les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

[Reprise] Manuel Valls, expert en optimisation politico-fiscale

Sunday 12 October 2014 at 03:30

Bon, ce n’est pas très important (et c’est légal), mais ça révèle tellement de choses…

Révélation de Charlie Hebdo, sur un point que j’avais repéré à l’époque en préparant le billet dédié, sans avoir pu le creuser…

Voir la presse avaler sans broncher que le Premier ministre, député maire depuis 10 ans à 7 000 € par mois, n’a presque rien au final et vit avec sa femme dans 44 m² – je trouvais ça presque aussi bien que Les Misérables… (notez, ils le sont aussi, mais d’une autre façon…)

Sauf erreur, après une rapide recherche, je ne trouve rien sur ce scoop de Charlie (qui a une semaine…) sur lemonde.fr, liberation.fr, lefigaro.fr.

Alors chuuuuuuut !!!!!

Charlie Hebdo – Transparence : le tour de passe-passe de Valls – 1er oct 2014

Les ministres vont bientôt publier leur déclaration de patrimoine. Mais certains petits malins, Manuel Valls en tête, surfent sur un texte de loi restrictif pour qu’on ne sache pas qu’ils vivent grand train ou presque…

On croyait tout savoir de Valls. Depuis qu’il est ministre, ce dernier a eu droit à une cascade de portraits dans la presse, mettant en scène son couple, sa femme, leur amour et… leur appartement. Les Français ont vite su qu’ils préféraient habiter dans ce logement du quartier de la Bastille, plutôt que de dormir dans le lit précédemment occupé par Claude Guéant à l’Intérieur. C’est ce qu’avait assuré son épouse, la musicienne Anne Gravoin. On la comprend un peu…

Mais pour en savoir plus sur ce fameux appartement, le « nid » parisien de la famille (Le Figaro), mieux vaut ne pas en rester à la déclaration de patrimoine que, à l’instar de tous les ministres, Manuel Valls est obligé de remplir depuis l’adoption en 1988 de la loi sur le financement de la vie politique. Gageons que celle qu’il doit à nouveau (car il a été renommé à Matignon le 26 août) déposer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) reprendra les mêmes éléments que celles qui furent publiées depuis son entrée au gouvernement, en 2012 : un « appartement de 88 m2 » acheté en 2006 à Évry, ainsi qu’un « appartement de 44 m2 », acquis à Paris en 2010 pour 315 000 euros, via une SCI. La Haute Autorité, institution indépendante créée en 2013 après l’affaire Cahuzac, a contrôlé en juin dernier sa première déclaration de Premier ministre. Et n’y a rien trouvé à redire.

Normal : le Premier ministre respecte la loi à la lettre. Il a déclaré les biens immobiliers dont il est propriétaire via une SCI dont sa femme possède 99 parts sur 100, et rien d’autre. Le cadastre, que Charliea consulté, est formel. La SCI Homère détient deux lots de l’immeuble en question, en plein coeur du XIe arrondissement, bobo et populo à la fois. Il s’agit d’un WC donnant sur l’escalier et d’un petit appart de deux pièces au premier étage, comprenant entrée, séjour, chambre, cuisine et salle d’eau avec cabinets. On est d’accord : la règle déclarative a été formellement respectée.

Le seul souci, c’est que Manuel Valls ne vit pas dans un deux-pièces de 44 m2. L’appartement qui abrite les nuits de monsieur le Premier ministre comporte en tout, encore selon le cadastre, 16 lots de copropriété, ainsi que 2 caves. À lire le règlement de copropriété de l’immeuble, les lots réunis — dont 14 appartiennent en nom propre à Anne Gravoin, qui a épousé Valls sous le régime de la séparation de biens — permettent de regrouper pas moins de 7 pièces de séjour, 4 chambres, 5 salles d’eau ou salles de bains, ainsi que 5 cuisines et 2 terrasses. Sans parler de 6 locaux, entiers ou partiels, au rez-de-chaussée. On peut imaginer que, contrairement à l’affectation des habitations lors de la construction de l’immeuble, les cuisines ou les salles de bains en surnombre ont été transformées en chambres. Le Point, qui dressait le 1er avril 2014 le portrait de Valls, évoquait en tout cas un logement « bohème ». On en connaît d’autres qui adoreraient vivre dans une telle «bohème»…

En tout cas, il s’agit d’un lieu « charmant et ressourçant », selon une amie du couple (Le Figaro, 3 septembre 2013) : « Deux appartements qu’Anne a réunis au fil des ans, une petite terrasse au milieu, des lampions », « de bric et de broc, de petites pièces… », ajoute le journal. Au final, selon nos calculs, la surface totale des lieux se situe entre 210 et 250 m2. Soit, à quelque 8 000 euros du mètre carré (le bas de la fourchette…), un prix total s’élevant de 1,68 million à 2 millions d’euros.

Mais quand la presse s’est penchée sur la dernière déclaration de patrimoine de Valls, elle n’y a vu que du feu. Les Échos, L’Obs, Le Huffington Post et d’autres racontent ainsi qu’il « dispose de deux appartements, un dans l’Essonne et un appartement de 44 mètres carrés à Paris ». L’Express et Le Monde du 16 avril 2013 sont plus précis, notant qu’il est propriétaire de « une part sur 100 d’un appartement de 44 m2 dans le XIe arrondissement de Paris, acheté avec son épouse… ». Les lecteurs imaginent donc que Valls et sa famille vivent dans un simple deux-pièces. Seul Le Canard enchaîné a évoqué un jour « un bel appartement », au détour d’un article sur les SDF virés du quartier en raison de la présence de l’auguste personnage.

Faut dire que Valls, qui n’a pas souhaité  faire de commentaires à Charlie, s’est bien gardé de contredire les journaux. Quant à la Haute Autorité, elle est tenue de contrôler le « patrimoine personnel » des ministres, pas « leurs conditions de vie », explique une porteparole. « La loi a clairement exclu les biens des conjoints. » Mais les textes n’avaient pas prévu les talents prévu les talents de communicant de certains ministres…

Lauret Léger, chronique parue dans Charlie Hebdo n°1163 du 1er octobre 2014

Source : Charlie Hebdo

Économie matin – Manuel Valls, millionnaire masqué, expert en optimisation politico-fiscale – 10 oct 2014

Pratiquement le seul média un peu important à en avoir parlé… Chapeau à eux, et merci aux chiens de garde !

 ”Manuel Valls, un ministre endetté sans réel patrimoine“ titraient nos confrères du Figaro en juin dernier, lors de la publication de la déclaration de patrimoine de Manuel Valls à son arrivée à Matignon. Selon ce document (absent au moment ou nous publions cet article, voir plus bas), le Premier ministre ne revendiquait que 93 000 euros d’actifs, le plaçant dans le “peloton de queue” sur le plan patrimonial du gouvernement Valls I.

Avec la nomination du nouveau gouvernement (Valls II) et même si la plupart des ministres sont restés à leur poste, toutes les déclarations de patrimoine ont été retirées du site de la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique, et seront republiées prochainement (http://www.hatvp.fr/pages_nominatives/valls-manuel.html) . Ce qui ne signifie pas pour autant, normalement, que les “anciennes” déclarations, vieilles de quelques mois à peine, étaient fausses. En revanche, à en croire Charlie Hebdo paru jeudi 9 octobre, certaines étaient habilement (et parfaitement légalement) rédigées ! Ainsi, sur celle de Manuel Valls, outre les 93 000 euros d’actifs déclarés (déduction faite de ses dettes, des emprunts), le Premier ministre déclarait posséder un appartement de 88 m2 à Evry, et un autre de 44 m2 à Paris. C’est dans cet appartement parisien du XIe arrondissement (Bastille) que Manuel Valls vit avec son épouse, la violoniste Anne Gravoin. Un premier ministre dans un F2, cela laisse songeur…

Il y avait évidemment un truc, que Charlie Hebdo a révélé dans son édition papier du 1er octobre puis mis en ligne sur son site Internet un peu plus tard : Marié sous le régime de la séparation de biens, Manuel Valls ne possède qu’une seule part de la SCI Homère qui détient l’appartement du XIe arrondissement. Les 99 autres parts (sur 100) sont détenues par son épouse. Mais surtout, la SCI Homère ne détient pas un simple studio de 44 m2, mais 16 lots de copropriété, pour un total de 210 à 250m2, le tout étant valorisé entre 1,6 et 2 millions d’euros !

On se pince à lire le descriptif des lots sur le plan de cadastre. Outre les 4 chambres, ce qui est tout à fait normal sur cette surface, il y aurait également 5 salles d’eau ou salles de bains (soit une par chambre, ce qui est déja assez luxueux) mais aussi…. 7 pièces de sejour, ainsi que 5… cuisines et 2 terrasses ! On imagine aisément que certaines pièces décrites comme “cuisine” dans le cadastre aient pu depuis changer d’affectation. Charlie Hebdo se souvient que Le Point avait qualifié le logement de “bohème”. Il n’empêche, le F2 se transforme tout d’un coup en un somptueux appartement (duplex ?) de 11 pièces, 15 si l’on considère qu’une seule cuisine suffit au couple Valls, et que les 4 autres ont été transformées en bureau, salon télé, dressing ou encore buanderie… “On en connaît d’autres qui adoreraient vivre dans une telle bohème” dixit Charlie Hebdo.

La part de Manuel Valls dans la SCI montée avec son épouse ne vaut donc en effet que quelques milliers d’euros, en fonction du montant de l’emprunt probablement contacté par la société civile pour acheter les 16 lots de copropriété. La déclaration de patrimoine de Manuel Valls raconte donc l’histoire d’un homme politique “sans réel patrimoine” comme le disait le Figaro, ce qui est comptablement exact. En revanche, même sous le régime de la séparation de biens, les époux sont solidaires pour un certain nombres de choses, à commencer pour les impôts qui taxent les revenus et les biens du couple, quel que soit le contrat de mariage auquel ils ont souscrit.

Alors, Manuel Valls et Anne Gravoin devraient il payer l’ISF ? A priori, non, s’ils ne possédent absolument rien d’autre (de valeur), ou encore, s’ils sont (lourdement) endettés par ailleurs. L’appartement logé dans la SCI est certes valorisé autour de 1,25 million d’euros (abattement de 30% sur la résidence principale déduit), soit juste sous la limite des 1,3 million, déclenchant l’ISF. Mais la SCI s’est certainement endettée en 2010 pour en faire l’acquisition : Cette dette vient en déduction de l’actif taxable, ce qui “laisse de la place” dans le patrimoine des époux Valls pour posséder d’autres biens. Justement, Manuel Valls a déclaré un appartement de 88 m2 à Evry, dont on ne connaît pas la valeur, mais cela représente tout de même quelques centaines de milliers d’euros, puisque situé en banlieue parisienne (Sud). En fait, pour que les époux Valls ne soient pas soumis à l’ISF en 2015, il faut que leurs dettes (dans la SCI ou ailleurs) soient équivalentes au montant de leurs autres actifs, en dehors de l’appartement du XIe. S’ils possédent pour 600 000 euros d’autres biens immobiliers, , la SCI (ou eux-mêmes directement) doivent être endettés à hauteur du même montant, pour ne pas dépasser le seuil ISF des 1,3 million d’euros.

Au final, la déclaration de patrimoine transmise par Manuel Valls lors de son arrivée à Matignon (et avant, quand il était ministre de l’Intérieur) était manifestement réguliére, mais en revanche, tout sauf sincère ou loyale. Cacher 99 % des parts d’une SCI détenant un actif de près de 2 millions d’euros, en les mettant au nom de sa femme, pour ne pas avoir à en déclarer le montant ou l’existence en tant qu’homme politique est certes permis par la loi. les juges aux affaires familliales connaissent cependant la chanson : lors de la dissolution d’un mariage, on recherche toujours l’origine des fonds ayant servi à l’acquisition des biens detenus en indivision. Anne Gravoin, violoniste, payerait avec ses cachets 99 % des mensualités de l’emprunt de la SCI, et aurait apporté 99 % de l’apport initial? Peut-être… ou peut-être pas.  Tout laisse cependant penser qu’il s’agit d’une manoeuvre destinée à “blanchir” Manuel Valls d’une etiquette de bourgeois nanti. C’est sûr qu’il est plus difficile de demander aux français de se serer la ceinture quand on est millionnaire, voire multimillionaire, que lorsque l’on déclare un “patrimoine” de 93 000 euros à 52 ans !

Le patrimoine de François Hollande aussi a été ausculté (pour ce qui en est connu) afin d’estimer s’il aurait du s’acquitter de l’ISF, tant avec Ségolène Royal que Valérie Trierweiler. Plus récemment, c’est Emmanuel Macron dont on s’est demandé pourquoi les 2 millions d’euros (bruts) touchés chez Rotschild ne l’avaient pas soumis à l’ISF les années suivantes… Mais l’intéresssé a expliqué avoir fait d’énormes travaux de rénovation dans sa maison du Touquet. Oubliant cependant au passage que ces travaux, sauf si la maison menaçait de s’effondrer et qu’il s’agissait de la sauver, ont fort logiquement créé de la valeur, et augmenté celle de la maison aux yeux du fisc… Sauf à admettre que ces deux millions d’euros ont été investis dans la maison à fonds perdus.

Frederic Legrand / Shutterstock.com

Source : Economie matin

Sources

J’ai réalisé un petit travail de synthèse.

Car j’ai vu avec sidération que, semble-t-il, les déclarations de patrimoine ne semblent pas être archivées sur le site de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique !

(message aux personnes intéressées : pensez à sauvegardez les déclarations lors de leur publication sur le site, c’est plus pratique que de fouiller le JO)

Après recherche, voici donc la déclaration de Manuel Valls de 2013 (lien pdf direct) :

Déclaration de patrimoine de Manuel Valls en 2013 publié par les-crises

J’avais bien ri avec ça l’année dernière :

31 mars 2013 : 109 € sur le compte en banque  de Manuel Valls, le pôôôôôvre, les fins de mois sont vraiment difficiles. 1 500 € de liquidités en tout et pour tout – pourvu qu’il n’ait pas de coup dur… Impressionnant pour quelqu’un gagnant plus de 8 000 € nets par mois quand même…

Idem pour les 240 € d’assurance vie – il n’abuse pas de la niche fiscale…

La presse avait en effet peu enquêté (Source):

(j’aime le patrimoine modeste de seulement 2 appartements en région parisienne…)

Bon, être propriétaire via une SCI de 0,44 m² n’étonne personne (Source)…

Les Échos ont même un petit souci entre patrimoine net et brut…

La presse ne se réveillera, un peu, qu’en 2014.

Après recherche, voici donc la déclaration de Manuel Valls de 2014 (lien pdf direct) :

Déclaration de patrimoine de Manuel Valls en 2014 publié par les-crises

(Source)

(Source) [Sérieusement, 16 lots de copropriété réunis ?]

