L’année 2020 s’est soldée par une nette dégradation de la balance commerciale de la France, dont le déficit s’est accru. Les chiffres en sont encore incertains : 62 milliards d’euros pour la Banque de France[1], 65 pour l’administration des douanes[2], et même 82,5 pour Eurostat[3]. Par-delà ces divergences, un constat s’impose : le déficit est massif.
La crise sanitaire ne constitue pas une explication suffisante à cette situation dégradée, car elle a eu des effets ambivalents : si les exportations ont chuté dans le secteur aéronautique (de 64 à 35 milliards) et baissé dans l’automobile (-18,6 % à 40 milliards), elles ont augmenté dans le domaine des produits pharmaceutiques (35,5 milliards) ; surtout, le montant de la facture énergétique a fortement baissé en 2020, à 24 milliards, contre 42 un an plus tôt.
Une tendance lourde
La performance de l’économie française dans le commerce mondial de biens en 2020 est donc particulièrement mauvaise, mais le plus grave est que cette année s’inscrit dans une tendance lourde, qui a vu notre pays devenir structurellement déficitaire depuis 2004. Depuis 2010, le déficit a même toujours été supérieur à 50 milliards d’euros chaque année, sauf en 2015 et 2016[4]. Si les échanges de service demeurent excédentaires, ils ne suffisent pas — loin s’en faut — à équilibrer la balance des transactions courantes.
Nos relations commerciales sont gravement déficitaires avec deux pays : La Chine et l’Allemagne. Avec cette dernière, il est même impossible de déterminer précisément l’ampleur du déficit. S’il était de l’ordre de 41 milliards pour 2019 selon l’Office fédéral allemand de la statistique[5], l’INSEE annonçait de son côté un déficit de 15 milliards.
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