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Les trois victoires du gouvernement grec

Monday 22 June 2015 at 00:02

Quel que soit le résultat de l’Eurogroupe qui doit se réunir le 22 juin, lundi prochain, il est désormais clair que le gouvernement grec, abusivement appelé « gouvernement de la gauche radicale » ou « gouvernement de SYRIZA », mais en réalité gouvernement d’union (et le fait que cette union ait été faite avec le parti souverainiste ANEL est significatif), a remporté des succès spectaculaire. Ces succès concernent tant la Grèce, où le peuple a retrouvé sa dignité, que les pays européen, ou l’exemple donné par ce gouvernement montre désormais la marche à suivre. Mais, et c’est le plus important, ce gouvernement – dans la lutte sans merci qu’il a mené contre ce que l’on appelle par euphémisme les « institutions », c’est à dire pour l’essentiel l’appareil politico-économique de l’Union européenne, l’Eurogroupe, la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne – a démontré que le « roi est nu ». L’ensemble de la structure, complexe et peu transparente de cet appareil politico-économique a été mis au défi de répondre à une demande politique, et c’est avéré incapable de le faire. L’image de l’Union européenne en a été fondamentalement altérée. Quoi qu’il sorte de la réunion de lundi prochain, qu’elle se solde par un constat d’échec ou par une capitulation de l’Allemagne et du courant « austéritaire », ou même, ce que l’on ne peut exclure, par une défaite du gouvernement grec, l’appareil politico-économique de l’UE aura fait au grand jour la preuve de sa nocivité, de son incompétence et de sa rapacité. Les peuples des pays européens savent désormais où se trouve leur pire ennemi.

L’union européenne sans stratégie.

Le gouvernement grec, dans le cours de la négociation qui a commencé dès la fin du mois de janvier dernier, a été confronté à la position inflexible de ces « institutions ». Mais, cette inflexibilité a traduit bien plus un manque tragique de stratégie, et la poursuite d’objectif contradictoire, qu’une réelle volonté. En effet, on a ainsi compris que ces « institutions » n’entendaient nullement céder sur le principe de l’Euro-austérité, une politique d’austérité à l’échelle européenne mise en place au prétexte de « sauver l’Euro ». C’est pourquoi, elles ont adressé une fin de non recevoir au gouvernement grec dont les propositions étaient raisonnables, comme de nombreux économistes l’ont souligné[1]. Les propositions faites par ces « institutions » ont été qualifiées d’équivalent économique de l’invasion de l’Irak en 2003 par un éditorialiste qui n’est nullement classé sur la gauche de l’échiquier politique[2]. Il faut comprendre cela comme un terrible aveu d’échec. Une position a été publiquement défendue par les représentants de l’Union européenne, alors qu’elle n’était nullement fondée sur la réalité, et qu’elle n’avait pour sa seule défense que l’idéologie la plus étroite. Ces représentants ont été incapables de faire évoluer leurs positions et se sont enferrés dans un argumentaire très souvent mensonger tout comme le gouvernement américain s’était enferré sur la question des armes de destruction massive attribuées à Saddam Hussein.

Dans le même temps, ces « institutions » ont toujours proclamé leur volonté de garder la Grèce au sein de la zone Euro. Il faut ici comprendre l’immensité du paradoxe : on prétend une chose alors que l’on fait tout pour que son contraire survienne. Car, si les pays de l’Eurogroupe voulait réellement que la Grèce reste au sein de la zone Euro, ils devaient reconnaître que le pays avait besoin d’une effort d’investissement important sur plusieurs années, et qu’il fallait donc que l’Eurogroupe finance ce plan d’investissement. Poursuivant ainsi deux objectifs contradictoires, à la fois l’austérité et la volonté de grader la Grèce dans la zone Euro, il est plus que probable que les « institutions » vont perdre sur les deux tableaux. La Grèce va sortir dans les faits de la zone Euro, et la politique d’Euro-austérité sera mise en échec, avec des conséquences politiques tant en Espagne qu’en Italie.

Le gouvernement grec, en tenant bon jusqu’à présent aux demandes des « institutions » européennes, fait éclater au grand jour la contradiction de la politique de l’Union européenne. Par son attitude, il en souligne l’incohérence. Mais, il met aussi en évidence une autre chose : la malformation congénitale de la zone Euro.

L’Euro, dangereux avorton monétaire.

La question cependant se pose alors de comprendre pourquoi les « institutions », et en leur sein des personnalités politiques comme Angela Merkel, Jean-Claude Juncker, François Hollande, ont-ils été incapables de voir que, faute de ce grand plan d’investissement qui permettrait à l’appareil productif grec de retrouver sa compétitivité d’avant la mise en place de l’Euro, la Grèce ne pouvait pas survivre au sein de la zone Euro. La réponse est assez simple : c’est la fragilité intrinsèque de la zone Euro elle-même, à laquelle s’additionne l’investissement tant politique que symbolique que ces dirigeants ont consenti dans sa mise en place.

L’Euro se présente comme une « monnaie unique » pour les pays qui l’utilisent. Cela se reflète dans la structure technique de l’Euro. L’existence des comptes target2 et de la compensation entre l’Euro « allemand », « français », « italien » ou « grec », montre bien que nous ne sommes pas en présence d’une véritable « monnaie unique » mais d’un système établissant une règle de fer quant à la parité relative des monnaies[3]. En réalité, l’Euro est un régime de change fixe (comme l’était l’étalon-Or) déguisé en monnaie unique car il n’y a pas de fédéralisme budgétaire, fiscal ou social. La construction de ce fédéralisme économique est une des conditions nécessaires pour qu’une monnaie unique puisse fonctionner sur des territoires très hétérogènes[4].

L’idée que la mise en place de l’Euro allait, en raison même de ces absences d’institutions fédérales, provoquer le mouvement politique qui conduirait à leur construction s’est avérée fausse. J’ai le plus grand respect pour ceux qui, au sein des économistes, continuent de plaider pour la mise en place de ces institutions fédérales, mais c’est un respect qui est bien plus justifié par leur obstination que pour leur intelligence. Ils sont obstinés, en effet, mais la réalité a tranché. Il n’y aura pas de construction fédérale, et l’Euro sera condamné à n’être qu’un avorton monétaire, dont la survie n’engendre que des crises à répétition. Et cette démonstration nous la devons au gouvernement grec.

L’Euro, fausse « monnaie unique ».

Mais, le gouvernement grec a fait une troisième démonstration, celle de la fragilité intrinsèque de l’Euro. S’il y a bien quelqu’un qui a conscience de l’extrême fragilité de la zone Euro, un point que j’avais souligné dans un article datant de 2006[5], c’est le Président de la Banque Centrale Européenne lui même, M. Mario Draghi. Il faut écouter, et lire, ce qu’il a dit dans la conférence de presse qu’il a donné en novembre 2014 : « So it should be clear that the success of monetary union anywhere depends on its success everywhere. The Euro is – and has to be – irrevocable in all its member states, not just because the Treaties say so, but because without this there cannot be a truly single money ». (Il doit être clair que le succès de l’Union monétaire dans n’importe quel pays dépend de son succès dans tous les pays. L’Euro est – et doit être – irrévocable dans tous les Etats membres, non pas parce que ainsi le disent les Traités, mais parce que sans cela il ne peut y avoir véritablement de monnaie unique).

C’est une déclaration d’une extrême importance. Draghi affirme qu’un échec local de l’Euro impliquerait un échec global. Or, rien dans la théorie économique ne va dans son sens. Hier, quand l’Etat libre d’Irlande s’est séparé du Royaume-Uni, cela n’a pas provoqué de crise de la Livre Sterling. Si, demain, la Cachemire sortait de l’Union Indienne et adoptait sa propre monnaie, cela ne remettrait pas en cause la Roupie pour les autres Etats de l’Union indienne. Mais, ce que dit Draghi, si ce n’est pas conforme à la théorie et à la pratique des unions monétaires, est effectivement exact dans le cas de l’Euro. Il en est ainsi parce que l’Euro n’est pas une union monétaire complète, et ne peut pas l’être dans le monde réel, et qu’il n’est qu’un subterfuge pour faire adopter aux pays européens une règle de stabilité des parités monétaires dont l’Allemagne avait le plus grand besoin pour développer son commerce et son économie. Faute des mécanismes assurant la plénitude de l’Union monétaire, et l’on sait que cela impliquerait des transferts très importants des pays d’Europe du Nord (et dans l’essentiel de l’Allemagne) vers les pays de l’Europe du Sud, l’Euro restera incomplet, et dans les faits un avorton monétaire. Telle est la raison pourquoi les dirigeants européens sont tellement affolés devant la perspective du « Grexit ». Cette perspective n’est pas celle d’une apocalypse comme le prétend le Président de la Banque Centrale de Grèce dont on ne lit que trop bien le jeu politique malsain. Des voix, aujourd’hui toujours plus nombreuses, commencent à dire que la sortie de la zone Euro pourrait être pour la Grèce un moindre mal[6]. Là encore, nous devons cette démonstration au gouvernement grec, auquel nous serons largement redevable dans les années qui viennent.

Sur ces trois points, il est donc clair que le gouvernement grec a déjà remporté des victoires essentielles. Ces victoires, et l’exemple qu’il a donné tant en interne avec la décision des dirigeants de Syriza de s’allier aux souverainistes de l’ANEL qu’en externe dans son comportement vis-à-vis des « institutions », seront les acquis les plus précieux de la crise grecque, et ceci quel qu’en soit son dénouement.

