Je partage avec vous aujourd’hui l’introduction du « GlobalEurope Anticipation Bulletin », qui est pour moi de loin une des meilleures sources d’information sur la Crise…
GEAB N°89 – Crise systémique globale 2015 : le monde passe à l’est
- Communiqué public GEAB N°88 (15 octobre 2014) -
Deux faits majeurs ressortent de l’actualité des quatre dernières semaines. D’un côté, la Chine devient la première puissance économique mondiale, passant officiellement devant les États-Unis, avec un poids économique officiel (chiffres du FMI) de 17,61 billions de dollars (versus 17,4 pour les États-Unis). Si les médias mainstream n’ont pas accordé le moindre haussement de sourcil à cette information, notre équipe, en revanche, estime qu’il s’agit là d’un événement historique: les États-Unis ne sont plus la première puissance économique mondiale et, forcément, ça change tout ! (1)
PIB de la Chine (bleu) et des États-Unis (rouge) en parité de pouvoir d’achat (PPP), en milliards de dollars, 2002-2019. Source : Financial Times
D’autant plus que, parallèlement au franchissement de ce seuil, les États-Unis, après avoir tenté d’impressionner la planète par un militarisme débordant à l’occasion de la crise ukrainienne, révèlent une faiblesse stratégique majeure dans leur « gestion » de la crise irakienne. La politique du muscle, qui semblait obliger le monde à rester sous tutelle américaine pour un temps encore indéfini, tourne court.
Ces deux indicateurs permettent de voir se dessiner un point de bascule majeur dans le déroulement de la crise systémique globale : le passage d’un monde américain à un monde chinois…
Europe, Russie – Mise en place d’un plan Marshall « à la chinoise »
Cette évidente émergence de l’acteur chinois a été précipitée par la crise ukrainienne. Alors que la Chine avait intérêt à maturer son émergence à l’abri des radars, alors que les Russes tenaient à distance une Chine inévitablement invasive, alors que les Européens auraient dû également préserver les conditions d’une émergence en douceur de ce méga-acteur, la crise ukrainienne a accéléré la mutation et fait perdre en partie la main aux acteurs.
Nous avons déjà fait remarquer que la crise ukrainienne et la politique de sanctions ont poussé les Russes à accepter de signer à un tarif moins intéressant que ce qu’ils espéraient le fameux accord gazier russo-chinois. L’Ukraine a fait perdre la main aux Russes dans leur négociation avec la Chine de cet accord.
Ces jours-ci, le premier ministre chinois est en visite officielle en Europe et en Russie (2). Il a les bras chargés de contrats, de projets d’investissements et de perspectives de business (3), un véritable plan Marshall de reconstruction des économies européennes et russes partiellement détruites par la guerre ukrainienne (4)… Un plan irrésistible, bien sûr. Mais les conditions sont-elles désormais réunies pour que nous soyons vraiment attentifs à préserver notre indépendance vis-à-vis de cette nouvelle puissance ? Rappelons-nous que le plan Marshall a contribué à enchaîner l’Europe de l’après-guerre aux États-Unis.
La City de Londres a déjà été sauvée de la faillite par la Chine qui en a fait la première place financière « hors-sol » à pouvoir émettre des obligations en yuan (5). De ce fait, l’Angleterre devient un fervent promoteur de l’adjonction du yuan aux DTS du FMI. La BCE elle-même commence à envisager d’ajouter du yuan à ses réserves internationales (6). Et l’Europe se retrouve à jouer le rôle qui lui incombe de facilitateur de transition systémique entre un monde d’avant et un monde d’après la crise. Mais pour le jouer à ses conditions, il aurait été préférable d’être mu par une vision (7) plutôt que par l’appât du gain, voire un réflexe de survie.
