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Sur l’air de la Cucaracha… par Jacques Sapir

Sunday 12 April 2015 at 05:00

Monsieur Manuel Valls était ce vendredi 10 avril au Portugal et il y a tenu des propos scandaleux. Il s’y est exprimé sur la situation d’un pays tiers. On pourrait ici remarquer que c’est montrer bien peu de respect pour la souveraineté de ce dit pays tiers, la Grèce pour ne pas la nommer. Mais, ce qui retient l’attention c’est le sens, explicite comme implicite des propos. Et cela réveille de vieux souvenirs… Alors pourrait on reprendre, en s’inspirant de l’usage qu’en fit le regretté Pierre Dac[1], sur l’air de la Cucaracha[2] la phrase suivante…

Monsieur Manuel Valls ment

Notre Premier-ministre s’est donc rendu au Portugal, d’où il a exhorté le gouvernement grec à faire le contraire de ce pourquoi il a été élu. Certes, il ne l’a pas présenté ainsi. Il s’est contenté de demander à la Grèce, dans l’interview qu’il a donnée au Diario Economico[3] un liste de réformes plus profondes[4]. On sait ce dont il est question. Il s’agit d’imposer au gouvernement en place depuis les élections du 25 janvier des « réformes » du marché du travail et de nouvelles réductions des montants des retraites, toutes choses auxquelles ce gouvernement est clairement opposé, ayant dit, et redit, que les conséquences humanitaires en seraient insupportables. Par ailleurs, si le « marché du travail » en Grèce a certes besoin d’une profonde réforme, ce que Syriza reconnaît d’ailleurs, c’est non pas de la réforme imposée par l’Eurogroupe mais bien plus d’une réforme introduisant des institutions dans la jungle qui prévaut aujourd’hui. Comme le dit un collègue, Bruno Amable :

« Pour le marché du travail, il est prévu de développer des négociations centralisées, à rebours de la déréglementation passée, ainsi que l’établissement d’un code du travail. L’augmentation du salaire minimum est maintenue dans son principe, soumise aux exigences de compétitivité. Une partie des réformes concerne l’extension de la protection sociale, notamment la couverture maladie, ce qui est indispensable dans un pays où l’austérité a accru la misère et la précarité »[5].

En fait, les réformes imposées par l’Eurogroupe se sont avérées contre-productives. Censées rapporter plus de 20 milliards d’euros dans les caisses de l’État, elles n’en n’ont réellement rapporté que 2,6 milliards, et elles ont provoqué une contraction de la production économique qui a rendu la Grèce encore plus insolvable qu’elle n’était avant ces réformes.

On comprend que le gouvernement grec s’oppose à ces réformes, et présente une liste de mesures très différentes, centrée sur des mesures de luttes contre la fraude fiscale et contre la corruption. Ces mesures ont été chiffrées, et elles promettent de rapporter l’argent nécessaire pour que le gouvernement grec mette aussi en œuvre des politiques de relance, tant de l’investissement que de la consommation, qui s’avèrent aujourd’hui absolument nécessaires.

Monsieur Manuel Valls ment (bis)

Ces mesures sont en réalité rejetées par le Premier ministre français. En fait, il craint bien entendu qu’un succès de la politique de Syriza ne soit compris en France (et ailleurs) comme un succès de la politique anti-austérité. On peut comprendre son souci ; au moment où il cherche à mettre en place des mesures d’austérité en France, cela montrerait qu’il y a bien un autre chemin possible. Quand il prétend parler de la Grèce, en réalité Manuel Valls ne parle que de la France, ou plus exactement de la vision austéritaire, comptable et répressive qu’il a de la France. Manuel Valls prétend parler de l’économie, mais en fait il ne parle que de politique. Et c’est là que se situe un second mensonge. Il n’a jamais cherché à explorer d’autres voies et il est terrifié que la Grèce montre que ces voies existent et sont en réalité bien plus praticables que celles qu’il a choisies. Il est terrifié car il s’accroche à la fiction d’être un homme de « gauche » et il sent bien que la réussite de Syriza les dépouillerait, lui et le Président de la République, des derniers oripeaux d’une « gauche » agonisante[6].

Monsieur Manuel Valls est Allemand

Si l’on se fait une certaine idée de la France, alors il faut aussi reconnaître que la France est une idée, que l’on peut être français parce que l’on se reconnaît dans des principes, dans des combats, qui ont été, et qui sont encore menés, par les Français. C’est le sens de la chanson « Ma France » que chantait Jean Ferrat[7].

C’est en cela que notre droit de la nationalité s’avère supérieur au « droit du sang ». Et là, il faut reconnaître que Manuel Valls, mais avec lui Emmanuel Macron et François Hollande, ne sont pas, ne sont plus, français tout comme ne l’étaient plus les sinistres personnages de Vichy. Car le problème n’est jamais l’origine. On se souvient que les premières troupes de la 2ème DB à entrer dans Paris, celles du Capitaine Dronne[8], étaient des Républicains espagnols… Le problème est pour qui, et pour quoi l’on se bat. Et là, Manuel Valls a clairement choisi le camp de Bruxelles, mais aussi celui de l’Allemagne et en général de tous ceux qui ont choisi l’austérité contre les peuples et l’Union Européenne contre la Démocratie. Car, ce à quoi Monsieur Manuel Valls tend, ce à quoi il conspire, c’est tout simplement de forcer un gouvernement légalement élu, et représentant la souveraineté du peuple, d’appliquer une autre politique, une politique décidée à Bruxelles, à Francfort et à Berlin. Cela fait de lui un complice de Jean-Claude Junckers, l’homme qui déclarait que les institutions européennes étaient plus importante qu’une élection, d’une Madame Merkel, d’un Wolfgang Schäuble.

Il a fait ces déclarations, lui, Premier ministre de la république française, héritier d’une tradition qui associe liberté et souveraineté, dépositaire, tout comme le Président de la République, d’une Constitution qui dit bien que « la République est sociale ».

Et c’est cela qui rend les déclarations de Manuel Valls insupportables.

Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 10 avril 2015.

[1] Voir Pessis J,, Radio Londres, la guerre en direct, Albin Michel, 2014, p. 127.

[2] https://www.youtube.com/watch?v=u0nQMgaJibc

[3] http://economico.sapo.pt/noticias/saida-da-grecia-do-euro-nao-sera-uma-opcao_215724.html

[4] http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/valls-fait-la-lecon-a-la-grece-lors-d-une-visite-au-portugal_1669865.html

[5] http://www.liberation.fr/economie/2015/04/06/grece-le-chantage-aux-reformes-continue_1235890

[6] http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-pourquoi-manuel-valls-a-choisi-la-passivite-467997.html

[7] https://www.youtube.com/watch?v=qkO7_rhhCbA

[8] 9ème compagnie du régiment de marche du Tchad, compagnie surnommée « La Nueve » en raison de son effectif consistant essentiellement en Républicains espagnols. La Jeep du Capitaine Dronne portait sur son capot « Mort au cons », ce dont le Général de Gaulle disait que c’était tout un programme…

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Source: http://www.les-crises.fr/sur-lair-de-la-cucaracha-par-jacques-sapir/


Le jihadisme ne vient pas du communautarisme mais de la désocialisation, par Raphaël Liogier

Sunday 12 April 2015 at 04:10

Raphaël Liogier : “Le jihadisme ne vient pas du communautarisme mais de la désocialisation”

Source : Les Inrocks, 07/02/2015

A Nice, le 4 février, après l'agression de militaires devant un centre communautaire juif

Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier dirige l’Observatoire du religieux depuis 2006. Un poste de vigie idéal pour combattre les idées reçues dont le djihadisme fait l’objet.

Comment appréhender la réalité du jihadisme en France ?

Raphaël Liogier – Il faut distinguer plusieurs types de jihadisme. D’abord le jihadisme guerrier archaïque, qui se développe au VIIIe siècle, qui n’est pas équivalent au martyre, et n’est pas le propre de l’islam ; puis, le jihadisme moderne, produit de la décomposition de l’islamisme et du néo-fondamentalisme. Au XIXe siècle, quelque chose de nouveau s’est produit : un regard focalisé sur l’Occident agresseur. Cela a engendré le néo-fondamentalisme voulant revenir à un islam fondamental focalisé sur la critique de l’Occident. Le projet islamiste est né de ce néo-fondamentalisme. On est encore loin du jihadisme. A la sortie des années 1970, plusieurs choses convergent : l’échec de l’islamisme (islam politique) au Moyen-Orient (échec de l’implantation d’un califat), comme l’avait montré Bruno Etienne dans son livre phare L’Islamisme radical en 1987 ; les guerres occidentales dans le monde musulman, en particulier en Afghanistan, où naît Al Qaida, un pays qui devient un camp d’entraînement ; et troisième phénomène, le démantèlement des groupes terroristes d’extrême gauche.

Où mène cette convergence au début des années 1980 ?

Il y a une sorte de prise en charge par des groupes extrémistes islamistes du mécontentement anticapitaliste des anciens groupes terroristes d’extrême gauche, et la reprise de certaines de leurs méthodes dans la grammaire du jihad. On le voit en Algérie. La cible de la lutte armée, qui se constitue au début des années 1980, est essentiellement le capitalisme, la société de consommation, avec un accent plus islamique sur la dépravation des mœurs. Les tours du World Trade Center sont des symboles du capitalisme, pas des symboles religieux.

Aujourd’hui, ce modèle a changé. On est dans un système fondé sur deux axes de transformation. Le premier axe : internet. Internet, c’est non seulement la diffusion de l’information partout, ce qui existait déjà avec la télévision, c’est une diffusion interactive, avec la constitution de forums, de groupes de parole : on se raconte sur internet. Ce qui se construit ainsi, ce sont ce que j’appelle dans mon prochain livre des “espaces déterritorialisés de désirs”. Des gens se retrouvent autour d’une forme d’humiliation, de désir de vengeance. Ces espaces configurent un marché global de la terreur. Or, comme dans tout marché, il y a des parts de marché. Des parts de marché de l’horreur, dont le jihadisme a le monopole dans cette géographie des humiliés. Ce qui s’est passé sur le terrain syro-irakien, ce sont des intérêts locaux, des luttes tribales, mais mis en scène sur le marché global de la terreur. Daech, au départ issu d’Al Qaida, a voulu prendre sa part de marché. Les organisations terroristes sont devenues des labels, qui fonctionnent comme des franchises de magasins d’habillement. Ces franchises ont des chartes de l’horreur. Cette logique permet à ces organisations de susciter des actions au loin sans disposer de réseaux construits sur place. C’est pour cela qu’elles ont une multitude de filiales qui s’autonomisent.

Qu’est-ce que Daech apporte de nouveau ?

Quand on veut prendre des parts de marché, il faut aller le plus loin possible dans ce qui constitue le propre de ce marché, en l’occurrence la terreur, d’où la mise en scène des exécutions. Et cela a marché. Des gens se sont reconnus dans Daech et ont voulu appartenir au groupe. Second point : il faut une griffe originale, une niche, une spécificité. Pour Al Qaida, c’était l’islam, rien que l’islam ; chez Daech, c’est le sunnisme, rien que le sunnisme.

Qui sont les clients potentiels du jihadisme ?

Les individus qui se sentent moins intégrés, fragiles, minoritaires, dont on peut renverser le sens du stigmate négatif. On lui dit : tu es un héros, tu n’es pas rien, tu es beaucoup plus que les autres, tu as été choisi, mais tu ne le savais pas. Il se trouve que l’Europe est devenu un lieu stratégique de ce renversement du stigmate ; en raison de ce que je décris dans Le Mythe de l’islamisation. En raison aussi de Ce populisme qui vient et qui est maintenant bien là. Les partis populistes européens utilisent les valeurs européennes pour dire qu’elles sont attaquées par l’islamisation rampante ; ils surfent et nourrissent cette angoisse collective identitaire, qui existe depuis le début des années 2000. On avait donc des gens qui dans les années 1990 se radicalisaient à travers l’islam. Farhad Khosrokhavar parlait d’islamisme sans islam. Moi, je parle de jihadisme sans même l’islamisme, et donc a fortiori sans islam.

Pourquoi sans islamisme ?

Les jihadistes ne passent même pas par un endoctrinement politique construit, ils sautent directement dans la case jihad, sans passer par la case islam, car ils ont préalablement ce désir de violence. 20 % d’entre eux ne sont même pas nés dans un milieu théoriquement musulman. Dans les 80 % restants, ce sont des musulmans théoriques, par l’origine, qui sont touchés, mais en général dans un milieu très peu pratiquant. Avant de devenir des professionnels du jihad, les frères Kouachi buvaient de l’alcool, Coulibaly faisait des casses, Mohamed Merah se rêvait militaire d’élite… : ce sont des rêves déchus d’adolescents, des jeunes qui n’ont pas réussi leur processus d’individuation, qui ne trouvent pas de place, sont complètement désocialisés. Désocialisés y compris de leur communauté d’origine. Le problème n’est donc pas le communautarisme. Ils ont simplement un désir de vengeance qui saute sur le jihadisme car le jihadiste est supposé être la figure de l’ennemi ; or, ils se sentent les ennemis de la société qui les “oppresse”. Ce désir de pure violence, de frustration, s’exprime en se justifiant ainsi : je suis soldat de l’islam. Il n’y a donc pas de processus d’endoctrinement, mais seulement un processus d’entraînement. Il n’y pas besoin d’aller très loin, ils adoptent tout de suite les slogans. Ils ne découvrent l’islam qu’après être devenus des jihadistes, parce que cela fait partie de la panoplie.