[1] A. Sen, « The economic consequances of austerity », The New Statesman, 8 juin 2015, http://www.newstatesman.com/politics/2015/06/amartya-sen-economic-consequences-austerity, Galbraith J., 16 juin 2015, http://www.project-syndicate.org/commentary/imf-greece-debt-restructuring-by-james-k-galbraith-2015-06

[2] Evans-Pritchard A., « Greek debt crisis is the Iraq War of finance », The Telegraph, 19 juin 2015, http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11687229/Greek-debt-crisis-is-the-Iraq-War-of-finance.html

[3] Voir Coppola F., « Mario Draghi and the Holy Grail », 18 juin 2015,http://coppolacomment.blogspot.co.uk/2015/06/mario-draghi-and-holy-grail.html

[4] Sapir J., “Différenciation régionale et fédéralisme budgétaire en Russie” in Critique Internationale n°11, avril 2001, pp. 161-178.

[5] Sapir J.,  La Crise de l’Euro : erreurs et impasses de l’Européisme » in Perspectives Républicaines, n°2, Juin 2006, pp. 69-84.

[6] Munchau W., « Greece has nothing to lose by saying no to creditors », Financial Times, 14 juin 2015, http://www.ft.com/intl/cms/s/0/5e38f1be-1116-11e5-9bf8-00144feabdc0.html#axzz3d3G2O5Is

Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 20 juin 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/les-trois-victoires-du-gouvernement-grec/


[Vidéo] Le grand bluff de Ronald Reagan

Sunday 21 June 2015 at 03:27

Avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux États-Unis en 1981, l’offensive succède à la stratégie de défense. Sous son mandat, les activités dites de “déception” (autrement dit de leurre) vis-à-vis de l’Union soviétique sont érigées en système. On évoque même un “Comité des opérations de leurre” – organe ultrasecret regroupant le patron de la CIA, le conseiller à la sécurité nationale et des représentants des principaux ministres – qui aurait contribué à la déstabilisation de l’URSS. Contre-espionnage, stratégies informatiques, sabotages en Sibérie et entreprise de mystification en mer de Barents… : tous les coups sont permis. La Suède, pays non aligné qui représente pour Washington une position stratégique, en fait aussi les frais. Premier ministre social-démocrate et progressiste, Olof Palme dérange le camp américain par ses positions hétérodoxes en faveur de la détente. Des intrusions de mystérieux sous-marins vont ébranler le pays : manœuvres soviétiques, bluff américain ou conspiration de l’armée suédoise conservatrice contre son propre gouvernement ? Pour la première fois depuis les événements, des témoins et protagonistes – américains, russes et suédois – reviennent sur cette période trouble de l’histoire de la guerre froide, et soulèvent bien des questions qui restent en suspens.

(2014 – 53 min)

Source: http://www.les-crises.fr/video-le-grand-bluff-de-ronald-reagan/


“L’imminence” de la dislocation de la banquise et d’une “nouvelle ère” dans l’Arctique, par Dahr Jamail (+ entraide)

Sunday 21 June 2015 at 01:13

À mesure que les perturbations climatiques d’origine anthropique s’intensifient, le niveau des mers s’élève bien plus rapidement que prévu. (Photo : Iceberg via Shutterstock)

Récemment, j’ai entrepris avec deux amis d’escalader le magnifique mont Baker, au sommet recouvert par un glacier, dans l’état de Washington. Alors que nous étions encordés, grimpant un glacier, notre route déboucha sur un cul de sac, quelque 500 mètres en deçà du sommet.

Étant donné que la saison d’escalade était (techniquement) encore peu avancée, et que nous empruntions le trajet normal, nous avons été assez déconcertés de découvrir un pont de neige, sur le point de s’effondrer, traversant un gouffre de trois mètres de large. Comme nous n’avions pas pu trouver un moyen de contourner ce vide béant, nous avons décidé de rebrousser chemin, et de revenir plus tard.

Après avoir démonté notre campement, nous en retournant à pied, nous avons fait une pause pour manger dans la petite ville voisine de Glacier (Washington). La serveuse nous parla d’un ami à elle, qui travaillait là-bas à l’US Forest Service [NdT : Eaux et Forêts US], et qui lui avait dit que la région avait reçu l’année passé “le plus petit niveau de précipitations de ces 100 dernières années”.

Alors que nous planifiions notre prochaine expédition au mont Baker, un de mes amis de cordée parla avec un guide local, lequel l’informa qu’en dépit du fait que nous n’étions qu’à la mi-mai, “les conditions d’escalade équivalaient déjà celles d’une seconde quinzaine de juillet… les crevasses s’ouvrent, et les ponts de neige fondent déjà comme si nous étions en fin de saison”.

Grimper en montagne au beau milieu de perturbations climatiques anthropiques (ACD, anthropogenic climate disruption) est en train de devenir, comme tout le reste dans la vie, de plus en plus ardu – et de plus en plus dangereux, également.

Les signes sont partout autour de nous, tous les jours. Il nous suffit d’ouvrir les yeux sur les changements qui interviennent autour de nous. Il nous faut regarder de près, et réfléchir à ce qui est en train d’arriver à la planète.

Maintenant, agrandissons le tableau pour notre perturbation climatique du mois, et cramponnez-vous, une nouvelle difficile vous attend.

Les transformations dans l’océan Arctique sont devenues si profondes que la région est entrée dans ce que des scientifiques norvégiens appellent une “nouvelle ère”. Il faut s’attendre à des “conséquences d’une portée considérable” en raison du passage d’un état de couverture glaciaire permanente à celui d’une couche plus fine, disparaissant en été, préviennent-ils.

Dans l’intervalle, la montée des eaux se produit à présent bien plus vite que quiconque ne l’avait prévu, selon une étude publiée récemment par des climatologues en Australie. L’étude montre que la montée du niveau des mers n’a cessé d’accélérer dans les deux dernières décennies.

La NASA, de son côté, a rendu publique une étude révélant que les régions polaires de la planète sont au milieu d’une transformation sans précédent, et montrant que l’énorme plateau glaciaire Larsen B en Antarctique, vieux de 10 000 ans, va bientôt s’effondrer – peut-être dès 2020.

Et ces tendances s’accélèrent, ainsi le mois de mars a vu le taux mondial moyen de concentration en dioxyde de carbone atteindre les 400,83 parties par million (ppm). Si l’on en croit la National Oceanic and Atmospheric Administration, c’est la première fois que le taux moyen crevait le plafond des 400 ppm pendant un mois entier, et ce depuis le début de ces mesures à la fin des années 50.

La terre

Pour commencer à propos de la terre et sur le front des sols, les changements arrivent avec une étonnante rapidité.

Une étude publiée par des chercheurs en Suède et en Chine révèle à quel point les perturbations climatiques anthropiques peuvent sérieusement altérer les perspectives de survie de la quasi-totalité du vivant sur la planète, et en particulier des oiseaux. Les chercheurs ont montré comment, au cours de la dernière ère glaciaire, eut lieu un sévère déclin pour la vaste majorité des espèces étudiées, ce qui est justement ce que nous observons actuellement. Une quantité massive d’espèces d’oiseaux connait actuellement un déclin dramatique.

Un exemple frappant de ceci se produit en Ohio, où les oiseaux sont dévastés par les conséquences des ACD, selon le meilleur scientifique de la société Audubon, qui s’attend à ce que les choses empirent.

En Californie, la méga-sécheresse actuelle est déjà responsable de la mort de 12,5 millions d’arbres dans les forêts domaniales de cet état, selon les scientifiques de l’US Forest Service. Les scientifiques s’attendent à ce que la mortalité massive se poursuive. “Il est presque certain que des millions d’arbres supplémentaires vont périr au cours de l’été prochain alors que la situation de sécheresse continue et devient toujours plus persistante”, déclare le biologiste Jeffrey Moore, responsable temporaire du programme régional de reconnaissance aérienne pour l’US Forest Service.

Des recherches récentes sur la Californie montrent aussi que les forêts y sont en fait devenues des pollueurs du climat, plutôt que des réducteurs de dioxyde de carbone, du fait encore de l’impact des ACD. L’étude montre aussi que les gaz à effet de serre s’échappent des forêts de l’état plus vite qu’ils n’y sont réabsorbés, les incendies amplifiés par les ACD portant l’essentiel de la responsabilité.

Presque partout dans l’ouest des États-Unis frappé par la sécheresse, les animaux sauvages meurent littéralement pour de l’eau, étant maintenant contraints de chercher eau et nourriture dans des zones éloignées hors de leur territoire, ce qui conduit à un accroissement important de la mortalité.

Une autre étude récente montre qu’à mesure que les ACD progressent, les étendues de forêts majestueuses deviennent courtes et broussailleuses, à cause des changements de circulation des fluides dans le fonctionnement interne de la végétation.

Pendant ce temps, les niveaux de dioxyde de carbone croissants et autres conséquences des ACD ont un impact massif sur la capacité des populations indigènes à pourvoir à leur propre santé, au fur et à mesure que les plantes médicinales disparaissent. Ce problème va bien au-delà des États-Unis : sur les 7,3 milliards de personnes vivant actuellement sur Terre, environ 5 milliards ne se rendent pas dans une pharmacie pour obtenir ce qui leur est prescrit.

