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[Humour] Svp, aidez l’OTAN !

Monday 17 November 2014 at 00:01

No comment – sic e n’est que c’est humoristique… :)

(Le lien de l’image : http://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2014/11/satellite-otan.jpg)

P.S. allez si : c’est juste la traduction d’une image en anglais. Oui, en vrai, c’est plus compliqué que ça les satellites, bien entendu (celle de gauche est prise d’un avion, mais sur le site, la photo satellite est quand assez précise), mais c’est vrai que la basse qualité des images diffusées par les Américains est délirante. Le plus drôle est que c’est soit disant pour des souci de confidentialité des capacités, comme si un pays n’avait pas idée de la capacité d’un satellite aujourd’hui… Savoir si un satellite militaire peut lire un smartphone d’en haut, oui c’est secret. Mais voir proprement un char ou un camion, c’est la b-a-ba en 2014, les civils y arrivent… Et puis à l’ère des drones, c’est encore plus comique…

Source: http://www.les-crises.fr/aidez-l-otan/


[Entraide] Pic pétrolier – Surf internet – Métaux – Rédacteurs WordPress

Sunday 16 November 2014 at 07:15

Je vais travailler sur le sujet du pic pétrolier début 2015. Je cherche donc des personnes :

N’hésitez pas à indiquer des sources que vous conseilleriez sur le sujet en commentaire.

En lien, j’aimerais que quelqu’un m’aide (assez rapidement) à chercher et compiler quelques dizaines de pdf dans un dossier, après une recherche sur internet. (1 à 2 heures, très simple…)

D’ailleurs, je travaillerais dans le futur sur le sujet des réserves de métaux / matières premières (cuivre, argent, antimoine…) – si vous êtes un pro du sujet, contactez-moi…

On a aussi besoin d’un volontaire pour aider à coordonner les transduction en anglais (préparation des fichiers, distribution, suivi). Cela ne prends pas beaucoup de temps. Il faut un niveau correct en français, en anglais et un minimum de connaissance en bureautique.

Enfin, nous avons toujours besoin de personnes pour nous aider à reprendre des articles sous WordPress, nous avons vraiment besoin de personnes à l’aise avec WordPress (ou un autre système identique, ou ayant envie d’apprendre, en étant à l’aise en informatique, c’est très simple) ET motivées pour nous aider à assurer un suivi régulier de l’information (en se répartissant le travail, cela sera très léger). C’est vraiment important, car on un clair goulot d’étranglement à ce stade.

Pour les miscellanées, ce serait bien si quelques personnes pouvaient prendre en charge le suivi et la collecte des dessins de presse amusants, français ou anglais

Tout ceci n’est pas censé prendre trop de temps aux volontaires – si vous êtes nombreux… On compte donc sur vous.

Contactez-moi ici

Merci d’avance !

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-11-2014/


Anarchy : la propagande pro-euro avec nos impôts !

Sunday 16 November 2014 at 03:00

Encore une initiative de haute volée du service public pour aider au débat citoyen :

Donc “Sortie de l’euro” = Anarchie (P.S. pour le stagiaire, y’a pas d’y en français) = Chaos = 40 € par semaine…

J’avoue ne pas avoir regardé cette fiction participative de France 4, ceci m’a suffi…

P.S. pour les prochaines séries, quelques idées copyleft :

  1. “Cataclysme” : suite à la faillite de BNP Paribas, le monde financier s’écroule. Il vous reste 1 cartouche de clope par mois à échanger
  2. “Apocalypse” : la centrale nucléaire de Nogent explose suite à un attentat terroriste. Les vents d’Est contaminent définitivement Paris, qu’il faut évacuer…
  3. “Éradication” : suite à un embrasement du conflit en Ukraine, un conflit se déchaîne, entraînant une attaque nucléaire. 99 % de l’Humanité est anéantie par le conflit puis l’hiver nucléaire.

(vous pouvez proposer vous aussi en commentaire…)

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Tiens, dans le même ordre d’idées :

Jean-Luc Mélenchon dénonce la «propagande» d’Assassin’s Creed Unity

«Le dénigrement de la grande Révolution est une sale besogne pour instiller davantage de dégoût de soi et de déclinisme aux Français», assure l’ancien candidat à l’élection présidentielle. «Si l’on continue comme ça, il ne restera plus aucune identité commune possible aux Français à part la religion et la couleur de peau».

Jean-Luc Mélenchon et « Assassin’s Creed Unity » : « deux formes différentes de la mémoire » de la Révolution

Source: http://www.les-crises.fr/anarchy-la-propagande-pro-euro-avec-nos-impots/


[Reprises] Odessa : entre le burlesque et l’effroi par Danielle Bleitrach

Sunday 16 November 2014 at 02:40

Quelques billets du blog Histoire et Société de la sociologue Danielle Bleitrach.


Odessa : entre le burlesque et l’effroi

Voiture en flammes dans une rue dévastée.

À Odessa, il va falloir changer les règles du jeu de notre reportage.

Comme nous l’a dit un de nos interlocuteurs : « Ce nest pas le IIIe Riech, il y a beaucoup d’opérette, mais on peut perdre sa santé, son emploi, son appartement et se retrouver en prison ». Au moins pour un temps. Ce qui tempère, toujours selon lui, la férocité de la répression, est que : « premièrement ceux qui sont compétents en la matière, le SBU, sont si vénaux qu’ils agissent pour récolter des rançons. Il est possible de racheter leurs prisonniers, c’est même conçu pour ça. Nous organisons des collectes à cet effet. Quitte à les voir livrer leurs proies odéssites dans les échanges avec les prisonniers faits par la Résistance dans le Donbass. En ce moment, nous espérons deux militants qui doivent nous être remis à Kharkov. Deuxièmement, ceux qui le feraient par conviction, par amour de l’art fasciste, les militants de Pravy sektor, sont encore maladroits et n’ont pas les compétences policières. » Mais avec le temps, tout ça peut encore se durcir et il faut prévoir dès aujourd’hui.

Il y a bien sûr des interactions entre Pravy sektor et la police. Par exemple, quelqu’un est convoqué au SBU pour interrogatoire et là au bout de quelques heures il est relâché faute de preuves, mais à la sortie il est entouré par un groupe d’individus, transporté dans un coin à l’écart, où il est vigoureusement tabassé à coup de battes et on le laisse là en sang à titre d’avertissement.

Le plus douloureux de la situation, toujours selon lui, est que sur les vidéos des événements du 2 mai, ils ont pu établir la liste de ceux qui ont tué, ils les ont donné à la police. Ces gens ont été immédiatement relâchés et ils les croisent dans les rues, il nous parle d’un avocat, des gens qui ont pignon sur rue et ils nous le montrent sur une vidéo en train d’achever un blessé à terre.

Avec le 2 mai, l’incendie de la maison des syndicats, et cette ambiance oppressante, les foules qui défilaient tous les dimanches pour réclamer un référendum sur le fédéralisme et contre le maïdan se sont divisées en quatre parts, toujours selon lui :

  1. Ceux qui se sont enfuis en Crimée ou en Russie pour sauver leur peau, ils étaient trop dans le viseur.
  2. Ceux qui ont rejoint les insurgés du Donbass
  3. Ceux qui sont en prison
  4. Ceux qui se taisent

Notre interlocuteur ajoutera, « il y a ceux qui résistent ici, mais de ceux là je ne dirai rien. Ce dimanche vous verrez une de leur manifesations pour célébrer le souvenir de ce qui s’est passé à la maison des syndicats, il y a juste six mois. Mais ils risquent gros, il y a actuellement des purges dans toute l’administration, dans la presse, dans l’éducation nationale, je vous donnerai la photocopie d’un texte concernant les enseignants. Vous pourrez la publier et la traduire et vous mesurerez le courage de ceux qui s’affichent au grand jour ! »

Voici pour vous expliquer pourquoi désormais notre reportage va changer de ton, nous masquerons les prénoms et les activités de nos interlocuteurs, nous ne dirons pas où nous les avons rencontrés, combien ils étaient et tenterons même d’effacer les caractéristiques qui les rendent reconnaissables. Ce sont des gens formidables et de surcroît en bons Odessites ils conservent un humour ravageur.

Danielle et Marianne


Odessa : les mères de mai

Hier soir, nous avons vécu un moment infiniment douloureux, nous avons rencontré une dizaine de mères de jeunes gens qui ont péri dans les événements du 2 mai. Au-delà de toute politique, je ressentais personnellement avec une terrible intensité leur gouffre intérieur, cette impression lue dans leurs yeux que plus rien n’avait d’importance. Il ne leur restait plus qu’une obsession, leur tenant lieu de raison de vivre: empêcher l’oubli. Dire l’injustice subie et qui se renouvelle chaque jour… Le fascisme insidieux et qui prétend les faire taire.

Avec une infinie pudeur, elles nous tendaient des photos, celles d’ hommes dans la force de l’âge, avec leur famille, en vacances, et même un adolescent. Vous savez cet enfant, ce komsomol que vous avez vu avec son grand drapeau rouge. Il le portait la veille, lors de la manifestation du premier mai 2014. Sa mère, à peine plus âgée que lui, nous a dit en balbutiant la bouche tordue pour retenir les larmes qu’une cellule communiste d’Italie avait pris son nom. On lui disait combien on l’admirait pour avoir élevé un pareil fils et elle avait la moue d’un bébé et l’oeil embué en balbutiant ces mots. Elle nous a tendu une photo avec un poème, il avait un regard d’archange. À côté d’elle, pendant toute la discussion, une autre femme ne cessait de prendre et reprendre les images d’un fils à tous les âges, l’une d’elle était encore dans son cadre et elle les battait comme une cartomancienne sans destin, comme si elle cherchait à comprendre seulement ce qui s’était passé. Et puis elles ont parlé et elles ont dit la réalité du fascisme qui s’est abattu sur Odessa, la peur qui avec la mort de leurs enfants s’est mise à planer sur cette ville, un brouillard épais fait de silence, de mensonges, de regards qui se détournent et qui les isole du reste du monde qui ne veut pas voir ce qui se passe dans ce port réputé pour son humeur joyeuse. Pensez à Marseille sur lequel tomberait un silence apeuré.