Tout cet activisme entre l’Europe, la Russie et la Chine va culminer ces jours-ci avec la tenue du sommet de l’ASEM à Milan, les 16 et 17 octobre. Cet événement a toutes les chances de rester dans les livres d’histoire, en ce qu’il va arrimer l’Europe et l’Asie et fournir la plateforme de résolution de la crise de l’euro, de la crise ukrainienne, de la crise euro-russe, de la crise systémique globale… permettant ainsi la transition au monde d’après la crise. Il aurait été plus « multipolarisant » que l’acte fondateur du monde d’après soit scellé en un sommet Euro-BRICS (8); mais il y a urgence et, après tout, trois des cinq BRICS seront présents (Russie, Inde et Chine)… Et surtout, le sommet ASEM a pour caractéristiques communes avec l’idée d’un sommet Euro-BRICS d’être représentatif des nouvelles réalités globales (poids économique, commercial, démographique) et de ne pas compter les États-Unis, désormais et jusqu’à nouvel ordre ombre portée sur toute tentative d’adaptation du système mondial aux nouvelles réalités.
Le succès de cette rencontre va rendre évident à tous le contraste entre les perspectives offertes par l’alliance avec les États-Unis (où il est surtout question de guerre) et celles offertes par un rapprochement stratégique avec l’Asie (où il est surtout question de redressement économique) (9). Notre équipe anticipe que les espoirs portés par ce sommet auront notamment pour effet de sonner le glas du traité transatlantique, le déjà si controversé TTIP (10).
Nos lecteurs savent que notre équipe ne craint pas l’irrésistible montée en puissance de la Chine. Mais on ne fait pas d’anticipation sans mettre en perspective des hypothèses d’avenir composées de changements de régimes, de dérives propres aux positions de toute-puissance, de durcissements conjoncturels… Alors, face à l’arrivée d’un nouveau patron sur la scène internationale, l’Europe (et tout le monde) doit être capable à la fois d’accueillir positivement la nouvelle réalité et de veiller à repenser les conditions de la préservation de son indépendance.
En la matière, notre équipe se permet une autre pointe d’optimisme. Les premières générations d’étudiants formés à l’Europe (grâce au programme Erasmus et aux dynamiques trans-européennes en matière d’enseignement supérieur) ont 45-50 ans, l’âge où l’on commence à compter, que ce soit sur les circuits politiques ou économiques. Leur capacité à s’intégrer dans un monde multipolaire est infiniment supérieure à celle des élites issues des générations antérieures formées nationalement ou aux États-Unis, ne parlant dans le meilleur des cas qu’anglais. Grâce à Erasmus, l’Europe a tous les atouts en main pour compter à l’échelle globale malgré sa petite taille relative : multilinguisme, multiculturalisme naturel facilitant l’ouverture au monde et la compréhension de la complexité, etc.
En conclusion, l’émergence du monde multipolaire reprend son cours suivant les anticipations de LEAP… Il aura seulement été plus douloureux et sera juste un peu plus chinois que ce qu’une transition organisée aurait permis.
Notes
(1) Moins fracassant, mais tout aussi emblématique d’un changement de paradigme, la Chine annonce qu’elle adopte un nouveau mode de calcul du PIB, intégrant d’autres paramètres que la seule croissance. Une décision dont la pertinence objective et la base d’application (Chine) risque de reléguer l’ancien PIB au rang des outils de la préhistoire économique. Le brouillard statistique va tendre à retomber et le paysage n’aura vraiment plus rien à voir! Source : Europe Solidaire, 09/10/2014.
(2) Sources : China Daily, 08/10/2014.
(3) Sources : Business Insider, 14/10/2014 ; China Daily, 09/10/2014.
(4) La crise euro-russe et la politique de sanctions mutuelles sont bien évidemment les principales causes du considérable ralentissement économique du continent ces derniers mois. Cette réalité, qui ne fait l’objet d’aucun commentaire dans la presse, a pourtant récemment été mise en évidence par les chiffres catastrophiques de l’économie allemande… depuis comme par hasard six mois. Sources : The Telegraph, 06/10/2014 ; International Business Times, 09/10/2014.