Sur ce point, une récente étude troublante dans Proceedings of the National Academy of Sciences [Actes de l'académie nationale des sciences] montre que le réchauffement climatique a déjà fait baisser les rendements en blé aux États-Unis. Aussi, nourrir 7,3 milliards d’humains (au moins) deviendra de plus en plus problématique.

Plus largement, un récent rapport de scientifiques en Australie avertit que les ACD conduiront à l’accroissement des maladies, des morts et des conflits violents, au fur et à mesure que les pays se battront de plus en plus pour les ressources en nourriture et en eau.

L’eau

Comme à l’accoutumée, c’est dans le domaine de l’eau que les conséquences des ACD sont les plus flagrantes, qu’il s’agisse d’un manque ou d’un excès d’eau.

Dans le premier cas, nous avons le lac Mead, au Nevada, la plus grande réserve d’eau des États-Unis, qui a connu son niveau le plus bas de toute l’histoire connue.

Là-haut, dans le nord-ouest pacifique – pas la région à laquelle on penserait lorsque l’on parle de sécheresse – une étude récente a découvert que davantage de montagnes étaient dépourvues de neige plus tôt dans l’année qu’elles ne l’étaient auparavant, étant donné que cette région a eu un hiver en grande partie dépourvu de neige, avec des manteaux neigeux à leur plus bas historique. Les gérants des eaux avaient espéré que les neiges tardives, ou bien les giboulées de printemps, rempliraient les nappes ; mais elles ne se sont pas produites. Au contraire, sur les 88 sites surveillés dans l’état de Washington, 66 étaient dépourvus de neige début mai, et 76% des sites à neiges permanentes contrôlés connaissaient un plus bas niveau historique d’épaisseur neigeuse en avril. En temps normal, à cette époque de l’année, ces sites devraient connaître leur maximum d’accumulation neigeuse.

Les choses sont devenues assez critiques pour que le gouverneur de l’état de Washington, Jay Inslee, décrète à la mi-mai un état d’urgence pour la sécheresse, alors que l’épaisseur neigeuse en montagne n’atteignait plus dans cet état que 16% de la moyenne, et que les niveaux des fleuves et des rivières se réduisaient à un mince filet, tels qu’il n’en avait jamais été vus depuis les années 50. Inslee a également averti que “les habitants devraient également se préparer à une saison d’incendies précoces et intenses, qui pourrait atteindre un niveau plus grand dans les chaînes Cascade et Olympic, là où en de nombreux endroits la neige a déjà totalement disparu.

Lorsque l’on regarde plus au nord encore, l’hiver passé a également été le plus chiche en neige jamais observé à Anchorage, en Alaska, selon le Service Météorologique National.

Si l’on traverse le Pacifique à destination de Taïwan, certes pas l’endroit que l’on penserait concerné par des problèmes de sécheresse, le pays connaît actuellement sa plus forte pénurie d’eau depuis plusieurs décennies. Les habitants de la côte ouest, densément peuplée, doivent rationner leur consommation d’eau.

Plus haut, dans l’Arctique, notre canari dans la mine de charbon [NdT: utilisé pour détecter le grisou] pour ce qui est de l’impact des ACD, la situation devient de plus en plus extrême. Il y a eu moins de neige cet hiver dans l’océan Arctique que pendant tous les autres hivers depuis l’ère des satellites, selon la National Oceanic and Atmospheric Organisation.

Une équipe scientifique internationale a récemment confirmé une crainte de longue date : l’énorme quantité de carbone actuellement emprisonnée dans les sols gelés et dans la toundra arctique va en fin de compte retourner dans l’atmosphère, grâce à la fonte du pergélisol. Ce qui nous fournit la preuve d’une boucle de rétroaction positive : les températures en hausse font fondre le pergélisol, libérant dans l’atmosphère le dioxyde de carbone jusque-là piégé, entraînant une nouvelle hausse de température, faisant fondre davantage de pergélisol, et ainsi de suite.

Telle une version arctique du film d’action post-apocalyptique Mad Max, la fonte de la calotte glaciaire nord pousse certaines puissances occidentales, ainsi que la Russie, à délimiter et entretenir leurs revendications sur les nouvelles routes commerciales en voie d’ouverture ainsi que sur les sites d’extraction. En d’autres termes, le dernier acte en date de la guerre froide est sur les fourneaux.

Dans l’Antarctique, cette équipe a mis en évidence une évolution tout aussi inquiétante.

La plate-forme glaciaire Larsen C, bien plus étendue que Larsen A ou Larsen B, et environ deux fois et demie plus grande que le Pays de Galles, donne à penser qu’elle pourrait s’effondrer. Un étude récemment publiée a ainsi pointé des mécanismes “facteurs de risques imminents” pour la couche glaciaire.

Autre exemple de boucle de rétroaction, un rapport a récemment montré la corrélation entre l’accélération de la montée du niveau des mers et la vitesse sans cesse accrue de fonte des calottes glaciaires.

Sur ce point, les chefs d’état des Caraïbes, dont les 14 pays insulaires sont en proie à l’acidification croissante des océans, à la hausse du niveau des mers et à des périodes d’ouragans de plus en plus intenses, placent tous leurs espoirs de survie pure et simple dans le prochain Sommet Climatique de Paris qui doit se tenir dans l’année.

Le feu

La sécheresse persistante en Californie est en train de transformer la totalité de l’état en poudrière, alors que plusieurs années d’extrême aridité ont conduit des experts à prévenir que la sécheresse et le contexte actuel constituaient “les ingrédients d’un désastre”. La Californie dépense déjà une somme supérieure à celles des 10 autres états de l’ouest cumulées pour combattre les feux de forêt, et le décompte total des feux pour cette année est de 967, une hausse de 38% par rapport à la moyenne annuelle depuis 2005. La surface brûlée atteint déjà le double de ce qu’elle était l’année dernière à la même date, et se situe 81% plus haut que la moyenne depuis 2005.

Dans les autres états de l’ouest des États-Unis, la saison des incendies s’annonce tout aussi sinistre. Tandis que la sécheresse n’en finit pas de s’aggraver dans l’ouest et le nord-midwest des États-Unis, le Forest Service s’attend à un coût avoisinant les 1,6 milliard de dollars pour la lutte contre les incendies de forêt pour l’année 2015, dans une saison des incendies annoncée comme bien pire que la “normale”.

Une étude récemment publiée par des chercheurs du National Park Service, de l’Université de Californie à Berkeley, ainsi que d’autres institutions, a confirmé ce que nous savions déjà : lorsque des portions de forêt asséchées partent en fumée, le feu contribue aux ACD, déclenchant une autre boucle rétroactive.

L’air

Un article récent publié dans Nature Climate Change a révélé que 75% des jours anormalement chauds dans le monde et 18% des épisodes extrêmes de neige et de pluie sont directement attribuables aux ACD.

Deux articles récemment publiés par des scientifiques de l’UCLA [Université de Californie à Los Angeles] montrent qu’à partir de 2050, il est prévu que certaines parties du Comté de Los Angeles connaissent trois à quatre fois plus de jours de chaleur extrême (journées au-dessus de 95°F [35°c] qu’actuellement.

Sur ce point, une autre étude publiée récemment indique que l’exposition des Américains aux chaleurs extrêmes devrait augmenter d’un facteur six d’ici 2050, du fait d’une combinaison de hausse des températures et d’une croissance rapide de la population dans le sud et l’ouest.

L’actuelle sécheresse en Californie a aussi rendu la qualité de l’air dans cet état bien moins bonne, selon un récent rapport de l’American Lung Association.

Outre-Atlantique, des scientifiques ont averti que les années de record de chaleur en Angleterre sont officiellement devenus 13 fois plus probables en raison des ACD.

Un autre récent rapport montre que, du fait des ACD, les ouragans, dans le monde, devraient arriver par grappe et être bien plus puissants que par le passé.

Déni et réalité

Il ne semble pas y avoir un instant de répit dans le camp du déni des ACD aux États-Unis. La Commission de la Chambre des Représentants chargée d’autoriser les dépenses de la NASA a récemment pris pour cible une des priorités de l’administration Obama par un vote partisan en coupant les dépenses pour les “sciences de la Terre” : les missions qui étudient les ACD. L’objectif des opposants est de retirer les financements aux recherches sur l’environnement et les sciences de la Terre, qui pourraient aider les décideurs politiques à mesurer comment réguler la pollution et prévoir les effets des ACD.

En Alaska, la sénatrice Lisa Murkowski, faucon anti-écologiste, presse l’Environmental Protection Agency [agence de protection de l'environnement] de retirer son état de ceux où l’agence contrôle les émissions des centrales énergétiques en vertu des règlements ACD – et il semble qu’elle pourrait obtenir gain de cause.

Au sud, en Floride, alors même que la hausse du niveau des mers y est chaque jour une plus grande menace pour les côtes, il n’y a plus aucun plan à l’échelle de l’état visant à atténuer cet aspect de l’impact des ACD.

Les États-Unis ne sont pas le seul pays à connaître un mouvement de dénégation des causes anthropiques du réchauffement climatique. En Australie, l’ancien et respecté président de la Commission pour le Climat, dissoute par le premier ministre conservateur Tony Abbott en 2013, a récemment mis le gouvernement au défi d’expliquer la raison du financement par ce même gouvernement d’un “institut de recherches” consacré à la réfutation des causes anthropiques du réchauffement climatique.