L’article indique :

“Manuel Valls, un ministre aux poches percées? Entre 2013 et 2014, le patrimoine du premier ministre a fondu de moitié, à en croire sa déclaration de patrimoine publiée ce vendredi par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). En 2014, il a déclaré un patrimoine d’un peu plus de 93.000 euros. Soit un chiffre bien moins important que celui de sa déclaration de 2013, qui s’élevait à un peu plus de 198.500 euros. En un an, le ministre de l’Intérieur devenu premier ministre a donc perdu près de 103.000 euros. Comment expliquer cela ? [...]

Ensuite, 80 000 euros de «biens mobiliers divers», mentionnés dans la déclaration de 2013, n’apparaissent plus dans celle de 2014. Il semblerait que ce soient des oeuvres d’art. [...] Le cabinet du premier ministre explique au Scan que cette valeur correspond aux tableaux Xavier Valls, le père du chef du gouvernement. La loi dispense de déclarer un bien dont la valeur ne dépasse pas les 10 000 euros [OB : en voilà une loi qui est bien faite... C'est vrai, quoi, on ne va quand même pas demander d'indiquer simplement le montant global du poste... ?]. Or, aucun de ces tableaux pris individuellement ne dépasse cette somme. Manuel Valls qui a déclaré les tableaux en 2013, n’a pas fait cette précision en 2014. ” Source : Le Figaro

Peuchère, le gars, plus il travaille plus, plus il gagne plus, mais plus son patrimoine baisse ! M. Valls, pensez à arrêter d’urgence votre activité professionnelle alors !

Ah ces néolibéraux…

dessin humour cartoon patrimoine ministres

Source: http://www.les-crises.fr/manuel-valls-millionnaire-masque-expert-en-optimisation-politico-fiscale/


[Reprise] Etat islamique : 2 milliards de revenus contre 5 millions pour Al Qaïda…

Sunday 12 October 2014 at 02:15

Reprises de 2 articles de Bakchich et d’Atlantico

Achetons-nous du pétrole à l’Etat Islamique ?

Après pétrole contre nourriture, l’Irak sera-t-il le théâtre d’une nouvelle saga pétrole contre barbus?

A quel jeu de dupes jouent les gouvernements européens recrutés dans la coalition new-look constituée toutes affaires cessantes par Barak Obama contre l’Etat Islamique (EI) ?

La question n’est pas superflue à en juger par la manière dont on essaie depuis quelques jours de nous convaincre de l’extrême dangerosité de la clique de Abu Bakr al-Baghdadi l’émir à la Rolex (…Il n’y a pas de temps à perdre face à la menace des djihadistes de Daesh qui a pris le contrôle de larges secteurs de territoires irakien et syrien, multipliant les exactions… » disait encore récemment François Hollande qui est prêt à toutes les aventures internationales pour oublier l’espace d’un instant son lent mais inexorable naufrage domestique).

Dangereux sûrement, ne serait ce que par l’appel à l’union sacrée et au soutien des forces de l’émir que viennent de lancer Aqmi (Al Qaida au Maghreb Islamique) et Aqpa (Al Qaida dans la Péninsule Arabique), en réaction à la mobilisation de la coalition occidentale. Manquerait plus que l’annonce d’une association plus étroite entre le Front Al Nosra, en quelque sorte, la « filiale » syrienne d’Al Qaida, avec EI pour préparer un joli feu d’artifice local au cas où le locataire de la Maison Blanche se serait mis en tête de lancer la guerre d’Irak version III.

Des poils de barbe dans les barils de brut

A moins que la précipitation s’explique par l’urgence de réduire au silence, les courtiers en pétrole de l’inventif émir, au sujet du petit business très lucratif qu’ils ont mis au point avec leurs clients étrangers.

Car l’Etat Islamique est tout sauf dans la dèche, pour faire un mauvais calembour avec la nouvelle appellation contrôlée dont on l’affuble.

Le pétrole des sites syriens de Deir al-Zour puis de Hasaka, tombés entre de mauvaises mains depuis avril 2013 et de Mossoul qu’il a récupéré à la mi- juin de cette année ainsi qu’une bonne partie de la production de la province septentrionale de Salahuddin, a largement compensé la baisse des allocations que versaient avec enthousiasme l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweit et les Emirats Arabes Unis à l’Armée Libre Syrienne dont une part significative des effectifs auraient rejoints avec armes et bagages les rangs de l’EI à en croire les déclarations de l’un de ses chefs, un certain Abu Yusaf, le mois dernier. (« …Many of the FSA people trained and equipped by the West, are actually joining us…”)

Prix cassé

Les estimations les plus précises de la petite entreprise de l’émir portent aujourd’hui sur une capacité de “production” (de vol serait sans doute plus approprié) de 30 000 barils par jour de pétrole irakien et de 50 000 barils de pétrole syrien, fourgués sur le marché noir de l’or noir aux alentours de 40 dollars le baril, un prix cassé ramenant tout de même dans les caisses de EI, une recette totale journalière de 3,2 millions de dollars. Si on y ajoute les rançons et les trafics en tous genres d’êtres humains, ça représente un joli matelas qui devrait permettre à l’EI de voir venir les forces – aériennes cela va sans dire – déployées par François Hollande et ses copains. Certes, les coûts de transport de l’émir sont un peu élevés. Le pétrole doit être acheminé par camions vers le terminal pétrolier de Ceyhan en Turquie d’où il est chargé avec des certificats d’origine parfois un peu baroques, sur les tankers qui les livrent à leurs ultimes destinataires.

Cet été on signalait même des tombées de camions citernes d’or noir à l’origine contrôlée et certifiée par le Gouvernement Régional du Kurdistan, arrivées par bateau dans le port israélien d’Ashkelon. Une confirmation de l’information publiée par Reuters en mai selon laquelle des raffineries américaines et israéliennes étaient alimentées en pétrole « kurde » à l’origine douteuse…

Bizarrement, dès que la prise de contrôle des sites syriens de Deir Al-Zour et d’Hasaka a été confirmée, l’Union Européenne s’est empressée de voter un allègement de l’embargo sur le pétrole syrien afin qu’il puisse être vendu sur les marchés internationaux, via la Turquie. De son côté le ministre du pétrole irakien a indirectement confirmé le trafic au mois d’août lorsqu’il a déclaré que « ..les acheteurs internationaux de pétrole brut et les autres acteurs du marché doivent savoir que toute exportation de pétrole n’ayant pas reçu l’agrément du ministère du Pétrole, pourrait bien contenir du pétrole brut provenant des champs tombés sous le contrôle de l’Etat Islamique ».

Le dernier volet provisoire de l’affaire, c’est la déclaration faite par la charmante Jana Hybàskovà, chef de la délégation de l’Union Européenne en Irak – si, si, ça existe ! – le 2 septembre 2014 lors d’une séance de travail de la Commission des Affaires Etrangères du parlement européen (« échange de vues sur les crises dans le grand voisinage de l’Union ») qui a beaucoup intéressé Michèle Alliot-Marie et selon laquelle des pays de l’Union achetaientt du pétrole brut à l’Etat islamique en provenance de 11 champs pétrolifères du nord de l’Irak et de celui pompé dans la province syrienne de Raqqa.

Pressée de citer des noms, elle a hésité un moment mais s’est finalement abstenue, se bornant à mettre en garde ses interlocuteurs pour le soutien apporté aux groupes séparatistes kurdes, susceptibles selon elle de causer une déstabilisation totale du Moyen Orient.

Chasse au dahu

Depuis, la chasse au dahu a commencé au Parlement européen où le jeu qui fait actuellement fureur, consiste à identifier le ou les pays de l’Union qui joue(nt) double jeu en appelant à la mobilisation contre l’Etat Islamique les jours pairs et lui commandent discrètement du pétrole le jour suivant.

Il semble que le précédent Sarko’ versus Kadhafi de « je t’aime, moi-non plus » ait donné d’étranges idées à un certain nombres de parlementaires européens sur l’identité des coupables. D’autant que la petite phrase de Chistophe de Margerie, le PDG de Total en marge des rencontres économiques d’Aix en Provence début juillet (« …il n’y a pas de raison de payer le pétrole uniquement en dollars… ») a fait sensiblement monter la cote de l’Hexagone comme l’un des possibles acquéreurs du pétrole volé par l’émir à la Rolex.

Si tel est le cas, on peut imaginer que nos pilotes de la coalition aérienne refusent de se voir confier la mission de détruire les convois de camions-citerne de l’émir en route pour la Turquie…

Source : Bakchich

2 milliards de revenus contre 5 millions pour Al Qaïda) : les califoutraques islamiques ont peut-être du pétrole mais qui sont ceux qui le leur achètent ?

Jean-Charles Brisard est consultant international, spécialiste des questions liées au terrorisme et à son financement

L’Etat islamique d’Irak et du Levant n’est plus seulement un groupe terroriste ou une faction implantée territorialement… Il se range désormais du côté des puissances pétrolières mondiales.

Atlantico : L’Etat Islamique est installé sur un territoire aujourd’hui plus vaste que le Royaume-Uni qui contient bon nombre d’installations pétrolières. La production de pétrole par ces installations peut atteindre les 80 000 barils par jour et au total avec l’argent provenant d’extorsions, de taxes, et de la contrebande cela représenterait l’équivalent de 2 millions de dollars par jour. Ces capacités font-elles de l’Etat Islamique une puissance pétrolière potentielle ?

Jean-Charles Brisard : Le fait qu’un groupe terroriste prenne le contrôle de territoires, d’installations pétrolières et de raffineries modifie radicalement le paradigme du financement du terrorisme.

Nous sommes passés d’un modèle de financement externe, c’était notamment le cas d’Al Qaida, qui dépendait en majeure partie de donations et du soutien d’ONG, à un modèle d’autofinancement reposant sur des transactions commerciales. Ce mode de financement n’est pas nouveau, le réseau Al-Qaida a utilisé des sociétés écrans dans le passé, notamment au Soudan et en Espagne, mais ces financements étaient marginaux, et n’étaient donc pas la priorité des organes de vérification ou de régulation (Comité des sanctions de l’ONU, GAFI…), ni celle des services de renseignement. L’Etat islamique contrôle des territoires et donc des infrastructures et des ressources. On estime qu’ils contrôlent désormais au moins six champs pétroliers en Syrie, dont le plus important, situé dans la province de Deir al-Zor, ainsi que treize autres au Nord et à l’Est de l’Irak et au moins deux raffineries. Des combats sont en cours pour le contrôle de la raffinerie de Baiji, qui produit un tiers du pétrole irakien. Au total, l’EI contrôlerait un peu moins de la moitié des capacités de production nationale, pour un marché potentiel de 2 à 4 millions de dollars par jour, ce qui en fait une puissance pétrolière de facto.

L’Etat Islamique a bénéficié à ses débuts de soutiens d’hommes d’affaire et du soutien officiel de certains états tels que l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Golfe, les Emirats Arabes Unis et le Koweit. Qui sont les clients du califat ?

Le pétrole et les produits dérivés sous contrôle de l’Etat islamique sont aujourd’hui revendus à prix réduit au marché noir localement, en Irak et en Syrie (25 à 50 dollars le baril contre un prix sur le marché de plus de 100 dollars). Ces produits sont également utilisés par l’EI pour ses propres besoins. Mais l’EI contrôle également les routes de contrebande et de transit du pétrole vers la Jordanie, la Turquie et l’Iran (via le Kurdistan). Or, en raison de la complexité et souvent de l’opacité des réseaux de distribution, ces pays pourraient en effet devenir les clients involontaires et indirects de l’Etat islamique, s’ils ne le sont pas déjà. A terme, on ne peut pas exclure que du carburant vendu par des intermédiaires de l’Etat islamique ne soit commercialisé aux Etats-Unis et même en Europe.

Comparativement, en 2011 les Talibans avaient réussi a récolter 400 millions de dollars par le biais de rançons. Ces installations pétrolières font-elles de l’Etat islamique le groupe extrémiste le plus riche du monde ?

La capacité financière de l’Etat islamique, estimée entre 1,5 et 2 milliards de dollars, est sans précédent. Ses profits, qui sont de l’ordre de 3 à 5 millions de dollars par jour, représentent l’équivalent du budget annuel d’Al-Qaida depuis le 11 septembre 2001 (contre 30 millions de dollars avant 2001, selon les services américains). Même le budget d’AQMI, dont le financement s’appuie principalement sur les rançons issues de prises d’otages, n’a jamais atteint plus de 15 millions de dollars par an en moyenne depuis 2008.

Lire la fin de l’interview sur Atlantico

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-etat-islamique-2-milliards-de-revenus-contre-5-millions-pour-al-qaida/


Revue de presse du 11/10/2014

Sunday 12 October 2014 at 00:01

Cette semaine encore un article dans la série qui n’en finit plus sur banque mondiale, qui fait aussi parler d’elle côté bonus, beaucoup sur la Suisse et pas seulement concernant de l’évasion fiscale, cependant également abordée, la France sous différents angles et d’autres sujets variés. Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/rdp-11-10-2014/


[Reprise] La Hongrie (et l’Europe) dans le collimateur de Nuland, par Philippe Grasset

Saturday 11 October 2014 at 04:46

Ukraine, Irak, Syrie, Hong-Kong, Brésil(loupé), Hongrie – pfiou, ça devient dur de suivre les ricains… (ou plutôt leurs dirigeant, le texan de base se moque de tout ça et veut qu’on lui fiche la paix…)

Papier de Dedefensa – pensez à les aider aussi…

Merci de traduire en commentaire les phrases en anglais svp, je mettrai à jour…

Je rappelle la carte de Todd (on repère facilement la Hongrie… :) ):

L’impudence avec un abattage peu commun, le culot au-delà de toute description, les yeux furieux et sardoniques comme la politique-Système dont elle est une fidèle exécutante, Victoria Nuland est à nouveau sur le sentier de la guerre. A vrai dire, comme on l’imagine aisément, elle ne le quitte jamais. L’assistante du secrétaire d’État (le dynamique John Kerry) pour les affaires européennes, grande machiniste des révolutions de couleur et autres, comploteuse américaniste sans le dissimuler une seconde, a cette fois un compte à régler avec Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. Elle ne le cite pas directement mais l’interprétation qu’il faut en donner est aimablement communiquée par les commentateurs qui font suivre son discours du 2 octobre 2014 au Center for European Policy Analysis (CEPA) de Washington, l’un des principaux relais washingtonien d’influence de la politique en Europe centrale et de l’Est. (Précision qui est l’indication qu’on comprend : Zbigniew Brzezinski fait partie du conseil d’administration du CEPA.)

Mais Nuland va plus loin dans ce discours. Au travers de sa critique de Orban, elle donne une vision élargie de la stratégie, du comportement, des conceptions de la faction extrémiste (neocon, appuyée sur ses alliés libéraux-interventionnistes type “R2P” jusqu’à ce qu’on ne puisse plus distinguer l’un de l’autre) dont elle est la principale représentante au sein de l’administration Obama. Cette tendance représente aujourd’hui l’opérationnalisation de la politique-Système de déstructuration et de dissolution suivie par l’administration Obama au nom des USA. (On peut dire que la politique-Système, c’est-à-dire le Système, sert aujourd’hui de ciment bipartisanship pour la politique de sécurité nationale de Washington : elle constitue l’orientation, la dynamique de fer de la politique washingtonienne complètement au service du Système.) Enfin, ce discours confirme la centralité de l’Europe dans un affrontement que nous jugeons comme ultime, et un affrontement qui passe aussi bien par des agressions et conflits extérieurs que par l’usage effréné de la subversion intérieure («L’Europe centrale est de nouveau sur la ligne de front dans notre combat pour notre sécurité et nos valeurs. Et aujourd’hui, ce combat est de nouveau à l’extérieur et à l’intérieur.»). (Les principaux extraits de son discours viennent de EUObserver, du 3 octobre 2014. Ils sont agrémentés effectivement de commentaires de présentation des extraits du discours par le journaliste Andrew Rettman, dont l’orthodoxie est garantie, qui permettent de bien comprendre de quoi il est question.)

