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[Misère intellectuelle] Ukraine – En vrac (24-07)

Thursday 24 July 2014 at 00:51

Comme il y a plein de choses, je groupe, en intercalant des images…

P.S. oui, je sais qu’il y a trop de billet sur le blog, mais bon, cette semaine ou jamais pour montrer la propagande de guerre à l’oeuvre…

Ukraine: l’UE pourrait classer les insurgés parmi les terroristes

BRUXELLES, 22 juillet – RIA Novosti

L’Union européenne examinera la proposition de Kiev de classer les forces d’autodéfense populaire dans l’est de l’Ukraine parmi les organisations terroristes, indique le document sur l’Ukraine adopté mardi par les chefs de diplomatie des pays membres de l’UE.

Selon ce document, les ministres des Affaires étrangères ont vivement condamné les “activités illégales” des combattants pro-russes dans l’est de l’Ukraine, qui ont fait de nombreux morts parmi les civils. Les ministres ont décidé d’étudier la possibilité de classer ces personnes parmi les membres d’organisations terroristes.

Le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski a déclaré à l’issue de la rencontre ministérielle que cette décision avait été adoptée à la demande de Kiev.

“A la demande du gouvernement ukrainien, nous avons chargé nos services juridiques de réunir des preuves et des éléments législatifs pour établir s’il faut ou non inclure la république populaire de Donetsk dans la liste des organisations terroristes”, a affirmé M.Sikorski.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères Linas Linkevicius a à son tour déclaré que son pays jugeait nécessaire de qualifier d’organisations terroristes les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk

 

Ukraine: les nationalistes veulent rétablir le statut nucléaire du pays

KIEV, 23 juillet – RIA Novosti

Le parti nationaliste Svoboda a soumis à la Rada suprême un projet de loi prévoyant le rétablissement du statut nucléaire de l’Ukraine auquel cette dernière a renoncé en 1993, indique un communiqué mis en ligne mercredi sur le site du parlement ukrainien.

Le texte du projet de loi n’est pas publié sur le site. Ce n’est pas la première fois qu’une telle proposition est formulée par les radicaux du parti Svoboda.

Membre de la coalition au pouvoir depuis le coup d’Etat à Kiev, ce parti est étroitement lié au groupe ultranationaliste Secteur droit. A l’heure actuelle, des partisans de ces formations radicales participent à la répression du mouvement de protestation dans l’est de l’Ukraine.

Après la chute de l’URSS, une partie considérable de l’arsenal nucléaire soviétique est restée sur le territoire de l’Ukraine. En 1993, Kiev a renoncé aux armes nucléaires en signant le mémorandum de Budapest. En contrepartie, la Russie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont donné à l’Ukraine des garanties pour sa sécurité.

Ukraine: Porochenko décrète une mobilisation partielle

KIEV, 23 juillet – RIA Novosti

Le président ukrainien Piotr Porochenko a signé une loi ordonnant la mobilisation partielle dans le pays, lit-on mercredi sur le site présidentiel.

Cette mesure est expliquée par “la propagation des manifestations de terrorisme sur le territoire ukrainien, qui débouchent sur la mort de civils, de militaires et de membres des forces de l’ordre en Ukraine orientale”, ainsi que par la “concentration des forces dotées d’un potentiel offensif important sur le territoire de la Fédération de Russie à proximité de la frontière ukrainienne”, qui constitue “une menace pour l’indépendance de l’Etat ukrainien”.

Les autorités ukrainiennes mènent depuis le 15 avril une opération spéciale d’envergure dans le sud-est du pays en vue de réprimer la révolte populaire qui a éclaté suite au renversement du régime du président Ianoukovitch le 22 février dernier. Les forces armées ukrainiennes utilisent des blindés, des armes lourdes et des avions.

La semaine dernière, le président de la Rada suprême (parlement ukrainien) Alexandre Tourtchinov a appelé la communauté internationale à accorder une aide militaire à l’armée ukrainienne.

Crash / journaliste indélicat : excuses de Sky news

http://www.arretsurimages.net

La chaîne britannique Sky News a présenté ses excuses hier pour avoir diffusé l’image d’un de ses journalistes fouillant les valises des victimes du crash en Ukraine du vol MH17 de la compagnie Malaysia Airlines qui conduisait 298 passagers entre Amsterdam et Kuala Lumpur.

Crash en Ukraine : que peuvent montrer les télés ? s’interrogeait-on vendredi. Sûrement pas le contenu des valises des victimes comme l’a fait le présentateur de Sky News, Colin Brazier. Selon The Guardian, dans un reportage diffusé hier sur la chaîne britannique, le journaliste présent sur place a fouillé et montré à l’écran le contenu des bagages éventrés – y compris un ensemble de clés et une brosse à dents – avant de dire : “nous ne devrions pas vraiment faire cela, je suppose.”

Bronca immédiate des téléspectateurs mais aussi des confrères : la présentatrice de BBC Sport Jacqui Oatley s’est dite “totalement ahurie” par le geste de Brazier tandis que Shelagh Fogarty, de BBC Radio, l’a trouvé “consternant.” Selon elle, ces objets sont maintenant des choses sacrées pour les proches.

La chaîne et le présentateur se sont confondus en excuses.

Aujourd’hui, selon Le Monde, une équipe néerlandaise a rejoint les enquêteurs de l’Organisation de l’aviation civileinternationale (OACI), un organisme émanant de l’Organisation des Nations unies (ONU), ainsi que les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui, depuis vendredi, tentent d’analyser les restes de l’avion.

Des enquêtes fastidieuses car la zone est contrôlée par des séparatistes prorusses armés, soupçonnés par ailleurs par les Etats-Unis d’être responsables du tir du missile sol-air à l’origine du crash.

“Ennemi public numéro 1 de l’Ouest”

 Faut oser en plein affaire Snowden prouvant que la plupart des cadres français sont sur écoute des américains…

MH17 : ne pas jeter de l’huile sur le feu

Par Jean-Dominique Merchet, l’Opinion

Le drame du vol MH17 a brutalement transformé une guerre locale de faible intensité dans l’est de l’Ukraine en une affaire mondiale. Passé l’effet de sidération, il convient d’établir la réalité des faits : si des faisceaux de présomption pointent la responsabilité des séparatistes pro-russes pour le tir d’un missile sol-air et celle du gouvernement de Kiev pour avoir laissé les vols civils s’engager dans une zone de guerre, il faut comprendre exactement ce qu’il s’est passé et pour l’heure nous ne le savons pas.

De cette crise, le pire ou le meilleur peuvent sortir.

Le pire, c’est que chacun se laisse dominer par ses propres démons. A l’Ouest, c’est le “Haro sur Poutine” et la tentation est bien présente dans la presse ou chez les spécialistes… En Ukraine, c’est la volonté de règler par la force la crise politique dans l’Est face aux “bandits” et aux “terroristes” tout en précipitant l’Ouest dans l’affrontement avec Moscou. Chez les séparatistes de l’Est, c’est le triomphe des gros bras alcoolisés qui croient lutter contre une junte fasciste. A Moscou, c’est le durcissement face à l’Ouest et le discours souvent délirant des médias.

Chacun doit balayer devant sa porte et sortir de la logique binaire : si Poutine gagne, nous perdons. La réalité est malheureusement plus simple que cela : dans l’affaire ukrainienne, soit nous gagnons tous ensemble, soit nous perdons tous ensemble.

N’oublions pas que ce qui se déroule dans la région de Donetsk est la plus grave crise – un début de guerre – que l’Europe ait connu depuis l’effondrement de la Yougoslavie. Les morts se comptent déjà par centaines, dont les passagers et l’équipage du vol MH17.

Le meilleur peut également en sortir et la communauté internationale semble s’engager sur cette voie. Barack Obama, Vladimir Poutine, Angela Merkel – qui sont les acteurs majeurs d’une telle crise – peuvent comprendre qu’il est urgent de cautériser la plaie béante qui s’infecte dans l’Est de l’Ukraine. Et trouver une solution politique et diplomatique acceptable par toutes les parties, à l’exception des plus extrémistes de chaque camp.

Ce drame se déroule durant l’été 14. Il est temps de tirer les leçons d’un précédent été 14, quand la défiance et le bellicisme triomphèrent.

Propagande de guerre : le premier quotidien néerlandais appelle à une intervention pour protéger le site du MH17

Couvertures de tabloïds anglais accusant Poutine du crash du MH17

“Unes” de tabloïds anglais accusant Poutine à propos du crash du vol MH17

 

Le Telegraaf, le plus grand quotidien néerlandais a indiqué : « La coupe est pleine » (‘Maat is vol’), puis « Il nous faut intervenir ! » (‘Ingrijpen !’).

Source : http://www.zerohedge.com/news/2014-07-20/biggest-dutch-daily-calls-nato-intervention-protect-mh17-feinstein-tells-putin-man-a

 

… et dans le tabloïd français aussi, donc…

Ainsi va le monde des médias…

EDIT : vrac total, mais dans la série “vive 2014″, j’ai deux messages personnels : je souhaite la prompte libération du courageux journaliste Graham Phillips, de nouveau capturé, et un prompt  rétablissement à l’intègre Pascal Boniface suite à son agression…

Source: http://www.les-crises.fr/misere-intellectuelle-ukraine-en-vrac-24-07/


Débat sur France 24 avec le député PS Pierre-Yves le Borgn’

Wednesday 23 July 2014 at 18:00

J’ai débattu le 22 juillet sur France 24 avec le député PS Pierre-Yves le Borgn’ - sujet : le MH17

Conclusion : on est bien parlementé, la Paix est en sécurité…

Précision : il accuse, “les Américains montreront les preuves demain” : ben, étrangement, aujourd’hui ils ont réitéré leurs accusations (de façon bien plus modérée) dans une “conférence de presse à huis clos” sans montrer LA MOINDRE preuve (“faites nous confiance…”). Du lourd, quoi…

Source: http://www.les-crises.fr/debat-sur-france-24-mh17/


[Reprise] Qu’ont vu les satellites espions américains en Ukraine ?, par Robert Parry

Wednesday 23 July 2014 at 16:30

Le site vineyardsaker.fr m’ayant demandé de retirer ce billet qu’ils avaient traduit, je m’exécute donc, en m’excusant auprès d’eux.