Je ne sais si le prochain point est à ranger dans la catégorie “déni” ou “réalité” : aux États-Unis, le président Obama, qui a donné son feu vert aux opérations de forage en haute mer aussi bien dans l’Arctique que sur la côte atlantique, a avancé que les ACD présentaient un “risque immédiat” pour les États-Unis et a argumenté en faveur d’une action d’urgence au titre de mesure de sécurité nationale.

Pleinement engagé sur le front de la réalité, le directeur de la Banque Mondiale a récemment déclaré que les ACD représentaient “une menace fondamentale” pour le développement, reconnaissant ainsi l’avancée des dangers.

Le ministère de la défense américain, peu réputé pour sa préoccupation en matière d’environnement, est maintenant largement engagé dans la préparation et l’adaptation aux ACD.

Également peu connu pour son angoisse des ACD, le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Naïmi, a annoncé il y a peu l’intention de son pays de passer intégralement à l’énergie solaire à l’horizon 2040-2050 : “Nous nous sommes engagés dans un programme de développement de l’énergie solaire”. Espérons qu’un jour, au lieu d’exporter du combustible fossile, nous exporterons des gigawatts, d’origine électrique. Est-ce que cela sonne bien ?”

Oui, M. le ministre, quoique cela arrive un peu tard.

Toujours sur le front de la réalité, les Nations-Unies et le Vatican ont joint leurs forces contre les négateurs des ACD, prévenant le monde des conséquences des ACD, tout en se jetant sur les “climato-sceptiques”. L’ancien Secrétaire Général des Nations-Unies, Kofi Annan, est sorti de sa réserve en déclarant : “Nous devons affronter les climato-sceptiques qui nient les faits.” Le Pape François a donné pour instruction aux chefs de l’Église Catholique de se joindre aux hommes politiques, aux scientifiques ainsi qu’aux économistes pour établir une déclaration selon laquelle les ACD ne constituent pas seulement une “réalité scientifique”, mais qu’il y a également un devoir moral et religieux à faire quelque chose à ce sujet.

Tout cela est bien, mais nous ne pouvons pas dormir sur nos deux oreilles. Il n’y a pas un instant à perdre : une analyse publiée récemment dans le prestigieux journal Science nous montre qu’un sixième des espèces mondiales est à présent en voie d’extinction.

Source : Truthout, le 01/06/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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P.S. hélas, au vu du succès du blog et faute de temps, je ne peux plus remettre à jour les anciens billets mensuels sur la météo. Si quelqu’un est un peu motivé, et a 2 heures par mois, on pourrait le relancer. Me contacter. Merci d’avance…

Source: http://www.les-crises.fr/limminence-de-la-dislocation-de-la-banquise-et-dune-nouvelle-ere-dans-larctique-par-dahr-jamail/


[Livre] “Les pompiers pyromanes, ces experts qui alimentent l’antisémitisme et l’islamophobie”, par Pascal Boniface

Sunday 21 June 2015 at 00:45

Excellent livre de l’excellent Pascal Boniface… :)

Évidemment, les médias en ont très peu parlé – les blogs servent aussi à corriger ça…

Les-pompiers-pyromanes-L300

Par Pascal Boniface
Ed. Max Milo

241 pages
Juin 2015

En vente en librairie et sur le site internet de l’IRIS

Il faut combattre avec la même vigueur toutes les formes de racisme. La lutte contre l’islamophobie passe par la lutte contre l’antisémitisme. La lutte contre l’antisémitisme passe par la lutte contre l’islamophobie. C’est justement ce que ne font pas les pompiers pyromanes. Ils contribuent à dresser les communautés les unes contre les autres tout en mettant en accusation ceux qui réclament des droits égaux pour tous les enfants de la République.

Comment expliquer l’omniprésence médiatique de quelques pseudo-intellectuels, journalistes, experts, dont l’imposture a été maintes fois démontrée ?
Pascal Boniface met ici à nu ces pompiers pyromanes et nous révèle comment ils instrumentalisent les maux qu’ils prétendent combattre afin de servir leurs propres intérêts.
Un texte choc et pragmatique pour déciller les yeux de chacun sur ces personnalités qui contribuent à dresser les communautés les unes contre les autres.

Entretien avec Pascal Boniface sur son ouvrage “Les Pompiers pyromanes”

Quelques réactions suite à la sortie de l’ouvrage

« J’ai eu la chance de lire le livre et je peux vous dire que c’est éclairant et révulsant au sens où on se demande à quel niveau aujourd’hui fonctionne la vie intellectuelle. (…) “Les pompiers pyromanes”, c’est du bon boulot de chercheur. »

Michel Wieviorka, sociologue, directeur de la Fondation maison des sciences de l’homme

 

« J’ai eu aussi la chance de pouvoir lire le livre de Pascal Boniface, et cette lecture m’a donné envie de revenir sur ce qui est sa toile de fond, c’est-à-dire l’évolution des racismes en France, sur laquelle il y a la plus grande confusion. »

Dominique Vidal, journaliste et historien

 

« A lire, je vous le recommande, “Les pompiers pyromanes” de Pascal Boniface, ça fait du bien.»

Jean-Jacques Bourdin, RMC-Info

 

« Le livre de Pascal Boniface propose une analyse d’un système médiatique grégaire et pas toujours… courageux. »

Denis Sieffert, Politis

 

« Le livre de Boniface est en fait la compilation de délires d’un homme souffrant de névroses obsessionnelles graves. On va même dire les choses plus précisément : Boniface souffre d’une obsession juive. »

Frédéric Haziza, journaliste à LCP-AN, Radio J et au Canard Enchaîné

 

« Vous inquiétez pas Mr Haziza. Ulcan va s’occuper de Pascal Boniface. »

@merci_baptiste alias Jean Baptiste

Source: http://www.les-crises.fr/livre-les-pompiers-pyromanes-ces-experts-qui-alimentent-lantisemitisme-et-lislamophobie-par-pascal-boniface/


Revue de presse du 20/06/2015

Saturday 20 June 2015 at 04:46

Petite revue cette semaine, bonne lecture !

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-20062015/


Crise grecque : la démocratie contre les traités, par Jean Michel Naulot

Saturday 20 June 2015 at 02:12

Alexis Tsipras refuse de diminuer les retraites, de réduire les salaires, d’augmenter la TVA… Aurait-il l’idée saugrenue d’appliquer le programme sur lequel il a été élu ? Il semble que oui ! On avait perdu l’habitude en Europe ! Les appels venus de Berlin, de Bruxelles et du FMI sont donc restés sans effet. Alexis Tsipras tient bon.

L’euro connaît ainsi sa nième crise. L’histoire de l’euro n’est qu’une succession de crises ! Comment en serait-il autrement ? La zone euro est la seule région du monde où l’on s’acharne à maintenir des parités monétaires fixes entre Etats souverains, de surcroît tous très différents les uns des autres. Partout, la mondialisation s’est accompagnée de la flexibilité des parités monétaires. Le résultat pour la zone euro, c’est une croissance inférieure à celle des Etats-Unis, des inégalités régionales insupportables et des tensions intra-européennes qui s’exacerbent.

Certes, l’euro ne doit pas être le bouc émissaire de nos propres erreurs. Le peuple grec a bien entendu sa part de responsabilité dans la crise actuelle. Mais, il est non moins évident que si la Grèce n’avait pas appartenu à la zone euro la crise aurait été de moindre ampleur. La politique de taux unique de la BCE des années 2000 convenait à l’Allemagne qui devait financer sa  réunification, elle ne convenait pas aux pays d’Europe du sud. Quant aux mesures imposées avec obstination par la Troïka depuis cinq ans, elles ont conduit à la destruction du quart de la richesse nationale. Un vrai désastre. Au minimum, les responsabilités sont donc partagées. Cela aurait du conduire les dirigeants européens à un peu d’humilité dans les négociations en cours.

Au lieu de cela, au lieu de tirer les leçons des échecs récents et de prendre acte du vote du peuple grec, les dirigeants européens ont continué à s’arc-bouter sur une lecture intégriste des « règles » de la zone euro, chères à Angela Merkel. Comme si rien ne s’était passé ! Pour se redresser, l’économie grecque n’a pas besoin de nouveaux emprunts. Elle a au contraire besoin d’un allègement de la dette, c’est-à-dire d’une renonciation partielle de la part des créanciers. Pour retrouver sa compétitivité, l’économie grecque n’a pas non plus besoin d’un nouveau plan d’austérité. Elle a besoin d’une dévaluation monétaire. Ces constats ne sont pas révolutionnaires. Ils sont ceux d’économistes et de politiques de tous bords, de gauche, de droite ou du centre ! Valéry Giscard d’Estaing lui-même a suggéré que l’on propose à la Grèce une sortie amicale de l’euro. Si l’Eurogroupe proposait demain 1/ un abandon de créances de moitié, 2/ une sortie concertée de l’euro, 3/ l’application du programme de réformes proposées par Aléxis Tsipras lors des dernières séances de négociation, il ne fait aucun doute que la Grèce pourrait renouer rapidement avec le « miracle grec ».