Helena, qui parle français et qui l’enseigne, nous a expliqué qu’elles n’étaient pas toutes là : c’est une toute petite partie des mères, des familles… Elles ont voulu dire chacune leur tour qui étaient leurs enfants. Elles insistaient sur leurs diplômes, leur profession, leurs talents, c’étaient des ingénieurs en bâtiment ; un marin, un étudiant… Il fallait que l’on sache ! » Ils ont dit d’eux que c’étaient des voyous, des SDF, ce n’était pas vrai, ils avaient une vie pleine d’avenir. Simplement ils n’avaient pas voulu tolérer le fascisme, l’avaient combattu. Je l’ai supplié de ne pas y aller, il m’a dit, il le faut ! » Ces mères multiplient en vain les interventions pour que la Cour pénale dise et reconnaisse quelles personnes de qualité le pays a perdu.

Celle qui les organisait avait encore son fils en vie mais il était prisonnier pour avoir défendu ceux que l’on battait dans la rue Grecque. Il n’avait pas d’arme, même pas un bâton. Depuis il est en prison, sans le moindre jugement. Il y a ainsi 80 prisonniers retenus depuis ce jour sans avocat, sans jugement. Cela fait partie du no man’s land juridique dans lequel elles se débattent toutes. Il n’y a eu aucune déclaration officielle ni sur le nombre de morts, ni de disparus. 82 ou 92 personnes sont ainsi portées disparues et le chiffre de 217 morts est avancé. L’une des femmes travaille dans les services judiciaires et elle a su que ce jour là, dans ce quartier de la ville, ont été recensés sur les registres officiels 61 décès. « Ils ne le disent pas parce qu’à partir de 50 c’est un génocide et ils ne veulent pas le reconnaître. »

Depuis, tous les 2 de chaque mois, elles commémorent leurs morts, la police et la municipalité tentent de les en empêcher. Le mois dernier, ils ont franchi un nouveau seuil, ils ont traîné certaines d’entre elles et des hommes à la police. Dans la nuit, à quatre heures du matin, ils ont perquisitionné chez elles. Elles avaient déposé des fleurs, des photos, des couronnes envoyées de toutes les villes d’Ukraine, la même nuit Pravy Sektor est venu a tout saccagé et emporté les fleurs, les couronnes, les photos et même une croix. Ils ont tout brûlé. Le lendemain, elles sont revenues et avec elles un grand nombre d’anonymes et il y avait encore plus de fleurs, mais la nuit suivante ils ont recommencé. Les gens ont peur et se taisent. Cette institutrice dans une école rurale nous dit en serrant les dents que dans son village personne n’a osé lui présenter ses condoléances. Elle a une coiffe, une résille noire dont s’échappent des mèches grises, elle a l’âge passé de la retraite, elle continue. Elle proteste à la fois contre l’oubli de son enfant et la manière dont on invente l’histoire, les programmes qui changent les faits.

Le cauchemar est ainsi renouvelé et le deuil est impossible, parce que tout est incompréhensible. Ce soir-là, ce fut l’horreur, souvent apprise sur les chaînes de télé qui commençaient déjà à mentir en inventant que des Russes, des gens venus de Transnistrie avaient attaqué des Odessites. Le cœur battant les jambes ne les portant plus, elles ont couru à la recherche de leur enfant, d’autres de leur mari ou frère, elles se sont jetées devant les assaillants pour sauver ceux qui pouvaient l’être. Helena s’interposait, sauvait des gens sur lesquels ces brutes s’acharnaient ; elle ignorait qu’à quelques mètres d’elle son fils agonisait, quand elle l’a retrouvé il était trop tard.

L’une nous explique comment elle a crié aux pompiers : « Pourquoi vous ne sauvez pas les gens dans cet incendie ». Des silhouettes étaient aux fenêtres et ils redescendaient leurs grandes échelles. « Mais pourquoi ? » a-t-elle hurlé et elle refait le geste de leur réponse, ils ont haussé les épaules pour dire qu’ils n’y pouvaient rien, ils avaient des ordres. Elle est convaincue qu’on aurait pu sauver tout le monde.

Un autre fils qui accompagnait sa mère nous décrit aussi ce qu’il a vu, ces gens enveloppés dans un drapeau ukrainien dansant une infernale sarabande au milieu des corps étendus et criant leur joie, leur ivresse de la mort… À quoi les mères répondent en écho avec l’exemple de cette femme qui sur un plateau de télévision a applaudi à l’annonce de ce tragique autodafé de leurs enfants.

C’était voulu affirment-elles. Une des femmes, blonde, coupe au carré, encore belle sous le masque de souffrance, n’a plus de larmes à verser. Quand je leur demande si je peux publier leur nom, elle m’interpelle au nom de mon pays et de l’Europe qui se tait. « Je n’ai pas peur. Il faut parler : le fascisme c’est une tumeur maligne et si vous ne l’arrêtez pas ici, il reviendra jusqu’à vous comme jadis à Berlin. J’ai été élevée comme quelqu’un de bien, j’ai élevé mon fils de la même manière, avec des principes. Les gens qui sont morts auraient pu être utiles à leur pays. Pourquoi vous taisez-vous ? Pourquoi la France que nous avons libérée, nous les Russes, fait silence sur nous ? Comment vous expliquer par quel enfer nous passons. Pouvez-vous le comprendre ?  » Elle n’a même pas de papiers officiels, elle ne sait toujours pas pourquoi et comment est mort son enfant. Ses blessures n’étaient pas thermiques mais chimiques. Il en est ainsi de toutes ces femmes qui font le siège de la commission d’enquête qui n’agit pas. Les mères et les survivants ont même reçu des lettres, dans lesquelles il était écrit « Vous n’avez pas été tués, nous allons réparer cette erreur ! » Ce sont des bêtes. Le fils de Tamara qui était handicapé, un déficient mental… était au troisième étage quand les assassins l’ont cerné, il était venu à leur rencontre avec pour seule arme une icône, ils l’ont abattu. Ce sont des bêtes féroces à qui l’on croyait pouvoir parler comme à des êtres humains, un innocent…

Et elles poursuivent inlassablement, déroulent le fil de ce qu’elles subissent encore et encore: « Alors imaginez ce que nous avons ressenti quand le président Porochenko se félicite de cette action à Odessa en disant : « Nous voyons le prix payé dans le Donbass pour n’avoir pas arrêté à temps les séparatistes comme nous l’avons fait à Odessa ». Dans son clip de propagande électorale Porochenko à un moment disait : « Nous construisons un état fort ! », et c’était illustré d’une photo de la maison des syndicats en train de brûler !

Le même Porochenko a prétendu que désormais Odessa est une ville bandériste. Ce n’est pas vrai, il ne sait pas ce que les Odessites pensent même s’ils se taisent, s’ils sont figés par la peur, et ils arrivent même parfois à refuser l’ordre fasciste, comme cette pétition par laquelle nous exigions une plaque commémorative là où étaient morts nos enfants, ils sont venus la signer par milliers, silencieusement.

Le gouverneur a dit que cela concernait la ville, le maire a dit qu’ils en parleraient au Conseil, mais ils n’ont toujours pas répondu et quand nous allons faire pression pour que tout ne soit pas enterré nos interlocuteurs détournent les yeux et nous disent « laissez tomber ! » « C’est pour ça que nous avons besoin de vous, pour qu’ils se rendent compte que le monde s’émeut de ce qu’ils ont fait… Ils craignent l’opinion européenne, qu’elle s’aperçoive de qui ils sont réellement. » Elles ont fait un livre avec des poèmes de gens émus, d’inconnus, avec la biographie de ceux qui sont morts, disparus. Elles ont fait une exposition sur ce qui s’est passé à Odessa. Cette exposition a été présentée dans la plupart des grandes villes européennes, les fascistes soutenus par l’ambassade d’Ukraine l’ont perturbée en Espagne et au Portugal, en Pologne, mais en France, elles n’ont trouvé personne pour l’accueillir. Elles ont organisé une conférence de presse, il est venu des journaux, elles attendent encore les articles.

Marianne et moi leur promettons que nous allons faire l’impossible pour que cette exposition de photos passe en France, même si nos moyens sont limités. Marianne a commencé à retraduire les légendes des photos de l’exposition, d’en corriger les quelques fautes. Il y a encore tant de choses à rapporter qui prouvent à quel point l’opération a été planifiée, voulue dans son horreur pour faire taire Odessa. Il faut dire encore comment cela s’accompagne aujourd’hui de la « lustration », une purge. La moitié des mères présentes sont des enseignantes, elles savent que des listes sont prêtes, demain elles seront chassées de leur poste. Les critères sont faciles, il ne faut pas avoir été komsomol ni membre du parti communiste, mais tout le monde a été komsomol et Porochenko aussi, il a même été communiste… mais c’est choisi simplement comme un prétexte. « En première ligne sont les Russes ethniques, pas les russophones, Tous les ukrainiens sont russophones et les plus excités des nationalistes ukrainiens se débrouillent mal en ukrainien. Mais ils sont la proie d’une folie russophobe, il faut chasser les communistes, les Russes… Nous sommes des sous-hommes et il faut en purger l’Ukraine… C’est ça le fascisme ! Nous avons perdu nos enfants, on va nous enlever nos emplois… pour nous forcer à partir… C’est fait à grande échelle et c’est pour ça qu’Odessa a peur. »

Voilà, peut-être que le lecteur de cet article comprendra mieux les résultats des élections à Odessa. L’abstention massive malgré le bourrage des urnes, Odessa a été après le Donbass l’endroit où on a le moins voté… Les votes exprimés se sont dirigés vers les partis d’opposition, le parti des région, les communistes, même si les immenses bulletins jetés dans les urnes transparentes sont visibles. Oui Odessa a donné un coup de pied à Porochenko et à son affirmation que la ville était bandériste et vu ce qui se passe ici, c’est une manière d’exploit.

Danielle et Marianne


Sources : billets du blog Histoire et Société de la sociologue Danielle Bleitrach.

Source: http://www.les-crises.fr/reprises-odessa-entre-le-burlesque-et-leffroi-par-danielle-bleitrach/


[Reprises] Odessa : obstinée et douloureuse, par Danielle Bleitrach

Sunday 16 November 2014 at 02:30

Quelques billets du blog Histoire et Société de la sociologue Danielle Bleitrach.