 

Source: http://www.les-crises.fr/satellites-espions-parry/


[Jamais 2 sans 3 ?] Principe de précaution 2.0 : Malaysian Airlines a dérouté ses avions de l’Ukraine vers la Syrie…

Wednesday 23 July 2014 at 16:15

a Malaysia Airlines l’a appris de façon dramatique : il est dangereux de survoler l’est de l’Ukraine, touché par des conflits armés. Depuis le crash jeudi du vol MH17 reliant Amsterdam (Pays-Bas) à Kuala Lumpur (Malaisie), la compagnie malaysienne a revu son plan de vol. Problème : un appareil, qui a relié dimanche Londres (Angleterre) et la capitale de la Malaisie, a survolé brièvement la Syrie, indique Europe 1, lundi 21 juillet. A l’appui, les données publiées par le site Flightradar24.com, lequel affiche les plans de vols des compagnies aériennes en temps réel.

“Pour autant que nous sachions, le MH4 [entre Londres et Kuala Lumpur] a été le seul vol transcontinental à survoler la Syrie”, précise le site sur son compte Twitter. Il ajoute que rendre publique cette information a été ”une décision difficile à prendre, en raison de toute la publicité autour de la Malaysia Airlines”. La mort des 289 passagers et membres d’équipages vient, en effet, s’ajouter aux 239 personnes disparues en mars à bord du vol MH370 reliant Kuala Lumpur à Pékin.

Une zone désertée

Depuis le début de la crise syrienne en 2011, “l’immense majorité des vols de la région sont détournés pour éviter l’espace aérien syrien, avec d’importants surcoûts en temps et en argent”, relève Le Monde.fr (pour abonnés). Et de citer le site d’information Now Lebanon, relayé par Courrier international : des pilotes d’une compagnie libanaise assurent avoir ”vu de leurs propres yeux des roquettes qui se baladaient dans le ciel syrien, exposant tout avion se trouvant dans la zone à un risque extrême”. 

Certaines zones de conflits sont tout de même pratiquées, car on estime que les affrontements ont lieu au sol, et que les belligérants n’ont pas les moyens techniques d’attaquer des avions de ligne. “C’était, par exemple, le cas lors de certains conflits africains. On savait très bien que les forces au sol n’étaient pas équipées de missiles à longue portée, expliquait à francetv info Gérard Feldzer, expert en aéronautique. De même pour l’Afghanistan, qui continue d’être survolé. Pour l’Ukraine, on pensait la même chose. On s’est trompé.” 

La compagnie, dont l’image est fortement altérée par les récents événements, s’est néanmoins justifiée dans un communiqué. Selon elle, «l’espace aérien syrien n’était pas soumis à des restrictions. Tout au long du trajet, le MH004 était dans un espace aérien approuvé par l’ICAO (l’Organisation internationale de l’aviation civile)»

Source : FranceTVinfo, Le Parisien

Source: http://www.les-crises.fr/jamais-2-sans-3-mh/


La guerre américaine contre la Russie est déjà en cours, par Paul Craig Roberts

Wednesday 23 July 2014 at 02:53

Paul Craig Roberts interviewé par la Voix de la Russie le 27 juin 2014

Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Il est l’actuel président de l’Institute for Political Economy (Institut des sciences économiques). Sa vision décape, en général…

La Voix de la Russie : les médias américains se font l’écho d’un mécontentement croissant face à la politique étrangère du président Obama, tant du côté républicain que du côté démocrate. Lorsque le sénateur Ted Cruz a pris la parole à Washington au cours de la conférence de la Faith and Freedom Coalition, il a affirmé : « notre politique étrangère est en voie d’effondrement, et partout dans le monde, la situation empire ». Le dernier sondage New York Times/CBS News révèle une défiance croissante envers la politique du président, 58 % des Américains désapprouvant sa politique étrangère. Qu’est-ce qui met les Américains mal à l’aise ?

Paul Craig Roberts : il est fort possible que les Américains soient en train de se rendre compte qu’on leur ment. Il existe aujourd’hui d’autres sources d’information que les médias occidentaux anglophones. Pour prendre un exemple, le compte-rendu que les Etats-Unis présentent de l’Ukraine est un mensonge évident. Il faut du temps aux gens pour prendre conscience qu’on leur ment. Je pense que la majorité ne s’en apercevra jamais, mais qu’une proportion significative, elle, le fera.

Nombre de mécontents seraient dès lors mus par des motifs économiques domestiques. Ils réclameraient que les ressources dilapidées dans des guerres soient réallouées aux besoins intérieurs au lieu d’être affectées à des guerres et encore des guerres. Par exemple, la crise irakienne est réapparue et il y a de nombreux débats au sujet de l’envoi de troupes dans les pays baltes et en Europe de l’Est pour prévenir la « menace russe ».

Le contexte interpelle les gens dont les revenus stagnent, qui ne trouvent pas d’emploi, ou qui sont pénalisés par les lourdes dettes contractées pour financer leurs études, par les coupes sombres dans les indemnisations chômage, par les menaces qui pèsent sur la sécurité sociale, sur le système de santé publique (qui n’en est pas vraiment un, mais il y a des gens qui en ont besoin). Dans ce contexte, lorsque de nouveaux remous à l’étranger conduisent à de nouvelles guerres, nombre d’Américains y voient un surcroît de difficultés économiques. Cela fait maintenant treize ans que les Etats-Unis sont en guerre. Tout cela engloutit des trilliards de dollars sans résultat. Voilà la principale source de ressentiment : aux Etats-Unis, les gens souffrent pour des guerres en lesquelles ils ne croient plus.

VDLR : mais où se situe la logique de ces guerres interminables ?

PCR : elles ont plusieurs causes qui s’entretiennent mutuellement. L’une de celles-ci est que l’idéologie néoconservatrice est parvenue au sommet de sa puissance avec l’effondrement de l’Union soviétique. Cette idéologie part du principe que l’Histoire a placé les Etats-Unis à la tête de la planète, qu’il n’existe pas d’alternative au système politico-économique américain, et que ce choix de l’Histoire confère aux Etats-Unis une prérogative hégémonique mondiale.

Il s’agit là d’une idéologie radicale, la plus radicale que les Etats-Unis aient jamais connue.

Il y a une seconde raison : le complexe militaro-sécuritaire. Il s’agit là d’un groupe d’intérêts privés d’une taille et d’une puissance impressionnantes, qui englobe des composantes étatiques comme les agences de sécurité – CIA, Département de la sécurité intérieure, FBI, Pentagone. Chaque année, il absorbe des centaines de milliards de dollars, peut-être bien près d’un trilliard.

Pour ce groupe d’intérêts, cet argent est crucial. Une partie de l’argent du contribuable est recyclée, retourne au Congrès, aux candidats à la présidence sous forme de contributions aux campagnes électorales, garantissant leur élection et leur réélection. Il s’agit là d’un deuxième puissant levier, dont les intérêts matériels sont alimentés par les guerres et les menaces de guerres.

Et il y a un troisième puissant groupe d’intérêts, le lobby israélien. Nombre de néoconservateurs sont Juifs, voire citoyens américains-israéliens. Presque tous sont très proches d’Israël. Par ailleurs, l’idéologie néoconservatrice d’hégémonie américaine va de pair avec ces treize ans de guerres au Moyen Orient. En effet, ces guerres présentent l’avantage subsidiaire d’éliminer des états arabes non alignés avec les Etats-Unis et Israël et qui, au Moyen Orient, sont des garde-fous potentiels contre la politique expansionniste d’Israël.

Ces trois facteurs forment un tout, s’inter-entretiennent et impliquent globalement les mêmes individus.

VDLR : ainsi, vous affirmez que cette politique est conçue, pour l’essentiel, par un lobby israélien. Pourtant, la politique américaine au Moyen Orient peut être à double tranchant pour Israël.

PCR : effectivement, cette politique possède un effet pervers. Certains analystes ont tenté d’avertir les néoconservateurs du caractère artificiel des frontières moyen-orientales, que l’on retrouve en Afrique, où les frontières ont été tracées par les colonisateurs européens, essentiellement Anglais et Français. Vous avez donc des pays qui comportent une majorité chiite et une minorité sunnite, et des pays qui présentent la configuration inverse, une majorité sunnite et une minorité chiite. Cela rappelle les frontières africaines, dont le tracé a placé dans le même pays deux tribus rivales, traditionnellement ennemies. Ces frontières n’ont pas grand sens. Il n’y a que des Occidentaux ignorants pour en être les artisans.

Le choc entre branches de l’Islam a été étouffé par des régimes laïcs forts comme celui de Saddam Hussein ou celui d’Assad en Syrie. En renversant ces gouvernements, on ranime le conflit.

Sans surprise, l’ISIS – ou ISIL – veut redessiner les frontières [NDT : Islamic State of Iraq and Syria ou encore Islamic State of Iraq and the Levant]. En cas de succès islamiste, une partie des territoires de Syrie et d’Irak formera un nouvel état. S’il est encore trop tôt pour dire s’ils réussiront ou non, il existe néanmoins une dynamique créative qui s’affranchit des artifices mis en place par les empires coloniaux.

L’une des raisons pour lesquelles l’éclatement de l’Irak et de la Syrie n’a pas été perçu comme un risque pour Israël est que les stratèges israéliens et néoconservateurs se sont dit : c’est tout bénéfice ; si nous brisons ces états et qu’ils implosent, eh bien cela fera autant d’états constitués en moins pour mettre des bâtons dans les roues d’Israël.

Sur les ruines de l’Irak et de la Syrie se dresseront des factions en guerre, tout comme en Libye aujourd’hui. Or un Etat dépourvu de gouvernement central cesse d’être une menace pour Israël. Nous encourageons donc la destruction de ces entités politiques opposées au rapt de la Palestine par Israël. L’Irak n’a plus de gouvernement, il n’a plus que des factions en guerre, tout comme la Libye, ou comme la Syrie où Washington agit de manière identique.

Voilà comment les Israéliens et les néoconservateurs voient les choses. Ces insensés ne voient aucune menace dans la destruction d’états musulmans laïcs, ils n’y voient que la dislocation de pays unifiés susceptibles de présenter une forme ou une autre d’opposition aux desseins israéliens et américains.