Il reste encore quelques jours pour se décider à regarder les réalités en face, sortir de l’idéologie, laisser de côté un Mémorandum qui a échoué et explorer ces pistes. Y a-t-il un dirigeant européen qui ait assez de force de caractère pour s’exprimer dans ce sens ? C’est malheureusement assez improbable. En cas d’échec, viendra l’heure des comptes. Il faudra expliquer aux citoyens français comment la France a pu prêter à perte plus de 60 milliards d’euros en cinq ans (part de la France dans les prêts bilatéraux, les financements du FESF, ceux de la BCE, les soldes Target2). Une dette qui n’est même pas comptabilisée dans la dette publique ! 60 milliards, c’est un montant proche de l’impôt annuel sur le revenu, près de 100 fois le montant de la récente réforme des allocations familiales. Non seulement l’euro fonctionne mal mais il coûte cher. La démocratie exige là aussi que les citoyens aient leur mot à dire pour tirer les leçons de cette expérience désastreuse.

Si, après tant d’échecs et de promesses non tenues, les citoyens de la zone euro revendiquent à nouveau plus de démocratie, ce sont les Traités qui devront évoluer. Il faut que l’on cesse, comme on le fait depuis au moins une dizaine d’années, d’ajuster la vie démocratique sur les Traités. C’est l’inverse qui doit se produire. Les traités ne sont pas immuables. Au cours des années 1920, les pays vainqueurs auraient été bien avisés de revoir les réparations financières imposées par le Traité de Versailles… Sans révision des Traités, la crise politique qui traverse à peu près tous les pays d’Europe ne fera que s’aggraver avec des conséquences incalculables.

Source : Jean-Michel Naulot, pour son blog Mediapart, le 17 juin 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/crise-grecque-la-democratie-contre-les-traites-par-jean-michel-naulot/


Grèce : quand la presse allemande dérape…, par Romaric Godin

Saturday 20 June 2015 at 01:21

Beau papier de Romaric Godin

Die Welt a lancé une attaque contre les Grecs.

Die Welt a lancé une attaque contre les Grecs.

Le quotidien allemand Die Welt a publié une attaque contre la Grèce jugée responsable de la destruction de l’ordre européen depuis… 1821. Sans échapper aux explications douteuses.

Die Welt est un journal allemand connu pour son conservatisme. Très proche de la CDU, ce quotidien fait partie du groupe Springer qui détient également le puissant et très populiste Bild Zeitung. Die Welt est, en quelque sorte, le pendant « respectable » de Bild, mais il développe souvent des idées similaires. Die Welt est ainsi assez souvent italophobe, très volontiers francophobe et évidemment absolument mishellène. Il vient d’en donner encore voici quatre jours un exemple flagrant dans un article qui émeut les réseaux sociaux en Grèce et en Europe.

Destructeurs du bel ordre européen

L’article  est titré : « la Grèce a déjà détruit une fois l’ordre européen » et il évoque la guerre d’indépendance grecque, guerre qui dura huit ans de 1822 à 1830 et qui permit la naissance du royaume de Grèce après quatre siècles de domination ottomane. L’auteur semble regretter le fait que cette insurrection populaire, d’abord rudement réprimée par le Sultan, puis finalement victorieuse grâce à l’aide franco-russo-britannique, a détruit le système mis en place par le chancelier autrichien après la chute de Napoléon, lors du Congrès de Vienne, en 1815. Comme le rappelle l’auteur, Metternich avait mis en place en Europe un système de répression de toutes les révolutions d’une grande violence. En Italie, une tentative de révolte avait été écrasée en 1821. En Espagne, la France envoyait 100.000 hommes (« les 100.000 fils de Saint-Louis ») détruire les Cortès de Cadix. Mais le soulèvement grec fut permis et, mieux, soutenu par les puissances. Or, selon Die Welt, il détruisit l’ambition de Metternich d’une « paix éternelle. » Car, explique l’auteur, la victoire de la révolution grecque a conduit à ce que, en 1830, « la France, l’Italie et la Pologne soient à leur tour secouées. »

Les Grecs, agents du chaos ?

Cette vision est assez hardie. Car l’ordre de 1815 a, en réalité, duré jusqu’en 1848. Surtout, c’était un ordre honni par les peuples, un ordre militaire et réactionnaire qui niait l’apport de la révolution française sur le vieux continent. L’auteur pourrait lire quelques pages de Stendhal, par exemple, dans la Chartreuse de Parme, pour s’en convaincre. Il y découvrira ce qu’était la violence quotidienne de son ordre européen. Un ordre qui ne se maintient que par la violence est un ordre précaire, et le conservatisme de Die Welt semble parfois l’aveugler. Les Grecs ont donc plutôt rendu service à l’Europe en rejetant cet ordre.

Du reste, la Grèce chrétienne fut soutenue par les défenseurs de l’ordre européen avant de l’être par la gauche d’alors. Les Romantiques qui, alors, rêvent de noblesse et de chevalerie (qu’on s’en convainque par la lecture de l’ode à Charles X de Victor Hugo) ont été les principaux défenseurs des Grecs. L’argument des Grecs perturbateurs ne tient pas en réalité. L’auteur oublie évidemment de rappeler que la Grèce indépendante a été rapidement mise au pas par les Puissances qui ont supprimé sa constitution libérale et mis sur le trône un souverain bavarois de 18 ans avec les pouvoirs absolus ! Etrange victoire du chaos…

La faute du philhellénisme

Mais le pire n’est pas là, selon le quotidien allemand. Le pire, c’est la victoire du « philhellénisme. » Le soulèvement grec avait provoqué dans toute l’Europe un élan de solidarité pour les Grecs révoltés. Les intellectuels de l’époque avaient massivement pris fait et cause pour l’indépendance hellénique. Il en est resté quelques chefs d’œuvre :l’invocation pour les Grecs de Lamartine, quelques pages des mémoires d’Outre-Tombe, des poèmes de Byron, mort à Missolonghi en combattant avec les Grecs ou encore les Massacre de Chios de Delacroix. Or, pour Die Welt, voici l’erreur de l’Europe, la vraie. « La victoire du philhellénisme a renforcé encore des idéaux humanistes trompeurs. La représentation selon laquelle les Grecs modernes sont les descendants de Périclès ou Socrate et pas un mélange de Slaves, de Byzantins et d’Albanais, a été pour l’Europe érigée en credo. (…) C’est pour cela qu’on a accepté les Grecs fauchés dans le bateau européen en 1980. On peut en admirer chaque jour les conséquences. »

Bref, Die Welt ne se contente pas de regretter la victoire de l’insurrection grecque qui a détruit ce si bel ordre du Congrès de Vienne, il estime que la composition ethnique de la Grèce moderne la disqualifiait pour entrer dans l’Union européenne. C’est une injure au peuple grec, bien conscient qu’il n’est pas le peuple de l’Antiquité, mais qui tient à la fierté d’en être le descendant, même « impur. » Le terme « byzantin » utilisé dans le « mélange » de Die Welt est assez ambigu. Aucun peuple n’est le pur descendant des peuples antiques. Les Allemands aussi sont le produit d’un mélange. Ils sont à juste titre fiers de leur culture. Etrange vision de l’Europe que celle qui lie un problème financier à une pureté raciale. Les Grecs ne sont pas les descendants en ligne directe de Platon et c’est pour cela qu’on les a acceptés à tort dans l’Europe ? Mais avec de tels procédés, qui serait Européen ? Qui mériterait de rentrer dans l’Europe de Die Welt ?

Vieille théorie des Conservateurs allemands

En réalité, Die Welt reprend une vieille idée allemande développée par le tyrolien Jakob Philipp Fallmerayer qui a développé dans la première partie du 19ème siècle, au temps du bel ordre européen, la théorie que les anciens Grecs avaient été « chassés » d’Europe et que les Grecs modernes n’étaient que des Slaves, ce qui pour lui était une malédiction. « Pas le moindre goutte de sang grec non dilué ne coule dans les veines de la population chrétienne d’aujourd’hui en Grèce », écrivait-il. Fallmerayer était alors la coqueluche des Conservateurs allemands qui ne comprenaient guère ce petit peuple turbulent qui ne voulait pas de son roi bavarois (au reste fort dépensier) et qui a fini par le chasser.

Die Welt remet cette théorie racialiste au goût du jour (« pas une goutte de sang non dilué » à mettre en rapport avec le « mélange » de Die Welt qui utilise le terme décadent de « Byzantin » plutôt que celui de «Grec »). S’il est une preuve de l’échec cuisant de la gestion de la crise aujourd’hui en Europe, c’est bien celui de pouvoir lire à nouveau de tels textes. Car un peu partout en Europe, dans la belle ambiance de tolérance et d’humanisme qui caractérise notre époque apparaît la haine du Grec, comme si le Grec était le seul peuple que l’on pouvait détester sans crainte…

Source : Romaric Godin, pour La Tribune, le 15 juin 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/grece-quand-la-presse-allemande-derape-par-romaric-godin/


Le Bild en campagne contre la Grèce…

Saturday 20 June 2015 at 00:01

Une magnifique campagne du journal allemand Bild dans la série “L’Europe, c’est la paix” : “Nouveaux milliards pour la Grèce : nous disons NON !”

Maik Rink (38) und Stefan Knoll (34), Glas- und Gebäudereiniger aus Erfurt

Maik Rink (38) und Stefan Knoll (34), Glas- und Gebäudereiniger aus Erfurt 

Vous avez promis encore et encore: «Bien sûr, nous allons rembourser nos dettes, je le promets.” (L’ancien Premier ministre Antonis Samaras, le 23 Août 2012 dans l’image); “Nous allons rembourser chaque centime. Allemagne récupère son argent – avec des taux d’intérêt élevés “(Grèce Ex-Premier ministre George Papandreou (62) le 23 Mars 2011) ..