La riposte sécuritaire de l’Etat vous semble-t-elle appropriée ?

Non, surveiller 3 000 personnes dans des milieux islamistes radicaux, c’est bien joli ; sauf qu’aujourd’hui le développement du fondamentalisme, très conservateur, est en fait anti-djihadiste. Les salafistes piétistes sont totalement contre le jihad. Quand on se laisse impressionner par eux, par leur barbe, c’est peine perdue. Ce qui compte, c’est le contexte social qui fait surgir des individus, qui les fait sauter dans le jihad. Le glissement ne se fait pas à partir de la pratique et de l’endoctrinement progressif, comme cela pouvait être le cas dans les années 1990. Ce n’est pas de l’angélisme de dire cela. Je ne veux pas être angélique, ce n’est pas mon sujet ; je ne cherche même pas à être éthique en l’occurrence. Il faut se focaliser là où il y a un problème.

Quels leviers peut-on imaginer alors pour une politique publique à la hauteur de l’enjeu ?

Déjà, il faut arrêter avec les lanceurs de fausse alerte qui nourrissent la mise en scène de cette islamisation, qui serait intentionnelle. La laïcité est devenue patrimoniale ; on la protège comme on protège le château de Versailles. On n’habite plus cette laïcité comme on n’habite plus le château de Versailles ; par contre, on la fait visiter, en disant que c’est beau. Quand on parle de neutralité de l’espace public, on dit une absurdité historique : l’espace public, depuis 1789, est un espace d’expression de nos différences. S’il y a neutralité, c’est celle des agents publics, des policiers notamment, qui veillent à ne pas influencer les publics. Mais quand on parle de neutralité de l’espace public, on veut dire neutralisation d’une partie de la population qui nous semble a priori dangereuse et menaçante, on parle du communautarisme. Là, on vient de recevoir une bonne leçon. Le jihadisme ne vient pas du communautarisme, mais au contraire de la désocialisation, y compris de la communauté. On dit radicalisation, mais ce n’est pas le cas non plus. On prend le problème du mauvais côté. Les jihadistes ne commencent pas par le fondamentalisme, ils commencent par l’intention de nuire, par l’intention du combat. Il ne faut donc pas s’attacher aux milieux islamistes en premier lieu, car c’est déjà trop tard, les jihadistes potentiels y sont imperceptibles. Il faut prendre le processus en sens inverse.

Les politiques sociales restent-elles insuffisantes ?

Bien sûr, mais il ne faut pas des politiques niaises. Il faut arrêter avec la niaiserie, de prendre les gens pour des idiots, arrêter d’interpréter l’islam à la place des musulmans. La dénégation de certains musulmans pourrait dans un certain sens nous faire plaisir ; d’un point de vue psychanalytique, elle signifie : cela ne vient pas de nous. Ce qui est vrai d’une certaine manière. Cela ne vient pas de l’islam. Ce n’est pas le cas. Il faut aussi arrêter avec la promotion d’interlocuteurs soi-disant représentatifs. Il ne faut pas bloquer le débat par le haut. Il ne faut pas laisser s’exprimer seulement les gens qui nous font plaisir, parce que cela nous rassure. Cela renforce le sentiment de complot chez les musulmans.

Partagez-vous, quand même, l’inquiétude générale sur les dérives radicales ?

Plus il y a une intensification de la mise en scène de la guerre des identités, avec des locuteurs qui surfent sur les frayeurs d’Européens mal à l’aise avec la globalisation, avec leur position dans le monde, plus on est face à un jeu dangereux, avec des gens fragiles, qu’il est facile de conditionner, qui peuvent se prendre pour des héros parce qu’il se sentent hors-jeu. Avec la tuerie de Charlie, on est aussi dans une mise en scène, dans une pièce de théâtre : il y a des décors, des symboles. Ils cherchent le symbole emblématique de leurs ennemis.

Mais croyez-vous en une forme de sérénité possible, d’intelligence collective pour pacifier les controverses nationales ?

Je pense que c’est possible, mais cette amélioration suppose une prise de responsabilité de l’ensemble des locuteurs, à la fois dans les médias et chez les politiques. Le fait de repartir sur le communautarisme, la désignation plus ou moins tacite de l’ennemi musulman, comme on le fait depuis quelques jours, ne peut qu’envenimer les choses. Quand j’entends ces éditorialistes qui dans les médias parlent de décadence comme la décadence de l’Empire romain, je m’étrangle ; ils feraient bien de revenir à l’histoire, la vraie. L’Empire romain n’a pas été détruit pas des hordes d’étrangers qui auraient pénétré l’empire de l’extérieur. Dans cet empire corrompu, les minorités ne demandaient qu’une chose : s’intégrer. Mais la vieille gouvernance romaine ne fonctionnait plus, il y avait une vraie frustration, un sentiment d’injustice : ce sont des légions romaines peuplées de légionnaires qui n’étaient pas d’origine latine qui ont fini en 476 par démettre le dernier empereur d’Occident. Ils voulaient être encore plus romains que les romains, mais on les a empêchés.

On a la même chose aujourd’hui avec les musulmans : on les vise comme des ennemis, les ennemis de notre culture ; alors qu’ils ne demandent qu’une chose : défendre la laïcité et les valeurs de la République. C’est dans cette mise en scène de l’ennemi, projection de notre propre faiblesse, de notre incapacité à voir où sont le juste et l’injuste, où nous finissons par dévoyer nos propres principes, à force de dire n’importe quoi (la neutralité de l’espace public, le halal, c’est la guerre…), qu’on arrive ainsi à constituer un désir de vengeance à l’intérieur même de notre société.

La laïcité vous semble-t-elle menacée ?

La philosophie des Lumières, c’est la modernité au sens des différentes modalités d’existence cohabitant dans un même espace : on ne prend plus position sur Dieu, on laisse aux gens exprimer ce qu’ils veulent être ; des modes d’être protégés dans la mesure où ils ne contreviennent pas à l’ordre public, à la liberté d’autrui. La loi de 1905, qui construit la laïcité, est dans le compromis libéral de la logique de 1789. Le reste, c’est du “laïcisme”, qui prend sa source dans le positivisme, qui est lui-même un dévoiement des principes de base du XVIIIe siècle. Laïcité, cela veut dire aujourd’hui protectionnisme culturel, hygiénisme identitaire. Ce faisant, la laïcité est vidée de son contenu juridique, réduite à sa fonction identitaire. Comme on se sent en guerre, on se sent autorisé à agir dans l’urgence face à la menace qui pèserait sur notre identité, comme en temps de guerre on a des tribunaux d’exception, aujourd’hui se développe une sorte de laïcité d’exception. Cela contribue à fragiliser encore plus les plus fragiles, qui peuvent prendre au sérieux ce que politiques ou des journalistes mettent en scène. C’est le cœur du problème.

La révision de l’islam par lui-même, comme le suggèrent quelques intellectuels réformistes musulmans, vous semble-t-elle nécessaire ?

Le monde musulman a besoin d’un aggiornamento à l’intérieur de l’islam, bien sûr. Ce n’est pas parce que je dis que le fondamentalisme actuel n’est pas le chemin vers le jihadisme que pour autant le fondamentalisme est souhaitable. Et cela ne veut pas dire non plus que les jihadistes n’adoptent pas, une fois qu’ils sont décidés à faire la guerre, des positions et des comportements fondamentalistes. Mais la réforme de l’islam ne relève pas du domaine de la répression et de l’ordre public. Si on commence par un discours répressif et une pression sur les milieux musulmans, on ne fait qu’accroître la mise en scène qui permet à certains de justifier le jihadisme.

Source: http://www.les-crises.fr/le-jihadisme-ne-vient-pas-du-communautarisme-mais-de-la-desocialisation-par-raphael-liogier/


[Vidéo] Crimée : retour à la patrie

Sunday 12 April 2015 at 03:20

Un peu de propagande russe aujourd’hui :) – mais avec aussi de vraies informations et témoignages. À chacun de se faire ensuite son opinion…

Un grand documentaire en trois parties de la chaîne Rossiya 1 sur les évènements qui ont eu lieu au printemps 2014 en Crimée. [Version Originale Sous-Titrée en Français)] :


Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 1/3] par boubliktv


Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 2/3] par boubliktv


Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 3/3] par boubliktv

Source : Le Blogue Noir de Brocéliande, le 6 avril 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/video-crimee-retour-a-la-patrie/


Revue de presse internationale du 12/04/2015 (+ Entraide)

Sunday 12 April 2015 at 01:20

APPEL à ENTRAIDE

Cette revue est effectuée par une masse de bénévoles, qui remontent les pépites qu’ils trouvent en butinant certains sites.

Nous avons donc besoin de vous pour nous aider à maintenir cette revue. Si vous avez un peu de temps pour y participer, et que vous vous reconnaissez dans le rendu final de cette revue, merci de nous contacter ici (Rubrique Contact, pas lien svp)

Merci aux contributeurs de la revue de presse internationale. Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-du-1-042015/


[Reprise] “Charlie Hebdo” face à l’intégrisme… hindou

Sunday 12 April 2015 at 00:01

 

En Inde, quelques courageux ont su faire du drame de “Charlie Hebdo” leur cheval de bataille. Une cause difficile à défendre dans un pays où les autorités ont vite fait de leur couper le sifflet.

Des dessinateurs indiens prennent leur feutre en hommage aux tués de “Charlie Hebdo”, le 9 janvier à New Delhi (Altaf Qadri/AP/SIPA)

“L’Inde a besoin de son propre Charlie !” scandait sur Twitter le journaliste indien Sidhart Bhatia, quelques heures seulement après l’attentat contre “Charlie Hebdo”. Dans un pays où la censure étouffe de plus en plus les médias, le cinéma ou encore les réseaux sociaux, des journalistes, romanciers ou artistes, profitent de la mobilisation planétaire pour réclamer une véritable “liberté d’expression”.

When will India will have a brave, satirical magazine like Charlie Hebdo? Which offends everyone & stands up for its beliefs
— Sidharth Bhatia (@bombaywallah) January 7, 2015

Harsha, jeune artiste indien dont le travail est exposé à Londres, Tokyo ou encore Moscou, fait partie de ces combattants, engagés pour la liberté d’expression. “Quand certaines personnes utilisent la religion pour gagner le pouvoir et contrôler le pays, ils créent en même temps une société très vulnérable”, déclare-t-il à “l’Obs”.

Huit restrictions à la liberté d’expression

D’après la Constitution indienne, chacun est libre de dire ce qu’il veut. Absolument tout… Sauf si cela menace la sécurité, l’ordre public, les “relations amicales” avec d’autres pays, la décence et la moralité, la souveraineté et l’intégrité de l’Inde… Au total, pas moins de huit restrictions condamnent les Indiens à ne pas pouvoir exprimer leur sens critique.

Dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières, l’Inde occupe d’ailleurs la 140e place sur 170 pays. Un bonnet d’âne étonnant sur la tête de la “plus grande démocratie du monde“.

Mais de toute les questions sensibles, c’est la religion qui braque le plus les autorités, lesquelles s’appuient sur le Code pénal indien qui proscrit “l’insulte au sentiment religieux”.

La critique des cultes devient impossible

Pas à pas, la critique des cultes est devenue impossible : en février dernier, la maison d’édition Penguin India a été contrainte de retirer de sa collection un ouvrage écrit par Wendy Doniger, “Les Hindous, une histoire alternative”, après l’attaque en justice d’un groupe hindouiste.

In extremis, Le long métrage “Kaum de Heere” a été interdit par l’autorité de certification des films en août dernier. Le film retraçait la vie des deux hommes qui ont assassiné la Première ministre Indira Gandhi. Selon les autorités indiennes, le film représentait un risque de faire ressurgir les tensions religieuses qui ont éclaté, il y a trente ans.

Sur Internet, l’Etat n’hésite pas à mettre la pression aux sites Google, Facebook ou encore Twitter, auprès desquels il intervient directement en passant à l’as, s’il le juge nécessaire, tout contenu allant contre le respect des religions.

Un geste courageux, rapidement réprimé

La très large victoire de la droite nationaliste hindoue aux élections législatives de mai dernier, ainsi que l’élection du très conservateur Narenda Modrie au poste de Premier ministre, ne va certainement pas aider les langues à se délier.

La preuve : au lendemain de la tuerie de “Charlie Hebdo”, le deuxième plus grand quotidien d’affaires indien “Mint” publiait quelques caricatures de l’hebdo français.

Le geste a été de courte durée. Quelques jours après, celles-ci étaient supprimées, et remplacées par un avertissement : les dessins avaient “offensés certaines personnes”.

Et de fait, la colère a grandi depuis la sortie du nouveau numéro de “Charlie” et la représentation de Mahomet à la une du magazine. Jeudi 22 janvier, une organisation musulmane a organisé une marche devant le consulat de France à Calcutta pour réclamer l’interdiction de “Charlie Hebdo”. Le lendemain, au Cachemire des manifestants brûlaient une effigie représentant le magazine. Dans un pays travaillé par les conflits inter-religieux, un simple dessin peut faire étincelle.

