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Le FBI a poussé des musulmans à commettre des attentats selon Human Rights Watch

Friday 15 May 2015 at 00:43

SELON L’ORGANISATION HUMAN RIGHTS WATCH, LE FBI A “POUSSÉ ET PARFOIS MÊME PAYÉ”, DES MUSULMANS AMÉRICAINS POUR LES INCITER À COMMETTRE DES ATTENTATS.

Members of a Federal Bureau of Investigation SWAT team are seen during an FBI field training exercise at the Landmark Mall May 2, 2014 in Alexandria, Virginia. The law enforcement agency held the training to practice responding to a terrorist attack in a public venue.

Des membres de l’équipe d’intervention SWAT du Federal Bureau of Investigation (FBI) lors d’un entrainement antiterroriste. Photo d’illustration.

“Opérations de contre-terrorisme abusives”. Le FBI a “encouragé, poussé et parfois même payé” des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opérations de filature clandestines montées de toutes pièces après le 11 septembre, conclut un rapport de l’ONG internationale Human Rights Watch(lien en anglais). Le but: gonfler le nombre d’arrestations, prétendre ainsi protéger les Américains et justifier les lois antiterroristes. Selon HWR, “la théorie du FBI est que ces individus sont des terroristes en puissance et que s’il ne les avait pas poussé à commettre des actes terroristes, Al-Qaeda l’aurait fait”.

Dans nombre des plus de 500 affaires de terrorisme conduites par les tribunaux américains depuis le 11 septembre 2001, “le ministère américain de la Justice et le FBI ont ciblé des musulmans américains dans des opérations clandestines de contre-terrorisme abusives, fondées sur l’appartenance religieuse et ethnique”,dénonce ce rapport de 214 pages -intitulé “Illusion de justice”- étayé de nombreux exemples (voir aussi à la fin de cet article).

“Des individus respectueux de la loi” transformés en terroristes par le FBI?

L’organisation aidée de l’Institut des droits de l’homme de l’Ecole de droit de l’Université de Columbia a en particulier étudié 27 affaires, de l’enquête au procès, en passant par l’inculpation et les conditions de détention, et interviewé 215 personnes, qu’il s’agisse des inculpés ou condamnés eux-mêmes ou de leurs proches, d’avocats, juges ou procureurs.

“Dans certains cas, le FBI pourrait avoir créé des terroristes chez des individus respectueux de la loi en leur suggérant l’idée de commettre un acte terroriste”, résume un communiqué, estimant que la moitié des condamnations résultent de coups montés ou guet-apens. Dans 30% des cas, l’agent infiltré a joué un rôle actif dans la tentative d’attentat.

Voir aussi la vidéo d’HWR (en anglais):

Le gouvernement prétendait ainsi assurer la sécurité des Américains

“On a dit aux Américains que leur gouvernement assurait leur sécurité en empêchant et en punissant le terrorisme à l’intérieur des Etats-Unis”, a déclaré Andrea Prasow, l’un des auteurs du rapport. “Mais regardez de plus près et vous réaliserez que nombre de ces personnes n’auraient jamais commis de crime si les forces de l’ordre ne les avaient pas encouragés, poussés, et parfois même payés pour commettre des actes terroristes”.

L’étude cite notamment les quatre de Newburgh, accusés d’avoir planifié des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine, alors que le gouvernement avait, selon un juge, “fourni l’idée du crime, les moyens, et dégagé la voie” et transformé en “terroristes” des hommes “dont la bouffonnerie était shakespearienne”.

“Le FBI a aussi souvent ciblé des personnes vulnérables, souffrant de troubles mentaux et intellectuels, selon Human Rights Watch.

Le rapport cite également le cas de Rezwan Ferdaus, condamné à 17 ans de prison à l’âge de 27 ans pour avoir voulu attaquer le Pentagone et le Congrès avec des mini-drones bourrés d’explosifs. Un agent du FBI avait dit de Ferdaus qu’il avait “de toute évidence” des problèmes mentaux, mais le plan avait été entièrement conçu avec le policier infiltré.

Source : L’Express, le 21 juillet 2014.

Source: http://www.les-crises.fr/le-fbi-a-pousse-des-musulmans-a-commettre-des-attentats-selon-human-rights-watch/


[Vidéo] Les pilotes français de l’armée rouge : Normandie-Niémen

Friday 15 May 2015 at 00:02

Lien vers un beau reportage diffusé par France 2

Normandie-Niémen : c’est le régiment le plus titré de tous les temps. Créé en 1942 par le Général de Gaulle pour représenter la France Libre combattante sur le front russe, son histoire est l’une des plus exceptionnelles de l’aviation militaire… 5240 missions, 273 victoires confirmées. Ces pilotes étaient jeunes et un peu fous. Ils sont devenus des héros. 96 pilotes, tous volontaires dont 42 ne sont pas revenus.

France 2 a proposé le 12 mai dans la case Infrarouge, un documentaire inédit écrit et réalisé par Frédéric Tonolli.

“La guerre fait rage en Europe, la France vaincue et occupée continue à se battre pour la liberté sous l’appellation de France libre, dirigée par le Général de Gaulle à Londres. En 1941, Hitler déferle sur l’URSS, le Général de Gaulle propose l’envoie d’une escadrille de chasse française en URSS afin de venir en aide à l’armée soviétique. Un projet fou, qui contrarie nos alliés, mais le Général persiste et forme une escadrille aux couleurs de la « France Libre » pour combattre à l’Est aux côtés des soviétiques. « Normandie-Niémen » est née… Le Général veut ainsi démontrer que la France est encore de tous les combats. Une idée qui servira la France à la fin du conflit et lui permettra de siéger à la table des vainqueurs. Normandie-Niémen fut la première formation de chasse française de la seconde guerre mondiale, avec 273 victoires homologuées au cours de 5 240 missions et 869 combats. Seule unité de la France libre engagée sur le front russe aux côtés de l’Union soviétique dés 1942, elle comptera vingt et un Compagnons de la Libération et quatre Héros de l’Union soviétique, une décoration rarissime accordée aux étrangers par l’URSS. Quarante-deux de ses quatre-vingt-dix-sept pilotes seront tués.”

Documents soviétiques et français inédits, reconstitutions, animations 3D, tournage sur les lieux mêmes de l’action.

Credit photo © Sunset Presse /STAR MEDIA DISTRIBUTION

 

A regarder ici jusqu’au 19 mai…

Pour cette extraordinaire aventure humaine, Nous voudrions hormis la qualité du propos porter un soin très particulier à la mise en image.

Un documentaire construit sur ; un mélange d’archives, de reconstitutions dialoguées, d’animations 3D, d’évocations sur les lieux mêmes de l’action, de cartes animées et d’entretiens.

Il se peut encore que mon, notre désir change encore de sentiments, de perspectives. Mais cela pourrait être une base de travail, de pensée…

Ces séquences seront en couleur, d’une apparence cinématographique et marquées du léger sautillement du 24 images secondes.

Les archives, elles sont nombreuses, soviétiques et françaises. Nous avons déjà identifié la majorité des sources. Les archives soviétiques sont d’ailleurs d’excellentes qualités. De plus en 1960, un film franco-soviétique, « Normandie Niémen », est réalisé par Jean Dréville. Ce film tourné en 35 mm noir et blanc utilise nombre d’archives et certaines séquences ont par leurs forces, valeurs d’archives. Toutes ces sources parfois disparates seront traitées d’une façon unique pour assurer (et assumer) une continuité visuelle. J’ai bien conscience que cela peut susciter débat. Un traitement simple et homogène, Noir profond et blanc bien marqué, seule la couleur rouge sera invitée, présente. Le rouge de l’étoile et le rouge de la furie des explosions de la guerre.

Les cartes, stylisées, modélisées en 3D sur des fonds d’époques, de vrai cartes d’état major. Une valeur informative ; toujours pouvoir situer le déroulé de l’action. Des couleurs aux tons pastels, des animations de haute technicité mais avec un rendu final, du moins une impression faisant référence aux films de genres d’époques.

Utilisation de la modélisation en 3D, à chaque tête de chapitre, une animation sur la page du texte ( du carnet de route de l’escadrille), permet de lancer la séquence suivante. Par exemple un train à vapeur peut surgir de la page et montrer le trajet des pilotes à travers l’Irak dans leur périple pour rejoindre l’URSS. Une autre page, un autre chapitre, un Yak 3 modélisé peut s ‘échapper des lignes et rejoindre et se mêler aux archives de combats aériens.

Images en vol. Caméra placée à l’intérieur du cockpit, gros plan des instruments en vol et du pilote. Caméras accrochées aux ailes pour quelques vues extérieures spectaculaires. Il existe aujourd’hui encore deux Yak 3 en France en état de vol et aux couleurs de l’escadrille.

Imaginer quelques reconstitutions, certaines rares scènes du documentaire pourraient être totalement reconstituées. Uniformes, décors et dialogues. Délicatesse et élégance pour ne pas tomber dans la caricature. Une façon de redonner du souffle et corps au documentaire.

Aujourd’hui 68 ans après les faits presque tous les héros de cette histoire ont pris leurs derniers vols vers de lointaines étoiles. Mais ils existent de nombreux entretiens, interview de ces héros, des captations souvent disparates par leur cadrage ou style. Alors avec une intention soutenue, par un détourage, un recadrage, une remise en forme nous allons remettre en valeur et homogénéiser la parole extraordinaire de nos pilotes.

Frédéric Tonolli

Source: http://www.les-crises.fr/video-les-pilotes-francais-de-larmee-rouge-normandie-niemen/


De BNP Paribas à la Banque de France : vive les conflits d’intérêts !

Thursday 14 May 2015 at 00:43

Petit rappel. Le conseiller de Ayrault sur ces sujets était Nicolas Namias, qui avait été recruté chez BPCE. Il s’est occupé de la la loi bancaire, et zou, quand Ayrault est parti, il est allé chez… BPCE, en tant que Directeur de la stratégie de Natixis. Pour simplifier, je propose d’ailleurs qu’à l’avenir les conseillers restent dans leur banque, cela économisera des déménagements inutiles.

Je précise au passage que ce jeune énarque est le fils de Robert Namias, ancien directeur de l’information de TF1, et le frère de Julien, Directeur Général d’Europe 1…

Banque de France: petits échos de la vie de cour

Christian Noyer doit quitter la présidence de la Banque de France en octobre. Officiellement, il devrait être remplacé par Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE. Mais Jean-Pierre Jouyet semble vouloir y nommer François Villeroy de Galhau, au mépris des possibles conflits d’intérêts : un banquier de BNP Paribas deviendrait responsable de la régulation du système bancaire français.

Jean-Pierre Jouyet est un homme surchargé. Il travaille sans relâche comme secrétaire général de l’Élysée. Mais  il  s’est  aussi  donné  une  autre  mission  : directeur des ressources humaines des inspecteurs des finances. En tant qu’ancien inspecteur des finances lui- même,  ancien directeur du trésor, il semble estimer nécessaire de veiller au devenir des membres de la caste la plus célèbre et la plus prisée de notre noblesse d’État. Ces membres, qui ont réussi le concours prestigieux de la sortie de l’ENA à 24-25 ans, méritent la plus grande sollicitude tout au long de leur carrière. Il leur revient d’obtenir les postes à la hauteur de leur talent.

Les fonctions et les présidences sont une des grandes affaires de l’Inspection des finances. Une fois qu’un poste a été obtenu par un des membres de la caste, il  ne  doit  plus  en  sortir.  Dès  qu’une  fonction  se libère ou s’apprête à se libérer, le corps fait masse pour ne pas laisser échapper la succession. Les candidatures affluent. Même les anciens qui sont partis dans le privé, et parfois ne cessent de déblatérer sur l’État, la France et autres vieilles lunes, redécouvrent brusquement la vocation.

Mario Draghi, Christian Noyer et François Hollande  © Reuters

Il se trouve qu’une de ces présidences de choix est sur le point de se libérer. Christian Noyer doit abandonner le poste de gouverneur de la Banque de France en octobre, après douze ans de service. Officiellement, la succession est toute tracée. Benoît Cœuré, membre du directoire à la banque centrale européenne, après avoir été sous-directeur du trésor, est désigné comme le candidat idéal pour prendre la place de gouverneur de la Banque de France, avec le soutien de ce dernier et celui du président de la BCE.

Mais cette nomination semble consterner l’Inspection des finances. Car Benoît Cœuré souffre d’une tare irrémédiable. Il n’a pas les lettres de noblesse justifiant qu’il puisse accéder à cette si haute fonction : il n’appartient pas au grand corps de l’Inspection. Il est seulement polytechnicien et administrateur de l’Insee. C’est dire la faute de goût ! Comment tolérer que le poste de gouverneur de la Banque de France puisse échapper à l’Inspection ? Comment tant de pouvoir et de puissance, le prestige de fréquenter les grands de ce monde, sans compter les petits à-côtés non négligeables comme des appartements privés au Palais Royal, pourraient-ils échoir à ce « sous-diplômé » ?

Benoît Cœuré  © DR

Ces dernières semaines, la machine à rumeur et à cabale a donc commencé à s’emballer dans les trois kilomètres carrés qui couvrent le monde parisien des affaires et du pouvoir. Sur le ton de la confidence, certains assurent que Benoît Cœuré n’est pas si désireux que cela de quitter Francfort pour Paris. Pour d’autres, il est jeune et a le temps de briguer le poste plus tard.

D’autres encore insistent sur un ton chagrin dans les allées présidentielles sur le dommage que pourrait créer à la France le rapatriement de Benoît Cœuré à Paris, alors qu’il s’entend si bien avec le président de la BCE, Mario Draghi, qu’ils mènent ensemble un combat décisif pour la défense de l’euro et de l’Europe. Bref, l’idée que Benoît Cœuré n’est peut-être pas le candidat idoine pour succéder à Christian Noyer fait son chemin, discrètement.

Dans le même temps, les membres de l’Inspection des finances sont entrés en action.   Xavier Musca, ancien directeur du trésor et ancien secrétaire général de  l’Élysée,  serait  sans  doute  prêt  à  se  sacrifier et abandonner la direction du Crédit agricole pour occuper la noble fonction. Ramon Fernandez, qui se languit à la direction financière d’Orange, après avoir occupé lui aussi la direction du trésor et veillé au plus fort de la crise sur le sort de la zone euro, pourrait aussi accepter, avec l’assentiment de nombre de ses camarades, de revenir occuper de hautes missions dans


cette chère institution. Mais ils ont l’un comme l’autre le handicap d’être des proches de Nicolas Sarkozy. C’est le sort des grands serviteurs de savoir se retirer dans des terres éloignées, lorsque le pouvoir ancien a été déchu, dans l’espoir d’être rappelés par la suite.

Conflit d’intérêts

Jean-Pierre Jouyet  © Reuters

De toute façon, Jean-Pierre Jouyet a déjà son candidat, selon nos informations. Un homme de son camp : François Villeroy de Galhau. Inspecteur des finances, il a été ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn puis de Christian Sautter quand ils furent ministre des finances de 1997 à 2000, avant de partir chez BNP Paribas où il est directeur général délégué.

Jean-Pierre Jouyet avait déjà soutenu sa candidature pour qu’il prenne la succession de Ramon Fernandez à  la  direction  du  trésor  en  2014.  La  manœuvre avait échoué. Sa candidature, dévoilée trop tôt, avait rencontré de très fortes oppositions. Jean-Pierre Jouyet s’en est voulu de cet impair et estime avoir une dette à son égard.

Fort de l’expérience, le secrétaire général de l’Élysée paraît décidé à rester le plus discret possible et à n’avancer qu’au dernier moment, afin de contrer tous les obstacles. Interrogé sur son éventuel soutien à la nomination de M. Villeroy de Galhau à la Banque de France, Jean-Pierre Jouyet nous a fait répondre qu’il n’avait « aucun commentaire à faire ». De son côté, François Villeroy de Galhau nous a fait répondre qu’il n’avait lui aussi « aucun commentaire à faire ».

Selon nos informations, celui-ci, cependant, pourrait être désigné pour accomplir quelque « mission spéciale » dans les six prochains mois, afin de ne plus être engagé dans les fonctions opérationnelles de la banque et de ne plus être trop marqué BNP Paribas. Une façon de faire taire les polémiques.

Cette candidature, si elle se confirmait, n’irait pas de soi. Elle serait une nouvelle illustration des dérives du gouvernement et de la haute administration, qui semblent avoir oublié tout repère politique et déontologique.
François Hollande avait promis une République irréprochable. Il n’a pas fallu longtemps pour que la haute fonction publique remette au goût du jour les privilèges qu’elle estime lui être dus. Le règne de l’énarchie est à son paroxysme. La promotion Voltaire, dont est issu François Hollande, fait l’objet d’un traitement de faveur. Les pratiques de la porte tambour – une fois dans le public, une fois dans le

privé, avant de revenir dans le public pour mieux aller faire prospérer son carnet d’adresses par la suite dans le privé – sont désormais institutionnalisées dans les grands corps. Plus personne ne s’émeut de voir l’appareil d’État mis à la disposition des membres d’une caste, avec un droit de tirage à vie au nom d’un diplôme de jeunesse.

Peu s’inquiètent des risques de conflit d’intérêts. Dans le cas présent, ceux-ci sont potentiellement immenses. Comment accepter qu’un banquier travaillant dans la première banque française devienne, en tant que gouverneur de la Banque de France, le régulateur de tout le système bancaire français ? Que se passera-t-il si BNP Paribas, qui a déjà fait l’objet d’une sanction record de 6,8 milliards d’euros aux États-Unis, se retrouve à nouveau pris dans les filets de la justice ? Peut-on accepter cette ultime captation de la régulation par le système bancaire ? Pour Jean-Pierre Jouyet, ces préoccupations semblent sans doute assez accessoires. L’important est de préserver les droits et les privilèges de l’Inspection. Bon appétit, messieurs !

Source : Martine Orange, pour Mediapart, le 20 avril 2015.


Banque de France : comment Jouyet compte installer Villeroy de Galhau

Le secrétaire général de l’Elysée a lancé un plan de conquête pour installer son ami à la tête de la Banque de France.

François Villeroy de Galhau, actuel directeur général de BNP Paribas, bientôt à la tête de la Banque de France ? (BERTRAND GUAY / AFP)

François Villeroy de Galhau, actuel directeur général de BNP Paribas, bientôt à la tête de la Banque de France ? (BERTRAND GUAY / AFP)

Qui succédera à Christian Noyer à la tête de la Banque de France quand le mandat de ce dernier expirera, en octobre prochain ? Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée, ami proche de François Hollande, a déjà sa petite idée. Et il est prêt à lancer les grandes manœuvres pour la faire aboutir.

Il verrait bien à ce poste de gouverneur son ami François Villeroy de Galhau, 56 ans, ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, dont le nom a déjà circulé il y a plusieurs mois pour prendre la direction du Trésor.

Aux yeux de Jouyet, “FVG” a une grande qualité : il est, comme lui, inspecteur des Finances. Ce qui n’est pas le cas des économistes dont le nom circule aussi pour ce poste : Benoît Cœuré, bras droit de Mario Draghi à la Banque centrale européenne, ou Claire Waysand, l’actuelle directrice de cabinet de Michel Sapin, tous deux polytechniciens et diplômés de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique.

Pour quelle indépendance ?

Le hic, c’est que Villeroy de Galhau a occupé, ces trois ­dernières années, le poste de directeur général délégué de BNP Paribas, banque qui a écopé d’une amende record aux Etats-Unis pour non-respect des embargos économiques.

Sera-t-il vraiment indépendant dans ses missions de supervision, notamment en ce qui concerne la gestion des dossiers de surendettement, lui qui a longtemps dirigé Cetelem ?

Afin d’éloigner le reproche de conflit d’intérêts, Jouyet a confié à son ami une mission d’étude sur le financement de l’investissement, ce qui lui permet de quitter son poste. Et de se blanchir d’ici au mois d’octobre, date de la fin du mandat de Christian Noyer. Un plan de conquête digne de l’inspection des Finances…

Source : Sophie Fay, pour l’Obs, le 23 avril 2015.


Le numéro 2 de BNP Paribas bien placé pour la Banque de France

François Villeroy Galhau

François Villeroy de Galhau - AFP

François Villeroy de Galhau quitte BNP Paribas. C’est un candidat sérieux pour remplacer Christian Noyer à la Banque de France, en novembre.

Les dernières rumeurs voulaient que Benoît Cœuré, membre très influent du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), devienne le prochain gouverneur de la Banque de France. Ses chances semblent désormais compromises. Selon nos informations, c’est François Villeroy de Galhau, actuel directeur général délégué de BNP Paribas , polytechnicien et énarque, qui serait le mieux parti pour remplacer Christian Noyer, en novembre. L’Elysée aurait fait son choix, même s’il reste six longs mois pendant lesquels d’ultimes rebondissements sont possibles.

« François Hollande n’a pas tranché entre Benoît Cœuré et François Villeroy de Galhau », tempère un proche du président. « L’idée est de garder deux fers au feu. » Comprendre : les deux hommes pourraient l’un comme l’autre occuper la fonction de gouverneur de la Banque de France ou celle de membre du directoire de la BCE.

Eviter les conflits d’intérêts

Il reste que les deux postes ne sont pas si aisément « interchangeables », puisque la nomination au comité de direction de la BCE ne relève pas de la politique interne française mais du Conseil européen. Surtout, le Parlement de Strasbourg peut rendre un avis négatif, comme il l’avait fait en 2012 à l’encontre du Luxembourgeois Yves Mersch (finalement nommé), pour des raisons de parité.

Si l’option « Francfort » semble compliquée, en revanche, la voie est libre pour que le dirigeant de BNP Paribas puisse prendre les rênes de la Banque de France à l’automne. Mardi matin, Matignon a annoncé qu’il quittera ses fonctions le 1er mai pour assumer « une mission d’études sur le financement de l’investissement, en France et en Europe, dans le contexte de la baisse des taux d’intérêt ». Il rendra un premier rapport en juillet, ce qui lui offre un laps de temps opportun pour s’éloigner des affaires courantes de BNP Paribas et faire taire les critiques au sujet d’un éventuel conflit d’intérêts .

L’intéressé récuse toutefois fermement cette interprétation des faits. « J’ai une seule motivation très forte : le service de mon pays en Europe, et cette mission peut y contribuer », jure-t-il aux « Echos ». La mission d’intérêt générale de François Villeroy de Galhau visera à « s’assurer que la baisse des taux d’intérêt bénéficie au mieux à l’ensemble des entreprises françaises et européennes » et à « favoriser en Europe une approche intégrée et efficace des besoins de financement », précise Matignon « Ces enjeux sont évidemment clefs pour que la reprise conjoncturelle actuelle se prolonge en croissance et en emplois durables », souligne le banquier. Et ensuite ? François Villeroy de Galhau martèle que ce n’est pas le sujet du moment. La suite pourrait d’ailleurs dépendre des premières conclusions du rapport commandé par Manuel Valls.

Stupéfaction de Mario Draghi

L’hypothèse de son arrivée à la Banque de France a pourtant été l’un des principaux sujets de discussion de la délégation française à Washington, où se tenait la réunion de printemps du Fonds monétaire international (FMI) en fin de semaine dernière. Les partisans de Benoît Cœuré ont fait grise mine en découvrant les scénarios de l’Elysée. Car, selon eux, l’économiste et ancien directeur de l’agence de la dette française, présente le profil idéal pour devenir gouverneur à la place de Christian Noyer, même s’il n’est pas passé par l’ENA. Le quadragénaire au parcours aussi brillant qu’atypique semblait d’ailleurs prêt pour la fonction, après avoir un temps hésité, lui qui se passionne pour l’international.