Obstinée et douloureuse, mama Odessa célèbre ses morts

Odessa dans le langage local c’est Mama Odessa… La petite mère russe autant que la yiddish mama… Cet après-midi dans cette ville frappée de stupeur doit se tenir le meeting qui célèbre le souvenir des morts assassinés dans la Maison des syndicats… Nous partons Marianne et moi, emmitouflées, sous la protection de notre bon géant Yvan qui nous recommande : « si des gens me provoquent ou veulent m’attaquer, je vous en supplie partez en courant, ne cherchez surtout pas à me défendre… N’ajoutez pas à la situation l’inquiétude que j’aurai pour vous… courez le plus rapidement possible jusqu’à la maison et cachez-vous, ne répondez à personne mais tout se passera bien, ne vous inquiétez pas… »

Au sortir de chez nous, sur le trottoir nous enjambons machinalement une croix gammée nazie, photo prise à la hâte… Mais devant nous marche un jeune homme qui tient dans ses mains trois œillets rouges.

Le soir dans le restaurant de cuisine ashkenaze où nous mangeons de délicieux gefultfish, Yvan nous dira : « Ils sont comme ça, ils arborent des croix gammées, le signe du loup, ils font des heil Hitler, ils frappent les gens et ils disent « Nous des fascistes, pas du tout ! »

Peu à peu en nous rapprochant de Koulikouvo polié, le lieu du rassemblement, la place de la Maison des syndicats sur laquelle a eu lieu le massacre[1]. Nous devons nous réunir, devant la maison des syndicats. La veille nous y avons été avec Marianne il y avait des fleurs et un maillot de marin supplicié avec l’inscription de mama Odessa. Des policiers étaient là, gardaient-ils le reposoir ou étaient-ils chargés d’espionner ceux qui venaient s’y recueillir ?

À Odessa tout est ambigu, on efface les signes de la Russie, de l’Union Soviétique, mais c’est à moitié, comme si ceux qui l’osent n’étaient pas assurés et craignaient la révolte d’Odessa silencieuse trop silencieuse. Ainsi en est-il de ce monument dans un square, qui mène à Koulikouvo polie, au milieu des habitations HLM, les Kroutchéviennes, des petites immeubles à trois étages charmants au milieu de la verdure autour du dit square et de sa statue à un héros de l’Union soviétique. Il est encore là, les dates de ses exploits son nom, mais l’écriteau qui expliquait la geste du héros a été arraché.

Au loin nous voyons l’imposante Maison des syndicats derrière un rideau d’arbres. Yvan s’exclame « ça y est ils recommencent! » La manifestation est autorisée, mais ça fait la troisième fois que les autorités prétendent qu’il y a eu un coup de téléphone prévenant du dépôt d’une bombe. Le lieu est bouclé, ceint d’un grand ruban rouge et blanc et tous les deux mètres un policier municipal flanqué de l’équivalent des CRS locaux cagoulés et avec gilets pare balle.

Pendant ce temps, dans le chemin qui fait le tour du champ de Koulikovo commencent à affluer des promeneurs dont la plupart portent des fleurs. Il y a surtout des femmes…

Certaines d’entre elles commencent à s’énerver devant ce cordon de police: « Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas passer? » , une des mères que nous avons rencontrées il y a peu est littéralement portée par son autre fils et elle leur crie « fascistes ! », une autre leur jette « Puissiez-vous crever ! » Ils ont visiblement ordre de ne pas répondre et se contentent de sourire. Un de nos amis nous dit : « devant la maison des syndicats, pendant l’incendie, ils n’ont pas bougé, ils ont laissé faire, mais il y en a eu quelques uns qui à titre individuel ont secouru les blessés, tenté de les arracher à leurs bourreaux…

Nous sommes Marianne et moi entourées, protégées… Faute de pouvoir se rendre à la maison des syndicats, une première cérémonie religieuse a lieu devant un monument qui fait face aux bâtiments. Un pope assure un service religieux, les fleurs s’accumulent et on nous annonce enfin que l’on peut se rendre devant la maison des syndicats :

La foule crie « Un peuple uni est invincible », une femme s’approche de nous et murmure « Savez-vous de qui provient ce cri, des juifs » Elle a employé le mot péjoratif en russe « jude », le mot allemand au lieu du mot neutre… quand je lui demande des explications, elle jette des regards autour d’elle et elle veut nous entraîner à l’écart pour nous répondre… C’est plutôt bon signe qu’elle craigne de dire en public son antisémitisme… nous refusons de céder à ses sollicitations et elle renonce…

Un seul drapeau est autorisé, celui d’Odessa. Je demande s’il y a des membres du parti communiste d’Ukraine… On me présente aussitôt deux femmes extraordinaires, l’une d’elle est très jeune, ravissante, une métisse africaine avec un chapon melon. L’autre est une petite vieille Véra, un modèle de poche,une minuscule babouchka, un petit fruit racorni et sucré avec des doigts comme des sarments qui ne craignent pas le froid… On ne peut pas ne pas être amoureuse de Véra, elle a les yeux bleus les plus innocents du monde, et le sourire le plus lumineux qui se puisse imaginer. Elle a préparé une soucoupe en cristal qu’elle a empli de bonbons acidulés de toutes les couleurs, elle tend à chacun son offrande. Elle se serre contre nous en apprenant que nous sommes des communistes françaises et nous dit à quel point Simonenko est ressorti fortifié de sa rencontre avec les communistes français. C’est très important que nous soyons là . Je suis obligée de plier les genoux pour être à ses côtés sur la photo.

Mes amies m’expliquent que Véra a été infatigable quand il s’agissait de soulager les blessés et elle est allé les voir, les veiller à l’hôpital, c’étaient de grands brûlés et ils souffraient beaucoup. Véra trottinai de l’un à l’autre, les aidant, leur murmurant de tendres proles maternelles. Elle a près de 90 ans et la jolie métisse communiste qui l’accompagnait la surveille comme une flamme prête à s’éteindre. Nous avons rendez-vous avec elle aujourd’hui pour nous rendre au siège du parti communiste.

Et c’est alors que commence le meeting qui est aussi un spectacle, avec des moments d’une grande beauté et d’une émotion intense…

Quand les participants lâchent des ballons noirs. Ils montent ensemble dans le ciel bleu et peu à peu s’éloignent poussés par le vent en traçant une calligraphie d’oiseaux migrateurs… Même les plus incroyants ne peuvent s’empêcher de songer que ces âmes ont choisi de rester ensemble…

Leurs mères tiennent leur photos sur la poitrine et éclatent en sanglots tandis qu’on lit des poèmes, la foule répète en russe : « Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas ! »

Puis c’est le tour de Marianne, je lui tiens le micro et elle dit les mensonges en occident, le silence complice et combien nous faisons ce que nous pouvons, les réunions dans le Pas de calais, à Lyon, dans la patrie de Jaurès, à Arcachon et la fête de l’Humanité à Paris. Elle termine sur notre reconnaissance à nous Français d’avoir été libérés par les Russes, par les peuples d’Union Soviétique.

Elle est saluée par des cris d’enthousiasme, des merci la France, la France est notre amie ! Puis tout monde reprend en cœur : « le fascisme ne passera pas ! » A la fin du discours, nous sommes gelées et nous devons partir, les gens viennent vers nous. Un vieil homme m’explique tout le mal qu’il faut penser des fascistes, je n’y comprends pas grand chose mais je saisis « Normandie Niemen », et je sais qu’il me propose de combattre à nouveau. Je manifeste mon accord et nous nous donnons une accolade comme si nous avions derrière nous lui l’armée rouge et moi la Résistance française… une femme me dit qu’il faut absolument que nous expliquions aux Français qu’il lui est impossible de vivre avec sa retraite… Si vous saviez comme ils ont besoin de nous…

Une vidéo.

Danielle et Marianne

[1] Le nom de la place célèbre la victoire des Russes sur les hordes mongoles au XIVe siècle. Cette victoire marque la fin de la soumission des terres russes aux hordes mongoles, bien que les invasions de ceux-ci ne cessent définitivement qu’un siècle plus tard. Elle a aussi une grande importance symbolique pour l’unification des terres russes…


Témoignage à visage découvert sur les événements du 2 mai

Nous avons rencontré Alexandre Makarenko à Odessa le 3 novembre, deux rencontres, l’après-midi dans un café, le soir dans un restaurant. Cet homme très grand, élancé, calme et souriant a accepté de témoigner à visage découvert sur les événements du 2 mai tels qu’il les a vécus. Ces événements sont de première importance non seulement à cause de la violence et du massacre, mais parce qu’ils sont le signal déclencheur d’une répression de l’État qui va culminer dans le Donbass. Son témoignage est précieux parce qu’il est celui d’un citoyen engagé dans la vie d’Odessa, mais aussi parce qu’il montre justement le seuil tel qu’il a été franchi inutilement et qui consacre plus ou moins actuellement la fin de l’Ukraine.

Une autre précision essentielle à apporter, parce que les Français qui ont toujours de la difficulté à regarder autrement le monde qu’à travers leurs propres lunettes, confondant sans doute universalisme et colonialisme, sont persuadé que Alexandre Makarenko appartient à un groupe d’autodéfense… Alors quelques précisions, la droujine est une institution prévue par la Constitution et qui se met en marche en situation de crise avec des citoyens respectés de tous et qui se mobilisent pour défendre la ville contre l’étranger ou pour empêcher la guerre civile. Quelque chose entre les bourgeois du Moyen âge faisant leur ronde et les CDR a Cuba. Les droujines ne sont pas une organisation permanente, elles ont été constituées en février après le coup d’État du Maïdan qui a inquiété tout le monde dans l’est et dans le sud par son illégalité, la violence exercée contre des policiers désarmés, le rôle joué par des fascistes ouvertement hostiles aux populations russes et l’illégalité du nouveau gouvernement appuyé par l’étranger. Si dans le même temps sur les champs du Koulikouvo se sont constitués des baraquements antimaïdan, sur le modèle du maïdan, des citoyens de toutes opinions se sont entendus pour empêcher les désordres dans la ville et ceux venus de l’extérieur. On ne comprend rien à ce qui se passe en Ukraine si on ne perçoit pas cette « grande peur » qui a saisi les habitants du sud-est. Nous avions rencontré en Crimée de regroupements de citoyens qui gardaient les statues de Lénine. A Odessa qui revendique toujours plus ou moins un statut de port franc, on a revitalisé les regroupements de prudhommes avec deux droujines la droujine d’Odessa qui correspond à ce que on appelait au Moyen âge le « gros » peuple, les nationalistes, et la droujines populaire ou le petit peuple.