• Sur Orban directement, Nuland se montre très critique, au point où l’on peut se demander si, dans certaines circonstances qui ne sont pas éloignées de la vérité actuelle de la situation, une offensive déstabilisatrice de subversion type-Maidan/Ukraine ne pourrait pas être lancée contre la Hongrie (laquelle se montre très préoccupée des événements en Ukraine, où se trouve une minorité hongroise importante et assez peu friande de la ligne Kiev-Nuland) … «Victoria Nuland, la diplomate américaine de plus haut rang sur l’Europe, a critiqué indirectement le leader hongrois Viktor Orban à propos de ce qu’elle nomme le cancer de l’évitement et du doute en démocratie. Elle n’a pas nommé Orban directement, mais a fait allusion à ses critiques nettes contre les sanctions prises par l’occident contre la Russie. « Il n’est pas facile de prendre des sanctions et de nombreux pays payent le prix fort » a-t-elle déclaré. « Mais… quand les leaders européens font ainsi des déclarations qui déchirent le tissu de nos résolutions, j’aimerais qu’ils se souviennent de leur propre histoire nationale, et combien ils auraient voulu que leurs voisins les soutiennent.»

• Nuland se réfère à une déclaration du Premier ministre hongrois, en juillet, en Roumanie, où il se faisait l’avocat d’une affirmation nationale, statiste, éventuellement antagoniste du libéralisme déchaînée exigé par le Système (“Je ne crois pas que notre appartenance à l’UE nous empêche de construire un nouvel État antilibéral, sur des fondations nationales”) ; elle s’y réfère pour brandir l’anathème contre toutes ces orientations, et donc structurellement contre toute attitude souveraine… «Alors même qu’ils profitent de l’OTAN et leur appartenance à l’Union Européenne, certains leaders de la région semblent avoir oublié les valeurs sur lesquelles ces institutions sont fondées », a déclaré V. Nuland jeudi dernier. « Donc je leur demande : Comment pouvez-vous dormir tranquilles la nuit, protégés par la couverture de l’article 5 de l’OTAN, alors que vous promouvez une démocratie non libérale le jour, stimulez le nationalisme, restreignez la presse, ou bien encore faites passer la société civile pour démoniaque ? » Elle a également dénoncé ‘les cancers jumeaux du renoncement et de la corruption’ en Europe de l’Est, alimentant ‘un vortex qui détruit leur propre défense nationale’

• Nuland élargit encore le registre de son attaque en mettant en cause le projet de gazoduc SouthStream. Pour elle, tous les pays européens qui participent à ce projet, qui permet la livraison de gaz russe par le Sud en contournant l’Ukraine, commettent un acte qu’on devrait qualifier de répréhensible, c’est-à-dire d’antiaméricaniste, c’est-à-dire d’antiSystème. «Elle s’en est également pris aux États de l’Union Européenne qui s’apprêtent à construire le South Stream : un pipeline de gaz russe qui traverse les Balkans de l’ouest vers l’Autriche et l’Italie, et qui inclut la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie, la Roumanie et la Slovénie. « Je pose la même question à ceux qui… établissent des accords douteux augmentant la dépendance de leur pays envers une source d’énergie, et ce malgré leur politique de diversification des énergies », a déclaré V. Nuland.

• Enfin, le discours présente également in fine la thèse du caractère inviolable des droits des NGO à travailler comme elles l’entendent dans les pays où elles se trouvent. Si l’on traduit, on comprend qu’il s’agit des Organisations Non-Gouvernementales US, qui sont en général très généreusement financées par le gouvernement US, avec comme tâche principale l’ingérence systématique et absolument subversive dans les affaires intérieures des pays où elles se trouvent, par le moyen de l’“agitation sociétale” (voir comment nous comprenons ce terme, le 30 avril 2013). Le but ultime est évidemment le regime change au profit de l’installation d’un pouvoir totalement acquis aux consignes du Système par l’intermédiaire de la mainmise directe des USA. On reprend ici une citation déjà faite, interprétée de ce point de vue, et renforcée par des déclarations récentes d’Obama … «With Orban also accused of restricting press freedom and cracking down on human rights NGOs in Hungary, she added: “So today I ask their leaders: How can you sleep under your Nato Article 5 blanket at night while… [...] … restricting free press; or demonising civil society?”»

«Ses déclarations viennent après que le président Obama ait rangé le mois dernier la Hongrie dans le même sac que la Russie en ce qui concernait la menace pour la société civile. « De la Russie à la Chine en passant par le Vénézuela, on constate des fractures manifestes qui font passer les dissensions légitimes pour des subversions. En Azerbaidjan par exemple, les lois rendent l’intervention des NGO quasiment impossible. De la Hongrie à l’Égypte, des règlements interminables et une intimidation assumée menacent de plus en plus la société civile », a-t-il dit à New York le 23 septembre.

Ce discours de Nuland devrait être retenu comme significatif de l’activisme-Système des USA décidant d’agir à visage découvert, sans prendre le moindre gant, et d’agir en pressant le rythme et la vitesse des événements. Le projet est clair : une subversion complète de tous les pays du bloc BAO (les pays de l’UE) dans la ligne-Système générale, hyperlibérale, anti-souverainiste, antirusse, comme une sorte de mise en place d’une structure politique et stratégique où s’inscrirait notamment ce que devrait être le TTIP (voir le 13 novembre 2013). Il va de soi que Nuland considère que, dans cette occurrence, l’UE institutionnelle elle-même est une courroie de transmission des consignes ainsi prescrites. (Certes, Nuland c’est «Fuck the EU» [voir le 7 février 2014], mais en l’occurrence elle compte bien que la fucked EU fera son travail de fidèle porteuse d’eau pour les USA et le Système. D’un certain point de vue, c’est prêcher, ou presser une convertie ; le problème est que l’UE, toute soumise qu’elle paraît être aux USA, ne l’est que selon un état d’esprit “égalitaire”, simplement en épousant les mêmes “valeurs”-Système que les USA et en affirmant une autonomie de décision dans ce cadre. Cela fait que l’UE, si elle suit la même dynamique que les USA, entend le faire selon son propre choix, en toute “indépendance” si l’on ne craint pas l’emploi caricatural du mot, ce qui conduit à des querelles dans la mesure où l’hystérie à-la-Nuland réclame toujours plus d’alignement sur les consignes, et toujours plus vite, et toujours selon une procédure dégradante d’asservissement visible pour ceux qui sont ainsi apostrophés.)

Les thèmes développés, les termes choisis, montrent l’impudence et le culot dont nous parlons plus haut. Nuland intervient dans la situation et la politiques des pays de l’UE en tant que tels comme si elle était une sorte de président-dictateur de la chose, ou une sorte de Juncker-femme qui aurait pris tous les pouvoirs. Elle y mêle l’OTAN sans vergogne, sous-entendant par conséquent que l’appartenance à l’OTAN et le “bénéfice” (?) de l’Article 5 dépendent tout simplement d’un complet asservissement, de l’abandon complet de toute souveraineté pour les grands choix non seulement militaires, mais politiques, économiques et sociétaux des pays-membres. Désormais il n’y a plus de nuances, et qui fait partie de l’UE est comptable des nouvelles règles qui régissent l’OTAN telles qu’elles les développent in fine, et est donc mis en demeure d’appliquer les consignes directes de Washington et du Système. Le modèle universel à suivre pour tout le monde, c’est l’application de la formule du triomphe ukrainien dont tout le monde peut goûter les fruits (voir le 3 octobre 2014).

Tout cela est dit sur un fond d’hostilité antirusse (et très bientôt sinon d’ores et déjà antichinoise, avec l’affaire de Hong Kong) qui nous paraît sans retour. Ceux qui espèrent des arrangements avec les USA, notamment Poutine dans la partie de sa démarche dans ce sens, en seront sans le moindre doute pour leurs frais. Les USA sont engagés sur une course maximaliste, aveugle, sans retour, qui a pour effet et pour but à la fois la déstructuration et la dissolution systématiques. On aurait tort, parce que c’est le contraire, d’y voir une marche victorieuse, l’allant et l’assurance d’une Nuland indiquant à cet égard la passion hallucinée de la pathologie bien plus que l’assurance de la victoire. Cette poussée des USA est celle d’une puissance qui se voudrait impériale et qui s’estime “exceptionnelle”, mais qui est en réalité aux abois dans divers domaines essentiels, et principalement d’abord, pour ces esprits habités par l’obsession de la finance, de l’argent et du racket, à cause du sort du dollar devant les perspectives des projets divers de faire usage d’autres monnaies pour les transactions internationales, – dans le chef de la Russie, de la Chine, etc. Une telle menace contre le dollar est une menace d’effondrement des USA à cause de sa dette colossale et de ses pratiques d’impression de papier-monnaie (Quantitative Easing) pour continuer à financer ces mêmes activités déstructurantes et dissolvantes. (De même dans d’autres domaines plus concrets : la menace, perçue par nombre d’Européens, que constitue le traité du TTIP, est de plus hypothéquée, c’est-à-dire elle-même menacée, par une opposition intérieure qui ne fait que se renforcer au fil des mois.) Bref, les USA présentent les caractères du désordre ultime de la formule surpuissance-autodestruction activée au sommet de son dynamisme : une poussée offensive sans aucune retenue, contre toutes les structures encore en place, dans une situation propre d’instabilité extraordinaire, à cause de ses propres caractères de déstructuration et de dissolution de cette puissance, et donc en danger constant d’effondrement.

Le discours de Nuland confirme donc une tendance à l’accélération des événements vers une situation de confrontation suprême. Destiné à l’UE, il ne peut être, justement, réduit au cadre de la seule UE ; il se place dans un contexte général, justement là aussi, où l’UE n’est qu’un acteur parmi d’autres, et où il s’agit de la situation générale caractérisée par cette “accélération des événements”. En s’adressant à la Hongrie, et aux pays de l’UE, Nuland s’adresse indirectement à la Russie et à la Chine, en leur montrant que les USA sont plus que jamais sur le chemin de la confrontation globale. Ainsi ce discours rejoint-il finalement les grandes lignes d’une alternative, selon le schéma que nous avions déjà évoquée à propos de l’Ukraine (voir le 3 mars 2014) d’une conflagration générale, ou d’un effondrement des USA (du bloc BAO) opérationnalisant l’effondrement du Système. A cet égard, les directions russe et chinoise sont particulièrement concernées. On peut donc citer un article récent de Paul Craig Roberts (le 25 septembre 2014 dans sa version originale, le 1er octobre 2014 dans sa version française, sur le “Saker-français”, que nous citons ici) : sa conclusion a sa place dans ce commentaire, comme illustration de l’enjeu terrible où le discours de Nuland a sa place.

«L’incapacité des gouvernements russe et chinois à faire face à la menace contre leur souveraineté, et l’insistance des adeptes de l’économie néo-libérale, rendent la guerre nucléaire plus probable. Si les Russes et les Chinois comprennent les enjeux trop tard, la seule alternative sera la guerre ou la soumission à l’hégémonie américaine. Comme il n’y a aucune possibilité pour les USA et l’Otan d’occuper la Russie et la Chine, la guerre sera nucléaire.

»Pour éviter cette guerre, qui, selon de nombreux experts, pourrait détruire la vie sur terre, les gouvernements russe et chinois doivent rapidement devenir réalistes dans leur évaluation du mal au sein de Washington, qui a fait des USA le pire état terroriste de la planète.

»Il est possible que la Russie, la Chine et le reste du monde puissent être sauvés par l’implosion de l’économie américaine. L’économie des USA est un château de cartes. Le revenu moyen réel des familles est en déclin sur le long terme. Les universités produisent des diplômés criblés de dettes, mais sans emploi. Le marché obligataire est trafiqué par la Réserve fédérale, qui a besoin de magouiller sur les marchés des lingots pour protéger le dollar. Le marché boursier est truqué par le déversement de billets de banque émis par la Réserve fédérale et son équipe de protection contre l’effondrement, ainsi que par les entreprises qui rachètent leurs propres actions boursières. Le dollar est soutenu par tradition, habitude et troc de monnaies.

»Le château de cartes américain continue de tenir, grâce à la tolérance mondiale pour la corruption à grande échelle et à la désinformation, et aussi [par] la cupidité satisfaite par l’argent provenant d’un système truqué. La Russie ou la Chine (ou les deux) pourront abattre ce château de cartes lorsqu’ils auront des responsables capables de le [décider].»

Mis en ligne le 4 octobre 2014

==========================

Maidan-sur-Danube, l’hypothèse délicate

L’article “La Hongrie (et l’Europe) dans le collimateur de Nuland” pose les bases d’un scénario à la Maidan en Hongrie, tellement moche que ça sonne vrai. Cela dit nous devons prendre en compte certains acteurs qui différencient la Hongrie de l’Ukraine, le principal étant l’impossibilité pour un conflit de demeurer à l’intérieur des frontières.

Contrairement à l’Ukraine, la Hongrie est un vrai pays avec un vrai gouvernement et une puissante homogénéité linguistique. De ce côté-là les lignes de fractures se situent plus à l’extérieur (minorité magyarophones en Roumanie, Slovaquie, Serbie et… en Ukraine). Orbán en est conscient puisqu’il a lancé un programme permettant aux hongrois hors de Hongrie d’acquérir la double nationalité, quitte à faire grogner un peu les gouvernements voisins. Peut-être ne s’agit-il à l’origine que d’une manœuvre électorale, en tous cas on n’imagine pas le bonhomme hésiter une seule seconde à exporter un peu de désordre vers les pays frontaliers, si besoin en était.

Ensuite l’extrême-droite personnifiée par le Jobbik a peu à voir avec les nazis ukrainiens. Le Jobbik est une fabrication récente, vraisemblablement destinée à capter le mécontentement populaire en coupant l’herbe sous le pied au renouveau communiste possible au début des années 2000. Le Jobbik a également servi de laboratoire d’idées pour le Fidesz (le parti d’Orbán), étant notamment le premier à parler d’une collaboration accrue avec la Russie et la Chine. Hormis cela le Jobbik déballe des uniformes des Croix-fléchées et deux-trois svastikas les grands jours, brûle la bannière étoilée (la bleue et jaune) et fait son beurre électoral de la détestation des Roms. Bien que les Roms de Hongrie comptent pour 10 % de la population, ils sont pauvres, politiquement inexistants, et on peut même dire que leur mise à l’écart ne modifierait pas directement un équilibre stratégique, alors que ça serait le cas pour les russophones d’Ukraine. En cas de conflit armé c’est plutôt le Jobbik qu’on retrouverait du côté d’Orbán.