Mario Draghi, le président de la BCE, qui avait fait le déplacement à Washington, aurait lui-aussi été stupéfait en apprenant la nouvelle, vendredi, rapporte une source. L’Italien, qui a été violemment attaqué lors de sa nomination à Francfort du fait de ses états de service passés chez Goldman Sachs, était visiblement convaincu que Benoît Cœuré, son bras droit à la BCE, serait le relais de la politique monétaire européenne en France… plutôt qu’un banquier de BNP Paribas.

Source : Isabelle Couet et Ninon Renaud, pour Les Echos, le 21 avril 2015.


Conflit d’intérêts : ce que dit le droit

Passer du privé au public n’est pas contestable. Le risque de collusion est aussi limité par la création d’une supervision européenne.

Un homme de BNP Paribas aux manettes de la Banque de France ? Ce scénario fait bondir les concurrents de l’établissement de la rue d’Antin, qui crient au conflit d’intérêts. La nouvelle risque aussi de susciter des réactions outrées dans l’opinion, comme du temps où Mario Draghi, ancien de la banque Goldman Sachs, a été nommé président de la Banque centrale européenne (BCE), selon une coutume très anglo-saxonne. Mais du point de vue du droit, une telle nomination en France ne semble pas poser de problèmes.

« Il n’existe pas de règles qui s’opposent à ce que l’on passe du privé au public, sous réserve d’une certaine prudence déontologique concernant l’entreprise d’où l’on vient », explique Olivier Fouquet, l’ancien président de la Commission de déontologie de la fonction publique, qui avait dû se prononcer dans l’affaire Pérol, en 2009. Les règles françaises en la matière renvoient aux dispositions du Code pénal sur la « prise illégale d’intérêts » ou l’« ingérence », ce qui signifie que le problème existe seulement lorsqu’un fonctionnaire ou un homme occupant des fonctions publiques pantoufle. L’idée est d’empêcher qu’une personne ayant contrôlé un secteur y obtienne ensuite un poste. C’est au nom de ce principe, par exemple, qu’Alexandre de Juniac, le directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait reçu un avis défavorable de la Commission pour aller chez Areva.

Supervision européenne

L’usage veut néanmoins que le salarié d’une entreprise, qui serait passé dans le public, se récuse si un dossier concernant son ancien employeur lui est soumis. Cette situation pourrait notamment se produire si, après nomination de François Villeroy de Galhau, le collège de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) des banques – présidé par le gouverneur de la Banque de France – devait traiter un dossier relatif au groupe BNP Paribas.

Les règles du jeu ont toutefois changé depuis que la supervision bancaire a été transférée à l’échelon européen en novembre dernier : la BCE supervise désormais les grands établissements bancaires (comme BNP Paribas), à travers le Mécanisme de supervision unique (MSU). Si les liens avec les équipes de régulation nationale ne sont pas totalement rompus, ils sont plus ténus.
L’Elysée dispose donc d’un certain nombre d’arguments pour contrer les critiques. Et ce, d’autant que l’actuel directeur général délégué de BNP Paribas quitte ses fonctions plus de six mois avant la fin du mandat de Christian Noyer.

Source : Isabelle Couet, pour Les Echos, le 22 avril 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/de-bnp-paribas-a-la-banque-de-france-vive-les-conflits-dinterets/


Actu’Ukraine 14/05

Thursday 14 May 2015 at 00:02

Merci à toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette Actu’Ukraine !

 ACTU’UKRAINE DU 4 AU 10 MAI 2015

FOCUS DE LA SEMAINE

DEUX SYMBOLES DE L’UKRAINE ACTUELLE :

LE DESTIN DE VITA ET D’ANDREY

ET LA FÊTE DE LA VICTOIRE DU 9 MAI 2015

LE DESTIN DE VITA ET D’ANDREY

Cela commence par un triste fait divers le 4 mai 2015. Un braquage d’une station essence à Kiev qui dérape et conduit à la mort de 2 policiers et en laisse 3 autres blessés gravement  (vidéo (+ 18) podrobnosti.ua, youtube). La vie ne vaut pas cher en Ukraine, le butin du braquage est de 880 Hryvnas (35 euros) ! Les malfaiteurs ont lancé des grenades aux policiers et possédaient également des armes automatiques, lance-grenades, fumigènes.

 

 

Les meurtriers des deux policiers se révèlent être d’anciens combattants des bataillons de volontaires Azov, Aidar et Tornado (vzgliad.ruvesti-ukr.com).  Trois suspects sont arrêtés dont Andrey Romaniuk, 17 ans (vesti-ukr.com). Le garçon revenait tout juste de la zone ATO où il était parti à 16 ans. La télévision ukrainienne avait fait plusieurs sujets patriotiques sur lui (youtube). Analyse d’Anatoliy Sharij le 5 mai : “Assassinat à Kiev. Mais à qui la faute ?” (youtube).

 

 

Le Ministère de l’intérieur ukrainien assure de son côté que les personnes qui ont été arrêtées (donc des ultra-nationalistes) préparaient un acte terroriste pour les 8 et 9 mai (vzgliad.ru).

Le 6 mai, Gordon.ua annonce, en citant un communiqué de presse du Parquet de Kiev, l’interpellation et la mise en garde à vue d’une jeune fille de 19 ans originaire de Vinnitsa, sans donner son identité. Elle entretenait des relations étroites avec les trois jeunes gens qui ont tué deux policiers à Kiev lundi. L’article indique qu’il est établi que cette jeune fille avait participé le 2 mai avec les trois jeunes gens mentionnés précédemment à des tirs sur un poste de police à Bykovnia, près de Kiev, qui n’avait pas fait de victimes (gordonua.com, le communiqué du parquet de Kiev : kyiv.gp.gov.ua). Très vite, le nom de le jeune fille est connu, c’est Vita Zaverukha, l’égérie guerrière de Elle (glagol.su). Vesti indique qu’elle a été arrêtée en citant comme source la page Facebook d’un ancien volontaire du bataillon Kiev 2 Evgueni Karas (vesti-ukr.com). Du coup, célébrité oblige, tous les médias se jettent sur elle (ipress.ua, facebook, uanews.donetsk.uavesti-ukr.com, ridus.ru, antikor.com.ua, peremogi.livejournal.com, vsim.ua, vn.20minut.ua, russia-insider.com, youtube, politikus.ru, 2015.livejournal.com) même le 20 minutes local !  Le très british Daily Mail s’y met lui aussi avec un titre épique “Teenage girl soldier hailed as Ukraine’s ‘Joan of Arc’ by Elle magazine is revealed as neo-Nazi and is arrested over cop killing” (dailymail.co.uk) ! La “Jeanne d’Arc” ukrainienne est donc arrêtée…

 

 

pour mémoire


 

sa page VK (https://vk.com/vita_zaveruha)

 

son compte Tweeter (twitter.com)

Le journal “Argumenty i Fakty” publie une synthèse sur l’affaire Vita en reprenant pour l’essentiel les infos des medias ukrainiens. Cependant il précise que c’est la pianiste d’origine ukrainienne Valentina Lisitsa (celle qui a été débarquée ensuite de l’orchestre de Toronto, ce que AiF rappelle) qui avait expliqué en occident qui était Vita après les photos de celles-ci dans “ELLE” (aif.ru).

L’histoire se corse quand des soupçons d’assassinat (des meurtres prémédités donc) et non une simple fusillade suite à une poursuite émergent. Les deux policiers tués étaient en effet d’anciens Berkut (la police anti-émeute de l’ancien gouvernement). Il est alors question d’exécution planifiée sous couvert d’un braquage (vesti-ukr.com). Les deux morts faisaient en effet partie d’une liste d’anciens Berkut ayant été publiée sur internet (roadcontrol.org.ua, translate.google.fr). Une autre source en font des membres de Kiev-1, bataillon de forces spéciales sous les ordres direct d’Avakov, ce qui n’est pas antinomique avec une ancienne appartenance aux Berkut.

Vita se déclare innocente de ces meurtres/assassinats, ce qui, à ce stade de l’enquête, et peut-être vrai (pravdoryb.info). De toutes façons, le lynchage médiatique a eu lieu… Nous avons donc deux jeunes étoiles de l’ultra nationalisme ukrainien descendues en flèche pour une histoire sordide. Cela s’inscrit dans une logique de reprise en main, voire de répression, du régime envers les ultra-nationalistes. Au delà de son cas personnel, c’est un symbole qui a été arrêté.

 

 LA FÊTE DE LA VICTOIRE DU 9 MAI 2015

• Les célébrations du 9 mai en Novorussie : Parades militaires. Donetsk et Lougansk ont organisé des défilés militaires alors que Kiev y a renoncé (dnr-news.com). Très symbolique et révélateur.

A Donetsk : La Fête de la Victoire a été suivie par 40.000 personnes malgré la pluie battante (interfax.ru , fortruss, ridus.ru, youtube, youtube, youtube, youtube). Motorola (commandant du bataillon “Sparta” qui a pris l’aéroport de Donetsk avec le bataillon “Somali”) a félicité les vétérans (youtube).

La répétition (youtube, youtube)

 

La parade (youtube)

 

Motorola félicitant les vétérans (youtube)

).

 

Reportage de Komsomolskaïa Pravda sur le défilé (youtube)

 

A 4′ 30″, on voit passer le char avec Motorola qui salue, et Guivi sur un autre char – les deux vainqueurs de la bataille de l’aéroport de Donetsk. A 5′ 25″, banderole : “La légion immortelle : Donbass”.  Et sur cette page de DAN (Agence d’informations de Donetsk) (dan-news.info), on peut lire qu’à Donetsk les arrière-petits enfants des vétérans de la Grande Guerre Patriotique ont reçu en cadeau plus de 3.000 portions de glace, qu’à Makeevka (11 km au nord de Donetsk), 50.000 personnes sont venues suivre les festivités de la Victoire, et que les prisonniers ukrainiens ont également tous reçu un cadeau : un ruban de Saint-Georges…

Les photos de la parade de la Victoire à Donetsk sont également diffusés en Ukraine sur LB (lb.ua), accompagnées bien sûr de d’allusions ironiques, par exemple à propos de “Motorola couvert de médailles”. Mais c’est logique ! Ce diable de Motorola (de son vrai nom Pavlov), avec son compère Guivi (Mikhaïl Tostoï) en a fait baver aux soldats des Forces Armées Ukrainiennes, puisque ce sont leurs deux bataillons, Sparta (Motorola) et Somali (Guivi) qui ont tenu l’aéroport de Donetsk durant plusieurs mois et en ont finalement chassé les “Cyborgs” ukrainiens.

 

 

A Lougansk : Trois vidéos du défilé de la Victoire (youtube , youtube , youtube)

 

 

• Les célébrations du 9 mai en Novorussie : Saur Moguila. Une  foule d’un millier de personnes au moins s’est rendue à Saur Moguila (fortruss, youtube, youtube). Les gens ont défilé en déployant un ruban de Saint-Georges de 125 mètres de long (youtube). Les hauteurs de Saur-Moguila sont un lieu hautement symbolique à la fois pour la seconde guerre mondiale et la guerre civile en cours (wikipedia). D’intenses combats ont eu lieu en 1941 et 1943. Les Novorusses ont reconquis ces hauteurs stratégiques après de durs combats durant l’été 2014. Le monument commémorant les combats de la seconde guerre mondiale a été complétement détruit par les bombardements de 2014.

 

Le monument en 2008

Saur-Moguila en 2014 (youtube, youtube)

 

Les commémorations de 2015 (fortruss, youtube, youtube)

 

 

• Les célébrations du 9 mai en Novorussie : Gorlovka.  A Gorlovka, ville intensément bombardée par les ukrainiens, la population est sortie en masse dans les rues, malgré les tirs intensifs de la veille (pbs.twimg.com).

 

• les célébrations en Ukraine : révisionnisme historique total et sans complexe (memory.gov.ua). Le jour de la victoire contre le nazisme, devient le “Jour de la mémoire, de la réconciliation et de la victoire contre le nazisme”. Donc dans la foulée, l’Ukraine fête ensemble les anciens combattants de la seconde guerre mondiale, les pro nazis de l’UPA et les soldats de l’armée rouge. Style, “le passé est pardonné, allons ensemble nous battre contre les russes…”. Porochenko parade à la Rada  lors d’une session solennelle avec des anciens combattants des deux bords (memory.gov.uaespreso.tv)…

Vu que c’est quand même un peu gros à avaler, l’Institut ukrainien de la mémoire nationale (memory.gov.ua) publie tout un document (version ukrainienne : memory.gov.ua, version anglaise : memory.gov.ua) avec historien a l’appui, prouvant que les ukrainiens, y compris l’UPA, étaient de bons alliés anti nazis durant la Seconde Guerre Mondiale (ria.ru, kmu.gov.ua). Il faut donc croire que les centaines de milliers de juifs, polonais et russes tués par les nationalistes ukrainiens étaient des nazis…  Ce qui n’empêche pas Prochenko d’en remettre une couche sur son compte Twitter en disant que l’UPA avait joué le rôle d’un “second front contre les occupants fascistes. Déjà à l’époque elle voyait l’Ukraine comme un état indépendant” (vzgliad.ru, le compte tweeter de Porochenko : twitter.com, son fil complet du 9 mai 2015 : filtweeterpp95.jpg).

Vidéo du discours de Poroshenko (youtube) : il parle de la déclaration faite par la  Russie selon laquelle la Russie aurait pu gagner cette guerre sans l’Ukraine, cette déclaration  “a choqué et offensé la majorités des ukrainiens” et  est ” la profanation de la mémoire des combattants morts et un outrage aux sentiments des vétérans”. ” On n’aurait pas pu gagner cette guerre sans l’Ukraine et les ukrainiens (applaudissements) et cela est incontestable”. “D’ailleurs, commençerait-elle, cette guerre, si Kremlin n’aurait pas signé le pacte de Molotov- Ribbentrop ? Cette question est discutable. Ce pacte a ouvert les écluses, qui, jusqu’au présent, retenaient la guerre. Personne, je souligne, personne n’a le droit  de monopoliser la victoire sur le nazisme ! Et surtout, d’utiliser cette victoire pour l’apologie de sa politique impérialiste. Cette victoire est notre oeuvre commune, l’oeuvre de toute humanité progressiste, de toute coalition anti-Hitler et les peuples de l’Union Soviétique.”

Mgr Onoufri, le chef de l’Eglise orthodoxe ukrainienne dépendant du patriarcat de Moscou, ne s’est pas levé  à la Rada lors de la commémoration par Porochenko des “héros de l’Ukraine”. Il a expliqué diplomatiquement son attitude par le refus de la guerre en général (unian.net)

 

• les célébrations en Ukraine : remplacement du symbole de la victoire. A nouvelle appellation nouveau symbole (memory.gov.ua) ! Vu que le ruban de Saint-Georges fait un peu trop russe et a été repris par les novorusses, l’Ukraine se dote d’un nouveau symbole de la victoire : le coquelicot. “Ukrainian red poppy design developed at the initiative of Ukrainian National Memory Institute and the National Television Company of Ukraine;  the author is a character designer Sergei Kharkov Mishakin.  The graphic image is a kind of allusion: on the one hand, it represents a poppy on the other – a trail of blood from a bullet.”. Ce symbole est déjà utilisé par les anglais depuis 1921 en particulier pour les commémorations de la première guerre mondiale… Bref, rien d’original et tout pompé (wikipedia.org). Il fallait vite fait trouver quelque chose pour remplacer le ruban de St Georges !  De plus, en Ukraine, ce symbole est présenté comme le symbole européen de la victoire de la seconde guerre mondiale !

le coquelicot ukrainien

 

 

le poppy anglais

 

Promotion du coquelicot rouge, nouveau symbole de fête de 8 et 9 mai

Le roofeur Mustang a décoré la statue de la Mère Patrie avec une couronne de coquelicots et de bandes bleues et jaunes (ic.pics.livejournal.com). Le Président Poroshenko, accompagné de secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le remercie avec joie (vidéo en anglais youtube)

 

• les célébrations en Ukraine : Allocution du premier ministre Yatseniouk (kmu.gov.ua)

Address by Prime Minister of Ukraine Arseniy Yatsenyuk on the occasion of the Victory Day

08.05.2014 | 10:38   Department of Information and Communication of the Secretariat of the CMU

Dear compatriots!

Ukrainians are the sixty-ninth time celebrating the liberation of Ukraine and Europe from the brown plague. And for the first time in sixty nine years it is happening in wartime. Albeit undeclared, but the real war led by the Russian regime against Ukraine.

For the first time after 1941 the enemy has crossed the borders of Ukraine, has violated its territorial integrity, annexed a part of the territory, sent sabotage and terrorist groups. Ukrainians are peaceful people who had never attacked anyone. But we have left no other choice but to take up weapons.

As if in a time machine we got back in the thirties. From thence has the leader of one of the neighboring countries borrowed his shocking rhetoric. Doesn’t the annexation of Crimea resemble the occupation of the Sudetenland? Doesn’t the non-recognition of Ukrainians as a separate from Russians nation look like discussions on preparations for the Anschluss of Austria?

Having faced with external aggression and terrorism, Ukraine even more values the immortal heroism of those who fought for the peace 69 years ago. Those who under different flags fought for Ukraine, for life, for the future.

About three million Ukrainian soldiers did not return from the battlefield. Five and a half million people in Ukraine were killed on the occupied territories. The war had destroyed nearly 700 cities and 28,000 villages. And the man who says now in Moscow that “we would have won without you” is making a desecration of the memory of millions who died.

We, the people-winner, have the right to be proud of our contribution to the overcoming of fascism. And in 1945 Ukraine deservedly became one of the founding countries of the UN.

Let’s commemorate those who died. Bow to those who are still alive and whose example we should follow now when our Homeland is facing again a mortal danger.

On behalf of the Government of Ukraine and me personally I cordially congratulate the veterans, children of war, anyone who, like me, believes May 9 as a great day!

I appeal to all patriots of Ukraine of different ideological views. I urge to refrain from any actions that enemies of Ukraine may use in the information war against our country.

I don’t expect that extremists will pause in its bloody affairs even on this day. Ukrainian leadership is informed about the black plans of Russian saboteurs and its mercenaries. We are taking all measures for safety, but we are opposed by people who are ready for anything. Please, if possible, refrain from any mass actions, and in case of participation in them not to succumb to provocations. Demonstrate tolerance to flags, slogans and other views.

An anti-terrorist mission in Donetsk region, in which our military officers demonstrate similar valor as their grandfathers and great-grandfathers with the Red Army or UPA [Ukrainian insurgent army], is launched exceptionally to curb terrorism. It is kicked off against those who have taken arms in their hands and kill people. But we talk to everyone who speaks his views in a civilized way. Even those [views] which strongly contradict ours. 

Unsolicited and following Geneva agreement, we have started a nationwide dialog to tackle the new Ukraine’s Constitution. Principal changes comprise a large-scale decentralizing of power, extension of powers of communities, districts and the regions. We are to abolish the posts of administrations’ heads who used to be sent from Kyiv. Power will be carried out by executive committees formed by councils elected by people. A right to command finance will be handed over to the local communities together with the assumed authorities. When speaking decentralizing the presumption is it concerns humanitarian policy as well. Which other holidays to celebrate, whom to recognize as heroes, what church to pray in, what languages to speak – all these things can never be foisted on people from the top. These are the things where local specificities should be accounted for. 

We keep in force Kivalov-Kolesnichenko language law approved by the Regions’ Party and Communist Party representatives. In the regions with the majority of Russian speaking citizens it has a juridical status of regional. In fact, the rights and opportunities of it in those regions are equal to the national Ukrainian language. As the Head of the Government, in the process of considering amendments to the Constitution I will suggest a norm stipulating that on preserving the status of Ukrainian language as the only national language the local councils shall receive a right to grant the special status to Russian and other languages. It proves impossible to secure unity within the country unless we learn to hear to each other and to compromise. 

Moreover, the Government has initiated a draft law on holding an all-Ukrainian consultative-advisory referendum on May 25. We wish to find out opinion of people concerning unity of the country, political regime. Regrettably, the Parliament hasn’t supported us yet. The views of people don’t pose any concern neither for Communists nor for the Regions’ Party. They haven’t voted for that, none. They are blocking in the same way the amnesty or exemption from responsibility of those rioters who will willingly lay down arms and who hasn’t committed any serious crimes. 

I have paid a visit to Donetsk, Dnipropetrovsk, Odessa and Kharkiv. I was listening to the people, they were listening to me. We have heard each other. All the four visits have made me convinced that the overwhelming majority of people see their future being the part of indivisible Ukraine. Moscow knows that, so they stake on brute force. 

But we are stronger, at least, in spirit and will. I am looking into the future with confidence. We shall stand all the tests with dignity. We shall preserve our unity. 

Congratulations, dear compatriots! 

Glory to Ukraine!

• Les célébrations en Ukraine : Dnepropetrovsk. Les vétérans de Dnepropetrovsk ont écrit au gouverneur de l’oblast de Dniepropetrovsk pour lui demander de ne pas faire participer les soldats des bataillons de volontaires aux festivités qui auront lieu dans le centre de la ville le 9 mai : “Lettre au maire de Dnepropetrovsk, adressée par le président du Conseil de l’organisation des vétérans pour la région de Dnepropetrrovsk : Sachant que le 9 mai, les vétérans et les habitants de la ville se rassemblent à 10 heures du matin pour la Marche de la Victoire, devant le tank-monument au Gl Pouchkine à Dnepropetrovsk, vous, Guennadi Olegovitch, vous avez convié à venir sur ce lieu et à la même heure les combattants des bataillons de volontaires. Vous avez appelé  votre initiative “Les petits-fils aux grands-pères: Vous avez vaincu, nous vaincrons !”. Je vous le demande comme grand-père: n’attisez pas la situation,  ne provoquez pas de bousculade et reportez votre initiative à un autre moment.” (vesti-ukr.com). On comprend fort bien que des vétérans qui ont combattu les nazis n’ont aucune envie de fêter leur victoire à côté des gars d’Azov avec leurs runes nazies, même inversées, sur le drapeau (ici à Kharkov : rusvesna.su).

 

 

• Les célébrations en Ukraine : Odessa. La vidéo (youtube) montre la célébration qui a eu lieu dans le parc Shevtchenko à Odessa où se trouve un obélisque qui est un monument au soldat marin inconnu. On note l’absence de drapeaux ukrainiens et de coquelicots du souvenir, mais la présence de drapeaux de l’URSS et de quelques rubans de Saint-Georges. On voit, à la 30e seconde, une famille qui tient des portraits d’anciens combattants. Il s’agit d’une tradition russe, commencée en 2012, pour honorer le “régiment immortel” (à Paris aussi, des personnes de la communauté russe ont défilé de la place de la Bastille jusqu’au cimetière du Père Lachaise en montrant des photos de membres de leur famille ayant fait la guerre).