À l’époque Alexandre Makarenko est depuis le mois de février dans la droujine populaire[1]. Il y a deux droujines, la droujine populaire et la droujine d’Odessa, plus nationaliste. Il insiste sur le fait que ces droujines sont tout à fait légales. Ce sont des troupes de citoyens formées en conformité avec la loi. Leur reconnaissance juridique, précise-t-il est fondée sur l’article 27 de la Constitution, loi n° 28-63.3. C’est une loi qui porte sur les activités citoyennes pour la défese de l’ordre et des frontières de l’État. Sur la base de cette loi, à Odessa, les habitants comme lui, faisaient des patrouilles en collaboration avec la police et à l’intérieur de leurs équipes. Dans la journée, Alexandre travaillait et la nuit il faisait des patrouilles. Leur mission était le maintien de l’ordre et le soutien aux organismes d’État.

Ils ont eu ainsi l’occasion de défendre des euromaïdans contre les antimaïdans. En particulier il se souvient d’une journée, le 1O avril. De la même manière, le 2 mai, ils ont défendu les gens contre les nationalistes ukrainiens à la Maison des syndicats.

Les événements qu’il veut d’abord nous décrire se sont passés le 10 avril. A la 11e station de la Grande Fontaine. Il s’agit du nom d’un quartier traversé par une ligne de tramway avec ses stations. Donc quand il sort du travail, il téléphone à son commandant de la droujine populaire. Ce qu’il tient à préciser pour que nous voyions bien le contexte, c’est qu’ils sont en stationnement aux check points avec des gens qui sont pour l’Euromaïdan. Ils travaillent ensemble. Son commandant lui dit d’aller tout de suite au champ de Koulikovo. La foule courait derrière une personne et commençait à le battre. Quand ils sont arrivés, avec les autres membres de la droujines, ils ont sauté hors de la voiture et ont protégé l’homme de leur corps. C’était un activiste de pravy sektor, mais il ne l’a su qu’après, que les gens rassemblés sur koulikovo dans des campements et qui étaient antimaïdan voulaient écharper. Plus tard il a vu sur youtube cette personne qu’il avait sauvée, son pseudonyme est « le sanglier ».

En fait à cette date du 10 avril, ils pouvaient encore discuter entre euromaidan et antimaïdan et ne s’en privaient pas. A Kiev campaient les euromaïdans, à Odessa c’étaient les anti-maIdan, mais il y a eu un parlementaire qui est venu s’expliquer à Koulikouvo. Alexandre était de garde auprès de la tente et il a bien écouté le député expliquant que les gens de l’euromaïdan n’ont aucune part dans le désordre, c’étaient ceux de pravy sektor qui semaient le trouble. Et tous discutaient calmement, affrontaient leurs idées.

Le 2 mai, ils avaient prévu un rassemblement de leur droujine à 15 heures. Il a téléphoné aux membres de son détachement et il leur a confirmé la rencontre pour 15 heures. C’est à ce moment-là qu’ils ont appris les événements qui étaient en train de se dérouler.
En fait on savait qu’il y avait en ville les ultras du club de foot de Kharkov et nous devions patrouiller pour éviter les désordres. Mais c’est seulement quand nous avons été en face d’eux que nous avons compris à qui nous avions affaire.

Il y avait un groupe de la droujine composé de 70 personnes dirigé par Oleg Musyko qui organise des expositions en Europe Occidentale. Son propre groupe, le second, n’était formé que de 20 personnes dirigé par Rostlav Barda. Ce dernier était un ancien de KPU dont il avait été exclu, il ignore pourquoi.

Ils passaient dans la rue Bounine, c’est là qu’ils sont tombés sur des extrémistes de droite. Il a eu le temps de crier « boucliers en avant ! » mais les autres étaient trop nombreux, plus de 150, alors qu’eux n’étaient qu’une vingtaine. Les membres de la droujine qui avaient un bouclier tentaient de protéger les autres des coups qu’ils leur assénaient. Il leur a commandé de s’enfuir tandis que ceux qui avaient des boucliers protégeaient leur retraite. En tant que commandant du détachement, il est parti le dernier. Il avait son sac à dos, à présent posé contre les pieds de la table du café et il nous le désigne en souriant. Il avait aussi un bouclier et un casque. Il a réussi à se protéger avec, c’est ce qui l’a sauvé, mais ils l’ont renversé, son bataillon s’était dispersé dans les rues adjacentes. Ils ont exigé qu’il montre ses papiers. Il avait une carte d’officier dans la poche de sa chemise, il l’a montrée et a pu partir.

Ensuite, il est rentré dans le champ de koulikouvo où les gens affolés construisaient des barricades d’abord sur la chaussée ensuite devant le bâtiment des syndicats. Ils prenaient tout ce qu’ils pouvaient trouver, des tonneaux, des morceaux de fer… C’est alors que les extrémistes environ 2000 personnes venant de la place de Grèce se sont approchés du champ de Koulikouvo. La droujine qui s’était reformée depuis la bagarre de la place de Grèce comprenait à ce moment-là environ une douzaine de membres. Ils ont donné l’ordre d’évacuer la place, les gens paniquaient et ils ont enfoncé les portes de la maison des syndicats. La droujine a réussi à faire partir un certain nombre de gens en les encadrant, donc ils n’étaient plus que 5 pour veiller sur les gens restés sur le champ. Quand la foule des extrémistes a été là, au pied de la maison devant les tentes, l’un d’eux lui a dit : « Sacha qu’est-ce qu’on fait ? » Les gens étaient dans la maison des syndicats, certains aux fenêtres et ils recevaient des jets de pierre et des coktailes Molotov. Il a répondu, « il faut faire descendre les gens ! » Et le petit groupe restant de la droujine a rapproché des fenêtres des échaffaudages qui se trouvaient là et ils ont tenté de sauver une partie de ceux qui commençaient à sauter.

Il faut comprendre qu’ils avaient commencé à se barricader sur le champ et puis devant l’entrée de la maison. Ils ont alors subi l’assaut des 7e, 8e et 9e centuries du Maïdan de Kiev.
Je lui demande comment il savait ce détail ?

Officiellement il s’agissait seulement des supporters du club metallist de Kharkov, mais quand Alexandre a été au premier étage pour faire échapper les gens, il a distinctement entendu un ordre à la 8e centurie de Kiev d’avoir à former les rangs. Ils étaient beaucoup mieux équipés qu’eux. Ils portaient des gilets pare-balle et des casques de l’armée sur lesquels il y avait des bandes bleues et jaunes avec le numéro de la centurie.

Les jet de pierre et de coktail molotov avait pris de l’ampleur, une partie des assaillants est entré dans la maison des syndicats par des issues latérales. Sur la place, il y a eu un incident. Un des ballons de gaz qui servaient aux campeurs de l’antimaïdan pour préparer les repas a pris feu. Tout le monde s’est écarté devant les bouteilles de gaz qui commençaient à brûler.

La chaîne de télé 1+1, celle de Kolomojski a prétendu que les gens s’étaient écartés parce qu’on tirait sur eux de la maison des syndicats. C’est faux, ils se sauvaient de crainte de voir exploser la bouteille de gaz, les tuyaux de plastique étaient déjà en flammes. Les gens qui se trouvaient devant l’entrée se défendaient des cocktails Molotov de l’assaillant et ils se sont repliés.

Mais pendant ce temps les extrémistes ont pris les escaliers de secours en rentrant par deux portes latérales. Ils ont incendié le deuxième étage.

Alexander Makarenko nous explique en griffonnant quelques croquis comment lui qui avait tenté de faire descendre des gens par les échaffaudages s’est alors retrouvé bloqué avec 6 autres personnes dans une salle de conférence. Il y avait un enfant de 12 ans, une femme, un homme âgé. Il avait trouvé un casque de chantier qui lui a sauvé la vie. Il a téléphoné à la police en expliquant qu’il fallait faire sortir les civils bloqués là. Il a barricadé la porte de la salle pour les empêcher de venir les trouver comme ils faisaient ailleurs. Seulement 40 minutes après, la police lui a donné le signal. Il nous indique que ce qui prouve que c’était préparé c’est le fait que les militants d’extrême-droite ont bloqué les camions de pompier en cherchant à s’en emparer.

Comme il ne cesse d’insister sur le fait que jusque là euromaïdan et antimaidan s’entendaient plus ou moins, en fait faisaient des patrouilles en commun et qu’ils avaient tous à cœur d’empêcher les bagarres, il décrit une horde venue de l’extérieur sous couvert d’un match de foot et d’un déplacement de supporters, je lui ai dis que nous avons vu des vidéos avec des habitants d’Odessa, un avocat en particulier en train d’achever à coup de massue des blessés à terre… C’est vrai avoue-t-il il y a une minorité de ces gens là mais ils existent, sans eux les assaillants n’auraient pas pu se diriger avec autant d’aisance dans les rues d’Odessa, aller bloquer les entrées des pompiers, mais la majeure partie de la ville n’en veut pas.