Pia Duvigneau

Au Cachemire, vendredi 23 janvier,
des manifestants musulmans brûlent
une effigie représentant “Charlie Hebdo
(Dar Yasin/AP/SIPA)

 

 

 

 

Source : Nouvel Obs

 

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-charlie-hebdo-face-a-lintegrisme-hindou/


Revue de presse du 11/04/2015 (+ Entraide)

Saturday 11 April 2015 at 10:01

APPEL à ENTRAIDE

Cette revue est effectuée par une masse de bénévoles, qui remontent les pépites qu’ils trouvent en butinant certains sites.

Nous avons donc besoin de vous pour nous aider à maintenir cette revue. Si vous avez un peu de temps pour y participer, et que vous vous reconnaissez dans le rendu final de cette revue, merci de nous contacter ici (Rubrique Contact, pas lien svp)

De l’Islande au Sahara, de l’Inde au Vénézuéla, de l’Iran à Cuba, une revue de presse francophone très internationale. Merci à nos contributeurs et bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-11042015/


[Reprises] ENA: la promotion 2015-2016 se baptise “George Orwell” (+ Présentation)

Saturday 11 April 2015 at 01:56

L’avenir dira si ce choix était simple soumission ou véritable courage…

La promotion 2015-2016 de l’Ena se baptise “George Orwell”

Source : Le Point, 17/01/2015

“Les élèves avaient à coeur de réaffirmer leur attachement à la liberté d’expression” en honorant l’auteur de “1984″, a précisé l’école.

La promotion 2015-2016 de l'Ena a choisi d'adopter le nom de l'auteur de 1984

La promotion 2015-2016 de l’Ena a choisi d’adopter le nom de l’auteur de “1984″. © AP/SIPA

Marqués comme tout un chacun par les attentats qui ont meurtri la France, les élèves de l’École nationale d’administration (Ena) ont décidé de baptiser leur promotion 2015-2016 du nom de George Orwell, journaliste et écrivain anglais (1903-1950). C’est ce qu’indique samedi la prestigieuse école qui forme les hauts fonctionnaires. Il ne faut évidemment pas y voir un signe d’allégeance à Big Brother, comme pourraient le faire des esprits trop pressés : “George Orwell appelle à une conciliation vigilante entre la préservation des libertés et les exigences liées à la sécurité des citoyens”, explique l’école dans un communiqué, qui s’ouvre par une citation de l’écrivain : “Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux autres ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre.”

Point d’ambiguïté, donc : c’est en défense de la liberté d’expression que le nom de Orwell est sorti du chapeau : “Fortement marqués par les attentats récents, les élèves avaient à coeur de réaffirmer leur attachement à la liberté d’expression et, de manière plus générale, aux libertés qu’il appartient avant tout aux pouvoirs publics de protéger”, souligne encore l’Ena dans son communiqué.

Devant “liberté d’expression” et “Gandhi”

Les élèves de la promotion 2015-2016 ont choisi collectivement ce nom dans la nuit du 16 au 17 janvier après d’âpres (et traditionnels) débats qui ont duré de 23 heures à 6 h 30 du matin. Orwell l’a emporté devant “liberté d’expression”, immédiatement clair, mais peu élégant, et “Gandhi”, peut-être jugé trop consensuel. Sur Twitter, d’aucuns ont ironisé sur ces “futurs politiciens” menés à prôner la généralisation de la vidéosurveillance.

 

Une autre s’interroge malicieusement : ces étudiants modèles ont-ils vraiment lu les charges anti-totalitaires de l’écrivain, allusion à l’aveu de Fleur Pellerin qui n’a pas lu Modiano.

 


George Orwell, le journalisme appliqué à la littérature

Source : , Le Comptoir, 23/01/2015

Si George Orwell est principalement connu en France pour « 1984 » et « La ferme des animaux », il paraît impossible, au vu de la diversité et de la qualité de ses autres écrits, de le réduire au statut de romancier. Car c’est une somme d’articles en tout genre que l’homme nous aura laissés à sa mort, le 21 janvier 1950. Des reportages, des chroniques, des analyses politiques… Toute cette production journalistique a nourri les romans et essais du socialiste mais ne semble pas avoir passionné ses biographes, Bernard Crick ou Simon Leys par exemple, qui ont eu plus largement à cœur – et on les comprend – de rendre compte des combats politiques de l’écrivain, contre l’impérialisme et le totalitarisme, pour le socialisme et l’avènement d’une société décente. Pourtant, la carrière journalistique d’Orwell, véritable témoin de son époque, qui a vécu l’impérialisme anglais en Birmanie, la guerre d’Espagne et la Libération de Paris, se révèle un outil précieux pour comprendre, au plus près, l’homme et sa pensée.

« Quand les Français lisent Orwell, c’est généralement dans une optique digne du Reader’s Digest : son œuvre est alors réduite au simple 1984 privé de son contexte et arbitrairement réduit aux dimensions d’une machine de guerre anticommuniste. »
Simon Leys, Orwell ou l’horreur de la politique

George Orwell. C’est le nom que vient de se choisir la promotion 2015 de l’École nationale d’administration. « Fortement marqués par les attentats récents, les élèves avaient à cœur de réaffirmer leur attachement à la liberté d’expression et, de manière plus générale, aux libertés qu’il appartient avant tout aux pouvoirs publics de protéger », souligne l’Ena dans un communiqué. Grand bien leur fasse. Mais, dans ce sursaut plein d’orgueil face à l’atrocité de l’actualité, on peut déplorer qu’ils n’aient malheureusement retenu des merveilleux 1984 et Animal Farm que la partie émergée de l’iceberg, la lecture simpliste et arrangeante que la doxa en a fait : l’affreux danger du –isme (le totalitarisme hier, l’islamisme aujourd’hui) et l’urgente nécessité de le combattre. En occultant que, tel le ruban de Möbius, le combat d’Orwell contre le totalitarisme est aussi un combat contre le capitalisme et pour le socialisme.

« D’après tout ce que je sais, il se peut que, lorsque ce livre [Animal Farm] sera publié, mon jugement sur le régime soviétique soit devenu l’opinion généralement admise. Mais à quoi cela servirait-il ? Le remplacement d’une orthodoxie par une autre n’est pas nécessairement un progrès. Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai qu’on soit d’accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment. »
Orwell, 1945

Or, l’œuvre orwellienne est impressionnante. En cumulant les carrières d’écrivain et de journaliste dans une sorte de paranoïa artistique, Orwell s’est livré, comme foule de monstres sacrés de la littérature avant et après lui, du comte de Mirabeau à Romain Gary, en passant par Émile Zola, Antoine de Saint-Exupéry ou Albert Camus, à un exercice périlleux. Si la mission du journaliste, dans une définition très péguyste, doit se limiter à « dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste », la littérature ne saurait se subordonner à telles considérations et peut, à tout loisir, explorer l’imaginaire et en faire ressortir les plus grandes fantaisies. Deux missions que tout oppose, a priori. Pourtant, le plus grand écrivain du XXe siècle, comme il est qualifié au Royaume-Uni, sut se faire l’un et l’autre, à chaque fois brillamment. Et bien que son biographe le plus célèbre, Bernard Crick, voie en lui un romancier et un essayiste hors pair mais un journaliste quelconque, certains, à l’instar du journaliste Marc Mentré, qui a largement inspiré cet article, estiment que c’est le travail colossal sur chacun de ses articles qui a permis au socialiste d’affiner son style mais aussi ses idées. Le journaliste Eric Blair et le romancier George Orwell n’ont donc rien d’un docteur Jekyll et M. Hyde. Mieux, Blair veut être Orwell, comme le souligne Bernard Crick : « Cette part d’Orwell de lui-même était pour Blair une image idéale qu’il devait essayer d’atteindre : une image faite d’intégrité, d’honnêteté, de simplicité, de conviction égalitaire, de vie frugale, d’écriture dépouillée et de franc-parler ; en un mot, l’idéal d’un homme déterminé à tout prix à énoncer des vérités pas bonnes à dire. »

La carte de presse de George Orwell

Carte de presse de George Orwell

« Orwell était foncièrement vrai et propre ; chez lui, l’écrivain et l’homme ne faisaient qu’un – et dans ce sens, il était l’exact opposé d’un “homme de lettres” »

De l’amour de la langue anglaise à la théorie de la « vitre transparente »

Orwell a toujours su qu’il serait écrivain. Mais, pendant longtemps, non seulement il ne sut pas COMMENT écrire mais pire, il ne sut même pas QUOI écrire. Il apprit donc, comme on apprend à jouer d’un instrument. Inlassablement, il écrivait et réécrivait, revenant sans cesse sur chaque mot, chaque phrase. Il apprit avec les autres écrivains, se forçant à apprendre par cœur des passages entiers qu’il recopiait. Avec, toujours, un seul but : parvenir à un style d’écriture limpide, clair, précis, débarassé de toute fioriture inutile. Orwell, l’amoureux de la langue anglaise, a vite compris que la simplicité de cette langue, qui a peu de conjugaisons et pas de déclinaisons, est à double tranchant. Voilà pourquoi Orwell se fera le chantre d’une écriture aseptisée, luttant « sans cesse contre l’approximation, contre l’obscurité, contre le leurre des adjectifs décoratifs, contre l’invasion des racines latines et grecques et, surtout, contre les expressions toutes faites et les métaphores éculées qui encombrent la langue ». Il a longuement abordé ces problèmes dans Pourquoi j’écris (1946), à l’époque où il commence la rédaction de 1984 et où l’idée de novlangue germe en lui.

George Orwell

Le langage, vecteur de la pensée, ne peut être abîmé sans que celle-ci n’en pâtisse. Maltraiter la langue, c’est tuer la pensée. Dans Two Cheers for Democracy, l’écrivain E. M. Forster rappelle à quel point Orwell est attaché à un usage correct de la langue : « Orwell avait une passion pour la pureté de la prose. […] Si la prose se dégrade, la pensée se dégrade, et toutes les formes de communication les plus délicates se trouvent rompues. La liberté, disait-il, est liée à la qualité du langage, et les bureaucrates qui veulent détruire la liberté ont tous tendance à mal écrire et à mal parler, à se servir d’expressions pompeuses ou confuses, à user de clichés qui occultent ou oblitèrent le sens. » Des propos qui ne sont pas sans rappeler le fameux « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » d’Albert Camus.

« Une chose particulièrement frappante dans l’article du Pr Bernal, c’est l’anglais à la fois pompeux et avachi dans lequel il est écrit. Ce n’est pas par pédantisme que je le signale : les relations qu’il y a entre les habitudes de pensée totalitaires et la corruption du langage constituent une question importante qui n’a pas été suffisamment étudiée. »

L’écriture orwellienne visera donc, dans une éthique très journalistique au fond, la simplicité, la force, la vérité et la clarté. « Bannir le pittoresque au profit de l’exactitude. […] La bonne prose est comme une vitre transparente », assène-t-il. L’art de l’auteur culmine dans son propre effacement, le style orwellien s’oublie : ne reste que le propos, froid comme l’acier. Ce style naît avec son premier roman, Dans la dèche à Paris et à Londres (1933), témoignage de ses expériences dans la misère sociale et la précarité du sous-prolétariat. Pour Simon Leys, « Orwell a créé là une forme neuve qu’il devait dans la suite porter à sa perfection […] et qui demeure, dans l’ordre purement littéraire, sa contribution stylistique la plus originale : la transmutation du journalisme en art, la recréation du réel sous le déguisement d’un reportage objectif, minutieusement attaché aux faits. »

Dans la dèche à Paris et à Londres

Il poursuit, dans ce qui s’avère être les plus belles pages de sa biographie : « Ce que l’art invisible et si efficace d’Orwell illustre, c’est que la « vérité des faits » ne saurait exister à l’état pur. Les faits par eux-mêmes ne forment jamais qu’un chaos dénué de sens : seule la création artistique peut les investir de signification, en leur conférant force et rythme. L’imagination n’a pas seulement une fonction esthétique, mais aussi éthique. Littéralement, il faut inventer la vérité. »

Orwell, critique littéraire qui dégaine plus vite que son ombre

En 1928, George Orwell, rentre de Birmanie, où il s’était engagé dans la police impériale des Indes — une expérience qui fera de lui un anticolonialiste convaincu. C’est le début de son activité de critique littéraire, qui le mènera entre autres à la BBC, où il diffuse des émissions culturelles, puis à la direction des pages littéraires de l’hebdomadaire de gauche travailliste The Tribune. Si certains écrits l’enthousiasment, ceux de Henry Miller lui donnant par exemple « envie de tirer une salve d’honneur de vingt-et-un coups de canon », d’autres au contraire l’exaspèrent au plus haut point, jusqu’à tirer, à balles réelles, sur certaines revues. « Il l’accrochait à un arbre et vidait le chargeur de son pistolet sur cette cible improvisée jusqu’à ce qu’il n’en restât plus rien. » Et les coups n’étaient pas moins forts quand le critique trempait la plume dans la plaie. En témoigne par exemple cet extrait : « A Hind Let Loose est, comme tous les livres de Montague, ennuyeux et creux. Encore une de ces auteurs « pétillants d’esprit » — tout en bulles et rien en goût, comme l’eau de Seltz. » Ou celui-ci, à propos d’Angel Pavement, un roman de J.B. Priestley, écrivain connu, primé et adulé à l’époque : « Il suffit de comparer ces six cent pages honnêtement ficelées aux autres romans de Londres pour se demander aussitôt avec incrédulité s’il est vrai que quelqu’un a réellement pu prendre un jour M. Priestley pour un maître. Si rien dans son œuvre n’est rédhibitoire, on cherche en vain la lueur de beauté, le moindre semblant de profondeur de beauté, le moindre semblant de profondeur de pensée, le brin d’esprit, capable de laisser une trace dans la mémoire. »