 

Sur le panonceau il est écrit : “La victoire de mon arrière-grand-père, c’est ma victoire”

Sur l’Allée de la Gloire, la foule a crié : “Dégagez d’Odessa, démons bandéristes” (youtube), a chanté des chansons patriotiques de la Seconde guerre mondiale, scandé des slogans: “Odessa, ville héroïque”, “Le fascisme ne passera pas”, “Nous n’oublierons pas, nous ne pardonnerons pas, le moment approche – nous nous vengerons!”, “Merci, Grand-père, pour la Victoire.”

).

Plus tard, il y a eu des heurts: des nationalistes ont agressé des représentants du mouvement  “La Choix ukrainien”  (https://vk.com/wall-62358666_487969).

• Les célébrations en Ukraine : Kherson. A Kherson (sud-est), les communistes sont venus en force manifester malgré l’interdiction d’arborer des signes soviétiques dont des drapeaux (korrespondent.net , kherson.in).

 

• Les célébrations en Ukraine :  Nikolaïev.  A Nikolaïev, bagarre entre des anciens combattants d’Afghanistan, porteurs du ruban de Saint-Georges, et un groupe d’activistes nommé “Bastion”. Les membres de ce groupe voulaient que les vétérans enlèvent leur ruban, ceux-ci ont refusé. D’où une bagarre d’une dizaine de minutes, la milice n’est pas intervenue. Les communistes, les sympathisants séparatistes et pro-russes ont ensuite attendu que la cérémonie officielle avec dépôt de gerbe soit terminée (news.pn), puis ils sont allés à leur tour sur la place Lénine, avec drapeaux et tout (les nazis de Praviy Sektor avaient proféré des menaces à ce sujet) (youtube).

 

• Les célébrations en Ukraine :  Kiev. A Kiev, des vandales nationalistes ont brisé une plaque commémorative rappelant la proclamation en 1918 d’une République soviétique de Donetsk et Krivorozhski par Artem Sergueïev. Puis, au moment du dépôt de gerbe, des activistes ont agressé les représentants de la fraction parlementaire “Le choix ukrainien”, relate Medvedchouk dans son blog : vybor.ua).

 

• Les célébrations en Ukraine :  Lvov.  A Lvov (ouest de l’Ukraine)  Pravy Sektor avait prévenu les vétérans que ceux qui arboreraient un ruban de Saint George seraient punis (vz.ru). Un homme arborant un ruban de Saint-Georges a été sommé par des activistes de le retirer. Il a refusé, disant qu’il ne contrevenait à aucune loi en le portant. Un des activistes lui a alors arraché le ruban, l’a piétiné puis l’a brûlé. Ca ne brûle pas facilement (youtube) !

 

• Les célébrations en Ukraine :  Kharkov.  A Kharkov, des nationalistes ont frappé une femme qui portait ce même ruban (glagol.su , ukrinform.ua).

• Les célébrations en Ukraine : Melitopol. Un soldat ukrainien de l’opération terroriste anti-Donbass (ATO) s’est fait hué et sifflé quand il a évoqué le conflit en cours en parlant d’”occupants” (russes, ça va sans dire, dans son esprit) (novorossia.su, youtube).

 

• Deux choses sont certaines.  D’une part, la population de l’Ukraine sous contrôle de Kiev est de plus en plus dans une démarche de résistance non violente.  Et d’autre part, les inventions délirantes de Lissenko et de Galoushko (112.ua) qui prétendaient tous deux qu’au cours des festivités de mai, les milices séparatistes prévoyaient de tirer sur la foule pour en accuser ensuite les soldats ukrainiens, ont prouvé une fois de plus que les autorités de Kiev ne savent plus quoi faire pour attiser la haine entre ukrainiens.

A cela, j’ajouterais un témoignage sur la situation en Ukraine. Il s’agit d’un commentaire posté sur la précédente Actu Ukraine (les-crises.fr) d’une personne revenant d’Odessa.

“Je voudrais dire que, de retour d’Odessa (mais pas encore en France),  je suis contente hélas de ne plus y être. L’atmosphère est très  pesante, les gens ont très peur, ils ont peur de parler au téléphone, et  communiquer par internet – tout est surveillé.

La tension est palpable – 3 checkpoints de divers militaire à la  frontière entre la Moldavie et l’Ukraine, des “gardes nationaux”  paradant dans les rues d’Odessa en uniforme.

Personnellement je n’ai pas tellement eu peur de la police (bien sur  que l’Ukraine peut interdire l’entrée du territoire à tout journaliste  étranger) que des mecs du Pravy Sektor qui peuvent vous attaquer, vous  battre et vous tuer dans un coin.

Finalement, on les reconnait, ils ont des gueules de gangsters comme dans la mafia de Wolomin (banlieue de Varsovie) dans les années 90, ils  parlent Ukrainien avec les Odessites  (alors que le Russe est toujours la  langue de communication) et surtout ils saluent avec “Slava Ukrainii,  Gieroiom Slava”.

L’usage qui veut que les régime dictatoriaux utilisent des criminels  pour leur basses oeuvres est finalement vieux comme le monde.

Ne vous méprenez pas sur le nombre de manifestants dans les  manifestations en Ukraine : 1000 personnes à Kiev pour le 1 mai c’est  beaucoup, 2000 à Odessa pour le 2 aussi. Les gens ont tellement peur d’être battus, tués en toute impunité, de perdre leur boulot, qu’ils ne  viennent pas mais cela ne veut pas dire qu’ils n’aident pas ni ne  soutiennent pas par derrière. Par exemple, à Odessa seule 1 personne  déjà très connue de mon réseau des Mères d’Odessa est venue avec des  amis personnels. Au moins 15 militants que je connais personnellement ne  sont pas venu pour ne pas se mettre en danger. Sur les 100 familles des  victimes, seules une dizaine de famille est venue.

Cela veut dire qu’il faudrait multiplier le nombre de manifestants  par 10 ou 15 pour avoir le nombre réel de personnes soutenant activement  la cause.

Et également si vous trouvez plus de personne âgées cela ne veut pas  dire que les jeunes ne se sentent pas concernés ou que les jeunes  soutiennent les bandéristes: les vieux disent qu’ils n’ont plus rien à  perdre, que cela leur est égal de mourir. Les jeunes ont peur pour eux  et veulent vivre.

Deux de mes amis, un professeur d’université et un journaliste connu  d’Odessa (qui a participé aiu Forum Social Mondial à Tunis avec moi) ont  été obligés de fuir en Russie. Ils ont été arrêtés par le SBU et  menacés par Pravy Sektor. Tous les deux ont perdu leur boulot et leur  carrière est brisée; Contrairement à ce qu’on pense la Russie ne peut  pas fournir sur un plateau un bon boulot à tous les réfugiés d’Ukraine,  et ils seraient 2 millions en tout  les réfugiés politiques et  économiques.”

K. H. Le 07 mai 2015 à 11h38

 

Un autre témoignage vient de cette vidéo tournée à Dniepropetrovsk dans laquelle une journaliste ukrainienne formatée interviewe un homme éduqué qui a du courage sans être inconscient (il ne donne pas son vrai nom et la journaliste supposée ne semble intéressée que par ça) (youtube, youtube). Une plongée dans l’ambiance en Ukraine entre décérébration et volonté de rétablir la vérité, chasse aux opposants et crainte des arrestations.

 

Tout ceci se passe avec l’assentiment tacite de la France et de l’Allemagne, la France, si prompte à défendre la tolérance et les droits de l’homme, mais uniquement chez elle et  l’Allemagne qui devrait reconnaître en Ukraine les symptômes de la peste brune qui l’a touché il y a plus de 70 ans.

L’Ukraine en est à peu près au stade de l’Allemagne après l’arrivée au pouvoir de Hitler. Si rien ne change, toute opposition sera à terme éliminée en même temps que les cerveaux seront lavés…

 

 

LUNDI 4 MAI 2015

 

• ERRATUM: Dans l’Actu’Ukraine du 29/04 (les-crises.fr), la toute dernière phrase de la news “Guerre des oligarques, seconde manche” est incomplète. Il convient de lire ” …l’information diffusée par Egor Firsov ne correspond absolument pas à la réalité.“  Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour cette erreur.

 

• Retour sur la semaine dernière : Revue de presse du Gorshenin Institute sur la semaine du 27 avril au 3 mai 2015 (gorshenin.eu)

• Selon VZgliad, la propagande extrêmiste en Ukraine vise surtout les enfants. Cette propagande est souvent financée par les diasporas ukrainiennes des Etats Unis et du Canada. De nombreux enfants et adolescents participent aux marches aux flambeaux (vz.ru).

 

• Le blocus du Donbass rapporterait des dizaines de millions de hryvnias à Kiev. Donc une bonne affaire au final (vz.ru) !

 

• Manoeuvres américaines en Géorgie. L’exercice “Noble Partner” se déroulera du 11 au 25 mai avec la participation de troupes US. Son but est de renforcer la coordination des troupes US et georgiennes à la Force de réaction rapide de l’OTAN. Du matériel US est envoyé en Georgie à partir de Varna en Bulgarie (vzgliad.ru). Avec en prime une carte dynamique des déploiements et partenariats de l’OTAN (nato.int/nato-on-duty).

 

• Retour sur la IVeme conférence sur la sécurité internationale (Moscou, 15-17 avril 2015). Le programme de la conférence (eng.mil.ru). Résumé des interventions (source US : russiamil.wordpress.com, russiamil.wordpress.com). Les videos des interventions, 16 en tout (eng.mil.ru).

 

• La désinformation du SNBO, suite.  Dimanche 3 mai, nous en parlions déjà dans Actu’Ukraine (Nouvelles du Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine (SNBO)). Aujourd’hui, une vidéo tournée par un drone des Forces armées de Novorussie dément une fois de plus la propagande grossière diffusée par les responsables de l’OAT (Opération Anti-Terroriste, ATO en ukrainienen/russe) . Il avait en effet déclaré en janvier 2015 que la piste d’atterrissage et de décollage de l’aéroport de Donetsk avait été fortement endommagée lors des terribles combats qui s’y étaient déroulés. En fait, il y a bien des cratères d’impacts, mais ils sont circonscrits aux bords de la piste de roulage et aux emplacements de stationnement des avions. (podrobnosti.ua, fortruss, youtube)

 

 

• Malgré le révisionnisme ukrainien, la Pologne ratifie la création de la brigade polono lituano ukrainienne. Juste avant l’élection présidentielle de dimanche (rt.com)…

 

• Le feuilleton des “Loups de la nuit”.  Le journal allemand “Die Zeit”, qui depuis le début de l’affaire ukrainienne tire à boulets rouges sur la Russie et Poutine, publie aujourd’hui un article sur le périple des bikers russes “Les Loups de la Nuit” avec pour titre “Les bikers russes en route vers le mémorial du camp de concentration de Dachau” (zeit.de) et un chapeau qui récèle deux petites flèches empoisonnées, bien dans la ligne médiatique occidentale : ” Les bikers proches de Poutine sont arrivés en Bavière. Leur “Tournée victorieuse” 70 ans après la fin de la guerre est critiquée par le gouvernement“. Leur “Tournée victorieuse” a été en tout cas freinée par tous les moyens possibles, à la fois par la Pologne qui leur a refusé le passage et par l’Allemagne, avec diverses “Schikanen” (même sens que le mot français): annulation de plusieurs visas, renvoi de quelques bikers par avion. Avant Munich, ils ont été arrêtés par la police allemande et longuement contrôlés, puis finalement accompagnés jusqu’à leur destination (collections des derniers articles de Die Zeit sur les “Loups de la Nuit” : zeit.de, zeit.de, zeit.de, zeit.de, zeit.de, zeit.de, zeit.de, zeit.de, zeit.de). Le club de bikers a annoncé qu’il allait poursuivre l’état allemand en justice (sputniknews).

L’article en lui-même n’a rien d’extraordinaire, ce sont les commentaires (127 en fin de matinée) qui sont intéressants, car ils révèlent que les lecteurs ne sont pas dupes et le font savoir. Par exemple, un certain Fa Ma écrit: “Qu’est-ce que ça veut dire ? Comme je l’ai lu par ailleurs, les Loups de la Nuit sont aussi allés à Berlin et personne n’en a fait une montagne. Ce qui me fait peur, c’est que toute cette propagande anti-Poutine se transforme peu à peu en propagande anti-Russes et je suis persuadé que les Russes le voient très bien. J’espère juste que ce lavage de cerveaux ne marchera pas, mais j’ai quelques doutes à ce sujet. Pour moi, ce gouvernement se couvre de ridicule. D’un côté ils autorisent le passage de colonnes américaines de blindés lourdement armés à travers toute l’Europe de l’Est et tournent presque de l’oeil à cause de quelques motards russes SANS ARMES.” . Ce commentaire – et plein d’autres de même teneur – n’a pas échappé à RIA qui commente cet article (ria.ru).

Un autre lecteur (pseudo: Besoindecensure) écrit: “A peine croyable! On nous parle chaque jour de 2 ou 3 douzaines de motards “proches de Poutine”, mais on ne dit rien de ce qui se passe en Ukraine. Suis-je bête! C’est “proche de Poutine”, les mots magiques. Que peut-on ajouter à cela ?” Evidemment, il y en a qui parlent sur un autre ton : “Démonstration de force“, “Comment a-t-on pu laisser entrer ces provocateurs nationalistes ? (Mieer)”, et Global silence de lui répondre : “En quoi ces motards font-ils de la provocation? Entretemps, même BILD (Note du traducteur: BILD est le principal journal allemand de presse-caniveau) a reconnu entretemps que la tournée de ces motards se déroule de façon très pacifique et harmonieuse, et s’est même laissé aller à pronostiquer que cela restera ainsi.”

Oublions cette accusation de “démonstration de force” complètement stupide, et penchons-nous sur la forte symbolique de cette “tournée” qui se termine à Munich et plus précisément à Dachau. Munich est la ville où le mouvement nazi allemand a pris naissance, et Dachau est l’une des places-fortes de l’aboutissement du nazisme, avec les camps de concentration et l’application de la “solution finale” dont les premiers massacres avaient eu lieu en Ukraine, en Volhynie et Galicie, avec l’aide active des nazis ukrainiens (voir “Le phénomène nazi en Ukraine” sur les-crises.fr/ukraine). C’est aussi à Munich que se trouve la tombe de Stepan Bandera (qui a été taguée il y a deux nuits : ridus.ru , ridus.ru). En fait de démonstration de force, c’est une leçon d’histoire qui est ainsi donnée, une manière subtile de rappeler ce qu’est le nazisme et d’avertir du danger de ce qui apparaît de manière de plus en plus criante en Ukraine. Et dire que, dans les commentaires qui suivaient les articles de certains médias français, on en lisait qui prétendaient “prouver” que Poutine soutenait l’extrême-droite parce qu’un membre du FN avait contracté un prêt auprès d’une banque russe. Alors que six organisations d’extrême-droite sont interdites en Russie. La tournée-anniversaire des Loups de la nuit est au contraire une dénonciation des méfaits de l’extrême-droite et du nazisme et un raccourci saisissant de ce que les nazis ont obtenu en douze années de Troisième Reich (celui qui devait durer mille ans…).

 

Dernière péripétie avec les “Loups”: un tribunal allemand décide d’expulser un des motards, Youri Vassiliev (pravda.com.ua).

Les voici lors de leur passage en Autriche (youtube).

Lors du passage en Slovaquie des motards russes, un Slovaque s’est livré à une tentative de provocation en se promenant drapé dans un drapeau ukrainien. Toute la scène a été filmée d’un talus par un témoin, des journalistes se sont amassés autour du provocateur, qui n’a plus bougé de l’endroit, pour le filmer et le photographier. Puis une foule s’est amassée, certains ont déployé derrière lui des drapeaux slovaques et aussi un drapeau rouge, il y a eu quelques cris “Bandera”. A 3′ 37″, on entend une injure, puis un groupe scande “pazor!” = “C’est honteux,” puis “Bandera”. Quelqu’un déploie un drapeau soviétique derrière lui (6′ 55″),  la foule commence à scander  “Rossiya” (7′environ) . Tout s’est déroulé de manière pacifique, le provocateur n’a jamais enlevé son drapeau, et personne n’a tenté de le lui arracher. Lui, en revanche, a empêché à deux reprises quelqu’un de cacher son drapeau avec un autre. Imaginons un homme faisant la même chose avec un drapeau russe, dans une ville ukrainienne (youtube)…

 

• Compte-rendu du 5eme forum Gorshenin et sondage de début avril 2015. Le think tank Gorshenin se définit comme facilitateur de l’intégration européeene de l’Ukraine (Gorshenin Institute is a think tank aimed to research social and  political processes in Ukraine and in the world. The Institute follows  with a special focus Ukraine’s relations with the EU, its European  integration and democracy processes. The Institute is an expert  and communications platform for discussions on topical issues of  national and international agenda. Regular round  tables, expert  discussions and press-conferences on the topical issues in Ukraine and  in the world are organized at Gorshenin Institute.). Le compte-rendu du forum “Ukraine Stress Test” du 31mars 2015 (gorshenin.eu). les principaux résultats du sondage (gorshenin.eu).

C’est sans équivoque très pro européen, pro guerre et anti russe.

 

MARDI 5 MAI 2015

• Les petits coups bas de la propagande.  saviez vous que le quotidien pro-Kiev Oukraïnskaïa Pravda possède une section “tabloïd”? Ce n’est pas un commentaire dépréciatif, c’est la désignation officielle par le journal lui-même. L’onglet se trouve tout à droite dans le bandeau des rubriques (tabloid.pravda.com.ua). Aujourd’hui 5 mai, on y découvre la photo du commandant du bataillon “Sparta”, pseudonyme “Motorola” , à la ville Arsenij Pavlov, poussant la poussette dans laquelle se trouve sa petite fille, née il y a peu (La photo: tab.img.pravda.com). Motorola est le commandant d’un des bataillons de volontaires de DNR/RPD les plus redoutés des Ukrainiens, tout comme son compère Guivi, commandant du bataillon “Somali”. Avec leurs hommes, ils ont tenu plusieurs mois l’aéroport, puis ont fini par en chasser les “Cyborgs”. Motorola a été gravement blessé au cours de l’été 2014. Le jour de son mariage, il était encore en fauteuil roulant (tab.img.pravda.com) Il a été déclaré mort plusieurs fois par les Ukrainiens, et a dû chaque fois publier un démenti. Il est tellement mort qu’il a eu une fille…Bref. L’article de la rubrique “Tabloïd” d’Oukraïnskaïa Pravda montre en-dessous la photo de la même poussette et attire l’attention du lecteur sur le prix de cette “poussette de luxe”. Plutôt minable, comme argument. Sous-entendu: “Ce soudard gagne tellement d’argent que vous voyez ce qu’il peut se payer pour sa fille!” 

 

 

• Toujours sur Motorola.  il a créé avec ses hommes  un “Musée du détachement spécial Sparta”, musée qu’il a présenté au public (ridus.ru, en russe : youtube, sous-titré anglais : youtube). L’essentiel est à voir dand les objets exposés,  tous trouvés dans les décombres du nouveau terminal de l’aéroport de Donetsk. Motorola dit d’ailleurs que ce musée serait bien plus fourni si ses hommes et lui avaient eu plus tôt l’idée de rassembler leurs trouvailles et de les exposer. Il dit aussi au reporter que la recherche des corps dans l’aéroport est terminée et que 150 avaient été retrouvé.

 

• Deux frégates chinoises sont entrées en mer Noire. Ces navires, nommés Lin Yi et Wei Fang, doivent participer aux célébrations du 9 mai (rusvesna.su). Ils passeront près de la Crimée, mais s’arrêteront à Novorossiisk, au nord de Sotchi (ria.ru). C’est la première fois depuis le changement de régime ukrainien que la marine chinoise fait son apparition en mer Noire.

Les Américains et les Français y sont déjà entrés plusieurs fois. En mars 2014, l’USS Truxtun était présent, bientôt rejoint par le destroyer lanceur de missiles USS Donald Cook. Ils sont remplacés en mai 2014, par l’USS Vella Gulf, la frégate lance-missiles Taylor, et le navire collecteur de renseignements français Dupuy de Lôme, qui violent la convention de Montreux en dépassant de 11 jours le délai autorisé pour y séjourner. A leur tour, ils sont relayés en juin 2014 par d’autres navires dont le bateau de renseignement italien Elettra (fr.ria.ru). En août 2014, le Vella Gulf et le Dupuy de Lôme sont revenus, relayés en septembre 2014 par le destroyer américain USS Ross, l’aviso français Commandant Birot (fr.ria.ru), et la frégate canadienne HMCS Toronto (rt.com). Début septembre 2014, sont arrivés le destroyer américain Ross, l’aviso français Commandant Birot, la frégate canadienne Toronto et la frégate espagnole Almirante Juan de Borbon (sputniknews). Fin septembre, le Dupuy-de-Lôme vient prendre le relai (internationalinformant.wordpress.com). Début mars 2015, l’OTAN envoye le croiseur lance-missiles américain USS Vicksburg, la frégate canadiene NCSM Fredericton, la frégatte italienne Aliseo, la frégate turque TCG Turgutreis, le pétrolier ravitalleur allemand FGS Spessart, et le navire roumain ROS Regina Maria (45enord.ca). Ils sont repartis fin mars (nouvelles.gc.ca). En avril 2015 est arrivé le destroyer lanceur de missiles USS Jason Dunham (kyivpost.com). Cette liste n’est pas exhaustive.

• Réouverture ponctuelle de la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Le chef de l’administration de la partie ukrainienne de l’oblast de Lougansk, Guennadi Moskal, a déclaré qu’il va demander une exception. Elle concerne la ville de Melovo (Мелово en russe ou Мілове en Ukrainien) qui compte 5.900 habitants, et qui est collée à la ville russe de Tchertkovo (Чертково) qui compte 10.800 habitants. Les deux villes se touchent sur 4 km (rusvesna.su). Par ailleurs, la frontière entre l’Ukraine et la Novorussie est franchie par environ 1000 personnes par jour, en ce moment, a annoncé un commandant du SBU aux inspecteurs de l’OSCE (osce.org).

• Si certains doutaient encore de la présence de nazis à la Rada, continueront-ils à hurler avec les loups et affirmer, comme les USA, l’OTAN et BHL qu’il n’y en a pas ? Celui-ci, Mossijtchouk, se laisse volontiers photographier portant un “signe ostentatoire” de son idéologie (ridus.ru). Il n’est pas le seul, sauf que les autres sont plus discrets, pour l’instant du moins. Ce Igor Moïssitchouk au regard pétillant d’intelligence vient de casser la baraque au service de presse de l’Opération Anti Terroriste qui proclamait ce matin que les bataillons de volontaires ukrainiens ne prenaient pas du tout part aux opérations militaires dans la zone de l’OAT. (facebook). Et le brave Mossijtchouk de grimper aux rideaux et de clamer sur sa page facebook que c’est faux, que les bataillons de volontaires, au Donbass, sont “le poing armé du SBU (services de sécurité ukrainien) (facebook.com traduction à activer sur la page).