Et c’est là qu’il nous raconte à titre d’exemple comme le mois dernier, à la mi octobre, la municipalité a réuni les représentants des diverses communautés de la ville, lui représentait les Bélarusses. Ils leur ont proposé de faire un clip avec le slogan « Odessa c’est l’Ukraine » et de tous apparaître. Alors en tant que représentant des Belarusses il a refusé, ce cri il l’avait entendu dans la bouche des meurtriers dans le champ de koulikouvo. Le seul clip auquel il pourrait participer serait un clip qui dénoncerait les assassins du 2 mai à cause desquels la ville a perdu son unité, toutes les autres communautés, les Grecs, les Moldaves, les Polonais, les Juifs, etc. l’ont approuvé et ont refusé un tel clip…

Et puis toujours à titre d’exemple, il nous raconte, la suite des événements : comment la police les a amenés vers 3 heures du matin, les premiers soins ont été donnés aux blessés dans les locaux du commissariat alors qu’on commençait à les interroger pour savoir quel avait été leur rôle. L’endroit était sinon confortable à tout le moins il n’y ont pas subi de mauvais traitements par la police locale qui les plaignait. Sa jambe gauche était blessée, deux femmes ont reçu une piqure elles faisaient une crise d’hypertension. Il décrit la situation : ils n’ont pas été brutaux avec nous, ils nous ont isolés des voleurs et des délinquants… Nous étions très nombreux, il n’y avait plus de place dans les cellules. Chaque cellule contient deux personnes, là nous étions 4, mais la police locale ne nous traitait pas comme des criminels. Nous sommes cependant restés là jusqu’au 4 mai. Le 4, les habitants de la ville et du quartier sont venus les réclamer. La foule a réussi à pénétrer. On était alors au deuxième étage du bâtiment, on entendait en bas le policier en chef du lieu crier « Négociations , négociations ! » la foule a fait une haie et a commencé à les faire sortir et ils ont pu s’échapper sans que personne ne les retienne.

Cette description renvoie une fois de plus au fond de sa pensée : Odessa dans sa diversité et l’immense majorité de la population, la quasi-totalité même qu’ils soient pour ou contre le Maïdan a pratiqué là une sorte d’entente et de compromis jusqu’à ce que les fascistes interviennent pour créer l’irréparable et il nous dit « Pour faire opposer les gens, il fallait faire couler le sang »… et ça a été le signal de la répression totale, de la bride laissée aux fascistes, y compris avec l’intervention dans le Donbass.

[1] Le terme droujina (družina) est utilisé dans les sources russes les plus anciennes pour désigner la truste du prince (Xe-XIIe s.), dont les membres constituaient le noyau de l’armée princière à la Cour de Kiev. Progressivement, ces antrustions (družinniki) furent dotés de propriétés foncières et se confondirent avec l’aristocratie terrienne pour constituer la classe des boyards.


Présentation de l’exposition sur le massacre d’Odessa

Voici un texte rédigé pour proposer une exposition de nos amis et camarades d’Odessa. Les premiers à qui cette exposition est proposée sont les Marseillais et en particulier les camarades de la CGT. Nous souhaiterions organiser une tournée de cette exposition du 25 au 31 janvier dans diverses villes de France. Marseille et Vénissieux sont dans l’ordre du possible, pour ces derniers comme il y a le 31 janvier les Rencontres internationales, nous souhaiterions également faire venir le secrétaire général du parti communiste de la Région d’Odessa. Si d’autres villes de France sont disposées à organiser l’accueil aux alentours de ces dates et donc apporter leur contribution aux billets et séjours, faites-vous connaître.

Amicalement

Danielle Bleitrach

PRESENTATION DE L’EXPOSITION SUR LE MASSACRE D’ODESSA

Parmi les événements tragiques de ces derniers mois en Ukraine, la tragédie du 2 mai où des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans la Maison des Syndicats à Odessa occupe une place particulière.

L’horreur de ce crime abominable, son caractère prémédité, la collusion entre les bandes fascistes et le pouvoir ne peuvent laisser indifférent.

Nos amis d’Odessa, regroupés dans des organisations antifascistes et des comités de soutien aux mères des victimes ont préparé une exposition qui tourne depuis quelque temps dans plusieurs villes d’Europe. Ils sont prêts également à se déplacer pour organiser des événements en liaison avec cette exposition.

Il y a en tout 57 photos (à imprimer au format A3), avec légendes en français, et 8 textes d’accompagnement, pour aider à comprendre les circonstances et le déroulement des faits.

Il me semble essentiel que la CGT à Marseille et dans les Bouches du Rhône manifeste leur solidarité avec les camarades assassinés dans la maison des syndicats et avec leurs mères. Que l’intiative soit soutenue et que la lumière soit faite sur ce crime abominable. Marseille et Odessa sont jumelées et dans cette ville qui a été fondée par la Russie (Catherine II) mais aussi par des Marseillais, la solidarité d’un autre port et de ses travailleurs serait vécue avec joie. Nous pourrions proposer à Une des personnes de venir présenter l’expostion en lui assurant le prix du voyage et un logement à Marseille. Par ailleurs Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop peuvent aider à la réussite de l’exposition et de la conférence.

Voici le premier des textes, le « préambule » :

Après le coup d’État à Kiev fomenté avec la participation active des organisations ultranationalistes de partisans de Bandera et du « Secteur droit », des mouvements antifascistes sont nés à Odessa, comme dans la plupart des villes du Sud et de l’Est de l’Ukraine.

Les résidents d’Odessa, une ville multinationale, assurant la coexistence paisible des représentants de dizaines de nationalités – Ukrainiens, Russes, Juifs, Grecs et beaucoup d’autres – étaient inquiets de la rhétorique nationaliste des nouvelles autorités.

Comme conséquence, au centre-ville, sur la place « Koulikovo polé», a été organisé un camp pacifique d’antifascistes qui n’adhéraient pas aux autorités de Kiev. Essayant de protéger leur ville natale, ils ont demandé plus d’autonomie pour leur région par le biais d’un référendum sur la future structure fédérale de l’Ukraine.

Le 2 mai un match de football devait avoir lieu entre les équipes « Métalliste » (Kharkov) et « Tchernomorets » (Odessa).

Quelques jours avant les événements tragiques, des prétendus fans de football, des extrémistes et des guerriers du « Secteur droit » venant de différentes régions de l’Ukraine ont commencé à converger vers Odessa.

Bien que le sachant, les autorités locales ont malgré tout autorisé la marche des soi-disant « fans du football » au centre-ville, près du camp antifasciste.

Le laisser-faire des pouvoirs, l’inaction ostentatoire de la police, la bonne coordination des actions des guerriers-néofascistes témoignent que l’opération de nettoyage avait été planifiée et préparée d’avance.

Cet événement tragique qui s’est produit le 2 mai à Odessa, les dizaines des victimes civiles resteront pour toujours sur la conscience du régime criminel à Kiev.


Sources : billets du blog Histoire et Société de la sociologue Danielle Bleitrach.

Source: http://www.les-crises.fr/reprises-odessa-obstinee-et-douloureuse-par-danielle-bleitrach/


Revue de presse internationale du 16 novembre 2014

Sunday 16 November 2014 at 02:00

Deux grosses rubriques Démocratie et Géopolitique cette semaine. Merci à tous les contributeurs des deux revues hebdomadaires du blog, d’ailleurs n’hésitez pas à postuler si vous êtes intéressés, on n’est jamais trop nombreux !

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-16-11-2014/


[Translation] Germany’s fast hold on the european continent, by Emmanuel Todd

Sunday 16 November 2014 at 00:01

Here is the translation of the great interview of Emmanuel Todd given to this website…

We thank Anne Marie for the translation, Philippe for the maps and Philippe for the document.

GERMANY’S FAST HOLD ON THE EUROPEAN CONTINENT publié par les-crises

 

Source: http://www.les-crises.fr/translation-germanys-fast-hold-on-the-european-continent-by-emmanuel-todd/


[Bancocratie] Christian Noyer : « La BCE pourrait acheter des emprunts d’Etat si nécessaire »

Saturday 15 November 2014 at 05:00

Incroyable interview du non moins incroyable Noyer, gouverneur de la Banque de France, Grand Maître de la Bancophilie, qui déclare être prêt à faire une chose interdite noir sur blanc dans les traités européens, à commencer par Maastricht. Mais les lois, c’est pour les autres…

Mais bon, positivons, ça va super plaire aux Allemands, et zou, un clou de plus dans le cercueil de l’euro…

Les chefs d’Etat du G20 se réunissent ce week-end à Brisbane dans une conjoncture mondiale des plus moroses, en particulier pour la zone euro. Que peuvent-ils décider pour relancer la croissance ?

Il est vrai que les prévisions de croissance ont été abaissées pour l’ensemble de l’économie mondiale. Deux facteurs sont en cause : une Europe moins dynamique que prévu et le ralentissement des pays émergents qui tient à la restructuration de leur économie. Il existe un large consensus au sein du G20 pour mettre l’accent sur l’amélioration du potentiel de croissance fortement réduit par la grande crise. La croissance mondiale ne peut plus se faire par l’endettement des ménages, des entreprises ou des Etats. Il nous faut un modèle plus sain et plus dynamique. La zone euro en est l’illustration parfaite. Les pays qui ont entrepris des réformes de structure, comme l’Espagne, l’Irlande ou le Portugal, commencent à en toucher les dividendes.

La France fait-elle sa part de travail en matière de réformes ?

L’orientation est bonne, à savoir la réduction du déficit structurel et le soutien à la croissance par les réformes. Mais le rythme est insuffisant. Il y a tant de choses à faire. De nombreuses réformes ayant des effets positifs à très court terme pourraient et devraient être faites : une franche libéralisation du travail le dimanche, la réduction accélérée des réglementations qui freinent la construction de logement, etc. Et à moyen terme, la croissance potentielle de la France pourrait être renforcée significativement grâce à une réforme du marché du travail.

C’est à dire  ?

Revoir les mécanismes d’indexation du SMIC, donner plus de latitude aux partenaires sociaux dérogeant à la durée légale du travail dans l’entreprise, assouplir les règles du licenciement. Un autre grand chantier devrait concerner la refonte des structures administratives, marquées par de nombreux doublons, entre Etat et collectivités, entre administrations et agences. On ne peut pas se contenter de revoir la carte des régions et des départements, il faut viser une réorganisation complète de la sphère publique.

[OB : Je propose de supprimer la Banque de France pour ma part, grosse économie...]

Le plan de 3,6 milliards arrêté in extremis par la France pour éviter un feu rouge de la Commission européenne sur son budget 2015 repose sur des hausses d’impôts, pas sur des économies nouvelles…

Nous devons nous concentrer sur la réduction de la dépense publique et mettre un terme à l’inventivité fiscale. On voit bien que les projets de hausses d’impôts suscitent désormais un rejet prononcé. Il faut donc mener une réflexion en profondeur sur l’ensemble des politiques publiques, en privilégiant la recherche de l’efficacité.