(5) Source : Wall Street Journal, 09/10/2014.
(6) Source : Malay Mail, 11/10/2014.
(7) En promouvant activement l’émergence d’un monde multipolaire grâce à un rapprochement Euro-BRICS tel que préconisé depuis 2009 par Franck Biancheri et LEAP.
(8) Tel ce pour quoi nous militons depuis 2009. Voir projet Euro-BRICS de LEAP.
(9) Le GlobalEuromètre en témoigne depuis quelques mois : beaucoup de personnes en Europe sont conscientes du fait que les dynamiques d’avenir se situent davantage du côté des BRICS que de celui des États-Unis.
(10) TTIP dont nous avons toujours anticipé qu’il ne verrait pas le jour, en tout cas pas autrement que sous une forme totalement édulcorée (pour ne pas faire perdre la face à Bruxelles et Washington), mais que le basculement idéologique « occidentaliste » de ces derniers mois, en déconnectant l’Europe de la réalité et en annihilant sa capacité de réaction naturelle aux événements, a réellement fait courir le risque d’une signature forcée.
GEAB N°89 – Crise systémique globale 2015 : les dynamiques d’avenir éloignent l’Europe des logiques de guerre du camp occidental
- Communiqué public GEAB N°89 (15 novembre 2014) -
Depuis 2006, le GEAB analyse l’évolution et anticipe les étapes à venir de ce que nos équipes appellent depuis le début une « crise systémique globale ». Le fait que nous soyons bien en « crise » depuis 2008 ne fait plus doute pour personne. Que cette « crise » soit « globale » est également communément admis. Mais le monde a-t-il bien pris la mesure de la dimension « systémique » de cette crise ?
La partie visible de ce changement de système sur lequel tout le monde s’accorde désormais, c’est l’apparition de nouveaux très gros acteurs internationaux remettant en question l’ordre mondial instauré par les États-Unis lors de l’effondrement du bloc soviétique.
C’est ainsi que dans le GEAB, nous parlons depuis longtemps de cette tendance lourde de multipolarisation du monde imposant de réformer les instances internationales existantes ou/et, en cas d’échec sur ce point, d’inventer une nouvelle gouvernance mondiale (un processus d’invention dans lequel nous estimons que l’Europe avait un rôle historique à jouer compte tenu de son expérience unique d’intégration d’entités étatiques de tailles et de natures différentes).
Mais il est une autre tendance lourde dont chacun admettra le caractère profondément restructurant, c’est l’internet qui, au-delà de sa contribution à la facilitation des échanges commerciaux et à la globalisation des économies, connecte de facto en un corps social organique la totalité de l’humanité grâce à un « système » en réseau profondément différent des systèmes pyramidaux hérités du XIXe siècle qui fondent pourtant officiellement toujours nos « systèmes » socio-politico-institutionnels nationaux, inter-nationaux et supra-nationaux (1).
Ces deux grandes tendances combinées aident à se faire une idée de ce à quoi ressemblera le monde de demain : un corps social global en réseau largement auto-organisé et dont il reste à inventer le modèle institutionnello-politique de gouvernance. On devine à cet énoncé de la problématique à laquelle le monde est confronté que ce modèle consistera en petites structures plates de coordination politique (2) intégrées aux réseaux humains relevant de leur compétence administrative (3).
Mais avant que ce système ne soit officialisé, toute la difficulté consiste à intégrer à ces dynamiques d’avenir l’ancien système pyramidal… ou à s’en débarrasser. Notre équipe estime que c’est à ce combat que le monde assiste actuellement : logiques d’empire vs combinaison d’entités politiques indépendantes entre elles, démocratie représentative vs participation citoyenne directe organisée, pyramides vs réseaux, colonisation militarisée vs commerce globalisé et régulé, systèmes nationaux vs systèmes post-nationaux, pétrole contre énergies renouvelables, économie lourde vs économie numérique, banques vs flux financiers, emploi vs activité professionnelle en ligne, institutions ONU vs club BRICS, etc.