On peut éventuellement imaginer les développements suivants : si les Occidentaux (improbable) ou la Russie (plus probable) ou l’OSCE tiquent et confirment la participation des volontaires aux opérations de l’OAT, le service de presse pourra toujours dire que cette publication est le fait d’un subalterne, que c’est une erreur. Quant à Mosijtchouk, il pourra faire de même si on lui cherche des poux. Pratiques, Facebook et Tweeter…

 

• Epidémies en Ukraine : SIDA, Poliomyélite et Hépatite A. “Les drogues devraient être légalisées en Ukraine !” a déclaré le milliardaire anglais Richard Branson lors d’une conférence à l’université Kiev-Mohyla. Il demande une législation sur les narcotiques qui soit différente de celle de la Russie. Il rappelle que l’Ukraine compte 300.000 héroïnomanes. La légalisation permettrait, selon lui, l’usage de seringues propres, ce qui stopperait l’épidémie de Sida en Ukraine (vesti-ukr.com). Son intervention met en lumière le problème de la drogue qui ne date pas d’hier, l’Ukraine étant situé au bout de la route de la soie, qu’on appelle aussi parfois la route des épices. En décembre 2012, le journaliste de Libération, Eric Favereau, envoyé spécial en Ukraine, alertait sur “le sida favorisé par un aveuglement de l’Etat” présidé par Ianoukovitch. Les causes en seraient “une politique virulente à l’égard des homosexuels et des toxicomanes et une corruption généralisée”. Toutefois, dans son article, Favereau reconnait que l’épidémie a commencé dans les années 90 (liberation.fr). Richard Branson, ainsi que Libération, et le Huffington Post (huffingtonpost.fr), ont été sensibilisés au problème du Sida en Ukraine par Andriy Klepikov, directeur de l’ONG “International HIV/AIDS Alliance in Ukraine”. Cet Ukrainien a un parcours remarquable : diplomé en philosophie à Kiev, puis docteur en sociologie à New York en 1996-1997, titulaire d’un master de Management acquis en 2008, il a démarré son ONG avec deux personnes, et emploie maintenant plus d’une centaines de salariés (developingngo.org).

Cette déclaration a toutes les apparences d’une croisade altruiste menée par des gens éclairés. Toutefois, comme pour les sornettes/mensonges éhontés que répand Lissenko (voir “Les sornettes de Lissenko), il est indispensable de garder la tête froide et d’analyser. Assurément, l’épidémie de sida est une plaie (de plus !) dans ce pays. Mais d’une part, Eric Favereau “reconnaît que l’épidémie a commencé dans les années 90″, d’autre part ni Libération ni le Huffington Post ne sont impartiaux et objectifs par rapport à l’Ukraine (car parler de l’Ukraine dérive facilement vers des attaques contre Poutine et la Russie).

Enfin, il est à noter que ni Richard Branson, ni Libération, ni le Huffington Post n’ont parlé, à un moment ou un autre, d’épidémies qui sévissent également en Ukraine, mais dont les médias ukrainiens font état. En effet, le 28 janvier 2015, le site ridus rapportait (ridus.ru  à 10 h 20) les propos du ministre de la santé ukrainien, Aleksandr Kvitashvili (un Géorgien), qui déclarait sur Unian que “l’Ukraine menace toute l’Europe d’une épidémie de poliomyélite”. Les raisons, selon lui, sont le bas niveau de vaccination : moins de 30% des enfants seraient vaccinés contre cette maladie, un niveau équivalent à celui des pays d’Afrique peu développés, c’est une catastrophe. Les discussions avec l’UNICEF afin de vacciner les enfants qui ont manqué les campagnes précédentes (unian.net) viennent d’aboutir.  Ainsi, l’Ukraine vient de recevoir une première tranche de vaccins antipoliomyélitiques (interfax.com.ua): 600.000 doses de vaccin inactivé ainsi que 1.102.000 seringues prédosées pour la prophylaxie anti-polio.

Autre exemple: le 22 mars 2015, le chef des services médicaux et de santé du gouvernement, Alekseï Danilenko, prévenait du risque d’une épidémie d’hépatite A menaçant la région d’Odessa, en raison de la très mauvaise qualité de l’eau potable. Commentant la qualité de l’eau en Ukraine, il avait déclaré : “Aujourd’hui, en Ukraine, nous avons deux types de qualité de l’eau : “sale” et “très sale”. Nous n’avons pas d’eau propre en Ukraine.” On concédera volontiers que ce problème d’hépatite A est sans doute passager, et que l’on peut y remédier en remettant rapidement en bon état les installations de purification de l’eau. Le problème de la poliomyélite est plus difficile à résoudre. En tout cas, il serait intéressant de savoir si les membres du gouvernement s’intéressent vraiment à cette sorte de problème, ou si le ministre de la santé importé prêche dans le désert…Une chose dont on peut être certain à 100%, c’est que les médias occidentaux – surtout français, en tout cas tous ceux qui recopient scrupuleusement les dépêches AFP, n’ont jamais évoqué ce type de problèmes dans leurs articles sur l’Ukraine. Il ne faudrait surtout pas dévoiler les nombreuses carences (le mot est faible) de ce pays que les USA et l’OTAN veulent pousser à accepter dans l’UE (unn.com.ua)…

 

• Et pourquoi pas ajouter la cirrhose et la cécité due à l’ingestion de méthanol à la liste ! Un groupe de députés ukrainiens propose, en effet, d’autoriser la production privée d’alcool, en dehors du monopole représenté par “Ukrspirt”. (interfax.com.ua)…

 

• Carte d’identité de la RPL/LNR. La semaine dernière, la RPL/LNR (République populaire de Lougansk) avait annoncé la distribution prochaine à ses administrés des “passeports” estampillés “LNR”. C’est désormais chose faite, ainsi que l’annonce “Kapital” (capital.ua, englishrussia.com), relayant une déclaration de “LouganskInformSentr” (lug-info.com). Les dix premiers passeports ont été attribués à des citoyens atteignant l’âge de 16 ans.  A ne pas confondre avec des passeports tels que nous les connaissons, car dans les ex républiques de l’URSS, il y a deux types de “passeports” :

-  Le “passeport” tout court, qui correspond à nos cartes d’identité et qui ne sont valables qu’à l’intérieur du territoire national (+ éventuellement si accords avec d’autres pays). C’est le cas des “passeports” délivrés à Lougansk.

-  Le “zagran-passeport” qui littéralement signifie “passeport pour l’étranger” qui correspond à nos passeports et qui sont des pièces d’identité reconnues internationalement.

 

 

• Comment échapper à la mobilisation en Ukraine.  Le procureur militaire ukrainien parle des pots de vins qui sont reçus dans les “voïenkomat” de la région d’Odessa de la part des personnes qui ne veulent pas être enrôlées dans l’armée (vz.ru).

 

• Pressions russes sur Israël. Selon Bloomberg, qui cite une source israélienne, Israël a refusé de fournir des drones à l’Ukraine, après un coup de téléphone de Poutine (vz.ru).

 

• Purges financières. Yatseniouk a chargé le nouveau chef des services financiers de changer tous les responsables régionaux d’ici trois mois (unian.net).

 

• Lettre ouverte de militaires en Allemagne. Près d’une centaine de généraux et d’anciens officiers de la RDA ont signé une lettre ouverte contre la politique occidentale vis à vis de la Russie (berliner-zeitung.de, Texte en allemand : jungewelt.de, Texte en russe :  ria.ru).

 

 MERCREDI 6 MAI 2015

• Nouvelles de Lettonie. Un député letton a introduit une proposition de loi prévoyant 350 euros d’amende pour le port du ruban de Saint Georges en public. En cas de récidive, une amende de 700 euros ou 15 jours de détention. Il a proposé les mêmes mesures pour le port de l’ancien drapeau de l’URSS ou des républiques soviétiques, à l’exception de la Bielorussie , ainsi que pour des drapeaux de l’Allemagne nazie ou d’organisations SS (gordonua.com).  Une déclaration intéressante de l’ambassadeur de Lettonie à l’OTAN : “l’objectif de l’alliance est de s’occuper de la sécurité de ses membres et non de celle des pays qui n’en font pas partie, par exemple l’Ukraine même si la situation dans ce pays est très triste et si ce pays est un partenaire de l’alliance. “ (vzgliad.ru). Petit lâchage en règle donc.

• Les “bonnes habitudes” ne se perdent pas. l’ex directeur de l’administration présidentielle de Yanoukovitch, Sergueï Levoshkine, est en train de se faire construire illégalement une somptueuse propriété sur une île du quartier résidentiel ultra-huppé au sud de Kiev du nom de Koncha-Zaspa (ukrinform.ua, wikipedia)… ce qui lui vaut, après avoir été “lustré”, d’être en plus poursuivi par le Parquet général d’Ukraine (document officiel d’ouverture de la procédure dans cet article :  pravda.com.ua). La loi ukrainienne interdit en effet de construire sur les îles. L’objet du délit est l’île de Kontcha-Zaspa (Кончa-Заспa, si vous voulez aller la survoler par le net), sur le lac éponyme. Galerie de photos de propriétés de “nouveaux ukrainiens” dans ce quartier: panoramio.com , panoramio.com , panoramio.com , panoramio.com , panoramio.com , panoramio.com. Juste une question : si c’était un des responsables actuels, un haut fonctionnaire comme Levoshkine, qui ait fait cela, en aurait-on parlé dans les journaux ? Il ne s’agit pas de prétendre que ce qu’a fait ce personnage est normal. Simplement, on peut avoir quelques doutes sur l’application des mêmes lois à tout le monde…

 

• Propagandes ukrainiennes.  Dorénavant les citoyens ukrainiens ordinaires peuvent aider l’état à lutter contre le terrorisme 24h sur 24 avec un symbole sans équivoque, l’écrasement des doryphores assimilés aux russes à cause de la similitude avec le ruban de Saint Georges (panneau publicitaire du SBU dans la ville de Tchernigiv : ic.pics.livejournal.com). d’Autre part, Poutine est comparé à Hitler sur une affiche de propagande (fortruss). A noter que le soldat porte un casque américain et une arme polonaise (inspiré d’une variante du Radom Mod. 96 Mini-Beryl (Beryl = Archer, nom sous lequel on le trouve parfois vendu à l’export), modèle : en.fabrykabroni.pl, société Radom : en.fabrykabroni.pl, Le Archer/Beryl testé par des russes : youtube) ou israélienne (Le Galil ACE 21, blog.cheaperthandirt.com), donc très subliminalement OTAN USA à la rescousse …

 

Panneau publicitaire du SBU dans la ville de Tchernigiv : “Dénoncez les séparatistes au SBU  jour et nuit”

Affiche anti-Poutine : “Nous avons battu Hitler, nous battrons également Putler !”

 

• Diffusion des armes de guerre dans la population.  L’Ukraine doit faire face à un nouveau problème : la circulation illégale des armes. La population possède de plus en plus d’armes qui viennent de la zone du conflit (segodnya.ua).

Régime “sans visas”. L’un des souhaits les plus ardents du gouvernement de Kiev ne semble pas près de se réaliser. Le gouvernement réclame depuis des mois l’établissement d’un “régime sans visas” avec l’espace Schengen pour les Ukrainiens – alors que l’Ukraine ne fait pas partie de l’UE. Le sujet  ne sera pas traité au prochain sommet européen de Riga, en juin. Connaissant ET le niveau de pauvreté de la majorité des Ukrainiens, leurs salaires très bas, ET le niveau très élevé de corruption du pays ainsi que les habitudes bien ancrées de trafics en tous genres et d’économie parallèle en Ukraine, c’est plutôt heureux pour les pays membres de l’UE.dont de nombreux secteurs souffrent de diverses tricheries (domaine du transport routier, par exemple, qui est souvent traité dans nos médias).

• Hausses du prix des services. Dans la précédente Actu’Ukraine, nous rapportions que le mois de mai avait “mal commencé” avec une hausse de 20% des tarifs postaux. Le média  “112.ua” mentionne aujourd’hui les nouveaux tarifs de l’eau potable, de l’eau chaude et du chauffage (celui-ci ne devenant vraiment “douloureux” qu’en saison froide) – service qui, en Russie comme en Ukraine, est collectif. (112.ua) : “La commission nationale qui s’occupe de la régulation gouvernementale dans les domaines de l’énergie et des services communautaires, a pris la décision d’augmenter les tarifs du chauffage, de l’eau chaude et de l’eau froide. Ainsi, si l’appartement dispose d’un compteur de chauffage, le nouveau tarif est de 642,09 hryvnias par gigacalorie (système de calcul du chauffage utilisé en Russie et en Ukraine, ainsi que dans toutes les ex-républiques de l’URSS : 1 gigacalorie = 10 puissance 9 calories), soit 71,5% plus cher que l’actuel qui était de 374,50 hryvnias/gigacal. S’il n’y a pas de compteur, le nouveau tarif  est de 16,42 hryvnias/m²/mois, alors que l’actuel est de 9,58 hryvnias/m²/mois.” 

Rappelons au passage que durant la période de l’URSS, les logements, services publics, transports et autres services correspondant aux besoins vitaux de chacun  étaient disponibles et presque gratuits  (avec toutefois de gros bémols sur les conditions d’attribution et la qualité des logements gratuits). Pour ce qui est de l’augmentation des tarifs de l’eau chaude, “112.ua” publie une très intéressante carte comparative montrant d’énormes disparités dans les augmentations (112.ua).

 

 

• Bombardements de Donetsk de dimanche dernier. Est-ce pour se venger de payer l’eau chaude plus cher que les Ukrainiens se sont mis à bombarder les infrastructures de la DNR/RPD ? En tout cas, Donetsk a souffert les 5 et 6 mai : deux chaudières (les installations qui fournissent l’eau chaude) ont été détruites, ainsi que 36 sous-stations électriques (petits transformateurs). La vidéo suivante en parle (en russe, non sous-titrée, mais les images montrent le résultat des bombardements, entre 2′ 34″ et 3′ 23″) : youtube).

 

 

En tous cas, le site “Tribunal” désigne un coupable : ce serait Oleg Petrovich Lissovoï, commandant de la 44e brigade d’artillerie des Forces armées ukrainiennes, qui aurait donné l’ordre de bombarder Donetsk dans la nuit du 2 au 3 mai, avec pour résultat la mort de deux civils, de plus de 20 maisons endommagées et d’autres infrastructures comme indiqué plus haut (tribunal.today).

 

• Statistiques de la criminalité à Kiev. En un an, c’est juste une catastrophe.  Le nombre des homicides a été multiplié par 8 entre mars 2014 (9 cas) et mars 2015 (74 cas), soit durant la première année du gouvernement issu de Maidan. Les vols à main armée ont été multipliés par 4 (de 381 à 1549). On compte également 2,5 fois plus de suicides (112.ua via  fortruss)…

 

 

• Tentative d’existence politique. Timochenko proteste contre les étrangers au gouvernement, les privatisations et les ventes de terres (vz.ru, youtube).

 

• Révisionniste historique, version roumaine.  la secrétaire d’état aux Affaires étrangères de Roumanie tente d’expliquer à la tribune de l’ONU les raisons du soutien de la Roumanie à Hitler, pour “rétablir son intégrité territoriale” :. “Alors  que, en 1941, la Roumanie a rejoint la guerre contre l’Union soviétique  pour rétablir son intégrité territoriale, en 1944, elle a fait équipe avec les alliés, changeant de direction, et a agi contre l’Allemagne pour assurer l’intégrité de leur territoire – même après que les troupes  soviétiques franchirent la frontière ” (vz.ru).

 

• Crise politique en Moldavie. Suite aux manifestations et à la pression de la rue (lemonde.fr), le Président du Parlement a publié un rapport des détectives privés américains Kroll détaillant le vol d’un milliard de dollars dont ont été victimes trois banques moldaves d’août 2012 à novembre 2014. La société Privatbank à Riga  (donc appartenant à Kolomoïski)et des sociétés off shore britanniques et de Hong Kong sont impliquées dans la fraude. L’opposition estime que les Etats Unis et l’UE sont responsables de la situation catastrophique en Moldavie, ayant soutenu ces dernières années le gouvernement corrompu (vz.ru). Il est à noter que les USA comme l’UE soutiennent en Moldavie un gouvernement corrompu, alors qu’ils demandent sans cesse à Kiev d’accélérer ses réformes, dont fait partie la lutte contre la corruption. Morale élastique, s’il en est. Pour ne rien arranger, Saakachvili est prêt à  aller “déraciner” la corruption en Moldavie. La nouvelle a été annoncée par le Premier Ministre moldave, Kiril Gaburitch,  après une visite à Kiev (regnum.ru)… Rappelons que Saakachvili est poursuivi en Géorgie, le pays dont il était président pour une “note” de 5 millions de dollars sur le budge de l’état pour des “frais personnels”  : massages, cures, régimes, voyages, …).

 

JEUDI 7 MAI 2015

• Inspection “internationale” très pro Kiev en Ukraine. Le centre de presse de l’OAT (“Opération Anti-Terroriste”, désignation kiévienne de la guerre déclenchée sur ordre par Tourchinov il y a un an) annonce sur sa page Facebook le début d’une inspection internationale au Donbass. Elle est dirigée par des experts danois (le Danemark étant le pays d’origine du précédent secrétaire genéral de l’OTAN, Rassmussen), auxquels se sont joints des experts du Canada (le pays qui a interdit de concert la pianiste ukrainienne Valentina Lisitsa pour avoir critiqué la politique du  gouvernement ukrainien, et qui envoie avions et navires pleins de matériel en Ukraine. Pour Lisitsa, voir dreuz.info), polonais (que l’on sait très actif dans le soutien au gouvernement de Kiev) et moldaves (pays déchiré ethniquement et politiquement, dont le rôle dans ce groupe n’est pas très clair). Peut-on s’attendre à ce que que cette inspection tire des conclusions d’une haute impartialité ?

 

• Troubles psychologiques chez les vétérans de l’ATO. Comme toujours, même chez les combattants physiquement indemnes, il y a de profondes blessures. C’est le contenu d’une déclaration faite par Olga Bogomolets, chef  du Comité de la Rada suprême chargé des questions de protection sanitaire. :  “D’après les données fournies par le service de psychiatrie du ministère de la défense, 5.500 combattants ont été soignés pour des troubles du comportement, 35% des appelés ont été réformés  pour troubles psychiques, et chez 800 combattants on a pu constater des troubles de stress post-traumatique”, a-t-elle déclaré lors d’un briefing jeudi, à Kiev (segodnya.ua). Il est à noter que l’on parle surtout des appelés, pas des volontaires. Deux du camp ukrainien sont soit motivés par la haine (bataillons Aïdar, Donbass, Azov), soit par la solde (Dniepr, Dniepr-1, Dniepr-2 par exemples, ceux financés par l’oligarque Kolomoïski), soit par les primes promises par Porochenko (Porochenko a déclaré qu’il allait octroyer des récompenses aux combattants, “1.000 hryvnas par jour de guerre” (c’est au début de la vidéo, de 0′:10″ à 0′: 20″ : youtube) ainsi que des primes à ceux qui détruiront du matériel des séparatistes), les récompenses éventuelles : En avril dernier, en une semaine, presque 700 biens fonciers ont été distribués à des participants à l’OAT (“Opération Anti Terroriste”, comme Kiev désigne les opérations militaires menées contre les Républiques populaires de Lougansk et Donetsk) ou aux familles de soldats de la répression tués au Donbass, rapporte UNN (unn.com.ua). Cela représente au total 715,85 hectares. Ces attributions ont eu lieu dans les oblasts de Transcarpatie (133), Kirovograd (132), Lvov (57), Хмельницкой (53), Poltava (47), Ternopol (42), Volina (39), Nikolaïevsk (33), Zhitomir (29).  Question : à qui ces biens ont-ils été pris ? (unn.com.ua). Et du côté des volontaires de DNR/RPD et LNR/RPL, on ne parle absolument pas de problèmes de ce genre, même pour les mobilisés. Le sentiment de défendre leur terre, leur famille et leur patrimoine culturel contre une agression humiliante leur donnerait-il suffisamment de force pour ne pas être soumis à ces “dommages collatéraux” que connaissent ceux qui sont embarqués contre leur gré dans une guerre absurde ? Sans doute non.

VENDREDI 8 MAI 2015

• Petits jeux dangereux.  L’OTAN vient de décider d’envoyer en mer Noire le destroyer américain Ross. Il y arrivera le 21 mai, annonce TSN (ru.tsn.ua). Il y était déjà venu en septembre 2014.

 

• Petits jeux dangereux (suite). Le ministère de l’environnement ukrainien veut réduire la zone d’isolement autour de la centrale de Tchernobyl de 30 à 10 km (ecology.unian.net).

 

• Vesti contre  Mirotvorets. Deux articles de Vesti.ua du 28 avril. Le premier sur le site  “Mirotvorets” (peacemaker) (vesti-ukr.com) et le second sur un sondage effectué auprés de 8.600 lecteurs de Vesti : 80% des personnes ayant répondu estiment que le site constitue un pas vers le totalitarisme (vesti-ukr.com).

 

• Le fiasco tragi-comique de la mission de sauvetage ukrainienne au Népal.  A peine le feu de forêt à Tchernobyl éteint, Zorian Shkiryak, le ministre ukrainien des situations d’urgences, se presse d’évacuer les Ukrainiens au Népal. Enfin c’était sa noble intention au départ… Il emmène avec lui sa petite amie, professeur de yoga. Yoga, Népal, cela ne rime pas, mais c’est raccord (kyivpost.com). L’avion IL 76 du ministre arrive à Delhi, et là pas de chance, il tombe en panne. On attend une pièce, elle arrive enfin, et pas de chance encore… ce n’est pas la bonne pièce ! Chaque heure d’immobilisation de l’avion coute 500 $, sans parler des frais d’hébergement de la délégation. Mais le ministre ne se décourage pas : les photos et les posts sur facebook en attestent. Entre temps les Ukrainiens quittent le Népal avec des vols réguliers par leurs propres moyens (segodnya.ua).

Toujours est-il qu’après de multiples péripéties, l’avion ukrainien parti au Népal est revenu au pays. Cette épopée a permis à certains de se moquer de son chef, Zorian Shkiriak. La rubrique “Tabloïd” d’Oukraïnskaya Pravde montre aujourd’hui une collection de photos détournées et de montages photo réalisés à partir d’une photo de Skiriak allongé à même  le sol d’un aéroport, semble-t-il celui de Delhi (tabloid.pravda.com.ua). Deux d’entre elles ont des commentaires en russe, qui valent d’être élucidés. Première photo: tab.img.pravda.com. On voit à gauche un doigt, à droite Shkiriak. Légendes : à gauche “Это палец” = Voici un doigt. A droite: “Это непалец” = Voici un Népalais. Au premier abord, c’est juste un jeu de mots entre “палец” et “непалец “, l’allusion au Népalais venant de la situation. Mais en creusant un peu, l’association, au sein du mot “непалец ” de “не ” (la négation “ne…pas”) et de “палец” = le doigt (représentant la main, symbole d’action (mettre la main à la pâte), ou d’aide (prêter main forte) peut être comprise comme la critique d’une entreprise complètement ratée, ou comme le démontage d’une opération de communication, puisque Shkiriak n’a visiblement pas été là-bas pour aider les Népalais.. Seconde photo, la plus virulente : tab.img.pravda.com . Légende: “Dans toute situation désagréable – faire le mort.”