VDLR : mais alors, le gouvernement et les institutions étatiques se verraient-ils remplacés par des mouvances politiques paramilitaires, celles-là même que nous qualifions d’extrémistes et auxquels nous faisons face aujourd’hui ? Ces entités ne représenteraient-elles pas une menace encore plus grande que celle de gouvernements constitués ? Ou bien ces gens croient-ils qu’ils sont capables de les contrôler plus ou moins ?

PCR : non, ils ne peuvent pas les contrôler. Oui, ces mouvances sont dangereuses, parce qu’elles ne sont pas laïques. Certains d’entre nous avaient prévenu, mais nous avons été ignorés parce que les Israéliens et les néoconservateurs voyaient en la dislocation de ces pays l’affaiblissement d’une menace.

VDLR : l’idéologie néo-conservatrice et son credo de mission universelle tels que vous les avez dépeints ne présentent-t-ils pas d’étonnantes similitudes avec, l’idéologie marxiste communiste ?

PCR : Oui, absolument. L’histoire a investi les Etats-Unis d’une mission. Aux yeux des marxistes, c’est le prolétariat qui joue ce rôle. Aux yeux des néoconservateurs, c’est Washington.

VDLR : ces deux idéologies auraient-elles une racine commune ?

PCR : non, je le pense pas ; mais leurs conséquences sur le monde sont comparables parce dans les deux cas, le pays qui professe cette idéologie est animé d’une volonté de s’imposer à d’autres pays et de s’y implanter, parce qu’il se perçoit comme le référent légitime. C’est en ce sens que les idéologies marxiste et néoconservatrice sont comparables, même si leurs racines sont distinctes.

Je note par ailleurs que cette notion de monde unipolaire et d’unique superpuissance américaine va dans le sens des intérêts de la finance. Je les ai éludés dans mon triptyque, mais ils en sont en quelque sorte un quatrième élément, du fait de l’hégémonie financière américaine actuelle. Cette hégémonie financière est ce qui permet à Washington d’imposer des sanctions à d’autres pays.

Si votre devise n’est pas la devise planétaire et que vous n’êtes pas aux manettes du système mondial de paiements, vous ne pourrez imposer de sanctions. Ce pouvoir de sanction place vos institutions financières en position de primauté sur les institutions des autres pays. L’idéologie que j’évoque séduit également Wall Street et les grandes banques, parce qu’elle leur garantit de même l’hégémonie.

VDLR : cela m’incite à m’interroger : tout ce qu’ont fait les Etats-Unis ces dix bonnes dernières années n’a fait que renforcer la Chine, que les Etats-Unis semblent identifier comme leur premier adversaire. Etait-ce là un calcul, ou était-ce involontaire ? Vous évoquez le système financier. Les Chinois commencent à envisager de promouvoir leur propre devise comme nouvelle monnaie de réserve sur le marché mondial. Cela est largement le résultat de toutes ces crises provoquées par les Etats-Unis.

PCR : ce que les Etats-Unis ont fait, et qui a apporté à la Chine son démarrage économique, a été de délocaliser les emplois de l’industrie manufacturière. Celle–ci a été transférée à l’étranger par les capitalistes, sous la pression de Wall Street, dans le but d’abaisser le coût du travail et d’atteindre des gains plus élevés pour les actionnaires, pour Wall Street et pour les dirigeants via les bonus. Du point de vue des intérêts nationaux, il s’agissait là d’une politique à très courte vue, mais elle allait dans le sens des intérêts de Wall Street et dans celui des intérêts individuels des dirigeants des grandes sociétés.

Une fois que la Chine a capté la technologie américaine et le savoir-faire américain en affaires, elle s’est trouvée libérée de la prééminence économique américaine. De fait, en termes d’industrie manufacturière, la Chine possède maintenant une économie beaucoup plus puissante que celle des Etats-Unis.

Un autre facteur a contribué à affaiblir le système économique américain : l’essor de l’Internet à haut débit. Il est maintenant possible, dans le domaine des professions de services comme l’ingénierie, le développement logiciel, l’informatique, ou tout type de travail ne nécessitant pas d’être effectué sur site, de réaliser celui-ci n’importe où dans le monde puis de le livrer via l’internet à haut débit.

Cela a permis à des pays comme l’Inde et la Chine de positionner leurs prestataires à des postes jusque-là occupés par des diplômés d’universités américaines. Une fois de plus, il y a là une réduction des coûts pour les grandes sociétés, cela plait à Wall Street, cela optimise les profits.

C’est de là que provient l’essor de la Chine. C’est une conséquence involontaire de la globalisation. Là encore, certains d’entre nous ont prévenu, cela fait dix ou quinze ans que je mets en garde, mais ils n’écoutent pas. Ils disent – bah, tout cela n’est que du libre échange, cela nous sera profitable d’une manière ou d’une autre. Il est évident qu’ils avaient tort, ce n’est pas du libre-échange et nous n’en avons pas tiré profit.

VDLR : cela implique-t-il que, si l’on met en regard les intérêts des grandes sociétés et les intérêts nationaux, les intérêts nationaux pourraient bien être de plus en plus perdants face aux grandes entreprises ?

PCR : il n’y a plus d’intérêt national américain au sens propre du terme. Il y a l’intérêt de ces puissants groupes d’intérêts. De récentes études menées par des universitaires ont conclu que la population américaine est quantité négligeable dans les décisions politiques gouvernementales. La conclusion de cette étude, qui s’est penchée sur des milliers de décisions gouvernementales, est que le peuple américain compte pour zéro dans le processus de décision politique.

Autrement dit, en ce qui concerne la prise en compte de l’intérêt de la population ou de l’intérêt national, rien n’est fait. Ce qui est fait l’est au profit d’une demi-douzaine de puissants groupes d’intérêts. Je vous ai parlé des quatre qui sont selon moi les plus puissants en termes de politique étrangère.

Sous cet angle, les Etats-Unis se vulnérabilisent de nombreuses manières. Voyez par exemple la politique économique. Cela fait des années que pour soutenir une poignée de grandes banques, la Réserve fédérale crée des trilliards de dollars, de nouveaux dollars.

Cette création de dollars dévalue les dollars déjà existants détenus par des gens du monde entier. Ces gens observent et se demandent : que vont valoir mes actifs en dollars si la Réserve fédérale crée autant de nouveaux dollars chaque année ?

De là est née l’idée de sortir du dollar comme monnaie de réserve mondiale. Lorsque la valeur réelle des instruments financiers libellés en dollars est menacée et que cela s’ajoute à l’intimidation financière de pays souverains par Washington, la dynamique pour trouver un autre mécanisme que le dollar pour régler les transactions internationales est renforcée.

Sans surprise, les Chinois ont déclaré qu’il était temps de désaméricaniser le monde. Les Russes ont récemment affirmé que nous avions besoin de dédollariser le système de paiement. Nous avons donc cet accord entre la Russie et la Chine, portant sur le grand contrat énergétique qui va se faire hors du système de paiements en dollars.

Nous voyons les BRICS, ces cinq pays – Inde, Chine, Russie, Brésil et Afrique du Sud ; ils parlent de régler leurs déséquilibres commerciaux [sic] en leurs propres devises, et même de créer entre eux une banque sur le modèle du FMI et de la Banque mondiale.

Voilà donc les évolutions nées du mauvais usage du dollar comme monnaie de réserve mondiale. Washington utilise le dollar pour intimider, pour sanctionner, pour apporter à ses institutions financières l’hégémonie sur les autres. Avec le temps, tout cela engendre l’animosité et le malaise. Si vous ajoutez à cela tous les nouveaux dollars que la Réserve fédérale crée depuis 2008, vous obtenez une grave problématique financière. Les Etats-Unis ont donc compromis leur position.

VDLR : jusqu’à quel point pensez-vous que les Etats-Unis sont prêts à se mobiliser pour défendre le dollar ? Ou alors tous ces groupes d’intérêts ne voient-ils plus l’intérêt de protéger cette devise-là ? Peut-être ont-ils déjà pris certaines précautions ?

PCR : du point de vue du pouvoir de Washington, la perte du statut de monnaie mondiale serait dévastatrice parce que c’est précisément là que se situe l’assise du pouvoir. C’est de là que Washington tient son hégémonie financière et c’est pour cela que Washington peut imposer des sanctions à des pays souverains. Par conséquent, si Washington voit ce statut lui échapper, si le dollar cesse d’être la monnaie de réserve mondiale, nous assisterons à un profond affaiblissement du pouvoir de Washington.

Tous ces groupes d’intérêts qui profitent du pouvoir de Washington verraient là un handicap. Evidemment, la plupart de ces grands sociétés sont aujourd’hui globales, c’est-à-dire transnationales, et il est bien possible qu’elles aient des comptes bancaires dans de nombreux pays.

VDLR : mais enfin, jusqu’à quel point Washington est-il prêt à s’impliquer ? Pourrait-il se permettre une nouvelle guerre ? Lorsqu’en 2000, Saddam Hussein a essayé de remettre le dollar en question, il a payé le prix fort, comme chacun sait. Aujourd’hui, alors que la Chine, la Russie et d’autres pays commencent à envisager sérieusement l’idée, quels risques courent-ils ?

PCR : ils courent un risque. Nous savons déjà que les Etats-Unis ont annoncé un redéploiement de 60 % de la marine américaine vers la mer de Chine méridionale afin de contrôler les flux de ressources dont dépend la Chine. Les Etats-Unis sont en train de signer des contrats de construction pour un réseau de nouvelles bases aériennes et navales qui s’étend des Philippines au Vietnam, dans le but de menacer les voies maritimes d’approvisionnement de la Chine, voire même de les couper [NDT : précision apportée par M. Roberts postérieurement à l’interview].

Au cours de ce siècle, nous avons vu les Etats-Unis se retirer du traité ABM [NDT : missiles anti-missiles] signé avec la Russie. Nous les avons vus mettre au point un système ABM et commencer à le déployer aux frontières de la Russie. La raison d’être d’un ABM est de neutraliser la dissuasion stratégique de l’autre pays.