Bien avant de nous produire cette pépite d’“illibéralisme”, Orbán avait évoqué plusieurs fois un avenir qui se construirait vers l’Est. C’est déjà vrai pour l’approvisionnement énergétique avec le gaz et les centrales nucléaires importées de Russie. En même temps, les subventions de l’UE ça fait du bien, y compris quand il s’agit de se remplir les poches entre amis. Pour l’instant tout est calme parce que le forint permet de jouer sur le taux de change et qu’il reste de la croissance à gratter (bas salaires, potentiel de dérégulation). Dans l’absolu il suffirait de faire durer pour renforcer l’addiction des élites locales à la potion magique UE, pour ensuite leur faire acheter n’importe quoi.

Mais voilà, l’orthodoxie uniopéiste ne souffre d’aucun délai ; tout comme le reste il faut qu’elle avance en mode turbo. L’énervement de Victoria Nuland nous montre aussi qu’Orbán a tout à fait compris les limites de l’UE puisqu’il en joue si bien et qu’il est toujours là. Un scénario tragi-comique serait celui où l’UE n’étant plus en mesure de faire bénéficier la Hongrie de ses largesses – une sécession de la Catalogne couplée à un effondrement bancaire, par exemple – Orbán irait faire ses adieux à Bruxelles avant d’aller fort logiquement chercher meilleure fortune à l’Est. Le drapeau de l’OTAN flotterait un petit peu moins fièrement devant la façade du Ministère de la Défense et les Gendarmes du Monde nous resserviraient un “Maidan 2” en mode réflexe et en complet déphasage avec la réalité. Ils se sont plantés avec la Syrie, puis avec l’Ukraine, pas de raison de s’arrêter là c’est vrai. Le versant optimiste, ça serait la Hongrie revenant sur sa russophobie contractée du temps de l’Union Soviétique.

À Budapest l’ambassade des USA est située sur la Szabadság Tér (Place de la Liberté !) juste en face du siège de la MTV Télévízió qui n’a rien à voir avec MTV tout court. En trois ans leur ambassade s’est transformé en une espèce de château-fort avec une enceinte faite de piliers d’acier colossaux pour garder la zone d’entrée. Cher à bâtir, encore plus cher à dégommer.

Laurent Caillette, 8/10/2014, Dedefensa

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-la-hongrie-et-leurope-dans-le-collimateur-de-nuland-par-philippe-grasset/


[Reprise] Portrait de Vadim, Ukrainien perdu

Saturday 11 October 2014 at 01:44

Policier au service de l’État ukrainien après avoir fui les séparatistes, Vadim Koba n’est désormais reconnu par aucun des deux camps. Rencontre.

Dnipropetrovsk, centre de l’Ukraine. Vadim Koba, 32 ans, se tient bien droit pour la photo. Il a même tenu à poser en casquette, “pour faire plus sérieux”. Si ce policier au service de l’État ukrainien arbore aujourd’hui une tenue de camouflage aux armes de l’Ukraine en plein centre-ville, c’est parce qu’il sert d’instructeur au bataillon de volontaires Dnepr-1, financé par le milliardaire Igor Kolomoïski, gouverneur de la très riche région industrielle de Dnipropetrovsk. Né à Donetsk et résidant dans la capitale de la république autoproclamée du même nom, Vadim a fui sa ville il y a trois mois dans l’espoir de pouvoir facilement obtenir son transfert à la police de Dnipropetrovsk, la ville où il se trouve actuellement “en exil”, comme des dizaines de milliers de civils déplacés par les combats. Mais c’était compter sans la confusion qui règne dans les administrations respectives des deux villes, l’une se trouvant en territoire ukrainien (Dnipropetrovsk), l’autre s’affichant comme capitale d’une république autoproclamée dans laquelle se sont déroulés depuis cet été des combats acharnés, même si, depuis vendredi 5 septembre, un cessez-le-feu semble partiellement respecté.

Après le début des troubles militaires dans sa ville cet été (des combats que la partie ukrainienne appelle pudiquement une “action antiterroriste”), Vadim a décidé de fuir le camp séparatiste pour rejoindre la ville de Dnipropetrovsk et de s’y faire officiellement transférer en tant que policier. Or, il se trouve maintenant dans une impasse puisque son transfert dépend de ses supérieurs à Donetsk qui ne veulent pas en entendre parler : pour rien au monde, les représentants des forces de l’ordre restées à Donetsk et défendant aujourd’hui les “couleurs” de la DNR (sigle russe pour République indépendante de Donetsk) ne souhaitent perdre un élément qui pourrait dans le futur les combattre. En attendant, Vadim a rejoint les milliers de volontaires qui se sont enrôlés dans les bataillons hétéroclites apparus sur tout le territoire de l’Ukraine ces derniers mois et qui envoient leurs hommes se battre dans la zone d’opération “antiterroriste” ou dans ses alentours.

“On est indépendants ? Mais de qui ? De quoi ?”

Pourquoi Vadim n’est-il pas resté en DNR ? “Parce que, là-bas, on ne me donne pas le choix : on m’oblige à servir leur État dont personne ne sait à quoi il va ressembler, quelles en sont les “frontières”, ni comment on va y vivre. Moi, je veux avoir le choix. Je dois dire aussi que le niveau de corruption de mes supérieurs était devenu insupportable. Je rêve d’une police qui serve réellement les gens, même si ce but paraît difficile à atteindre, en jugeant par ce que je vois ici. Faut pas rêver : personne n’a vraiment compris pourquoi on se combat les uns les autres, et moi, ce que je constate, c’est qu’ici, c’est la même mentalité que là-bas. Tu te sers d’abord, et les autres viennent bien après. Vraiment, j’en peux plus de cette mentalité !”

Fin août, dans la localité d’Ilovaïsk, à l’est de Donetsk, les forces ukrainiennes secondées par ce bataillon de volontaires dont Vadim faisait partie ont été prises en embuscade par des forces séparatistes. Sa version des faits ne corrobore pas la version officielle : “La reconnaissance séparatiste est bien meilleure que la nôtre, il faut le reconnaître. De notre côté, on ne combat pas vraiment, ou alors, comme des amateurs. Et nous avions en face de nous des forces de la DNR, pas de la Russie ! Moi, je n’ai vu aucun engin ou personnel qui ressemblait à des Russes !” affirme-t-il alors que, sur les réseaux sociaux ukrainiens, le “drame d’Ilovaïsk” est encore abondamment commenté (on ne sait d’ailleurs toujours pas combien de personnes exactement ont péri sur place, mais sans doute plus de 90 du côté ukrainien). “J’ai même dû aider par téléphone des membres de notre bataillon totalement perdus en leur expliquant où ils se trouvaient géographiquement parce qu’ils n’avaient même pas de carte et comptaient parmi eux des blessés qu’il fallait rapatrier au plus vite !”

Vadim n’a jamais été en Russie, alors qu’il s’est rendu une fois en Europe pendant une dizaine de jours pour du tourisme. Pour lui, Poutine n’est pas le diable (“il paraît qu’aujourd’hui, en Crimée, la situation est stable et on les envierait presque…”), pas plus que le président Petro Porochenko, mais il lui paraît faible et incapable de contrôler ses troupes. “Porochenko et son gouvernement nous font croire qu’on est indépendants, mais de qui ? De quoi ? L’Ukraine n’est pas du tout indépendante, elle n’a pas les moyens de l’être, et ça, nous en souffrons tous !” explose-t-il. Comme beaucoup, il n’a aucune idée de ce qui l’attend demain : son salaire ne lui est plus versé puisque, officiellement, il ne travaille plus nulle part. “Je ne sais pas où va mon pays, qui le dirige, les décisions sont confuses et je ne vois pas comment on va avancer”, soupire-t-il, avant d’esquisser un sourire en montrant sur le smartphone que lui a prêté un copain “businessman” les photos de sa femme et de sa fille, 5 ans, témoignant d’une vie de couple heureuse à Donetsk, la capitale du Donbass. Pour ajouter aussitôt, en proie à une vive émotion : “Ma femme m’a quitté et a emmené notre fille avec elle à Krasnodar dans le sud de la Russie.” Quand ? Pourquoi ? “À cause des événements. Ses parents sont pro-russes, ils ont vendu leur business et tout rapatrié en Russie. Parce que je n’ai pas voulu les accompagner, ils m’ont prévenu que je ne verrais plus jamais ma fille.” La guerre sans nom détruit aussi des familles.

Source : Le Point

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-portrait-de-vadim-ukrainien-perdu/


Revue de presse internationale du 11/10/2014

Saturday 11 October 2014 at 00:50

Inversion des revues cette semaine, avec au menu comme des résurgences de diverses crises dont la fin avait pourtant été actées (heureusement, il y en a aussi d’autres…), de curieux mouvements en Afrique, et des USA toujours aussi étranges mais qui devraient bientôt faire face à diverses stratégies de contournement. Merci à nos contributeurs.

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-11-10-2014/


[Nouveauté] Signalement de commentaires

Friday 10 October 2014 at 06:00

Une nouvelle fonction est apparue sur le blog : le signalement de commentaires.

Si vous trouvez un commentaire choquant, inapproprié, ne respectant pas la charte des commentaires du site, pouvant donner une mauvaise image du site, …, bref, que vous souhaitez signaler à la modération pour contrôle, c’est désormais ici (en bas à droite du commentaire):

N’hésitez vraiment pas, cela nous aidera à modérer et à maintenir une haute qualité aux échanges dans les commentaires…

À ce propos

En réponse aux “geignards permanents” :

OUI, il y a une modération poussée sur ce site. Ainsi :

etc.

Alors si on vous a supprimé votre commentaire, il rentrait probablement dans une de ces catégories – ou alors, cela arrive, il est parti dans les centaines de spams (désolé).

Et puis on a pu se tromper ça arrive, aussi (remboursement de votre abonnement mensuel au blog sur simple demande…).

Et puis on surveille, car 270 commentaires sur un billet, ça n’a plus aucun sens… Sans même parler des diffamateurs / trolls venant à dessein pourrir les commentaires voire tenter de discréditer ainsi un site…

 

SINON, le débat est en général bienvenu, même (et surtout) pour critiquer (constructivement).

Ceux qui sont là depuis longtemps le savent bien, pour les autres, je vous encourage à parcourir quelques un des plus de 100 000 commentaires du blog.

Et DONC, non, quand un supprime un commentaire ici, ce n’est en général pas de la CENSURE, car la diversité d’opinions intéressantes est recherchée. Et appréciée par les lecteurs, qui n’ont pas à supporter le défoulement des aigreurs de certains en commentaire.

Et NON, même dans ce cas, votre LIBERTÉ D’EXPRESSION est TOTALE : il vous suffit d’ouvrir votre propre blog. Désolé, je ne considère pas que ma liberté d’expression est en cause, ou que je suis censuré, parce que TF1 ne m’invite pas tous les 2 soirs…

Sur ce, merci à toutes et à tous pour votre fidélité et votre soutien…

P.S. Merci aussi à Benoit pour son aide si précieuse pour les aspects informatiques…

Source: http://www.les-crises.fr/signalement-de-commentaires/


Les États-Unis reconnaissent qu’ils financent « Occupy Central » par Tony Cartalucci

Friday 10 October 2014 at 04:19

Je continue et termine pour l’instant les papiers sur Hong-Kong, pour avoir un autre regard (dont je ne dis pas que c’est la Vérité ultime - à chacun d’exercer son esprit critique)

Les États-Unis reconnaissent qu’ils financent « Occupy Central »

par Tony Cartalucci.

Tony Cartalucci est un analyste en géopoltiique américian basé en Thaïlande.

Son site présente un regard un peu différent sur les évènements actuels.

N’ayant pas creusé le sujet (je ne peux tout faire), je n’ai aucune idée de s’il a tort ou raison (comme notre presse), mais ce contrepoint semble crédible, et peut nous inciter à nous poser les bonnes questions. A lire donc, comme toujours, avec un regard critique.

1er octobre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Tout comme les États-Unis ont admis, peu de temps après que le prétendu « Printemps Arabe » eut commencé à répandre le chaos à travers le Moyen-Orient, qu’ils avaient longtemps à l’avance, pendant des années, entièrement financé, formé et équipé aussi bien des meneurs de foule que des terroristes lourdement armés, il est maintenant admis que le Département d’État américain, à travers une myriade d’organisations et d’ONG, est derrière les prétendues manifestations « Occupy Central » à Hong Kong.

Le Washington Post indiquait ainsi dans un article intitulé « Hong Kong s’enflamme au moment même où la Chine serre la vis à la société civile » que :

Les dirigeants chinois, déconcertés par des protestations survenues en d’autres lieux cette année, ont constamment renforcé les contrôles sur les organisations citoyennes présentes sur le territoire continental et soupçonnées d’exécuter le programme de puissances étrangères.

D’après les experts, la campagne vise à isoler la Chine des idées occidentales subversives telles que la démocratie et la liberté d’expression et, plus spécifiquement, de l’influence des groupes américains qui pourraient tenter de promouvoir ici ces valeurs. C’est là une campagne de longue haleine, mais qui a été poursuivie avec une énergie renouvelée sous le président Xi Jinping, particulièrement après le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch à la suite de mois de manifestations de rues à Kiev qui ont été vues ici comme explicitement soutenues par l’Ouest.

Le Washington Post a également rapporté :

Un expert en politique étrangère, parlant sous couvert d’anonymat, le sujet étant sensible, a dit que Poutine avait appelé Xi pour lui faire part de son inquiétude à propos du rôle de l’Occident en Ukraine. Ces préoccupations se sont apparemment répandues en Chine dans les conversations autour d’une tasse de thé, selon des membres d’associations.

« Ils sont très inquiets des Révolutions Colorées, ils sont très inquiets de ce qui se passe en Ukraine », a dit le directeur de l’ONG internationale, dont l’organisation est en partie financée par le National Endowment for Democracy (NED), accusé ici de soutenir les manifestations sur la place centrale de Maïdan à Kiev. Ils disent « Votre argent vient des mêmes personnes. C’est clair, vous voulez renverser la Chine. »

Financé par le Congrès avec pour mission explicite la promotion de la démocratie à l’étranger, le NED a longtemps été regardé avec hostilité et méfiance par les autorités d’ici. Mais le faisceau de soupçons s’est élargi au point de comprendre des organisations américaines telles que la Fondation Ford, l’Institut international Républicain (International Republican Institute), le Centre Carter (Carter Center) et la Fondation Asie (Asia Foundation).

Bien entendu, le NED et tous ceux qu’elle subventionne, y compris l’Institut International Républicain et l’Institut International Démocratique, ne font rien qui soit « la promotion de la démocratie », mais en réalité s’occupent de construire un réseau mondial d’administration néo-impériale qualifié de « société civile » et parfaitement intégré au réseau des nombreuses institutions prétendument « internationales » de l’Occident, institutions qui à leur tour sont totalement contrôlées par des intérêts à Washington, du fait de Wall Street, et à Londres et Bruxelles.