Un député du peuple, Borislav Bereza (ex-commandant d’un bataillon de “Praviy Sektor”, celui qui parlait en novembre 2014 d’aller “prendre Moscou”) écrit sur sa page Facebook:  “L’évacuation des Ukrainiens du Népal, c’est une véritable honte. 40 personnes, et on n’a pas pu entrer en contact avec. La mission de recherche se fait grâce aux forces de l’armée népalaise. Le camp ukrainien ne prend pas part aux recherches et n’informe pas la nation de ce qui se passe. Les Israéliens, les Britanniques, les Américains et les représentants d’autres nations pour lesquelles le sort de leurs concitoyens n’est pas indifférent recherchent leurs compatriotes. Personne ne recherche les Ukrainiens personnellement, pour que nos médias n’en parlent pas. Et les personnages officiels se taisent.” Cet avis, exprimé sur une page Facebook, donc à titre privé, même si la page est publique, est intéressant, car il corrobore les faits cités par Segodnya. Toutefois, il convient de prendre ses distances, étant donné la personnalité de son auteur, qui doit certainement avoir une arrière-pensée politique, Praviy Sektor étant en lutte ouverte contre Porochenko.

 

• En Ukraine, encore une démonstration d’efficacité. dans l’oblast de Vinitsa (centre de l’Ukraine), des convocations pour la nouvelle vague de mobilisation – qui va s’étendre sur deux mois – ont été envoyées, parfois à des invalides ou à des morts…(ru.tsn.ua). Le bureau de recrutement et les services municipaux se rejettent mutuellement la faute. A Dashkovtsakh, les convocations pour partir à l’armée sont arrivées dans pratiquement tous les foyers. Même dans ceux de personnes qui ne sont plus en vie. “Un dénommé Nikolaï Vassilievitch Tshizhenko, 61 ans, a reçu du bureau de recrutement une convocation à subir un examen médical, mais au moment de la vérification, la municipalité a retiré cette convocation, parce qu’il est mort. Le bureau de recrutement a également commis une erreur en ne vérifiant pas que les convocations étaient remplies au nom de personnes décédées”  a déclaré Natacha Prokopenko, secrétaire générale du conseil rural exécutif.

 

• Les réformes en Ukraine : Le fondateur de la fraction parlementaire “Le choix ukrainien”, Viktor Medvedchouk, s’interroge dans son blog sur les capacités réelles des experts étrangers “importés” à mener à bien les réformes qui sont indispensables à l’Ukraine (vybor.ua).

 

• Chocolat bon marché. La multinationale suisse Nestlé serait le seul prétendant au rachat de l’entreprise chocolatière Roshen qui appartient à Porochenko (korrespondent.net, bloomberg.com). Mais le prix proposé, 1 milliard de dollars, ne convient pas à Porochenko, qui a estimé l’entreprise Roshen à 3 milliards de dollars (vesti-ukr.com).

 

• Faillite proche de l’Ukraine. Korrespondent.net rapporte le pronostic du Financial Times qui envisage que l’Ukraine pourrait se déclarer en faillite d’ici quelques mois. Il est également question qu’elle ne reçoive pas la seconde tranche du prêt promis par le FMI (korrespondent.net, bne.eu). Signe des temps, selon Bloomberg, il ne reste qu’un milliardaire en Ukraine : Rinat Akhmetov (bloomberg.com), contre 15 en Russie, tous plus riches que lui (bloomberg.com).

 

 

• Porochenko assure que 1675 soldats ukrainiens sont morts au Donbass (unn.com.ua.). Difficile de savoir qui dit vrai, tant les estimations sont nombreuses et contradictoires, y compris les officielles. Porochenko estimait, à la conférence de Munich, les morts militaires à 1200 (faz.net). Une autre étude officielle, menée  pour collecter de l’aide pour les soldats de l’ATO, donne les pertes au 28 janvier 2015 et la répartition par million d’habitants, oblast par oblast  (mw.ua) et donne elle 1412 tués… donc avant la chute de Debaltsevo mi février.   Il est peu vraisemblable que seulement 253 soldats ukrainiens soient morts en défendant Debaltsevo et durant l’évacuation de la poche dans la première quinzaine de février 2015, d’autant qu’une estimation de 100 morts depuis le cessez-le feu est donnée par le président de la Rada (unian.info). De plus, le 11 avril 2015, le Kyiv Post (donc pro Kiev) donnait lui le chiffre de “au moins” 2053 morts (kyivpost.com), malheureusement plus crédible. Enfin, dernier petit rappel des chiffres donnés par le côté ukrainien, début août 2014, un député ukrainien parlait déjà de 2500 soldats tués, 10000 morts au total (korrespondent.net).

Cette étude (mw.ua) est reprise dans des médias pro russes (nahnews.org) qui arrivent eux à 38688 morts, mais avec un calcul du total totalement erroné, genre 0/20 en calcul de pourcentages ! Donc à ne pas tenir compte…

Un site recense les visages des soldats ukrainiens morts (memorybook.org.ua) et le site la Comité des Mères de soldats publie des listes et des papiers d’identité (materi.com.ua).

Une page parmi d’autres…

 

• Prix du pain en République populaire de Donetsk.  Du pain de fabrication locale a fait son apparition sur les étals de Donetsk. Son prix: 5 roubles  60 коpек (2,8 hryvnias) la miche de 650 grammes. (youtube).

Dans cette vidéo, deux hommes viennent présenter à Zakharchenko des échantillons, qu’il goûte ainsi que ses assistants. L’un des personnages qui lui ont apporté le pain explique (1′ 47″ jusqu’à 2′ 02″) qu’étant donné que la paix est proche, le gouvernement de DNR concentre maintenant ses efforts sur la population.  Cela rappelle la remarque que faisait un journaliste américain de CNN, en février 2015, déclarant qu’à Debaltsevo, le comportement des gens de la DNR était celui d’un gouvernement, pas celui d’une bande de séditieux (cnn.com). En effet, ils avaient tout de suite commencé à rétablir les moyens de télécommunication, que les Ukrainiens avaient fait sauter peu auparavant (17 février 2015  ridus.ru à 20 h 25).  A Debaltsevo, les Forces Armées Ukrainiennes avaient miné toutes les infrastructures servant à la vie sociale, comme un relais de téléphonie mobile et un répartiteur souterrain. Les civils étaient pratiquement coupés du reste du monde (dan-news.info).

 

• Enquête sur le 2 mai à Odessa. 13 membres du Parlement Européen originaires de 8 pays, dont Tatiana Jdanok (lettone et première députée russophone au Parlement européen) ont écrit à Yatseniouk pour exiger que les conclusions de l’enquête sur la tragédie du 2 mai à Odessa soient publiées le plus vite possible. Sachant d’une part que le Parlement européen n’a pratiquement aucun pouvoir et qu’il s’agit d’un petit groupe de députés, que va répondre Yatseniouk ? (vzgliad.ru). Va-t-il arguer du fait que l’Ukraine ne fait pas partie de l’UE, et qu’elle n’a donc pas à obtempérer ?

 

 

SAMEDI 9 MAI 2015

• Le Jour de la Victoire : La parade du 9 mai 2015 à Moscou (fortruss, youtube)

 

• Le Jour de la Victoire : Le Régiment Immortel. Après la parade, il y a eu la marche du “régiment immortel”, commémoration des anciens combattants morts durant la guerre ou décédés depuis, les portraits des disparus étant portés par les membres des familles, genre passation de relai entre génération (fortruss, youtube, fortruss, sputniknewsyoutube). Poutine était dans la foule d’environ 250000 personnes du régiment immortel à Moscou… de plus très très entouré de gardes du corps, au moins 12, peut-être 20, qui font un gros cordon de sécurité.

 

Le régiment immortel est une belle initiative de mémoire mondiale puisque lancée dans 50 pays à la fois (rt.com). Le “Régiment immortel” a manifesté également à Séoul, en Norvège, au Kazakhstan (10000 personnes à Astana), à Bishkek (1500 personnes sous la pluie), à Berlin (500 personnes venues de diverses villes d’Allemagne), à Sillamae en Estonie (150 personnes), à Vienne (150 personnes), en Biélorussie (1500 personnes à Brest). En tout plus d’un million de personnes (tass.ru) ! Parfois, il fallait beaucoup de courage pour défiler, comme ici en Yakoutie (cs6.pikabu.ru). Le “Régiment immortel” se réunira le 10 mai à Dublin et les 14 et 23 mai à Beyrouth.

 

• Le Jour de la Victoire : Petits rappels historiques malheureusement nécessaires (youtube, youtube)

Evocation des pertes en vies humaines

La Bataille d’Allemagne (de la série “les grandes batailles”) (https://www.youtube.com/watch?v=sDttdKp5TDQ, INA, INA)

 

• Le Jour de la Victoire : Discours de Poutine le 9 mai 2015 à Moscou (kremlin.ru). Extrait : “Notre tâche commune consiste à élaborer un système de sécurité égale  pour tous les Etats. Il s’agit d’un système adéquat aux menaces  contemporaines qui repose sur une base régionale et internationale en  dehors des blocs. C’est seulement alors que nous pourrons garantir la  paix et la stabilité dans le monde” (sputniknews).

 

Fellow citizens of Russia,

Dear veterans,

Distinguished guests,

Comrade soldiers and seamen, sergeants and sergeant majors, midshipmen and warrant officers, 

Comrade officers, generals and admirals,

I congratulate you all on the 70th Anniversary of Victory in the Great Patriotic War!

Today, when we mark this sacred anniversary, we once again appreciate the enormous scale of Victory over Nazism. We are proud that it was our fathers and grandfathers who succeeded in prevailing over, smashing and destroying that dark force.

 

 Hitler’s  reckless adventure became a tough lesson for the entire world  community. At that time, in the 1930s, the enlightened Europe failed  to see the deadly threat in the Nazi ideology. 

Today,  seventy years later, the history calls again to our wisdom  and vigilance. We must not forget that the ideas of racial supremacy  and exclusiveness had provoked the bloodiest war ever. The war affected almost 80 percent of the world population. Many European nations were enslaved and occupied.

The Soviet Union bore the brunt of the enemy’s attacks. The elite Nazi forces were brought to bear on it. All their military power was concentrated against it. And all major decisive battles of World War II, in terms of military power and equipment involved, had been waged there.

And it is no surprise that it was the Red Army that, by taking Berlin in a crushing attack, hit the final blow to Hitler’s Germany finishing the war.

Our  entire multi-ethnic nation rose to fight for our Motherland’s freedom. Everyone bore the severe burden  of the war. Together, our people made an immortal exploit to save  the country. They predetermined the outcome of World War II. They liberated European  nations from the Nazis.

Veterans of the Great Patriotic War, wherever they live today, should know that here, in Russia, we highly value their fortitude, courage and dedication to frontline brotherhood. 

Dear friends,

The Great Victory will always remain a heroic pinnacle in the history of our country. But we also pay tribute to our allies in the anti-Hitler coalition. 

We are grateful to the peoples of Great Britain, France and the United States of America for their contribution to the Victory. We are thankful to the anti-fascists of various countries who selflessly fought the enemy as guerrillas and members of the underground resistance, including in Germany itself.

We  remember the historical meeting on the Elbe, and the trust and unity that became our common legacy  and an example of unification of peoples – for the sake of peace  and stability. 

It is precisely these values that became the foundation of the post-war world order. The United Nations came into existence. And the system of the modern international law has emerged. 

These institutions have proved in practice their effectiveness in resolving disputes and conflicts. 

However, in the last decades, the basic principles of international cooperation have come to be increasingly ignored. These are the principles that have been hard won by mankind as a result of the ordeal of the war. 

We saw attempts to establish a unipolar world. We see the strong-arm block thinking gaining momentum. All that undermines sustainable global development. 

The creation  of a system of equal security for all states should become our common task. Such system  should be an adequate match to modern threats, and it should rest  on a regional and global non-block basis. Only then will we be able  to ensure peace and tranquillity on the planet. 

Dear friends,

We  welcome today all our foreign guests while expressing a particular gratitude to the representatives  of the countries that fought against Nazism and Japanese militarism. 

Besides  the Russian servicemen, parade units of ten other states will march  through the Red Square as well. These include soldiers from Armenia, Azerbaijan, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan  and Tajikistan. Their forefathers fought shoulder to shoulder both  at the front and in the rear.

These also include servicemen from China, which, just like the Soviet Union, lost many millions of people in this war. China was also the main front in the fight against militarism in Asia.

Indian soldiers fought courageously against the Nazis as well.

Serbian troops also offered strong and relentless resistance to the fascists.

Throughout the war our country received strong support from Mongolia. 

These parade ranks include grandsons and great-grandsons of the war generation. The Victory Day is our common holiday. The Great Patriotic War was in fact the battle for the future of the entire humanity. 

Our fathers and grandfathers lived through unbearable sufferings, hardships and losses. They worked till exhaustion, at the limit of human capacity. They fought even unto death. They proved the example of honour and true patriotism. 

We pay tribute to all those who fought to the bitter for every street, every house and every frontier of our Motherland. We bow to those who perished in severe battles near Moscow and Stalingrad, at the Kursk Bulge and on the Dnieper. 

We  bow to those who died from famine and cold in the unconquered Leningrad, to those who were tortured  to death in concentration camps, in captivity and under occupation. 

We bow in loving memory of sons, daughters, fathers, mothers, grandfathers, husbands, wives, brothers, sisters, comrades-in-arms, relatives and friends – all those who never came back from war, all those who are no longer with us. 

A minute of silence is announced. 

Minute of silence. 

Dear veterans, 

You are the main heroes of the Great Victory Day. Your feat predestined peace and decent life for many generations. It made it possible for them to create and move forward fearlessly. 

And today your children, grandchildren and great-grandchildren live up to the highest standards that you set. They work for the sake of their country’s present and future. They serve their Fatherland with devotion. They respond to complex challenges of the time with honour. They guarantee the successful development, might and prosperity of our Motherland, our Russia! 

Long live the victorious people! 

Happy holiday!

Congratulations on the Victory Day!

 Hooray!

 

• Remarque ingénue de Ban Ki-moon après la parade de Moscou. Ban Ki-moon à Poutine : “Après la parade, j’ai vu que des centaines de milliers de gens restaient dans la rue. J’ai d’abord pensé qu’ils faisaient une manifestation contre votre gouvernement. Puis j’ai vu que non, au contraire ils saluaient votre gouvernement”. («После парада я увидел, что на улицах остались сотни тысяч людей.  И сначала я думал, что они проводят демонстрацию против вашего  правительства. Но потом я увидел, что нет, они наоборот приветствовали  ваше правительство») (eadaily.com).

 

• Déclaration diplomatique de l’UE de circonstance ou constat sincère ? Federica Mogherini déclare que l’UE et l’Ukraine ont intérêt à dialoguer avec la Russie : “Il est de l’intérêt  de l’UE, et de l’Ukraine d’entretenir le dialogue avec la Russie et d’employer tous les moyens pour en assurer le développement constructif”  a déclaré Mogherini. (tass.ru). Information confirmée du côté ukrainien (eurointegration.com.ua).

 

• Le Jour de la Victoire : nouvelles des USA. Petit sondage à Times Square sur les connaissances des américains sur la seconde guerre mondiale (russia-insider.com, youtube).

 

 

Si Obama ne va pas à la parade, alors la parade ira à lui : projections de tanks russes le 6 mai 2015 sur la facade de la Maison Blanche (vz.ru, youtube) !

 

 

Fête de la Victoire bon enfant des communautés russes et ukrainiennes à Brighton Beach. Vous disposez d’une traduction automatique à activer (juste à droite du titre Loveopium). Rien que la traduction vaut le détour (loveopium.ru, youtube) ! Les Russes ou émigrés ukrainiens russophones se sont retrouvés face à face avec des émigrés ukrainiens pro-Kiev, mais ça s’est bien passé : après quelques escarmouches verbales, les uns sont restés dans la rue, les autres sont allés dans une autre. Un bon exemple à suivre en Ukraine, non ?

 

 

• Risques majeurs à Kiev ce 9 mai. La milice a augmenté le nombre de patrouilles armées. Elles ont l’autorisation (l’ordre ?) de tirer en cas de “provocation”. Or, cette milice est aux mains du bataillon “Azov”, les nazis déclarés. Rappelons au passage que le bataillon “Azov” a son quartier général dans la propriété de l’ex-président Yanoukovitch depuis novembre 2014 (ukrinform.ua, Vidéo: youtube). Quant à la mairie, elle a prévu 25 brigades “d’intervention rapide” (kiev.pravda.com.ua).

 

• Aujourd’hui à Kiev. Des symboles et “reliques”nazies étaient ouvertement en vente dans un marché de la ville (lifenews.ru).

 

• Déclaration d’un député du Bloc Petro Porochenko (BPP). Sergei Leschenko, député du BPP déclare que la corruption est plus dangereuse que les chars russes (“Korruption ist für Ukraine gefährlicher als russische Panzer”) (diepresse.com).

 

 

DIMANCHE 10 MAI 2015

• Meeting au régime. Le “Bloc d’opposition” a réuni 7.000 participants à Kiev, annonce Interfax.ua (interfax.com.ua). Le titre de l’article mentionne immédiatement “au lieu des 20.000 annoncés”. Et la “Pravda” ukrainienne de bien enfoncer le clou: “Les ex-partisans de Yanoukovitch ont mené leur action au centre de Kiev”. Un troisième média, le portail “Antikor” (comme son nom l’indique, “anticorruption” écrit que ces participants ont reçu chacun 100 gryvnas pour leur présence, ainsi qu’une collation (antikor.com.ua) et que le financement de cette action viendrait de Mikola Azarov. Deux détails: pour ce qui est de la “collation”, il y a eu la même chose à Donetsk, où les personnes qui le désiraient pouvaient recevoir une portion de “kacha” de sarrazin (bouillie de céréales qui est un petit-déjeuner traditionnel en Ukraine, Russie et dans toutes les anciennes républiques de l’ex-URSS) et un gobelet de thé. Il ne s’agit donc pas d’un “bonus” qui puisse être apparenté à de la corruption. Le second point est une question: sachant que le “Bloc d’opposition” a été fondé par Youri Boïko,ex-vice-premier-ministre dans un gouvernement dirigé par Azarov, du temps de Yanoukovitch,il est forcément dans le collimateur d’Antikor. Mais si un personnage “politiquement correct” avait été à l’origine d’une telle opération, peut-on affirmer qu’Antikor lui serait tombé sur le dos de la même façon?

 

• Article du New York Times sur la formation US des troupes ukrainiennes (nytimes). Deux images et deux extraits de l’article : “Capt. Nicholas Salimbene, an American trainer, noticed with alarm that the Ukrainians were carrying their rifles with the safeties off. “It’s about the professionalism of the force,” he said. “We want them to look like soldiers.” et  “You see reports about the little green men,” he said, referring to the Russian soldiers who invaded the Crimean Peninsula last year in unmarked uniforms, “and they all walk around professionally, and carry their weapons professionally.” The Ukrainians should, too, Captain Salimbene said”.

 

The training included simulations of a suspect’s detention.

The training also included simulations of a home raid.

 

• Le Canada entend une voix discordante. La radio d’une grande université de Winnipeg, au Canada a fait une interview d’Anatoliy Shariy pour avoir son point de vue sur l’Ukraine. C’est rassurant vu la puissance du lobby ukrainien anti-russe dans ce pays (youtube).

 

• Solution radicale. Gerashchenko, le sponsor de Mirotvorets, veut faire interdire le ruban de Saint-George en Ukraine (ria.ru).

 

• Rencontre Merkel Poutine à Moscou.  (kremlin.ru, video et transcript russe : kremlin.ru, transcript partiel anglais (tout ce qu’a dit Merkel a été éliminé):  kremlin.ru)

Etrangement l’allocution devant la presse d’Angela Merkel ainsi que ses réponses aux questions ne sont pas traduites en anglais. Sans doute une forme de mépris diplomatique pour l’absence de Merkel le 9 mai à Moscou…

 

Press statement and replies to journalists’ questions following talks with Federal Chancellor of Germany Angela Merkel  (http://en.kremlin.ru/events/president/transcripts/49455)

 

President of Russia Vladimir Putin: Madam Federal Chancellor, ladies and gentlemen,

Today,  Ms Merkel and I laid wreaths at the Tomb of the Unknown Soldier and honoured the memory of the victims  of the Great Patriotic War, which was such a tremendous tragedy for the entire world  and for our nations. We stand in agreement in our assessment of these  events and on the historical lessons to be learned. 

Today’s joint ceremony reminds us of the difficult road that Russia and Germany traversed in the name of reconciliation. We went from bitter, hardened feelings to mutual understanding and cooperation. I am grateful to the Federal Chancellor for her sincere words of regret over the crimes that Nazi Germany committed against our citizens. 

The Federal Chancellor and I held substantive talks and discussed a broad range of bilateral and international matters. It is no secret that Russian-German relations are not going through the best of times due to our differing positions on the events in Ukraine. 

Our  bilateral trade decreased by 6.5 percent in 2014 – the first drop  in the last five years. The drop exceeded 35 percent in the first two  months of this year. This situation is not in the interests of either  Russia or Germany. In this respect, I must say that the business community in Germany itself would like to see the lifting of these  artificial barriers to developing our mutually advantageous trade and economic  ties. 

Businesspeople  are pragmatic by nature. They are therefore not leaving the Russian market and are assessing  the current opportunities for doing successful business here. More than 6,000 German companies  have a presence in the Russian market, and total accumulated German  investment in the Russian economy comes to more than $21 billion.  I remind you that around 100 German companies took part in just the single project of preparing  the infrastructure for the Sochi Olympic Games. They had contracts worth  a total of 1.5 billion euros and they performed the work and received  the money as agreed. 

There are  other areas where the cooling in our bilateral relations has affected our business ties. But there are also  areas that continue to develop. Interregional cooperation is one such area.  For example, 23 Russian regions have solid ongoing contacts with 14  regions in Germany. A large conference of twin cities is scheduled  to take place in Karlsruhe at the end of June, and around 100 pairs  of twin cities are expected to attend. 

  We  are developing our cooperation potential in the cultural  and humanitarian sphere. We are now summing up the results  of the reciprocal years of the Russian and German languages  and literature, which took place in 2014–2015. Around 200 events were organised as part of this  programme, many of them focused on our two countries’ youth. This prompted the idea  of organising a year of youth exchanges in 2016. I think this is  an important initiative with a focus on the future. 

I want  to remind you that our countries have succeeded in pursuing constructive cooperation in much tougher  conditions and more difficult times than the situation today, times when  it seemed that insurmountable ideological barriers divided us. There were plenty of positive examples  of cooperation back then. I will not go through them now, I think that  you are all familiar with them. 

Naturally,  our discussion of the international agenda focused primarily on the situation in Ukraine. Ms Merkel  and I are in regular contact on this issue, including through our joint  discussions with the Presidents of France and Ukraine in the Normandy  format talks, which has shown itself to be quite an effective instrument for international  facilitation of a peaceful settlement for the conflict in the Donbass  region. 

Yes,  it is true that we differ considerably in our assessment of the events  that led to the anti-constitutional coup in the Ukrainian capital  in February 2014. But at the same time, I am sure that you will all agree, and the participants in the peace talks say this  constantly, that there is no alternative to a peaceful diplomatic solution.  To achieve this, we must fully and strictly abide by the Minsk agreements reached  on February 12 this year. I remind you that peace settlement measures  form a package that ties together all of the key aspects  for a settlement: political, military, socioeconomic and humanitarian. 

I think  that we have every reason to say that the Minsk process is making progress, not without difficulties along the way, but it is moving  forward. You know that after February 12, in spite of all the problems  in southeastern Ukraine, the situation has been quieter there, even if there are still  the problems that we know about. I firmly believe that the only way  to guarantee a reliable and lasting settlement is to organise direct  dialogue between Kiev, Donetsk and Lugansk.