Nous avons vu les Etats-Unis réorienter leur doctrine militaire, les armes nucléaires n’ayant plus pour finalité de répliquer à une attaque, mais d’être désormais une force de première frappe préventive. Cela est clairement dirigé contre la Russie. Or, l’Ukraine est sur la route de la Russie. La guerre est donc déjà entamée, elle est en cours. Là est la signification de ce qui se passe en Ukraine : contre la Russie, c’est la guerre.

La guerre contre la Chine est, quant à elle, en préparation. Les Etats-Unis prennent parti pour tout pays qui vient à se trouver en désaccord avec la Chine, même si c’est sur des sujets mineurs qui ne concernent absolument pas les Etats-Unis.

Les Etats-Unis sont en train d’encercler les deux pays avec des bases militaires. Ils veulent intégrer la Géorgie, patrie de Joseph Staline, et qui a fait partie de la Russie pendant deux ou trois siècles, ils veulent l’intégrer à l’OTAN. Ils vont intégrer l’Ukraine à l’OTAN.

Washington a trahi tous les accords que Reagan et Gorbatchev avaient eus sur la non-expansion de l’OTAN en Europe de l’Est. Aujourd’hui, l’OTAN a atteint les pays Baltes et toute l’Europe de l’Est. Les ex-membres du Pacte de Varsovie font maintenant partie de l’OTAN.

Il est donc clair que la guerre est déjà en cours. Les Etats-Unis s’y préparent depuis des années. Quant aux Russes, ils ne peuvent que le savoir. S’ils ne le savent pas, ils sont dans de sales draps.

VDLR : les Etats-Unis peuvent-ils se permettre [cette guerre] ?

PCR : bien sûr ! Evidemment ! La devise de réserve est là pour payer les factures en imprimant de la monnaie.

VLDR : mais vous l’avez indiqué, cela comporte de sérieux risques.

PCR : tant que le statut de monnaie de réserve est préservé, il n’y a pas de limite. Récemment, j’ai lu qu’un conseiller de Poutine avait affirmé que la Russie avait besoin de quelque alliance avec d’autres pays pour faire basculer le statut du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, et que c’était là l’unique manière de stopper l’agression militaire de Washington. Eh bien, il a parfaitement raison. Mais une question demeure : peuvent-ils mettre en œuvre aussi vite quelque chose qui marche ? En effet, l’Europe est un état fantoche américain. Les gouvernements européens ne sont pas plus indépendants que la Hongrie ou la Tchécoslovaquie ne l’étaient du parti communiste soviétique. Quant au Japon, il est lui aussi un état fantoche et non un pays indépendant.

Or, si l’euro et le yen soutiennent le dollar, la position de ce dernier reste plutôt confortable. Cela ne va pas être simple pour la Russie, pour la Chine ou pour quiconque souhaite avancer vers une solution rapide.

Par ailleurs, regardez ce qui s’est passé en Ukraine. La Russie n’avait d’yeux que pour les jeux olympiques, et les Etats-Unis se sont emparés de l’Ukraine. La Russie n’a pas pris garde ; les jeux de Sotchi semblaient plus importants. Et qu’est-ce qui s’est produit ? Washington a avancé et s’est emparé de l’Ukraine. Le gouvernement russe et le leadership de Poutine sont maintenant confrontés à un problème énorme.

Poutine a demandé à la Douma d’abroger le droit de déployer des troupes russes en Ukraine. D’évidence, il agit avec une grande retenue. Il tente d’éviter le conflit. Il réalise certainement que le conflit sera beaucoup plus dangereux pour tout le monde que les néoconservateurs de Washington ne le croient.

Mais la question est : Poutine pourra-t-il éviter le conflit ? Que va-t-on penser à Washington ? Pensera-t-on : « Ah, que voilà un homme raisonnable, discutons donc avec lui ». Ou bien pensera-t-on : « voyez comme il a peur, la Russie est faible, on peut y aller ! »

VDLR : intéressant ! Je me souviens que George W. Bush, lors d’une interview au Wall Street Journal vers la fin de son second mandat, a dit à propos de Poutine quelque chose qui, dans sa bouche, paraissait surprenant. Il a dit que Poutine n’avait jamais trahi une seule des promesses qu’il lui avait faites. Ce jugement était plus positif que négatif.

PCR : Je pense qu’il disait vrai. Cependant, voyez-vous, la propagande de Washington est déconnectée des faits. Elle n’a pas d’équivalent. Washington est capable de justifier tout et n’importe quoi. Poutine n’en est pas capable. Les Américains sont persuadés que les troubles en Ukraine sont du fait de Poutine, qu’il a envahi, annexé, que c’est lui qui est aujourd’hui derrière tout ce qui se passe en Ukraine du sud-ouest ; que tout ça, c’est la faute à une Russie menaçante contre laquelle nous devons nous armer. Washington ressuscite la Guerre froide qui l’avait opposé à l’Union soviétique.

Il s’agit là d’une excellente opportunité pour alimenter le complexe militaro-sécuritaire américain avec l’argent du contribuable. Et d’une certaine manière, c’est moins risqué qu’une guerre, car les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont mal tourné. Mais si on a la possibilité d’une Guerre froide sans combattre soi-même, on peut la faire durer des années, comme cela a été le cas pour la Guerre froide avec l’Union soviétique. C’est d’ailleurs la Guerre froide qui a engendré le complexe militaro-sécuritaire américain.

C’est tout au moins une ligne rouge pour Washington. Néanmoins, je ne suis pas certain que l’on puisse attendre de Washington le bons sens d’éviter de transformer l’invasion de l’Ukraine en guerre chaude. Cela dit, il paraît difficile de croire que Washington puisse s’engager dans une guerre chaude contre la Chine et la Russie. Il s’agit là de deux pays vastes et puissants dotés d’armes nucléaires.

Mais beaucoup de choses difficiles à croire se sont réellement produites. Il arrive souvent que les gouvernements succombent aux sirènes de leur propre propagande. Et il est clair qu’à Washington quelqu’un est persuadé qu’une guerre nucléaire est gagnable, parce que sinon, à quoi bon modifier la doctrine de guerre pour que les armes nucléaires cessent d’être des armes de représailles et deviennent une arme de première frappe ? Pourquoi construire des missiles anti-missiles et les déployer à la frontière de la Russie et sur des navires en mer Noire et en mer de Chine méridionale ?

Il est certain qu’à Washington, il y a des gens pour croire que les Etats-Unis peuvent gagner une guerre nucléaire. Dans les faits, un article a été publié il y a quelques années dans Foreign Affairs, le magazine de réflexion du Council on Foreign Relations – un aréopage influent d’analystes en stratégie et d’ex-responsables gouvernementaux. Il y était affirmé que les Etats-Unis avaient une telle avance sur la Russie en matière d’armement nucléaire que nous pourrions sans difficulté attaquer la Russie sans risquer de représailles. Il y a des gens qui pensent réellement cela.

VDLR : mais cette expérience pourrait nous coûter une planète.

PCR : Tout à fait ! Mais voyez la Première Guerre mondiale. Voyez combien d’empires elle a couté. Elle a coûté au tsar la Russie et son empire. Elle a coûté l’empire austro-hongrois, qu’elle a détruit. Elle a abattu la dynastie régnante allemande. La guerre a laissé la Grande-Bretagne dépendante de l’aide financière américaine.

VDLR : Certes, mais il n’y avait pas d’armes nucléaires à l’époque.

PCR : une vaste propagande affirme que les armes nucléaires peuvent réellement être utilisées. Je tente de la combattre. J’ai récemment mis en ligne sur mon site web des articles de scientifiques qui démontrent qu’il ne peut pas y avoir de vainqueur.

VDLR : je reste bouche bée devant la manière dont le Département d’Etat gère sa propagande ; on n’y trouve pas la moindre argumentation. Comment est-ce possible ? Ne prennent-ils même plus la peine de paraître crédibles ?

PCR : c’est ça, le pouvoir. Comment fonctionne la politique étrangère américaine ? Toujours sur la coercition, les menaces, le chantage ou la corruption. Si un pot-de-vin ne fonctionne pas, on recourt à la menace. Je m’explique ; l’un des objectifs que poursuit la NSA en espionnant toute la planète est de se placer en position de pouvoir faire chanter n’importe quel dirigeant politique. Ils font cela très bien. Tout le monde ayant quelque chose à cacher, ils recourent aux pots-de-vins, à des valises d’argent. Dans un premier temps, Washington tente d’acheter les dirigeants étrangers. En cas de résistance, ils les renversent, comme dans le cas de Saddam Hussein ou de Khadafi. Dans d’autres cas, en Amérique du Sud, ils les ont purement et simplement assassinés, parce qu’ils n’obéissaient pas. La politique étrangère des Etats-Unis est donc basée sur la force, et pas sur la diplomatie ou la persuasion. Elle est basée sur la force brute.

Qu’est-ce que le Département d’Etat dit à ses interlocuteurs ? Faites ce que nous vous disons de faire, sinon nous vous bombardons jusqu’à ce que votre pays retourne à l’âge de pierre. Souvenez-vous, c’est ce qu’ils ont dit au dirigeant pakistanais. Faites ce que nous vous disons de faire – et que ça saute !

Avec une telle posture, peu importe que vous disiez la vérité ou pas, puisque vous êtes le souverain, vous êtes le César. Tout ce que vous pouvez bien raconter s’en va, que ce soit vrai ou pas. Peu importe que vous disiez la vérité, puisque que vous ne vous placez pas dans une logique diplomatique.

C’est une chose que Poutine et Lavrov, son ministre des Affaires étrangères, n’ont pas l’air de comprendre. Ils continuent de croire que si le gouvernement russe se montre raisonnable et de bonne volonté, il est possible de dialoguer avec Washington. Il s’agit là d’une illusion russe. Washington n’a aucune bonne volonté.

VDLR : cette stratégie, telle que vous la présentez, n’a-t-elle pas de point faible ?

