.les-crises.fr/actu-ukraine-19-05/


36 % des sympathisants PS sont favorables au retour de la peine de mort…

Tuesday 19 May 2015 at 00:01

Quand Todd parle de néo-républicanisme…

Photo prise le 24 février 1977 du Tunisien Hamida Djandoubi, 28 ans, arrivant à son procès. Il fut le dernier condamné à mort exécuté en France, le 9 octobre 1977, à la prison des Baumettes, à Marseille.

Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014).

Peine de mort

Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».

A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.

« C’est une question dans l’absolu »

Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »

Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.

L’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.

Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».

Source : Julien Lemaignen, pour Le Monde, le 8 mai 2015.

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Je signale au passage qu’il y a 8 postes de bourreaux à pourvoir en Arabie Saoudite.

Aucune compétence particulière n’est requise, mais être un homme est probablement un plus (hétérosexuel, car l’homosexualité y est justement punie de mort).

En dehors des décapitations, ils coupent aussi des parties du corps au sabre, des mains au voleurs par exemple.

Hier ils ont déjà fait la 85ème décapitation depuis le début de l’année (dont 5 le jour de la visite de Hollande), donc il y a un vrai effort de gains de productivité.

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Version courte :

Version longue :

Source: http://www.les-crises.fr/36-des-sympathisants-ps-sont-favorables-au-retour-de-la-peine-de-mort/


Un pays à la dérive : sondage “Nouvelles fractures françaises” de l’Ipsos

Monday 18 May 2015 at 01:23

Intéressante mise à jour du sondage annuel Nouvelles fractures françaises de l’Ipsos pour Le Monde / Cevipov (Sciences Po) / Fondation Jean Jaurès (du lourd chez les commanditaires, ça se verra dans les commentaires, très orientés)

Voici les 100 diapositives :

Je vous propose de discuter les suivantes :

Vous notez que le titre n’est pas “Les Français massivement opposés à  tout approfondissement de l’UE” mais “nous souhaitons privilégier l’échelon national si ça ne dérange personne sivoplé merci”

 

Franc succès de la propagande européiste…

“Le sentiment XXX progresse chez les ouvriers”, mais 65 % sont contre…

 

76 % !!!!

 

Très intéressant celui-ci, 30 % à l’UMP !

Majoritaire au PS et presque au FG quand même !!!

Ah tiens, et quelle est la catégorie qui pense le plus qu’il y a trop de gens qui touchent de l’argent sans travailler ???? (et non, ça ne marche pas “on a cotisé pour ça”, car non, justement, vous n’avez clairement pas assez cotisé (dette de l’État, insuffisances pour la retraite, la santé, la dépendance pour les années à venir…)

 

Tu m’étonnes…

Ceci étant, ça fleure bon les lendemains qui chantent ça…

ça fait quand même 68 % qui pensent que la moitié et plus sont mal intégrés…

euh, 54 % ne le pensent pas….

ça fait quand même un quart de la gauche quand même…

Source: http://www.les-crises.fr/sondage-nouvelles-fractures-francaises-de-lipsos/


[Ce soir ou jamais !] « Qui est Charlie », retour sur le livre polémique d’Emmanuel Todd

Sunday 17 May 2015 at 02:33

Autour de la polémique suscitée par « Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse »,le livre d’Emmanuel Todd publié au Seuil, Frédéric Taddeï propose un débat avec Emmanuel Todd, historien et anthropologue, Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe, Abdennour Bidar, philosophe, Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de «La Vie», et Eric Fassin, sociologue.

Source: http://www.les-crises.fr/ce-soir-ou-jamais-qui-est-charlie/


La fraternité de l’échec, par Paul Krugman

Sunday 17 May 2015 at 00:45

Jeb Bush veut cesser de parler des controverses passées. Et l’on sait pourquoi. Il y a beaucoup de choses dont il ne veut plus parler. Mais ne lui faisons pas ce plaisir. L’on apprend beaucoup en étudiant l’histoire récente, et l’on apprend encore plus en regardant la façon dont les politiques répondent à cette histoire.

Tous ces discours de “Passons à autre chose” de ces derniers jours incluent la réponse de Bush lorsqu’on lui a demandé dans un entretien si, sachant ce qu’il sait aujourd’hui, il aurait soutenu l’invasion de l’Irak en 2003. Il a répondu oui. Pas d’armes de destruction massive ? Pas de stabilité après toutes ces vies et tout cet argent sacrifiés ? Pas de problème.

Puis il a tenté de faire machine arrière. Il a “mal interprété la question” et répondre à de “l’hypothétique” ne l’intéresse pas. De toute façon, “revenir en arrière” n’est “pas un service” à rendre à ceux qui ont pris part à la guerre. Prenons un instant pour savourer la lâcheté et la bassesse de cette dernière remarque. Et non ce n’est pas une hyperbole. Bush tente de se cacher derrière les militaires, en prétendant que toute critique des dirigeants politiques – et notamment bien sûr de son frère le commandant en chef – est une attaque contre le courage et le patriotisme de ceux qui ont payé le prix des erreurs de leurs supérieurs. C’est vraiment très bas comme comportement et cela nous en dit beaucoup plus sur la personnalité du candidat qu’un nombre incalculable d’entretiens personnels et privés.

Attendez, ce n’est pas fini : de manière incroyable, Bush s’en est remis à ce vieil adage de la voie passive, admettant que “des erreurs ont été commises”. En effet. Par qui ? Eh bien un peu plus tôt cette année, Bush a fait paraître une liste de ses conseillers les plus proches en matière de politique étrangère, et c’était à celui qui avait fait le plus d’erreurs, des gens qui ont joué un rôle essentiel dans le désastre irakien et d’autres débâcles.