Image : Alors que le Washington Post tente de faire croire à ses lecteurs que le NED a pour objectif de promouvoir la « liberté d’expression » et la « démocratie », les intérêts corporatistes et financiers représentés à la direction du NED sont tout sauf des champions de tels principes, et sont au contraire bien connus pour leurs principes diamétralement à l opposé.

Le concept même de « démocratie promue selon le modèle US » est scandaleux lorsqu’on s aperçoit que cette démocratie est impliquée dans un scandale de surveillance intrusive au niveau mondial, que les États-Unis sont coupables de mener des persécutions tout autour du monde, une guerre après l’autre, contre la volonté de leur propre peuple et sur la base de mensonges avérés, que ce régime brutalise et maltraite ses propres citoyens chez eux en utilisant une police militarisée sévissant contre des civils dans des villes comme Ferguson (Missouri), faisant par comparaison passer pour modérées les actions de la police chinoise contre les manifestants d’ « Occupy Central ». Il est clair que la « démocratie promue selon le modèle US » n’est rien d’autre qu’une couverture masquant l’expansion de ses projets d’hégémonie bien au-delà de ses frontières et aux dépens de la souveraineté nationale des populations sous son joug, y compris celle des américains eux-mêmes.

En 2011, dans l’article intitulé « Des groupes américains ont soutenu les révoltes arabes », le New York Times révélait semblablement au public l’importance de l’ingérence des États-Unis dans le soi-disant « Printemps Arabe » :

De nombreux groupes et individus directement impliqués dans les révoltes et réformes qui ont affecté la région, au rang desquels le « Mouvement des Jeunes du 6 avril » en Égypte, le « Centre Bahreini pour les Droits de l’Homme » et des militants sortis du peuple comme Entsar Qadhi au Yémen, ont reçu une formation et des financements d’organisations comme l’Institut International Républicain, l’Institut International Démocrate et Freedom House, une organisation à but non-lucratif pour les droits de l’homme basée à Washington.

L’article ajoute aussi, concernant spécifiquement le NED, que :

Les instituts Républicains et Démocrates sont plus ou moins affiliés aux partis Républicain et Démocrate. Ils ont été créés par le Congrès et sont financés par l’intermédiaire du National Endowment for Democracy (Fondation Nationale pour la Démocratie), un organisme créé en 1983 pour répartir les subsides pour la promotion de la démocratie dans les pays en voie de développement. Le National Endowment for Democracy reçoit près de 100 millions de dollars annuels de la part du Congrès. Freedom House reçoit aussi le gros de son financement du gouvernement américain, principalement du Département d’État.

Image : Le sénateur américain John McCain sur scène à Kiev, en Ukraine, encourageant la révolte financée par les États-Unis en Europe de l’Est. En 2011 il avait, dans une provocation célèbre, averti la Russie et de la Chine que la subversion financée par les États-Unis irait jusqu’à eux. « Occupy Central » est une des nombreuses vagues qui, depuis lors, ont frappé les rivages de la Chine.

Le belliciste et interventionniste sénateur américain John McCain avait en 2011 dans une provocation célèbre averti à la fois les prédécesseurs du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine et du Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping que la subversion balayant le Moyen-Orient serait bientôt redirigée vers Moscou et Pékin. The Atlantic, dans l’article de 2011 « The Arab Spring : ‘A Virus That Will Attack Moscow and Beijing’ » rapportait :

Il [McCain] déclara « Il y a un an, Ben Ali et Khaddafi n’étaient plus au pouvoir. Assad ne sera plus au pouvoir dans un an à compter d’aujourd’hui. Ce Printemps Arabe est un virus qui attaquera Moscou et Pékin ». McCain s’éclipsa alors de la réunion.

Vu la nature ouvertement étrangère des financements, non seulement du « Printemps Arabe », mais maintenant de « Occupy Central », et vu le chaos, la mort, la déstabilisation et l’effondrement subis par les victimes des précédentes révolutions menées par les Américains, le mouvement « Occupy Central » peut être dépeint sous un jour nouveau : une foule de dupes utilisée à la destruction de sa propre maison – tout en malmenant les principes de la « démocratie », derrière lesquels s’exprime une tyrannie étrangère insidieuse, diamétralement opposée, et imposée, guidée par d’immenses intérêts capitalistes-financiers s’étendant sur le monde entier et qui craignent et s’activent à détruire la concurrence. En particulier, cette domination mondiale cherche étouffer la réémergence de la Russie comme puissance mondiale, et à empêcher la montée de la Chine elle-même sur la scène mondiale.

Le projet régressif des meneurs du mouvement « Occupy Central » soutenus par les Américains, et leur utilisation éhontée des bonnes intentions des nombreux jeunes gens pris au piège de leurs artifices, constitue une menace en réalité en tout point aussi dangereuse que ce qu’ils prétendent être la « menace » que Pékin constitue sur l’île de Hong Kong et sa population. Espérons que le peuple chinois et les nombreuses personnes de par le monde qui regardent le déroulement « d’Occupy Central », se rendront compte qu’il s’agit d’une façon pour un intérêt étranger d’avancer ses pions, et qu’ils feront face avant qu’un lourd tribut ne soit prélevé sur Hong Kong, à l’instar des nations qui, jusque-là, ont succombé à ce genre de manipulations : Libye, Syrie, Ukraine, Égypte et bien d’autres encore.

Source : Land Destroyer, 01/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Terrorisme et soulèvements : l’endiguement de la Chine par les États-Unis

Le 2 octobre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Quant au mouvement « Occupy Central » de Hong Kong, largement présenté comme une révolte fomentée par les États-Unis, les lecteurs doivent savoir que ce soulèvement populaire (et notamment estudiantin) n’est que la partie visible d’une campagne plus vaste des États-Unis destinée à endiguer et soumettre la Chine.

Dès le début de la Guerre du Vietnam, l’affaire des « papiers du Pentagone », qui éclata en 1969, a révélé que ce conflit n’était qu’une étape d’une stratégie plus globale visant à l’endiguement et au contrôle de la Chine.

Trois extraits importants de ces papiers révèlent cette stratégie. Le premier extrait affirme :

« … la décision de bombarder le Nord-Vietnam prise en février et l’approbation, en juillet, de la phase I ne sont compréhensibles que dans la perspective d’une politique américaine consistant à endiguer la Chine sur le long terme. »

Ces documents affirment aussi que :

« La Chine – comme l’Allemagne en 1917, comme l’Allemagne en Occident et le Japon en Orient à la fin des années 1930, et comme l’URSS en 1947 – menace de devenir la principale puissance capable de mettre en cause notre importance et notre influence dans le monde, et plus menaçant encore à long terne, menace de fédérer toute l’Asie contre nous. »

Et pour finir, l’auteur y dépeint l’immense théâtre régional dans lequel les États-Unis étaient engagés contre la Chine

« les efforts à long terme pour contenir la Chine se concentrent sur trois fronts (en tenant compte du fait que l’URSS « endigue » la puissance chinoise au nord et au nord-ouest) : a) le front Japon-Corée ; b) le front Indo – Pakistanais et c) le front Sud-Est Asiatique. »

Même si les États-Unis ont fini par perdre la guerre du Vietnam et par là même toute chance d’utiliser les Vietnamiens comme hommes de main contre Pékin, la guerre de longue haleine contre Pékin devait continuer ailleurs.

Cette stratégie d’endiguement allait être mise à jour et détaillée dans le rapport de l’Institut des Études Stratégiques paru en 2006 et intitulé : « Collier de perles : Relever le défi de la montée en puissance de la Chine partout sur le littoral asiatique ». Y sont décrits les efforts de la Chine visant à garantir son approvisionnement vital en pétrole acheminé depuis le Moyen-Orient jusqu’à ses côtes en Mer de Chine méridionale, ainsi que les moyens pour les États-Unis de conserver leur hégémonie dans l’océan Indien et l’océan Pacifique. Le postulat étant qu’en cas d’échec de la politique étrangère occidentale à amener la Chine à devenir un acteur responsable de Wall Street et du « système international » de Londres, des confrontations de plus en plus fortes seront nécessaires pour endiguer cette puissance émergeante.

Les effets de cette guerre par procuration se sont manifestés lors du soi-disant « Printemps arabe » quand les intérêts de la Chine ont souffert dans des pays comme la Libye, réduite au chaos par des soulèvements soutenus par les États-Unis et par une intervention militaire directe. Le Soudan sert aussi de champ de bataille par procuration, l’Occident s’y servant du chaos pour chasser les intérêts chinois hors d’Afrique.

Plus récemment, des troubles politiques ont frappé l’Asie du sud-est. La Thaïlande vient juste d’évincer le régime pro-américain dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, pendant que la Birmanie voisine tente de conjurer une sédition organisée par la scène politique américano-britannique et dirigée par Aung San Suu Kyi.

En Chine même, les Etats-Unis utilisent le terrorisme comme moyen de déstabiliser et de diviser la société chinoise dans le but d’en faire un vaste territoire ingouvernable. Dans la province du Xinjiang à l’ouest, les Etats-Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents.

En effet, le tout premier soutien des séparatistes ouighours du Xinjiang est le Fond National pour la Démocratie du Département d’État des États-Unis (NED). Concernant la Chine, la région Occidentale mentionnée comme « Xinjiang/Turkestan oriental » a sa propre page Web sur le site du NED couvrant les divers fronts financés par les USA, dont :

La Fondation Internationale Ouïghoure pour la Démocratie et les Droits de l’Homme 187 918 $

Pour promouvoir les droits des femmes et des enfants d’ethnie ouïghoure. La Fondation tiendra un site internet en langues anglaise et ouïghoure et défendra les droits des femmes et des enfants ouïghours.

La Section ouïghoure du PEN Club (NdT :acronyme de Poètes, Essayistes, Romanciers) 45 000 $

Pour promouvoir la liberté d’expression pour les Ouïghours. La section ouïghoure du PEN club tiendra un site web qui fournira des informations sur les écrits interdits, les travaux et la situation des poètes persécutés, des historiens, des journalistes et autres. Le PEN ouïghour mènera aussi des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique internationale au nom des écrivains emprisonnés.

L‘Association Américaine Ouïghoure 280 000 $

Sensibiliser aux problèmes des droits de l’homme touchant les Ouïghours. Son projet concernant les Droits de l’Homme consistera à rechercher, documenter et porter à l’attention de l’opinion publique internationale des informations précises et indépendantes sur les violations des droits de l’homme dont font l’objet les populations turcophones dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Le Congrès Mondial Ouïghour 185 000 $

Pour améliorer la capacité des groupes et meneurs pro-démocratie ouïghours à mener des campagnes efficaces pour les droits de l’homme et la démocratie. Le Congrès Mondial Ouïghour organisera une conférence réunissant les groupes et meneurs favorables à la démocratie sur les questions interethniques et conduira un travail de défense des droits de l’homme ouïghour.

ll est à noter que la liste ci-dessus a été prise sur le site web du NED en mars 2014. Depuis, le NED a supprimé un certain nombre d’organisations de cette liste, ainsi qu’il l’avait fait antérieurement pour d’autres nations, en prévision de l’intensification des campagnes de déstabilisation dans lesquelles il voulait dissimuler son rôle.
Chacune de ces organisations financées par le NED défend ouvertement le séparatisme vis-à-vis de la Chine, refuse même l’autorité chinoise sur la région et ne s’y réfère qu’en termes d’« occupation chinoise ».

De surcroît, le Congrès Mondial Ouïghour, financé par les États-Unis, a tenté de justifier l’attaque terroriste de mars 2014 à Kunming en affirmant que les autorités chinoises avaient laissé très peu de marge de manœuvre aux séparatistes. La brève de la radio du Département d’État US « Radio Free Asia » intitulée « 33 morts lors des violences de la gare chinoise de Kunming » rapportait :

Le porte-parole du Congrès Mondial Ouïghour, Dilxat Raxit, a déclaré dans un courriel qu’il n’y avait « aucune justification aux attaques subies par des civils » mais il a ajouté que les politiques discriminatoires et répressives ont provoqué en retour des « mesures extrêmes ».

Depuis les guerres par procuration des années 60 à travers l’Asie du Sud-Est jusqu’aux troubles actuels à Hong Kong en passant par le « Printemps Arabe » créé par les USA en 2011 ainsi que par le terrorisme au Xinjiang, c’est une lutte existentielle qui se joue pour la Chine autour de sa souveraineté, et non pas une lutte pour la « démocratie » ou la « liberté d’expression ». Quels que soient les problèmes du peuple chinois avec son gouvernement, ils sont de son ressort et il lui appartient de les résoudre en suivant sa propre voie. Sous couvert de promotion de la « démocratie », les USA poursuivent leurs tentatives d infiltrer la Chine avec des institutions et des mesures soutenues par Washington afin de subvertir, coopter ou renverser l’ordre politique à Pékin puis d’établir sur ses cendres leur propre ordre néo-colonial dans le seul but de servir les intérêts de Wall Street et de Washington, et non ceux du peuple chinois.

Image : Le meneur des protestations Benny Tai – soutenu par l’Institut Démocratique National du Département d’Etat – directeur depuis des années du Centre de Droit Public et Comparé (CCPL) qui collabore avec le gouvernement américain et reçoit des fonds de ce même gouvernement – appelant à l’occupation de Hong Kong. Hong Kong a déjà été occupée, par la Grande-Bretagne de 1841 à 1997.

En ce qui concerne les foules d’« Occupy Central, » beaucoup ont de bonnes intentions, mais la direction est sciemment en cheville avec des intérêts étrangers cherchant à renverser, diviser et détruire le peuple chinois – à l’instar de ce que la Chine a subi au XIXème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, alors qu’elle était aux mains des pouvoirs européens.

Source : LandDestroyer, 02/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-reconnaissent-quils-financent-occupy-central/


[En passant] Terrorisme en Irak…

Friday 10 October 2014 at 02:08

Si j’ai été heureux qu’on n’oublie pas le pauvre Hervé Gourdel, victime de la barbarie, j’ai été sidéré de “l’esbroufe” qui a été faite au Conseil de sécurité, récupérant scandaleusement ce crime inqualifiable pour de basses visées politiques et sécuritaires…

Comme si la France avait été LA seule victime mondiale du terrorisme cette année – pensez : 1 mort !

La déclaration du Président Obama :

Aujourd’hui, les peuples du monde sont horrifiés par un autre meurtre barbare –celui d’Hervé Gourdel– par des terroristes en Algérie. Nous soutenons le Président Hollande et le peuple français, non seulement au moment où ils pleurent cette terrible perte mais aussi alors qu’ils se montrent déterminés à lutter contre la terreur et à défendre la liberté.

et

La déclaration du Premier Ministre Cameron :

L’assassinat monstrueux du Français Hervé Gourdel est l’horreur la plus récente. Le Président et le peuple français ont toute notre sympathie.

 

Alors, comme les médias n’en ont pas parlé – vu que ces morts n’ont pas grand intérêt-, petit extrait de l’édifiante base des morts civils de l’Irak Body Count depuis le 1er septembre:

Wednesday 8 October: 25 killed (morts)

Baghdad: 10 by car bomb, IED.
Mosul: 8 women executed.
Falluja: 5 by shelling.
Muqdadiya: 2 by gunfire.