Les acteurs du monde d’avant, en raison surtout d’une totale incompréhension des ressorts caractéristiques de la société de demain, ont actuellement recours à tous les outils classiques de la domination (finance, armée, religion ou idéologie) pour bloquer l’évolution « naturelle » du monde. Ce combat est voué à l’échec, c’est une certitude, mais selon la vitesse à laquelle ces acteurs se fondront au nouveau mode d’organisation, les dégâts infligés à l’humanité peuvent être considérables.
C’est dans ce paysage de transformation systémique du monde que notre équipe a souhaité planter son habituelle analyse de l’actualité récente : influence de la Chine et des BRICS sur l’actualité économique et géopolitique, fin de l’enlisement euro-russe au milieu de l’arsenal ukrainien, crise cardiaque des États-nations en Europe, espoir de résurrection par le niveau européen.
La globalisation à la chinoise reprend son cours
Le mois dernier nous analysions que le monde devenait chinois. Ce mois-ci un certain nombre d’événements internationaux nous montrent ce que ce fait change en matière de gouvernance mondiale :
- pour la première fois, les États-Unis acceptent de réduire leurs émissions de carbone de 28% à l’horizon 2025 dans le cadre d’un accord américano-chinois sur le réchauffement climatique (4). On note dans cet accord qu’il est en réalité beaucoup plus contraignant pour les Américains que pour les Chinois qui ne s’engagent qu’à renverser l’augmentation de leurs émissions en 2030 ! Même s’il est probable que le Congrès refuse de voter une telle orientation stratégique, cet accord constitue le premier du genre où une négociation bilatérale impliquant les États-Unis se signe à l’avantage de l’autre. Cet accord intègre en outre un principe de réalité : les Chinois émettent 7 tonnes de CO2 par an et par personne tandis que les Américains en émettent 16. Depuis longtemps, tout le monde sait que c’est aux États-Unis de fournir un vrai effort ; mais depuis longtemps les États-Unis préfèrent mettre en avant les chiffres d’émissions cumulés pour la Chine entière dans le but réel d’utiliser l’agenda environnemental pour faire pression contre le développement de la Chine et l’explosion de sa consommation de pétrole (risquant de tirer les prix trop haut).
- la semaine dernière, le sommet de l’APEC qui s’est tenu à Pékin les 8-10 novembre marque des avancées considérables dans tous les domaines et le rôle leader de la Chine dans ces dynamiques (5) : l’accord environnemental US-Chine dont on vient de parler, mais aussi la libéralisation du commerce tous azimuts avec des accords en matière de visas, change, sécurité, environnement et commerce entre les États-Unis et la Chine, un traité de libre-échange entre la Chine et la Corée du Sud (pourtant un allié stratégique du fameux « pivot » américain en Asie), des éléments d’apaisement dans les disputes territoriales entre la Chine et différents pays d’Asie du Sud Est (Philippines, Japon, Vietnam) au nombre desquels la bonne volonté d’Abe Shinzo à calmer le jeu. De facto, l’agenda de globalisation reprend son cours, emmené cette fois par la Chine, ce qui change tout.
- en marge de ce Sommet APEC, la Chine et le Canada cette fois s’engagent sur 2,5 milliards de dollars de contrats et sur des échanges en yuan. Si le mois dernier l’Europe et la Russie ont fait l’objet du même type d’opération de séduction de la part de la Chine, c’était donc au tour de l’Amérique du Nord ce mois-ci… à cette différence que les Chinois n’ont pas eu besoin d’aller à eux ; c’est eux qui se sont déplacés.