PCR : si ; qu’à un moment donné, les gens prennent conscience de la réalité et la regardent en face, et c’est cela que Poutine attend. Que va-t-il se passer en Allemagne et en France ? Les Allemands et les Français vont-ils comprendre, vont-ils se dire « mais les Américains nous mènent tout droit au chaos ! Qu’avons-nous donc à gagner de leur hégémonie mondiale ? Qu’avons-nous à gagner d’un conflit avec la Russie ou avec la Chine ? Arrêtons tout ! Faisons marche arrière ».

Si un pays quelconque devait se retirer de l’OTAN ou de l’UE, alors le mutisme de la « coalition des volontaires » sur les crimes de guerre de Washington se lézarderait. Concrètement, Washington a déclaré au Congrès qu’à partir du moment où la Maison blanche a le soutien de l’OTAN, le président n’a plus besoin du feu vert du Congrès pour partir en guerre. La vieille citation « le pouvoir absolu corrompt absolument » est attribuée à Lord Acton. Sans grand risque de se tromper, on peut en conclure que Washington a été corrompu par le pouvoir.

L’un des effets pervers de l’usage brutal de la force par Washington serait que les pays de l’OTAN réalisent qu’ils sont menés vers un conflit par un gouvernement devenu fou, qui prend des risques invraisemblables avec la vie humaine et même avec la planète.

Ainsi, il se pourrait bien que Poutine parie sur une prise de conscience du danger que représente Washington pour les vivants. Il espère que plus la Russie se montrera pondérée, moins elle adoptera une attitude provocatrice, plus grandes seront les chances que les gouvernements allemand et français réalisent que l’agenda de Washington est funeste pour le genre humain ; plus grandes seront les chances que l’Europe prenne des décisions pour s’affranchir, elle, ses pays et ses peuples, du contrôle de Washington. Dans ce cas, l’empire s’effondrerait.

Je suis convaincu c’est là que se situe le pari de Poutine. Il n’est pas fou, loin de là, il prend la mesure de la menace d’une guerre, il en a conscience. Et c’est très certainement la raison pour laquelle il a demandé à la Douma d’abroger le droit au déploiement de forces russes en Ukraine. Il tente de dire aux Allemands et aux Français – Vous voyez bien, ce n’est pas moi, ce n’est pas nous.

J’espère qu’il réussira. Car en fin de compte, l’avenir du monde est suspendu à la question suivante : l’usage de la diplomatie par Poutine prévaudra-t-il sur celui de la force par Washington ?

Source: http://www.les-crises.fr/la-guerre-americaine-contre-la-russie-est-deja-en-cours-pcr/


MH17 : Moscou reprend la “théorie de l’avion de chasse” à son compte

Tuesday 22 July 2014 at 05:00

On est bien d’accord : je n’ai pas la moindre idée si c’est vrai ou non (et les Russes sont restés prudents, ils n’ont pas dit que le chasseur avait abattu le Boeing…). Mais cela devrait inciter à la prudence, et attendre l’enquête…

Il semble cependant que le SU-25 vole peut-être trop bas pour attaquer un avion de ligne mais il aurait pu être pris pour cible par les rebelles, etc. Bref, prudence…

Édifiant article du Nouvel Obs, bis

Un avion militaire ukrainien aurait abattu le MH17, et non un missile russe, laisse entendre le ministère de la Défense à grands renforts de schémas.

Moscou récupère la version de ses alliés.

1/ ah bon, la Russie et NovoRossia sont “alliées” maintenant ? Bizarre que les seconds n’aient pas encore gagné alors…

2/ Cela ne peut pas la vision de la Russie qui a des satellites espions : c’est forcément une “récupération”, de la part de gens qui ne peuvent, par nature, pas avoir raison…

Le ministère russe de la Défense a affirmé, lundi 21 juillet, à grands renforts de schémas

Ca change de la présentation américaine, c’est sûr…

qu’un avion militaire ukrainien volait près du Boeing 777 de la Malaysia Airlines avant son crash dans l’est de l’Ukraine, laissant entendre que l’avion de chasse aurait abattu le MH17, et non un missile de fabrication russe.

Lors d’une conférence de presse, le ministère russe de la Défense a déclaré n’avoir détecté aucun missile sur la route de l’avion malaisien et demandé aux Etats-Unis de partager leurs images satellites “s’ils en ont”.

Le général Andreï Kartapolov de l’Etat-major des forces russes a affirmé qu’un avion de chasse ukrainien SU-25 se trouvait à une distance de 3 à 5 kilomètres du Boeing malaisien peu avant le crash de l’avion.

“On a observé la montée d’un avion ukrainien SU-25 en direction du Boeing malaisien qui se trouvait alors à une distance de 3 à 5 km. Le Su-25 peut atteindre une altitude de 10.000 mètres. Il dispose de missiles air-air qui peuvent tirer jusqu’à 12 km et garantissent la destruction d’un objectif jusqu’à 5 km”, a déclaré le général au cours d’une conférence de presse au ministère russe de la Défense.

Le Kremlin reprend ici la théorie des séparatistes, qui affirmaient jeudi que l’avion malaisien avait été abattu par un appareil ukrainien lui-même abattu ensuite par les forces pro-russes.

“La Russie n’a pas fourni de missiles Buk”

Le ministère russe de la Défense a par ailleurs assuré que Moscou n’avait pas fourni de système de missiles Buk aux insurgés pro-russes, soupçonnés d’être à l’origine du crash du vol MH17 dans l’est de l’Ukraine, comme l’en accusent Kiev et Washington.

“La Russie n’a pas fourni aux insurgés de systèmes de missiles Buk ou d’autres types d’armement et de matériel militaire”, a affirmé le général Andreï Kartapolov.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré dimanche qu’il était “clair” que la batterie de missile anti-aérien utilisé pour abattre l’avion malaisien venait de Russie, soulignant qu’il existait “des preuves circonstantielles extraordinaires” pointant du doigt la responsabilité de la Russie et des séparatistes prorusses.

C’est ahurissant : les gouvernements américains et russes se traitent ouvertement de menteurs – mais où sont les preuves satellite ????

La Russie vient de lancer un énorme défi aux USA : sortez vos preuves ! Pourquoi ne le font-ils pas, ce qui clouera le bec à Poutine ???

La Russie vient aussi de déclarer qu’un satellite américain spécialisé était au dessus de l’Ukraine au moment du crash

Il avait cité à cet égard le fait que les Etats-Unis “savaient” sur la base d’images satellitaires d’où était parti le tir de missile et que Washington en connaissait la trajectoire et l’heure, évoquant par ailleurs les conversations de séparatistes interceptées sur les réseaux sociaux.

Le président américain Barack Obama, comme d’autres dirigeants occidentaux, estiment que l’avion de la Malaysia Airlines a été abattu, alors qu’il se trouvait à 10.000 m d’altitude, par un missile sol-air tiré à partir des territoires contrôlés par les séparatistes. Les renseignements américains estiment probable que Moscou a fourni récemment aux séparatistes des batteries de missiles anti-aériens.

(Avec AFP)

Contrairement aux Américains, les Russes ont publié leurs photos ici (en russe…)

C’est quand même issu du contrôle aérien russe de Rostov – on attend toujours les infos du contrôle ukrainien…

 

Voici la conférence :

Lire ici sur ZeroHzedge en anglais

Annexe : les 2 titres sur le Nouvel obs :

Hier :

Aujourd’hui :

C’est moi où il y a une légère différence de traitement entre les deux “théories” ?

Source: http://www.les-crises.fr/theorie-avion-de-chasse/


Conférence de presse du 19/07 d’Alexander Borodai

Tuesday 22 July 2014 at 04:00

Voici la conférence de presse du 19 juillet d’Alexander Borodai, Premier Ministre de la République Populaire de Donetsk, sous-titrée par The Saker.

Point de vue intéressant. Et ça donne un contrepoint aux propos de nos médias

(pensez à activer les sous-titres)

Source: http://www.les-crises.fr/cp-19-07-borodai/


[Traduction] Le drame aérien conduit à nouveau à des jugements hâtifs, par Robert Parry

Tuesday 22 July 2014 at 03:02

Voici un important papier de Robert Parry, un des plus célèbres et respectés journalistes d’investigation américains. C’est lui qui a mis à jour l’affaire du financement des Contras en 1985…

Le drame aérien incite à de nouveaux jugements

Le président Obama et les « anti-diplomates » du département d’État expriment une vive colère contre la Russie après l’écrasement du vol 17 de la Malaysia Airlines dans l’espace ukrainien. Néanmoins, des analystes américains du renseignement doutent d’un scénario populaire du type « c’est la faute des Russes ».

Par Robert Parry, le 19/07

Malgré les doutes internes à la communauté de renseignement américaine, le gouvernement Obama et les médias nationaux américains continuent d’accuser les rebelles ukrainiens et le gouvernement russe d’avoir tiré sur l’appareil de la Malaysia Airlines. Situation semblable à celle de l’été dernier concernant l’attaque au gaz sarin toujours non élucidée en Syrie.

Dans les deux cas, plutôt que de laisser une délégation d’experts indépendants enquêter, le très agressif département d’État du président Obama et les principaux médias américains ont simplement décidé de désigner leurs opposants dans ces deux crises – Bachar el-Assad en Syrie et le président russe Vladimir Poutine en Ukraine – comme les coupables. Pourtant, certains analystes du renseignement américain ont exprimé leur désaccord par rapport à cette sagesse conventionnelle instantanée.

Concernant la destruction de l’appareil malaisien jeudi, j’ai été informé que plusieurs analystes de la CIA se référant à des photos de reconnaissance satellite américaine suggèrent que le missile anti-aérien qui a détruit le vol 17 a été tiré pas des troupes ukrainiennes à partir d’une batterie gouvernementale, et non par des rebelles prorusses en lutte contre le régime de Kiev depuis le départ du Président Viktor Ianoukovitch le 22 février.

Selon une source informée des résultats provisoires, les soldats aux commandes de cette batterie semblent porter des uniformes ukrainiens et pourraient avoir été en état d’ébriété, considérant ce qui ressemble à des bouteilles de bière dispersées sur le site. Mais la source a précisé que ces informations ne sont pas complètes et qu’on ne peut de fait pas écarter une responsabilité de la part des rebelles.