Sérieusement, si l’on regarde cette liste, qui inclut des sommités telles que Paul Wolfowitz, qui insista sur le fait que nous serions accueillis comme les libérateurs et que la guerre n’allait presque rien coûter, et Michael Chertoff, qui en tant que directeur du Ministère de la Sécurité Nationale pendant l’Ouragan Katrina ne savait pas que les milliers de personnes bloquées dans une salle municipale de la Nouvelle Orléans n’avaient ni eau ni nourriture.

Dans le Monde de Bush, en d’autres termes, jouer un rôle central dans une politique catastrophique ne vous empêche pas d’avoir des responsabilités à l’avenir. On peut même dire qu’avoir un historique d’erreurs catastrophiques en termes de sécurité nationale est un prérequis et une recommandation.

Les électeurs, même les électeurs républicains de longue date, ne partagent peut-être pas ce point de vue et les derniers jours ont certainement fait du mal aux projets présidentiels de Bush. Pourtant, en un sens, c’est injuste. L’Irak est un problème spécial pour la famille Bush, qui est connue pour ne jamais admettre ses erreurs et pour être loyale envers ses membres, peu importe à quel point ils ont fait n’importe quoi. Mais le refus d’apprendre de ses erreurs auquel on ajoute une version de justesse politique dans laquelle vous n’êtes acceptable que si vous avez eu tort sur des sujets cruciaux, est omniprésente dans le parti républicain moderne.

Prenons mon sujet de prédilection, la politique économique. Si l’on regarde la liste des économistes qui semblent avoir une influence significative sur les leaders républicains, incluant les possibles candidats à la présidentielle, l’on découvre qu’ils ont presque tous été d’accord sur le fait que, pendant le “Boom Bush”, il n’y avait aucune bulle immobilière et l’avenir économique de l’Amérique était brillant ; qu’ils ont presque tous prédit que les efforts de la Réserve Fédérale pour combattre la crise économique qui s’était développée lorsque la bulle non existante avait éclaté allait mener à une inflation sévère ; et qu’ils ont presque tous prédit que l’Obamacare, qui a pris effet pleinement en 2014, allait être un terrible destructeur d’emplois.

Etant donnée la façon dont ces prévisions se sont avérées fausses – nous avons connu la bulle immobilière la plus importante de notre histoire, la paranoïa quant à l’inflation est erronée depuis six ans et 2014 s’est avérée être l’année où la croissance de l’emploi a été la meilleure depuis 1999 – l’on pourrait penser qu’il pourrait y avoir de la place au sein du GOP pour des économistes qui ne sont pas trompés sur tout. Mais en fait non. S’être totalement trompé sur l’économie, tout comme s’être totalement trompé sur l’Irak semble être un prérequis obligatoire.

Que se passe-t-il ? La meilleure explication que je peux proposer, c’est que nous sommes témoins des effets d’une tribalisation extrême. Dans la droite moderne, tout est une épreuve de vérité politique. Quiconque tentait de peser le pour et le contre de la guerre en Irak était, par définition, un ennemi du Président George W. Bush et détestait probablement l’Amérique ; quiconque s’interrogeait sur le fait de savoir si la Réserve Fédérale était réellement en train de dévaluer la monnaie était, de façon sûre, un ennemi du capitalisme et de la liberté.

Peu importe si les sceptiques ont eu raison. Rien que le fait de poser des questions sur l’orthodoxie du moment mène au fait d’être excommunié, et il est impossible d’en revenir. Les seuls “experts” qui restent sont donc ceux qui ont fait toutes les erreurs acceptées. C’est un genre de fraternité de l’échec : les hommes et les femmes unis par une histoire partagée de se tromper sur tout et de refuser de l’admettre. Auront-ils la possibilité d’ajouter de nouveaux chapitres à leur règne de l’erreur ?

Source : Paul Krugman, pour RTBF Info, le 15 mai 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/la-fraternite-de-lechec-par-paul-krugman/


Revue de presse du 16/05/2015

Saturday 16 May 2015 at 03:01

La revue de presse du samedi. Merci à nos contributeurs.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-16-05-2015/


Spécial investigation 2015 Nucléaire : la politique du mensonge ?

Saturday 16 May 2015 at 00:51

Dans son émission “Spécial investigation”, Canal + a diffusé en début de semaine une enquête : “Nucléaire, la politique du mensonge”. Reportage qui met l’accent sur la gravité de l’accident nucléaire survenu il y a 35 ans à Saint-Laurent-Nouan. Reportage dans lequel l’ancien président d’EDF Marcel Boiteux avoue le rejet de plutonium dans la Loire, en 1980 à Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher).

Aucun rapport n’indiquant le rejet de plutonium dans la Loire n’avait été présenté par le producteur d’électricité à la commission de surveillance départementale. [...]

« Au mois de février, EDF a fourni de fausses informations à l’ASN sur un arrêt de la centrale de Fessenheim, reprend Denis Baupin. J’ai eu, il y a quinze jours, le président de l’ASN en audition à l’Assemblée nationale qui doit transmettre ce dossier à la justice. J’ai donc tendance à penser que les mauvaises habitudes ont la vie dure. »

(N.B. : Coupure son de 21:21 jusque 21:45 ; vers 44′ aussi)

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Le dessin évoqué (impressionnant, ça sent la gestion financière prudente et responsable tout ça) :


(Source : Reporterre ; Source originale complète : EDF, trouvé sur finances.gouv.fr et CCI MP)

Source: http://www.les-crises.fr/special-investigation-2015-nucleaire-la-politique-du-mensonge/