I think this is one of the key conditions for a settlement in general. I also think it essential to lift the economic embargo, restore financial and banking ties, and carry out constitutional reform with the southeastern regions’ involvement. The Minsk Agreements of February 12 cover all of these areas, and as I said, they must be implemented. 

We are happy that after the Normandy format consultations on April 30, when we had another telephone conversation, the four sub-groups set up to address specific areas of the settlement process began their work in Minsk on May 6. We will do everything possible to make their work effective, though success here depends above all on the people who have power, above all the authorities in Kiev. 

We  will exert all possible influence on the authorities in Donetsk  and Lugansk in order to ensure that this process goes  at the hoped-for speed and quality. Ms Merkel and I agreed to work more  closely on the crisis in Ukraine, including through the Normandy format.  

We also  discussed our bilateral relations and spoke about the need to continue  our talks on Ukraine’s association agreement with the European Union with respect to its impact on our economic  interests. I want to inform you that a Russian delegation headed  by the Economic Development Minister will go to Brussels on May 17–19.

Thank you for your attention.

Angela Merkel:  NON PUBLIE DANS LA VERSION ANGLAISE SUR LE SITE OFFICIEL DU KREMLIN

А.Меркель (как переведено): Уважаемые дамы и господа!
Я сегодня в непростой ситуации для германо-российских отношений прибыла в Москву. Мне было важно совместно с Президентом Путиным по случаю 70-летия окончания Второй мировой войны почтить память погибших. Я возложила венок к Могиле Неизвестного Солдата и тем самым хочу сказать русскому народу, что я как Федеральный канцлер Германии склоняюсь перед миллионами жертв, которые повлекла за собой развязанная национал-социалистской Германией война.
Мы постоянно будем отдавать себе отчет в том, что на долю народов тогдашнего Советского Союза и солдат Красной Армии пришлась большая часть жертв в этой войне. Я напоминаю о том, что война на востоке велась как жестокая расовая война и война на уничтожение, и что она навлекла невыразимые страдания на миллионы людей.
При этом я думаю о жителях блокадного Ленинграда, погибших от голода и изнеможения, о миллионах мирных граждан, подвергшихся истязаниям и убитых, об узниках концлагерей и военнопленных, о тактике выжженной земли, когда Вермахтом и СС были буквально стерты с лица земли бесчисленные деревни и города.
Я напоминаю о преступлении Холокоста, которое должно служить и будет служить нам, немцам, как предупреждение. Я напоминаю о том, что русские, украинские, белорусские и другие солдаты Красной Армии освободили Берлин и совместно с западными союзниками освободили Германию от нацистского господства. Я также напоминаю о том, что окончание Второй мировой войны не всем европейцам принесло свободу и демократию.
Разделение Германии и Европы мы смогли преодолеть лишь 45 лет спустя, в том числе благодаря воле к изменениям в соседних странах, таких как Польша и Венгрия, а также благодаря мирным изменениям в Советском Союзе. На фоне всех этих исторических событий я благодарна за то, что между нашими народами было возможно примирение, за то, что немцы и русские сегодня могут сотрудничать во благо лучшего будущего.
В последние годы мы стремились к большему сотрудничеству в Европе. Хотела бы напомнить о принятии парижской хартии на основе заключительного акта в Хельсинки, Россия стала членом Совета Европы и ВТО. Мы также достигли сотрудничества между НАТО и Россией.
Аннексией Крыма, которая была осуществлена в нарушение международного права, военными действиями в Украине этому сотрудничеству был нанесен тяжкий ущерб, потому как мы видим в этом угрозу европейскому мирному устройству. Тем не менее, именно в эти дни для меня важно сказать следующее. Урок, который мы извлекаем из истории: нам необходимо сделать все для того, чтобы в конфликтах, какими бы сложными они ни были, искать мирное решение, решение путем переговоров, то есть дипломатическим путем.
Поэтому Германия и Франция совместно с Украиной и Россией в «нормандском формате» в феврале выдвинули инициативу и приняли совместно пакет мер, который призван сделать возможным такое дипломатическое решение. Реализация этого комплекса мер играла сегодня в нашей беседе важную, существенную роль, и мы похвалили, мы высоко оцениваем то, что была начата работа четырех рабочих групп, которые будут работать над различными темами. Я надеюсь, что эта работа будет успешной.
Я бы хотела поблагодарить ОБСЕ за то, что ОБСЕ, в том числе Сербия в качестве председателя, с участием госпожи Тальявини, выполняет очень важную функцию, например, по наблюдению за перемирием. В то же время нам необходимо отдавать себе отчет в том, о чем идет речь при реализации Минского комплекса мер.
Речь идет о том, чтобы суверенитет и территориальная целостность Украины были восстановлены, и мы будем продолжать совместно над этим работать. Это сложный путь, со стороны Федеративной Республики Германии могу сказать, что мы в дальнейшем будем продолжать нашу работу над этим.
Уважаемые дамы и господа! Мы обсудили также другие вопросы, среди прочего – отношения между Россией и ЕС. Здесь речь идет о том, чтобы прояснить вопросы соглашения об ассоциации с Украиной, но хотела бы напомнить о том, что речь идет о следующем.
Экономические пространства России и ЕС должны пошагово сближаться друг с другом. Я думаю, в глобализованном мире у нас очень хорошие причины есть для того, чтобы работать над этим проектом и чтобы двусторонние отношения между Россией и Германией хорошо вписались в этот контекст.
Хотела бы указать на то, что у нас есть также обнадеживающие сигналы по иранскому вопросу. Здесь сотрудничество государств, имеющих право вето, и сотрудничество с Германией и с Ираном привело все‑таки к результату, у нас есть надежды на заключение соглашения.
Нам еще предстоит много работы для того, чтобы решить вопрос гражданской войны в Сирии, то есть на нас возлагаются большие ожидания. И своим сегодняшним визитом я хотела показать, что мы работаем с Россией, а не против нее.

Question:  Mr President, at a meeting with historians at the end of last year, you asked a rhetorical question: “What was wrong with  the Ribbentrop-Molotov Pact?” Recently, Minister of Culture Mr Medinsky,  called this pact a triumph for Stalin’s diplomacy from the point of view  of the Soviet Union’s state interests. 

Such  words stir fears in Poland and the Baltic states. Yesterday, at the parade, you spoke of the need for a new security  system. How can we build a system that would take into account the interests  of Poland, the Baltic states, Moldova, Georgia and Ukraine? What can  Russia and Germany do to assuage these nations’ fears?

Vladimir Putin: This is the sort of question that we could discuss all night long. But when it comes to assuaging fears, this also has to do with the internal state of those who have these fears. They need to step over their fears, move forward, stop living with the phobias of the past and look instead towards the future. 

Concerning  the Molotov-Ribbentrop Pact, let me draw your attention to the historical events, when the Soviet Union… It  is not even so important who was in charge of diplomacy at the time. Stalin was  in charge, of course, but he was not the only person thinking about how  to guarantee the Soviet Union’s security. The Soviet Union made  tremendous efforts to put in place conditions for collective resistance to Nazism  in Germany and made repeated attempts to create an anti-Nazi bloc  in Europe. 

All of these attempts failed. What’s more, after 1938, when the well-known agreement was concluded in Munich, conceding some regions of Czechoslovakia, some politicians thought that war was inevitable. Churchill, for example, when his colleague came back to London with this bit of paper and said that he had brought peace, said in reply, “Now war is inevitable.” 

When  the Soviet Union realised that it was left to face Hitler’s Germany on its own, it acted to try to avoid a direct confrontation, and this resulted in signing the Molotov-Ribbentrop Pact.  In this sense, I agree with our Culture Minister’s view that this pact  did make sense in terms of guaranteeing the Soviet Union’s security. This is  my first point. 

Second, I remind you that after the Munich Agreement was signed, Poland itself took steps to annex part of Czech territory. In the end, following the Molotov-Ribbentrop Pact and the division of Poland, they fell victim to the same policy that they tried to pursue in Europe. 

We need to remember all of this, not forget any of it. If you paid attention to what I said yesterday, I said that a truly effective security system must be built not on a bloc basis, but on the basis of an equal approach to security for all actors in the international community. If we could build our work on these principles, using the United Nations as a base, I think we would achieve success. 

Angela Merkel: NON PUBLIE DANS LA VERSION ANGLAISE SUR LE SITE OFFICIEL DU KREMLIN

А.Меркель: С моей точки зрения пакт Молотова-Риббентропа сложно понять, если не учитывать дополнительный секретный протокол. И с этой точки зрения, я считаю, что это было неправильно, это было сделано на противоправной основе.
Тем не менее, конечно, Вторая мировая война исходила от национал-социалистской Германии, и мы, Германия, несем на себе за это ответственность. Это наша историческая ответственность, и мы постоянно будем об этом напоминать, о том, что по нашей вине потеряли жизни миллионы людей, и что Красная Армия сыграла решающую роль в освобождении Германии.

Question: Mr President, how do you view the fact that the German leader has come to Moscow today, the leader of the country that we fought against during the war, but the leaders of the other nations in the anti-Nazi coalition did not come? I spoke with German journalists today, and they say that deep down, you surely feel offended by this. Is this the case? 

Vladimir Putin: Regarding the tragedy that was the war, our country fought not against Germany, but against Nazi Germany. We never fought Germany, which itself became the Nazi regime’s first victim. We always had many friends and supporters there. Yesterday at the parade, if you recall, I said this too. 

Many  people of different political persuasions ended up in concentration camps and lost their lives. We see today’s  Germany as our partner and a friendly country. I think it is natural  that the Federal Chancellor should have come to Moscow today.

As for the leaders  of other countries, including the countries in the anti-Nazi coalition, this is their  choice, their decision. I think that current political considerations are less  important in the end than the more fundamental issues of maintaining  global peace and preventing a repeat of the past catastrophes, if we remember the disaster of World  War II. But this is their decision. 

You  know, yesterday at the reception, veterans from the Unites States, Britain, Poland and several other countries came  up and thanked me for all that was done during the war. They are  the main participants in these celebrations, and I was very happy that they were here together  with us.

Angela Merkel: NON PUBLIE DANS LA VERSION ANGLAISE SUR LE SITE OFFICIEL DU KREMLIN

А.Меркель: Я приехала сюда, как я уже сказала, потому что я склоняюсь перед миллионами жертв, которые понес советский народ и другие люди по вине национал-социалистской Германии. На нас лежит историческая ответственность, которая заключается в том, чтобы об этом помнить и извлекать из этого урок. Поэтому и во время, когда есть существенные разногласия, я упомянула аннексию Крыма и события на юго-востоке Украины, тем не менее нам важно всегда чтить память этих исторических событий и постоянно говорить людям в России о том, что мы себе в этом отдаем отчет и что мы знаем, какие большие страдания мы навлекли на Советский Союз. В то же время для меня это является стимулом сказать следующее: несмотря на наши разногласия, нам необходимо искать диалог, необходимо искать мирное решение и предпринимать дипломатические усилия.

Question: Mr  President, this is your first meeting since the marathon negotiations  in Minsk. You said that the diplomatic process has stalled somewhat, and that at the same time, military action has resumed  and people are again being killed. Although weapons were supposed  to have been withdrawn, the separatists often say that new attacks have taken place.  Ms Merkel spoke about President Putin possibly using his influence  on the separatists. Why is President Putin not using his influence more  boldly to give this diplomatic initiative a chance? 

Angela Merkel: NON PUBLIE DANS LA VERSION ANGLAISE SUR LE SITE OFFICIEL DU KREMLIN

А.Меркель: Мы, конечно, об этом говорили. Мы говорили о военных действиях как раз в Широкино и в донецком аэропорту, и об опасности, что военные действия могут возобновиться и в других регионах. Мы уверили друг друга в том, что Минский комплекс мер – это то, что у нас есть, это наша основа для того, чтобы попытаться найти мирное решение. Пока мы не можем точно сказать, что это будет успешным, однако у нас нет ничего другого, поэтому мы должны продолжить работу в этом направлении.
Еще раз хочу выразить высокую оценку работе ОБСЕ. Я думаю, каждый использует свое влияние в меру сил. Я думаю, что у российского Президента есть определенное влияние на сепаратистов, чтобы мы по крайней мере добились перемирия и начала политического процесса. Та ночь в Минске, когда мы вели переговоры, это была очень жесткая, сложная ночь. У нас были очень интенсивные, жесткие переговоры, но я считаю, у нас есть возможность здесь достичь прогресса.
Необходимо стремиться к достижению территориальной целостности Украины. И у нас есть сейчас четыре рабочие группы, там речь идет об экономике, о гуманитарных вопросах, о социальных вопросах, о проведении местных выборов. Проведение местных выборов должно привести к тому, чтобы полностью обеспечивался контроль на границе.
Я готова, думаю, что могу то же самое сказать от имени Франсуа Олланда, продолжать работу в этом направлении. Сегодня я почувствовала также со стороны России эту готовность.

Vladimir Putin:  First of all, we need to have some common criteria for assessing  and responding to events taking place in the world, a common set  of rules. Look at what is happening in Yemen and what we are seeing at the moment. A coup took  place there and the president stepped down. Now, other countries, with which  Russia has good relations, want to return him to power, and everyone is calling  this a coup. After the coup in Ukraine took place, we heard goodness  knows how much venom heaped on former President Yanukovych, and saw all manner  of support for those who carried out the coup. 

If  we apply different standards to the same kind of events, we will never be able to agree on anything. We need  to abandon the ‘law of the strongest’ and ‘rule of the fist’ in international  affairs and base ourselves instead on norms of international law that  the entire international community accepts, understand in the same way, applies and defends. 

 

• Elections présidentielles en Pologne. Il y aura un second tour  le 24 mai entre le candidat de PIS, Andrjei  Duda, arrivé en tête avec 34,8 % des voix suivi par Komorowski, le président sortant,  avec 32,3 %. Les résultats définitifs sont attendus lundi soir (sharij.net, economist.com, foreignpolicy.com, ndtv.com, uatoday.tv, unn.com.ua).

 

•  Décompte macabre. LB.ua annonce aujourd’hui qu’en 3 mois, les forces de l’OAT/ATO ont perdu 20 hommes à Shirokino ainsi que plus d’une centaine de blessés. (lb.ua) C’est le bataillon “Azov” (des ultra nationalistes / nazis) qui a payé le plus lourd tribut avec 18 tués. C’est également ce bataillon qui avait, le 10 février, entamé une opération de conquête dans la zone “neutre” entre les belligérants et pris effectivement  plusieurs localités  (Pavlopol Komintern, Lebedniskoïé, Berdianskoïé et Shirokino). Mais cinq jours après, les milices séparatistes ont reconquis Shirokino. La bataille continue depuis. Shirokino est un des deux points les plus chauds du front;  Aujourd’hui, la fusillade a commencé dès le matin. Un soldat d’Azov a encore été blessé (112.ua). Le bilan côté novorusse n’est pas donné par LB.ua ou 112.ua.

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/actuukraine-1405/


“L’action de la gauche a participé au désarroi français” J P Chevènement

Wednesday 13 May 2015 at 00:10

Entretien de Jean-Pierre Chevènement accordé à “Marianne”, le 28 août 2014. Propos recueillis par Eric Conan.

Marianne : Vous avez publié peu avant l’élection présidentielle de 2012 La France est-elle finie ? (Fayard). Deux ans après la victoire de François Hollande la question se pose plus que jamais vue la situation très inquiétante de notre pays. Ne faut-il pas ajouter une autre question – la gauche française est-elle finie ? – étant donné ce mélange de panique et d’impuissance dont elle fait preuve, qu’il s’agisse de la dernière crise du gouvernement Valls ou de l’ambiance délétère régnant au Parti socialiste qui se réunit ce week-end à La Rochelle ?
Jean-Pierre Chevènement : Ces soubresauts étaient prévisibles mais ce n’est que l’écume des choses. Aucun redressement n’est possible sans une prise de conscience beaucoup plus profonde. Car le désarroi français vient de très loin. Je le résumerai ainsi : nous ne savons plus qui nous sommes. A cette désorientation intime, l’action des gouvernements de gauche depuis trente ans n’est malheureusement pas étrangère. Me revient un propos de François Mitterrand prononcé sur le ton de la confidence, en 1979, à la veille du Congrès de Metz : « Nous sommes d’accord sur tout, Jean-Pierre, à une différence près : je ne crois pas qu’à notre époque, malheureusement, la France puisse faire autre chose que de passer à travers les gouttes ». Hubert Védrine, dans un remarquable ouvrage [1], a fort bien décrit le changement de paradigme opéré, de 1983 à 1985, par François Mitterrand et par le Parti socialiste à sa suite : substituer à un dessein national de transformation sociale l’ambition de « construire l’Europe », fût-ce sur la base du néolibéralisme qui triomphait alors dans le monde anglo-saxon. Là est la racine du mal : l’abandon de notre Etat stratège et la profonde désindustrialisation du pays.

François Mitterrand n’était pas cet acteur politique que continue de vénérer le Parti socialiste ?…
Il avait vécu l’effondrement de la France en 1940, produit de notre affaissement démographique, économique et surtout moral après 1918. François Mitterrand qui avait mesuré, à Vichy en 1941-42, les impasses de la « France seule », était persuadé, dès 1943, que l’hégémonie des Etats-Unis bornerait, désormais, notre horizon historique. Comme pour beaucoup de Français, « l’Europe à Six » pouvait lui apparaître comme une « France en grand ». C’était une erreur de perspective : l’Allemagne, divisée, voyait d’abord dans une Europe appuyée sur les Etats-Unis le moyen de refaire son unité. Mais c’était un pari jouable sur l’idée d’une Europe un jour capable d’exister par elle-même. Après l’effondrement de l’URSS, François Mitterrand eut le bon réflexe de proposer une Confédération incluant la Russie. Idée rejetée avec force par les Etats-Unis et par les pays anciennement membres du pacte de Varsovie : l’élargissement se fit donc avec ceux-ci. D’où cette Union européenne non seulement ouverte à tous les vents mais à la fois « germanocentrée » et sous influence américaine.

Que s’est-il produit dans l’histoire de la gauche pour qu’elle soit passée si rapidement avec Mitterrand de l’extrême volontarisme des années 70 – avec le Programme commun – au suivisme néo-libéral actuel ?
Ce fut le choix d’une toute petite élite de socialistes libéraux dont le grand architecte fut Jacques Delors. L’histoire de ce grand retournement du PS dans la décennie 1983-93 a bien été décrite dans l’ouvrage d’un professeur d’économie à Harvard, RAWI Abdelal [2] que je vais citer pour éviter d’avoir à me citer moi-même [3]. Il montre que c’est Delors qui a été en 1985 à l’initiative de la complète libéralisation des mouvements de capitaux non seulement à l’intérieur de l’Europe mais vis-à-vis des pays tiers. C’était un retournement historique de la position de la France. Le branle ayant été donné, le représentant de la France au sein de l’OCDE, M. Chavranski, a fait prévaloir en 1989 la codification de la libération des mouvements de capitaux entre les pays développés. Abdelal éclaire le donnant-donnant franco-allemand : après avoir obtenu la libéralisation des mouvements de capitaux, le chancelier Kohl a levé son veto à la mise sur orbite de la monnaie unique. Jacques Delors, écrit Abdelal, « a su imposer à travers l’Acte Unique les règles les plus libérales qu’on puisse imaginer. La suppression du système dirigiste qui avait encadré l’économie française pendant quarante ans donna lieu – je cite toujours Abdelal – avant mars 1983 à une discussion qui apparaît rétrospectivement comme une lutte pour l’âme du socialisme français ». Abdelal montre que le choix d’accrocher définitivement le franc au mark en mars 1983 a entraîné toute la politique de libéralisation ultérieure. Et voilà pourquoi votre fille est muette, suis-je tenté de dire aux socialistes qui s’interrogent aujourd’hui sur « la mort de la gauche ». Ils devraient faire des lectures du livre d’Abdelal à La Rochelle !

Une légende de gauche s’accroche pourtant au rôle de la droite des années 80 et 90 dans la dérégulation et les privatisations…
C’est l’inverse : Rawi Abdelal montre que la droite française n’aurait pas osé lever les contrôles sur les opérations en capital. Comme le dit Pascal Lamy : « Lorsqu’il s’agit de libéralisme, il n’y a plus de droite en France. … La gauche devait le faire, parce que ce n’est pas la droite qui l’aurait fait ». Cette ardeur à surpasser la droite s’explique, selon Abdelal, par le souci de « gagner en crédibilité » : « Ces socialistes libéraux étaient mus par le souci de se doter d’une identité politique attrayante et d’un profil moderne, compétent, tranchant avec « l’archaïsme de la gauche traditionnelle » ». La « parenthèse » libérale ouverte en 1983 ne s’est jamais refermée et le PS n’a jamais remis en cause le parti pris ultralibéral qui est au cœur des traités qu’il a élaborés et votés depuis près de trois décennies. Et pour cause ! La globalisation a été voulue par les Etats-Unis mais elle a été codifiée par des Français !

La paralysie de François Hollande viendrait donc plus de cet héritage idéologique dans lequel il a toujours baigné que de cette incapacité à décider qui lui est reprochée ?
Il n’y a pas lieu de faire un reproche particulier à François Hollande d’avoir renié son fameux discours-programme du Bourget : tous les présidents de la République, depuis Maastricht, se sont empressés d’oublier le programme sur lequel ils s’étaient faits élire : Jacques Chirac, inspiré par Philippe Seguin, voulait, en mars 1995, « réduire la fracture sociale » : six mois après, c’était, à la requête du Chancelier Kohl, l’annonce du « Plan Juppé ». En 2002, le PS a préféré attribuer son échec à la dispersion des voix de gauche au premier tour que s’interroger sur ses causes profondes et d’abord sur le vide du projet porté par son candidat. Nicolas Sarkozy, inspiré par Henri Guaino, voulait, en 2007, rassembler sur la République. Rarement Président divisa-t-il autant les Français. Il voulait « aller chercher la croissance avec les dents ». Il se les y est cassées. Certes, la conjoncture ne lui a pas été favorable, le capitalisme financier libéralisé lui étant tombé sur la tête, mais il s’en était fait, comme les autres, le thuriféraire !

Les malheurs français résulteraient donc de la fidélité de François Hollande à François Mitterrand ?…
Non, car même si François Mitterrand avait pronostiqué « Après moi, il n’y aura plus de grand Président… Il y aura l’Europe », je crois qu’il n’aurait jamais accepté que l’Europe se fasse contre la France : à une situation intenable comme celle d’aujourd’hui, il aurait cherché des portes de sortie, bref une autre Europe… L’orthodoxie allemande met l’Europe dans l’impasse. Le peuple français sent tout cela. Il constate l’impuissance, la duplicité et l’incapacité de ses élites à le sortir du piège dans lequel elles l’ont précipité à grand renfort de promesses illusoires et mensongères [4].

L’ennui est que ceux qui veulent sortir du « carcan européen » s’en servent souvent pour négliger de réelles faiblesses et de sérieux retards français qui ne lui doivent rien…
En effet le carcan européen n’explique pas tout. La France a perdu les rentes de situation qui étaient les siennes à l’époque de la Guerre froide. La classe ouvrière était alors mieux considérée : le communisme faisait peur. Aujourd’hui, le capitalisme financier s’est installé avec le chômage, la libération des capitaux et l’exploitation de la main d’œuvre à bas coût, avec l’ouverture de la Chine communiste aux multinationales et l’élargissement à l’Est de l’Europe. De nombreux pays qu’on dit « émergents » maîtrisent la science et la technologie aussi bien que nous. Jadis dominés, mais mus aujourd’hui par une ambition conquérante et le désir d’effacer les humiliations du passé, ils nous obligent à élever nos capacités de travail, à combattre l’assistanat, à moderniser notre « Etat social ».