Une information contraire a été donnée par le Washington Post et d’autres médias américains. Samedi, le Post a rapporté que « vendredi, les responsables américains ont déclaré qu’une évaluation des renseignements préliminaires indiquait que l’avion a été détruit par un missile SA-11 sol-air tiré par les séparatistes. » Mais l’objectivité de l’administration Obama, qui a fermement soutenu le régime de coup d’État, est en cause ainsi que les raisons précises de ses affirmations.

Même avant les évènements du 22 février, des responsables séniors de l’administration, incluant l’assistante au secrétariat d’État Victoria Nuland et l’ambassadeur d’Ukraine Geoffrey Pyatt, encourageaient ouvertement les protestants recherchant le renversement de Ianoukovitch. Nuland est allée jusqu’à distribuer des cookies aux protestants et discuter avec Pyatt qui devait être nommé après le départ de Ianoukovitch.

Après que Ianoukovitch et les membres de son gouvernement s’enfuirent devant la foule des contestataires et les attaques des militants néo-nazi, le département d’État américain a rapidement déclaré « légitime » du nouveau gouvernement et s’est félicité de la nomination du favori de Nuland, Arseniy Iatsenyouk, comme nouveau premier ministre.

À mesure que se déroulent les événements, l’administration Obama a toujours pris le parti du régime de Kiev et à enfoncer Moscou, y compris pendant la sécession de la Crimée en vue de rejoindre la Russie et lors des attentats sanglants visant la minorité russe à Odessa et ailleurs.

Et, depuis jeudi, quand le vol de la Malaisie a été abattu tuant 298 personnes, le gouvernement ukrainien et l’administration Obama ont désigné du doigt les rebelles et le gouvernement russe, sans même attendre les résultats d’une enquête sérieuse qui ne commence que maintenant.

Un des arguments de l’administration américaine a été que le système de missiles anti-avions BOUK, qui a apparemment été utilisée pour abattre l’avion, était « de fabrication russe. » Mais cet argument est plutôt ridicule puisque presque toutes les armes militaires ukrainiennes sont de « fabrication Russe ». L’Ukraine, après tout, faisait partie de l’Union soviétique jusqu’en 1991 et a continué à utiliser du matériel militaire principalement russe.

On n’a pas plus expliqué pourquoi le gouvernement américain pouvait affirmer que le missile était un SA-11 alors qu’il existe d’autres versions du système de missiles BOUK.
Une analyse orientée [ou biaisée]

Pratiquement tout ce que les responsables américains ont dit semble conçu dans le but de porter les soupçons sur les Russes et les rebelles – et de dédouaner les forces gouvernementales. Se référant à plusieurs reprises à la sophistication du missile SA-11, l’ambassadeur américaine des Nations Unies Samantha Power a déclaré « Nous ne pouvons pas exclure l’assistance technique russe. » Mais cette formule signifie implicitement que l’administration ne peut pas l’exclure non plus.

Pourtant, en lisant entre les lignes des comptes rendus de la presse américaine, on peut discerner les lacunes relatives à l’influence russe supposée dans la tragédie de jeudi. Par exemple, Craig Whitlock du Post a rapporté que le général de l’Air Force Philip M. Breedlove, commandant américain des forces de l’OTAN en Europe, a déclaré le mois dernier que « Nous n’avons pas encore vu de véhicules [russes] de défense aérienne à proximité de la frontière. »

Étant donné l’ampleur de ces systèmes de missiles BOUK et le fait qu’ils doivent être transportés sur des camions, il serait difficile de les soustraire à la surveillance aérienne intensive des États-Unis sur la frontière entre l’Ukraine et la Russie au cours des derniers mois.

Le Post a signalé que « le contre-amiral John Kirby, le secrétaire de presse du Pentagone, a indiqué que les responsables de la défense ne pouvaient pas apporter de preuves précises qu’un système de missile SA-11 sol-air avait été transporté de la Russie en Ukraine orientale ».

En d’autres termes, le mystère n’est toujours pas résolu. Il se peut que les rebelles – face aux bombardements intensifs de l’armée de l’air ukrainienne – ont demandé aux Russes de leur fournir des armes anti-aériennes plus perfectionnées que les missiles lancés à l’épaule que les rebelles ont utilisés jusqu’à présent pour abattre des avions militaires ukrainiens.

Il est possible, aussi, qu’un détachement rebelle ait pris l’avion civil pour un avion militaire ou même que quelqu’un dans l’armée russe ait lancé la fusée fatidique sur l’avion à partir de l’espace aérien russe.

Mais le gouvernement russe et les rebelles contestent tous deux ces scénarios. Les rebelles disent qu’ils n’ont pas de missiles qui peuvent atteindre l’altitude de 10.000 mètres où se situait l’avion de la Malaysia Airlines. Outre leur non-participation à la tragédie, les Russes affirment que l’armée ukrainienne dispose de systèmes antiaériens BOUK en Ukraine orientale et que le radar d’une batterie était actif le jour de l’accident.

Le Ministère de la Défense russe a déclaré que « L’équipement russe a détecté le 17 juillet l’activité d’un radar Koupol, déployé au sein d’une batterie BOUk-M1 près de Styla [un village à quelque 30 kilomètres au sud de Donetsk] », selon un rapport de la chaîne RT.

Ainsi, il n’est pas exclu qu’une unité militaire ukrainienne – peut-être un groupe mal supervisé – ait tiré le missile intentionnellement ou par accident. Pourquoi l’armée ukrainienne aurait-elle intentionnellement visé un avion volant vers l’est, vers la Russie reste cependant un élément difficile à comprendre.
Propagande répétée ?

Mais peut-être la question la plus importante est que le gouvernement Obama et le corps de presse des États-Unis devraient arrêter de porter des jugements trop hâtifs. C’est comme s’ils étaient obsédés à tenir un rôle dans la « guerre de l’information » – c’est-à-dire à justifier les hostilités contre des nations adversaires – plutôt que d’informer de façon responsable le peuple américain.

Nous avons vu ce phénomène en 2002-03, lorsque la quasi-totalité du corps de presse de Washington grimpa à bord du train de propagande du président George W. Bush dans sa guerre d’agression contre l’Irak. Ce schéma s’est en partie répété l’été dernier quand on s’est précipité pour porter un jugement dans l’affaire de l’attaque au gaz sarin dans la banlieue de Damas, en Syrie, le 21 août.

Bien que les preuves fussent incertaines, il y avait une forte tendance à supposer que le gouvernement Assad était derrière l’attaque. Tout en accusant l’armée syrienne, la presse américaine a ignoré la possibilité que l’attaque puisse avoir été une provocation perpétrée par les rebelles djihadistes radicaux qui espéraient que la puissance aérienne des États-Unis pourrait changer le cours de la guerre en leur faveur.

Plutôt que de soigneusement étudier les preuves complexes, le Département d’État et le secrétaire d’État John Kerry ont essayé de pousser le président Obama à décider rapidement de bombarder des cibles gouvernementales syriennes. Kerry a prononcé un discours belliqueux le 30 août et l’administration a publié ce qu’elle a appelé une « évaluation gouvernementale » censée prouver les accusations.

Mais ce document de quatre pages ne contenait aucune preuve tangible de ces accusations et il est vite devenu évident que le rapport avait exclu des opinions divergentes que certains analystes du renseignement américains auraient jointes à un document plus formel établi par la communauté du renseignement.

Malgré l’hystérie guerrière de responsables à Washington, le président Obama a rejeté la guerre au dernier moment et – avec l’aide du président russe Vladimir Poutine – a été en mesure de négocier un règlement de la crise dans laquelle Assad a rendu les armes chimiques de la Syrie tout en niant être impliqué dans l’attaque au gaz sarin.
La presse grand public des États-Unis, en particulier le New York Times, et certaines organisations non gouvernementales, telles que Human Rights Watch, ont continué de pousser le thème de la culpabilité du gouvernement syrien. HRW et le Times ont fait équipe pour une histoire importante qui visait à montrer les trajectoires de vol des deux missiles de sarin en charge le routage vers une base militaire syrienne loin 9,5 km.

Pendant un moment, ce rapport a été traité comme la preuve indéniable contre Assad, jusqu’à ce qu’il soit avéré qu’une seule des roquettes contenait du sarin et sa portée maximale n’était que d’environ deux kilomètres.

Bien qu’il ait eu conscience des lacunes dans ces dossiers, le président Obama a soutenu les faucons du département d’État quand il a lu un discours à l’Assemblée générale des Nations-Unies le 24 septembre, dans lequel il a déclaré : « C’est une insulte à la raison humaine et à la légitimité de cette institution de suggérer que quelqu’un d’autre que le régime Assad puisse être responsable de cette attaque “.

En se penchant sur le discours d’Obama, j’ai été frappé par sa désinvolture lorsqu’il a menti. Il savait mieux que presque tout le monde que certains de ses analystes des services de renseignements doutaient de la culpabilité du gouvernement syrien. Pourtant, il a suggéré que toute personne qui n’était pas partisan de la guerre était folle.
Depuis, le journaliste d’investigation Seymour Hersh a révélé d’autres éléments de preuve indiquant que l’attaque au gaz sarin aurait en effet pu avoir été provoquée par les rebelles afin de pousser Obama de l’autre côté de la ‘ligne rouge’ qu’il avait tracée : il ne pouvait tolérer l’utilisation d’armes chimiques.

Maintenant, nous assistons à une répétition dans laquelle Obama comprend les doutes sur l’identité de qui a tiré le missile qui a abattu l’avion de ligne malaisien, mais repousse les soupçons d’une manière propre à attiser l’animosité envers la Russie et le président Poutine.

Obama peut penser que c’est une stratégie intelligente parce qu’il montre une posture forte quand beaucoup de ses ennemis politiques le dépeignent comme faible. Il se protège lui-même en quelque sorte dans le cas où les rebelles russes ethniques ou l’armée russe seraient responsables de la tragédie. Il peut se justifier en ayant été de l’avant en faisant les accusations.

Mais il est dangereux de créer d’une hystérie collective envers une Russie qui possède sur l’arme nucléaire. Comme nous l’avons déjà vu en Ukraine, les événements peuvent échapper à tout contrôle de façon imprévisible.