C’est pourquoi personne ne vous croit plus!

 

Page IMAGE avec l'appel, "Non!" Aucune autre milliard pour les Grecs gourmands!

Êtes-vous vous aussi contre des milliards de plus l’aide aux Grecs? Agissez : Cet aspect de l’image en appelant téléchargement (clic gauche sur l’image et enregistrer PDF), l’imprimer et tenir debout, “Non!”. Prenez une photo de lui-même et l’appel – et envoyer nous le Selfie.

Ces personnes disent NON:

Rezarta Krasniqi (27), Industriekauffrau aus Dettingen

Rezarta Krasniqi (27), Industriekauffrau aus Dettingen

 

Markus Koeditz (41), Architekt aus Erfurt
Markus Koeditz (41), Architekt aus Erfurt

Lisa Priesterroth (28), kaufmännische Angestellte aus Mainz

Lisa Priesterroth (28), kaufmännische Angestellte aus Mainz

 

Pietro de Matteis (45), Dachdecker aus Lorsch

Pietro de Matteis (45), Dachdecker aus Lorsch

 

Jörg Sauer (49), selbständiger Malermeister aus Oberhausen

Jörg Sauer (49), selbständiger Malermeister aus Oberhausen

 

Claudia Misch (53), Hausfrau aus Recklinghausen

Claudia Misch (53), Hausfrau aus Recklinghausen

 

Heiko Hammer (45), Vermessungstechnischer Assistent im Außendienst aus Lübeck

Heiko Hammer (45), Vermessungstechnischer Assistent im Außendienst aus Lübeck

 

Salvatore Carraffa (37), Finanzberater aus Karlsruhe

Salvatore Carraffa (37), Finanzberater aus Karlsruhe

 

Alex Hartmann (42), Verkäufer aus Ladbergen (NRW)

Alex Hartmann (42), Verkäufer aus Ladbergen

 

Nico Hoever (52), Vertriebler aus Mönchengladbach

Nico Hoever (52), Vertriebler aus Mönchengladbach

 

Joachim Pleier (67), Rentner aus Sindelfingen

Joachim Pleier (67), Rentner aus Sindelfingen

 

Wolf-Rüdiger Hass (38), Chemiefacharbeiter aus Weinheim

Wolf-Rüdiger Hass (38), Chemiefacharbeiter aus Weinheim

 

Roland Just (55), Zahntechniker aus Coswig

Roland Just (55), Zahntechniker aus Coswig

 

Angelika Just (53), Verwaltungsleiterin aus Coswig (Sachsen-Anhalt)

Angelika Just (53), Verwaltungsleiterin aus Coswig

 

Ramon Christoph (69), Rentner aus Köln

Ramon Christoph (69), Rentner aus Köln

 

Cornelia Suva (56), Angestellte aus Regensburg

Cornelia Suva (56), Angestellte aus Regensburg

 

Andre Hülscher (38, Dachdecker) aus Lünen (NRW)

André Hölscher (38, Dachdecker) aus Lünen

 

Hildegard Wasserschaff (76), Rentnerin aus Köln

Hildegard Wasserschaff (76), Rentnerin aus Köln

 

Dagmar Jäkel (55), Bademeisterin aus Sinzig (Rheinland-Pfalz)

Dagmar Jäkel (55), Bademeisterin aus Sinzig

 

Ingrid Rechtenbach (74), Rentnerin aus Langenfeld (NRW)

Ingrid Rechtenbach (74), Rentnerin aus Langenfeld

 

Heidrun Czikora (60), Verwaltungsfachangestellte aus Hüfingen (Baden-Württemberg)

Heidrun Czikora (60), Verwaltungsfachangestellte aus Hüfingen

 

Stefan Sittig (44) Industriemeister aus Sibbesse

Stefan Sittig (44), Industriemeister aus Sibbesse

 

Harald Müller (46), Unternehmensberater aus Hamburg

Harald Müller (46), Unternehmensberater aus Hamburg

 

Michael Richter (45), Haustechniker aus Alt-Mühldorf

Michael Richter (45), Haustechniker aus Alt-Mühldorf

 

Tove Röttger (65), Rentnerin aus Hamburg

Tove Röttger (65), Rentnerin aus Hamburg

 

Carsten Röttger (74), Rentner aus Hamburg

Carsten Röttger (74), Rentner aus Hamburg

 

Foto: privat

André Schuchert (47) aus Dortmund

André Schuchert (47) aus Dortmund

 

Horst Gross (59), Anästhesist aus Berlin

Horst Gross (59), Anästhesist aus Berlin

 

Sven Novak (28), System-Ingenieur aus Köln

Sven Novak (28), System-Ingenieur aus Köln

 

Thomas Quanz (39), Qualitätsmanager aus Talheim

Thomas Quanz (39), Qualitätsmanager aus Talheim

 

Renate Lins (69), Rentnerin aus Lähden

Renate Lins (69), Rentnerin aus Lähden

 

Marcus Kieselbach (38) Reiseverkehrskaufmann aus Castrop-Rauxel

Marcus Kieselbach (38), Reiseverkehrskaufmann aus Castrop-Rauxel

 

Sascha Littel (32), Fachinformatiker aus Kaltenkirchen

Sascha Littel (32), Fachinformatiker aus Kaltenkirchen

 

Andrea Weinmann (33), Industriekauffrau aus Pfarrkirchen

Andrea Weinmann (33), Industriekauffrau aus Pfarrkirchen

 

Dominik Jung (37), Diplom-Meteorologe aus Stadecken-Elsheim

Dominik Jung (37), Diplom-Meteorologe aus Stadecken-Elsheim

 

Tibor Preisinger (63), Mechaniker aus Erfurt

Tibor Preisinger (63), Mechaniker aus Erfurt

 

Jürgen Volkmann (59), Drucker aus Ratingen

Jürgen Volkmann (59), Drucker aus Ratingen

 

Lars Riiser (44), Banker aus Frankfurt am Main

Lars Riiser (44), Banker aus Frankfurt am Main

 

Ralf Schuster (45) Papiermacher aus Augsburg

Ralf Schuster (45), Papiermacher aus Augsburg

 

Richard-Michael Halberstadt (64), Rentner aus Münster

Richard-Michael Halberstadt (64), Rentner aus Münster

 

Klaus Walther (70), Rentner aus Berlin

Klaus Walther (70), Rentner aus Berlin

 

Benjamin Larfeld (35), Angestellter aus Dortmund

Benjamin Larfeld (35), Angestellter aus Dortmund

 

Carlos Scherer (42), Physiotherapeut aus Walldorf

Carlos Scherer (42), Physiotherapeut aus Walldorf

 

Steffen Beier (52), Maurer aus Bad Schmiedeberg

Steffen Beier (52), Maurer aus Bad Schmiedeberg

 

Stephan Schmalzbauer (37), Produktions-Gruppenleiter aus Amberg

Stephan Schmalzbauer (37), Produktions-Gruppenleiter aus Amberg

 

Christian Stirnberg (46), Unternehmensberater aus Bochum

Christian Stirnberg (46), Unternehmensberater aus Bochum

 

Heinz-Jürgen Betz (49), Technischer Zeichner aus Mönchengladbach

Heinz-Jürgen Betz (49), Technischer Zeichner aus Mönchengladbach

 

Martina Born (47), Verwaltungsangestellte aus Illingen

Martina Born (47), Verwaltungsangestellte aus Illingen

 

Hans P. Deis (50), Elektrobauleiter aus Wiesbaden

Hans P. Deis (50), Elektrobauleiter aus Wiesbaden

 

Martin Hinzen (44), Fahrdienstleiter bei einer privaten Bahngesellschaft aus Mettmann

Martin Hinzen (44), Fahrdienstleiter bei einer privaten Bahngesellschaft aus Mettmann

 

Karin Pechau (52), Erzieherin aus Magdeburg

Karin Pechau (52), Erzieherin aus Magdeburg

 

Ellen Steinhoff (63), Pensionärin aus Mönchengladbach

Ellen Steinhoff (63), Pensionärin aus Mönchengladbach

 

Volker Stein (52), technischer Angestellter aus Kaiserslautern

Volker Stein (52), technischer Angestellter aus Kaiserslautern

 

Patrick Lindrath (29), Stuckateur aus Sulzbach

Patrick Lindrath (29), Stuckateur aus Sulzbach

 

Stefan Mantwill (50), Berufsschullehrer aus Dresden

Stefan Mantwill (50), Berufsschullehrer aus Dresden

 

Yassin Hoffmann (29), Verkäuferin aus Ottweiler

Yassin Hoffmann (29), Verkäuferin aus Ottweiler

 

Robert Feldmann (18), Schüler aus Dresden

Robert Feldmann (18), Schüler aus Dresden

 

Erik Stein (48), TV-Journalist aus Hamburg

Erik Stein (48), TV-Journalist aus Hamburg

 

Erik Salwasser (28), Verkäufer aus Dresden

Erik Salwasser (28), Verkäufer aus Dresden

 

Kenny Sass (24), Landschaftsgärtner aus Hamburg-Barmbek

Kenny Sass (24), Landschaftsgärtner aus Hamburg-Barmbek

 

Stephan (30), Kfz-Mechatroniker aus Leipzig

Stephan (30), Kfz-Mechatroniker aus Leipzig

 