Mais ces défis nécessaires pouvaient-ils être relevés sous le joug d’une monnaie asphyxiant notre croissance, et par l’abandon d’un « Etat stratège » qui avait fait ses preuves ? La crise dans laquelle nous nous débattons depuis 2008, hélas, fournit la réponse. François Hollande a eu raison de suivre les recommandations du rapport Gallois faisant de la reconquête de notre compétitivité l’axe central de notre politique. Mais peut-on y parvenir par la voie de dévaluations internes (baisse des salaires, des pensions et des prestations sociales) qui enferme toute l’Europe dans une stagnation de longue durée ? L’effort, oui, à condition qu’il ait un sens !

François Hollande ne parvient pas à convaincre les Français du sens de sa politique, au point qu’ils l’éliminent de leur intention de vote d’un premier tour de présidentielle…
Le sondage de l’IFOP publié par Marianne donnant 26 % des voix à Marine Le Pen au premier tour en 2017 n’a pas eu l’écho qu’il mérite. Mais à deux ans et demi de l’élection, l’élimination du candidat de la gauche par Nicolas Sarkozy au premier tour n’est nullement avérée. Par contre, la probabilité d’un duel opposant Marine Le Pen à un candidat de l’UMP ou du PS au deuxième tour est forte. Elle ne sera pas élue mais elle peut hisser le Front National à un niveau impressionnant. Cela signifie que si le candidat qui l’emportera au deuxième tour, qu’il soit PS ou UMP, n’est pas un candidat de salut public, capable de changer la donne en profondeur, le FN s’installera partout et se trouvera en mesure de dicter sa loi.

Pour faire face, la gauche doit, par la voie monétaire mais aussi par des réformes sans tabou, rétablir la compétitivité de la France. C’est en renversant sa hiérarchie des priorités et en revenant à la tradition de l’indépendance nationale que la France pourra donner toutes ses chances à l’idée d’une « Europe européenne » et redevenir un pont entre les pays émergents et l’Occident. Cela passe par un nouveau patriotisme français. Nos élites, dont l’avidité est devenue le principal ressort, peuvent-elles retrouver la patrie ? Et notre peuple, emporté par le vent de l’hyper-individualisme, peut-il sortir de son repliement pour renouer avec l’idée d’un dessein collectif ?

Vous avez l’air d’en douter… Pourquoi restez-vous si minoritaire alors que ces dernières années vous ont plutôt donné raison, qu’il s’agisse de l’Europe, de l’euro, de la diplomatie, de l’insécurité ou du désastre scolaire ?

C’est parce que j’étais en avance sur beaucoup de sujets que je suis resté minoritaire ! J’ai essayé de peser sur la politique du PS, de l’intérieur pendant vingt-neuf ans, puis de l’extérieur depuis 1993. Je ne renie rien des batailles menées au gouvernement ou hors du gouvernement, sur la recherche, l’industrie, l’école, la défense, la police de proximité, l’intercommunalité, l’accès à la citoyenneté des jeunes issus de l’immigration, ou bien contre la guerre du Golfe ou le projet de Constitution européenne. Elles ont fourni des repères à la conscience collective et sont loin d’être terminées : je crois à la force des idées.

Ceux qui m’ont combattu depuis trente ans l’ont toujours fait comme si la tradition républicaine que je maintenais était synonyme de « repli national » ou autres fariboles. Ceux qui ne veulent pas entendre parler de nation sont bien souvent ceux qui ne veulent pas entendre parler de démocratie. Ils ne comprennent pas que seul un sentiment d’appartenance partagé peut fonder l’acceptation de la loi de la majorité par une minorité de citoyens. Mais la nation républicaine n’a qu’une définition politique : c’est la communauté des citoyens. Elle ne s’oppose nullement à l’idée d’une Europe des peuples et à des délégations de compétences à un niveau supranational, dès lors que l’exercice de celles-ci reste démocratiquement contrôlé.

Cette idée de la nation politique formulée en 1789 reste éminemment moderne : la situation mûrit pour que ce qui était hier considéré comme un combat à contre-courant devienne une source d’inspiration pour les générations nouvelles. La question qui se pose est de savoir si le PS, enkysté dans des choix libéraux qui l’ont conduit dans l’impasse actuelle, peut revenir au paradigme républicain…

Vous n’y croyez pas ?…
Après sa défaite de 1993, le PS n’a apporté aux problèmes du pays qu’une réponse tactique : la « gauche plurielle » où les Verts servaient d’éclaireurs et le Parti communiste de voiture-balai. Mais l’alliance avec les Verts a corrompu l’idéologie socialiste, traditionnellement ancrée dans le rationalisme et la croyance au progrès. La « gauche plurielle » n’avait pas de projet. Cela s’est vu assez vite. La seule tentative idéologiquement cohérente a été celle du think tank « Terra Nova » : substituer à l’antique définition d’un parti de transformation sociale ayant vocation à rassembler autour de lui d’abord les couches populaires, l’addition de diverses minorités dans l’espoir d’obtenir ainsi une majorité arithmétique. Cette vision s’accorde parfaitement avec les deux tendances complémentaires que sont l’hyper-individualisme libéral et la floraison des communautarismes. Triomphe idéologique de « la gauche américaine », que je voyais venir dans les années 70 ! Comment gagner une élection quand on cesse de s’adresser au peuple tout entier. La logique des partis tend à dominer l’Etat : comment expliquer autrement un projet de réforme territoriale qui ne procurera aucune économie ? Un projet aussi absurde et dispendieux que la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité ? Un projet aussi diviseur que le bouleversement du droit de la filiation ?

Je ne crois pas que le sursaut républicain puisse venir de la gauche seule. Un gouvernement de salut public qui réponde à la question fondamentale : qui sommes-nous ? permettrait seul de remonter la pente. Il n’est pas interdit d’y réfléchir dès à présent.

Que faire avec Merkel ? Comment changer cette Europe sous impérium allemand ?
Il faut retrouver le cap d’une Europe où la France et les autres pays se sentent à l’aise, de ce que le général de Gaulle appelait une « Europe européenne », définissant un intérêt général européen vis-à-vis du monde. La première condition est un changement d’échelle. L’Europe à vingt-huit n’est pas la bonne mesure : trop grande pour que s’y retrouve le centre de gravité de nos intérêts spécifiques, trop petite pour peser à l’échelle du monde, elle est économiquement dominée par l’Allemagne et géopolitiquement par le grand protecteur d’Outre-Atlantique. Elle laisse de côté ce qui est la zone d’influence naturelle de la France : la Méditerranée, l’Afrique et le Moyen-Orient.

La deuxième condition est la réforme de la monnaie unique dont j’avais dénoncé à sa création le principe vicié : elle accroît l’hétérogénéité de la zone euro au lieu de la réduire. En 1982, alors que j’étais ministre de l’Industrie, Otto von Lambsdorff, ministre allemand de l’Economie, m’expliquait le déficit commercial français sur l’Allemagne (alors de 28 milliards de francs) par le fait que le SME [5] jouait le rôle d’un système de subventions à l’industrie allemande, compte tenu des taux de change et d’inflation respectifs entre les deux pays et de leurs différences de structures économiques. Depuis trente ans cela ne s’est pas arrangé : en francs courants, le déficit français sur l’Allemagne atteint 108 milliards, soit près de quatre fois plus ! La France ne doit pas laisser confondre l’idée européenne avec une politique de régression économique et sociale qui érode continûment son tissu industriel. Une vue d’homme d’Etat est nécessaire : le niveau de l’euro doit impérativement baisser d’environ 20 % pour l’économie française.

De quelle manière ?
Il est possible d’introduire une flexibilité à l’intérieur du système de l’euro sans modifier les traités. Le statut des banques centrales et de la banque centrale européenne autorise la constitution de réserves obligatoires (article 19) et d’autres instruments de contrôle monétaire (article 20). Il suffit de moduler ces instruments par pays, en instaurant par exemple des montants compensatoires monétaires (MCM) qui pourraient, le cas échéant, déboucher sur la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune externe, avec des « subdivisions nationales » ajustables. Pour rendre viable ce système de monnaie commune externe il faut une forte volonté politique entre les deux nations fondatrices de l’euro : la France et l’Allemagne.

Comment imaginez-vous que l’Allemagne l’accepte ?
La France a un argument de poids qu’elle n’utilise pas : sans elle la monnaie unique ne peut exister ! Seule l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg, pourraient faire une union monétaire avec l’Allemagne, recréant ainsi une zone mark dont le cours ne manquerait pas de se renchérir fortement. L’eurofranc flotterait entre l’euromark et le dollar, tout comme la livre britannique. Mais la France maintiendrait sa proposition de créer avec l’Allemagne et les autres pays volontaires un euro « monnaie commune externe » : ainsi une identité monétaire européenne viable serait-elle préservée. Cette mutation pourrait se faire plus facilement en période de crise, si elle avait été préparée, au préalable, par des conversations approfondies.

Sans partenaire actif, la pente de l’Allemagne est d’imposer son orthodoxie à l’Europe tout en y relayant la politique des Etats-Unis. A la France de défendre l’idée d’une « Europe européenne » pour qu’alliance américaine ne rime pas avec vassalité. Tel est à long terme l’intérêt de l’Europe, y compris de l’Allemagne. L’idéologie a gangréné l’héritage du gaullisme : l’invocation des droits de l’Homme sert de paravent à une politique d’ingérence qui va au-delà même de l’alignement sur celle des Etats-Unis : sur la Lybie, sur la Syrie, sur Gaza, sur l’Iran, on peut se demander si la France, aujourd’hui, ne se situe pas bien souvent « à l’Ouest de l’Ouest »

Que faire avec Poutine ? La crise ukrainienne a été l’une des rares occasions d’accord entre partenaires européens…
Oui, mais de la pire manière : en plaçant l’Ukraine devant un choix impossible entre l’Europe et la Russie ! Cette faute à ne pas commettre, nous l’avons commise, à la traîne des autres Européens et, surtout, des Etats-Unis qui excitent certaines forces qui n’ont pas besoin de l’être. En 1998, le toujours influent Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter, écrivait dans Le Grand échiquier que « le seul moyen d’empêcher la Russie de redevenir un Empire est de soustraire l’Ukraine à son influence ». Voilà pourquoi l’Union européenne est allée chatouiller les moustaches de l’ours russe.

La crise ukrainienne doit au contraire être l’occasion de faire reculer l’esprit de Guerre froide. Mais au lieu de chercher un compromis sur la création d’un espace de libre circulation commun à l’Europe, à la Russie et à l’Ukraine en faisant de celle-ci un pont entre l’Europe et la Russie, l’Europe a soutenu le mouvement de Maïdan, la destitution du Président Ianoukovitch contraire à la Constitution et aux accords qu’elle avait elle-même parrainés le 21 février 2014 ! Ainsi a été engagé, pour le seul bénéfice des Etats-Unis, un bras de fer avec la Russie, contreproductif pour les deux parties.

Politique de bras de fer qui sied aussi à Poutine…
Est-il raisonnable de méconnaître le fait que l’Etat russe a été depuis le milieu du XVIIIe siècle et reste aujourd’hui une puissance mondiale majeure ? Est-il sensé de vouloir défaire les synergies existantes en matière économique entre l’Ukraine et la Russie ? Vouloir exporter à toutes forces nos « critères », nos « standards », nos « valeurs », bref notre idéologie des « droits de l’Homme » vers l’Ukraine et vers la Russie est une forme de nationalisme condescendant qui n’est pas sans rappeler l’état d’esprit qui prévalait dans les « Empire centraux » avant 1914. Il serait temps de s’aviser que l’URSS a disparu, que la Russie actuelle, quels que soient ses défauts, n’est pas un « Etat voyou » mais une grande nation qui porte légitimement un projet national de modernisation et entend être internationalement respectée. C’est une erreur majeure de vouloir construire l’Europe contre la Russie : sans elle il manquerait quelque chose d’essentiel à l’Europe et celle-ci demeurerait un protectorat américain. Notre pays, de par son Histoire, est le mieux placé pour le comprendre et le dire. Or, la France, qui avait un moment cherché à rapprocher Poutine et Porochenko, ne fait pas suffisamment entendre une voix distincte, alors que la relation franco-russe a toujours été un élément essentiel de l’équilibre européen. La France trouverait des alliés, y compris en Allemagne, si elle prenait le parti d’une « Europe européenne », étendue à la Russie. Naturellement cela demande de l’imagination et de l’audace…

Source : Marianne

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[1] Hubert Védrine, Les mondes de François Mitterrand, 1996, Fayard.
[2] Un chapitre de son livre Capital Rules, très documenté, a été reproduit dans la Revue Champ libre sous le titre « Le consensus de Paris ».
[3] Jean-Pierre Chevènement, La France est-elle finie ? Fayard, 2011
[4] Lire à cet égard Le Bêtisier de Maastricht, Jean-Pierre Chevènement, Editions Arléa, 1993.
[5] Système monétaire européen.

Source: http://www.les-crises.fr/laction-de-la-gauche-a-participe-au-desarroi-francais-j-p-chevenement/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Merkel)

Wednesday 13 May 2015 at 00:06

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche : Présidence de la Fed: “Janet Yellen est une idiote !”- 11/05

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier (1/2): Hausse des taux obligataires: “Pour l’instant, ça ne se traduit pas dans les chiffres” – 11/05

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier (2/2): Économie:” Aujourd’hui on vient d’avoir la preuve que les américains sont en récession” – 11/05

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade : “Les banques centrales jouent aux apprentis-sorciers !” – 06/05

Philippe Béchade VS Sébastien Korchia (1/2): Hausse des taux obligataires: se dirige-t-on vers un krach ? – 06/05

Philippe Béchade VS Sébastien Korchia (2/2): Le risque politique lié aux élections stresse les marchés – 06/05

Bilan Hebdo: Philippe Béchade et Jean-Louis Cussac – 08/05

III. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : “Nous sommes à l’aube d’une nouvelle crise dans la zone euro” – 12/05

Les points sur les “i” : Jacques Sapir: Hausse des taux obligataires, “un des premiers effets du QE de la BCE ” – 12/05

IV. Merkel

Une députée allemande qui ose enfin dire la vérité sur Angela Merkel et sa politique pro-américaine

Dans un discours prononcé le 26 novembre 2014 au Bundestag, Mme Wagenknecht (Députée socialiste allemande) a vivement critiqué la politique pro-américaine menée par Angela Merkel.


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-13-05-2015/


[Si, si...] Emmanuel Macron en flagrant délit d’apologie du thatchérisme…

Tuesday 12 May 2015 at 00:01

Franchement, il m’épate, mais il m’épate…. !

Sérieusement, qu’il y ait encore des gens qui se considèrent comme non libéraux pour voter PS, c’est à désespérer de l’humanité…

Emmanuel macron est intervenu dans une émission de la BBC consacrée à la France, où il a confié ses regrets que notre pays n’ait pas suivi l’exemple des réformes années Thatcher. [...]

Florilège :

« Quand on compare [la France] avec le Royaume-Uni dans les années 80, la grande différence est que nous n’avons pas assuré [les réformes] à l’époque. Les Français se rendent compte que les autres ont décidé de changer et que nous sommes les seuls à ne pas réformer notre propre système. »

« Je pense que les gens pensent que nous avons besoin de réformes. Nous voulons faire des réformes, alors nous allons faire des réformes. »

« Les Français sont totalement en ligne avec notre volonté de réformer le pays. Et quand ils ne sont pas contents, c’est parce que nous ne le réformons pas assez. »

« Les Français sont extrêmement attachés à leur modèle social. Si nous voulons qu’il soit durable dans cette mondialisation, nous devons gagner, nous devons nous réadapter. »

« Si vous réformez, si vous expliquez, si vous êtes décidé, si vous êtes leader, il n’y a pas de place pour le Front national. Notre erreur est de ne pas avoir assez expliqué que la mondialisation peut être une opportunité si elle est bien gérée. »

« On ne commence jamais un match de football en pensant qu’on va perdre. »


Emmanuel Macron, les réformes et le thatchérisme par regards_TV

La vidéo en question (vous pouvez mettre les sous-titres en cliquant sur CC puis FR)

Source : Jérôme Latta ; à lire en entier sur Regards, le 25 mars 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/emmanuel-macron-en-flagrant-delit-dapologie-du-thatcherisme/


La vision d’un des créateurs de l’euro : nostalgie de la “dureté de vivre” et châtiments du ciel…

Tuesday 12 May 2015 at 00:00

Reprise d’un article du blog de Coralie Delaume

Le billet ci-dessous a pour but d’inaugurer une petite série de papiers relatifs à l’histoire de la construction européenne et à ses acteurs. Nous le devons à Frédéric Farah, un économiste ami de L’arène nue, dont on peut lire une interview ici (en duo avec Thomas Porcher) au sujet du TAFTA. 

Ce papier se compose :
– de la traduction d’une tribune écrite par l’un des concepteurs de l’euro, Tomaso Padoa Schioppa dans le journal italien Corriere della Sera en 2003. Certaines formules y sont saisissantes et révèlent assez bien les arrières pensées qu’eurent en leur temps les inventeurs de la monnaie unique. Des pensées de type religieux (glorification de la dureté de la vie et des châtiments du destin dans un but purificateur ou rédempteur) et répressives. C’est pourquoi il était intéressant de  traduire et de publier ce texte.
– d’un rapide rappel du contexte dans lequel a été écrite la tribune (nous sommes en 2003, la France et l’Allemagne viennent de s’affranchir des règles fixées dans le Pacte de stabilité et de croissance).
– d’un portrait du bonhomme (Padoa Schioppa).

Ce rappel historique a, au passage, le mérite de rappeler que l’Allemagne ne fut pas toujours – loin de là – le pays budgétairement vertueux que l’on nous présente….

Contexte entourant la tribune de Padoa Schioppa

L’année de l’écriture de l’article est importante dans la construction européenne puisque c’est la première crise sévère que traverse le pacte de stabilité et de croissance de 1997 qui prévoyait de limiter les déficits à 3% et la dette à 60% du PIB.

En 2002 la commission européenne a proposé de prescrire à l’Allemagne et au Portugal un avertissement préventif pour risque de déficit budgétaire excessif, le Conseil suite à l’intense lobbying de l’Allemagne auprès de ses partenaires, repousse cette proposition.

Comme la dégradation des finances publiques s’est poursuivie, la Commission engage une procédure de déficit excessif à l’encontre de l’Allemagne le 21 janvier 2003 et de la France , le 3 juin 2003. Le conseil ECOfin malgré l’absence de mesures significatives en matière de réduction de déficits décide le 25 novembre 2003 de suspendre les procédures engagées vis-à-vis de l’Allemagne et de la France qui en étaient au stade de la prise de sanctions pour violations durables du pacte.

Une crise se déclenche alors au sein du Conseil opposant la France et l’Allemagne d’un côté et les petits pays dits plus vertueux, entre le conseil et la Banque Centrale qui a maintenu en représailles une politique monétaire peu accommodante et enfin entre le Conseil et la Commission. La Cour de justice est saisi qui en 2004 annule la suspension de procédure tout en indiquant que le Conseil dispose d’un pouvoir d’appréciation des propositions de la Commission.

En 2005 le pacte originel est modifié pour tenir compte des circonstances économiques, comme une grave récession économique. Le gouvernement de l’Europe par la règle a été un échec, la crise de 2008- 2009 l’a illustré avec force. Pourtant l’union européenne persiste actuellement dans cette voie….

 

Tribune de Tomaso Padoa Schioppa, Corriere della Sera, 26/08/2003

Des mesures structurelles difficiles mais obligatoires : retour à la réalité pour Berlin et Paris

« Les gouvernements de la France et de l’Allemagne semblent avoir choisi désormais sans réserve la voie de ce que le jargon économique nomme les réformes structurelles. Non ne savons pas s’ils iront jusqu’au bout. Mais si nous plaçons ce choix en perspective, nous pouvons en comprendre la signification historique et prendre le risque d’une prévision.

Il y a seulement six ans la France et l’Allemagne s’inscrivaient avec force dans le noyau des pays en règle sur tout : inflation et équilibre budgétaire, directives européennes et stabilité politique.

En réalité les graines de la difficulté étaient déjà en train de mûrir. L’Allemagne avait gagné depuis des années même des décennies, combinant la qualité de ses produits industriels (qui achète une Mercedes ne s’occupe pas du prix), avec une forte stabilité des prix. Les périodiques réévaluations du mark récompensaient cette combinaison et y contribuaient, parce que ce sont elles qui contrôlaient l’augmentation des prix.

La France quant à elle après la dévaluation de 1983, avait décidé avec une ferme détermination de faire comme « le meilleur de l’Allemagne » c’est à dire un très sévère contrôle des salaires année après année pour plus de compétitivité, favorisant ainsi la croissance.

Mais le succès de l’élan français contribua à affaiblir la position gagnante de l’Allemagne. En 1992-1993 refusant la dévaluation par rapport au mark, la France s’est interdit ainsi de retourner à un vieux mal (note du traducteur les dévaluations).

Dans la dernière décennie les deux parcours sont devenus impraticables.

Avant tout pour l’Allemagne, obérée par les coûts de la réunification allemande et de la perte de l’avantage du premier de la classe. Mais aussi pour la France qui vit s’épuiser les marges de la désinflation compétitive.

Quand la course de l’économie américaine cessa de faire croître tout le monde les défauts de chacun devinrent évidents et le besoin d’y remédier devint urgent.

La France et Allemagne se retrouvèrent avec un chômage et des déficits publics pesants ; de maitres sévères de la stabilité ils devinrent des élèves qui ne firent pas leur travail à la maison.

Ils ne restaient plus que les réformes structurelles : celles que Luigi Einaudi nommaient ses prêches inutiles : laisser fonctionner le marché en limitant l’intervention publique au strict respect des lois économiques et des critères de la compassion publique.

Dans l’Europe continentale un programme complet de réformes structurelles doit aujourd’hui prendre place dans le champ des retraites, de la santé, du marché du travail de l’école et dans bien d’autres.

Mais elles doivent être guidées par un unique principe : réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités.

Cent ou cent cinquante ans plus tôt le travail était une nécessité ; la bonne santé un don de Dieu, la prise en charge des personnes âgés, une action relavant de la piété familiale, la promotion de carrière une reconnaissance du mérite, le diplôme et l’apprentissage le résultat d’un métier et un investissement coûteux.

La confrontation de l’homme avec la difficulté de la vie était ressentie depuis les temps antiques, comme la preuve de l’habilité et de la chance.

Cette confrontation appartient désormais au domaine de la solidarité des individus envers l’individu besogneux et ici réside la grandeur du modèle européen.

Mais celui-ci a dégénéré dans un ensemble de droits, qu’un individu paresseux sans devoirs ni mérite revendique auprès de l’État.