Henry Miller

Orwell, contrairement à foule de ses confrères, ne mâche pas ses mots. Une franchise qu’il expliquera une dizaine d’années plus tard, à la BBC. Pour lui, durant les années 1930, la « critique vraiment judicieuse, scrupuleuse, honnête, traitant l’œuvre d’art comme une valeur en tant que telle, a vu son exercice devenir à peu près impossible ». Et Orwell de pointer une seule raison à cette déroute : l’écrasement de la littérature par la propagande. « Dans un monde où fascisme et socialisme se livraient un combat sans merci, tout individu conscient devait choisir son camp, et ses convictions devaient inévitablement se refléter dans ses écrits mais aussi dans ses jugements littéraires. » En ressort une mise en garde, plus qu’actuelle si on en croit les réactions après la sortie de Soumission, de Michel Houellebecq : « Nos jugements esthétiques sont toujours affectés par nos croyances et nos préjugés. »

Michel Houellebecq

Tout homme qui voudra émettre un jugement sur une oeuvre devra au préalable s’affranchir de tous ses poncifs. Et c’est parce que l’honnêteté d’Orwell est d’abord intellectuelle que l’écrivain pourra affirmer sans crainte : « Le péché mortel, c’est de dire : « X est un ennemi politique donc c’est un mauvais écrivain » ». Conscient (et donc libéré) de ses préjugés, Orwell expliquera ainsi, dans Politique contre littérature, qu’entre « l’approbation des opinions d’un écrivain et le plaisir que procure son œuvre », il faut savoir raison garder : « Si l’on est capable de détachement intellectuel, on peut apprécier les mérites d’un écrivain avec lequel on est en profond désaccord, mais cela est tout autre chose que d’éprouver du plaisir. […] Si un livre vous irrite, vous heurte ou vous alarme, vous n’y trouverez aucun plaisir, quels qu’en soient les mérites. S’il vous semble réellement pernicieux, susceptible d’exercer une quelconque influence dangereuse, vous serez probablement porté à élaborer une théorie esthétique lui déniant tout mérite. La critique littéraire actuelle consiste dans un large va-et-vient frauduleux entre deux systèmes de valeurs. Et cependant le phénomène opposé peut également se produire : le plaisir peut l’emporter sur la désapprobation, même si l’on reste parfaitement conscient de son désaccord avec ce qui le procure. »

Orwell reporter : la nécessité de la vérité

Si l’écriture d’Orwell est sans cesse tiraillée entre l’exercice politique et l’exercice stylistique, l’homme est plus prompt à l’action dès que l’urgence se fait sentir. Ainsi, en 1937, il rejoint les milices du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste) pour combattre les nationalistes de Franco. S’il y était en simple citoyen et qu’il n’a absolument rien écrit sur place, c’est son retour en Angleterre, où la désinformation circule éhontément, qui le poussera à témoigner. Aucun mot, aucune parole ne circule en effet pour expliquer à quel point les soviétiques ont trahi la cause républicaine en Espagne, les commissaires politiques du Komintern ayant été sur le front pour assurer la répression au sein des forces communistes dissidentes, telles que les trotskistes et les militants du POUM. Orwell, qui aura été grièvement blessé par une balle fasciste, manqua ensuite de peu la répression soviétique. Celle-ci le poursuit à Londres, où les publications progressistes bien-pensantes censurent ses commentaires, participant de la réécriture de l’Histoire. Pour la première fois, Orwell est directement confronté au mensonge totalitaire, qui lui fera dire ces mots : « L’Histoire s’est arrêtée en 1936. »

George Orwell

Comme François Bordes le décrit dans les pages qui lui sont consacrées dans Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques, Orwell est « animé par la volonté d’écrire et de raconter, de témoigner et de dénoncer ». Qu’étaient ces plongées dans les bas-fonds du prolétariat sinon les prémices d’enquêtes diverses, de reportages ? Comment ne pas rapprocher cette volonté de savoir, de connaître et de dénoncer avec la volonté des reporters de guerre, entre autres, dont le métier, souvent vécu comme une passion, consiste à informer ceux qui justement n’y sont pas, de donner à voir et à comprendre ? En mai 1945, l’occasion fait le larron : il devient envoyé spécial de l’Observer et couvre la Libération de la France et l’avancée des troupes alliées en Allemagne. Son travail, excellent, est méticuleux et argumenté, ses reportages, dix-neuf au total, sont poussés et prolongés par des essais et des tribunes. Le journaliste Marc Mentré rapporte, très justement, l’avis du biographe d’Orwell, Bernard Crick, quant à son activité de reporter. Un avis plus que mitigé : « Écrire des reportages et écrire des essais sont deux choses très différentes. Il est curieux que les journaux fissent appel à lui plutôt pour les pages d’actualité que pour des articles moins fréquents mais de facture plus longue. Orwell accomplit ce travail avec sérieux, mais sans mettre en jeu sa propre personnalité […] le résultat final était une colonne qui, bien qu’écrite avec professionnalisme, aurait tout aussi bien pu être faite par beaucoup d’autres. Il mérita son salaire mais ne fut pas particulièrement brillant. » Un avis que Mentré remet en cause avec moult arguments, et on ne saurait que lui donner raison.

Fac-similé d’un reportage d'Orwell en Allemagne pour l'Observer

Fac-similé d’un reportage d’Orwell en Allemagne pour l’Observer

De l’enquête journalistique au roman

« Lorsqu’on lit les reportages d’Orwell sur la France, on est frappé par l’excellente connaissance qu’il avait du contexte politique français, et des enjeux qui se posent au pays à la Libération, ainsi que sa capacité à expliquer une situation complexe à ses compatriotes. […] Il s’avère être un excellent reporter. Il sait raconter, mais aussi distancier et contextualiser, comme dans cet étonnant article Les paysans bavarois ne connaissent pas la guerre où il décrit d’abord un paysage rural et tranquille […] avant d’enchaîner : « une question se pose encore et encore. Dans quelle mesure ces paysans, de toute évidence simples et doux, qui se rassemblent à l’église le dimanche matin habillés sobrement de noir, sont-ils responsables des horreurs des Nazis ? » »

De la destruction des villes par les bombardements aux problèmes logistiques entraînés par l’accumulation des prisonniers de guerre, Orwell se montre lucide et visionnaire. Allant jusqu’à envisager la future division de l’Allemagne.

« Aujourd’hui, l’idée que la Russie, la France et les Anglo-Américains sont plus ou moins hostiles les uns envers les autres et veulent des politiques différentes semble largement répandue. Il est très dangereux de laisser cette idée s’ancrer, et l’échec dans le fait de définir à l’avance les zones d’occupations, ainsi que la pratique des différentes armées de lever leur drapeau national dans les zones qu’ils occupent, l’a encouragée. »

Si Crick estime que « jouer au correspondant de guerre fut […] dangereux pour sa santé et d’aucune aide véritable pour son œuvre », Mentré note avec justesse que toutes ces expériences ont forcément eu un impact sur son œuvre, allant jusqu’à rapprocher la description du corps de Winston Smith, après ses interrogatoires dans 1984 — « Ce qui était vraiment effrayant, c’était la maigreur de son corps. Le cylindre des côtes était aussi étroit que celui d’un squelette. Les jambes s’étaient tellement amincies que les genoux étaient plus gros que les cuisses. » — à ceux des rescapés des camps.

1984

Ou encore, cet exemple d’article, Vers l’unité européenne, paru dans le numéro de juillet-août 1947 de Partisan Review, où il analyse ce que serait, selon lui, le monde avec des superpuissances dotées de l’arme atomique, un monde qui ressemble trait pour trait à celui dépeint dans 1984, où Oceania, Eurasia et Estania ne peuvent se vaincre.

« Le monde partagé entre deux ou trois super-États, dont aucun ne pourrait l’emporter sur les autres et qu’aucune rébellion interne ne saurait renverser. Selon toute probabilité, leur structure serait hiérarchisée, avec une caste de demi-dieux au sommet et des esclaves à la base ; l’anéantissement complet des libertés dépasserait tout ce que le monde a connu jusqu’ici. Au sein de chaque État, on créerait le conditionnement psychologique approprié en coupant toutes les relations avec le monde extérieur et en simulant une guerre permanente avec les États rivaux. Des civilisations de ce type pourraient rester statiques pendant des milliers d’années. »

« Un pays a les journaux qu’il mérite »

On a vite fait de dire qu’Orwell est d’actualité. Simon Leys, en commençant sa biographie, estime que « ce mort continue à nous parler avec plus de force et de clarté que la plupart des commentateurs et politiciens dont nous pouvons lire la prose dans le journal de ce matin ». S’il est un domaine où l’homme s’est particulièrement montré visionnaire, et pour rester dans la droite ligne de cet article, c’est celui de la presse, et plus particulièrement sur la liberté d’expression.

Simon Leys

Déjà, il remarque que la presse de qualité est beaucoup moins lue que les tabloïds et autre presse racoleuse. Comment ne pas penser à toutes les aides à la presse déversées chaque année lorsqu’on lit ces lignes, vieilles pourtant d’il y a plus d’un demi-siècle : « Aucune commission royale ne parviendra à améliorer sensiblement la presse à gros tirage, quels que soient les moyens de contrôle dont elle se dote. Nous aurons une presse populaire et sérieuse et véridique le jour où l’opinion publique l’exigera activement. » ? L’écrivain en arrive à cette conclusion, implacable : « Ce qu’on ne dit pas assez souvent, c’est qu’un pays à les journaux qu’il mérite. » Un véritable appel, plus qu’actuel, à pousser les gens à aller s’informer pour de vrai, sans jamais se laisser aller à la facilité du prêt-à-penser que certaines rédactions servent aux lecteurs sur une assiette.

Déjà, il note que la liberté d’expression sera protégée par le peuple, et non par la loi. Comment ne pas penser à tous ces chiens de garde du système, détenteurs (et cumulards) des titres de presse français ? « Le fait que la presse soit aux mains d’un petit nombre de personnes a des effets très semblables à ceux d’une censure étatique. » Comment oublier que les lois d’après 1945 interdisant la concentration des titres de presse ont toutes été bafouées et oubliées en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire ? Quelle presse aujourd’hui peut affirmer être totalement indépendante et ne pas être totalement soumise aux difficultés économiques ?

I Told You

Et pour conclure, ces quelques lignes, où chacun y verra l’actualité qu’il voudra. Orwell revient sur l’arrestation et la condamnation de cinq vendeurs de journaux et de revues de gauche pour entrave à la circulation. Ce qui lui fait dire ces quelques mots : « Aucun vendeur de journaux et de brochures ne devrait en aucun cas être inquiété. Que telle ou telle minorité soit en cause — qu’il s’agisse des pacifistes, des communistes, des anarchistes, des Témoins de Jéhovah ou de la Légion des réformateurs chrétiens, qui a récemment déclaré que Hitler était Jésus-Christ — est une question secondaire. »

Source: http://www.les-crises.fr/reprises-ena-la-promotion-2015-2016-se-baptise-george-orwell-presentation/


[Le match Bible contre Coran] 2 : Le Coran

Friday 10 April 2015 at 01:49

Suite de notre billet sur l’analyse de la Bible

Le Coran : le négatif

« Le combat vous a été prescrit […] » [2-216] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« […] Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles. » [2-286] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Qu’ils combattent donc dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense. » [4-74 Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Ce n'est pas vous qui les avez tués : mais c'est Allah qui les a tués. […] » [8-17] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d’avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. […] » [8-67] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Et ils t’interrogent sur la menstruation des femmes. – Dis : “C’est un mal. Éloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. […] » [2-222] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l’avance. […] » [2-223] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Et les femmes divorcées doivent observer un délai d’attente de trois menstrues ; et il ne leur est pas permis de taire ce qu’Allah a créé dans leurs ventres, si elles croient en Allah et au Jour dernier. Et leurs époux seront plus en droit de les reprendre pendant cette période, s’ils veulent la réconciliation. Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. Mais les hommes ont cependant une prédominance sur elles. […] » [2-228] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« […] Faites-en témoigner par deux témoins d’entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d’entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l’une d’elles s’égare, l’autre puisse lui rappeler. Et que les témoins ne refusent pas quand ils sont appelés. […] » [2-282] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Et si vous craignez de n’être pas justes envers les orphelins… Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d’injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille). » [4-3] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Celles de vos femmes qui forniquent, faites témoigner à leur encontre quatre d’entre vous. S’ils témoignent, alors confinez ces femmes dans vos maisons jusqu’à ce que la mort les rappelle ou qu’Allah décrète un autre ordre à leur égard. » [4-15] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand ! » [4-34] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. » [24-31] Sourate-024-An-Noor-La-lumiere-francais

« Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent » [30-21] Sourate-030-Ar-Rum-Les-romains-francais

« Il ne t’est plus permis désormais de prendre [d'autres] femmes. ni de changer d’épouses, même si leur beauté te plaît; – à l’exception des esclaves que tu possèdes. Et Allah observe toute chose. » [33-52] Sourate-033-Al-Ahzab-Les-coalises-francais

« Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » [33-59] Sourate-033-Al-Ahzab-Les-coalises-francais

N.B. L’association se réfère en islam au seul péché, s’il n’est pas suivi d’un repentir terrestre, impardonnable par Dieu. Il consiste à associer d’autres dieux ou d’autres êtres à Dieu, en leur accordant l’honneur et l’adoration qui ne devraient être dus qu’à Dieu seul. Il concerne à la base les païens, idôlatres, mais peut aussi concerner les Chrétiens, les athées, etc.

« Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs ! Et tuez-les, où que vous les rencontriez; et chassez-les d’où ils vous ont chassés : l’association est plus grave que le meurtre. Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu’ils ne vous y aient combattus. S’ils vous y combattent, tuez-les donc. Telle est la rétribution des mécréants. » [2 :190-191]  Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

«  Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes.» [2-193] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« […] L’association est plus grave que le meurtre. […] [2-217] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Et n’épousez pas les femmes associatrices tant qu’elles n’auront pas la foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu’une associatrice, même si elle vous enchante. Et ne donnez pas d’épouses aux associateurs tant qu’ils n’auront pas la foi, et certes, un esclave croyant vaut mieux qu’un associateur même s’il vous enchante. […] » [2-221] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Nous allons jeter l’effroi dans les coeurs des mécréants. Car ils ont associé à Allah (des idoles) sans aucune preuve descendue de Sa part. Le Feu sera leur refuge. Quel mauvais séjour que celui des injustes!  » [3 :151] Sourate-003-Al-Imran-La-famille-d-Imran-francais

« Certes, ceux qui ne croient pas à Nos Versets, (le Coran) Nous les brûlerons bientôt dans le Feu. Chaque fois que leurs peaux auront été consumées, Nous leur donnerons d’autres peaux en échange afin qu’ils goûtent au châtiment. Allah est certes Puissant et Sage! » [4-56] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Ils  [les hypocrites] aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur, excepte ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui viennent chez vous, le coeur serré d’avoir à vous combattre ou à combattre leur propre tribu. Si Allah avait voulu, Il leur aurait donné l’audace (et la force) contre vous, et ils vous auraient certainement combattu. (Par conséquent,) s’ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu’ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux . »  [4 :89-90] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Vous en trouverez d’autres qui cherchent à avoir votre confiance, et en même temps la confiance de leur propre tribu. Toutes les fois qu’on les pousse vers l’Association, (l’idolâtrie) ils y retombent en masse. (Par conséquent,) s’ils ne restent pas neutres à votre égard, ne vous offrent pas la paix et ne retiennent pas leurs mains (de vous combattre), alors saisissez-les et tuez les où que vous les trouviez. Contre ceux-ci, Nous vous avons donné autorité manifeste. » [4-91] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux – sauf ceux qui ont quelques infirmité – et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d’Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense.»  [4 :95] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« […] les mécréants demeurent pour vous un ennemi déclaré. » [4-101] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« (Nous les avons maudits) [les juifs] à cause de leur rupture de l’engagement, leur mécréance aux révélations d’Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : “Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables”. Et réalité, c’est Allah qui a scellé leurs cœurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu . » [4-155] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Et à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie. » [4-156] Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais

« Quant à ceux qui ne croient pas et traitent de mensonge Nos preuves, ceux-là sont des gens de l’Enfer. » [5-10] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« Et de ceux qui disent : “Nous sommes chrétiens”, Nous avons pris leur engagement. Mais ils ont oublié une partie de ce qui leur a été rappelé. Nous avons donc suscité entre eux l’inimitié et la haine jusqu’au Jour de la Résurrection. Et Allah les informera de ce qu’ils faisaient . » [5-14] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, » [5-33] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« Que les gens de l’Évangile jugent d’après ce qu’Allah y a fait descendre. Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers. » [5-47] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« Ô les croyants! Ne prenez pas pour alliés les Juifs et les Chrétiens; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. » [5-51] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« Dis : “Ô gens du Livre! Est-ce que vous nous reprochez autre chose que de croire en Allah, à ce qu’on a fait descendre vers nous et à ce qu’on a fait descendre auparavant? Mais la plupart d’entre vous sont des pervers. » [5-59] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« Dis : “Puis-je vous informer de ce qu’il y a de pire, en fait de rétribution auprès d’Allah? Celui qu’Allah a maudit, celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes, des porcs, et de même, celui qui a adoré le Tagut, ceux-là ont la pire des places et sont les plus égarés du chemin droit” . » [5-60] Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais

« (Rappelez-vous), quand Allah vous promettait qu’une des deux bandes sera à vous. “Vous désiriez vous emparer de celle qui était sans armes, alors qu’Allah voulait par Ses paroles faire triompher la vérité et anéantir les mécréants jusqu’au dernier. » [8-7] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Et ton Seigneur révéla aux Anges : “Je suis avec vous : affermissez donc les croyants. Je vais jeter l’effroi dans les cœurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous et frappez-les sur tous les bouts des doigts. » [8-12] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Voilà (votre sort); goûtez-le donc! Et aux mécréants le châtiment du Feu (sera réservé). » [8-14] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre), ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! Allah est Audient et Omniscient.  » [8:17]  Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Dis à ceux qui ne croient pas que, s’ils cessent, on leur pardonnera ce qui s’est passé. Et s’ils récidivent, (ils seront châtiés); à l’exemple de (leurs) devanciers.»  [8 :38] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Et combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s’ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu’ils œuvrent.»  [8 :39] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Les pires bêtes, auprès d’Allah, sont ceux qui ont été infidèles (dans le passé) et qui ne croient donc point (actuellement), »[8-55] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« ceux-là mêmes avec lesquels tu as fait un pacte et qui chaque fois le rompent, sans aucune crainte [d'Allah]. » [8-56] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Donc, si tu les maîtrises à la guerre, inflige-leur un châtiment exemplaire de telle sorte que ceux qui sont derrière eux soient effarouchés. Afin qu’ils se souviennent. » [8-57] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Que les mécréants ne pensent pas qu’ils Nous ont échappé. Non, ils ne pourront jamais Nous empêcher (de les rattraper à n’importe quel moment). » [8-59] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Ô Prophète, incite les croyants au combat. S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents; et s’il s’en trouve cent, ils vaincront mille mécréants, car ce sont vraiment des gens qui ne comprennent pas. » [8-65] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d’avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. Vous voulez les biens d’ici-bas, tandis qu’Allah veut l’au-delà. Allah est Puissant et Sage . » [8 :67] Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais

« Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » [9-5] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Ô vous qui croyez! Ne prenez pas pour alliés, vos pères et vos frères s’ils préfèrent la mécréance à la foi. Et quiconque parmi vous les prend pour alliés… ceux-là sont les injustes. » [9-23] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Ô vous qui croyez! Les associateurs ne sont qu’impureté : qu’ils ne s’approchent plus de la Mosquée sacrée, après cette année-ci . Et si vous redoutez une pénurie, Allah vous enrichira, s’Il veut, de par Sa grâce. Car Allah est Omniscient et Sage. » [9-28] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humilies. » [9-29] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Les Juifs disent : “Uzayr est fils d’Allah” et les Chrétiens disent : “Le Christ est fils d’Allah”. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse ! Comment s’écartent-ils (de la vérité) ? » [9-30] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Ô vous qui croyez! Qu’avez-vous? Lorsque l’on vous a dit : “élancez-vous dans le sentier d’Allah” ; vous vous êtes appesantis sur la terre. La vie présente vous agrée-t-elle plus que l’au-delà? – Or, la jouissance de la vie présente ne sera que peu de chose, comparée à l’au-delà ! »  [9 :38] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Si vous ne vous lancez pas au combat, Il vous châtiera d’un châtiment douloureux et vous remplacera par un autre peuple. Vous ne Lui nuirez en rien. Et Allah est Omnipotent . »  [9 :39] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu’en aient les associateurs. » [9-33] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Ô Prophète, lutte contre les mécréants et les hypocrites, et sois rude avec eux ; l’Enfer sera leur refuge, et quelle mauvaise destination! » [9-93]

« Ô vous qui croyez! Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous ; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les pieux. » [9-123] Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais

« Voilà que nos concitoyens ont adopté en dehors de Lui des divinités. Que n’apportent-ils sur elles une preuve évidente? Quel pire injuste, donc que celui qui invente un mensonge contre Allah? » [18-15] Sourate-018-Al-Kahf-La-caverne-francais

« Et dis : “La vérité émane de votre Seigneur”. Quiconque le veut, qu’il croit, et quiconque le veut qu’il mécroie”. Nous avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et s’ils implorent à boire on les abreuvera d’une eau comme du métal fondu brûlant les visages. Quelle mauvaise boisson et quelle détestable demeure! » [18-29] Sourate-018-Al-Kahf-La-caverne-francais

« N’obéis donc pas aux infidèles; et avec ceci (le Coran), lutte contre eux vigoureusement. » [25-52] Sourate-025-Al-Furqan-Le-discernement-francais

« Ce sont [les hypocrites et les semeurs de trouble] des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement : » [33-61] Sourate-033-Al-Ahzab-Les-coalises-francais

« Allah a maudit les infidèles et leur a préparé une fournaise, » [33-64] Sourate-033-Al-Ahzab-Les-coalises-francais

« pour qu’ils y demeurent éternellement, sans trouver ni alliés ni secoureur. » [33-65] Sourate-033-Al-Ahzab-Les-coalises-francais

« Le jour où leurs visages seront tournés dans le Feu, ils diront : “Hélas pour nous! Si seulement nous avions obéi à Allah et obéi au Messager!”. » [33-66] Sourate-033-Al-Ahzab-Les-coalises-francais

« Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c’est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d’Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions. Il les guidera et améliorera leur condition, et les fera entrer au Paradis qu’Il leur aura fait connaître.» [47-4/7] Sourate-047-Muhammad-francais

« Et quand à ceux qui ont mécru, il y aura un malheur pour eux, et Il rendra leurs œuvres vaines. » [47-8] Sourate-047-Muhammad-francais

« Ceux qui ont mécru et obstrué le chemin d’Allah puis sont morts tout en étant mécréants, Allah ne leur pardonnera jamais. » [47-34] Sourate-047-Muhammad-francais

« Ne faiblissez donc pas et n’appelez pas à la paix alors que vous êtes les plus hauts, qu’Allah est avec vous, et qu’Il ne vous frustrera jamais [du mérite] de vos œuvres. » [47-35] Sourate-047-Muhammad-francais

« Muhammad est le Messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant d’Allah grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. Telle est leur image dans la Thora. Et l’image que l’on donne d’eux dans l’évangile est celle d’une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s’épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l’émerveillement des semeurs. [Allah] par eux [les croyants] remplit de dépit les mécréants. Allah promet à ceux d’entre eux qui croient et font de bonnes oeuvres, un pardon et une énorme récompense. »  [48:29] Sourate-048-Al-Fath-La-victoire-eclatante-francais

« C’est Lui [Allah] qui a expulsé de leurs maisons, ceux parmi les gens du Livre qui ne croyaient pas, lors du premier exode. Vous ne pensiez pas qu’ils partiraient, et ils pensaient qu’en vérité leurs forteresses les défendraient contre Allah. Mais Allah est venu à eux par où ils ne s’attendaient point, et a lancé la terreur dans leurs cœurs. Ils démolissaient leurs maisons de leurs propres mains, autant que des mains des croyants. Tirez-en une leçon, ô vous êtes doués de clairvoyance. » [59-2] Sourate-059-Al-Hashr-L-exode-francais

« Et si Allah n’avait pas prescrit contre eux l’expatriation, Il les aurait certainement châtiés ici-bas; et dans l’au-delà ils auront le châtiment du Feu. » [59-3] Sourate-059-Al-Hashr-L-exode-francais

« Il en est ainsi parce qu’ils se sont dressés contre Allah et Son messager. Et quiconque se dresse contre Allah… alors, vraiment Allah est dur en punition. » [59-4] Sourate-059-Al-Hashr-L-exode-francais

«  Ô vous qui avez cru! Ne prenez pas pour alliés Mon ennemi et le vôtre, leur offrant l’amitié, alors qu’ils ont nié ce qui vous est parvenu de la vérité. Ils expulsent le Messager et vous-mêmes parce que vous croyez en Allah, votre Seigneur. Si vous êtes sortis pour lutter dans Mon chemin et pour rechercher Mon agrément, leur témoignerez-vous secrètement de l’amitié, alors que Je connais parfaitement ce que vous cachez et ce que vous divulguez? Et quiconque d’entre vous le fait s’égare de la droiture du sentier. »  [60:1] Sourate-060-Al-Mumtahana-L-eprouvee-francais

« Nous avons préparé pour les infidèles des chaînes, des carcans et une fournaise ardente. » [76-4] Sourate-076-Al-Insan-L-homme-francais

« Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs iront au feu de l’Enfer, pour y demeurer éternellement. De toute la création, ce sont eux les pires.» [98 :6] Sourate-098-Al-Bayyina-La-preuve-francais.html

Le Coran : le positif

Et, sauf pour une juste cause, ne prenez pas la vie que Dieu a rendue sacrée. Quiconque est tué injustement, Nous avons donné à son héritier l’autorisation [d’exiger le talion]. Mais qu’il ne commette pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). (17:33)(5:32) 

« Non, mais quiconque soumet à Allah son être tout en faisant le bien, aura sa rétribution auprès de son Seigneur. Pour eux, nulle crainte, et ils ne seront point attristés. » [2 :112]  Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Ô les croyants! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. Ceci est un allègement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment douloureux.  » [2 :178]  Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs !  » [2 :190]  Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« Et dépensez dans le sentier d’Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction . Et faite le bien. Car Allah aime les bienfaisants. » [2 :195]  Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« […] Et ils t’interrogent : “Que doit-on dépenser (en charité)? ” Dis : ” L’excédent de vos bien.” […] » [2-219] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais.html