Tuesday 7 October: 90 killed

Mosul: 25 executed.
Salahuddin-Diyala border: 12 by suicide bomber.
Baghdad: 9 by IEDs, mortars.
Makashifah: 8 by IED.
Resasi valley: 8 by suicide car bomber.
Alam: 2 executed.
Falluja: 3 by shelling.
Khalidiya: 5 by shelling.
Amerli: 3 by suicide car bomber.
Alkhsfah: 3 policemen by gunfire.
Mahmudiya: 2 by IED.
Muqdadiya: 1 by gunfire.
Badush: 1 by IED.
Aouinat: 4 bodies.
Hit: 3 by suicide car bomber.
Saadiya: 1 executed.

OCTOBER 1-7: 319 civilians killed.

Monday 6 October: 54 killed

Hit: 18 in air strikes by coalition forces.
Balad: 7 in clashes.
Baghdad: 5 by IEDs, gunfire.
Samarra: 17 by suicide car bomber.
Tarmiya: 2 in clashes.
Falluja: 1 by shelling.
Tuz: 1 by IED.
Salahuddin: 3 executed.

Sunday 5 October: 29 killed

Baaj: 14 executed.
Hit: 6 executed.
Baghdad: 3 by IEDs.
Dhuluiya: 2 in clashes.
Balad: 2 in clashes.
Arab Jabour: 2 by mortars.

Saturday 4 October: 47 killed

Diyala: 5 killed in clashes.
Kubaisa: 2 in clashes.
Tarmiyah, Husseiniyah: 7 by IEDs.
Falluja: 4 by shelling.
Rabadh: 3 family members by shelling.
Baghdad: 4 by IEDs.
Sinjar: 10 executed.
Baiji: 12 by suicide car bomber.

Friday 3 October: 27 killed

Baghdad: 1 by AED; 13 bodies.
Tikrit: 3 policemen by suicide car bomber.
Salahuddin: 3 in clashes.
Kirkuk: 1 by gunfire.
Yusufiya: 2 by mortars.
Baquba: 1 by IED.
Mahmudiya: 2 by IED.
Abu Saida: 1 by IED.

Thursday 2 October: 37 killed

Al Mafraq: 17 in clashes.
Baghdad: 4 by IEDs.
Aouinat: 4 in clashes.
Tikrit: 4 by IED.
Heet: 4 by IED, suicide bomber.
Arab Jabour: 2 by mortars.
Hamirn Dam: 1 policeman by IED.
Mosul: 1 executed

Wednesday 1 October: 35 killed

Baghdad: 24 killed by car bombs, suicide car bomber; 1 body.
Dhuluiyah: 7 killed in clashes.
Kirkuk: 2 by motorcycle bomb.
Mahmudiya: 1 by IED.

Tuesday 30 September: 69 killed

Baghdad: 34 killed by car bombs, mortars, gunfire.
Karbala: 8 by car bomb.
Iskandariya: 3 by car bomb.
Tal Saud: 3 family members by mortars.
Falluja: 7 by shelling.
Tikrit: 4 by missiles, 1 in clashes.
Daquq: 3 policemen by gunfire.
Hit: 2 policemen by gunfire.
Ishaqi: 2 by gunfire, IED.
Kefil: 2 by car bomb.

Monday 29 September: 24 killed

Baghdad: 4 by IEDs.
Madaen: 5 family members by gunfire.
Alhajal: 7 bodies, decapitated.
Hiteen: 2 Yazidis in clashes.
Tikrit: 5 bodies.
Fadiliyah: 1 by IED.

Sunday 28 September: 52 killed

Baiji: 21 by IEDs at mosque.
Falluja: 13 by shelling.
Shirqat: 6 policemen executed.
Mosul: 4 executed.
Baghdad: 1 by gunfire; 1 body.
Tikrit: 4 by mortars.
Saydiya: 1 by gunfire.
Hamrin: 1 by gunfire.

Saturday 27 September: 53 killed

Falluja: 13 by shelling.
Mahmudiya: 8 by car bomb.
Ouja: 8 by air strikes.
Baiji: 9 by car bombs.
Baghdad: 7 by gunfire, IEDs.
Tuz Khurmato: 3 by IED.
Jammin: 2 policemen by gunfire.
Arab Jabour: 2 bodies.
Tikrit: 1 executed.

Friday 26 September: 13 killed

Mosul: 4 killed by US air strikes.
Falluja: 3 by shelling.
Tikrit: 3 by IED.
Nahrawan: 2 by IED.
Baghdad: 1 by AED.

Thursday 25 September: 26 killed

Mutassim, Dhuluiya: 11 killed by shelling.
Mahmudiya: 5 by car bombs.
Baghdad: 3 by gunfire, IED.
Yathrib: 2 shepherds executed.
5 killed by US air strikes on oil refineries.

Wednesday 24 September: 45 killed

Babilan: 19 by gunfire.
Tikrit: 12 by shelling.
Falluja: 4 by shelling.
Baghdad: 3 by bombs; 4 bodies.
Ramadi: 3 in clashes.

Tuesday 23 September: 36 killed

Baghdad: 17 by car bomb, IED; 1 body.
Falluja: 6 by shelling.
Tarmiya: 2 in clashes.
Dhuluiya: 2 by IED.
Abu Qarma: 2 by gunfire.
Tikrit: 4 by mortars.
Al Tayeh: 1 by IED.
Ramadi: 1 by mortar.

Monday 22 September: 58 killed

Falluja: 27 by shelling.
Baghdad: 16 by bombs, gunfire; 1 body.
Baiji: 7 family members by mortars.
Saadiya: 4 Kurds executed.
Tarmiya: 3 siblings by gunfire.

Sunday 21 September: 45 killed

Baghdad: 5 killed by bombs, gunfire; 1 body.
Falluja: 8 by shelling.
Tikrit: 14 by missiles, in clashes.
Sabaa al Bour: 3 by mortars.
Mosul: 8 by gunfire.
Albu Badran: 5 in clashes.
Baquba: 1 in clashes.

Saturday 20 September: 5 killed

Taji: 2 by IED.
Samarra: 3 bodies found in river.

Friday 19 September: 40 killed

Kirkuk: 13 killed by motorcycle bomb.
Tikrit: 12 by mortars.
Baghdad: 11 by car bombs.
Mahmudiya: 3 by car bomb.
Nahrawan: 1 by car bomb.

Thursday 18 September: 58 killed

Baghdad: 34 by bombs, mortars; 8 bodies.
Tuz: 6 bodies.
Falluja: 4 by shelling.
Tarmiya: 6 by suicide car bomber.

Wednesday 17 September: 60 killed

Al Kasirat: 20 bodies found.
Ramadi: 7 by suicide car bomber.
Baghdad: 5 by bombs, gunfire; 1 body.
Tarmiya: 3 policemen by suicide car bomber.
Abu Saida: 3 by mortars.
Falluja: 3 by shelling.
Tikrit: 7 bodies.
Muqdadiya: 3 by mortars.
Mosul: 1 child by mortars.
Radwaniya: 1 by IED.
Hit: 2 by gunfire.
Dhuluiya: 1 by IED.
Taji: 1 policeman by IED.
Baquba: 2 by IED.

Tuesday 16 September: 29 killed

Dhuluiya: 12 killed by rockets and mortars.
Khanaqin: 5 by IED.
Baghdad: 3 by IEDs; 1 body.
Falluja: 2 children by mortars.
Tuz Khurmato: 2 by IED.
Tuz: 1 by IED.
Mosul: 1 woman executed.
Kirkuk: 1 by gunfire.
Abu Saida: 1 teacher by IED.

Monday 15 September: 31 killed

Baghdad: 12 by IEDs, gunfire, mortars.
Falluja: 7 by shelling.
Madaen: 3 by IED.
Mosul: 3 executed.
Shirqat: 1 executed.
Anbar: 2 stoned to death.
Balad: 1 by mortars.
Dhuluiya: 1 child by mortars.
Yusifiya: 1 by gunfire.

Sunday 14 September: 36 killed

Al Jumasah: 8 executed.
Madaen: 6 by gunfire.
Baghdad: 3 by IEDs; 2 bodies.
Tikrit: 4 by IEDs, 1 child by mortars.
Rashad: 3 executed.
Hit: 1 by gunfire.
Mosul: 1 executed.
Zab: 1 executed.
Yusufiya: 1 by IED.
Muqdadiya: 1 by gunfire.
Mahmudiya: 1 by IED.
Dhuluiya: 1 by air strikes.
Taji: 1 policeman by IED.
Tuz Khurmato: 1 by gunfire.

Saturday 13 September: 15 killed

Baghdad: 4 by IEDs.
Falluja: 1 by shelling.
Kirkuk: 2 by gunfire.
Tuz: 1 by gunfire.
Alexandria: 2 by gunfire, IED.
Rashad: 3 executed.
Qayyarah: 1 executed.
Yusufiya: 1 by IED.

Friday 12 September: 44 killed

Baghdad: 10 killed by IEDs; 3 bodies.
Mosul: 10 in air strikes.
Falluja: 4 in air strikes.
Saadiya: 7 youths executed.
Kirkuk: 5 by gunfire.
Diyala: 3 executed.
Najaf: 1 by car bomb.
Samarra: 1 body.

Thursday 11 September: 75 killed

Suleiman Bek: 30 bodies found in mass grave.
Falluja: 22 killed in air strikes.
Diwaniyah: 6 by car bomb.
Karbala: 2 by car bomb.
Najaf: 5 by car bomb.
Baghdad: 4 by car bomb, IED.
Saydiya: 1 by gunfire.
Mahmudiya: 2 by IED.
Tikrit: 2 policemen executed.
Abu Ghraib: 1 by IED.

Wednesday 10 September:580 killed

Almeidat: 500 found in mass grave.
Barzak: 14 in mass grave.
Mosul: 31 policemen executed.
Baghdad: 24 by IEDs, car bombs, gunfire; 1 body.
Tikrit: 1 in clashes.
Wasit: 6 by gunfire, IED.
Qayyarah: 3 brothers killed in air strikes.

Tuesday 9 September: 34 killed

Baghdad: 6 by IEDs, gunfire; 3 bodies.
Falluja: 7 by shelling.
Haditha: 5 killed in clashes.
Dhuluiya: 5 policemen in air strikes, 1 child by mortars.
Baaj: 1 in air strikes.
Tikrit: 2 bodies.
Jalawla: 1 by mortars.
Abu Saida: 1 by gunfire.
Tuz: 1 by IED.
Mosul: 1 executed.

Monday 8 September: 58 killed

Mosul: 3 by gunfire; 30 bodies handed to authorities.
Dhuluiya: 19 by suicide car bombers.
Baghdad: 3 by gunfire, IEDs.
Madaen: 3 by IED.

Sunday 7 September: 82 killed

Mosul: 41 executed.
Suleiman Bek: 8 bodies.
Ishaqi: 6 by mortars.
Zab: 7 in air strikes.
Arab Jabour: 6 family members by gunfire.
Baghdad: 7 by IEDs, gunfire; 1 body.
Abu Saida: 1 by gunfire.
Muqdadiya: 2 by mortars.
Anbar: 1 mayor by gunfire.
Baquba: 2 by IEDs.

Saturday 6 September: 32 killed

Hawija: 7 killed in air strikes.
Falluja: 4 killed in air strikes.
Albu Ajil: 4 killed in air strikes.
Nahrawan: 8 by IED.
Samarra: 1 child by gunfire; 1 body found in river.
Tal Ali: 1 by shelling.
Baghdad: 2 by gunfire, IED.
Mosul: 2 executed.
Basra: 2 by gunfire, stabbing.

Friday 5 September: 80 killed

Suleiman Beg: 35 bodies found in mass grave.
Baghdad: 10 killed by car bomb, IED; 3 bodies.
Baiji: 7 family members in bombing, 1 in air strikes.
Mosul: 8 executed; 2 in air strikes.
Al Houd: 3 brothers by gunfire.
Albu Ajil: 3 by mortars.
Iskandariya: 2 by IED.
Falluja: 3 by shelling.
Ameriya: 3 policemen by car bomb.

Thursday 4 September: 66 killed

Baghdad: 20 killed by bombs, mortars, gunfire.
Mosul: 14 executed; 4 family members killed in air raid.
Tikrit: 3 by mortars.
Falluja: 18 by shelling.
Qayyarah: 4 executed.
Madaen: 1 Sahwa member by gunfire.
Zab: 1 child in air strikes.
Kirkuk: 1 by car bomb.

Wednesday 3 September:76 killed

Ramadi: 16 executed.
Falluja: 13 by shelling.
Albu Hassan: 9 in clashes.
Baghdad: 4 by IEDs; 3 bodies.
Mosul: 3 women by rocket.
Solomon Beck: 24 bodies.
Abu Ghraib: 1 by gunfire.
Jurf al-Sakhar: 1 by IED.
Mahmudiya: 1 by IED.
Tikrit: 1 executed.

Tuesday 2 September: 82 killed

Tikrit: 34 killed in government air strikes.
Falluja: 10 by shelling.
Tilkaif: 7 family members in US air strikes.
Baghdad: 2 by AED; 9 bodies.
Samarra: 9 in clashes.
Jalawla: 3 bodies.
Tarmiya: 2 by mortars.
Salahuddin: 3 in clashes in the south.
Dhuluiya: 1 by mortars.
Daquq: 1 infant by shelling.
Yusufiya: 1 by IED.

Monday 1 September: 52 killed

Baghdad: 16 killed in explosions; 1 body.
Jalawla: 15 elderly Yazidis executed.
Hawija: 6 policemen, Sahwa members executed.
Mahmudiya: 2 by gunfire; 1 body.
Amerli: 3 in clashes.
Falluja: 3 by shelling.
Alexandria: 1 by mortars.
Baiji: 2 by shelling.
Abi Sidon: 1 farmer by IED.
Tarmiya: 1 by IED.

Sunday 31 August: 62 killed

Ramadi: 37 killed by suicide car bomber.
Baghdad: 3 by IEDs; 2 bodies.
Tuz Khurmato: 3 in clashes.
Diyala: 5 in clashes, IED; 6 bodies.
Falluja: 3 by shelling.
Alexandria: 1 by shelling.
Al Khansa: 2 by IED.

SEPTEMBER TOTAL: 1,956 CIVILIANS KILLED, FOUND DEAD.
251 BY GOVERNMENT FORCES.

12 618 CIVILIANS KILLED SO FAR THIS YEAR.
1 500 BY GOVERNMENT FORCES.

 

RIP à toutes ces victimes qui n’intéresseront pas le Conseil de Sécurité, et encore moins, étrangement, Obama ni Cameron…

“Nous ne faisons pas de décompte des morts.” [Général américain Tommy Franks, en charge de l'invasion de l'Irak, BBC]

Source: http://www.les-crises.fr/en-passant-terrorisme-en-irak/


Les États-Unis approuvent ouvertement le chaos qu’ils ont créé à Hong Kong, par Tony Cartalucci

Wednesday 8 October 2014 at 05:00

Tony Cartalucci est un analyste en géopoltiique américian basé en Thaïlande.