La Commission européenne doit-elle imposer à la France des conditions strictes au report du retour aux 3% ? Certains Etats européens s’émeuvent du fait que la France a déjà obtenu un délai et n’a pas réalisé les réformes attendues…

C’est à la Commission européenne et aux partenaires de la France de répondre à cette question. J’estime en tout cas qu’il n’est pas du tout anormal qu’ils aient leur mot à dire sur la manière dont la France consolide ses finances publiques et sur les réformes qu’elle conduit. Le respect du pacte de stabilité et des engagements pris par les Etats est à la base de la confiance dans la zone euro. C’est un élément essentiel pour ramener la confiance des entreprises et des ménages. Ce sont les Etats, et notamment la France, qui ont souhaité renforcer la surveillance collective des finances publiques et la gouvernance économique européenne. Il est logique que l’on nous demande des comptes aujourd’hui. Et que l’on nous demande d’aller plus loin dans les réformes.

La BCE va-t-elle être obligée de revoir à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation en décembre ?

On peut s’attendre à ce que la BCE aille dans la même direction que les instances internationales comme le FMI en ce qui concerne les prévisions de croissance. Mais cela n’empêche pas que notre scénario soit toujours celui d’un redressement économique. Nos prévisions d’inflation dépendront des derniers développements liés aux prix de l’énergie. Dans l’immédiat, il est vrai que la chute des cours du pétrole pèse sur le niveau de l’inflation, mais à ce stade nous continuons d’anticiper un raffermissement des prix dans les prochains mois, avec une remontée du taux d’inflation au-dessus de 1% courant 2015.

La menace de déflation est écartée selon vous ?

Je ne considère pas que la déflation soit un risque crédible. Le risque est surtout celui d’une inflation trop faible, pendant trop longtemps. C’est la raison qui nous a poussés à prendre une série de mesures.

La pression est très forte pour que la BCE en fasse davantage. Le FMI et l’OCDE ont notamment appelé à des achats massifs de dette publique. Etes-vous d’accord ?

Le FMI et l’OCDE n’ont pas vraiment détaillé les raisons. Or, nous avons déjà pris un certain nombre de mesures qui sont tout à fait adaptées. La BCE a baissé ses taux en territoire négatif, ce que ni la Fed ni la Banque du Japon n’ont fait. Elle a pris des engagements sur le cours futur de sa politique monétaire et a facilité le refinancement bancaire : aujourd’hui, les banques peuvent emprunter à son guichet à 0,15% pour 4 ans, à condition de relancer le crédit. Nous intervenons sur le marché de la dette sécurisée et bientôt sur celui des crédits titrisés, ce qui doit aussi faire baisser le coût du crédit. Ces mesures produisent déjà des résultats : les taux d’intérêt ont décliné sur toutes les maturités et cela a en partie soutenu la hausse des actions et obligations, créant un effet de richesse. En outre, la fragmentation des conditions de financement entre pays de la zone euro a été significativement réduite.

Alors à quelles conditions la BCE pourrait-elle acheter de la dette publique ?

Si nous constations que notre politique actuelle n’a plus d’effet. Je ne verrais aucun problème à ce que la BCE achète d’autres actifs et si nécessaire des emprunts d’Etat si par exemple les taux remontaient dans la zone euro à cause d’un resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis en 2015. Ou si l’économie de la zone subissait un nouveau choc défavorable, différant l’atteinte de notre objectif de prix. La BCE doit être en mesurer de parer à des développements adverses. Il faut cependant veiller à bien calibrer la réaction, à préserver la confiance et à ne pas heurter l’opinion publique, y compris en Allemagne.

Pour la première fois, la BCE a fait référence à l’augmentation de la taille de son bilan dans le communiqué mensuel. Pourtant celui-ci a tendance à diminuer…

Nous pensons que le deuxième grand prêt que nous allons proposer aux banques en décembre aura plus de succès que celui de septembre. Cela viendra gonfler le bilan, de même que les opérations d’achats de titres.

Si cela ne suffisait pas à approcher des 3000 milliards d’euros que la BCE a en tête, quels autres actifs pourraient être ajoutés en priorité?

S’il faut aller plus loin et que les conditions n’exigent pas d’acheter de la dette publique, on peut imaginer d’intervenir sur les obligations d’entreprises. On aurait déjà pu les inclure dans notre programme mais les taux d’emprunt sur ce marché sont en fait déjà très bas. Quant aux dettes bancaires, c’est un peu compliqué d’intervenir sur ce marché au-delà de ce que nous faisons sur les obligations sécurisées en raison des multiples interactions entre l’eurosystème et les banques. Il faudrait mesurer tous les effets induits par ces rachats.

En augmentant le bilan de la BCE, votre objectif est-il d’affaiblir l’euro ?

Certains pensent qu’il y a un lien direct entre la taille du bilan et le taux de change. C’est notamment l’argument des investisseurs qui parient sur le lancement prochain d’un programme d’achat de dette publique et prennent des positions en conséquence sur les marchés pour gagner de l’argent. Il faut être prudent. La transmission vient surtout du fait que les achats d’actifs font pression sur les taux de toute la courbe de maturités, et c’est ce phénomène qui affaiblit la devise. Comme je l’ai dit, dans la zone euro, nous sommes déjà dans cette situation.

La baisse de l’euro que l’on peut déjà constater et qui est en partie liée à la reprise américaine pourrait –t-elle atténuer la pression sur la BCE ?

L’évolution du taux de change contre toute devise, et pas seulement contre le dollar, est l’une des courroies de transmission de notre politique monétaire. C’est certain. La baisse de l’euro est l’un des facteurs qui peut alimenter l’inflation. Mais ce n’est qu’un élément parmi d’autres.

La taxe sur les transactions financières européenne pourrait finalement se limiter à certains CDS, pour le volet dérivés. Etes-vous satisfait de ce développement ?

Oui, c’est un choix extrêmement raisonnable car les CDS sont le compartiment de dérivés dont l’utilité est la plus faible et qui présente le plus gros risque de déstabilisation des marchés. Les autres dérivés – sur les actions et les taux – ont une véritable utilité économique pour les entreprises et l’épargne.

Il sera question au G20 du renforcement des fonds propres des banques systémiques. Les groupes bancaires français sont quasiment tous dans le viseur. Partagez-vous leurs craintes de ne plus pouvoir financer l’économie?

Les pays du G20 avaient décidé de mettre un terme au risque du « too big to fail » qui a obligé les contribuables de certains pays à mettre la main à la poche durant la crise financière pour sauver de grands établissements bancaires au bord du gouffre. Renforcer les fonds propres de ces acteurs et mettre en place des procédures de résolution ordonnée ne fait donc pas débat. Le sujet du TLAC ou « total loss absorbing capacity » répond à la nécessité pour les grandes banques de disposer d’un coussin supplémentaire de capital et de dettes subordonnées, suffisant pour absorber les pertes liées à leur défaillance éventuelle. Mais le dispositif de résolution européen prévoit déjà un outil similaire connu sous le sigle MREL pour « exigence minimale de fonds propres et passifs exigibles », d’ailleurs très intelligemment étendu à toutes les banques puisqu’en Europe le contribuable a été beaucoup sollicité pour sauver des banques petites ou moyennes. Dans ce contexte il faut que le TLAC soit calibré de façon raisonnable afin que les banques puissent encore avoir les moyens de financer l’économie et qu’elles puissent trouver sur les marchés les volumes d’instruments suffisants pour renforcer leurs fonds propres. D’où l’importance de l’étude d’impact sur les banques qui sera menée l’an prochain pour le calibrage final. Il faut aussi que ce coussin s’articule avec le dispositif européen car il n’est pas question de cumuler purement et simplement les deux mécanismes pour les mêmes banques.

Ce coussin de capital va-t-il coûter plus cher aux banques européennes qui ne disposent pas d’une organisation en holding comme les banques américaines?

Il représente un renchérissement pour tout le système bancaire même s’il est vrai qu’outre-Atlantique, c’est la holding de tête qui va chercher les titres sur les marchés pour le compte de la structure opérationnelle. Dans ce cas, il s’agit d’obligations ordinaires mais qui sont reconnues comme structurellement subordonnées. En revanche en Europe, faute de holding de tête, c’est la structure opérationnelle qui devra aller chercher elle-même des titres subordonnés pour ce coussin. Personne ne sait aujourd’hui si les uns coûteront plus chers que les autres mais les européens suspectent que ce soit le cas à leur détriment. La question se pose donc pour les acteurs européens d’adopter une organisation en holding mais la réponse n’est pas évidente. Plus globalement, je comprends l’inquiétude des banques françaises face à l’accumulation de contraintes domestiques et internationales qui risquent de peser sur leur activité. Elles ne peuvent notamment pas cumuler une contribution surdimensionnée au fonds de résolution unique européen et une taxe systémique, qui plus est désormais non déductibles. Il faut faire des choix et vite sinon tout ceci aura des conséquences sur le coût et l’offre de crédit.

Vous dites que l’agenda de la réglementation bancaire touche à sa fin. Néanmoins, certains, en particulier le FMI, s’inquiètent du formidable développement de la banque parallèle, le « shadow banking ». Partagez-vous ces inquiétudes et que peut faire le G20 ?

Les ministres et les gouverneurs de banque centrale du G20 se sont saisis de la question du shadow banking. C’est un univers qui revêt beaucoup d’aspects et ne peut être traité de manière unique. Le G20 a étudié la question des fonds et sicav monétaires, du marché du « repo » (pension livrée) et de la compensation des produits dérivés traités en gré à gré dont l’opacité a provoqué la chute de la banque Lehman Brothers en 2008. Le sommet de Brisbane devrait consacrer aussi la reconnaissance mutuelle de la réglementation financière entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Les autres pays suivront. Les travaux sont en cours. Nous devons étudier l’univers des gestionnaires d’actifs. Vu la grande concentration du secteur aux mains de quelques firmes, il nous faut appréhender leur caractère systémique ou non. La question vaut aussi d’ailleurs pour les compagnies d’assurances et de réassurances. Ce sera l’un des axes des travaux du Conseil de Stabilité Financière tout au long de l’année prochaine.