« […] Et ils t’interrogent au sujet des orphelins . Dis : “Leur faire du bien est la meilleur action. Si vous vous mêlez à eux, ce sont vos frères [en religion]“. Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien. […] »[ 2-220] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais.html

« Ô les croyants! Ne pratiquez pas l’usure en multipliant démesurément votre capital. Et craignez Allah afin que vous réussissez ! » [3-130] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-003-Al-Imran-La-famille-d-Imran-francais.html

« qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui – car Allah aime les bienfaisants – »  [3 :134] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-003-Al-Imran-La-famille-d-Imran-francais.html

« Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte, et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable (le Paradis). » [4-31] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes oeuvres, tout en étant croyant… les voilà ceux qui entreront au Paradis; et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d’un creux de noyau de datte.” [4 :124]  http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Qui est meilleur en religion que celui qui soumet à Allah son être, tout en se conformant à la Loi révélée et suivant la religion d’Abraham, homme de droiture ? Et Allah avait pris Abraham pour ami privilégié. » [4 :125] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Ô les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »  [5 :8] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« Allah donc les récompense pour ce qu’ils disent par des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Telle est la récompense des bienfaisants.» [5 :85] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« Ce n’est pas un pêché pour ceux qui ont la foi et font de bonnes oeuvres en ce qu’ils ont consommé (du vin et des gains des jeux de hasard avant leur prohibition) pourvu qu’ils soient pieux (en évitant les choses interdites après en avoir eu connaissance) et qu’ils croient ( en acceptant leur prohibition) et qu’ils fassent de bonnes oeuvres; puis qui (continuent) d’être pieux et de croire et qui (demeurent) pieux et bienfaisants. Car Allah aime les bienfaisants. » [5 :93] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« Et ne semez pas la corruption sur la terre après qu’elle ait été réformée. Et invoquez-Le avec crainte et espoir, car la miséricorde d’Allah est proche des bienfaisants. » [7 :56] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-007-Al-A-raf-Le-mur-d-A-raf-francais.html

« Et si jamais tu crains vraiment une trahison de la part d’un peuple, dénonce alors le pacte (que tu as conclu avec), d’une façon franche et loyale car Allah n’aime pas les traîtres. » [8 :58] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais.html

« Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez. » [16-90] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-016-An-Nahl-Les-abeilles-francais.html

«Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers toi. Et ne favorise pas la corruption sur terre. Car Allah n’aime point les corrupteurs. » [28:77] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-028-Al-Qasas-Le-recit-francais.html

« Cette Demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent, ni à s’élever sur terre, ni à y semer ma corruption. Cependant, l’heureuse fin appartient aux pieux. » [28:83]  http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-028-Al-Qasas-Le-recit-francais.html

« Ne prends pas un air arrogant en abordant tes semblables et ne marche pas sur terre avec insolence car Dieu n’aime pas les vaniteux insolents » [31:18] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-031-Luqman-francais.html

 

« La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux.»  [41 :34] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-041-Fussilat-Les-versets-detailles-francais.html

« Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes dispositions et de la résolution dans les affaires. » [42-43] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-042-Ash-Shura-La-consultation-francais.html

« Ô les croyants! [...] ne vous tuez pas vous-mêmes . Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous.» [4-91]  http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Il n’appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur. Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n’y renonce par charité. Mais si [le tué] appartenait à un peuple ennemi à vous et qu’il soit croyant, qu’on affranchisse alors un esclave croyant. S’il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu’on verse alors à sa famille le prix du sang et qu’on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n’en trouve pas les moyens, qu’il jeûne deux mois d’affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage. » [4-92] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. » [4-93] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Son âme l’incita à tuer son frère. Il le tua donc et devint ainsi du nombre des perdants. Puis Allah envoya un corbeau qui se mit à gratter la terre pour lui montrer comment ensevelir le cadavre de son frère. Il dit : “Malheur à moi! Suis-je incapable d’être, comme ce corbeau, à même d’ensevelir le cadavre de mon frère? ” Il devint alors du nombre de ceux que ronge le remords.

C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. » [5 :30-32] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« […] Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée. […] » [6-151] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-006-Al-An-am-Les-bestiaux-francais.html

« Et, sauf en droit, ne tuez point la vie qu’Allah a rendu sacrée. [...] » [17:33] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-017-Al-Isra-Le-voyage-nocturne-francais.html

« Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent mais n’agressez personne, car Dieu n’aime pas les injustes.» [2:90] Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais

« S’ils cessent [de combattre], Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux. » [2-192] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais.html

« Et s’ils [les païens] renoncent [à vous combattre], alors ne leur témoignez plus d’hostilité, sauf contre ceux qui ont un comportement injuste. » [2-193] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais.html

« Ô les croyants! [...] ne laissez pas la haine pour un peuple qui vous a obstrué la route vers la Mosquée sacrée vous inciter à l’agression. Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et l’agression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » [5:2] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« Ô les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » [5-8] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« […] quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie [sauve une vie], c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. […] » [5-32] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« [...]  Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Allah l’éteint. Et ils s’efforcent de semer le désordre sur la terre, alors qu’Allah n’aime pas les semeurs de désordre. » [5:64] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« […] Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée. Voilà ce qu’[Allah] vous a recommandé de faire; peut-être comprendrez-vous. » [6-151] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-006-Al-An-am-Les-bestiaux-francais.html

« Et s’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) […] » [8-61] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-008-Al-Anfal-Le-butin-francais.html

« Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant”. » [19-33] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-019-Maryam-Marie-francais.html

« Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : “Paix” » [25:63]  http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-025-Al-Furqan-Le-discernement-francais.html

« Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » [49-13] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-049-Al-Hujurat-Les-appartements-francais.html

« Nulle contrainte en religion! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroît au Rebelle tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient. » [2-256] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-002-Al-Baqara-La-vache-francais.html

« Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d’après ce qu’Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t’est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes oeuvres. C’est vers Allah qu’est votre retour à tous; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez. » [5-48] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-005-Al-Ma-ida-La-table-servie-francais.html

« Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allah, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas. » [9 :6] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-009-At-Tawba-Le-repentir-francais.html

« Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. » [16-125] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-016-An-Nahl-Les-abeilles-francais.html

« Et dis : “La vérité émane de votre Seigneur”. Quiconque le veut, qu’il croit, et quiconque le veut qu’il mécroie”. Nous avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cernent. Et s’ils implorent à boire on les abreuvera d’une eau comme du métal fondu brûlant les visages. Quelle mauvaise boisson et quelle détestable demeure! » [18-29] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-018-Al-Kahf-La-caverne-francais.html

« Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent.» [19 :34] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-019-Maryam-Marie-francais.html

« Et ne discutez que de la façon la plus courtoise avec les gens du Livre [Juifs et Chrétiens], sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : “Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même , et c’est à Lui que nous nous soumettons”. » [29 :46] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-029-Al-Ankabut-L-araignee-francais.html

« Paix sur Moïse et Aaron. Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants. » [37 :120-121] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-037-As-Saffat-Les-ranges-francais.html

« Et avant lui, il y avait le Livre de Moïse, comme guide et comme miséricorde. Et ceci est [un livre] confirmateur, en langue arabe, pour avertir ceux qui font du tort et pour faire la bonne annonce aux bienfaisants. » [46 :12] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-046-Al-Ahqaf-francais.html

« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.» [60 :8-9] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-060-Al-Mumtahana-L-eprouvee-francais.html

« Supporte avec patience les propos des infidèles et au moment de les quitter, prends soin de ménager leurs susceptibilités !  » [73-10] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-073-Al-Muzzammil-L-enveloppe-francais.html

« Dis : “Ô vous les infidèles! Je n’adore pas ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. A vous votre religion, et à moi ma religion. » [109:1-6] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-109-Al-kafiroon-Les-infideles-francais.html

« Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse , et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. [...] » [4-1] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles. S’il n’y a que des filles, même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. Et s’il n’y en a qu’une, à elle alors la moitié. […] » [4-11] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Ne convoitez pas ce qu’Allah a attribué aux uns d’entre vous plus qu’aux autres; aux hommes la part qu’ils ont acquise, et aux femmes la part qu’elles ont acquise. Demandez à Allah de Sa grâce. Car Allah, certes, est Omniscient. » [4-32] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« A tous Nous avons désigné des héritiers pour ce que leur laissent leurs père et mère, leurs proches parents, et ceux envers qui, de vos propres mains, vous vous êtes engagés, donnez leur donc leur part, car Allah, en vérité, est témoin de tout . » [4-33] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« […] Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand ! » [4-34] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-004-An-Nisa-Les-femmes-francais.html

« Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups de fouet, et n’acceptez plus jamais leur témoignage. Et ceux-là sont les pervers, » [24-4] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-024-An-Noor-La-lumiere-francais.html

« Et on ne lui infligera pas le châtiment [de la lapidation] si elle atteste quatre fois par Allah qu’il [son mari] est certainement du nombre des menteurs, » [24-8] http://www.coran-en-ligne.com/Sourate-024-An-Noor-La-lumiere-francais.html

Conclusion

Vous disposez maintenant de bases plus solides pour vous faire votre opinion.

On constate assez facilement que :

Mais personnellement j’ai été surpris par la façon dont les gens réagissaient sur ce point – genre “la religion musulmane est plus violente, des croyants en font une lecture trop littérale, etc”, c’est à dire en gros “notre religion est mieux que la leur (“Le mien est mieux que le tien” jeu psychologique des plus classique cf Eric Berne (page3) ).

Bref, comme si le problème était les écrits, et non pas la faiblesse psychologique de personnes retournée par des manipulateurs, sous ce prétexte comme cela aurait pu être sous un autre.

Comme si la civilisation de notre “belle religion pacifique”n’avait pas trempé dans l’esclavage, la colonisation, les guerres sauvages, les génocides… (quand on appartient au continent qui a inventé la Shoah, on pourrait par exemple avoir un peu moins de morgue me semble-t-il), le tout souvent avec le blanc seing du Vatican…

Et, a contrario, comme si, dans l’hypothèse où le Coran aurait été aussi pacifique que le Nouveau Testament, les mêmes recruteurs n’auraient pas réussi à fanatiser des kamikazes pour aller tuer les infidèles oppresseurs…

Mais bon, il est vrai que c’est bien plus confortable que se demander quelle est notre propre part de responsabilité dans ces crimes (par exemple en soutenant un gouvernement qui va bombarder des musulmans, etc)…

P.S. merci aux lecteurs du blog ayant aidé à tout recenser… :)

Source: http://www.les-crises.fr/bible-vs-coran-2/


[Idiot néfaste ?] Cours de propagande de guerre avec Jean-Baptiste Naudet de L’Obs

Friday 10 April 2015 at 01:36

Un vrai BIJOU de propagande de guerre aujourd’hui ! À savourer…

Alexis Tsipras, l’ “idiot utile” de Poutine ?

La visite d’État du Premier ministre grec en Russie, sur fond d’âpres négociations sur la survie financière de la Grèce, suscite la méfiance de ses partenaires européens.

Là, déjà, ça pose tout : on traite donc d’idiot - en Une d’un grand média – le dirigeant d’un pays ami… Quand à la façon dont on traite le deuxième…

Pour désigner la cinquième colonne communiste dans les pays occidentaux Lénine avait une expression : “les idiots utiles”.

Déjà, ça, c’est du lourd :

1/ je rappelle que le terme “cinquième colonne” date de 1936, en référence aux 4 colonnes nationalistes qui convergeaient vers Madrid durant la guerre d’Espagne. Lénine est mort en 1924…

2/ une simple recherche sur Wikipedia à propos des “idiots utiles” donne : “Les détracteurs de la parenté historique de cette expression argumentent que le terme « idiot utile » n’a jamais été découvert sur les documents publiés de Lénine, et qu’il n’existe aucun témoignage direct de quelqu’un l’ayant entendu dire par Lénine”

Bref, cela me rappelle cette belle pensée de Saint Louis “C’est pas demain la veille que Napoléon aura un congélateur !”

C’est peut-être ce rôle que réserve le président russe Vladimir Poutine au chef du gouvernement grec Alexis Tsipras, en délicatesse avec ses homologues de l’Union européenne, pour sa visite à Moscou.

Eh oui, car Poutine, c’est le diaaaable….

Pour marquer l’importance de ce voyage, le premier hors des frontières de l’UE de Tsipras, il durera deux jours et le Premier ministre de la “gauche radicale” grecque sera reçu aussi bien par le maître du Kremlin que par le premier ministre Dimitri Medvedev.

Moi, je pense qu’il faudrait pouvoir sanctionner (moralement, genre d’un blâme public) ce genre d’expression indigne d’un journaliste.

Un parfum de chantage

Il flotte sur l’expédition russe d’Alexis Tsipras un parfum de chantage. Comme si le Premier ministre grec signifiait à ses partenaires européens que s’ils ne débloquaient pas les fonds – et aux conditions d’Athènes -, pour éviter la faillite de son pays, il irait se faire financer à Moscou.

Bienvenue dans le monde de la géopolitique petit Bambi…

Vladimir Poutine jubile.

Ah bon ? Quelle est la source svp… ?