Son site présente un regard un peu différent sur les évènements actuels.

N’ayant pas creusé le sujet (je ne peux tout faire), je n’ai aucune idée de s’il a tort ou raison (comme notre presse), mais ce contrepoint semble crédible, et peut nous inciter à nous poser les bonnes questions. A lire donc, comme toujours, avec un regard critique.

Espérons en tout cas que les choses ne dégénéreront pas – et qu’en effet la Démocratie progressera dans la région…

Les États-Unis approuvent ouvertement le chaos qu’ils ont créé à Hong Kong

Image : Les États-Unis soutiennent désormais ouvertement le chaos qui s’est emparé des rues de Hong Kong, et ce après avoir condamné plus tôt dans l’année les mouvements de protestation de type “Occupy” à Bangkok. La différence étant qu’en Thaïlande, les manifestations visaient à évincer un gouvernement œuvrant pour les États-Unis, alors qu’à Hong Kong, elles visent justement à en placer un au pouvoir.

30 septembre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Les manifestations du mouvement “Occupy Central” se poursuivent – déstabilisant la petite île du sud de la Chine célèbre pour être une plate-forme au service des intérêts des grandes entreprises financières et, avant cela, pour avoir servi les ambitions coloniales de l’Empire britannique. Ces intérêts ont conspiré pendant des années pour détacher l’île de l’influence de Pékin après qu’elle eut été rendue de mauvaise grâce à la Chine à la fin des années 1990, et l’ont utilisée comme tremplin pour déstabiliser davantage la Chine continentale.

Derrière les manifestations de “Occupy Central”, qui se déguise en mouvement “pro-démocratique” cherchant à obtenir le “suffrage universel” et la “pleine démocratie”, se cache un profond et sournois entrelacs de réseaux financiers, politiques et médiatiques soutenu par des intérêts étrangers. Le plus notable d’entre eux est le Secrétariat d’État aux Affaires Étrangères des États Unis d’Amérique à travers sa Fondation Nationale pour la Démocratie [National Endowment for Democracy (NED)] et sa filiale l’Institut National Démocratique pour les Affaires Internationales [National Democratic Institute (NDI)].

Maintenant, les États-Unis ont pris une position beaucoup plus franche dans leur soutien au chaos que leurs propres réseaux de manipulation ont préparé et que maintenant ils orchestrent. Il est maintenant officiel que la Maison Blanche a soutenu le mouvement “Occupy Central”. Dans son article “La Maison Blanche affiche son soutien aux aspirations des Hongkongais“, Reuters annonce :

La Maison Blanche suit attentivement les manifestations pour la démocratie qui se déroulent à Hong Kong et soutient les “aspirations des Hongkongais”, a déclaré lundi Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.

“Les États-Unis soutiennent le suffrage universel à Hong Kong conformément au Droit International, et nous soutenons les aspirations des Hongkongais” a déclaré Earnest, qui a par ailleurs appelé les deux parties à la retenue.

Le Département d’État américain a créé et dirige “Occupy Central”

Image : les États-Unis à travers le NED et ses filiales ont une longue histoire de subversion et de division en Chine.

Les commentaires de Earnest reproduisent textuellement les demandes des leaders de “Occupy Central” mais, plus important encore, ils reproduisent textuellement les plans préparés depuis longtemps que le NDI du Département d’État américain présentent clairement sur son site internet, consacré à son ingérence en cours dans les contestations à Hong Kong. Le terme “suffrage universel” et la référence à la “Loi Fondamentale”, et son “interprétation” comme signifiant “démocratie réelle” sont clairement formulés sur le site de la NDI, qui affirme :

La “Loi Fondamentale” met en place un cadre de gouvernement, où des groupes d’intérêts particuliers, ou “constitutions fonctionnelles”, gardent la moitié des sièges dans le Conseil Législatif (LegCo). Pour le moment, le chef de l’exécutif de Hong Kong est aussi nommé par un comité dont les membres sont choisis de façon non démocratique. Selon les mots de la “Loi Fondamentale”, cependant, le “suffrage universel” est le “but ultime”. Bien que le terme “suffrage universel” ne soit pas défini dans la loi, les citoyens hongkongais l’ont interprété comme signifiant vraie démocratie.

Pour poursuivre cet objectif – qui consiste essentiellement à empêcher Pékin d’enquêter sur les candidats à l’administration de Hong Kong et ouvrir ainsi des portes aux politiciens ouvertement soutenus, financés et dirigés par le département d’État américain – la NDI a listé les actes d’ingérence en cours sur l’île. Elle établit :

Depuis 1997, la NDI a mené une série de missions à Hong Kong pour examiner l’évolution du cadre électoral à Hong Kong “post-rétrocession”, le statut d’autonomie, l’application de la loi et les libertés civiles sous souveraineté chinoise, les perspectives et les défis en matière de démocratisation.

Elle déclare également :

En 2005, la NDI a initié un programme de six mois pour les jeunes leaders politiques visant à former un groupe de nouveaux partis politiques, ainsi que des membres de groupes politiques, à la communication politique.

Et :

Le NDI a également travaillé à réunir des partis politiques, des chefs de gouvernement et des acteurs de la société civile dans des forums publics pour y discuter du développement des partis politiques, du rôle des partis à Hong Kong et des réformes politiques. En 2012, par exemple, une conférence tenue par le groupe de réflexion Hong Kong SynergyNet, soutenu par le NDI présentait des participants issus de partis couvrant tout le spectre idéologique, a exploré la façon dont l’adoption d’un gouvernement de coalition pourrait mener à un processus législatif plus réactif.

Le NDI admet aussi qu’il a créé, financé et soutenu d’autres organisations qui opèrent à Hong Kong afin de réaliser les objectifs de subversion du contrôle de Pékin sur l’île qu’a le département d’État américain :

En 2007, l’institut a lancé un programme de participation politique des femmes coordonné au Women’s Political Participation Network (WPPN) (Réseau de participation politique des femmes) et à la Hong Kong Federation of Women’s Centres (HKFWC) (Fédération des centres de femmes de Hong Kong) pour améliorer la participation des femmes aux prises de décisions politiques, encourager leur participation croissante à la politique, et s’assurer de la prise en compte des enjeux des femmes dans les décisions politiques.

Et sur une page séparée, le NDI décrit les programmes qu’il poursuit avec l’université de Hong Kong pour mener à bien son projet :

Le Centre for Comparative and Public Law (CCPL) [Centre pour le droit public comparé] de l’université de Hong Kong, avec le soutien du NDI, travaille à amplifier les revendications citoyennes dans ce processus consultatif en créant Design Democracy Hong Kong (www.designdemocracy.hk), un site internet unique et neutre servant de plate-forme citoyenne pour les discussions sur l’avenir du système électoral de Hong Kong.

Ce ne sera donc pas une surprise pour le lecteur de découvrir qu’ absolument tous les leaders du mouvement “Occupy Central” sont soit directement liés au département d’État américain, à la NED ou à la NDI, soit impliqués dans l’une des nombreuses conspirations de la NDI.

Image : Benny Tai, leader de “Occupy Central”, a été pendant des années associé au département d’État américain et a aussi bénéficié de financement et de soutien de sa part.

Le leader autoproclamé d’”Occupy Central”, Benny Tai, est professeur de droit à l’université susmentionnée de Hong Kong et collaborateur régulier du CCPL que finance le NDI. En 2006-2007 (rapport annuel, .pdf), il a été nommé membre du comité de direction – une position qu’il a conservée jusqu’à l’année dernière. Dans le rapport annuel de 2011-2013 du CCPL (.pdf), le NDI est mentionné comme ayant apporté des fonds à cette organisation pour “concevoir et mettre en application un portail en ligne intitulé “Modèles de suffrage universel”, où tout un chacun pourra discuter et faire part de ses idées de manière interactive sur la méthode de suffrage universel la plus adaptée à Hong Kong.”

Étrangement, le dernier rapport annuel pour 2013-2014 du CCPL (.pdf) ne mentionne pas Benny Tai comme membre du comité de direction. Il est signalé pour avoir participé à trois conférences organisées par le CCPL et comme chef d’au moins un projet du CCPL. On l’a vu intervenir dans une conférence au moins, côte-à-côte avec une autre figure proéminente d’”Occupy Central”, Audrey Eu. Le rapport annuel cite aussi le NDI comme finançant le CCPL.

La secrétaire du Parti civique Audrey Eu Yuet-mee, en plus de ses discours conjoints avec Benny Tai aux réunions du CCPL-NDI, a des liens serrés avec le Département d’État américain et ailleurs avec son NDI. Elle participe régulièrement à des forums patronnés par la NED et son satellite, la NDI. En 2009, elle était intervenante dans un forum public parrainé par la NDI et hébergé par “SynergyNet”, également financé par la NDI. En 2012, elle était intervenante invitée du “Jour international des femmes” du Centre des femmes financé par la NDI, hébergé par le Hong Kong Council of Women (HKCW) (le Conseil des Femmes de Hong Kong), qui est également financé à l’année par le NDI.

Image : Martin Lee et Anson Chan se pressent à une table avec le vice-président des USA Joe Biden à Washington DC cette année. Au cours de leur voyage, Lee et Chan ont participé à une causerie animée par la NED sur “l’avenir de la démocratie” à Hong Kong. Sans aucun doute, “Occupy Central” et le soutien qu’il reçoit de Washington était un sujet réservé à des discussions à huis clos.

Il y a aussi Martin Lee, président fondateur du Parti démocrate de Hong Kong, une autre figure importante à s’être manifestée en faveur d’”Occupy Central”. Cette année, Lee était à Washington pour y rencontrer le vice-président des USA Joe Biden, le membre du Congrès Nancy Pelosi, et il a même pris part à un débat organisé par la NED spécialement pour lui et son agenda “démocratique” à Hong Kong. La NED lui a même dédié une page depuis qu’il a reçu, en 1997, le “Democracy Award” de la NED. Avec lui, à Washington, se trouvait Anson Chan, une autre figure importante qui en ce moment soutient le soulèvement dans les rues de Hong Kong.

Le programme extrêmement impopulaire du mouvement “Occupy Central”

Si la démocratie est définie par l’autogestion, alors un mouvement comme “Occupy Central” dans lequel toutes les figures de premier plan sont les bénéficiaires et sont les obligés de fonds d’origine étrangère, de soutiens étrangers et d’un programme établi à l’étranger, n’a rien du tout à voir avec la démocratie. En revanche, ce mouvement a tout à voir avec le dévoiement de la démocratie dans le but de saper le contrôle de Pékin sur Hong Kong et d’ouvrir la porte à des candidats clairement inféodés à des intérêts étrangers, non à ceux de la Chine ou même des Hongkongais.

Image : la NED et ses diverses entités, y compris le National Democratic Institute, est un organisme soutenu par de gros intérêts financiers dont le programme hégémonique est couché en embuscade derrière une “promotion de la Démocratie” et de la “Liberté” dans le monde. Ci-dessus, une représentation des intérêts présents dans le Conseil de direction de la NED.

Quoi de plus parlant que le référendum illégal “Occupy Central” qui s’est tenu plus tôt cette année dans le but de justifier le chaos à venir, planifié dans les rues de Hong Kong. Le référendum était axé sur l’objectif du Département d’État américain de mettre en œuvre un “suffrage universel” – cependant, seul un cinquième de l’électorat hongkongais a participé à ce référendum, et ceux qui y ont participé ne se voyaient proposer pour choix que les organisations soutenues par les États-Unis et leurs objectifs respectifs pour miner l’influence de Pékin.

La BBC rapporte, dans son article “le référendum de la démocratie a Hong Kong rassemble presque 800 000 participants“, que :

Un total de 792 808 votants ont participé à un référendum non officiel sur le suffrage universel à Hong Kong, selon les organisateurs.

Le scrutin était organisé sur 10 jours par le groupe de protestation “Occupy Central”.

Les militants demandent que le public soit en mesure d’élire le dirigeant de Hong Kong, à savoir le chef de l’exécutif.

Le gouvernement de Hong Kong déclare que ce vote n’a aucune valeur légale.

Presque 42% des votants se sont prononcés en faveur d’une proposition permettant au public, à un comité de sélection et aux partis politiques, de nommer les candidats pour ce poste.

Pour un mouvement qui se revendique de la “démocratie”, compris comme voulant dire la volonté des gens, son programme est très impopulaire et a été rejeté sans appel par la grande majorité des Hongkongais – et maintenant il sème la confusion dans l’île et prend la population ainsi que la stabilité en otages pour en accélérer la mise en œuvre. Tout cela étant orchestré et appuyé par les États-Unis, leur Département d’État et ses réseaux de sédition planétaires qui opèrent sous l’égide de la NED et de son satellite, le NDI.

Alors que les médias occidentaux montrent des foules composées de “milliers” de participants conduisant à croire que le “peuple” soutient le chaos dans les rues de Hong Kong, le référendum de “Occupy Central”, mis en scène par lui-même et illégal, prouve qu’il n’a pas le soutien du peuple et que son plan est en fait rejeté à la fois par la Chine continentale et les Hongkongais.

Mettre au grand jour la nature insidieuse, fourbe et pilotée de l’extérieur d’”Occupy Central” est important. Il est également important d’examiner objectivement tout mouvement de manifestation qui surgit dans le monde. Un regard superficiel ne peut permettre de relier un mouvement à un autre, ou un groupe à des intérêts particuliers cachés. On doit, au contraire, s’appliquer à identifier et cerner le profil des meneurs, suivre les flux de financement, identifier leurs véritables motivations, et trouver des informations sur leurs liens avec des intérêts particuliers à l’extérieur ou à l’intérieur du pays dans lequel ces manifestations ont lieu.

De cette façon, les mouvements comme “Occupy Central” peuvent être dévoilés, neutralisés et repoussés avant que la destruction et le chaos que les efforts de déstabilisation nourris par les États-Unis ont imposés ailleurs – c’est-à-dire au Moyen-Orient et en Ukraine – ne puissent s’installer à Hong Kong.

Source : LandDestroyer, 30/09/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Le mouvement de protestation hongkongais “Occupy Central” est appuyé par les États-Unis

L’objectif des États-Unis à Hong Kong est clair : faire de l’île l’épicentre d’un mouvement de contestation, financé par l’étranger, à partir duquel la Chine continentale pourra être infectée plus directement.

1er octobre 2014 (Tony Cartalucci – NEO) – Des manifestants du mouvement “Occupy Central” à Hong Kong crient les slogans habituels et adoptent les tactiques familières que l’on a vues tout autour du monde comme faisant partie de l’immense entreprise de déstabilisation politique et de changement de régime des États-Unis. Identifier les meneurs, suivre le parcours de l’argent et examiner la couverture occidentale de ces événements révèle avec certitude que, encore une fois, Washington et Wall Street sont en plein travail pour rendre l’île chinoise de Hong Kong aussi difficile à gouverner que possible pour Pékin.

Des noms : Qui est derrière “Occupy Central” ?