Source : Les Echos, 14/11/2014


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Le commentaire de Jean-Michel Naulot :

Après les déclarations de Christian Noyer, jusqu’où peut aller la lecture sélective du Traité européen ?

Dans son interview aux Echos de ce jour, le gouverneur de la Banque de France déclare qu’il ne verrait « aucun problème à ce que la BCE achète d’autres actifs et si nécessaire des emprunts d’Etat si par exemple les taux remontaient dans la zone euro à cause d’un resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis en 2015. Ou si l’économie subissait un nouveau choc défavorable, différant l’atteinte de l’objectif de prix ».

Cette déclaration contraste étrangement avec une précédente déclaration, le 4 juillet dernier, dans laquelle il affirmait à propos d’éventuels achats de dettes souveraines : « Il est vrai que notre cadre institutionnel ne nous permet pas d’avoir un programme tel qu’il puisse être considéré comme un financement direct et massif des Etats ». Christian Noyer précisait d’ailleurs à cette époque qu’il doutait de l’efficacité d’un tel programme puisque l’économie européenne se finance principalement à travers le crédit bancaire et non par les marchés.

La déclaration très réservée du mois de juillet sur les achats de dettes souveraines était parfaitement respectueuse de la lettre et de l’esprit du traité européen. Que dit en effet le Traité de Lisbonne ? L’article 123 déclare que l’ « acquisition directe » par la Banque centrale, c’est-à-dire sur le marché primaire, des instruments de dette auprès des Etats membres est interdite. Cette disposition était déjà une pierre angulaire du traité de Maastricht. Les Etats ne voulaient pas d’une mutualisation des risques puisque derrière la BCE il y a les Etats et leurs contribuables en cas de pertes.

Dans le Traité, seules les opérations dites d’open marketconsistant à acheter des titres sur le marché secondaire sont libres (article 18) sous réserve qu’elles s’inscrivent dans le cadre des missions traditionnelles de la Banque centrale. Et pour être sûr que l’interdiction de financement des Etats par la Banque centrale soit bien respectée, le Conseil européen avait arrêté, le 13 décembre 1993, un règlement qui précisait que « les achats effectués sur le marché secondaire ne doivent pas servir à contourner » l’interdiction des interventions sur le marché primaire. Une disposition qui allait presque de soi car autrement l’interdiction de financement des Etats aurait été virtuelle.

Après les déclarations de Christian Noyer et sous réserve qu’elles soient un jour validées par le Directoire de la BCE, ce qui est loin d’être acquis en raison de l’opposition allemande, certains vont peut-être finir par se poser la question de savoir pourquoi on attache finalement autant d’importance à certaines dispositions du Traité, par exemple au critère des 3% de déficit…, et beaucoup moins à d’autres ! Le critère des 60% de dette publique par rapport au PIB est lui-même quasiment oublié alors qu’il était au départ aussi important que le critère du déficit. Seuls cinq pays sur les dix-huit pays de la zone euro, représentant 4% de la population, le respectent (Finlande, Luxembourg, Slovaquie, Estonie et Lettonie). Jusqu’où ira la lecture sélective du Traité ? Ne serait-ce pas le signe que les textes deviennent tout simplement obsolètes ?

Source: http://www.les-crises.fr/bancocratie-christian-noyer-%e2%80%89la-bce-pourrait-acheter-des-emprunts-detat-si-necessaire%e2%80%89/


[Reprise] Macron critique les entreprises qui augmentent les salaires

Saturday 15 November 2014 at 02:00

Bon, c’est un article du Figaro orienté (du mois dernier), mais c’est intéressant…

Le ministre de l’Économie souhaite plutôt que les entreprises investissent et embauchent, suivant en cela l’exemple allemand.

Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, s’en est vivement pris jeudi à la «préférence» des entreprises françaises pour la hausse des salaires et des dividendes plutôt que pour l’emploi et l’investissement. «Si je compare la France à l’Allemagne en disant “quel a été notre problème?”, c’est une préférence continue pour une augmentation des salaires et des dividendes, là où les Allemands ont une préférence continue pour l’emploi et l’investissement», a-t-il lancé aux 3000 participants du 69e Congrès des experts-comptables organisé à Lyon. «C’est la vérité des chiffres», a-t-il ajouté, citant l’exception des entreprises familiales, particulièrement nombreuses en région lyonnaise, qui «peuvent dans la durée ne pas se servir de dividendes, et ont fait ce choix un peu à l’allemande».

Ces exemples sont encore trop rares aux yeux du ministre. «Beaucoup d’entreprises plus larges ont préféré servir des dividendes à l’investissement. Elles ont préféré, parce que c’est notre forme de consensus social et c’est notre responsabilité là aussi, augmenter les salaires de ceux qui avaient un emploi, largement au-dessus de l’inflation plutôt que d’embaucher», a-t-il constaté.

Pour le ministre de l’Économie, «si nous continuons indéfiniment à défendre ceux qui ont un emploi et ceux qui ont des actions, ça n’est pas comme ça que nous mènerons ce pays plus loin», a-t-il ajouté, sous les applaudissements nourris de son auditoire. Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué que des précisions seront apportées «dans les prochaines semaines» sur la réforme des professions réglementées dans le cadre du projet de loi «pour la croissance» lancé par son prédécesseur Arnaud Montebourg, et qui devait redonner 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français.

Source : le Figaro, 8/10/2014

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Vous êtes prévenus !

“Je crois qu’Emmanuel Macron a tout à fait le talent pour être présidentiable un jour” a affirmé Jacques Attali :

Alors cadeau : Problème mathématique  pour un énarque :

Alors quand les entreprises de moins de 250 salariés ont 0,3 % de pouvoir d’achat à distribuer à leurs salariés, elles font comment ? Une boite de 50 salariés doit embaucher 0,3 % x 50 salariés = 15 % de salarié ? Donc elles embauchent une jambe gauche ?

Merci M. le ministre !

 

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-macron-critique-les-entreprises-qui-augmentent-les-salaires/


Actu’Ukraine 15/11/2014 (+ manip démontée grâce à vous)

Saturday 15 November 2014 at 01:30

Comme c’est un jour d’élections législatives importantes en Ukraine, actu reprenant pas mal d’informations de ces 10 derniers jours (c’est vraiment en vrac, avec les commentaires des butineurs… Pas le temps de faire mieux, désolé).

Merci aux butineurs et à Natacha et Sylvain pour la synthèse…

P.S. on manque de bras pour participer à la création de cette synthèse… Me contacter si vous pouvez aider un peu…

Police Kiev
Avakov nomme un Azov a la tete de la police de Kiev
le meme homme aux couleurs d’Azov
un peu d’enquete sur le nouveau chef de la police de Kiev, Vadim Troyan :
commandant d’Azov, il faisait parti des patriotes d’Ukraine, avant le conflit, il etait directeur de communications dans une entreprise “Triolan”. http://www.triolan.com/
Cette entreprise semblait etre la facade d’une mafia des patriotes comme le montre cette affaire:
ici une declaration ou on voit que ce cher homme venait offrir les services de protection des patriotes d ukraine
A noter que cette histoire de kiosques a journaux se passe a Kharkiv, ville de Kernes, Avakov et Azov.
Hors justement les kiosques impliquaient tout ce petit monde, comme nous l’explique cet article http://cripo.com.ua/?sect_id=6&aid=95842
Sur la photo, a gauche avec le sumbole nazi sur l epaule, c est le boss de l entreprise Triolan, donc boss de Vadim Troyan.
Armée ukrainienne
Bereza, du bataillon de volontaires Dniepr -1, menace le nouveau pouvoir.
Bereza veut aller en Russie avec des groupes de sabotage.
ECONOMIE UKRAINIENNE
Les usines navales de Nikolaïevsk se mettent à la fabrication des “bourjouïka” (petits poêles individuels, symboles de la guerre civile au tournant des années 1920)
04/11
Conseiller du Président du Conseil de sécurité : l’Ukraine pourrait  gagner le conflit dans le sud est vers 2017-18 en utilisant la “voie  croate”.
Porochenko a annoncé qu’il étudierait mardi avec le Conseil de sécurité  la possibilité de changer la loi sur l’autonomie du Donbass
A cause du conflit dans le Donbass, l’Ukraine a perdu 12 MT de charbon
En raison des sanctions, les agriculteurs danois et leurs banques peuvent faire faillite
L’Allemagne a menacé la Russie de nouvelles sanctions en raison de sa reconnaissance des élections en DNR et LNR.
Le scandale de l’affaire Sikorski a éloigné la Pologne de Kiev et a affaibli Varsovie sur la scène internationale
Sans commentaire : Poro père et Poro fils
Le parlement hongrois a adopté une loi permettant l’accélération de la construction de “South stream”
5/11
Pressions de l’UE et des Etats Unis sur la Hongrie à propos de l’intention de Budapest de construire sa partie de “South Stream”
Orban confirme son intention de construire sa partie de South Stream. Pravo, journal tchèque
Le Président finlandais demande aux dirigeants de l’UE de ne plus faire  pression à propos des relations entre son pays et la Russie
La TV slovaque a reçu une amende de la part du comité de surveillance  pour avoir présenté de façon unilatérale les événements en Crimée du  mois de mars, en reprenant  seulement le point de vue de l’UE et des  Etats Unis
Un article du propriétaire du KP, citoyen britannique d’origine pakistanaise, sur la corruption en Ukr
6/11
Selon les insurgés, l’armée ukr a attaqué un faubourg de Donietsk
Porochenko a l’intention de raviver la phase active de l’ATO afin de se débarrasser des bataillons d’extrême droite
Les bataillons ukr près de Marioupol sont renforcés par des tanks
Pologne
Le MAE polonais fait le parallèle entre les relations entre la Pologne  et l’Ukraine et celles des pays européens avec leurs anciennes colonies.
Georgie
Crise de la coalition gouvernementale
Finlande
Le président finlandais voit venir une nouvelle guerre froide
Alexandre Adler sur la Russie
ou en video:
7/11
ECFR pour un “reboot” de la politique étrangère de l’UE
Monsanto en Ukraine
Kiev prend des mesures en faveur de l’indépendance du Donbass
arrêt du versement des salaires et retraites:
contrôle de passeports à la nouvelle frontière:
La pilote Savtchenko, détenue en Russie, a démissionné des forces armées ukrainiennes en arguant de son élection à la Rada
Le Président de la Douma accuse les Etats Unis de coordonner les  pressions sur la Russie lors d’une rencontre avec l’un des hauts  responables du parti japonais Libéral Démocrate
Le ministre russe des finances : la chute du rouble a un caractère spéculatif
liens Khodorkovski et Carlyle group
Emotions sur le cours du rouble à la bourse aujourd’hui
Déclaration de la Banque centrale russe à propos du cours du rouble
Pourquoi les Etats Unis attaquent VVP personnellement
Porochenko s’est plaint à Merkel que la Russie ne paye pas le transit du gaz
Le PM hongrois Orban se plaint des pressions des Etats-Unis sur son pays à propos des relations énergétiques avec la Russie
La gryvna est à un bas niveau record
Les combats d’aujourd’hui, selon  Kiev
Incursions russes, selon Kiev
Poro avertit Merkel de l’escalade du conflit dans le sud est
Réunion du Kremlin concernant le sud est de l’Ukraine
8/11
Selon les media ukr, Poro essaye de récupérer pour son parti le     poste de Ministre de l’intérieur (Avakov pour le moment)  en donnant     en échange le poste de secrétaire du Conseil de sécurité, pour le     moment inoccupé (depuis le départ de Parubiy en août).
Poro refuse au russe le statut de langue nationale
Négociations Lavrov Kerry
Lavrov dément la présence des troupes russes en Ukr
Les cyberberkut disent qu’ils ont trouvé des preuves des exactions     des troupes de Kiev contre les civils dans le PC de Yarema, le     Procureur général
CNN (dés)informe presque aussi bien que l’AFP…
Deux sites nous rapporte une même vidéo d’un combat, mais nous expliquent deux versions complètement opposées des faits.