La secrétaire adjointe Nuland et les autres faucons du département d’État ont probablement pensé qu’ils construisaient leur carrière en encourageant le coup d’État du 22 février – et ils pourraient bien avoir raison, tout du moins pour ce qui est de leur l’avancement dans la hiérarchie à Washington. Mais ils ont aussi déterré la hache de guerre (depuis longtemps enterrée) entre les Ukrainiens ‘ethniquement purs’ à l’ouest et les Russes ethniques dans l’est.

Ces tensions – nombreuses et remontant à la Seconde Guerre mondiale et même avant – sont devenues des haines inextinguibles avec des centaines de morts des deux côtés. La méchante petite guerre civile ukrainienne a également rendu possible l’horreur de jeudi.

Mais d’encore plus grandes calamités pourraient se produire si les ‘anti-diplomates’ du département d’État réussissent à rallumer la guerre froide. L’écrasement du vol 17 de la Malaysian Airlines devrait nous servir d’avertissement quant aux dangers de la surenchère internationale.

Source : Consortiumnews.com. Traduit par Vincent pour www.les-crises.fr

Le drame aérien incite à de nouveaux jugements

Source: http://www.les-crises.fr/le-drame-aerien-incite-a-de-nouveaux-jugements/


[Jaurès es-tu là ?] Ah, ben même l’Humanité s’y met… (et ment)

Tuesday 22 July 2014 at 02:00

Source : Damien Roustel dans l’Humanité 21/07 !!

Le tir de missile contre un Boeing 777 malaisien rebat les cartes dans le conflit à l’est de l’Ukraine. Sous la pression de l’ONU et des États-Unis, la Russie et l’UE sont sommées de sortir de l’ambiguïté.

Sortir de l’ambiguïté = faire la guerre ? Car la Diplomatie, c’est l’art de l’ambiguïté

Quatre jours après la mort des 298 passagers du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu en plein ciel au-dessus de l’est de l’Ukraine, le doute est de moins en moins permis.

Tout semble indiquer que ce sont bien les combattants prorusses, qui affrontent depuis plusieurs semaines l’armée ukrainienne dans l’est du pays, qui ont tiré un, voire deux missiles.

Mais il n’était pas encore établi s’ils l’avaient fait à partir d’une batterie antiaérienne de type Bouk, prise à l’armée ukrainienne, ou à partir « d’un système qui a été transféré de Russie », comme l’a affirmé hier le secrétaire d’État américain John Kerry.

Un missile sol-air a été tiré « depuis le territoire tenu par les séparatistes prorusses », a affirmé dès le lendemain le président américain Barack Obama.

Source de première fiabilité ! La preuve : il n’a pas montré les preuves irréfutables…

En avertissant qu’« une aggravation du conflit dans l’est de l’Ukraine aura des conséquences », il a donné une dimension internationale à un conflit local de basse intensité que ni l’Union européenne ni la Russie, soucieuses de reprendre des relations normales, ne souhaitaient voir. Il a placé son homologue russe sur le banc des accusés.

Même la Chine 
s’est montrée sévère

La Russie en a également pris pour son grade, le même jour, devant le Conseil de sécurité de l’ONU. L’ouverture d’une enquête internationale indépendante a été réclamée à l’unanimité.

Prend ça dans ta tronche, la Russie !

Unanimité, donc avec le soutien de la Russie…

D’autant qu’ils ont déposé la résolutoin…

“Dans la nuit du 20 au 21 juillet, la Russie a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans le Sud-Est de l’Ukraine, appelant à une enquête impartiale sur la tragédie, comme l’a indiqué le représentant permanent de la Russie à l’ONU Vitaly Tchourkine, cité par l’agence ITAR TASS. Moscou exige en outre que l’enquête soit menée sous l’égide de l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO), à laquelle les insurgés ont promis de remettre les boîtes noires.” Source

« Lorsqu’on arme des voyous, on ne doit pas être surpris qu’ils se comportent comme des voyous », a déclaré Gérard Araud, ambassadeur de France aux Nations unies.

Même la Chine, pourtant proche de la Russie, s’est montrée sévère. « Si l’avion a bien été abattu par un missile, les auteurs devront être traduits en justice en dépit de leurs mobiles ou de leurs excuses, car ce sera une attaque terroriste intolérable », a prévenu Pékin. Même tonalité en Malaisie, qui veut que « les responsables soient traduits en justice ».

Hmmmmm, de ce que je lis, en fait, c’est surtout la France qui en a mis plein la tronche à la Russie, sans preuves publiques…

Acculé et sur la défensive, le président russe a reconnu à demi-mot sa responsabilité : « Cette tragédie n’aurait pas eu lieu si la paix avait régné dans ce pays, si les opérations militaires n’avaient pas repris dans le sud-est de l’Ukraine. »

Hein ???

Vladimir Poutine va devoir sortir de l’ambiguïté. Soit il cesse d’armer les séparatistes et trouve un accord de paix avec Kiev, soit il laisse faire pour ne pas se mettre à dos une partie de l’opinion publique, qu’il a chauffée à blanc, et il prend alors le risque d’autres « bavures » et de se retrouver au ban des nations.

L’Ukraine, elle, a désormais les coudées franches pour reprendre les villes aux mains des séparatistes et peut pousser son avantage.

C’est donc le bénéficiaire du crime en fait…

De son côté, l’Union européenne va devoir clarifier sa politique avec la Russie. En particulier, la France, qui va avoir du mal à justifier le maintien de la vente de deux navires de guerre Mistral aux Russes.

Ben, respecter un contrat qui nous engage, envers un pays qui ne nous a rien fait ? Et ne pas sacrifier notre image et donc notre industrie militaire… Que l’Allemagne et les pays de l’Est commencent à ne plus acheter de gaz à la Russie…

La ligne dure des ex-pays de l’Est, qui viennent de faire barrage à la candidature de l’Italienne Federica Mogherini au poste de chef de la diplomatie européenne parce qu’ils l’ont jugée trop conciliante avec la Russie, est renforcée.

Ah vivement qu’on soit dirigés par des va-t-en-guerre !

Ca va leur péter à la gueule, ils ne vont même pas comprendre…

Hier, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont exigé du président russe « qu’il obtienne des séparatistes ukrainiens » le « libre et total accès » à la zone du crash.

Hein ?

« Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l’Union européenne, à l’occasion du conseil des Affaires étrangères qui se tiendra mardi », ont-ils averti.

Source : l’Humanité (!)

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Bon, vous lisez ça, vous avez compris que la Chine ne soutient pas la Russie. Ca m’a étonné, les connaissant :

Bizarrement, le communiqué officiel chinois du 21/07 est bien différent :

Commentaire : toute conclusion prématurée au sujet du crash de l’avion de ligne est préjudiciable à la situation régionale.

English.news.cn – Par Shuai Anning

Pékin, 18 juillet (Xinhua) – Alors qu’aucune preuve tangible permettant d’identifier les responsables de la destruction du malheureux appareil malaisien [assurant le vol] MH17 au-dessus de l’Ukraine orientale, toute conclusion hâtive au sujet du crash ne peut être que préjudiciable aux efforts en vue d’une enquête impartiale et d’un apaisement de la situation.

Un avion civil ayant à son bord 298 personnes s’est écrasé jeudi dans la zone frontalière entre l’Ukraine et la Russie, donnant lieu à des spéculations selon lesquelles il aurait pu être abattu par un missile sol-air.

Le Boeing 777 de Malaysian Airlines, qui avait décollé d’Amsterdam, était en route pour Kuala Lumpur lorsqu’il s’est écrasé près d’un village ukainien.

Alors qu’une enquête internationale est en vue, des représentants des Etats-Unis, de l’Australie et d’autres pays occidentaux ont d’ores et déjà pointé du doigt les rebelles d’Ukraine orientale, et accusé la Russie d’être responsable de l’escalade de la violence dans cette région.

L’accusation paraît téméraire, au moment où ces mêmes représentants reconnaissaient ignorer qui étaient les responsables de l’attaque– tout en condamnant l’intervention militaire russe.

Cette accusation unilatérale n’est pas surprenante si l’on se réfère à la constance de leurs positions au sujet de la crise en Ukraine orientale et de leur attitude vis-à-vis de l’annexion de la Crimée en mars.

Mais en l’absence de preuves matérielles, aller droit à une conclusion ne peut qu’aggraver les tension régionales, et n’est pas de nature à nous rapprocher de la vérité.

Dans la soirée de jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que c’est à l’Ukraine qu’incombait la responsabilité d’une tragédie survenue sur son territoire.

Selon Poutine, cette tragédie aurait pu être évitée si les régions orientales de l’Ukraine avaient été en paix.

A l’heure où les deux camps échangent des invectives au sujet du drame, la priorité de l’heure ne peut être qu’une collaboration pour déterminer les causes du crash et en identifier les vrais responsables, s’il y en a.

Toute initiative unilatérale ne ferait qu’envenimer la situation dans une zone où le conflit a déjà infligé assez de souffrances à la population.

L’escalade de la violence en Ukraine orientale a tué des centaines de personnes et a jeté sur les routes des dizaines de milliers de réfugiés.

A l’heure du deuil et de la colère, faire preuve de retenue et de respect est la seule voie possible vers la vérité.

“Il est évident qu’il faut une enquête internationale, impartiale et transparente » au sujet du crash aérien en Ukraine, a déclaré jeudi le secrétaire général [de l’ONU] Ban Ki-Moon.

S’il s’avérait que l’avion avait été abattu par un missile, alors les auteurs devraient être traduits en justice, et cela quelles que soient leurs raisons et motivations, parce qu’il s’agit là d’une attaque terroriste intolérable qui a coûté la vie à près de 300 personnes.

Ces victimes, originaires de pays divers, n’avaient pas demandé à être impliquées dans un conflit qui se déroulait parfois à des milliers de kilomètres de leur pays natal. Pourtant, elles reposent aujourd’hui sans vie, sur une terre étrangère, attendant que leurs corps soient identifiés et rapatriés.

La tragédie nous rappelle douloureusement que toute instabilité régionale est susceptible d’entraîner des conséquences désastreuses pour n’importe qui, n’importe où dans le monde.

Alors que le monde est plongé dans la douleur d’une nouvelle catastrophe, l’arrêt du bain de sang et de la violence est plus que jamais nécessaire, pas seulement en Ukraine, mais également à Gaza, en Irak et dans de nombreuses autres régions du monde.