- même le Sommet ASEAN des 9-13 novembre en Birmanie, terrain miné pour les Chinois compte tenu de l’importance donnée aux disputes territoriales dans la relation Chine-ASEAN, permet d’acter d’importants axes de résolution, à commencer par la reconnaissance de la légitimité des Chinois à réclamer un règlement bilatéral de ces disputes (6), un traité d’Amitié Chine-ASEAN, le tout consacré par un prêt de 20 milliards de dollars de la part de la Chine…
- le Sommet du G20 des 15-16 novembre à Brisbane en Australie a pour défi affiché de parvenir à initier enfin une réforme des organisations internationales en guise de preuve de son utilité. Le G20, en tant qu’enceinte représentative du monde du XXIe siècle, ne survivra pas à un échec sur ce point. Par cet ultimatum bien légitime, les BRICS prennent donc le contrôle de l’agenda du G20 qui se voit entraîné dans une recherche de solution au blocage par le Congrès américain de la réforme du FMI en particulier (devant consacrer le rôle accru des pays émergents et le doublement de son capital (7)). La méthode pour résoudre le blocage est même prévue : un découpage habile des objectifs de réforme au lieu d’un projet de réforme en bloc permettra de passer par des votes à la majorité et de contourner le droit de veto américain. L’enjeu est là, ainsi que les solutions ; gageons que même le G20 est susceptible de produire enfin des résultats sous gouverne BRICS en cette fin 2014.
- côté OMC, il y a cette victoire retentissante de l’Inde qui parvient à imposer ses vues dans la négociation des accords de Bali. Sans qu’il y ait même eu besoin de réécrire l’accord, l’Inde voit ses conditions de non-remise en cause de son programme de sécurité alimentaire acceptées et peut signer l’accord. Il faut dire que l’OMC jouait dans cet accord sa survie (8).
- concernant l’Iran, les Russes et les Chinois, ainsi que les Allemands, pèsent lourd dans la négociation pour obtenir un accord le 24 novembre permettant enfin de débloquer la situation, lever les sanctions, et permettre à l’Iran de faire son entrée sur la scène internationale… et de pouvoir jouer le rôle qui lui incombe dans la pacification du Moyen-Orient. Nous anticipons que, malgré les difficultés (9), un accord sera bel et bien trouvé le 24 novembre.
Tout cela en un mois seulement ! Le monde semble redémarrer, emmené par les dynamiques des émergents. Il est multipolaire, pacifique, ouvert, et l’Occident y a toute sa place aussi.
Notes
(1) On constate dans cette terminologie que l’État-nation constitue toujours l’ultime point de repère institutionnello-politique.
(2) dont la légitimité démocratique reste à inventer
(3) En guise d’exemple, le secrétariat de coordination des politiques de la Communauté des Européens (CE) pourrait consister en une petite entité décentralisée (composée d’une poignée d’individus, qui n’ont même pas besoin d’être réunis en un lieu commun) travaillant en réseau à coordonner la mise en œuvre des actions décidées dans le cadre d’un système légitime de prise de décision (notre but ici est de montrer à quel point le système de 2030 sera différent de l’actuel, pas de donner une image de ce qu’il sera exactement).
(4) Source : EUObserver, 12/11/2014
(5) Cet article de The Economist qui va tout à fait dans notre sens, vaut la peine d’être lu.
(6) Scellant l’interventionnisme américain (notamment) en la matière. Source : Reuters, 13/11/2014
(7) Source : China Post, 09/11/2014
(8) Source : Deccan Chronicle, 14/11/2014
(9) Le numéro de septembre du GEAB en particulier a fourni une analyse détaillée de l’importance qu’il y a à intégrer l’Iran à la stratégie de paix au Moyen-Orient.
Abonnement : pour ceux qui en ont les moyens, en particulier en entreprise, je ne peux que vous recommander l’abonnement à cette excellente revue de prospective sur la Crise, qui avait annoncé dès 2006 la crise actuelle.
Je rappelle que LEAP ne reçoit aucune subvention ni publique, ni privée, ni européenne, ni nationale et que ses ressources proviennent uniquement des abonnements au GEAB.