L’Allemagne et France sont des pays à la structure étatique forte, conscients d’eux même et soutenus par classe dirigeante attentive à l’intérêt général. Dans les deux cas, le modèle de société, le même pour l’Italie, a besoin de courageuses et différentes transformations et dans certains cas plus grandes que celles qui échoient à l’Italie. Les difficultés seront très importantes. Mais il n’est pas difficile de penser que une fois la voie engagée, ces deux pays ne sachent la parcourir avec détermination. »

____

Au sujet de Tommaso Padoa Schioppa

Le sourire engageant de Padoa Schioppa

Tommaso Padoa Schioppa (1940-2010) est un nom peu connu du grand public mais il est une figure centrale de la construction européenne. De formation, c’est un économiste issu de l’université Bocconi de Milan dont les orientations libérales, sont assez connues. L’ex président du conseil et ex Commissaire à la concurrence Mario Monti a été lui aussi diplômé de cette prestigieuse institution.

Padoa Schioppa a été ministre de l’économie et des finances du gouvernement de Romano Prodi de 2006 à 2008 et membre du directoire de la Banque centrale européenne. Entre autres fonctions, il a été membre du FMI et nommé au conseil d’administration de FIAT Industrial. Une fonction qu’il n’a pas eu le temps d’exercer. Il peut être considéré comme le père fondateur de la monnaie unique. Certains l’ont qualifié de «  force d’impulsion intellectuelle » de l’euro.

Comme le souligne l’historien Perry Anderson dans son ouvrage « le nouveau vieux monde » «  le rôle croissant de l’Italie, qui s’impose comme une troisième force dans les affaires de la Communauté (années 1980), est un trait caractéristique de ces années là. Le rapport sur l’Union économique et monétaire de 1989, qui a jeté les bases de ce qui allait devenir le traité de Maastricht, a été rédigé par un Italien, Tommaso Padoa Schioppa, le plus fervent partisan d’une monnaie unique, et c’est à l’initiative d’une autre italien Andreotti qu’est ajoutée à la dernière minute au traité la limite de 1999….. ».

Pour retracer la généalogie économique de cette monnaie unique, il faut faire retour sur l’apport de Padoa Schioppa à la naissance de la monnaie unique. Il publie un rapport important en 1987 «  efficacité, stabilité, et équité, une stratégie pour l’évolution du système économique de la Communauté européenne » en s’appuyant sur la théorie de l’économiste Mundell (impossibilité d’avoir dans le même temps change fixe, libre circulation des capitaux et indépendance des politiques monétaires et libre échange). Pour lui, l’Union monétaire n’est pas une option mais une obligation car dans un espace financier européen, le marché unique provoque un accroissement des flux de devises donc la pression sur la monnaie des pays déficitaires. Selon lui, l’absence d’une monnaie unique va réduire dans le cadre du marché unique les marges de manœuvre des pays déficitaires. Lorsqu’on connait la suite on mesure encore plus l’échec du projet.

Un choix s’impose alors : si on veut préserver des politiques monétaires autonomes et le système monétaire européen alors il faut abandonner le marché unique.

Mais si le grand marché est conservé, la solution à la volatilité des changes est la renonciation à la souveraineté monétaire donc admettre la nécessité d’une monnaie et d’une banque centrale uniques. C’est la solution de notre économiste italien.

En avril 1989 le comité Delors suit les recommandations de Padoa Schioppa et propose un plan menant à une Union économique et monétaire. Tommaso Padoa Schioppa travaille alors à la conception de la banque centrale européenne dont il devient l’un des premiers membres du comité exécutif. Il y restera de 1998 à 2005.

Jacques Delors en 2011 affirme à son sujet «  la pensée et l’action telle est la réflexion première qui me vient à l’esprit lorsque j’évoque Tommaso Padoa Schioppa. La pensée est assise sur une culture exceptionnelle allant de l’histoire à l’économie sans oublier la science politique et donc l’art de gouverner et les exigences démocratiques ».

C’est dire l’importance du personnage dans la naissance de la monnaie unique. L’article écrit dans le « Corriere della Sera » révèle de manière assez nette une orientation profonde celle de la déconstruction de l’Etat social sous les coups de butoir des réformes structurelles. Ce programme est porté par le traité de Maastricht mais aussi par la stratégie de Lisbonne de mars 2000. La crise à l’œuvre depuis 2009 donne une fenêtre d’opportunité pour l’application brutale de ces réformes et pour le dire avec les mots de l’auteur et de «réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités. »

Voilà le projet contenu dans l’euro et la Grèce devient l’avant-poste de ce qui doit devenir la norme pour le futur. En somme la Grèce est le laboratoire de l’Europe de demain pour ne pas dire d’aujourd’hui.

Source : Frédéric FarahL’Arène Nue, le 6 mai 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/nostalgie-de-la-durete-de-vivre-et-chatiments-du-ciel/


[Il est Charlie...] Le monde rêvé d’Eric Ciotti…

Monday 11 May 2015 at 01:15

“La manifestation a été tout sauf antimusulmane. Au contraire, elle était fraternelle. Son message était clair : «On fait tous partie (même si c’est en partie faux) de la même communauté nationale, qui est républicaine» et «ce sont les valeurs républicaines qui nous tiennent ensemble», et non pas telle ou telle opinion politique, telle ou telle croyance. C’est la république qui est le cœur de l’affaire.” [Laurent Joffrin, Libération, 06/05/2015]

« Il faut traquer les imams radicaux », Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes (13/01/2015)

Nice (Alpes-Maritimes), samedi. Pour Eric Ciotti (au centre), « Tout le monde a bien pris conscience qu’il y aurait un avant et un après-7 janvier 2015. »

Nice (Alpes-Maritimes), samedi. Pour Eric Ciotti (au centre), « Tout le monde a bien pris conscience qu’il y aurait un avant et un après-7 janvier 2015. » (Photopqr/Nice-Matin/Laurent Carre.)

Le député Niçois Eric Ciotti, secrétaire national chargé des questions de sécurité à l’UMP, est partisan de la ligne ferme.

Quelles leçons tirez-vous des grandes manifestations de ce week-end ?

ERIC CIOTTI. La mobilisation a été formidable.

Impressionnante par sa force et sa dignité. Dans toutes les rues de France, et notamment à Paris, nous avons assisté à la révolte d’une nation qui refusera toujours de céder au terrorisme. Il y avait de l’émotion, de la douleur, mais aussi une forme de colère et de volonté. Tout le monde a bien pris conscience qu’il y aurait un avant et un après-7 janvier 2015. On ne pourra vraiment plus jamais raisonner de la même façon.

Que proposez-vous ?
D’une façon générale, je pense que nous pouvons parvenir à un consensus politique sur au moins deux questions : l’augmentation des moyens humains et budgétaires pour nos dispositifs de protection et l’augmentation des moyens de la Défense nationale concernant les opérations extérieures. Pour le reste, ce sera peut-être un peu plus compliqué, et les clivages reprendront probablement le dessus. Personnellement, je suis favorable au principe de rétention de sûreté pour les terroristes et à l’installation de centres de rétention qui accueilleraient les personnes à risques.

Cela concernerait qui ?
Soit des individus qui ont déjà purgé leurs peines mais présentent toujours une extrême dangerosité. Soit des gens à qui on ne peut rien reprocher sur le plan pénal mais dont on connaît les engagements radicaux et la menace potentielle qu’ils représentent. Soit encore des combattants qui ont fait le jihad et rentrent de pays étrangers comme l’Irak et la Syrie. La décision de placement serait prise par le parquet antiterroriste et les préfets. On pourrait s’inspirer du modèle que l’on applique aux malades psychiatriques lorsque l’on juge qu’ils sont dangereux pour la société.

Vous présidez une commission d’enquête parlementaire sur les filières jihadistes. Comment contrer ce phénomène ?
La loi sur le renseignement doit afin aboutir pour donner plus de latitude aux services. Il faut notamment que les dispositifs d’interception (données téléphoniques, fichiers informatiques) soient élargis. Nous devrons également aborder la question de l’organisation du culte musulman et la création d’un organe de contrôle des imams de France. Il faut traquer les radicaux, ceux qui incitent au jihad. Pêle-mêle, il faudra aussi se pencher sur la radicalisation en prison et la question de l’aménagement des peines. On a trop longtemps opposé, de manière un peu naïve, liberté individuelle et sécurité. J’estime que la seconde est garante de la première. Notre pays a été attaqué. On lui a déclaré la guerre. Nous n’avons pas d’autres solutions que de la gagner. Mais, pour cela, il faut s’en donner les moyens.

Source : Le Parisien, le 13 janvier 2015.


“Salut les terriens” sur Canal + : Éric Ciotti ignoble sur l’islam et l’immigration, 10/05/2015

Je rappelle qu’Eric Ciotti est député UMP, Président du conseil départemental des Alpes-Maritimes et, cerise sur le gâteau, secrétaire national de l’UMP aux questions de sécurité….

LE PLUS. Invité de Thierry Ardisson sur Canal Plus, le député des Alpes Maritimes est parvenu à être plus islamophobe encore que son collègue Christian Estrosi. Une performance ignoble de bout en bout estime notre chroniqueur Thierry de Cabarrus. Décryptage.

Éric Ciotti, invité sur le plateau de "Salut les Terriens" le samedi 9 mai 2015. (Capture d'écran Canal Plus)

Éric Ciotti, invité sur le plateau de “Salut les Terriens” le samedi 9 mai 2015. (Capture d’écran Canal Plus)

Il y a chez Éric Ciotti quelque chose d’ignoble, qui consiste à dire les pires horreurs avec l’accent chantant niçois et une sérénité aussi lisse que son crâne chauve.

Ainsi, samedi 9 mai dans l’émission “Salut les terriens” (à 8 min 18, partie 2) , a-t-il déroulé une série de mesures iniques destinées à montrer aux électeurs qu’en matière de lutte contre l’islam, l’immigration et la délinquance, l’UMP n’avait rien à envier à Marion Maréchal-Le Pen, la candidate du FN pour les régionales en Paca.

Ratisser le plus large possible

Sans aucun doute, Éric Ciotti est parvenu à nous convaincre que son patron, Nicolas Sarkozy, était prêt à tout pour ratisser le plus large possible. Y compris à encourager le député des Alpes Maritimes à dire n’importe quoi pourvu qu’il fasse peur et qu’il recueille le maximum d’électeurs d’extrême droite dans l’escarcelle de l’UMP.

On pouvait se demander, en écoutant Éric Ciotti multiplier les appels à l’islamophobie et au repli sur soi, ce qu’il pouvait y avoir de commun entre un Alain Juppé qui se veut humaniste et ce partisan outrancier de “l’autorité” (du nom du livre qu’il venait présenter à “SLT”), à part le sigle UMP.

Et l’on se prenait à penser que décidément, le futur nom du parti, “Les Républicains”, ne s’appliquait pas à tout le monde de la même façon.

Le rejet de l’islam, “valeur” de l’UMP

Prenez par exemple la phrase la plus dégueulasse (la “troisième guerre mondiale” déclenchée par “l’islamofascisme contre ‘la civilisation judéo-chrétienne’”) prononcée par Christian Estrosi qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’est pas son copain : eh bien non seulement il la reprend à son compte sans ciller, mais il la justifie.

En gros, dit-il (pas de finesse là dedans), l’UMP doit dénoncer en vrac le communautarisme, l’immigration et l’insécurité au nom de la défense de la civilisation judéo-chrétienne pervertie par l’étranger musulman, car ce rejet de l’islam et de la communauté qui s’en réclame, ce sont les “valeurs” de l’UMP.

Et après avoir balancé son paquet bien odorant, voilà qu’Éric Ciotti s’autorise un gros clin d’œil en disant clairement que tout ça, c’est de la stratégie électorale, et qu’il ne faut pas “laisser le monopole des idées” (sic) au Front national.

Il propose des prisons payantes

Il faut s’accrocher, car ce samedi soir, ça pue vraiment chez Thierry Ardisson. Et ce n’est pas fini.  Le secrétaire général adjoint de l’UMP en charge de la sécurité est là pour dérouler son programme ultra droitier en matière d’autorité. Alors, nous voilà servis avec son service citoyen pour les délinquants, son service national obligatoire pour tous les jeunes, son dépistage de la drogue au lycée, sans oublier ses prisons payantes (17 euros par nuit !) et payées par les détenus eux-mêmes.

À chaque proposition plus délirante que la précédente, Éric Ciotti dégaine un sourire modeste destiné à faire passer la pilule chez le téléspectateur sidéré. Mais l’on n’a pas encore tout entendu, car dans le domaine de la proposition bête et méchante, il a de la ressource, l’invité politique de “SLT”.

Il veut supprimer les aides sociales

Ainsi, pour juguler l’immigration, nous dit-il avec un cynisme serein, il suffit tout bonnement à la France d’abandonner son modèle social beaucoup trop généreux :

“Il faut que le modèle soit moins attractif parce qu’aujourd’hui, ceux qui viennent dans notre pays pour des raisons économiques ne peuvent plus trouver un travail, pour l’essentiel, et ils ne peuvent pas y trouver un logement. Donc c’est une illusion que de laisser croire à des personnes qui sont déjà en immense difficulté que sur le continent européen, on va leur apporter plus. Donc, il faut que le modèle social soit moins attractif…”

Voilà qui vient compléter la proposition ahurissante de Laurent Wauquiez qui, lui, vise les assistés de souche et qui veut, lui aussi, détruire le modèle social français.

Et comme si Éric Ciotti n’était pas lui même convaincu par ses propres arguments (“il faut aider ces pays à se développer, à croître, à créer des emplois” pour stopper l’immigration en amont), voilà qu’il propose une solution encore plus radicale : couler les bateaux des passeurs en envoyant une force militaire pour les détruire, rien que ça !

La laïcité, cache sexe de l’islamophobie

En matière de religion, de sécurité, d’immigration, Éric Ciotti vomit ses solutions les unes après les autres avec une componction et une sincérité allumée digne d’un prêcheur en chaire des années 1950 promettant à ses ouailles les feux de l’enfer.

Sauf qu’on est en 2015 et que ce discours manichéen fondé sur la peur doit être dénoncé sans relâche, pour ce qu’il offre de nourriture au racisme, à l’islamophobie et au bout du compte, au Front national.

Dans sa logorrhée effrayante, Ciotti cite en vrac le voile, la burqa, nos modes de vie, notre culture, notre identité, notre civilisation menacés, mais aussi l’impunité des délinquants, le laxisme de Christiane Taubira et la laïcité, ce cache sexe très pratique pour l’islamophobie d’aujourd’hui.

Décidément, samedi 9 mai, Éric Ciotti, l’évangéliste austère de l’UMP a bien fait son boulot de propagandiste toxique au service de son dieu Sarkozy. Et longtemps après son départ, demeure dans son sillage un fumet méphitique sur le plateau de “Salut les terriens”.

Source : Thierry de Cabarrus, pour L’Obs/Le Plus, le 10 mai 2015.


Parce que le “Charlie” Eric Ciotti, c’est encore mieux en tweets…

 

 

 

Ben tu m’étonnes, c’est surtout qu’au FN 06, ils n’ont jamais pu trouver des candidats encore plus extrémistes que les potes à Ciotti…

Mais bon, les républicains (ah flute, il va falloir l’appeler comme ça bientôt) veillent…

Bravo les djeunses, vous irez loin !

Rappelons la forte mobilisation lors de la manifestation du 11 janvier à Nice (patrie de l’anti-islamophobie bien connue…)

où notre gnome providentiel figurait bien entendu en 1ère place :

à tel point qu’en ce 10 mai, 4 mois après, la photo de la manif orne toujours son compte twitter :

et qu’il jour donc au chien de garde de Charlie :

le rappeur avait dit :

Vous étiez Charlie au moment des attentats ?

Non. J’étais ni Charlie ni pas Charlie. Je comprends l’indignation des gens après l’attentat, je comprends aussi l’indignation de certains musulmans qui se sont sentis insultés par un journal, même si je ne cautionne pas un tel attentat. Mais « Charlie Hebdo » a pris des risques. Quand tu t’attaques à une religion, tu sais que des extrémistes peuvent réagir ainsi.

La liberté d’expression signifie quelque chose pour vous ?
Oui, mais il y a une différence entre la liberté d’expression et l’insulte. Tu peux me critiquer, critiquer mon disque. Mais si tu me dis : « T’es qu’une merde », attends-toi à te prendre une tarte. Et là, ils ont dit : « Le Coran c’est de la merde. »

[...] “Quand on joue avec le feu, on se brûle”, rappelle la star du rap français. [...] Dans la vie, il faut assumer ses choix. Si tu habites en Australie au bord d’une plage infestée de requins blancs [...] que tu le sais et que tu continues à te baigner tous les jours, le jour où tu te fais croquer par un requin blanc, il faut assumer.” [...] “Ils savent à qui ils ont affaire, les mecs. Ils s’attaquent à l’islam, ils savent très bien qu’il y a un courant extrémiste, ils savent très bien comment les mecs fonctionnent, ils ont pris le risque de continuer à les attaquer”, poursuit-il, reprenant à son compte les arguments des anti-Charlie.

Et le rappeur d’ajouter : J’étais étonné que ça ne soit pas passé avant, parce que ce n’est pas la première fois qu’ils avaient fait des représentations du prophète.”

Ciotti a donc bondi : ”Ces propos sont intolérables, indignes, honteux, a continué le député des Alpes-Maritimes, (…) J’attends que le Parquet de Paris engage des poursuites contre ce triste personnage.”

Un bel esprit Charlie…

Du coup il a défendu Valls contre Todd :

(quoi que, c’était peut-être pour défendre Pétain, notez, je ne sais pas…)

On retrouve les mêmes mots que Jean Quatremer… (ah, ces passionnés de la liberté d’expression)…

À suivre, donc !

P.S. : je vous rappelle que le Eric Ciotti existe aussi en version maire dans le 06 :

Source: http://www.les-crises.fr/le-monde-reve-d-eric-ciotti/


Chez les gendarmes à 9 ans pour une querelle d’école…

Monday 11 May 2015 at 00:50

J’aime de plus en plus mon pays, on sent qu’il glisse sur une jolie pente…

Florence et Patrick Moreau sont indignés par le sort qui a été réservé à leur fils Jordan, aujourd'hui traumatisé par son audition chez les gendarmes./Photo DDM, Michel Viala

Florence et Patrick Moreau sont indignés par le sort qui a été réservé à leur fils Jordan, aujourd’hui traumatisé par son audition chez les gendarmes./Photo DDM, Michel Viala

Jordan a été entendu, mardi après-midi, à la gendarmerie de Saint-Lys, parce qu’il avait tiré les cheveux d’une camarade de classe dont il était amoureux. Ses parents sont consternés…

En pleurs et tellement traumatisé qu’il ne veut plus revenir à l’école… Le petit Jordan, 9 ans, vit un véritable cauchemar dont ses parents ont beaucoup de mal à lui expliquer les ressorts.

«Il a eu droit au même traitement qu’un criminel pour une banale histoire de gamins et de cour d’école», s’indigne son père, Patrick Moreau, qui n’en revient toujours pas du sort que l’on a réservé à son fils. Mardi après-midi, Jordan a été convoqué avec sa famille à la gendarmerie de Saint-Lys pour répondre d’une plainte déposée par la mère d’une de ses camarades de classe. «Je pensais que c’était une affaire classée, confie Patrick Moreau. Il y a une quinzaine de jours, l’école nous avait téléphoné pour nous faire part de l’incident en nous disant qu’il y avait eu un petit souci et nous avions réprimandé Jordan pour son comportement». Son comportement ? Une réaction violente dans la cour de l’école contre «son amoureuse» de CM1. Trois gifles et des cheveux tirés.

«Il n’avait jamais fait ça, raconte son père. Apparemment, sa petite copine lui a dit qu’elle avait quelqu’un d’autre et qu’elle ne voulait plus de lui et Jordan a mal réagi. C’est une querelle comme on en voit souvent dans les cours de récréation. Un coup je t’aime, un coup je t’aime plus». Mais la mère de la victime ne l’a pas entendu de cette oreille. Et Jordan a été interrogé pendant une demi-heure par un gendarme. «On a vu qu’il était très mal à l’aise, mais il ne faisait que son boulot,

Ses collègues de juillet 1942 aussi je pense… Mais bon, c’est le boulot, hein…

constate Florence Moreau, la mère de Jordan, entendue elle aussi après son fils. Il nous a dit qu’un article de loi était sorti et que la gendarmerie était tenue de prendre toutes les plaintes qui lui étaient soumises. Au final, on a perdu deux heures pour régler une histoire de tirage de cheveux, c’est aberrant».

Jordan est sorti de cette audition en pleurant, impressionné par les conséquences de son geste. «C’est vraiment n’importe quoi, peste Patrick moreau, il n’y a même pas eu de blessures et l’école, qui est vraiment bien, avait eu, je crois, la réaction nécessaire et suffisante». Côté gendarmerie, on se borne à préciser que la plainte a été instruite conformément à la loi et que toutes les parties, directrice de l’établissement comprise, ont été entendues. «On nous a dit qu’il fallait maintenant attendre la décision du procureur pour savoir s’il donnait suite à la plainte ou pas, s’inquiète Patrick Moreau. La décision ne s’est pas fait attendre. Hier soir, le parquet des mineurs de Toulouse a décidé de classer l’affaire. Mais Patrick Moreau, qui a pris les conseils d’un avocat, s’interroge sur les leçons à tirer de cette histoire. Faut-il déclencher une telle machinerie judiciaire pour un accrochage qui se serait réglé en d’autres temps en famille ? La réponse est sans doute dans la question.

En janvier, un enfant entendu pour apologie du terrorisme

Dans un tout autre registre, au lendemain des attentats du mois de janvier, à Paris, une autre affaire concernant un enfant en milieu scolaire avait fait polémique, après l’audition par les policiers d’un élève de 8 ans. Dans son école de Nice Ouest, le petit garçon avait refusé de participer à la minute de silence pour les victimes. Interrogé par un enseignant sur son attitude, il aurait alors répondu : «Je ne suis pas Charlie, je suis avec les terroristes». C’est l’enseignant qui avait déposé plainte, provoquant un bel imbroglio. Le comité contre l’islamophobie en France (CCIF), association qui lutte contre les actes et les propos antimusulmans, avait ensuite affirmé que directeur de l’école avait interpellé l’enfant, qui jouait dans le bac à sable, en lui disant : «Arrête de creuser dans le sable, tu n’y trouveras pas de mitraillette pour tous nous tuer.» Des propos confirmés par l’avocat de la famille du garçon qui avait ensuite manifesté ses regrets. Peut-on incriminer de si jeunes enfants ? La loi prévoit qu’un mineur de moins de 10 ans peut rendre des comptes devant la justice s’il est doté de discernement. C’est-à-dire qu’il est capable de comprendre les conséquences de ses actes.

Il ne peut pas être mis en garde à vue. La police ou la gendarmerie peut l’interroger avec ses parents, mais il doit pouvoir quitter les locaux si lui-même ou ses parents le désirent. Le mineur de moins de 13 ans ne peut être placé en détention provisoire, en revanche, il peut être placé en foyer d’accueil.

Repères – Le chiffre : 10

Un mineur de moins de 10 ans ne peut être placé en garde à vue. Il peut être entendu avec ses parents, mais doit pouvoir quitter les locaux de police quand il le souhaite.

«Il a eu droit au même traitement qu’un criminel pour une banale histoire de gamins et de cour d’école»

Patrick Moreau, agriculteur, père de Jordan

Source : Gilles Souillès, pour La Dépêche, le 17 avril 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/chez-les-gendarmes-a-9-ans-pour-une-querelle-decole/