Car en échange, il pourrait demander à la Grèce d’opposer son veto aux sanctions européennes, décidées pour punir la Russie de son agression en Ukraine et qui touchent durement l’économie russe.

“Il pourrait demander” : du très très lourd donc… Il pourrait d’ailleurs aussi kidnapper les enfants de Tsipras aussi…

“L’agression” est bien entendu un fait évident. Règle n°1 : il est INTERDIT de parler de “guerre civile” en Ukraine – comme il l’était d’ailleurs de parler de “guerre” en Algérie…

Pourtant, officiellement, il n’est pas question de prêt bilatéral de Moscou à Athènes.

Ah ok, donc en termes d’informations solides, tu es donc à poil, ami journaliste ?

Par contre des banques russes pourraient acheter “spontanément” des bons du Trésor grecs, dont personne ne veut à part la Banque centrale européenne, dans le cadre de la politique de solidarité de l’Union.

Eh oui, elles pourraient. Ou pas…

Aaaaah, et quelle belle solidarité aussi dans cette Union (enfin, tant qu’ils rendent TOUT l’argent prêté hein, faut pas abuser, pas de solidarité qui coute hein…)

Mise en garde de l’Europe

Et là, on a tout du caviar, sur un autre thème…

Les Européens ont mis vivement Tsipras en garde de ne pas franchir la ligne rouge.

Euh, diable, il y aurait ainsi une ligne rouge en politique internationale que la Grèce n’aurait pas le droit de franchir ?????? C’est quel article du quel traité svp ?

Dans une interview samedi au journal allemand “Hannoversche Allgemeine Zeitung”, le président du Parlement européen, Martin Schultz, a prévenu Alexis Tsipras qu’il jugerait “inacceptable” toute tentative d’Athènes “de revenir sur la politique européenne commune vis-à-vis de la Russie en échange d’une aide”.

Ah là, on a une magnifique illustration du socialisme européen rayonnant (Schultz était le candidat du PSE à la Commission). Si en fonction de ses intérêts, la Grèce décide d’orienter différemment sa politique étrangère, c’est INACCEPTABLE pour ces gens là, amoureux de la Démocratie (et généralement vendus aux USA, mais passons).

Quel fabuleux aveu du déni complet de Démocratie qu’est cet empire mort-né qu’est l’UE…

Tiens, je vois la déclaration du ministre russe des Affaires étrangères :

“Pourquoi est-ce que quand un pays agit en suivant ses propres intérêts, cela est tout de suite vu comme une violation de la solidarité européenne?”, a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Ils sont forts ces Russes quand même pour ridiculiser nos clowns…

Certes Moscou reste la Mecque des communistes, tendance nationaliste et anti-européenne.

Alors là, on a le morceau de bravoure de Jean-Baptiste Naudet, quasiment un strike (il manquait les mots “extrême-droite” et “Hitler”) et au moins l’équivalent du double Axel avec triple boucle piquée en patinage…

Le type arrive à accoler les mots “Mecque” et “Communiste” quand même, et à appliquer ça à Poutine !!!!

Tout comme d’un communiste réformé comme Tsipras, qui a depuis longtemps fait le voyage chez les “camarades”.

Hein ???? Ce type se croit encore en 1982 ou quoi ?

En récompense de ses déclarations pro-russes (il juge les sanctions contre Moscou “inutiles”),

Pro-russe, c’est comme “maitre du Kremlin” : un manipulation qu’un code de déontologie journalistique devrait sanctionner (pour tous les pays évidemment).

Bien entendu – serait-ce une  déformation de son vécu quotidien ? – il considère donc que toute déclaration ou prise de position est liée à une récompense…

Tsipras a bien le droit de juger les sanctions inefficaces, contre-productives ou injustes, sans être “pro-” quoi que ce soit, si ce n’est “pro-Grec”. Alors comme je vois bien ce qu’elles coutent à la Grèce, mais très mal ce qu’elles lui rapportent, je vois mal où est le souci…

Alexis Tsipras pourrait tout de même se voir récompenser,

on y revient 4 mots plus tard, chapeau…

comme l’anti-européen pro-russe,

hmmm que c’est beau, mais quelle profondeur d’analyse quand même… C’est ça le journaliste du XXIe siècle (profitez-en bien d ‘ailleurs, il décèdera au couts de de siècle…)

On est au coeur d’une des caractéristiques du modèle de propagande actuel : prendre les gens pour des abrutis, tout simplifier à l’extrême, dans un manichéisme délirant (les gentils contre les méchants)

le Hongrois Viktor Orban ou les dirigeants pro-moscovites de Chypre.

hmmm, comme ça fleure bon la xénophobie quand même… Là encore, comme avec Poutine, et autre caractéristique : la politique extérieure d’un pays qu’on n’aime pas est TOUJOURS définie par UN dirigeant qui a la figure du diable. C’est rarement la vision d’un “gouvernement”, et JAMAIS la vision qui correspondrait aux intérêts du pays et/ou à la volonté de sa population…

Le Kremlin pourrait lever pour ces trois pays l’embargo sur les produits agricoles et alimentaires, pris en rétorsion des sanctions européennes sur l’Ukraine.

Mais pour certains analystes à Athènes, le voyage en Russie n’est pas un simple jeu diplomatique. Acculé par les Européens à mener une politique économique totalement en contradiction avec ses engagements électoraux, – c’est-à-dire au suicide politique -, le chef du gouvernement grec préparerait, selon eux, la rupture.

Sérieusement ?

Le type écrit ça, et ne comprends donc pas le jeu de Tsipras ?

L’hypothèse du bluff

A Athènes, on fait valoir que la longue série de négociations ont démontré au peuple grec que le gouvernement de Syriza était de bonne foi, faisait tout, ou presque, pour satisfaire ses créanciers européens, mais que les dirigeants de l’UE étaient irréalistes. Syriza, qui a obtenu 36% des voix fin janvier, bénéficie aujourd’hui du soutien de près de 60% des Grecs.

Sérieusement ? La politique infâme de ce fou ancien communiste vendu au diable a ainsi la soutien de sa population ?? Personne ne voit un petit problème là ?

Pour l’instant, alors qu’un accord de financement de la Grèce par l’UE, est toujours prévu fin avril, l’hypothèse du bluff, reste la plus probable.

On sent le gars qui veut se rassurer…

La encore, du binaire : bluff ou pas bluff. Cela ne peut être un choix de base en stratégie, d’avoir plusieurs plans, qui s’activeront ou pas en fonction des évènements…

Car, si Vladimir Poutine aime à diviser l’Union européenne

heuuuuu ?

en jouant sur les faiblesses de ses membres,

‘tain, ce pervers d’autiste quand même…

Moscou, qui doit prendre des mesures de restrictions budgétaires pour cause de sanctions et de chute des prix du pétrole, n’a sans doute pas les moyens de “s’offrir” la Grèce.

On peut l’avoir pour pas grand chose pourtant… Là encore, point éclairant, même dans son délire : Poutine le diable ne pourrait pas choisir de torpiller en partie l’UE, car ça pourrait couter à la Russie quelques milliards… Quelle naïveté proverbiale quand même…

D’autant plus que la Russie n’en a pas vraiment besoin. La flotte russe dispose déjà d’une solide base en Méditerranée, en Syrie et elle a des facilités à Chypre.

Bah oui, ça suffit bien, pas la peine, au pire, de jouer des coups politiques…

Alexis Tsipras croit peut-être jouer un jeu subtil à Moscou. Il devrait relire Lénine, faire attention qu’on ne se joue pas de lui.

Merci, je crois en effet qu’il avait bien besoin des conseils de Jean-Baptiste Naudet…

Jean-Baptiste Naudet, L’Obs, 8/4/2015

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quelques commentaires de haut niveau (les autres sont sur le site ici…) :

Et un égaré lucide… :

C’est vrai que c’est sans doute ça le fascisme moderne – chercher la haine…

Source: http://www.les-crises.fr/idiot-nefaste-cours-de-propagande-de-guerre-avec-jean-baptiste-naudet-de-lobs/


Tsipras, acteur du grand basculement ? Par Jacques Sapir

Friday 10 April 2015 at 01:05

6 avril 2015

Par

Alexis Tsipras, le nouveau Premier Ministre de la Grèce sera le 8 avril à Moscou. Or, le 9 avril, la Grèce doit effectuer un payement au Fond Monétaire International. Les déclarations sur ce point du Ministre des finances de la Grèce ne laissent planer aucune ambiguïté : la Grèce honorera sa créance[1]. Mais, le 14 avril, la Grèce doit simultanément émettre pour 1,4 milliards d’Euros de bons du Trésor, renouvelant la dette à court terme (ce que l’on appelle faire « rouler » la dette) et le gouvernement doit payer 1,7 milliards en pensions et salaires. Or, la Banque Centrale Européenne a « déconseillé » aux banques privées grecques d’accepter de nouveaux bons à court terme émis par l’Etat grec[2]. On voit que cette visite d’Alexis Tsipras à Moscou va donc bien au-delà de la traditionnelle amitié entre la Grèce et la Russie. Elle pourrait signifier, à relativement court terme, l’amorce d’une bascule à l’échelle de l’Europe.

I. La situation de la Grèce

On sait que la Grèce a conclu un accord de nature provisoire avec ses créanciers (l’Eurogroupe mais aussi le FMI). Aujourd’hui le pays fait donc face à des difficultés importantes de court terme comme la fuite des capitaux hors du système bancaire (12 milliards d’Euros pour le mois de février) ainsi que l’incertitude financière sur sa capacité à effectuer les remboursements de sa dette. Cette incertitude financière est une arme à la fois politique et économique sur le nouveau gouvernement. Les investissements sont aujourd’hui fortement ralentis en Grèce, et les Investissements Directs Etrangers (IDE) sont au point mort. Dans ces conditions, l’Eurogroupe (i.e. la réunion des Ministres des finances de la Zone Euro) a pris la responsabilité d’exercer des pressions politiques et économiques de plus en plus fortes sur le gouvernement grec.

On sait aussi que les politiques d’austérité sont un échec non seulement en Grèce mais dans bien d’autres pays. Les effets destructeurs de ces politiques d’austérité, non seulement dans le cas de la Grèce mais aussi dans celui du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie, sont aujourd’hui évidents et parfaitement avérés. D’un point de vue technique, on peut dire que le multiplicateur des dépenses fiscales, ce multiplicateur qui lie les mouvements du PIB et celui des dépenses budgétaires, a été grossièrement sous-estimé par les autorités de l’Union Européenne, et cela même après la publication de l’étude fameuse de Blanchard, réalisée au FMI, et datant de janvier 2013[3]. Il est évident que les politiques mises en œuvre en Grèce sous le nom de « Mémorandum » ne fonctionnent pas et ont de plus des effets destructeurs très importants sur l’économie. Ces politiques, et il faut insister sur ce point, n’ont pas été mises sur pied pour « aider » la Grèce, mais bien uniquement pour permettre aux pays créditeurs d’être remboursés. Ceci a été reconnu dernièrement dans une note du FMI. Mais, sur ce point aussi, elles se révèlent contre-productives. En effet, il est clair que la Grèce, à la suite des divers Mémorandums, ne pourra pas rembourser sa dette. La politique mise en œuvre pour sortir ce pays de l’insolvabilité l’a, au contraire, fait plonger dans l’insolvabilité.

C’est dans ce cadre qu’il faut considérer les politiques mises en œuvre par l’Union européenne, et dont le caractère anti-démocratique, et même fascisant, se révèle chaque jour un peu plus. En coupant l’accès à la liquidité d’urgence qui a été mis en place par la BCE dès le 4 février dernier, en refusant toutes les solutions proposées par Athènes, les dirigeants européens espèrent que la pression va être telle sur Alexis Tsipras que ce dernier sera contraint d’accepter les conditions de ses créanciers. Ces conditions ne sont pas économiques, car on a vu qu’elles ont en réalité aggravée la situation du pays. Ces conditions sont donc bien en réalité politiques. A travers l’acceptation de « réformes » du marché du travail et des pensions qui ne sont pas urgentes sur le plan économique, mais qui permettent de montrer la capacité des institutions européennes « d’annuler » politiquement l’essentiel du programme et du message de Syriza. C’était là l’essentiel et il faut bien le comprendre pour saisir toute la situation. Les dirigeants européens veulent ainsi annuler le résultat des élections du 25 janvier si celui-ci met en péril la politique qu’ils mènent depuis des années. Ils veulent annuler ces élections alors même qu’ils se prétendent de grands défenseurs de la démocratie. On a ainsi la démonstration ainsi irréfutable que « démocratie » n’est qu’un mot dans leur bouche et que, dans la réalité, ils n’ont de cesse que de nier cette dernière et de nier la souveraineté du peuple qui s’est exprimée dans ces élections. Dans cette stratégie, l’Eurogroupe n’a donc cessé de rejeter les propositions de réformes présentées par la Grèce. Mais, ce faisant elle a radicalisé les positions du gouvernement grec. Il faut alors comprendre pourquoi ce dernier n’a pas décidé de rupture franche avec les institutions européennes.

II. Les raisons de la politique grecque vis-à-vis de l’Europe

En réalité, Syriza situe son action à l’intérieur de l’Union européenne. Certains le font par idéologie, mais la majorité du parti le fait par réalisme. L’attachement de la population, et des élites grecques, à l’UE est important et il faut en comprendre les raisons. Les raisons de cet attachement sont multiples.