Hendrik Hallmann (19), Garten-Fachmann aus Hamburg

Hendrik Hallmann (19), Garten-Fachmann aus Hamburg

 

Christoph (26), Produktionsmitarbeiter aus Leipzig

Christoph (26), Produktionsmitarbeiter aus Leipzig

 

Maler Benjamin Kelber (26, l.) und Klempner Rene Stoppe (32) aus Leipzig

Maler Benjamin Kelber (26, l.) und Klempner Rene Stoppe (32) aus Leipzig

 

Gerd Latz (61), Taxifahrer aus Saarbrücken

Gerd Latz (61), Taxifahrer aus Saarbrücken

 

Helga Maak (52), Arbeiterin aus Dortmund

Helga Maak (52), Arbeiterin aus Dortmund

 

Jessica Specht (21), Auszubildende aus Maintal bei Frankfurt am Main

Jessica Specht (21), Auszubildende aus Maintal bei Frankfurt am Main

 

Michael Feige (65) Rentner aus Hannover

Michael Feige (65), Rentner aus Hannover

 

Dieter Schober (54), Lkw-Fahrer aus Nürnberg

Dieter Schober (54), Lkw-Fahrer aus Nürnberg

 

Monika Stünkel (64) aus Peine

Monika Stünkel (64) aus Peine

 

Tobias Kolloch (18), Schüler aus Hannover

Tobias Kolloch (18), Schüler aus Hannover

 

Anita Danieluk (56), Bankangestellte aus Lauf

Anita Danieluk (56), Bankangestellte aus Lauf

 

Marita Lux (71), Rentnerin aus Dortmund

Marita Lux (71), Rentnerin aus Dortmund

 

Dietmar Längler (59), Werkzeugmacher aus Wemmetsweiler

Dietmar Längler (59), Werkzeugmacher aus Wemmetsweiler

 

Sebastian Ruf (30), Möbelmonteur aus Schwerin

Sebastian Ruf (30), Möbelmonteur aus Schwerin

 

Frederike Hofmann (21), Journalismus-Studentin aus Nürnberg

Frederike Hofmann (21), Journalismus-Studentin aus Nürnberg

 

Marvin Blazek (20) Auszubildender aus Hannover

Marvin Blazek (20), Auszubildender aus Hannover

 

Christian Kellner (23, Elektriker) und Probst Alexander (27, Elektriker)

Christian Kellner (23, Elektriker) und Probst Alexander (27, Elektriker)

 

Melitta Beinsen (75), Rentnerin aus Hannover

Melitta Beinsen (75), Rentnerin aus Hannover

 

Michelle Shabaz-Badr, (19) Flüchtlingshelferin aus Harburg

Michelle Shabaz-Badr (19), Flüchtlingshelferin aus Harburg

 

Mike Baumann (25), Betriebswerker aus Hannover

Mike Baumann (25), Betriebswerker aus Hannover

 

Hans Jürgen Barner (77), Sachverständiger aus Dortmund

Hans Jürgen Barner (77), Sachverständiger aus Dortmund

 

Katharina Pongratz (42), Hausfrau aus Darmstadt

Katharina Pongratz (42), Hausfrau aus Darmstadt

 

Muharrem Özer (36), Taxiunternehmer aus Dortmund

Muharrem Özer (36), Taxiunternehmer aus Dortmund

 

Source : Bild

Source: http://www.les-crises.fr/le-bild-en-campagne-contre-la-grece/


Grèce : les banques bientôt à court de liquidités ?

Friday 19 June 2015 at 07:54

Selon Reuters, la BCE n’est “pas sûre” que les banques grecques puissent rouvrir lundi. La Banque de Grèce devrait demander une élévation d’urgence du plafond de la liquidité d’urgence, mais le pays est menacé d’une “course aux guichets.”

La réunion de l’Eurogroupe de ce jeudi 18 juin s’est achevée comme prévu, sans accord avec la Grèce. Mais si cette issue était prévisible, les événements ne s’en sont pas moins accélérés dans les heures qui ont suivies la fin des discussions. Selon Reuters, citant notamment Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, l’institution de Francfort n’est « pas certaine que les banques grecques pourront ouvrir lundi. » La rapidité des retraits aux guichets devient désormais si inquiétante que les banques helléniques pourraient rapidement arriver au bout de leurs possibilités.

Les banques grecques sans liquidités lundi ?

Mercredi, la BCE avait accepté de relever une nouvelle fois le plafond de liquidité accordé aux banques grecques dans le cadre du programme d’urgence ELA, qui est la dernière réelle façon pour les banques grecques de se refinancer dans l’Eurosystème. Mais ce relèvement avait été minime : 1,1 milliard d’euros de plus pour la semaine à venir. Or, parallèlement, la perspective d’une absence d’accord avec les créanciers et d’un défaut sur le FMI le 30 juin – encore renforcée par les déclarations de la Christine Lagarde sur l’absence de “période de grâce” – inquiètent les Grecs qui redoutent à juste titre la mise en place de contrôle des capitaux, de mesures restrictives de retraits aux guichets, voire une sortie de la zone euro. Mercredi, 950 millions d’euros avaient ainsi été retirés des comptes grecs, ce jeudi le chiffre d’un milliard a été évoqué. Avant la réunion de l’Eurogroupe, l’agence Bloomberg évoquait le chiffre de 2 milliards d’euros restants dans les caisses des banques grecques. Au rythme de mercredi et jeudi, les banques pourraient donc dès dimanche se retrouver à court de liquidité. Du reste, selon le journal grec Proto Thema, la Banque de Grèce réclamera vendredi 19 juin un relèvement du plafond du programme ELA d’urgence à la BCE.

Bank Run dès ce vendredi ?

A l’issue de l’Eurogroupe, Yanis Varoufakis, le ministre hellénique des Finances, a repoussé les rumeurs sur les banques grecques, mais la BCE n’a pas officiellement démenti l’information qui a été confirmé par « deux officiels européens » à Peter Spiegel, journaliste du Financial Times. Une façon de faire planer la menace sur les déposants grecs. La Grèce est donc clairement dès ce vendredi 19 juin menacée d’un « Bank Run », d’une course aux guichets où chacun tentera de mettre à l’abri ses dépôts. Désormais, c’est à la BCE de décider si elle entend apaiser ce risque en relevant, en dehors des délais habituels (chaque mercredi) le plafond de l’ELA ou si elle ne fait rien pour stopper les craintes des déposants helléniques. Dans ce dernier cas, elle prendra naturellement une décision très politique en plaçant une pression extrêmement forte sur le gouvernement grec pour qu’il accepte les conditions fixées par les créanciers.

Réunion d’urgence du conseil européen lundi 22 juin

Où en sont les négociations ? C’est extrêmement difficile à dire. Certaines informations indiquent que Yanis Varoufakis est venu avec de nouvelles propositions qu’il a posté sur son blog et qui ont encore été repoussées par les créanciers. Le commissaire européen Pierre Moscovici a, pour la troisième fois de la journée, répété que « la balle était dans le camp de la Grèce. » Il a invité Athènes à « rejoindre la table des négociations sérieusement. » Le président du conseil européen Donald Tusk a convoqué un conseil européen d’urgence sur la Grèce lundi 22 juin et c’est sans doute là que se jouera l’avenir de la Grèce, même si Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, a indiqué qu’il pouvait convoquer un Eurogroupe « avant lundi » si nécessaire. Bref, un accord serait encore possible.

Choix du gouvernement grec

Mais cette convocation rapide montre très clairement que les créanciers espèrent désormais que la pression sur les banques grecques sera suffisante pour faire céder le gouvernement grec sur ses deux dernières « lignes rouges » : la réduction de 1,8 milliard d’euros des pensions versées aux retraités et une hausse équivalente de la TVA. Un bank run serait une aubaine pour les créanciers, car il lui permettrait de casser la résistance hellénique. L’apparition de rumeurs si opportune à le déclencher sur le montant des liquidités disponibles dans les banques ce jeudi soir n’est peut-être pas un hasard. Si après la diffusion de ces informations, comme cela est probable, les banques sont prises d’assaut ce vendredi en Grèce, même la BCE pourrait être prise au dépourvu. Et le relèvement du plafond du programme ELA – on évoque le chiffre de 3 milliards d’euros – pourrait ne pas être suffisant pour calmer les craintes des déposants jusqu’à lundi. Le gouvernement grec devra alors se décider rapidement : soit jeter l’éponge et capituler devant les conditions des créanciers, soit prendre des mesures de contrôles des capitaux forcément impopulaires. Le gouvernement a parlé de plan de “déstabilisation financière.” Mais il reste une réalité : la Grèce ne tient désormais plus qu’à un fil dans la zone euro et le gouvernement Tsipras se trouve face au choix le plus difficile de sa courte existence.

Source : Romaric Godin, La Tribune, 19/06/2015

Source: http://www.les-crises.fr/grece-les-banques-bientot-a-cours-de-liquidites/


La Belgique et la France veulent saisir les actifs du gouvernement russe…

Friday 19 June 2015 at 04:04

Moi, je dis que faire ça le jour où Tsipras rencontre Poutine en Russie c’est de la trèèèèèèèèèèèès haute stratégie diplomatique…

Je rappelle que j’ai déjà parlé de ce scandale (visant à donner 50 Md€ à des oligarques qui se sont enrichis par la corruption) dans ce billet

Affaire Ioukos: la Belgique s’intéresse aux actifs russes non couverts

media

Selon la Cour d’arbitrage de La Haye, la Russie doit 50,2 milliards de dollars aux actionnaires de Ioukos. Une somme toujours impayée.