Plusieurs noms reviennent souvent dans la couverture médiatique de ce qui est appelé “Occupy Central”, la dernière née d’une longue lignée de révolutions colorées manigancées par les États-Unis, faisant partie de la vaste et ambitieuse réorganisation géopolitique mondiale lancée en 2011 sous la forme des prétendus “Printemps Arabes“.

Benny Tai, maître de conférence en Droit à l’Université de Hong Kong, est cité par différentes sources dans les médias occidentaux comme le principal organisateur – cependant beaucoup d’autres “co-organisateurs” sont mentionnés à part lui. Un article du South China Morning Post, intitulé “Occupy Central est arrivé : Benny Tai surfe sur une vague de protestations étudiantes pour lancer le mouvement“, mentionne la plupart d’entre eux (surligné par nos soins) :

Les poids lourds politiques incluant la présidente du Parti Civique Audrey Eu Yuet-mee, l’ancien chef du diocèse catholique le cardinal Jospeh Zen Zi-kiun et le président fondateur du Parti Démocratique Martin Lee Chu-ming se sont adressés à la foule.

Le Post mentionne également (surligné par nos soins) :

Jimmy Lai Chi-Ying, le patron dans la tourmente de Next Media, sous le coup d’une enquête de la Commission Indépendante Contre la Corruption pour des donations à des politiciens pan-démocrates, a déclaré être arrivé immédiatement après un appel de Martin Lee Chu-ming.

Benny Tai assiste régulièrement aux forums financés et/ou organisés par le Département d’État américain, le National Endowment for Democracy (NED) et sa filiale le National Democratic Institute (NDI). Rien que ce mois-ci, il a pris la parole à une conférence sur la réforme politique lors de Design Democracy Hong Kong (financé par le NDI) . Il est également actif au Centre de Droit Public et Comparé de l’Université de Hong Kong [University of Hong Kong's Centre for Comparative and Public Law] (CCPL) – également financé par le NDI. Le rapport annuel 2013/2014 de la CCPL montre Benny Tai occupant d’au moins trois fonctions dans ce centre, ainsi que dirigeant un des projets du centre.

Il est confirmé que Martin Lee, Jimmy Lai et Joseph Zen sont tous à la fois des leaders du mouvement “Occupy Central” et des collaborateurs du Département d’État américain. Martin Lee, président fondateur du Parti Démocratique de Hong Kong, va jusqu’à voyager aux États-Unis cette année pour conspirer directement avec la NED et des politiciens de Washington. Plus tôt cette année, Lee est même allé jusqu’à monter sur scène lors de la manifestation de la NED organisée sous la bannière : “Pourquoi la démocratie à Hong Kong est importante“. Il y a été rejoint par Anson Chan, une autre figure importante qui soutient actuellement les troubles en cours dans les rues de Hong Kong.

On a rapporté une rencontre entre le magnat des médias Jimmy Lai et le néo-conservateur et ancien président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, en juin 2014. China Daily a rapporté, dans un article intitulé “Le Bureau s’oppose à l’interférence étrangère à Hong Kong“, que :

Une édition spéciale de Eastweek a montré Lai, propriétaire de Next Media et de Apple Daily, rencontrant Paul Wolfowitz, ancien secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis dans le gouvernement de Georges W. Bush. Tous deux se sont rencontrés sur le yacht privé de Lai pendant 5 heures, fin mai.

Wolfowitz, qui a aussi été président de la Banque Mondiale entre 2005 et 2007, est bien connu aux USA pour ses positions néo-conservatrices et sa foi en une politique étrangère unilatérale. Wolfowitz avait aussi occupé le poste de sous-secrétaire à la Défense entre 1989 et 1993. Il est actuellement chercheur invité à l’American Entreprise Institute.

Lai aurait aussi cherché l’aide de Wolfowitz pour s’assurer diverses affaires en Birmanie. Le journal South China Morning Post, dans son article “Jimmy Lai a payé à Paul Wolfowitz 75 000 dollars pour son aide en Birmanie“, rapporte que :

Des révélations fuitées font état de documents montrant que le fondateur du Apple Daily Jimmy Chee-ying a payé à l’ancien député et secrétaire de la Défense Paul Wolfowitz 75 000 dollars pour son aide dans ses projets en Birmanie.

Selon un récépissé du 22 juillet 2013 de la Banque Shanghai Commercial and Savings, Wolfowitz a reçu de l’argent de Lai au titre de “compensation pour ses services rendus concernant la Birmanie. “

Les liens de Lai avec le célèbre Néo-Con Wolfowitz ne devraient pas être une surprise – puisque la NED, principale entité gérant le vaste portefeuille qu’a Washington d’agitateurs politiques répandus partout dans le monde, est riche en Neo-Cons. Neo-Cons que l’on retrouve tant parmi les directeurs de la NED, qu’au sein de divers “laboratoires d’idées” financés par des grandes entreprises. La NED elle-même est simplement un prête-nom, exprimant des intérêts géopolitiques et financiers sous couvert de la “promotion de la liberté” et de la “démocratie à travers le monde”,

Il y a aussi le “leader étudiant” Joshua Wong, qui a été arrêté parmi les manifestants. La carrière de Wong a suivi la voie tracée par le projet “NDItech” du NDI depuis au moins 2012. Dans un article titré “À Hong Kong, le changement commence-t-il par un simple pas ? “, le NDI raconte :

Le fondateur du groupe “Scholarism”, Joshua Wong Chi-Fung, âgé de 15 ans, est devenu une icône du mouvement et ses habiles interactions avec les médias ont été élevées au rang de monument et répandues par Youtube. Grâce à ce site, la jeunesse hongkongaise s’est rassemblée autour de messages et d’images communs – par exemple assimilant MNE au “lavage de cerveau” et faisant se faisant l’écho de thèmes rappelant le mouvement pro-démocratie de la place Tian’anmen de 1989.

L’utilité du travail de Wong est de contrer les tentatives de Pékin pour rétablir des institutions chinoises sur l’île en préservant les institutions à l’occidentale (et cooptées), y compris le système éducatif.

La présidente du Parti Civique Audrey Eu Yuet-mee, mentionnée ci-dessus, est aussi intimement liée avec le NED américain, participant régulièrement aux forums parrainés par le NED et sa filiale le NDI. En 2009 elle fut intervenante à un forum politique public du NDI hébergé par “SynergyNet”, elle aussi financée par le NDI. En 2012 elle participa au titre de conférencière aux Journées du Centre International des Femmes, toujours financé par le NDI. Le Conseil des Femmes de Hong Kong est lui même financé annuellement par le NDI. Dès cette année, elle devrait être associée à CCPL, occupant une des fonctions à côté du dirigeant d’Occupy Central, Benny Tai lui-même.

En plus de Synergynet, CCPL et HKCW, plusieurs autres Organisations Non-Gouvernementales financées par les USA soutiennent, légitiment et justifient “Occupy Central” et hébergent ceux qui le dirigent. Parmi elles il y a le “Hong Kong Transition Project“, financé par la NED qui prétend “tracer la voie de la transition des hongkongais de l’état de sujets vers celui de citoyens”. Rien que par le nom et la mission déclarée, l’objectif des USA à Hong Kong est clair – transformer Hong Kong en un épicentre de subversion subventionné par l’étranger avec lequel infecter la Chine continentale plus directement.

Le Projet Transition avait reçu pour tâche de légitimer le “référendum pro-démocratie” d’Occupy Central tenu plus tôt cette année – lequel a ensuite servi de prétexte a accroître les troubles dans les rues de Hong Kong. Le Guardian, dans un article de juin 2014 intitulé “Le référendum officieux pro-démocratie de Hong Kong irrite Pékin“, rapporte :

Environ 730 000 résidents de Hong Kong, l’équivalent d’un cinquième du corps électoral, ont voté lors d’un “référendum” officieux qui a fait enrager Pékin et entraîné une rafale d’éditoriaux au vitriol, d’exercices d’entraînement policiers et de cyber-attaques. “

Occupy Central with Love And Peace (OCLP), le mouvement pro-démocratie qui a organisé le scrutin, espère faire pression sur Pékin pour qu’il autorise les 7,2 millions d’habitants de Hong Kong à choisir leurs propres dirigeants en 2017. Si Pékin refuse, assure OCLP, le mouvement mobilisera dix mille personnes le mois suivant pour bloquer les principales avenues dans Central District [le quartier des affaires], une forêt de gratte-ciels abritant les bureaux d’entreprises et d’administrations sur la côte nord de l’île de Hong Kong.

Le Projet Transition est lié à d’autres organisations à financement américain, y compris le “think tank” basé à Hong Kong Civic Exchange. Financé par Exxon, le NDI du Département d’État américain, le British Council, le Fonds des frères Rockfeller, Morgan Stanley, Citi Group, le consulat britannique lui-même et beaucoup d’autres, sa prétention d’être “le think-tank de politique publique indépendant à Hong Kong” est scandaleux.

 

L’agenda : que veut réellement Occupy Central ?

Le NDI américain déclare ouvertement sur sa page web consacrée à son ingérence politique à Hong Kong :

En 2005, le NDI a entamé un programme de formation de jeunes leaders politiques sur six mois, centré sur la formation aux méthodes de communication politique des membres de nouveaux partis et groupes politiques. En 2006, le NDI a lancé une école de campagne électorale pour les candidats et les chefs de campagne en vue des élections aux conseils de districts de 2007. “

Le NDI a également œuvré au rapprochement des partis politiques, des élus et des acteurs de la société civile dans les forums publics pour y discuter du développement des partis politiques, du rôle de ces partis à Hong Kong ainsi que de réforme politique. En 2012, par exemple, une conférence du think-tank hongkongais SynergyNet (financé par le NDI) a vu la participation de représentants de tout l’échiquier politique qui se sont demandé comment l’adoption d’un système de gouvernement de coalition pourrait mener vers un processus législatif plus réactif.

Effectivement, chaque organisation, forum et parti politique qui est associé et qui dirige le mouvement Occupy Central, est la création d’intérêts étrangers – précisément du Département d’État américain par le biais du NDI. La “démocratie” étant supposée être “autonomie” et chaque étape de Occupy Central ayant vu l’implication d’intérêts étrangers, la “démocratie” n’est certainement pas le véritable objectif du mouvement.

À la place, il s’agit d’une recolonisation en douceur par Washington, Wall Street et Londres. Si Occupy Central l’emporte et si jamais Pékin accepte stupidement d’autoriser les leaders de cette vaste plaisanterie orchestrée depuis l’étranger à se présenter aux élections, Hong Kong ne sera pas gouvernée par le peuple mais par des intérêts étrangers par le biais de mandataires évidents qui se nourriront sans honte de l’argent américain, de l’appui politique et du soutien des immenses ressources médiatiques de l’Occident.

 

La longue guerre occidentale contre la Chine.

“Occupy Central” est simplement une des nombreuses manœuvres en cours que les États-Unis déploient contre Pékin. Une visite du site de la NED révèle non pas une mais quatre pages dédiées à l’ingérence dans les politiques internes chinoises. Les activités de la NED sont réparties entre la Chine en général, le Tibet, le Xinjiang – désigné sous le nom se “Turkestan Est” comme l’appellent les séparatistes violents que les USA soutiennent – et Hong Kong. Tous les fonds de la NED vont à des groupes de subversion politique alignés sur et dépendants de l’Occident, tout en étant hostiles à Pékin. La gamme d’interventions va des organisations de “surveillance” et de “médias” aux partis politiques, aussi bien qu’à des prête-noms d’extrémistes violents. Aussi impressionnant que ce réseau de subversion politique puisse être, il n’est encore qu’une seule partie d’un vaste projet géopolitique pour encercler, contenir et finalement faire s’effondrer l’ordre politique de Pékin, le remplacer par un autre ordre qui soit favorable à Wall Street et Washington.

Déjà aussi loin en arrière qu’à l’époque de la guerre du Vietnam, avec la publication en 1969 des “documents du Pentagone”, on a su que le conflit était une simple part d’une stratégie plus grande visant à isoler et contrôler la Chine. Même si les USA ont finalement perdu la guerre et donc toute chance de pouvoir utiliser les forces vietnamiennes pour leur compte dans leur lutte contre Pékin, la longue guerre contre la Chine se poursuit par d’autres moyens.

 

Cette stratégie d’endiguement a été mise à jour et détaillée en 2006, dans le rapport de l’Institut d’Études Stratégiques “Cordon de perles : le défi de la nouvelle puissance chinoise dans les régions du littoral asiatique” qui trace les grandes lignes des efforts de la Chine pour sécuriser son approvisionnement en pétrole depuis le Moyen-Orient jusqu’à ses côtes en mer de Chine méridionale, ainsi que des moyens par lesquels les États-Unis peuvent maintenir leur domination dans les océans Indien et Pacifique. L’hypothèse de départ est que, si la politique étrangère occidentale devait échouer à attirer comme partie prenante digne de confiance la Chine dans le “système international”, alors une attitude de plus en plus conflictuelle devrait être adoptée pour contenir la nation montante.

Ceci comprend le financement, l’armement et le soutien à des groupes terroristes et à des régimes agissant pour le compte de États-Unis, à travers l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie centrale, l’Asie du sud-est et même à l’intérieur du territoire chinois lui-même. Les soutiens bien documentés de tels mouvements incluent non seulement les séparatistes du Xinjiang, mais aussi les militants et séparatistes du Baluchistan pakistanais, où l’Occident cherche à désorganiser un port nouvellement inauguré et un oléoduc chinois, et encore les partisans brandissant des machettes de Aung San Suu Kyi dans l’état du Rakhine en Birmanie – encore une autre place où les Chinois espèrent établir une plate-forme logistique.

Intervenir en Thaïlande, attiser la confrontation entre la Chine et un prête-nom adverse pouvant être le Vietnam, les Philippines et le Japon sont aussi des composantes de cette politique d’endiguement d’envergure.

Indépendamment des griefs que les foules d’”Occupy Central” peuvent avoir, elles ont perdu à la fois leur crédit et leur légitimité, sans parler d’une quelconque chance de vraiment aboutir à un progrès démocratique. En effet, comme le “printemps arabe” fomenté par les États-Unis l’a illustré, rien de bon ne peut advenir lorsque l’on sert des intérêts étrangers insidieux déguisés en “promotion de la démocratie”. Le but “d’Occupy Central” est de rendre Hong Kong ingouvernable à n’importe quel prix, particulièrement aux dépens des populations locales – non parce que ce serait le but des participants stupides, quoique bien intentionnés, induits en erreur par les troupes de séditieux émissaires de Washington, mais parce que c’est le but de ceux qui financent et en fin de compte dirigent ce mouvement depuis l’étranger.

Tony Cartalucci, chercheur en géopolitique basé à Bangkok et rédacteur, notamment pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook” [Nouvelle Perspective Orientale].

Source : Land Destroyer Report, Lien, 01/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Quand, même, il ne doit pas que délirer le Cartalucci, au vu de la réactions des Chinois (qui voient certes la CIA partout…) :

Pékin suspecte une agitation américaine derrière la Révolution de couleur à Hong Kong (en anglais)


(après les “pro-russes”, on a les nouveaux très méchants…)

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-approuvent-ouvertement-le-chaos-qu-ils-ont-cree-a-hong-kong/