Il y a d’abord des raisons d’ordre géopolitique. Les Grecs se souviennent de l’isolement dont leur pays fut victime lors des événements de Chypre en 1973, qui devaient conduire à l’intervention Turque sur l’île (opération ATTILA). Ces événements furent d’ailleurs la cause de la chute de la dictature des « colonels ». Il en reste la mémoire en Grèce des dangers d’un nouvel isolement. C’est ce que les gouvernements successifs, de droite ou de gauche, ont cherché à éviter via l’adhésion de la Grèce au Marché Commun (sous le gouvernement conservateur de Caramanlis) puis le soutien indéfectible aux différentes étapes de la construction européenne. Même l’adhésion de la Grèce à l’Union Economique et Monétaire, c’est à dire à la zone Euro, peut en réalité être interprété comme une expression de cette volonté de ne pas être isolé. On peut penser que cette crainte de l’isolement face à la Turquie puisse désormais être contrebalancée tout autant par des accords militaires et politiques avec la Russie que par l’adhésion à l’Union européenne.

Il y a, ensuite, des raisons économiques. La Grèce a beaucoup profité dans la période 1975-2000 des fonds structurels européens, et nombre des investissements publics ont été réalisés grâce aux programmes divers (aides aux zones insulaires, aux zones de moyenne montagne, etc…) de l’aide européenne. Le fait que cette dernière se soit largement réduite depuis 1995, et surtout depuis l’entrée des anciens pays d’Europe de l’est dans l’UE, rend cependant cet argument bien plus faible qu’il y a dix ans. Les Grecs ont mesuré qu’aujourd’hui cette « aide » est de plus en plus faible alors que les contrainte imposées par l’Union européenne sont véritablement meurtrières.

Il y a, enfin, une raison idéologique. Les élites modernisatrices de la Grèce, élites dont Syriza fait en réalité partie intégrante, ont toujours considéré que le rattachement à l’Europe occidentale, c’est à dire au noyau initial du Marché Commun, était un gage de mise en œuvre des réformes destinées à libérer la Grèce de l’héritage ottoman. On peut discuter à l’infini de ce qui est, et n’est pas, dans la culture sociale et politique grecque un « héritage » de l’occupation ottomane, mais il n’en reste pas moins que la présence massive du népotisme, de la corruption, et plus généralement d’institutions que l’on peut qualifier de «molles » et qui permettent le maintien de ce népotisme et de cette corruption, est attribuée à cet « héritage ». De ce point de vue, l’adhésion à l’Union européenne était la seule garantie des réformes nécessaires.

Ces trois raisons expliquent que Syriza soit un parti viscéralement pro-européen, et que le deuil qu’il doit faire de l’Europe soit un processus douloureux. Les dirigeants de Syriza avaient espéré fédérer autour d’eux des pays qui souffraient tout autant de l’austérité, comme l’Espagne, le Portugal ou même l’Italie et la France. Ils avaient espéré constituer un grand « front uni » contre l’austérité à l’échelle européenne. Mais, ils ont ici pêché par optimisme. Optimisme quant aux positions du gouvernement français, qui s’avère chaque jour un peu plus le laquais de l’Allemagne. Optimisme quant aux positions des gouvernements conservateurs en Espagne et au Portugal, qui voient en réalité en Syriza un danger pour leur propre domination sur leurs peuples. Les dirigeants de Syriza, mutatis mutandis, se sont trouvés dans la même position que les dirigeants bolchéviques persuadés que la révolution en Russie allait provoquer la révolution en Allemagne, et restant en panne de stratégie quand ceci n’arriva pas. On sait que de ce constat naquit la stratégie de développement autonome de l’URSS, avec la NEP, conçue comme une stratégie alternative devant l’échec de la révolution en Allemagne. Autour de cette NEP put se fédérer un bloc implicite allant des bolchéviques aux divers modernisateurs (menchéviques, socialistes-révolutionnaires), bloc qui devait donner d’ailleurs à la NEP sa dynamique économique et sociale extrêmement progressive[4]. De fait, il semble que les dirigeants de Syriza aient anticipé que leur optimisme pourrait être déçu. L’alliance politique qu’ils ont conclue avec les « Grecs Indépendants » (An.El) signifiait bien que les concessions qu’ils étaient prêts à faire pour rester au sein de la zone Euro auraient une limite. Il est aussi possible qu’ils aient sous-estimé le mouvement de résistance nationale qui s’est manifesté après l’élection du 25 janvier.

Nous en sommes là. Le gouvernement grec a compris que fors une capitulation sans condition, une soumission abjecte aux diktats européens, il ne trouverait aucun terrain d’accord avec l’Eurogroupe et la BCE. Le fait qu’il ait évolué dans sa position quant à la privatisation du port du Pirée, pour ne pas heurter la Chine, est une indication que le gouvernement grec n’attend plus grand chose de l’Union européenne et se prépare à compter de plus en plus sur la Russie et la Chine.

III. Quelle stratégie ?

Il faut alors envisager ce qui pourrait se passer dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.

Le gouvernement grec a donc décidé d’honorer sa créance au FMI. C’est entièrement compréhensible. Il ne peut se mettre à dos et l’Eurogroupe et le FMI. Un défaut vis-à-vis de ce dernier aurait de plus des conséquences importantes pour la Grèce, des conséquences en fait d’autant plus importantes que la Grèce se trouverait coupée des financements européens et forcée, de fait, de sortir de l’Euro. La décision d’honorer la créance vis-à-vis du FMI laisse à penser qu’une position de rupture est en train d’émerger au sein du gouvernement grec.

Cette rupture cependant, le gouvernement grec veut en faire peser l’entière responsabilité sur l’Eurogroupe et l’Union européenne. Il le veut d’une part pour des raisons de politique intérieure et de morale politique. Ayant affirmé durant la campagne électorale qu’il ne voulait pas sortir de l’Euro, il doit agir en sorte d’être expulsé de cette dernière. D’où le fait qu’il ne faut pas s’attendre à des gestes de rupture de la part de la Grèce, mais à une fermeté sur les principes : il n’est pas question de renoncer aux promesse électorales et au programme sur lequel ce gouvernement a été élu. Mais, le gouvernement grec veut aussi que cette rupture soit le fait des institutions européennes pour rendre moins douloureuse la brisure du rêve européen. Le deuil de l’idée européenne, du moins dans sa forme la plus inclusive, aura certainement des conséquences. Si la responsabilité de ce deuil peut reposer sur Bruxelles et Francfort, il peut en découler un surcroît de légitimité pour le gouvernement grec.

C’est ici que prend place la possibilité de créer une nouvelle monnaie qui circulerait en même temps que l’Euro, afin de permettre au gouvernement grec de réaliser les paiements qu’il doit faire pour la population, et de relancer le financement de l’investissement. Il faut dire ici que ceci n’a pas eu d’équivalent. Non que des systèmes de double circulation monétaire n’aient pas existé. Mais, ces systèmes ont été à la fois très instables (une monnaie finissant par évincer l’autre) et il n’y a pas d’exemple de cas où une monnaie supra-nationale ait été contestée par une monnaie nationale nouvellement créée, sauf dans le cas de la rupture d’un pays (Autriche-Hongrie, URSS). Dans ce cas, la double circulation ne dure pas plus que quelques semaines. Si le gouvernement grec décide logiquement, devant l’étranglement financier dont il est l’objet, de créer une nouvelle monnaie, se poseront immédiatement deux problèmes :

La stabilité de cette nouvelle monnaie pourrait être garantie par un fond de stabilisation, lui même issu d’un prêt de courte durée (2 ans au maximum). La Russie a déjà dit, par la voix de son Ministre des affaires étrangères, qu’elle était prête à étudier un tel prêt. En fait, on voit bien que ceci est une manière « douce » de sortir de l’Euro. Si cette nouvelle monnaie est stable, elle va rapidement s’imposer dans la circulation monétaire interne face à l’Euro tout en connaissant une dépréciation de 20% à 30%. Cette dépréciation devrait aboutir à une balance commerciale fortement excédentaire dans un délai de 6 mois à un an, garantissant les conditions de remboursement du prêt. De fait, les conditions d’une stabilité à moyen terme de la nouvelle monnaie grecque apparaissent comme bonnes. Ce fond de stabilisation pourrait bien être fourni par la Russie. Cet excédent commercial pourrait d’ailleurs être aussi accru par la levée des « contre-sanctions » prises par la Russie contre les productions agro-alimentaires des pays de l’UE, une levée qui pourrait dans un premier temps concerner la Grèce et la Hongrie. Par ailleurs, la Grèce devra faire défaut sur ses dettes libellées en Euro, ce qui ne sera pas sans poser quelques problèmes aux pays de l’Eurogroupe et à la BCE.

Plus généralement, un conflit irrémédiable entre la Grèce et les pays de l’Eurogroupe aboutirait à ce que la Grèce se tourne vers la Russie et la Chine à la fois pour les investissements (IDE) et pour les relations tant politiques qu’économiques.

IV. Un grand basculement

Une telle solution impliquerait un basculement dont le sens dépasse de loin le seul cas de la Grèce. Lors de la préparation de son voyage à Moscou qui doit avoir lieu le 8 avril, Alexis Tsipras a donné le ton le 31 mars en affirmant que les « sanctions contre la Russie ne mènent nulle part.»[5]. Cette déclaration était un désaveu très clair de la politique orientale de Bruxelles, en particulier au sujet de l’Ukraine. Voilà qui a de quoi inquiéter la Commission européenne. Athènes pourrait alors se décider à défendre les positions de la Russie au sein de l’UE, et ce en particulier si l’UE se montrait agressive avec la Grèce. Il n’est nullement de l’intérêt de la Grèce de quitter l’UE. Le gouvernement grec serait un bien meilleur allié de Moscou s’il restait membre de l’UE, tout en contestant systématiquement, et en les paralysant, toutes les décisions. Or, si l’on peut en théorie expulser un pays de l’UE, il faut pour cela obtenir l’unanimité des autres membres. Il est clair qu’il y aura toujours un ou deux autres pays qui refuseront de voter cette expulsion, ne serait-ce qu’en raison de la crainte qu’ils pourraient avoir d’être les prochains sur la liste des expulsés.

Ce refus d’aller plus avant dans la confrontation avec la Russie, refus qui – il faut le savoir – est très largement partagé en Grèce même par des forces politiques qui ne sont pas au gouvernement, pourrait d’ailleurs faire sortir du bois d’autres pays qui partagent en réalités ces positions : Chypre, la Slovaquie ou la Hongrie, par exemple. Mais, aujourd’hui, l’enjeu de ce voyage est sans doute encore plus grand. Il est clair que le conflit entre la Zone Euro et la Grèce est inévitable, et que ce conflit peut provoquer une sortie de l’Euro de la part de la Grèce. Le voyage à Moscou d’Alexis Tsipras, mais aussi les relations étroites que son gouvernement est en train d’établir avec la Chine et plus généralement avec les pays des BRICS, représente potentiellement un moment historique. Celui du reflux des institutions européennes de l’UE au profit d’une avancée, certes timide, certes prudente, mais néanmoins réelle des puissances émergentes, comme la Russie et la Chine, dans le jeu européen. C’est pour cela qu’il y a bien plus dans ce voyage que ce que l’œil d’un observateur peut voir.

 

La crainte de ce grand basculement doit aujourd’hui commencer à s’immiscer dans les cerveaux quelque peu embrumés des dirigeants européens. Quelles sont alors leurs possibilités ? Ils peuvent céder, tout ou partie, de ce que demande Syriza. On l’a déjà dit, une telle solution porterait en elle la condamnation implicite des politiques d’austérité. Il ne faudrait guère attendre pour que d’autres pays, tels l’Espagne et le Portugal, adorant ce qu’hier ils avaient brulé, ne se décident alors à embrasser les demandes de la Grèce. Le risque est immense de voir la politique établie par l’Allemagne et au profit de l’Allemagne voler alors par dessus les moulins. Le gouvernement allemand en est conscient, et c’est pourquoi il mène un « front de la fermeté » sur ces points. Mais, à tenir une position intransigeante avec la Grèce, ces mêmes dirigeants prennent le risque d’un éclatement de toute la construction politique qu’ils ont accomplie depuis plus de quinze ans. On le voit, et ceci quelle que soit l’issue de cette crise, c’est à la fin de la construction européenne telle qu’elle s’est faite depuis maintenant près de vingt-cinq ans que nous sommes en train d’assister. L’expression « grand basculement » apparaît donc comme bien appropriée. Reste à savoir comment les gouvernants français s’adapteront à cette nouvelle situation.

Notes

[1] http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-grece-s-engage-a-rembourser-le-fmi_1668428.html

[2] http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-bce-demande banques-grecques-de-ne-plus-acheter-de-dette-d-athenes-463735.html

[3] Blanchard O. et D. Leigh, « Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers », IMF Working Paper, n°13/1, janvier 2013.

[4] Sapir J., “Éléments d’une histoire économique de l’URSS: quelques questions sur la croissance”, in Historiens et Géographes, n°351, décembre 1995, pp.191-218. Idem, “La guerre civile et l’économie de guerre, origines du système soviétique”, in Cahiers du Monde Russe, vol. 38, n°1-2, 1997, pp. 9-28.

[5] http://www.theguardian.com/world/2015/mar/31/alexis-tsipras-greece-russiarelations

Source: http://www.les-crises.fr/tsipras-acteur-du-grand-basculement/