La Cour d’arbitrage de La Haye a condamné en juillet 2014 la Russie à rembourser 50,2 milliards de dollars aux actionnaires spoliés de Ioukos, l’ex-fleuron pétrolier russe démantelé par Moscou en 2006. Des dizaines de milliards dont l’Etat russe ne s’est jamais acquitté. Conséquence, et c’est une information RFI, plusieurs pays ont confié à leurs autorités judiciaires le soin de dresser la liste des actifs russes non couverts. Le ministère belge de la Justice vient de donner deux semaines aux huissiers du pays pour dresser la liste de tous ces actifs qui pourront faire l’objet de saisies.

Les autorités russes avaient, sous le prétexte infondé d’impôts impayés, exproprié et embastillé le propriétaire de Ioukos, l’oligarque Mikhaïl Khodorkovski, coupable d’anti-poutinisme. La Cour d’arbitrage avait accordé aux plaignants la somme-record de 50,2 milliards de dollars, que les Russes refusent de payer.

Le groupe GML, représentant les actionnaires spoliés, vient donc de passer la vitesse supérieure. Dans plusieurs pays européens, il réclame la saisie-liquidation des biens de toute nature, propriété de la Fédération de Russie, à l’exception cependant de ceux qui seraient couverts par l’immunité diplomatique.

Il y a quelques heures, les principales banques belges, ainsi que plusieurs entités représentant ici différents intérêts russes, ont reçu une circulaire provenant d’une étude d’huissiers de justice, qui leur intiment d’avoir à soumettre sous quinzaine la liste complète des fonds, immeubles, véhicules, valeurs, propriétés de l’État russe, y compris les éventuelles dettes dues à celui-ci.

Une procédure semblable suit son cours en France, où le ministère de la Justice a fait parvenir la semaine dernière aux parquets généraux une note explicative du dossier.

Source : RFI, le 18 juin 2015.


Bruxelles veut saisir les actifs russes de Belgique

Ioukos

Ioukos

Selon des données préliminaires, 47 institutions russes en Belgique ont reçu une injonction judiciaire demandant la remise de la liste complète de leurs actifs dans un délai de 15 jours. La Russie conteste cette décision.

L’affaire concernant la saisie des biens russes de toute nature a été entamée pour couvrir les dettes de Ioukos, estimées à 50 milliards d’euros que la Cour Permanente d’Arbitrage de la Haye demande à la Russie de payer.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a annoncé ce jeudi que Moscou ne souhaite pas faire de commentaire sur le sujet. «Cela n’influence pas le climat d’investissement en Russie. Le cabinet des ministres et les avocats travaillent sur la question», a-t-il déclaré.

«Je n’ai pas encore vu les documents. Il faut les voir au tribunal. S’il y a des accusations illégitimes, nous aurons recours aux moyens juridiques appropriés», a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Hier soir, les tribunaux belges ont annoncé que les biens des compagnies russes allaient être saisis, face au manque de 1,6 milliard d’euros aux comptes de l’ex-filiale du géant pétrolière russe Ioukos Universal Limited. Selon la décision de la Cour, la Russie est obligée de régler cette somme avant le 15 juin mais elle ne s’en est pas acquittée.

Néanmoins, selon les rapports la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), il n’y a pas de lien direct entre l’affaire Ioukos et la décision du gouvernement belge de saisir les actifs russes sur son territoire. On prétend que le Royaume de Belgique aurait pu agir de manière indépendante.

«On ne voit aucun lien direct entre le jugement contre la Russie et la décision des autorités belges», a annoncé dans la CEDH.

Une circulaire provenant de la justice qui intime de soumettre la liste complète des fonds, immeubles, véhicules, actifs appartenant à la Russie a été adressée à toutes les compagnies russes, y compris une branche locale de l’Eglise orthodoxe. Cependant, les propriétés russes couvertes par l’immunité diplomatique ont été exemptées de la liste des destinataires.

Une procédure semblable de saisie de biens russes est déjà en cours en France où le ministère de la Justice a fait parvenir la semaine dernière une note explicative du dossier.

Ce jeudi, l’assistant du président de Russie Andreï Beloussov a déclaré que la Russie a l’intention de faire appel de cette décision. «La situation de la saisie des biens est politisée, Moscou espère éviter une nouvelle escalade dans les relations», a-t-il précisé.

Le ministre russe de la Justice Alexander Konovalov a expliqué que l’injonction de payer cette réparation «contredisait à la pratique judiciaire de la Cour et ne se basait pas sur des circonstances factuelles réelles».

En juillet dernier, la Cour d’arbitrage de la Haye a satisfait un recours en indemnisation des ex-actionnaires de Ioukos contre la Russie et sommé Moscou de verser 50 milliards d’euros de compensation avant le 15 juin 2015 pour la liquidation jugée irrégulière du géant pétrolier. Mais la décision n’a pas été appliquée car la loi russe l’interdit.

Dans les faits, il ressort des arrêts de deux juridictions [CEDH et Cour Permanente] que les ex-actionnaires de Ioukos portent une responsabilité dans la liquidation de la compagnie causée par le redressement fiscal imposé au vu de l’ampleur de la fraude fiscale.

Les députés des quatre fractions au parlement russe ont fait des appels à la Cour constitutionnelle pour clarifier comment devait-on agir dans telle situation. Les hommes politiques russes sont persuadés que «plusieurs décisions de la CEDH ont pour but d’effacer les frontières de la souveraineté» de la Russie.

Le géant pétrolière russe a été fondé en 1993. Le 1er août 2006, le syndicat des banques étrangères a annoncé sa faillite, Ioukos étant endetté à hauteur de 50 milliards d’euros. Cette dette a été rachetée par une autre société pétrolière russe, Rosneft. En 2007, les biens de Ioukos ont été mis aux enchères pour couvrir les dettes. Le 21 novembre 2007, la compagnie a été officiellement liquidée.

Source : RT France, le 18 juin 2015.


La Russie prête à bloquer toute saisie de ses biens après la décision du juge de la Haye sur Ioukos

Ancien bureau de Ioukos en Sibérie

La Russie se tient prête à protéger ses biens à l’étranger de toute saisie suite à la décision de la Cour de la Haye d’accorder 50 milliards d’euros de compensation au pétrolier Ioukos, a indiqué le ministre russe de la Justice Alexandre Konovalov.

«Naturellement, nous nous préparons à cette éventualité, et notamment à prévenir ces agissements que nous considérons comme contraires à la loi», a dit le ministre en réponse à une question d’Interfaxtendant à clarifier si la Russie était prête à protéger ses biens à l’étranger des tentatives de saisie en vertu de la décision de la Cour Permanente d’Arbitrage de la Haye (ci-après – la Cour permanente) dans le cadre de l’affaire Ioukos.

Alexandre Konovalov a aussi répondu à la question de savoir si la partie russe allait élaborer un plan de paiement des pénalités. «C’est l’affaire du ministère des Finances». «Mais autant que je sache, non», a-t-il souligné.

L’exécution des décisions de la Cour Permanente est du ressort des juridictions nationales que les plaignants devront saisir par eux-mêmes, a indiqué le ministre de la Justice.

«Jusqu’à présent, de telles demandes ont été reçues en France et aux Etats-Unis. Chaque fois qu’une demande apparaîtra, il faudra prendre les mesures que la Fédération de Russie jugera nécessaires pour empêcher l’exécution de la décision», a noté le ministre, promettant que la Russie se défendra devant les juridictions locales. Il est à noter que les déclarations du ministre font suite à l’envoi récent d’une telle requête par les représentants de Ioukos à une juridiction parisienne.

En juillet dernier, le Cour d’arbitrage de la Haye a satisfait un recours en indemnisation des ex-actionnaires de Ioukos contre la Russie et sommé Moscou de payer 50 milliards d’euros de compensation pour la liquidation jugée irrégulière de la compagnie anciennement gérée par l’oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski. Le juge a réparti la somme entre plusieurs ex-filiales de Ioukos, y compris l’entreprise chypriote Hulley Enterprises (39,9 milliards), Yukos Universal (1,8 milliard) et Veteran Petroleum – (8,2 milliards).

Néanmoins, en février 2015, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), saisie par les ex-actionnaires s’estimant lésés dans leur droit de propriété sur les actifs liquidés, a reconnu que la société Ioukos s’était rendue coupable d’évasion fiscale massive en Russie et que le redressement fiscal qui a suivi était justifé au regard de la législation russe.

Les conclusions des avocats du géant pétrolier déchu tendant à démontrer qu’il s’agissait d’une manœuvre politique orchestrée par les autorités russes ont été rejetées par la Cour européenne.

Dans les faits, il ressort des arrêts de deux juridictions [CEDH et Cour Permanente] que les ex-actionnaires de Ioukos portent une responsabilité dans la liquidation de la compagnie causée par le redressement fiscal imposé au vu de l’ampleur de la fraude fiscale.

Au terme du redressement effectué en 2006 en parallèle au procès retentissant de l’oligarque Mikhaïl Khodorkovski, une partie des actifs de la compagnie avait été liquidée conformément à une procédure de faillite et une autre partie rachetée par Rosneft.

Source : RT France, le 4 juin 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/la-belgique-et-la-france-veulent-saisir-les-actifs-du-gouvernement-russe/