Xinhua

OB : à vous de juger le travail du journaliste Damien Roustel vu que vous avez la source originale chinoise…

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Incroyable cependant cette histoire de “terrorisme”… Je pensais qu’il fallait une intentionnalité pour être un terroriste !

Il va être drôle le procès, quand les accusés vont demander qu’on poursuive aussi les USA pour avoir abattu l’avion iranien en 1988, et l’Ukraine pour l’avion en 2001…

P.S. quelqu’un serait il abonné au site web du monde diplomatique ?

Source: http://www.les-crises.fr/jaures-es-tu-la-ah-ben-meme-l-humanite-s-y-met/


[Décryptage] MH17 : la synthèse de Nouvel Obs

Tuesday 22 July 2014 at 01:00

Un bel exemple : un point de situation du Nouvel Obs au 21/07, synthétisant plusieurs sources – où on voit bien comment on passe sans arrêt de faits à de l’antislavitisme entre les lignes…

Les séparatistes affirmaient avoir déplacé les dépouilles dans des wagons réfrigérés afin de les protéger de la chaleur. Mais ils ne le seraient apparemment pas.

Donc le seul truc qu’ils ont à dire en intro de ce long billet, c’est que les salauds de pro-russes (pléonasme…) laissent pourrir les corps. D’où la photo choisie, classe…

Le train dans lequel se trouvent les corps, vus par des experts néerlandais, des victimes de la destruction en vol de l’avion malaisien est resté bloqué lundi 21 juillet en gare par les rebelles en dépit de pressions internationales croissantes sur leur protecteur russe, qui ne se prive pas de contre-attaquer.

Kiev a annoncé la suspension de ses opérations militaires autour du site du crash pour faciliter la récupération des cadavres, tandis que ses forces ont déclenché deux opérations parallèles, dans la zone de l’aéroport de Donetsk, et dans la région de Lougansk.

Une info importante, mais même le Monde a été plus honnête :

Kiev a pris une décision dans ce sens lundi. Sous la pression de ses alliés occidentaux, le président Petro Porochenko a en effet demandé à ses forces d’interrompre leurs opérations dans un rayon de 40 kilomètres autour du site du crash.

C’est à dire que depuis 3 jour Porochoko trouvait normal de ne pas suspendre les hostilités, y compris autour de l’épave – chapeau l’Humanisme ! (bien sûr, personne n’a souligne ce point)

L’est de l’Ukraine est déchiré depuis plus de trois mois par un conflit armé entre les séparatistes prorusses et les loyalistes, qui accusent Moscou de soutenir les rebelles. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir abattu l’avion de ligne malaisien avec 298 personnes à son bord qu’ils auraient pris pour un appareil militaire ukrainien.

Ainsi, les yeux de la communauté internationale étaient tournés lundi vers la gare de Torez, en zone rebelle, où était immobilisé le train de cinq wagons réfrigérés contenant les restes d’occupants de l’avion qui assurait le vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, probablement abattu par un missile, tiré, selon les Etats-Unis, d’une zone contrôlée par les “rebelles appuyés par la Russie“, jeudi dernier.

Une équipe d’enquêteurs néerlandais a examiné les corps, avant de partir pour la zone du crash, a constaté une journaliste de l’AFP.

“Le train doit bouger”

Un masque sur le visage, accompagnés par des représentants de l’OSCE, les enquêteurs ont ouvert les cinq wagons qui étaient censés être réfrigérés, alors que la température extérieure oscille autour de 30 degrés centigrades, mais apparemment ne l’étaient pas

Ah, ils sont allés chercher des wagons réfrigérés (qu’on reconnait bien), mis les corps dedans, et promettant à la planète entière qu’ils prendraient bien soin des corps, mais en fait ils ne le sont pas… Salauds de pro-russes !

, une très forte odeur de corps en décomposition faisant vaciller certaines personnes, y compris parmi l’escorte des rebelles.

heu, ben même réfrigérés, des dizaines de corps ensemble, dont certains sont restés dehors 2 jours, oui, ça ne sent jamais bon…

idem pour Le Monde :

“Les corps sont entreposés dans de bonnes conditions”, a toutefois brièvement déclaré Peter Van Vilet, expert médico-légal hollandais, responsable de la mission dans l’Est, au milieu de 50 hommes en armes devant la gare de Torez, reconnaissant qu’il n’avait pas pu compter les dépouilles

Hein ??????? Entreposés dans de bonnes conditions ???? Ben ils sont réfrigérés alors, c’est quoi cette intox ??? Mais le journaliste a un QI égale à la température ou quoi ?

“Le train doit bouger aujourd’hui, a-t-il ajouté, mais nous ne savons pas vers quelle destination ni à quelle heure”. Mais il faut qu’il sorte de Torez, et de la zone rebelle, “pour que nous puissions faire les analyses nécessaires. Ici ce n’est pas techniquement possible”.

“Vous entendez les moteurs du système de refroidissement : ils sont à la peine. La température augmente, ce qui favorise le processus de décomposition et donc joue en défaveur du processus d’identification”, a-t-il expliqué.

Bienvenue en Ukraine, pays du tiers monde…

Les Néerlandais veulent ramener les corps

Réagissant à la forte émotion aux Pays-Bas, l’Ukraine s’est déclarée prête à confier la coordination de l’enquête internationale à ce “pays, qui a le plus souffert” – sur les 298 personnes tuées, 193 étaient des Néerlandais -, et à envoyer tous les corps à Amsterdam pour autopsie, a annoncé le Premier ministre Arseni Iatseniouk. ”Mais ces maudits gorilles ne permettent pas au train de quitter la zone”, a-t-il ajouté, parlant des rebelles.

Les pro-russes exigent une escorte d’experts

“Il y a 282 corps dans les wagons. Malheureusement 16 victimes n’ont pas encore été retrouvées”, a déclaré de son côté le “Premier ministre” de la “République populaire de Donetsk”, autoproclamée, lors d’une conférence de presse dans ce fief séparatiste. Alexandre Borodaï avait auparavant expliqué que ce déplacement des dépouilles avait pour but de les protéger de la chaleur et des animaux sauvages.

Ah oui, 282 corps !!! Et elle s’étonne que ça sente pas bon ??? Et les pro-russes ont donc récupéré 282 corps sur 298 en 2 jours, en devant combattre Porochoko – ben on devrait les remercier non ?

“Si ce train doit quitter notre territoire, ce sera seulement après que nous l’aurons transféré sous la responsabilité d’experts internationaux”, a-t-il affirmé, disant “ne pas avoir confiance en la partie adverse”.

Les experts hollandais sont des observateurs internationaux, ils peuvent remplir ce rôle”, a fait savoir en réponse le Premier ministre hollandais.

“Des séparatistes ivres empilent des corps”

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a pour sa part dénoncé une situation “grotesque“, décrivant des séparatistes pro-russes (égalementsuspectés par Washington d’avoir abattu l’avion avec un missile sol-air) ”en état d’ébriété empilant des corps dans des camions, faisant disparaître des corps et des indices du site“.

Alors là, il va falloir m’expliquer : le but était quoi : de laisser dehors les 298 corps ? Parce que s’ils ne sont pas bien dans les wagons réfrigérés, ils ne seraient pas mieux au soleil…

Et bravo pour les “types ivres” – j’imagine que Kerry a pu voir ça par satellite (qui ne sont pas capables de photographier un départ de missile…)

Mais bon, des russes ivres, c’est comme des belges pédophiles ou des arabes voleurs, c’est une “pétition de principe“, même pas la peine de le prouver, ça va de soi…

Quatre enquêteurs de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) de l’ONU sont arrivés en Ukraine dimanche pour participer à l’enquête internationale. L’agence onusienne devait prendre la direction de l’enquête, des inspecteurs de l’OSCE n’ayant eu qu’un accès “limité” au site du crash du Boeing 777.

Mais les conditions ne sont pas réunies pour que les enquêteurs puissent travailler en toute sécurité sur les lieux de l’accident, a rapporté un haut fonctionnaire de l’OACI. ”Jusqu’à ce qu’un passage sécurisé soit assuré, nous n’enverrons pas les enquêteurs sur le lieu du crash”, explique un membre de l’organisation internationale de l’aviation civile.

Une équipe d’enquête australienne est également à Kiev, sans pouvoir se rendre sur le site. Le Premier ministre australien Tony Abbott a fait part de sa colère :”Il y a encore un sacré bout de chemin à parcourir avant que quiconque puisse être satisfait de la façon dont le site est géré. Cela relève plus du nettoyage de jardin que d’une enquête médico-légale. C’est totalement inacceptable.”

Des débris brûlés

Samedi, un porte-parole de l’OSCE rapportait que certains débris semblaient “avoir été déplacés” sur le site du crash, faisant état de “sacs de duty free ouverts” et de “bouteilles d’alcool cassées”, mais aussi de débris apparemment brûlés, mais reposant sur des sections du sol qui ne présentaient pas de traces d’incendie. De son côté, Kiev a dénoncé la disparition pure et simple de morceaux de la carcasse.

“sacs de duty free ouverts” : c’est quoi un “sacs de duty free” ? Moi, j’ai toujours eu des sacs plastiques, jamais de sac Hermès offert par la boutique…

“bouteilles d’alcool cassées” : quoi, des bouteilles tombées de 10 kilomètres ont été cassées ??? Ces ivrognes ne respectent rien…

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer lundi sur une résolution australienne qui condamnerait le tir de missile sur l’avion, exigerait que les responsables soient poursuivis et que les groupes armés ne compromettent pas l’intégrité du site du crash. Samedi, la chancelière Angela Merkel et Vladimir Poutine étaient “tombés d’accord” pour que le crash fasse l’objet d’une enquête internationale et indépendante, sans que cela ne soit véritablement suivi d’effets.

(Avec agences)

Bref, on se demande ce qui passe dans la tête du journaliste. Pourtant, avec tout ça, il n’y avait pas grand chose à changer pour avoir un travail honnête.

Ne manquaient finalement que de la déontologie et de la compétence…

Source: http://www.les-crises.fr/decryptage-mh17-no/