Tout d’abord la vidéo : sur celle-ci nous voyons des militaires sur un bâtiment de l’aéroport de Donetsk combattre des véhicules sur la route de ce même aéroport.

Voici la vidéo de Novorossia, la plus complète :

et la même reprise par CNN :

http://www.cnn.com/video/data/2.0/video/world/2014/11/13/tsr-dnt-sciutto-russia-ukraine-fresh-fighting.cnn-ap.html

Nous avons d’un cote Novorossia qui déclare que nous voyons leurs militaires (les “rebelles”) combattre ce tank. Et de l’autre cote, CNN dit le contraire : ce sont des militaires de Kiev qui se défendent contre un tank “rebelle”, suivi d’un enchaînement parfait sur la dernière rumeur d’une invasion russe.

Une rapide analyse de la vidéo va nous permettre de trancher :
Voici une capture faite a 1m30s environ a partir de la vidéo de Novorossia TV. A ce moment, le militaire portant la camera se prend un tir d’obus du tank, nous voyons alors son écusson militaire : 3 couleurs (noir/bleu/rouge) avec un aigle a deux têtes dessus, il s’agit donc bien d’un militaire de Novorossia.
Sur la vidéo de CNN, hélas cet écusson n’est pas visible car ils ont coupé exactement au moment ou la poussière retombe, pas de chance…
De plus, il y a eu des informations sur la situation de l’aéroport de Donestk : Le 12 novembre, Secteur Droit a déclaré s’être retiré de cet aéroport, laissant la défense aux militaires de Kiev. Le fait que des troupes aguerries se retirent d’un champ de bataille peut expliquer une certaine confusion du coté des forces de Kiev.

Le 13 novembre, RIA nous rapporte que, suite a ce départ des forces de Pravy Sektor, les forces de Novorossia ont pu s’emparer de bâtiments stratégiques, contrôlant ainsi la route de l’aéroport.

http://ria.ru/world/20141113/1033086420.html

Ce qui accrédite la vidéo de Novorossia, car elle est accompagnée d’un commentaire expliquant que nous voyons la des forces de Kiev qui sont surprises, car mal informées, par les positions de Novorossia.

Alors est-ce que CNN a été incompétent ou est-ce de la désinformation volontaire ?

Pour finir, le dernier buzz sur le MH17…
Vous l’avez peut-être vu, une photo fait le buzz depuis hier :
(haute résolution en cliquant)
Elle est présentée comme une image d’un avion tirant sur le MH17, qui aurait été prise par un satellite américain et sortie par une fuite. Une télé russe en a parlé hier.
À ce stade, cela reste une rumeur, la source n’étant pas authentifiée.
Je ne diffuse en générale pas les rumeurs et les nombreux montages bidons (de part et d’autre), mais celui est assez interpellant.
La photo de base est de très haute résolution (7406 x 5000)
Cela pourrait être un montage avec la date/heure (qui correspondent bien) et/ou l’avion, mais un passage sur fotoforensik ne montre apparemment pas de retouche évidente sur ces zones (l’outil étant imparfait) :
ITAR TASS a mentionné (prudemment) l’image – ce qui ne garantit en rien la fiabilité, mais ce n’est plus un plus un petit truc sur le web…
Ainsi, ce n’est probablement pas un petit fake bricolé en 1 heure avec photoshop, c’est au moins très professionnel.
Donc j’en parle, mais il faut prendre toutes les pincettes possibles – il est peu probable que cela soit vrai. (donc en diffusez pas partout). Il est cependant intéressant que les pros qui fréquentent ce blog échangent leurs vues en commentaire, pour démonter cette rumeur.
En effet, il a été sorti à la base le 15/10 par un indvidu sur ce forum, avec cette indication : “The image obtained by mail from enthusiasts Russian Wikileaks, the source is not named. The time on the image, Greenwich mean time corresponds to the time indicated in the data of objective control, presented Minoborony RUSSIA. According to the inscription-the international designations of time, the picture would be with the American satellite or intelligence apparatus.”.
Il est assez étrange qu’une telle photo leakée ait mis 1 mois à faire le buzz et n’ait pas été postée ailleurs… Sans même parlé duc oét tiré par les cheveux du satellite qui photographie ça + de la fuite…
La zone de texte sur la carlingue ne semble pas correspondre avec celle du MH-17 (ici juste avant son décollage) :
Cependant, cette photo (d’un autre appareil de la flotte, a priori du même modèle) collerait plus (vu le niveau du montage, ce serait bien le diable de se gourer d’avion…) :
Enfin, j’ai trouvé cette image sur un site ukrainien qui semble démonter la manip, mais c’est à confirmer.
Par ailleurs, il y avait de nombreux nuages ce jour là, le sol n’était pas visible…
De plus, les impacts sur le cockpit montraient plutôt de gros soucis au niveau du coté gauche :
Autre point, le chasseur en question n’est pas un Su-25, seul type d’avion signalé jusque là :
La zone rouge ici :

est zoomée là, et on voit que le nuage semble correspondre au même que sur Google (mais ce n’est pas le cas du reste des nuages) :

En revanche, je ne sais pas de quelle ville il s’agit, si quelqu’un pouvait faire la recherche…
Bref, probablement faux, mais à vous de jouer à la chasse à la manip ce we !  :)
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EDIT : BILAN : MONTAGE BIDON à 99 %, voici un extrait des preuves et infos glanées par vous :
Il s’agit bien de Donetsk, et vue de… Google Earth en fait (voir plus bas)…
et la trajectoire n’est pas bonne :

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The 767-200 has set multiple distance records for twin-engine jetliners, including Halifax, Nova Scotia, to Mauritius (8,727 statute miles or 14,042 km); Grand Rapids, Michican, USA, to the Seychelles (8,893 statute miles or 14,309 km); and Seattle, Washington, USA to Nairobi, Kenya (9,253 statute miles or 14,890 km). Fleetwide, daily utilization is more than 10 hours.

Boeing 767-200
Boeing
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On Friday November 14th, Russian state television ran a story of supposed foreign satellite images showing the last moments of flight MH17, with a fighter jet appearing to fire at the plane. Suspicions arose immediately on Twitter, and inconsistencies were pointed out, quickly leading to the conclusion the image is a crude fabrication.

To start, the image has been posted on a Russian message board on October 15th, claiming to originate from WikiLeaks. This contradicts the origin of these images as being “George Bilt”, whose e-mail dated November 9th was reported as the source of these images.

forum-postOverlaying the image with known data points about the MH17 flight path and debris gives the following results, showing the aircraft in the picture off the reported course.

satellite_overlay01It is clear that the satellite map imagery is created from a composite of different satellite map imagery. Part of imagery is from historical Google Earth imagery, dated 28/08/2012 (co-ords  47°57’12.22″N, 37°50’4.09″E)

B2a4DoICUAAk1bzOther imagery is from Yandex maps

side by side yandaxNext, it was pointed out the jet shown in the picture is definitely not an Su-25 ‘Frogfoot’ ground attack aircraft, as previously claimed by Russian media to have been involved in the downing of MH17. The profile of the aircraft is more reminiscent of fighter jets like the Su-27.

Looking at the plane that is supposedly flight MH17, the appearance of the aircraft does not match the real 9M-MRD: the Malaysian airlines logo is in the wrong place, with the Malaysia Airlines logo beginning above the wing in reference images for MH17, while the satellite map imagery shows the logo beginning just in front of the wing.

It was then suggested that the livery might actually be the standard Boeing livery, which matches quite well.

Finally, the source of the image was found by a simple image search for “боинг вид сверху”, or “boeing top view” in English.

 


Another side-by-side comparison by the Bellingcat team:

boeing777-200_3_There are additional details that can be looked at in the image, like the scale of the aircraft in relation to each other, as well as the their scale compared to the rest of the image. It has additionally been pointed out that planes in the satellite map imagery published in the Russia media appear surprisingly clear, compared to reference imagery looked at by the Bellingcat team.

In conclusion, there are several issues with the image, as pointed out above. Thus, the material reported by 1TV cannot be deemed credible to support the theory that MH17 was shot downed by another aircraft.

 Source
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Source: http://www.les-crises.fr/actuukraine-15-11-2014/